Paragraphe3 : Gestion de la pollution et contrôle
du réchauffement climatique
Introduction dans l'air, l'eau ou le sol de substances
toxiques portant atteinte à la santé humaine et aux
écosystèmes, la pollution désigne la dégradation
d'un biotope et est essentiellement liée aux activités humaines
à travers le rejet de déchets et les émissions de gaz dans
l'atmosphère. Le tourisme générant une
33
quantité astronomique de déchets constitue une
menace pour les biotopes et par ricochet pour la biocénose car
contribuant à grande échelle à la pollution des zones
d'attraction touristiques. Ce faisant, pour contrôler ou mieux
maîtriser ce fléau, il est nécessaire d'identifier les
types de pollution afin de prendre des mesures de réduction des
émissions à la source. Ainsi, on distingue trois types de
pollutions les plus importantes tel qu'illustre le tableau ci-après :
Tableau N°I : Les types de pollutions les plus
importantes
Type de pollution
|
Définition
|
de l'air
|
La pollution atmosphérique concerne la dégradation
de l'air que nous respirons à cause de substances polluantes qui se
retrouvent dans
l'atmosphère. "C'est l'introduction par l'homme,
directement ou indirectement, dans l'atmosphère et les espaces clos, de
substances ayant des conséquences préjudiciables de nature
à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux
ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur
les changements climatiques, à détériorer les biens
matériels, à provoquer des nuisances olfactives"
|
de l'eau
|
La pollution de l'eau est la contamination de l'eau par des
déchets, des produits chimiques ou des micro-organismes.
Il existe différentes natures de pollution :
physique, présence de matières en
suspension,
chimique, présence de substances
dissoutes,
biologique, présence de bactéries,
virus et autres champignons
thermique, augmentation de la
température.
|
des sols
|
La pollution des sols (immenses dépotoirs, sites
d'enfouissement,&) résulte des conséquences cumulées
des diverses activités humaines, agricoles, urbaines et industrielles.
Elle est absente des préoccupations du grand public et des
médias, contrairement à celles de l'air et de l'eau.
De plus, même un phénomène aussi ancien que
l'érosion reste mal maîtrisé et progresse souvent sur des
terres de bonne qualité.
|
Source: Cours de Géographie du tourisme
: Les effets du tourisme sur l'environnement. 2ème année
Gestion hôtelière et touristique (Ecole Nationale
Supérieure du Tourisme : Alger). Melle Cherifa Bensadek. 2008-2009
Face aux effets néfastes de ces pollutions qui sont les
plus pertinentes, le plan d'orientation 2006-2011 des secteurs de
l'environnement et de la nature prévoit de lutter contre la pollution
atmosphérique et de préserver l'écosystème
béninois entre autres, mais aussi d'en faire une source de richesse et
de valeur ajoutée à l'Etat. Dans les villages, au Nord du
Bénin par exemple, du fait de manques d'infrastructures
routières, la pollution de l'air est négligeable ; aussi il faut
dire que la population locale fait un effort de la limiter au maximum pour
maintenir a long terme leur environnement qui est la base de leurs ressources
naturelles et culturelles, et leur source de revenus et de vie. Donc pour
pouvoir attirer le maximum de touristes, ils doivent conserver le milieu dans
lequel ils vivent.
Aussi responsable de la destruction de l'environnement, la
pollution de l'eau est à l'origine de différentes maladies et
peut altérer gravement la santé de l'Homme et le bien
fondé de la faune et de la flore. En ville comme dans les villages, on
retrouve souvent des déchets, des produits chimiques ou microorganismes
jetés par les habitants dans les lacs, les rivières du fait d'un
manque de sensibilisation de la population sur les conséquences
néfastes qu'ils vont devoir supporter en agissant ainsi.
