WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Développement du tourisme durable et croissance économique locale: cas de la RBP

( Télécharger le fichier original )
par Ismael Moussa Djiré /Mme Rola Ayoub Fawae
Centre d'Etudes Touristiques (Cotonou) - Licence professionnelle 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe3 : Gestion de la pollution et contrôle du réchauffement climatique

Introduction dans l'air, l'eau ou le sol de substances toxiques portant atteinte à la santé humaine et aux écosystèmes, la pollution désigne la dégradation d'un biotope et est essentiellement liée aux activités humaines à travers le rejet de déchets et les émissions de gaz dans l'atmosphère. Le tourisme générant une

33

quantité astronomique de déchets constitue une menace pour les biotopes et par ricochet pour la biocénose car contribuant à grande échelle à la pollution des zones d'attraction touristiques. Ce faisant, pour contrôler ou mieux maîtriser ce fléau, il est nécessaire d'identifier les types de pollution afin de prendre des mesures de réduction des émissions à la source. Ainsi, on distingue trois types de pollutions les plus importantes tel qu'illustre le tableau ci-après :

Tableau N°I : Les types de pollutions les plus importantes

Type de
pollution

Définition

de l'air

La pollution atmosphérique concerne la dégradation de l'air que nous
respirons à cause de substances polluantes qui se retrouvent dans

l'atmosphère. "C'est l'introduction par l'homme, directement ou indirectement, dans l'atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives"

de l'eau

La pollution de l'eau est la contamination de l'eau par des déchets, des produits chimiques ou des micro-organismes.

Il existe différentes natures de pollution :

physique, présence de matières en suspension,

chimique, présence de substances dissoutes,

biologique, présence de bactéries, virus et autres champignons

thermique, augmentation de la température.

des sols

La pollution des sols (immenses dépotoirs, sites d'enfouissement,&) résulte des conséquences cumulées des diverses activités humaines, agricoles, urbaines et industrielles. Elle est absente des préoccupations du grand public et des médias, contrairement à celles de l'air et de l'eau.

De plus, même un phénomène aussi ancien que l'érosion reste mal maîtrisé et progresse souvent sur des terres de bonne qualité.

Source: Cours de Géographie du tourisme : Les effets du tourisme sur l'environnement. 2ème année Gestion hôtelière et touristique (Ecole Nationale Supérieure du Tourisme : Alger). Melle Cherifa Bensadek. 2008-2009

Face aux effets néfastes de ces pollutions qui sont les plus pertinentes, le plan d'orientation 2006-2011 des secteurs de l'environnement et de la nature prévoit de lutter contre la pollution atmosphérique et de préserver l'écosystème béninois entre autres, mais aussi d'en faire une source de richesse et de valeur ajoutée à l'Etat. Dans les villages, au Nord du Bénin par exemple, du fait de manques d'infrastructures routières, la pollution de l'air est négligeable ; aussi il faut dire que la population locale fait un effort de la limiter au maximum pour maintenir a long terme leur environnement qui est la base de leurs ressources naturelles et culturelles, et leur source de revenus et de vie. Donc pour pouvoir attirer le maximum de touristes, ils doivent conserver le milieu dans lequel ils vivent.

Aussi responsable de la destruction de l'environnement, la pollution de l'eau est à l'origine de différentes maladies et peut altérer gravement la santé de l'Homme et le bien fondé de la faune et de la flore. En ville comme dans les villages, on retrouve souvent des déchets, des produits chimiques ou microorganismes jetés par les habitants dans les lacs, les rivières du fait d'un manque de sensibilisation de la population sur les conséquences néfastes qu'ils vont devoir supporter en agissant ainsi.

La pollution du sol quant à elle, est le résultat de la condensation de toxines et de substances pathogènes qui peuvent être d'origine naturelle (présence du mercure, de métaux lourds ou de composants radioactifs dans le sol), mais souvent d'origine anthropique : déchets ménagers ou industriels, épandage de boues d'épuration, utilisation d'engrais et insecticides, entre autres. Absente des préoccupations du grand public et des médias, contrairement à celles de l'air et de l'eau car, elle est déjà abordée a travers la gestion des déchets. D'ailleurs, on assiste de plus en plus à la contamination de la faune et la flore avec des risques considérables d'altération du réseau trophique.

