L'action humanitaire et la reconstruction: le cas du tsunami indonésien de 2004 et du séisme haitien de 2010( Télécharger le fichier original )par Pierre Thibaut BATA Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2011 |
B- LtIhFITEFRIXIFIRCMIXBiRC comme une conséquence des valeurs culturelles bafouées.Par valeurs culturelles, il faut entendre les principes moraux qui se classent en fonction des particularités d'une société178. Lorsqu'elles sont négligées, elles peuvent considérablement occulter les démarches pour la reconstruction. Selon Jean Didier 176 Sophie PERCHELLET, « Haïti, du séisme au choléra : chronique de l'échec de la reconstruction », 13 janvier 2011, disponible sur http://camarade.over-blog.org/article-haiti-du-seisme-au-cholera-chronique-de-l-echec-de-la reconstruction-par-sophie-perchellet-64940141.html (Consulté le 21 avril 2011). Sophie PERCHELLET est auteure du livre « Haïti : entre colonisation, dette et domination. Deux siècles de lutte pour la liberté », CADTM-PAPDA, 2010, dispo sur www.cadtm.org (Consulté le 21 avril 2011). 177 D'après Daniel Holly professeur au Département de science politique de l'UQAM « L'État haïtien est un État sans substance qui ne vise qu'à satisfaire les intérêts d'une élite. Ses objectifs n'ont rien à voir avec le progrès économique, social, culturel et institutionnel du pays ». 178 On peut y classer les habitudes alimentaires, vestimentaires, religieuses etc. L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami
indonésien de 2004 et du Séisme BOUKONGOU, « ICIl rlIi à IlilOINlURI lr dlr PDiFillr qXiInlRIéiSRglii iSDr DXx blr4Inr locaux ou qui ne sont pas adaptés aux réalités locales »179. De manière générale, il ne faut pas négliger les systèmes traditionnels déjà existants. Ainsi, la reconstruction d'habitats ne devrait se faire que dans le respect de la culture locale. En effet, reconstruire une zone d'habitation sans respecter la culture locale comporte un risque d'un démembrement social et d'un appauvrissement économique. Aujourd'hui, la culture locale n'est que trop peu souvent comprise et respectée. L'aide conduit souvent à fournir des aides matérielles (nourriture, vêtements, tentes et maisons) peu appropriées au contexte culturel, alors que les personnes auraient justement besoin de se sentir rassurées à ce moment-là. Une solution serait plutôt d'apporter un appui financier qui permettrait une plus grande autodétermination des populations mais aussi une incidence positive sur les économies locales. L'exemple du tsunami illustre bien ce fait. La reconstruction à été confiée à des ONG qui ont le plus souvent fait appel à des entreprises de construction, lesquelles tendent plutôt à aligner des blocs uniformes de béton que de conserver le style architectural et d'utiliser des matériaux indigènes. De plus, il a été décidé de construire des maisons neuves pour tous, que les gens aient perdu leur toit ou non. De nombreuses maisons intactes, riches en histoire, ont donc été rasées pour reconstruire des blocs tous similaires. Dans de tels lieux, les familles ne peuvent pas réorganiser leur vie selon leurs propres besoins socioéconomiques et culturels. Les rapports de voisinage qui peuvent jouer un rôle fondamental pour le bien-etre d'un groupe, sont également sacrifiés. Il existe alors un grand risque de perte culturelle, de démembrement social et d'appauvrissement économique. Il aurait été préférable de donner aux gens une aide financière pour qu'ils puissent rebâtir eux-mêmes leurs maisons, selon leurs habitudes. Il est donc fondamental du coté des fournisseurs de l'aide de toujours se poser la question de savoir, quelle reconstruction serait la mieux adaptée aux besoins de la population ciblée ? Il ne s'agit donc pas comme le font bon nombre d'acteurs d'imposer un quelconque modèle standard de reconstruction pour la plupart du temps importé. Chaque pays est attaché à une histoire et à un certain nombre de valeurs qui lui sont propres. Occultées, surtout dans un contexte de crise, il est certain que même si des démarches pour la reconstruction sont entamées, elles seront vouées à l'échec. Sans rester sur une note amère, la reconstruction haïtienne peut trouver une solution à travers un certain nombre de facteurs. 179 Jean Didier BOUKONGOU, Logistique humanitaire, Master droits de l'homme et Action humanitaire, UCAC/APDHAC, année académique 2010-2011, inédit, p. 5. L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami
indonésien de 2004 et du Séisme CHAPITRE II RECONSTRUCTION DANS L'HUMANITAIRE Tout au long du chapitre I, il a été question de voir qu'est ce qui pouvait dans le cas indonésien et haïtien constituer une entrave à la réussite d'une reconstruction. Celle-ci est fondamentale pour que la dignité humaine soit respectée. Il est donc important voire crucial de repenser son encadrement à travers un certain nombre de perspectives qui pourraient contribuer à sa réussite. Dans cette logique et en admettant qu'il existe certains facteurs universels sans lesquels la reconstruction serait un échec180, il sera alors question pour nous dans un premier temps d'envisager des perspectives sur le plan interne (section I) et dans un second temps, il sera question pour nous de montrer comment à travers la mise en oeuvre de l'approche participative et la considérable implication des Etats et des médias, il est possible d'envisager le succès de la reconstruction (section II). |
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