La pollution du sol quant à elle, est le
résultat de la condensation de toxines et de substances
pathogènes qui peuvent être d'origine naturelle (présence
du mercure, de métaux lourds ou de composants radioactifs dans le sol),
mais souvent d'origine anthropique : déchets ménagers ou
industriels, épandage de boues d'épuration, utilisation d'engrais
et insecticides, entre autres. Absente des préoccupations du grand
public et des médias, contrairement à celles de l'air et de l'eau
car, elle est déjà abordée a travers la gestion des
déchets. D'ailleurs, on assiste de plus en plus à la
contamination de la faune et la flore avec des risques considérables
d'altération du réseau trophique.
Figure N°4 : Quelques voies de transfert vers
l'homme
SOURCE: Cours de
Géographie du tourisme : Les effets du tourisme sur
l'environnement. 2ème année Gestion hôtelière et
touristique (Ecole Nationale Supérieure du Tourisme : Alger). Melle
Cherifa Bensadek. 2008-2009
Cette figure illustre de façon succincte le
mécanisme par lequel la pollution du sol, de l'eau ou de l'air peut
affecter l'Homme tout en montrant que les êtres
35
humains ne sont pas les seuls à subir les
conséquences de ces fléaux. L'écosystème est
altéré par tous les déchets et les toxines naturelles et
souvent anthropiques, ce qui met en danger la faune, la flore et l'être
humain qui court de plus en plus de risques sanitaires qui peuvent se solder
par de plus en plus de décès couplés de non-reproduction
de l'être humain et de toutes les espèces qui se trouvent sur
Terre.
Aussi, le principal impact du tourisme sur l'environnement,
celui dont les conséquences directes ou indirectes sont parmi les plus
inquiétantes, c'est la contribution du tourisme au réchauffement
climatique. Le quatrième et dernier rapport du Groupe d'Experts
Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) publie en 2007
relève que 11 des 12 dernières années sont parmi les plus
chaudes enregistrées depuis 1850(Bernard Shéou, 2009). La
contribution de l'activité touristique aux émissions de gaz
à effet de serre n'est pas négligeable et tend à prendre
une part de plus en plus importante, du fait du raccourcissement des
durées de séjour, de leur multiplication et du
développement des compagnies aériennes low cost dont les tarifs
rendent le coût d'un week-end marginal et très compétitif
par rapport au train.
Tableau N°II : Emission de
C0 du secteur du tourisme en 2005
MODE DE TRANSPORT
|
CO (MT)
|
PART DES SOUS-SECTEURS
|
Transport aérien
|
515
|
40%
|
Voiture
|
420
|
32%
|
Autre transport
|
45
|
3%
|
Hébergement
|
274
|
21%
|
Activités
|
48
|
4%
|
Tourisme
|
1302
|
100%
|
Toutes émissions
|
26 400
|
|
Part du Tourisme
|
4,9%
|
|
Source :(OMT 2008 :33)
En se référant à ce tableau, nous
remarquons qu'en 2005 la contribution du tourisme aux émissions du
principal des gaz à effet de serre (le dioxyde de carbone) est
estimée à 4,9% du total des émissions de CO ;
et les transports représentant 75% de l'ensemble des émissions du
tourisme. Ce qui montre que c'est dans l'extraordinaire puissance du secteur
que réside toute sa fragilité. Son développement est
directement corrélé à celui des émissions de
CO. Se pose alors la question de savoir :
«Comment convaincre la filière de s'engager
plus largement pour diminuer les émissions de GES ? »
(Ugo Toselli). Le secteur se mobilise ainsi de plus
en plus sur les problématiques de l'environnement et du changement
climatique.
Le réchauffement climatique étant
corrélé à la pollution atmosphérique ne se fait pas
vraiment ressentir dans les zones rurales particulièrement celles dans
lesquelles l'écotourisme est développé. Cette forme de
pollution étant négligeable
à la RBP du fait de la rareté des polluants
atmosphériques et de la fermeté de la population locale à
vouloir amenuiser les effets négatifs du tourisme sur leur source de
revenu, ne constitue point un danger pour les ressources naturelles. Ce qui
favorise une bonne pratique des manifestations socioculturelles conduisant
ainsi à une croissance économique soutenable.