Figure N°4 : Quelques voies de transfert vers l'homme

SOURCE: Cours de Géographie du tourisme : Les effets du tourisme sur l'environnement. 2ème année Gestion hôtelière et touristique (Ecole Nationale Supérieure du Tourisme : Alger). Melle Cherifa Bensadek. 2008-2009

Cette figure illustre de façon succincte le mécanisme par lequel la pollution du sol, de l'eau ou de l'air peut affecter l'Homme tout en montrant que les êtres

35

humains ne sont pas les seuls à subir les conséquences de ces fléaux. L'écosystème est altéré par tous les déchets et les toxines naturelles et souvent anthropiques, ce qui met en danger la faune, la flore et l'être humain qui court de plus en plus de risques sanitaires qui peuvent se solder par de plus en plus de décès couplés de non-reproduction de l'être humain et de toutes les espèces qui se trouvent sur Terre.

Aussi, le principal impact du tourisme sur l'environnement, celui dont les conséquences directes ou indirectes sont parmi les plus inquiétantes, c'est la contribution du tourisme au réchauffement climatique. Le quatrième et dernier rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) publie en 2007 relève que 11 des 12 dernières années sont parmi les plus chaudes enregistrées depuis 1850(Bernard Shéou, 2009). La contribution de l'activité touristique aux émissions de gaz à effet de serre n'est pas négligeable et tend à prendre une part de plus en plus importante, du fait du raccourcissement des durées de séjour, de leur multiplication et du développement des compagnies aériennes low cost dont les tarifs rendent le coût d'un week-end marginal et très compétitif par rapport au train.

Tableau N°II : Emission de C0 du secteur du tourisme en 2005

MODE DE TRANSPORT

CO (MT)

PART DES SOUS-SECTEURS

Transport aérien

515

40%

Voiture

420

32%

Autre transport

45

3%

Hébergement

274

21%

Activités

48

4%

Tourisme

1302

100%

Toutes émissions

26 400

 

Part du Tourisme

4,9%

 

Source :(OMT 2008 :33)

En se référant à ce tableau, nous remarquons qu'en 2005 la contribution du tourisme aux émissions du principal des gaz à effet de serre (le dioxyde de carbone) est estimée à 4,9% du total des émissions de CO ; et les transports représentant 75% de l'ensemble des émissions du tourisme. Ce qui montre que c'est dans l'extraordinaire puissance du secteur que réside toute sa fragilité. Son développement est directement corrélé à celui des émissions de CO. Se pose alors la question de savoir : «Comment convaincre la filière de s'engager plus largement pour diminuer les émissions de GES ? » (Ugo Toselli). Le secteur se mobilise ainsi de plus en plus sur les problématiques de l'environnement et du changement climatique.

Le réchauffement climatique étant corrélé à la pollution atmosphérique ne se fait pas vraiment ressentir dans les zones rurales particulièrement celles dans lesquelles l'écotourisme est développé. Cette forme de pollution étant négligeable

à la RBP du fait de la rareté des polluants atmosphériques et de la fermeté de la population locale à vouloir amenuiser les effets négatifs du tourisme sur leur source de revenu, ne constitue point un danger pour les ressources naturelles. Ce qui favorise une bonne pratique des manifestations socioculturelles conduisant ainsi à une croissance économique soutenable.

Section 2 : Avantages économiques et socioculturels du développement du tourisme durable

Enjeu en termes économique et social et d'attractivité des territoires, le tourisme est une activité capable de générer croissance et emploi, tout en contribuant au développement et à l'intégration économique et sociale, notamment des zones rurales et de montagne, des régions côtières et des îles, des régions périphériques, ultrapériphériques ou en phase de convergence.

Paragraphe 1 : Contribution du tourisme durable au développement économique local

La plupart des travaux sur les retombées économiques du tourisme confirment la validité de l'hypothèse d'une influence positive du tourisme sur la croissance économique. Si les principes du tourisme durable ont des retombées positives directes sur l'économie des destinations, il n'en demeure pas moins qu'une dépendance trop marquée à cette industrie peut présenter des risques importants. La nature saisonnière de l'industrie touristique amène des problèmes bien précis et le pourcentage de revenu devant idéalement demeurer au sein de l'économie locale d'une destination touristique doit encore être déterminé. Il se pose alors la question importante de voir s'il était possible de développer le tourisme et d'en retirer ses effets positifs en termes de croissance économique tout en préservant la source même de sa croissance : le capital naturel.

La stratégie de développement touristique devrait alors tenir compte du fait que l'environnement n'est pas seulement un bien de consommation touristique mais qu'il est aussi une ressource productive du tourisme qu'il faut protéger afin de préserver à long terme les bénéfices économiques de l'activité touristique. Le tourisme contribuera ainsi à redynamiser l'économie locale en créant une interaction entre les différentes structures de l'économie locale, en s'adaptant surtout au système en place. Il s'agit d' assurer une source de revenu alternative pour les jeunes et les femmes, en facilitant l'installation d'infrastructures primaires, en permettant de créer des emplois sans qualification, en incitant à l'entreprenariat et enfin en valorisant les patrimoine culturel et environnemental.

Dans le cadre de cette interaction, le Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN), a défini un objectif global du volet Développement Local/Pendjari du ProCGRN qui est « d'améliorer la

37

situation économique de la population riveraine en incitant des activités diversifiées de génération de revenus réduisant la pression sur la réserve et qui s'intègrent dans les programmes communaux » (ECO-BENIN, 2009). La stratégie mise en place en vue de l'atteinte de cet objectif repose d'une part, sur la promotion des micros entreprises individuelles viables et durables par la mobilisation du potentiel existant de production et de transformation de produits locaux, et d'autre part, la maximisation de l'opportunité qu'offre la réserve en tant qu'attraction touristique. Au cours des vingt quatre (24) mois d'activités (du 15/12/08 au 31/10/10), les recettes réalisées par les micro-entreprises se présentent selon l'évaluation générale biannuelle (15 Décembre 2008 - 31 Octobre 2009) des soixante six (66) ME sur les différents segments du tourisme chez l'habitant comme suit:

Tableau N°III : Evaluation générale biannuelle des soixante six (66) ME sur les différents segments du tourisme chez l'habitant

Segments

Grande saison

2008-2009

Petite saison

2009

Grande saison

2009-2010

Petite saison

2010

Total réalisé

Cascade

2.171.500 F CFA

603.500 F CFA

2.967.000 F CFA

477.500 F CFA

6.219.500 F CFA

Hébergement

476.900 F CFA

135.500 F CFA

594.000 F CFA

116.000 F CFA

1.322.400 F CFA

Restauration

554.100 F CFA

116.500 F CFA

505.650 F CFA

200.500 F CFA

1.376.750 F CFA

Circuits

48.500 F CFA

28.000 F CFA

230.000 F CFA

47.500 F CFA

354.000 F CFA

Danse

272 400 F CFA

26.500 F CFA

228.500 F CFA

36.500 F CFA

563.900 F CFA

Taxe sur

nuitée

68.500 F CFA

30 000 F CFA

130.500 F CFA

16.500 F CFA

245.500 F CFA

Ensemble des Segments

3.591.900 F CFA

940 .000 F CFA

4.655.650 F CFA

894.500F CFA

10.082.050 F CFA

Source: Karelle GUEDOU, 2009-2010, IMPACTS DE L'ECOTOURISME COMMUNAUTAIRE SUR L'ECONOMIE LOCALE DE L'ECO-VILLAGE DE TANONGOU, MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN LICENCE PROFESSIONNELLE.

En se référant au tableau des recettes réalisées sur les différents segments du tourisme local, nous constatons que c'est la visite de la cascade qui reste l'activité touristique phare de Tanongou. Cette activité vient en première position en matière de nombre de touristes et de chiffre d'affaire. Elle totalise 6.219.500 F CFA de recettes et est suivie des segments hébergement et restauration qui tournent respectivement autour de 1.322.400 F CFA et 1.376.750F CFA de recettes. Par rapport à la moyenne de la répartition des gains des activités touristiques locales sur les soixante six (66) micros entrepreneurs au cours des années (2008-2009) et (2009-2010), les dix guides et plongeurs de la cascade ont

reçu chacun 276.530 F CFA, les hébergeuses, 235.715 F CFA chacune, les restauratrices, 271.340 F CFA chacune, les guides des circuits touristiques, 39.780 F CFA chacun et les danseurs,14.400F CFA chacun.

La bonne répartition des retombées touristiques amplifie ainsi le pouvoir d'achat de la population d'accueil et participe aussi à la croissance économique locale, et par la même occasion au développement du tourisme durable.

Ainsi donc, si le pouvoir d'achat de la population locale augmente, l'économie locale s'accroit, à tous égards, l'extrême pauvreté ne peut que s'amenuiser.

Paragraphe 2 : Contribution du tourisme durable à la réduction de l'extrême pauvreté

Les enjeux du développement durable n'ont pas de frontières : aujourd'hui, 1,2 milliard d'individus vivent en dessous du seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale, c'est à dire avec moins de un dollar par jour. Sous toutes ses formes, le niveau de la pauvreté au Bénin est relativement préoccupant et est davantage un phénomène rural bien que des conditions difficiles de vie prévalent au niveau de certains centres urbains (PNUD, 2009). « Poussés par la misère et ne pouvant plus vivre du travail de la terre, 40 à 50 millions de paysans et de ruraux de par le monde quittent chaque année leur village pour aller s'agglutiner dans les bidonvilles des grandes métropoles des pays en développement&» (Jean-Claude MAIRAL).