Section 2 : Avantages économiques et
socioculturels du développement du tourisme durable
Enjeu en termes économique et social et
d'attractivité des territoires, le tourisme est une activité
capable de générer croissance et emploi, tout en contribuant au
développement et à l'intégration économique et
sociale, notamment des zones rurales et de montagne, des régions
côtières et des îles, des régions
périphériques, ultrapériphériques ou en phase de
convergence.
Paragraphe 1 : Contribution du tourisme
durable au développement économique local
La plupart des travaux sur les retombées
économiques du tourisme confirment la validité de
l'hypothèse d'une influence positive du tourisme sur la croissance
économique. Si les principes du tourisme durable ont des
retombées positives directes sur l'économie des destinations, il
n'en demeure pas moins qu'une dépendance trop marquée à
cette industrie peut présenter des risques importants. La nature
saisonnière de l'industrie touristique amène des problèmes
bien précis et le pourcentage de revenu devant idéalement
demeurer au sein de l'économie locale d'une destination touristique doit
encore être déterminé. Il se pose alors la question
importante de voir s'il était possible de développer le tourisme
et d'en retirer ses effets positifs en termes de croissance économique
tout en préservant la source même de sa croissance : le capital
naturel.
La stratégie de développement touristique
devrait alors tenir compte du fait que l'environnement n'est pas seulement un
bien de consommation touristique mais qu'il est aussi une ressource productive
du tourisme qu'il faut protéger afin de préserver à long
terme les bénéfices économiques de l'activité
touristique. Le tourisme contribuera ainsi à redynamiser
l'économie locale en créant une interaction entre les
différentes structures de l'économie locale, en s'adaptant
surtout au système en place. Il s'agit d' assurer une source de revenu
alternative pour les jeunes et les femmes, en facilitant l'installation
d'infrastructures primaires, en permettant de créer des emplois sans
qualification, en incitant à l'entreprenariat et enfin en valorisant les
patrimoine culturel et environnemental.
Dans le cadre de cette interaction, le Programme de
Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN), a défini
un objectif global du volet Développement Local/Pendjari du ProCGRN qui
est « d'améliorer la
37
situation économique de la population riveraine en
incitant des activités diversifiées de génération
de revenus réduisant la pression sur la réserve et qui
s'intègrent dans les programmes communaux »
(ECO-BENIN, 2009). La stratégie mise en place en vue de
l'atteinte de cet objectif repose d'une part, sur la promotion des micros
entreprises individuelles viables et durables par la mobilisation du potentiel
existant de production et de transformation de produits locaux, et d'autre
part, la maximisation de l'opportunité qu'offre la réserve en
tant qu'attraction touristique. Au cours des vingt quatre (24) mois
d'activités (du 15/12/08 au 31/10/10), les recettes
réalisées par les micro-entreprises se présentent selon
l'évaluation générale biannuelle (15 Décembre 2008
- 31 Octobre 2009) des soixante six (66) ME sur les différents segments
du tourisme chez l'habitant comme suit:
Tableau N°III : Evaluation
générale biannuelle des soixante six (66) ME sur les
différents segments du tourisme chez l'habitant
Segments
|
Grande saison
2008-2009
|
Petite saison
2009
|
Grande saison
2009-2010
|
Petite saison
2010
|
Total réalisé
|
Cascade
|
2.171.500 F CFA
|
603.500 F CFA
|
2.967.000 F CFA
|
477.500 F CFA
|
6.219.500 F CFA
|
Hébergement
|
476.900 F CFA
|
135.500 F CFA
|
594.000 F CFA
|
116.000 F CFA
|
1.322.400 F CFA
|
Restauration
|
554.100 F CFA
|
116.500 F CFA
|
505.650 F CFA
|
200.500 F CFA
|
1.376.750 F CFA
|
Circuits
|
48.500 F CFA
|
28.000 F CFA
|
230.000 F CFA
|
47.500 F CFA
|
354.000 F CFA
|
Danse
|
272 400 F CFA
|
26.500 F CFA
|
228.500 F CFA
|
36.500 F CFA
|
563.900 F CFA
|
Taxe sur
nuitée
|
68.500 F CFA
|
30 000 F CFA
|
130.500 F CFA
|
16.500 F CFA
|
245.500 F CFA
|
Ensemble des Segments
|
3.591.900 F CFA
|
940 .000 F CFA
|
4.655.650 F CFA
|
894.500F CFA
|
10.082.050 F CFA
|
Source: Karelle GUEDOU, 2009-2010,
IMPACTS DE L'ECOTOURISME COMMUNAUTAIRE SUR L'ECONOMIE LOCALE DE
L'ECO-VILLAGE DE TANONGOU, MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN LICENCE
PROFESSIONNELLE.
En se référant au tableau des recettes
réalisées sur les différents segments du tourisme local,
nous constatons que c'est la visite de la cascade qui reste l'activité
touristique phare de Tanongou. Cette activité vient en première
position en matière de nombre de touristes et de chiffre d'affaire. Elle
totalise 6.219.500 F CFA de recettes et est suivie des segments
hébergement et restauration qui tournent respectivement autour de
1.322.400 F CFA et 1.376.750F CFA de recettes. Par rapport à la moyenne
de la répartition des gains des activités touristiques locales
sur les soixante six (66) micros entrepreneurs au cours des années
(2008-2009) et (2009-2010), les dix guides et plongeurs de la cascade ont
reçu chacun 276.530 F CFA, les hébergeuses,
235.715 F CFA chacune, les restauratrices, 271.340 F CFA chacune, les guides
des circuits touristiques, 39.780 F CFA chacun et les danseurs,14.400F CFA
chacun.
La bonne répartition des retombées touristiques
amplifie ainsi le pouvoir d'achat de la population d'accueil et participe aussi
à la croissance économique locale, et par la même occasion
au développement du tourisme durable.
Ainsi donc, si le pouvoir d'achat de la population locale
augmente, l'économie locale s'accroit, à tous égards,
l'extrême pauvreté ne peut que s'amenuiser.
Paragraphe 2 : Contribution du tourisme
durable à la réduction de l'extrême
pauvreté
Les enjeux du développement durable n'ont pas de
frontières : aujourd'hui, 1,2 milliard d'individus vivent en dessous du
seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale, c'est à
dire avec moins de un dollar par jour. Sous toutes ses formes, le niveau de la
pauvreté au Bénin est relativement préoccupant et est
davantage un phénomène rural bien que des conditions difficiles
de vie prévalent au niveau de certains centres urbains (PNUD, 2009).
« Poussés par la misère et ne pouvant plus vivre du
travail de la terre, 40 à 50 millions de paysans et de ruraux de par le
monde quittent chaque année leur village pour aller s'agglutiner dans
les bidonvilles des grandes métropoles des pays en
développement&» (Jean-Claude MAIRAL).
Parallèlement à de nouvelles politiques
agricoles mondiales valorisant l'agriculture familiale et paysanne, et à
l'exemple de la France, avec la promotion du tourisme rural ces trente
dernières années, le tourisme solidaire, équitable et
durable peut dans de nombreux territoires des pays du Sud et/ou
émergents, permettre le développement d'activités
génératrices d'emplois et de ressources financières pour
les communautés villageoises et participer ainsi aux objectifs du
millénaire de lutte contre la pauvreté. Ainsi, les organisations
internationales avec principalement l'OMT et la CNUCED, développent
actuellement des programmes spécifiques de coopération
internationale afin de permettre au plus grand nombre de pays de
développer un secteur touristique susceptible de contribuer le plus
efficacement aux enjeux de la lutte contre la pauvreté notamment dans
les PMA. Un mécanisme a été ainsi mis en place pour
maximiser les avantages pour les pauvres.(Annexe 3)
L'OMT conjointement avec la CNUCED a lancé l'initiative
ST-EP (Sustainable Tourism - Eliminating Poverty/ Tourisme Durable -
Elimination de la Pauvreté), qu'elle a annoncé lors du Sommet
Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002.
Cette initiative vise d'abord à renforcer les
39
actions menées de longues dates par l'OMT pour
encourager un tourisme durable sur le plan social, économique et
écologique avec des activités spécifiquement
centrées sur la réduction de la pauvreté, le
développement et la création d'emplois pour les personnes qui
vivent avec moins d'un dollar par jour. «Notre défi majeur est
le renforcement de l'impact du tourisme sur l'économie locale tout en
assurant sa contribution à l'achèvement des Objectifs du
Millénaire pour le Développement en 2015» a
déclaré Mme Virgina Fernandez Trapa, du Département de
l'Aide au Développement : (OMT).
Ainsi, l'un des objectifs du tourisme durable que l'OMT
s'engage à encourager sous ses angles écologique, social et
économique est le bien-être des communautés pauvres. Avec
des emplois ruraux et parfois sans qualification, le tourisme offre des
opportunités de développement aux petites et moyennes entreprises
par l'emploi des femmes et des jeunes dans le maintient de la chaine
d'approvisionnement et pour une consommation optimale locale. Ainsi, pour
pallier les conséquences de l'extrême pauvreté à la
RBP, des mesures correctives ont été prises eu égard
à la mendicité, et au manque d'activités
génératrices de revenus aux femmes et aux jeunes oisifs.
S'agissant de la mendicité, un mécanisme
endogène efficient de lutte contre la mendicité a
été mise en place. Pour raison, l'un des principes de
l'Ecotourisme est le respect des communautés ; ce qui implique aussi le
respect des visiteurs. Cette vision implique des règles de comportements
de chaque partie concernée.
Afin de renforcer le recul de la mendicité dans le
village de Tanongou, il a été organisé une session
d'échanges sur la mise en place d'un mécanisme de suivi et de
réduction de la mendicité au sein de la communauté de
Tanongou. Il a été décidé par suite de ces
échanges avec les sages du village, que les dons et cadeaux devront se
faire de manière publique afin d'éviter tout escamotage d'une
partie ou de tout le lot de biens mis à disposition de la
communauté. Ce système s'est imposé aux agences de voyages
et autres structures convoyeuses de touristes pour leurs donations.
Pour ce qui est de l'emploi des jeunes et des femmes,
l'association TINFI" (Comité Spécifique autonome de l'Union des
AVIGREF qui signifie en patois local Gourmantché « levons-nous
et luttons pour progresser ») créée en 2008 par les
habitants de Tanongou, a organisé les jeunes et les femmes du village
pour l'auto emploi local en plusieurs segments avec l'appui conseil et
financier de la GTZ (coopération allemande) à travers le ProCGRN
avec l'ONG Eco Benin Ecotourism Concern comme prestataire exécutant
(Amor Myriel Y. HESSOU. 2010-2011). Cette organisation des jeunes et femmes
constitue une aubaine pour la préservation et la valorisation des
cultures autochtones.
Paragraphe 3 : Contribution du tourisme durable
à la préservation des cultures autochtones
Respecter et comprendre la diversité culturelle des
nations et des peuples est un principe fondamental du développement
durable. La mondialisation continue de transformer le capital culturel de
nombreuses destinations, aussi la conservation du patrimoine culturel est-elle
une préoccupation cruciale. Le tourisme peut certainement jouer un
rôle clé dans la préservation du mode de vie et des
connaissances écologiques traditionnelles des peuples autochtones
(Carter, R.W. et Beeton). Ainsi, il peut être un moteur
considérable de la conservation du patrimoine historique et culturel, et
stimuler les arts, l'artisanat et autres activités créatives au
sein des communautés. En procurant une source de revenus basée
sur la culture locale, le tourisme peut favoriser chez les communautés
une meilleure appréciation de leur patrimoine culturel. Le
développement du tourisme axé sur la culture des autochtones
peut-être bénéfique et mener au renforcement de leur
identité, dans la sauvegarde de leurs valeurs culturelles.
Par ailleurs, l'autonomie des peuples autochtones et la
gestion des ressources locales constituent des enjeux importants du
développement du tourisme durable. Tout projet de développement
de tourisme dans une collectivité autochtone exige, au préalable,
un travail important sur le terrain et un investissement dans des exercices de
visualisation, car ce ne sont pas tous les membres de la collectivité
qui voudront prendre part au projet. La richesse culturelle peut être
mise en valeur et interprétée de manière créative
et variée. Une compréhension et un respect plus grands des
cultures locales peuvent permettre une meilleure information des visiteurs et
des échanges avec eux (PNUE et OMT, 2006). Un certain doigté est
cependant requis permettant d'éviter toute marchandisation ou
dévaluation de la culture locale.
Pour préparer les populations locales à la
volonté du touriste à découvrir, à apprendre, et
bien de fois à dupliquer ses fonctions du pays d'origine (restauration,
comportement etc.&) et pour prévenir les dérives qui peuvent
en découler, des séries de formation ont aidé les ME du
tourisme local à Tanongou pour qu'ils soient aptes à se
rapprocher des touristes pour les servir et capables de veiller à la
préservation des us et coutumes locales. C'est dans cette optique que
s'est tenue les formations axées sur :
- Les comportements à adopter pendant
l'accueil ;
- Comment vaincre le complexe
d'infériorité face au touriste ;
- Comment vaincre le stress;
- La communication facile;
- L'animation pendant le trajet sur un circuit
touristique ;
- L'animation culturelle du groupe de danse.
41
Ce qui est le fruit des efforts fournis dans l'organisation
des formations, et des stages visant à promouvoir les cultures
autochtones comme l'illustre le tableau suivant :
Tableau N°IV : Animation culturelle et autres
loisirs
Stage collectif
|
Stage séparé pour les responsables de
loisirs (jeux locaux) et troupes de folklore
|
Contenu :
|
Contenu :
|
· Inventaire des diverses
|
· Gestion de groupe
|
animations culturelles et loisirs
|
· Gestion financière
|
(danses, folklore, jeux, etc.)
|
· Organisation du travail
|
· Choix des attractions
|
|
· Identification des besoins de
|
Méthodologie :
|
recyclage
|
· Exposé
|
Méthodologie :
|
· Jeux de rôle
|
· Brainstorming
|
· Cercle de discussion
|
· Cercle de discussion
|
Activités en petits groupes
|
|
Photo N° 2 : Danseur du groupe TINFI en formation
d'animation culturelle
La richesse culturelle des
populations Gourmantchés du terroir villageois de
Tanongou est spécifique par rapport à la diversité des
cérémonies, rites initiatiques, manifestations et fêtes
traditionnelles, source de beaucoup de danses modernes, traditionnelles et
folkloriques offertes aux visiteurs (Amor Myriel Y. HESSOU). Ces
cérémonies et rites consistent soit à préparer les
jeunes adolescents (12 et 19 ans) à affronter les problèmes de la
vie, soit à acquérir du prestige, respect, autorisation à
consommer certains plats ou encore droit d'assister à certaines
cérémonies (enterrement) après un changement de statut
social.
Au regard de la contribution du tourisme durable au
développement et à la croissance des localités d'accueil
en général et de la RBP en particulier, une analyse du
modèle de développement du tourisme durable de la RBP nous
paraît nécessaire afin de vérifier l'exactitude et
l'applicabilité des théories et stratégies de
développement du tourisme durable.
ANALYSE DU MODELE DE
DEVELOPPEMENT DU TOURISME
DURABLE DE LA RBP
CHAPITRE III:
43
45
Dans ses limites bibliographiques et méthodologiques,
la présente étude, sur le cas de la RBP, propose d'appliquer un
cadre d'analyse contextuel et global à partir du concept de tourisme
durable afin de mieux considérer les actions futures pour son
développement. Ainsi, ce chapitre vérifiera dans la Section 1 le
processus de développement du tourisme durable à la Pendjari puis
appréciera dans la Section 2 le modèle de la Pendjari et donnera
des recommandations pour l'action.
|