Parallèlement à de nouvelles politiques agricoles mondiales valorisant l'agriculture familiale et paysanne, et à l'exemple de la France, avec la promotion du tourisme rural ces trente dernières années, le tourisme solidaire, équitable et durable peut dans de nombreux territoires des pays du Sud et/ou émergents, permettre le développement d'activités génératrices d'emplois et de ressources financières pour les communautés villageoises et participer ainsi aux objectifs du millénaire de lutte contre la pauvreté. Ainsi, les organisations internationales avec principalement l'OMT et la CNUCED, développent actuellement des programmes spécifiques de coopération internationale afin de permettre au plus grand nombre de pays de développer un secteur touristique susceptible de contribuer le plus efficacement aux enjeux de la lutte contre la pauvreté notamment dans les PMA. Un mécanisme a été ainsi mis en place pour maximiser les avantages pour les pauvres.(Annexe 3)

L'OMT conjointement avec la CNUCED a lancé l'initiative ST-EP (Sustainable Tourism - Eliminating Poverty/ Tourisme Durable - Elimination de la Pauvreté), qu'elle a annoncé lors du Sommet Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002. Cette initiative vise d'abord à renforcer les

39

actions menées de longues dates par l'OMT pour encourager un tourisme durable sur le plan social, économique et écologique avec des activités spécifiquement centrées sur la réduction de la pauvreté, le développement et la création d'emplois pour les personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour. «Notre défi majeur est le renforcement de l'impact du tourisme sur l'économie locale tout en assurant sa contribution à l'achèvement des Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2015» a déclaré Mme Virgina Fernandez Trapa, du Département de l'Aide au Développement : (OMT).

Ainsi, l'un des objectifs du tourisme durable que l'OMT s'engage à encourager sous ses angles écologique, social et économique est le bien-être des communautés pauvres. Avec des emplois ruraux et parfois sans qualification, le tourisme offre des opportunités de développement aux petites et moyennes entreprises par l'emploi des femmes et des jeunes dans le maintient de la chaine d'approvisionnement et pour une consommation optimale locale. Ainsi, pour pallier les conséquences de l'extrême pauvreté à la RBP, des mesures correctives ont été prises eu égard à la mendicité, et au manque d'activités génératrices de revenus aux femmes et aux jeunes oisifs.

S'agissant de la mendicité, un mécanisme endogène efficient de lutte contre la mendicité a été mise en place. Pour raison, l'un des principes de l'Ecotourisme est le respect des communautés ; ce qui implique aussi le respect des visiteurs. Cette vision implique des règles de comportements de chaque partie concernée.

Afin de renforcer le recul de la mendicité dans le village de Tanongou, il a été organisé une session d'échanges sur la mise en place d'un mécanisme de suivi et de réduction de la mendicité au sein de la communauté de Tanongou. Il a été décidé par suite de ces échanges avec les sages du village, que les dons et cadeaux devront se faire de manière publique afin d'éviter tout escamotage d'une partie ou de tout le lot de biens mis à disposition de la communauté. Ce système s'est imposé aux agences de voyages et autres structures convoyeuses de touristes pour leurs donations.

Pour ce qui est de l'emploi des jeunes et des femmes, l'association TINFI" (Comité Spécifique autonome de l'Union des AVIGREF qui signifie en patois local Gourmantché « levons-nous et luttons pour progresser ») créée en 2008 par les habitants de Tanongou, a organisé les jeunes et les femmes du village pour l'auto emploi local en plusieurs segments avec l'appui conseil et financier de la GTZ (coopération allemande) à travers le ProCGRN avec l'ONG Eco Benin Ecotourism Concern comme prestataire exécutant (Amor Myriel Y. HESSOU. 2010-2011). Cette organisation des jeunes et femmes constitue une aubaine pour la préservation et la valorisation des cultures autochtones.

Paragraphe 3 : Contribution du tourisme durable à la préservation des cultures autochtones

Respecter et comprendre la diversité culturelle des nations et des peuples est un principe fondamental du développement durable. La mondialisation continue de transformer le capital culturel de nombreuses destinations, aussi la conservation du patrimoine culturel est-elle une préoccupation cruciale. Le tourisme peut certainement jouer un rôle clé dans la préservation du mode de vie et des connaissances écologiques traditionnelles des peuples autochtones (Carter, R.W. et Beeton). Ainsi, il peut être un moteur considérable de la conservation du patrimoine historique et culturel, et stimuler les arts, l'artisanat et autres activités créatives au sein des communautés. En procurant une source de revenus basée sur la culture locale, le tourisme peut favoriser chez les communautés une meilleure appréciation de leur patrimoine culturel. Le développement du tourisme axé sur la culture des autochtones peut-être bénéfique et mener au renforcement de leur identité, dans la sauvegarde de leurs valeurs culturelles.

Par ailleurs, l'autonomie des peuples autochtones et la gestion des ressources locales constituent des enjeux importants du développement du tourisme durable. Tout projet de développement de tourisme dans une collectivité autochtone exige, au préalable, un travail important sur le terrain et un investissement dans des exercices de visualisation, car ce ne sont pas tous les membres de la collectivité qui voudront prendre part au projet. La richesse culturelle peut être mise en valeur et interprétée de manière créative et variée. Une compréhension et un respect plus grands des cultures locales peuvent permettre une meilleure information des visiteurs et des échanges avec eux (PNUE et OMT, 2006). Un certain doigté est cependant requis permettant d'éviter toute marchandisation ou dévaluation de la culture locale.

Pour préparer les populations locales à la volonté du touriste à découvrir, à apprendre, et bien de fois à dupliquer ses fonctions du pays d'origine (restauration, comportement etc.&) et pour prévenir les dérives qui peuvent en découler, des séries de formation ont aidé les ME du tourisme local à Tanongou pour qu'ils soient aptes à se rapprocher des touristes pour les servir et capables de veiller à la préservation des us et coutumes locales. C'est dans cette optique que s'est tenue les formations axées sur :

- Les comportements à adopter pendant l'accueil ;

- Comment vaincre le complexe d'infériorité face au touriste ;

- Comment vaincre le stress;

- La communication facile;

- L'animation pendant le trajet sur un circuit touristique ;

- L'animation culturelle du groupe de danse.

41

Ce qui est le fruit des efforts fournis dans l'organisation des formations, et des stages visant à promouvoir les cultures autochtones comme l'illustre le tableau suivant :

Tableau N°IV : Animation culturelle et autres loisirs

Stage collectif

Stage séparé pour les responsables de loisirs (jeux locaux) et troupes de folklore

Contenu :

Contenu :

· Inventaire des diverses

· Gestion de groupe

animations culturelles et loisirs

· Gestion financière

(danses, folklore, jeux, etc.)

· Organisation du travail

· Choix des attractions

 

· Identification des besoins de

Méthodologie :

recyclage

· Exposé

Méthodologie :

· Jeux de rôle

· Brainstorming

· Cercle de discussion

· Cercle de discussion

Activités en petits groupes

 

Photo N° 2 : Danseur du groupe TINFI en formation d'animation culturelle

La richesse culturelle des

populations Gourmantchés du terroir villageois de Tanongou est spécifique par rapport à la diversité des cérémonies, rites initiatiques, manifestations et fêtes traditionnelles, source de beaucoup de danses modernes, traditionnelles et folkloriques offertes aux visiteurs (Amor Myriel Y. HESSOU). Ces cérémonies et rites consistent soit à préparer les jeunes adolescents (12 et 19 ans) à affronter les problèmes de la vie, soit à acquérir du prestige, respect, autorisation à consommer certains plats ou encore droit d'assister à certaines cérémonies (enterrement) après un changement de statut social.

Au regard de la contribution du tourisme durable au développement et à la croissance des localités d'accueil en général et de la RBP en particulier, une analyse du modèle de développement du tourisme durable de la RBP nous paraît nécessaire afin de vérifier l'exactitude et l'applicabilité des théories et stratégies de développement du tourisme durable.

ANALYSE DU MODELE DE

DEVELOPPEMENT DU TOURISME

DURABLE DE LA RBP

CHAPITRE III:

43

45

Dans ses limites bibliographiques et méthodologiques, la présente étude, sur le cas de la RBP, propose d'appliquer un cadre d'analyse contextuel et global à partir du concept de tourisme durable afin de mieux considérer les actions futures pour son développement. Ainsi, ce chapitre vérifiera dans la Section 1 le processus de développement du tourisme durable à la Pendjari puis appréciera dans la Section 2 le modèle de la Pendjari et donnera des recommandations pour l'action.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote