DEDICACE
« Le futur n'existe pas. Comment
pourrait-on connaître quelque chose qui n'existe pas ? Cette question
n'est que trop justifiée. Au sens strict du mot, il ne peut y avoir
connaissance que du passé. Le futur est toujours en train de se faire,
mais il se compose en grande partie de matériaux déjà
existants, dont on peut avoir une grande connaissance. Le futur est, par
conséquent, en grande partie prévisible, si l'on possède
une solide et vaste connaissance du passé ; en grande partie mais en
aucun cas totalement car, dans l'élaboration du futur, intervient ce
facteur mystérieux et irrésistible qu'on appelle la
liberté humaine.»
E.F. Schumacher
A toute ma famille, A tous mes ami(e)s, A toutes les
personnes qui m'aiment.
Remerciements
Je tiens à travers ce modeste travail
à rendre un hommage particulier à mon professeur encadrant
Mr. Essardi Omar pour ses précieux conseils, sa
patience et sa compréhension qui m'ont servi de base incontestable dans
l'élaboration de ce travail.
Je tiens aussi à remercier l'ensemble du corps
professoral de la faculté de sciences juridiques, économiques et
sociales de Marrakech. Qu'ils trouvent ici l'expression d'une intense gratitude
et d'une éternelle dette de reconnaissance, pour tout ce qu'ils ont eu
l'amabilité de nous apprendre tout au long de ces années
académiques.
Mes remerciements s'adressent également à mes
encadreurs au sein de Royal Air Maroc, Mr. Ben Maarouf, Mr. Mansouri, Mr.
Amdjar, Mme. Atir, Mr. El Khssassi, Mr. Terraz et Mr. Benchakroune.
Enfin, toute ma gratitude, estime et
reconnaissance, sont adressées à mes parents pour leur aide,
soutien et tendresse ainsi qu'à toute personne ayant contribué de
près ou de loin à l'aboutissement de ce travail.
Jeddou El Mehdi
Liste des abréviations
AACO : Association Arabe des Compagnies
Aériennes
ACF : Fonction d'autocorrélation
AIC : Critère d'Akaike
PACF : Fonction d'autocorrélation
partielle
ADF : Dickey-Fuller Augmentés
AFRAA : l'Association des compagnies
aériennes africaines ARIMA : autoregressive integrated
moving average
ASI : Air Sénégal International
ATR : Air Traffic Requirements
BAD : Banque Africaine de
développement
BC : basse contribution
BCB : excédent de bagage
BIC : bénéfices industriels et
commerciaux
CAFAC : Commission Africaine pour l'Aviation
Civile
CEE : Communauté économique
européenne
CFP : Centre de Formation Professionnel
CHF : Franc Suisse
COFAC : commission Africaine de l'Aviation
Civile
CR : Coefficient de remplissage
DGA : Direction Générale de
l'armement
DF : Dickey-Fuller
DOG : departement of justice
DS : Differeney Stationary
DTS : Droits de tirage spéciaux
EASA : L'Agence européenne de la
sécurité aérienne.
EUR : Euro européen
FAC : fonction d'autocorrélation
FAP : fonction de corrélation
partielle.
FFP : Frequent Flyer Programs (programmes de
fidélisation des passagers)
FMI : fond monétaire international
GBP : Livre sterling
GDS : Global distribution System
GECC : General Electric Capital Corporation
GPA : Guiness Peat Aviation group
HC : hausse contribution
HQC : critère Hannan-Quinn
IATA : Association Internationale du Transport
Aérien
IBA : International Bureau of Aviation
IID : Identiquement et indépendamment
distribuée
IR : l'impôt sur le revenu
JPY : Le Yen japonais
KLM : Royal Dutch Airlines MAD :
Dirham Marocain
MCO : Moindre carré ordinaire
MLS : système d'atterrissage
hyperfréquences
MRO : Maintenance, Repair and Overhaul
NID : Normalement et indépendamment
distribuée
OACI : l'Organisation de l'Aviation Civile
Internationale
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économique
PPA : Parité du pouvoir d'achat
PTI : Parité du taux
d'intérêt
PIB : Produit intérieur brut
PNB : produit national brut
PNC : Personnel navigant commercial
PNT : Personnel navigant technique
SAA : South Africain Airways
SARIMA : seasonal autoregressive integrated
moving average
SIR : Système informatisé de
réservation
SME : Système monétaire
européen
SMES : Snecma Morocco Engine Service
TO : Tour Opérateur
TS : Trend Stationary
UE : Union Européenne
USD : Dollar américain
USTDA : The U.S. Trade and Development Agency
(l'Agence Américaine pour le Commerce et le Développement)
Liste des tableaux et des figures
Liste des tableaux :
Tableau 1 : Les facteurs qui influencent le taux
de change 26
Tableau 2 : Exemple de calcul d'une fonction
d'autocorrélation 40
Tableau 3 : Résumé des
propriétés des fonctions d'autocorrélation simple et
partielle 51
Tableau 4 : Quelques exemples d'alliances
effectives entre compagnies aériennes
d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie 94
Tableau 5 : Les options stratégiques.
108
Tableau 6 : Choix du nombre de retards 133
Tableau 7 : Résumé de l'estimation
des modèles 137
Tableau 8 : Fonction d'autocorrélation du
Taux IATA EURO-MAD 154
Tableau 9 : Fonction d'autocorrélation du
Taux IATA USD-MAD 154
Tableau 10 : Fonction d'autocorrélation
du Taux IATA EURO-MAD (après différenciation)
155 Tableau 11 : Fonction d'autocorrélation du Taux
IATA USD-MAD (après
différenciation) 155
Tableau 12 : Fonction d'autocorrélation
résiduelle du taux IATA EURO-MAD 159
Tableau 13 : Fonction d'autocorrélation
résiduelle du taux IATA USD-MAD 159
Tableau 14 : Table de DICKY et FULLER 160
Liste des figures :
54
119
120
121 121
122 126
126
127
128
129 129
130
131
139
140
141 141 . 149
Figure 1 : Les étapes de la
méthodologie de Box et Jenkins
Figure 2 : Filiales du groupe Royal Air Maroc
Figure 3 : Organigramme du groupe Royal Air
Maroc
Figure 4 : Evolution du chiffre d'affaires (en
Kmad)
Figure 5 : Evolution des parts de marchés
Figure 6 : Poids du trafic régulier par
réseaux
Figure 7 : Evolution du taux IATA USD-MAD
(2001-2011)
Figure 8 : Evolution du taux IATA EURO-MAD
(2001-2011)
Figure 9 : Corrélogramme du taux IATA
USD/MAD (2001-2011)
Figure 10 : Corrélogramme du taux IATA
EURO-MAD (2001-2011)
Figure 11 : Différenciation de premier
ordre tu taux IATA USD-MAD (2001-2011)
Figure 12 : Différenciation de premier
ordre tu taux IATA EURO-MAD (2001-2011)
Figure 13 : Corrélogramme du taux IATA
EURO-MAD (après différentiation)
Figure 14 : Corrélogramme du taux IATA
USD-MAD (après différentiation)
Figure 15 : Corrélogramme des
résidus du modèle MA(1) IATA EURO-MAD
Figure 16 : Corrélogramme des
résidus du modèle MA(1) IATA USD-MAD
Figure 17 : prévision du modèle
ARIMA (0, 1,1), taux IATA EURO-MAD (2001-2012) Figure 18 :
prévision du modèle ARIMA (0, 1,1), taux IATA USD-MAD
(2001-2012) Figure 19 : La
prévision-prospective-développée
SOMMAIRE
Introduction générale 8
CHAPITRE 1 : RISQUE DE CHANGE ET ELEMENTS D'ANALYSE DES SERIES
TEMPORELLES
1.1. Explication théorique et évaluation du risque
de change 15
1.2. Eléments d'analyse des séries temporelles
38
CHAPITRE 2 : ANALYSE DU SECTEUR DE TRANSPORT AERIEN : ENJEUX ET
STRATEGIES FINANCIERES
2.1. Les enjeux pour les compagnies aériennes nationales
58
2.2. La nouvelle démarche compétitive et les
options stratégiques à retenir 98
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS : LA
MODELISATION ARIMA
3.1. Méthodologie de recherche et présentation du
terrain d'étude 113
3.2. Présentation des résultats : La
méthodologie de Box et Jenkins. 126
Conclusion générale 146
Annexes. 150
Bibliographie 161
Table de matière 164
INTRODUCTION GENERALE
Le mouvement général de
déréglementation, la montée des financements de
marché, l'institutionnalisation de la gestion de l'épargne, la
modification du jeu de certains acteurs (banques centrales des pays
émergents), la montée en puissance de nouveaux investisseurs
(hedge funds, fonds souverains), le progrès technique (informatique,
télécommunications) et innovation de produits ont
profondément modifié la finance internationale depuis un quart de
siècle. Celle-ci a fait d'impressionnants progrès dans sa
fonction de base d'intermédiation entre les agents économiques ou
les pays disposant d'un excédent de ressources et ceux présentant
des besoins de financement. En se globalisant et en capitalisant sur les
avancées enregistrées dans le domaine de la gestion des risques,
la finance a élargi le champ de sa collecte de ressources et de
distribution de fond, Elle y est parvenue en répondant plus finement aux
exigences des acteurs en matière de rendement et de risque. La finance
globalisée, par sa contribution à une meilleure allocation des
ressources, constitue un facteur positif de développement. Toutefois,
par certains des mécanismes qu'elle met en jeu, elle peut avoir parfois
tendance à amplifier les fluctuations du cycle des affaires, du fait
notamment de l'apparition de comportements moutonniers et des
phénomènes de gonflement/éclatement de bulles qui peuvent
en résulter. Les efforts actuels pour adapter la réglementation
prudentielle et les dispositifs de supervision, tout comme les débats
sur l'action des banques centrales (doivent-elles tenir compte du prix des
actifs dans la conduite de leur politique monétaire) ou des grandes
institutions internationales comme le FMI, en fournissent une claire
illustration.
Un autre sujet qui a fortement affecté l'environnement
financier mondial, est le passage d'un régime fixe à un
régime de change flottant. En effet, les accords de Bretton
Woods1 signés en 1944, ont instauré un régime
de change fixe, les devises ont été converties en dollar
considérée comme monnaie de référence. Les taux de
change, fluctuaient dans une fourchette déterminée et les banques
centrales interviennent à tout dépassement de cette
fourchette.
Mais après quelque année de bon fonctionnement,
le système de Breton Woods entre dans une situation de
défaillance : Beaucoup de pays trouvaient des difficultés
à conserver un système de change fixe, car la plupart des devises
fortes étaient appréciées au dollar. Ce qui a
obligé les américaines à supprimer la
convertibilité du dollar en or et par la suite, abandonner le
1 Accords signés par 44 pays, qui avaient
pour objectif principal de mettre en place les bases de la politique
monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le
développement économique des pays touchés par la Seconde
Guerre mondiale. Bretton Woods est située aux Etats-Unis, dans le New
Hampshire.
système de parité pour laisser la place au
système monétaire actuel qui se base sur des taux de change
flottants, ce qui permet à toutes les devises de fluctuer librement en
fonction de l'offre et de la demande des devises.
Suite à cette décision américaine, un
certain nombre de pays développés adoptèrent un
système de change flottant, car ils n'ont pu abandonner les changes
fixes. La spéculation à la baisse du dollar qui a repris d'une
manière intensive, a mené à la fermeture du marché
de change à plusieurs reprises et par conséquent, au
déséquilibre de la balance des paiements américaine. Par
la suite les autorités monétaires abandonnèrent
définitivement le régime de change fixe, et le régime de
change flottant devient généralisé à toutes les
devises. Mais le flottement n'était pas une règle absolue, parce
que certaines devises ont conservé un taux de change fixe par rapport
à d'autres monnaies comme le Dollar US et le Franc Français
à l'époque.
Etant confrontées à cette nouvelle situation du
paysage financier mondial, les entreprises et les institutions
financière se sont vues astreintes d'entrer dans ce nouvel ordre
économique mondial, avec des perspectives orientées vers
l'international. Leurs opérations effectuées en dehors du
territoire national représentaient à la fois une source de
contraintes et d'opportunités : d'une part elles se lancent sur les
marchés étrangers en exportant leurs biens et services ou
à l'inverse en important des produits dont elles ont besoin, cette
internationalisation se traduit également par des emprunts ou des
prêts en devises ainsi que des investissements à l'étranger
(établissement de filiales) ; d'autre part ces activités vont
engendrer, parallèlement à ces opportunités, de nombreuses
contraintes liées, entre autres, aux fluctuations des cours des devises
impliquées par la réalisation de ces transactions ; le cours
d'une devise étant le prix d'achat ou de vente d'une devise contre une
autre.
Le monopole Bank Al Maghreb, a donné naissance à
une contestation sur les décision en matière de politique
financière au Maroc et sur leur efficacité ainsi que sur leur
rôle dans le développement du tissu économique marocain, en
matière de change et de gestion de son risque , principale
préoccupation des entreprises exportatrices.
Ainsi, face à la mondialisation de l'économie,
les opérateurs économiques devant disposer des mémes
instruments que leurs homologues internationaux, l'Institut d'émission,
qui est garant de la stabilité de la monnaie nationale, a entamé
la libéralisation progressive des opérations de change tout en
maintenant la continuité du contrôle de la cotation des
principales devises par
rapport au Dirham en se basant sur son système de panier
et de coefficient de pondération.
D'ailleurs, le 3 Juin 1996 représente la date
d'ouverture du nouveau marché des changes au Maroc et l'abolition du
monopole de Bank Al Maghrib dans la cotation du Dirham et la gestion des avoirs
en devises.
Cette institution du marché des changes au Maroc entre
dans le cadre du démantèlement des barrières
douanières, suite à l'adhésion du Maroc au GATT, de la
libéralisation progressive de la réglementation des changes et de
la réalisation de la convertibilité du dirham sur les
opérations courantes, suite à l'adhésion du Maroc depuis
1993 aux obligations de l'article VIII du FMI.
Le transport aérien est une industrie en croissance
régulière depuis les années cinquante, mais sensible
à la conjoncture économique et aux évènements tels
que les pandémies, les guerres, les attentats terroristes. De 1976
à nos jours, le taux de croissance moyen du nombre de passagers
transportés est de 4,5% par an2. La crise de 2008, a
introduit une rupture dans cette continuité et un infléchissement
momentané de la croissance du trafic de passagers.
Depuis quelques années, le secteur du transport
aérien traverse des zones de crises qui se sont succédé
à des intervalles assez proches. On peut évoquer la crise
énergétique ou crise du pétrole, la crise
écologique avec les modifications climatiques dues aux rejets de gaz
à effet de serre et enfin, la crise financière de 2008. Ce
contexte de crise est très contraignant pour le transport aérien
particulièrement exposé à leurs effets. L'aviation est en
effet très dépendante du kérosène et donc
très sensible aux hausses du prix du pétrole. Elle est
confrontée également au défi technologique de moins
polluer. Enfin elle est une industrie où les pertes des entreprises sont
fréquentes. Pour toutes ces raisons, le transport aérien se
tourne vers les constructeurs d'avions pour réclamer des avions de moins
en moins gourmands en carburant, même si les investissements à
faire pour cela sont considérables.
Le groupe Royal Air Maroc est gravement touché par
cette crise aérienne, à cause de nombreuses contraintes
liées à la conjoncture économique mondiale, pour rester
actif sur les marchés internationaux et réaliser des profits. Cet
objectif ultime nécessite une gestion prudente des risques financiers,
et le risque de change est inéluctablement le plus
2 L'Association internationale du transport
aérien (IATA), 2010.
important et difficile à cerner. Aussi appelé
« taux IATA3 », une prévision-prospective de ce
dernière apportera une meilleure vision de la trésorerie en
devise, ce qui impactera positivement sur le résultat
prévisionnel global de la compagnie. Dès lors, notre
problématique peut être définie ainsi : Comment une
prévision-prospective du taux IATA, permettra une meilleure optimisation
de trésorerie en devise de Royal Air Maroc ?
De cette situation décrite, nous pouvons nous poser
d'autres questions, qu'on tentera également d'y répondre à
travers ce mémoire : La méthodologie de Box et Jenkins,
permetelle une meilleure approximation de ce taux ? Comment la prévision
obtenue, permettra aux responsables de trésorerie, d'élaborer les
meilleures stratégies (financière et marketing), adéquates
aux évolutions futures ? Est-ce que la gestion du risque de change doit
se limiter à de simples opérations de couverture, ou bien elle
devrait essayer d'anticiper le changement plutôt que le subir ? Aussi
d'autres questions d'ordre national et international du secteur de transport
aérien : Quelles options stratégiques pour les compagnies
aériennes nationales ? Comment élargir l'accès aux
marchés aériens et multiplier les privilèges des
compagnies les plus puissantes pour assurer à l'avenir une expansion
mondiale du transport aérien ? Parce que le mouvement est devenu la
règle, la question qui se pose avant d'agir, est de savoir sur quoi l'on
peut agir et quand, pour réussir mieux, avant, plus vite ou moins cher
que les autres ?
Pour bien répondre à notre problématique
ainsi qu'aux questions de recherche, nous avons adopté une approche
méthodologique comprenant une phase exploratoire et une phase
d'étude quantitative. Lors de la phase exploratoire, Les lectures
préparatoires nous ont servi, d'abord à s'informer des recherches
déjà menées sur le thème du travail et à
situer la nouvelle contribution envisagée. Quant à l'étude
quantitative, on a procédé à la modélisation des
deux séries chronologiques (taux IATA EURO/MAD, et taux IATA USD/MAD)
par la méthodologie de Box et Jenkins, afin de reproduire le plus
fidèlement l'évolution de ces deux taux et d'établir les
prévisions-prospectives servant le mieux de réponse à
notre problématique.
Le corps de ce mémoire est organisé en trois
chapitres. Pour le premier chapitre nous nous intéresserons dans un
premier temps sur les différentes explications théorique du
risque de change comme est tant un risque financier inhérent des autres
types de risque, ensuite on va présenter l'ossature des études
prévisionnelles et prospectives, à savoir les séries
temporelles.
3 Taux comptable mensuel fixé par IATA, afin de
minimiser les fluctuations journalières du taux de change du
marché.
Le deuxième chapitre sera consacré à la
présentation du secteur de transport aérien international, avec
tous ses enjeux, et ses options stratégiques, en particulier pour les
compagnies aériennes d'Afrique et des Pays Arabes, dont Royal Air Maroc.
Ensuite on parlera sur les stratégies nécessaires qui doivent
découler de leur vision du futur en rapport avec leurs missions de
service public.
Dans le troisième chapitre qui englobe tous le
côté empirique de ce travail, on va commencer par des
éclaircissements essentiels quant à l'intérêt du
sujet abordé dans ce mémoire, puis nous pencherons sur le choix
du terrain d'étude retenu : Royal Air Maroc, ainsi que sur la
délimitation du terrain d'étude. Nous aborderons ensuite la
question du choix de la méthodologie de recherche liée au stage
effectué.
Chapitre 1 :
Risque de change et éléments
MTC)M IGnsOMI AemSIIeCCes
Introduction du premier chapitre :
La conjoncture mondiale, l'évolution du commerce
mondial des marchandises, le développement des échanges avec une
multiplication des opérations financières liées au change
et à la couverture du risque de change, la hausse du prix du
pétrole et des autres matières premières, la globalisation
sous toutes ses formes... autant de facteurs qui poussent les firmes à
mieux appréhender les contraintes et les obstacles qui les
empêchent de rester compétitives et de survivre au sein d'une
économie mondiale en pleine mutation d'oü l'importance et la
nécessité de la gestion des différents risques qui
l'entoure et en particulier le risque de change.
Pour pouvoir appréhender un concept aussi complexe, une
définition s'impose comme préalable. Le risque de change est le
risque lié à la variation du cours d'une devise, par rapport
à la monnaie de référence utilisée par une
entreprise ou un établissement bancaire, entre la date de l'engagement
et la date du règlement financier. Le risque de change peut être
considéré comme une composante du risque de marché
puisqu'en période d'instabilité du taux de change, les cours de
devises fluctuent et peuvent engendrer des pertes4. Il naît
chaque fois que l'établissement accorde un crédit dans une
monnaie qui n'est pas celle de l'expression de ses capitaux propres ; si les
ressources utilisées pour financer cet emploi sont libellées dans
la méme devise, le risque ne porte que sur la marge de
l'opération ; dans le cas contraire, le montant en principal est
également exposé. Ce risque se manifeste également si la
firme, après avoir acheté des devises et après avoir
doté une provision en devises, est amenée à les revendre
lors d'une reprise de provisions non utilisées.5
Le premier chapitre sera donc dans un premier point une
tentative de présenter la notion du risque de change ainsi que son poids
en tant qu'un des principaux risques financiers encouru par les entreprises,
tout en donnant un bref aperçu sur le contexte général du
marché de change. Dans un second point on essaiera d'aborder les
différents éléments d'analyse des séries
temporelles, en particulier la famille ARIMA (autoregressive integrated moving
average).
4 Source : dictionnaire du net «
lexinter.net » définition
du risque de change. Consulté le 25/03/2011.
5 Pascal Kerebel « management des risques
».EYROLLES, édition d'organisation. p 101.
1.1. Le renouvellement et l'interprétation
théorique de la détermination du taux de change.
1.1.1. Généralité sur le risque de
change :
Une variable macroéconomique clé par laquelle
sont censées s'ajuster entre elles les économies nationales, le
taux de change a retenu depuis longtemps l'attention des économistes.
Elaborées dans un contexte de parités fixes et de croissance
rapide du commerce international, les premières théories font des
échanges de biens et services et de leurs prix les principaux
déterminants des taux de change ; elles s'appliquent surtout à
dégager les évolutions à long terme, puisqu'a court terme
les variations de change étaient limitées. Avec le
développement des mouvements de capitaux et la
généralisation des changes flottants au début des
années 1970, qui se sont traduits par de fortes fluctuations des
parités, un second groupe de théories a mis l'accent sur le
rôle explicatif des facteurs financiers. La réflexion s'est alors
centrée sur les causes de l'instabilité à court terme des
taux de change. Des tentatives de synthèse ont cherché à
montrer que la dynamique des taux de change provient des interactions entre le
compte courant et le compte de capital de la balance des paiements.
Le Maroc est quant à lui plus engagé que jamais
dans cette évolution. Face aux défis qu'il doit surmonter pour
évoluer à l'international, le pays a entamé de vastes
réformes structurelles au milieu des années quatre-vingt-dix,
visant à libéraliser les marchés financiers et abolir les
systèmes de contrôle de Bank Al Maghrib très
administré à l'époque.
1.1.1.1.Un marché planétaire de la devise
:
Par opposition aux marchés boursiers (bourse des
valeurs, bourse des marchandises, etc.) qui ont une localisation
géographique précise, le marché de change n'a pas de
frontières. Il y a un seul marché dans le monde, en effet que les
transactions sur une devise (par exemple, l'euro) se font aussi bien, et en
même temps, à Paris, à Londres ou à New York. La
confrontation des offres et des demandes de devises n'implique pas que les
offreurs et demandeurs se rencontrent physiquement. Ceux-ci communiquent par
des instruments modernes de transmission complétés par des
réseaux d'information spécialisés (Swift, Reuters,
Telerate) et des systèmes informatiques permettant d'effectuer et
d'enregistrer rapidement les opérations. Ainsi le marché de
change apparaît-il comme un « marché-réseau qui
transcende les espaces économiques nationaux et contribue unifier
l'économie mondiale. De par son caractère planétaire, le
marché de change est un marché économique non
réglementée, ou plutôt auto-
réglementée, au sens où les règles de
fonctionnement sont édictées par les agents privés, ou par
des institutions privées lorsque les transactions ont lieu sur des
marchés organisés.
Toutes opérations de marché présentent
des risques qui doivent être identifiés et mesurés. En
matière de finance internationale, on pense d'abord au risque de change.
Celui-ci se concrétise à l'occasion d'opérations
commerciales. Le risque pour un importateur de produits libellés en
devises (et plus généralement le débiteur en devises) est
de voir la monnaie étrangère s'apprécier (et
réciproquement pour l'exportateur ou le créancier en devises).
Le risque de change se manifeste également à
l'occasion des opérations de consolidation. D'où l'importance de
mesurer les positions de change, c'est-à-dire le niveau d'exposition au
risque.
1.1.1.2.Un marché du risque :
L'exposition au risque de change touche toute entreprise ou
tout investisseur bénéficiant de recettes ou devant effectuer des
règlements dans une monnaie étrangère et/ou
possédant des actifs (ou un endettement) en monnaie
étrangère.
Dès lors qu'un agent économique perçoit
ou règle des flux en monnaie étrangère, il est
exposé aux conséquences des mouvements de taux de change sur ses
recettes ou règlements et sur ses avoirs (son endettement). Il est
nécessaire de bien cerner la nature et l'ampleur du risque de change
résultant des positions de change et des mouvements de taux de change,
afin de choisir judicieusement les instruments propres pour couvrir ce
risque.
Le titulaire de recettes en devises étrangères
(par exemple l'exportateur basé en euro de produits libellés en
dollars ou l'investisseur recevant des dividendes ou intérêts en
dollar) a une position longue sur le dollar. Inversement, le débiteur
qui acquitte des intérêts ou effectue des remboursements ou encore
l'importateur qui doit régler ses fournisseurs en dollars aura position
courte en dollar.
En réalité, de nombreux agents
économiques sont à la fois créanciers et débiteurs
en devises étrangères, leur position nette en devise pourra selon
le cas être courte ou longue (par exemple, un exportateur de produits
électroniques libellés en dollars qui achète des
composants eux aussi libellés en dollars).
Un agent économique en position longue est
favorisé par une appréciation de la
devise étrangère dans la mesure où la contre-valeur en
monnaie domestique de ses recettes nettes ou
de ses avoirs nets augmente avec l'appréciation de la
devise étrangère. Inversement, l'agent économique en
position courte sera pénalisé par cette appréciation, la
contre-valeur de ses règlements en monnaie locale est alourdie, sa dette
est accrue.
De telles évolutions ne sont pas neutres en
matière de compétitivité ; les exportateurs nationaux, par
exemple seront avantagés par l'appréciation des devise,
étrangère, Celle-ci accroît les prix des produits
concurrents en monnaie locale et augmente la contre-valeur des recettes
tirées des ventes à l'étranger, soit du fait des gains
accrus réalisés lorsque les prix en devise restent
inchangés, soit encore du fait des gains de compétitivité
liés à une politique de prix plus agressive (ils pourront
générer le même flux des recettes avec des prix plus bas en
monnaie étrangère du fait même du mouvement de change). A
l'inverse, les exportateurs étrangers sont pénalisés par
l'appréciation de leur monnaie. La contre-valeur de leurs ventes
à volumes et à prix inchangés diminue, la
compétitivité-prix est érodée par
l'enchérissement de leurs produits sauf a imaginer une politique de
défense des parts de marché qui suppose un sacrifice de leurs
marges.
Un investisseur européen, détenteur de titres
obligataires en dollars bénéficiera de même de
l'appréciation de cette devise (contre-valeur en euros des coupons et du
prix de l'actif détenu)6. Il serait en revanche
défavorisé pour des raisons inverses en cas de
dépréciation du dollar. L'existence d'une position de change
nulle sur une devise à un moment donné (créances en
dollars = dettes en dollars) ne signifie pas l'absence de position de change
potentielle. En effet, dès lors que l'échéance des
créances diffère de celle des dettes, on est en présence
d'une position de change relative (par opposition à une position de
change absolue).
La gestion du risque de change est au centre des comportements
des opérateurs qui se confrontent sur le marché des changes, dont
on a vu qu'ils se répartissent en trois catégories principales :
les autorités monétaires, les intermédiaires financiers,
les entreprises et les particuliers. Les interventions des banques centrales
sur le marché pour régulariser les taux de change, qui seront
analysées dans la troisième partie de cet ouvrage, ont pour
objectif de réduire le risque de change supporté par les agents
privés. Pour gérer le risque de change, les opérateurs
privés disposent de quatre catégories d'instruments : le
marché à terme interbancaire, les contrats à terme sur
devises, les options sur devises et les contrats d'échange
6 Si toutefois l'appréciation de la devise provient
d'une remontée des taux d'intérêt servis sur les placements
dans cette devise, l'effet positif peut être contrebalancé par
l'incidence de la hausse des taux sur la valeur de l'actif en devise
(concrétisation du risque de taux).
de devises (swaps).
1.1.1.3. / iipqNalaEUIGN P DITIip GIIITEIVes :
Les opérations effectuées sur le marché des
changes répondent à trois catégories principales de
motivations :
- Opérer au moindre coût le règlement de
transactions commerciales et financières, présentes et futures,
libellées en monnaies étrangères. Au centre de ces
opérations se situe la couverture du risque de change dont il vient
d'être question ;
- Rechercher un gain en capital, en s'exposant volontairement au
risque de change : c'est la spéculation ;
- Tirer profit des disparités de cours de change et de
taux d'intérêt, certaines monnaies ou certaines
échéances étant surcotées, ou sous-cotées
par rapport à d'autres à un moment donné : ce sont les
arbitrages.
L'équilibre du marché des changes dépend du
comportement de ces trois catégories d'agents : les opérateurs en
couverture, les spéculateurs et les arbitragistes.
1.1.1.1.1. La speculation :
Spéculer, c'est prendre
délibérément un risque, dans l'espoir d'un gain
ultérieur. Si la spéculation est entendue dans son sens le plus
large, on peut dire qu'une partie importante de l'activité
économique revêt une dimension spéculative : l'entrepreneur
qui investit parie sur un accroissement de ses ventes futures ; le banquier qui
prête anticipe sur les revenus futurs de son client. Il n'y a d'ailleurs
pas plus spéculatif que le métier de banquier puisque celui-ci
consiste largement à gérer des risques.
Dans le domaine des changes, est spéculateur celui qui
se met en position de change, et prend donc volontairement un risque de change,
en espérant que l'évolution future du cours de change lui
permettra de réaliser un gain en capital. Contrairement aux
opérations de change liées aux transactions commerciales, les
opérations spéculatives se suffisent généralement
à elles-mêmes et n'ont pas nécessairement pour support une
transaction commerciale ou financière. Aussi sont-elles souvent
qualifiées d'opérations sèches.
1.1.1.1.2. Les arbitrages :
On appelle arbitrages les opérations qui visent
à réaliser un profit, en tirant parti des différences
momentanées de cours de change entre plusieurs places, mais aussi
d'écarts de taux d'intérêt sur les monnaies.
Le métier d'arbitragiste est éprouvant pour les
nerfs, car il implique de prendre des décisions rapides, ces
différences de cours étant généralement de
très courte durée. Aujourd'hui, les cambistes travaillent souvent
à l'aide de logiciels, ce qu'on appelle le programme trading,
qui détectent automatiquement les «anomalies» en ce qui
concerne les écarts de taux d'intérêt et de cours sur les
devises.
Les opérations d'arbitrage jouent un rôle
essentiel dans le fonctionnement des marchés en tirant parti des
différences entre places et entre marchés, les arbitrages tendent
à éliminer les déséquilibres et à rendre les
marchés « parfaits ». Ceci explique que les
réglementations nationales des changes permettent
généralement aux cambistes d'effectuer des arbitrages en toute
liberté et sans limitation de montant.
1.1.2. L'explication théorique de
l'instabilité des changes :
La littérature économique relative aux taux de
change a évolué à travers les décennies tout en
suivant de près la mondialisation de l'économie et la
globalisation des marchés financiers. Si les théories les plus
classiques font davantage référence aux fondamentaux
économiques (modèles de balance de paiements, parité des
pouvoirs d'achat...), les plus récentes mettent l'accent sur la
globalisation financière. Face à l'intensification des mouvements
de capitaux, les derniers travaux de modélisation du taux de change
(modèles de substitution, de news, de microstructure...) font ainsi
davantage référence aux variables financières et aux
comportements des acteurs. En effet, si à la fin des années 70,
on a vu l'apparition de nouvelles approches théoriques sous la forme de
modélisation dynamique (Dornbush), les faits ont mis en avant
l'insuffisance des facteurs financiers, et des nouvelles recherches se sont
orientées vers le rôle déterminant des anticipations et de
la psychologie des acteurs des marchés des changes. Alors, quels sont
les déterminants des taux de change ? Aucune explication n'est
pleinement satisfaisante. On peut imaginer que les trois s'emboîtent
(psychologique à très court terme, financier à court
terme, réel à long terme).
La fin du système de Bretton Woods, qui a amené
à l'abandon des régimes de change fines au début des
années 70, a entraîné une forte instabilité des taux
de change qui ont interpellé les
économistes. Deux familles d'approches ont
été élaborées pour tenter d'expliquer cette
instabilité :
- La première approche décrit «la
surréaction» des taux de change par les différences de
vitesses d'ajustement entre les marchés des biens et services et les
marchés des actifs financiers.
- Une seconde catégorie de travaux met l'accent sur le
rôle des facteurs psychologiques et des anticipations. La théorie
«psychologique» du change confirme un rôle essentiel aux
rumeurs (neufs) et aux comportements mimétiques dont Keynes avait
parlé quelques années auparavant.
1.1.2.1 Théorie de la surréaction des
taux de change :
Cette théorie7, représente la
première approche cohérente de l'instabilité des taux de
change, et constitue une synthèse des analyses réelles et
financières de la détermination de taux de change. L'idée
est que l'instabilité des taux de change s'explique par les
différences entre les vitesses d'ajustement sur les marchés des
biens et services et sur les marchés financiers. DORNBUSH émet en
effet l'hypothèse que les prix des marchés financiers s'ajustent
instantanément aux variations de l'offre et de la demande, alors que les
prix des biens et services sont rigides à court terme. Sur le long
terme, le sentier d'équilibre du taux de change est défini par la
PPA : l'évolution du cours de change est expliquée par le
différentiel d'inflation entre les nations. A court terme, ce sont les
mouvements de capitaux qui dominent le marché des changes, et
l'équilibre du marché suppose la condition de PTI remplie :
l'écart de taux d'intérêt entre deux devises est
égal au taux anticipé de dépréciation du taux de
change. Les anticipations de change sont basées sur la PPA et
ramènent donc le taux de change vers son niveau de long terme. La PPA a
ainsi une fonction de point d'ancrage du système.
DORNBUSH analyse la dynamique des changes comme suit à
court terme, un choc monétaire, comme par exemple l'accroissement de
l'offre de monnaie, entraîne une baisse du taux d'intérêt
national ; cette baisse, s'ajoutant à l'anticipation d'une
dépréciation de la monnaie en relation avec une politique
monétaire laxiste, engendre une dépréciation
instantanée du taux de change allant au-delà de sa nouvelle
valeur de long terme respectant la PPA. Il y a ainsi surréaction
(overshooting) du taux de change, au sens que le mouvement
7 DORNBUSH.R, « Expectations and exchange
rates dynamics », journal of political economy, vol.34, 1976
immédiat du taux de change est fort et doit être
compensé par la suite. En effet, dans une seconde phase, à la
suite de la dépréciation initiale de la monnaie, les
échanges de biens et services réagissent par une
amélioration de la balance courante qui amène une
appréciation de la monnaie jusqu'à ce que la norme de PPA soit
à nouveau respectée.
La théorie de la surréaction a constitué
une étape importante dans la compréhension des changes flottants,
en mettant en place un cadre d'analyse permettant d'appréhender le
phénomène de volatilité des changes. Elle a fourni un
argument théorique important contre les effets néfastes des
changes flottants. Cependant, les modèles de
«l'overshooting» connaissent des limites importantes
liées aux hypothèses de travail. En effet, les résultats
du modèle dépendent fortement du rôle joué par les
anticipations en principe, la surréaction résulte uniquement de
vitesses d'ajustement différenciées sur les marchés des
biens et des actifs financiers ; elle se produit en l'absence de toute
anticipation (i.e. avec des anticipations statiques). En fait, c'est
l'incapacité des agents à prévoir le taux de change
à long terme qui les amène à surajuster leurs
portefeuilles ; et la convergence du change vers son équilibre de long
terme est liée au fait que les anticipations sont supposées
stabilisantes, car elles ramènent les parités sur le sentier
d'équilibre, ce qui est loin d'être vérifié dans la
réalité.
1.1.2.2.Théorie des bulles spéculatives
:
La forte appréciation enregistrée par le dollar
entre 1980 et 1985, et le krach boursier d'octobre 1987, ont suscité
d'autres analyses théoriques de l'instabilité. L'idée de
départ est qu'il peut exister des écarts durables entre le taux
de change (ou les prix des actifs financiers) observé sur le
marché et sa valeur d'équilibre correspondant aux fondamentaux
économiques (balance des paiements, inflation, taux
d'intérêt...). Cet écart est appelé bulle
spéculative car il tend à se gonfler, pour se résorber
ensuite brutalement. Formellement, on peut écrire :
S= Seq + B
où S est le taux de change du marché,
Seq, le taux de change d'équilibre, et B la
bulle spéculative. Blanchard et Watson (1984)8 ont
montré que les bulles pouvaient être compatibles avec
l'hypothèse d'efficience des marchés, et en particulier
l'hypothèse d'anticipations rationnelles. Cette théorie des
bulles rationnelles a permis d'établir trois résultats qui
semblent correspondre au fonctionnement récent des marchés des
changes :
8 Blanchard.O et Watson.M , « Bulles,
anticipations rationnelles, et marchés financiers », Annales d
l'INSEE, n°54, 1984, Paris.
- A court terme, le marché peut connaître une
multiplicité de situations d'équilibre ;
- L'écart entre le taux de change du marché et sa
valeur « fondamentale » peut être croissant ;
- Le taux de change dépend de sa propre valeur
anticipée, les anticipations sont alors « autoréalisatrices
».
Le mécanisme de la bulle de change est le suivant la
plupart des agents prévoient l'appréciation d'une devise sans
intégrer les fondamentaux ; il en résulte un excès de
demande en faveur de cette monnaie, dont le taux de change s'apprécie et
s'écarte de sa valeur économique fondamentale. Les anticipations
s'autoréalisent et le marché est efficient au sens où il
prévoit correctement l'évolution du change. Cependant, comme les
rumeurs versatiles l'emportent sur les calculs rationnels, on enregistre un
retournement des anticipations et la bulle finit par éclater.
Cette notion de « bulle rationnelle » est en fait
fortement antinomique, car les notions de bulle et de rationalité sont
incompatibles. L'étude des phénomènes de bulles de change
suggère en effet que les opérateurs ne semblent pas
intégrer toute l'information disponible dans de telles situations. Le
cas de la bulle constatée sur le dollar au début des
années 80 est édifiant : comme l'a précisé Krugman
(1986), « le marché n'a pas bien Fait ses
comptes9 », les agents qui misaient sur un dollar haussier
n'ont pas utilisé les informations disponibles sur le caractère
insoutenable de l'appréciation durable du dollar, en particulier avec
l'augmentation des déficits « jumeaux », (budgétaire et
extérieur) des État Unis.
1.1.2.3.Hétérogénéité des comportements et
anticipation mimétique :
Une autre explication des bulles et de volatilité des
taux de change a été avancée. Elle fait appel aux
différentes stratégies des acteurs du marché d'une part,
et à des comportements d'anticipation plus conformes à la logique
du marché des changes d'autre part (Cartapanis, 1996). Il existe, en
effet, deux catégories d'acteurs sur le marché des changes :
d'une part les opérateurs qui prennent leurs décisions sur la
base des fondamentaux, comme par exemple les commerciaux, et d'autre part les
gestionnaires financiers (traders) qui ont un horizon très court et qui
cherchent les moindres occasions de profit. Le poids de ces derniers n'a
cessé de grandir. Il peut alors s'avérer rationnel d'ignorer les
fondamentaux dans le très court terme si les parités sont
effectivement déterminées par les stratégies
décidées heure par heure par ces
9 Krugman P.R « Currency and crises
», Cambridge (Mass), MIT press, 1995.
traders.
Ces professionnels forment un milieu très
hermétique où « tout le monde pense la même chose au
même moment », les moindres informations ou « news »
prennent alors une dimension considérable du fait de la « myopie
» des opérateurs. Dans un tel cadre, les anticipations se forment
selon un mécanisme mimétique. Chaque agent forme ses
prévisions, non pas sur la base de la valeur « économique
» du taux de change, mais sur la base de ce que sera l'opinion dominante
du marché.
Keynes avait déjà défini la
spéculation comme étant « l'activité qui consiste
à prévoir la psychologie du marché ». Dans le
contexte d'incertitude totale dans lequel il se plaçait, le
mimétisme était un comportement rationnel dans la mesure
où il permettait de tirer avantage de l'information détenue par
des opérateurs informés. L'analyse récente des bulles
spéculatives reprend cette idée keynésienne. Comme l'a
indiqué Orléan (1989) « les bulles spéculatives
peuvent être analysées en partant du processus de contagion
mimétique des anticipations ». Lorsque les opérateurs
ont le choix, pour former leurs anticipations, entre acquérir une
information payante ou obtenir celle-ci gratuitement, en se basant sur le prix
du marché, c'est généralement la seconde solution qui sera
choisie.
Si on se trouve dans une situation, dans laquelle un
opérateur copie l'autre en croyant qu'il détient l'information,
alors qu'aucun agent n'est informé, le prix qui se forme n'est que le
reflet de la « psychologie du marché » et ne contient aucune
information. On est alors en présence d'un processus d'anticipations
autoréalisatrices dans lequel un prix va s'auto-confirmer, même
s'il s'écarte de plus en plus de son niveau d'équilibre
fondamental. C'est de la sorte que se développent les bulles de change,
entretenues par des comportements mimétique.
Ainsi, il existe deux paradigmes concurrents du marché
des changes (Plasma, 1999). D'un côté, une approche d'inspiration
walrasienne, basée sur trois postulats :
l'homogénéité des comportements, l'équilibre
général et l'anticipation rationnelle. A cette école se
rattachent les théories de l'efficience et des bulles rationnelles. D'un
autre côté, on trouve une approche théorique
inspirée de Keynes, qui introduit les comportements mimétiques et
met en avant, l'hétérogénéité des
opérateurs et leurs interactions. Cette seconde approche apparaît
plus conforme à la réalité, car elle fournit un fondement
microéconomique mieux adapté au fonctionnement observé des
marchés, et semble mieux adaptée pour expliquer
l'instabilité des
changes. Plusieurs travaux empiriques, notamment ceux
réalisés par De Grauwe et al (1993)10 ont
montré que l'interaction entre opérateurs « fondamentalistes
» et « chartistes » entraîne une dynamique de
marché instable, de type « chaotique » dont les
spécificités sont très voisines de celles observées
empiriquement. A court terme, le marché ne converge pas de
manière spontanée vers un équilibre général
: il y a plusieurs situations d'équilibre possibles en fonction du
marché et des anticipations des opérateurs.
1.1.3. L'appréciation de l'évolution du taux
de change :
1.1.3.2. Analyse technique :
L'analyse technique s'intéresse à ce qui se
passe sur le marché, plutôt que ce qui devrait se produire. Un
analyste technique étudiera les prix et les mouvements de volumes et,
à partir de ces informations, il créera des graphiques
(découlant des actes des acteurs du marché) pour les utiliser
comme outils principaux. L'analyste technique n'est que très peu
concerné par l'image globale des facteurs affectant le marché,
comme l'est l'analyse de base, mais il se concentre sur l'activité de
cet instrument de marché.
L'analyse technique est basée sur trois principes
sous-jacents:
- Seuls les actes du marché comptent :
Cela veut dire que le prix actuel est une
réflexion de tout ce qui est connu comme pouvant
influencer le marché, par exemple, l'offre et la demande, les facteurs
politiques et les sentiments du marché. L'analyste technique pure se
concentre seulement sur les mouvements de prix, et pas sur les raisons de ces
changements.
- Les prix évoluent en suivant des tendances
: L'analyse technique est utilisée afin
d'identifier des modèles d'attitude de marché
dont l'importance a été admise depuis longtemps. Pour de nombreux
modèles donnés, il y a un très haut niveau de
probabilité pour qu'ils produisent les résultats attendus. Aussi,
il y a des modèles reconnus qui vont se répéter
régulièrement.
- L'histoire se reproduit : Les modèles
graphiques ont été reconnus et catégorisés
depuis plus de cent ans et la manière dont de nombreux
modèles se répètent amène à conclure que la
psychologie humaine change très peu à travers le temps.
10 De Grauwe P, Dewachter H, et Embrechts M, [1993],
Exchange Rate Theory, Chaotic Models of Foreign Exchange Models,
Blackwell Cambridge
1.1.3.3. L'analyse fondamentale :
L'analyse fondamentale identifie et mesure les facteurs qui
déterminent la valeur intrinsèque d'un instrument financier, tels
que le contexte général politique et économique, y compris
ceux qui affectent l'offre et la demande des produits et services sous-jacents.
Si l'offre décroît mais que le niveau de la demande reste
inchangé, les prix du marché vont par conséquent
augmenter. Une augmentation de l'offre produit l'effet inverse.
Par exemple, pour une devise donnée, un analyste
étudie l'offre et la demande du pays de la devise en question, produits
et services ; sa qualité de gestion et sa politique gouvernementale; ses
performances passées et prévisionnelles ; ses futurs plans et le
plus important pour le plus court terme, tous les indicateurs
économiques.
A partir de ces données, l'analyste construit un
modèle qui détermine la valeur actuelle et prévisionnelle
d'une devise par rapport à une autre. L'idée de base est que des
augmentations non compensées de l'offre tendent à
déprécier la valeur de la devise alors que des augmentations non
compensées de la demande tendent à augmenter la valeur de la
devise. Une fois que l'analyste a estimé la valeur intrinsèque,
il la compare au taux de change en cours et tranche sur l'augmentation ou la
baisse de la devise.
1.1.3.4. Les indicateurs économiques : lien et
impact :
Les indicateurs économiques visent à mesurer de
façon aussi objective que possible certaines dimensions de
l'activité économique. L'ensemble des indicateurs peut être
regroupé dans un document appelé « tableau de bord ».La
construction des indicateurs découle d'un choix de conventions qui
traduisent certaines priorités et valeurs éthiques et morales
Parmi les nombreux indicateurs économiques (tableau 1), on peut citer le
taux de croissance, le Produit intérieur brut (PIB), le taux
d'inflation, l'indice du "coût de la construction", le niveau de la dette
publique, le salaire moyen, le niveau d'endettement des ménages, etc.(
annexe 1)
En effet, on ne peut pas dire d'un chiffre qu'il soit bon ou
mauvais sur sa simple valeur. Tout dépend en fait si le chiffre
publié se rapproche ou pas des prévisions des marchés. En
fait, le plus important n'est pas d'avoir tort ou raison mais plutôt de
réussir à anticiper la réaction du marché et donc
la nouvelle tendance prise par les cours.
Tableau 1 : Les facteurs qui influencent le taux de
change
Indicateur
|
Variation
|
Signification
|
Influence
|
PNB et PIB
|
Hausse
|
Surchauffe de l'économie
|
Hausse
|
|
Ralentissement de l'économie
|
Baisse
|
Indice des prix à la production
|
Hausse
|
Surchauffe de l'économie
|
Hausse
|
|
Ralentissement de l'économie
|
Baisse
|
Commande de biens durables
|
Hausse
|
Surchauffe de l'économie
|
Hausse
|
|
Ralentissement de l'économie
|
Baisse
|
Production industrielle11
|
Hausse
|
Surchauffe de l'économie
|
Hausse
|
|
Ralentissement de l'économie
|
Baisse
|
Stocks industriels
|
Hausse
|
Ralentissement de l'économie
|
Baisse
|
|
Surchauffe de l'économie
|
Hausse
|
Indice des prix à
la consommation
|
Hausse
|
Hausse de l'inflation
|
Hausse
|
|
Dépression
|
Baisse
|
Ventes de détails
|
Hausse
|
Croissance
|
Hausse
|
|
Dépression
|
Baisse
|
Mise en chantier de maisons neuves
|
Hausse
|
Croissance
|
Hausse
|
|
Dépression
|
Baisse
|
Revenus des ménages
|
Hausse
|
Inflation
|
Hausse
|
|
Dépression
|
Baisse
|
Chômage
|
Hausse
|
Dépression
|
Baisse
|
|
Inflation
|
Hausse
|
Offre de monnaie
|
Hausse
|
Inflation
|
Baisse
|
|
Dépression
|
Hausse
|
|
Source :Frederic Mishkin, « Monnaie,
banque et marchés financiers », Nouveaux Horizon,
8ème édition
La difficulté avec l'analyse fondamentale est de
mesurer précisément les relations entre les variables. L'analyste
doit nécessairement faire ses estimations à partir de son
expérience. De plus, les marchés ont tendance à anticiper
les événements et à les déduire d'avance sur la
valeur de la devise. Finalement, que ce soit un inconvénient ou un
avantage (selon le moment), les marchés prennent souvent le temps de
reconnaître que les taux de change sont en décalage par rapport
à la valeur réelle.
1.1.4. L'évaluation de la position de change et les
techniques internes de couverture :
Les entreprises encourent un risque de change dès lors
que la valeur de certains de leurs créances ou de leurs engagements
est affectée par les variations de taux de change. Le cas le plus
simple et le plus usuel est celui de créances et dettes libellées
en devises étrangères : les
11 La taille d'une économie peut être
si petite que des modifications de sa production ou de ses
préférences relatives des biens « domestiques » ou
étrangères n'exercent aucune incidence sur leurs prix relatifs.
Dans ce cas, ces changement affectent son revenu national, mais pas
nécessairement la valeur de sa monnaie. Dans notre analyse nous
supposant que les prix relatifs, et par conséquent le taux de change
sont affectés
avoirs perdent de leur valeur en cas de
dépréciation de ces monnaies, l'endettement s'alourdit
lorsqu'elles s'apprécient par rapport à la monnaie nationale.
L'internationalisation croissante des entreprises, la
concurrence qui pèse sur les marges et l'instabilité des cours
sur les marchés contribuent à renforcer l'importance que prend la
gestion du risque de change dans la plupart des firmes. Cette gestion comporte
deux aspects - en premier lieu, il faut déterminer avec précision
la position de change de la firme, devise par devise. Nous verrons que cette
évaluation soulève déjà des difficultés - en
second lieu, il faut examiner les techniques de couverture utilisables. Nous
présenterons dans ce chapitre les méthodes internes de
couverture.
1.1.4.1. / 4011XXINICBdXBENIXeBEeBFICIge :
Une entreprise se trouve exposée au risque de change
à plusieurs titres : du fait de son activité commerciale
(particulièrement - mais non exclusivement - lorsqu'elle est
libellée en devises étrangères), du fait également
des investissements qu'elle a effectués à l'étranger et en
raison enfin des opérations financières qu'elle a
réalisées en devises. Il n'existe pas de définition
uniforme de la position de change et l'exposition au risque de change peut
être mesurée de plusieurs façons. Les entreprises disposant
de filiales à l'étranger doivent convertir les états
financiers (et notamment les bilans) de ces filiales dans la monnaie de la
maison mère pour qu'ils soient intégrés dans les comptes
consolidés du groupe ; cette conversion (ou consolidation) s'effectue en
général au taux de change qui prévaut lors de la
clôture des comptes. Les modifications de taux d'un exercice à
l'autre induisent un risque de consolidation (1.1.4.1.1). Le risque de change
économique (1.1.4.1.2) se définit plus largement comme celui que
font subir des variations de cours à la valeur de la firme (telle qu'on
la mesure par la valeur actualisée de ses cash flows) : ainsi, des
modifications imprévues de taux de change peuvent relever le coût
des approvisionnements, compromettre des débouchés et, plus
généralement, affecter l'activité future voire la
pérennité d'une entreprise. Enfin, le risque de transaction, le
plus simple à évaluer, résulte du changement de la valeur
de créances et de dettes dû aux variations de taux de change
(1.1.4.1.3) ; ce risque nait tout particulièrement des opérations
d'import-export. Les modalités de calcul de la position de change de la
firme seront également exposées (1.1.4.1.4).
1.1.4.1.1. le risque de change de consolidation
:
Bien qu'il existe plusieurs méthodes comptables de
consolidation des comptes de filiales
étrangères, leur caractéristique commune
est de convertir dans la monnaie de la maison mère les
éléments du bilan des filiales susceptibles d'être
affectés par des variations de taux de change, puis à calculer
les gains ou pertes enregistrés au cours de l'exercice. Il y a perte de
change en cas de diminution de la valeur, dans la monnaie de la maison
mère, d'un poste d'actif (lorsque le cours de change a baissé
entre les dates d'entrée et de sortie du bilan) ou augmentation de la
valeur d'un poste de passif (si le cours de change est plus élevé
à la date de sortie de bilan qu'à la date d'entrée). Des
profits de change seront enregistrés dans des situations
symétriques.
Deux méthodes principales de conversion sont
utilisées qui se différencient sur les postes de bilan
exposés et sur les gains ou pertes que l'on peut retenir et faire
figurer dans le compte de résultat :
- Selon la méthode du cours de clôture, la plupart
des postes du bilan des filiales libellés
en devises sont évalués en monnaie nationale au
taux de change qui prévaut en fin d'exercice. Ainsi, la valeur des
immobilisations, des stocks, des créances et des dettes... est convertie
en monnaie de la maison mère au cours de clôture. La seule
exception concerne le capital converti au cours historique (celui qui
prévalait lorsque le capital de l'entreprise a été
constitué). Dans la mesure où les conversions des
différents postes du bilan ne s'effectuent pas au même taux, la
création d'un poste spécifique « écart de conversion
», créditeur ou débiteur, est nécessaire au
rééquilibrage de l'actif et du passif ;
- Selon la méthode du cours historique, ces
mêmes éléments sont convertis au taux de change qui
était en vigueur lors de leur entrée dans le patrimoine de
l'entreprise. Une exception là encore pour les actifs monétaires
ainsi que les créances et les dettes qui sont convertis au cours de
clôture. L'écart de conversion n'apparaît pas dans le
résultat mais constitue, en fonction des vicissitudes monétaires,
une charge ou un produit intégré au compte de
résultat12. On ne s'étonnera pas de la divergence des
résultats en fonction de la méthode utilisée13
: pour une même structure bilancielle, une variation de taux de change
(par exemple, la dévaluation ou la dépréciation de la
monnaie d'un pays dans lequel on possède une filiale) pourra se
traduire, selon le cas, par une perte pour la firme ou par un gain. Il reste
que ces
12 Le nouveau référentiel comptable
international IFRS (International Financial Reporting Standards)
applicable en Europe depuis le 1 janvier 2005 contraint désormais
les entreprises cotées sur un marché organisé à
faire figurer leurs actifs financiers et corporels (sauf exceptions) en
fair value (ou juste valeur), l'objectif étant de donner au
marché une information financière pertinente, fidèle
à la réalité économique. La méthode du cours
historique sera en conséquence abandonnée. CL P. Amis et E.
Rospars (2005).
13 Eiteman, Stonehill et Moffett (2004),
gains ou pertes comptables n'ont pas toujours de
réalité économique ;
- D'une part parce qu'ils restent virtuels tant que les
participations sur lesquelles ils
portent ne sont pas vendues ;
- Et, d'autre part, parce qu'ils sont transitoires et peuvent
être compensés par une
modification de la valeur nominale, en monnaie locale, des
actifs considérés.
A titre d'exemple, on peut imaginer, pour une firme
marocaine, qu'une baisse de l'euro (et donc une perte de change comptable sur
la contre-valeur en dirham marocain des actifs réels détenus par
cette firme en Europe) sera suivie à moyen terme dans ce pays (comme
l'enseigne d'ailleurs la PPA) d'un mouvement de hausse des prix dont
bénéficieront les actifs réels. Au total, pour la maison
mère, la baisse de l'euro sera neutralisée par la hausse de la
valeur (en dirham) de ses actifs européens. Enfin, toutes les
méthodes comptables ne sanctionnent que l'incidence de la variation de
change sur des valeurs passées d'actif et de passif, enregistrées
dans le bilan. Or, les effets principaux concernent les cash flows futurs que
seule permet d'appréhender la méthode économique de mesure
de l'exposition au risque de change.
1.1.4.1.2. Le risque de change économique
:
Il existe une grande divergence entre les pratiques
comptables et les réalités économiques en matière
d'évaluation de l'exposition au risque de change. Fondamentalement, le
risque économique subi par une firme doit s'évaluer par
l'ensemble des conséquences, à court et long terme, que des
variations imprévues de taux de change peuvent exercer sur la valeur de
cette entreprise dont la compétitivité peut être
érodée ou stimulée par ces variations. La valeur d'une
firme étant traditionnellement calculée par la somme
actualisée de ses cash flows futurs, on peut donc mesurer les
gains ou pertes de change économiques par la différence entre les
valeurs avant et après les fluctuations de taux de change.
Le risque économique est ainsi défini beaucoup
plus largement que le simple risque de consolidation ou le risque de
transaction examiné supra. Ainsi, une entreprise qui ne produit
et ne vend que sur son marché national, à partir d'inputs
également acquis sur le marché local, des marchandises
facturées et payées en monnaie nationale, peut souffrir des
effets d'une concurrence plus vive (non anticipée) des fournisseurs
étrangers dont la monnaie s'est
dépréciée14. Bien que
n'étant concernée par aucun flux de devises, elle est
néanmoins soumise à un risque qui pèsera sur sa valeur.
Plusieurs études empiriques établissent qu'il existe une
proportion beaucoup plus importante de firmes soumises au risque
économique qu'au simple risque de transaction15.
La difficulté est toutefois d'appréhender
l'ensemble des éléments qui, suite à des variations de
cours de change, sont susceptibles d'affecter la valeur de l'entreprise. Les
effets des fluctuations de change peuvent être vastes, indirects et
retardés ; ils sont non seulement difficiles à discerner mais
leur mesure est très aléatoire car on ignore, a priori, toutes
les conséquences que pourra avoir une variation de taux de change sur
les coûts de production et sur le produit des ventes (à la fois
sur le territoire national et à l'étranger). Il n'est pas certain
que des calculs effectués ex post, sur l'impact de
précédentes variations de change, puissent être reconduits
dans l'avenir et servir de base pour définir le montant du risque
économique. En conséquence, on en est réduit à
formuler des hypothèses dont le contenu influencera grandement
l'évaluation de la position de change.
Les entreprises peuvent gérer et couvrir le risque
économique par des méthodes semblables au risque de transaction.
Elles peuvent aussi chercher a réduire en amont leur exposition, soit en
diversifiant leurs marchés, leurs lieux de production et
d'approvisionnement, soit encore en se spécialisant dans des productions
peu sensibles aux variations de prix et donc de taux de change (productions
<< haut de gamme » pour lesquelles le coût ne constitue pas un
argument de vente décisif).
1.1.4.1.3. le risque de change de transaction
:
Face aux difficultés, tant conceptuelles que
pratiques, que pose l'évaluation exhaustive du risque économique,
on limite très souvent la couverture de change au risque de transaction,
inhérent aux flux de devises à recevoir ou à verser pour
des raisons commerciales (importations et exportations facturées en
devises) et financières (engagements et prêts). Le calcul de la
position de change de transaction peut être partiellement effectué
à partir de la lecture de certains postes de bilan, en particulier, en
ce qui concerne la position d'origine commerciale, des postes << Clients
» et << Fournisseurs » libellés en devises
étrangères. Le
14 On considère que seules les variations
imprévues de taux de change peuvent dégrader la valeur d'une
firme puisque les variations prévues de taux, tout comme celles de
l'ensemble des variables économiques auxquelles l'entreprise est
soumise, sont déjà incluses dans la valeur courante de
l'entreprise.
15 Cf. sur ce point Fontaine et Gresse, <<
Risque économique », chapitre 6.
poste « Clients » (à l'actif) est
générateur d'une position créditrice (ou longue), le poste
« Fournisseurs » (au passif) d'une position débitrice (ou
courte). Il est aisé, également, de calculer le montant des
emprunts et des prêts dont le remboursement doit s'effectuer en devises
étrangères. Toutefois, certaines opérations commerciales
effectuées par la firme et non encore facturées (commandes prises
et passées) peuvent ne pas être inscrites dans le bilan et, de la
même manière, les opérations à terme (devises
à recevoir ou à livrer) ne figurent que dans le hors-bilan. Il
est donc nécessaire d'intégrer l'ensemble de ces
éléments à la position précédente pour
calculer une position de transaction globale.
Des difficultés supplémentaires peuvent
naître de créances ou d'engagements dont on ne connaît pas
le montant ni même, dans certains cas, s'ils sont effectifs ou simplement
potentiels. Il en va ainsi des ventes sur catalogues à prix ferme en
devises dont on ne sait pas, a priori, à quel volume de commandes elles
vont donner lieu. Le problème le plus délicat concerne cependant
la réponse aux appels d'offres internationaux ; la firme ayant
soumissionné se trouve en position de change virtuelle en raison de
l'engagement pris vis-à-vis du client Mais une fois le choix
effectué au terme de l'adjudication, soit la firme se trouve
effectivement en position de transaction (si sa proposition a été
retenue), soit son engagement disparaît brutalement.
1.1.4.1.4. le calcul de la position de change
:
L'exposition au risque est mesurée, devise par devise,
par la position nette après compensation des créances et dettes
de même montant et de même échéance. Comme nous
l'avons déjà précisé, la position de la firme est
ouverte et longue lorsqu'elle détient des créances nettes en
devises, courte dans le cas contraire16 ; la position est
fermée lorsque les créances équilibrent les dettes : il
n'y pas, dans ce cas, de risque de change.
Naturellement, les créances et dettes en devises
différentes ne se compensent pas. Une créance en yens dont la
contre-valeur est de 100 000 euros n'est pas compensée par une dette en
dollars de même montant ; il est aisé d'imaginer qu'un
opérateur malchanceux pourrait voir se dégrader
simultanément ses deux positions, à la suite d'une
dépréciation du yen et d'une hausse (en euro) du dollar. De la
même façon, il n'est pas possible de compenser, pour chaque
devise, des créances ou des dettes d'échéances
différentes : une créance de 100 000 CHF à 6 mois n'est
pas neutralisée par une dette de même montant à 3 mois, car
lorsque la dette sera remboursée, il subsistera une position longue pour
3 mois. Il faut donc que le responsable
16 Cf. chapitre 1, section 1.1.2.
financier dispose, devise par devise, d'un
échéancier de trésorerie régulièrement mis
à jour qui établit les encaissements et sorties de fonds
prévus afin de prendre les mesures de couverture adéquates. Mais
bien souvent en pratique, il est assez difficile à la firme de
connaître précisément les dates auxquelles ses paiements
seront reçus ; il est alors prudent d'adapter en conséquence la
stratégie de couverture.
Les pertes ou gains de change réels, constatés
à l'échéance de chaque transaction, seront passés
au compte de résultat. Toutefois, le calcul des pertes ou gains latents,
inhérents à des transactions non dénouées, pose
davantage de difficultés ; les pertes estimées de conversion
donnent lieu à la constitution d'une provision pour risque de change,
alors que les gains demeurent sans incidence sur le résultat.
1.1.4.2. Les techniques internes de couverture de
change :
En matière de couverture, on établit
traditionnellement une distinction entre techniques de couverture externes et
techniques internes. Dans la première catégorie, le risque est
transféré au marché, à une banque ou une autre
institution spécialisée en contrepartie d'une
rémunération. Les techniques internes regroupent toutes les
autres mesures qu'une firme peut prendre pour éviter la formation d'une
position de change ouverte ou en réduire le montant et elles
présentent l'avantage de réduire les coûts de transaction.
Depuis la suppression des contrôles des changes, le trésorier
dispose d'une vaste panoplie de moyens, dont certains ménagent à
la firme la possibilité de conserver pour elle les gains de change
possibles. Il lui appartient d'évaluer les coûts et les avantages
de chacun de ces moyens et de comparer le taux de change garanti aux
prévisions de cours dont il peut disposer17. Les techniques
étudiées dans cette section sont qualifiées d'internes
parce qu'elles sont mises en ~uvre par l'entreprise elle-même pour
réduire l'assiette du risque susceptible d'être
généré par son activité commerciale. Leur objectif
est donc de prévenir l'exposition au risque de change en recherchant un
équilibre, devise par devise, des éléments d'actif et des
éléments de passif exposés ou en jouant sur les
délais de règlement.
1.1.4.2.1. Les modifications de la monnaie de
facturation et des clauses d'indexation :
Les facturations en monnaie nationale apparaissent
naturellement comme un moyen simple et efficace d'éradiquer le risque
de change de transaction : les variations des cours de change ne
17 A titre d'exemple (bien entendu caricatural) un
exportateur s'abstiendra de couvrir à terme sa position
créditrice si la devise considérée cote un déport
important alors que tout le monde s'attend à sa
réévaluation.
peuvent avoir de conséquence sur les recettes futures
de l'entreprise. Il est certain néanmoins que cette procédure
dépend de la bonne volonté du partenaire (qui prend le risque
à sa charge) ou du rapport commercial entre les protagonistes. Certaines
transactions sont coutumièrement libellées en dollars (comme,
très souvent, les achats de matières premières) et tout
changement de monnaie de facturation est alors impossible.
Une telle façon de procéder n'est d'ailleurs
pas toujours souhaitable dans la mesure où elle risque d'être
monnayée par le partenaire qui tentera de répercuter son
coût de couverture sur les conditions commerciales (en exigeant un rabais
par exemple). Dans ces conditions, le caractère de gratuité
souvent attaché à ce procédé se
révèle assez factice ; en fait, la facturation en monnaie
nationale peut entraîner des coûts d'opportunité ce qui
montre que toute activité de commerce international, même
libellée en monnaie nationale, est génératrice d'un risque
de change. Ajoutons encore que, pour un exportateur, faire une proposition de
prix dans la monnaie de l'acheteur pourra se révéler un atout
concurrentiel propre à faire pencher de son côté la
balance. Il est également possible de facturer la transaction dans une
monnaie tierce, qui ne soit ni celle de l'acheteur ni celle du vendeur. Dans ce
cas, chaque partenaire encourt un risque de change d'où
l'intérêt des monnaies composites ou panier qui, comme jadis
l'écu européen ou aujourd'hui le DTS, sont dotés d'une
relative stabilité (Encadré :1 ).
Enfin, parmi les solutions proches, on peut imaginer
l'insertion dans le contrat d'une clause de change. Dans ce cas, un codicille
prévoit un ajustement de prix lorsque survient une variation d'un
certain montant de la monnaie de facturation par rapport à une devise
donnée ou par rapporta une monnaie-panier (comme le DTS). Naturellement,
les formules contractuelles envisageables en matière de clause de change
sont en nombre quasiment illimité : certaines fixent un taux fixe entre
la monnaie de facturation et la monnaie de référence de
l'exportateur (onde l'importateur) alors que d'autres ne prévoient une
adaptation de prix que lorsque la dépréciation (ou
l'appréciation) de la monnaie de facturation dépasse un certain
seuil. L'indexation des prix peut elle-même être totale
(c'est-a-dire du même niveau que la modification du cours de change) ou
partielle...
1.1.4.2.2. Le termaillage.
1.1.4.2.2.1.Définition et origine du termaillage
:
Le termaillage peut être défini comme tout
changement dans le rythme des règlements internationaux et, plus
généralement selon la définition de la Banque de France,
comme «
l'ensemble des opérations qui se traduisent par une
modification des modalités selon lesquelles sont réglées
les transactions avec l'extérieur ».Il est la traduction officielle
de l'expression anglaise leads and lags (avances et retards)
qui provient elle-même de la réaction des commerçants aux
perspectives de modifications de taux de change. Dans le cas (le plus
fréquent) où la monnaie de facturation d'une transaction est
celle de l'un des deux cocontractants, un termaillage judicieux permet à
l'un des partenaires de réduire son risque de change (voire de
bénéficier d'une variation des cours) sans modifier la position
cambiaire de l'autre.
Ainsi, les importateurs engagés en devises
étrangères et prévoyant une dépréciation de
la
valeur de la monnaie nationale par rapport à la
monnaie de facturation auront tendance à accélérer le
règlement de leurs achats, c'est-à-dire à en avancer le
paiement, pour éviter d'avoir à débourser davantage si la
dépréciation escomptée se produit. A l'inverse, les
exportateurs placés dans la même situation (risque de
dépréciation de la monnaie nationale par rapporta la monnaie de
facturation) pourront retarder la perception de leurs créances pour
bénéficier d'un gain de change. Des comportements
symétriques se produiront si la monnaie nationale est susceptible de
s'apprécier par rapport aux devises de facturation des flux
commerciaux18.
Dans cette acception, le termaillage se ramène
à une modification des clauses contractuelles de règlement : on
le qualifiera de termaillage stricto sensu. Toutefois, on peut avoir une
conception plus large du phénomène en intégrant :
- La modification du calendrier des transactions commerciales
en fonction des perspectives cambiaires (situation de l'entreprise qui
accélérerait ses achats de fournitures à l'étranger
avant la dépréciation de la monnaie nationale)
- Les changements de monnaie de facturation (par exemple, en
libellant le contrat en monnaie nationale lorsqu'on veut s'affranchir du risque
de change)
- Le termaillage cambiaire, qui consiste à modifier le
calendrier des achats ou des cessions de devises sur le marché des
changes (par exemple, un importateur achète à l'avance la devise
de facturation et la place en attendant le paiement ou un exportateur retarde
la conversion en monnaie nationale du produit en devises de sa vente).
1.1.4.2.2.2. Les conséquences du termaillage
:
Sur le marché des changes, les effets du termaillage
sont analogues à ceux de la spéculation, se traduisant par un
affaiblissement des monnaies discutées et par le renforcement des
monnaies dont la hausse est attendue. Le fait (mentionné plus haut)
qu'ils soient réversibles ne change rien au fait que, lorsque le
termaillage se produit, la banque centrale émettrice de la monnaie
attaquée se trouve dans l'alternative d'en laisser fléchir le
cours ou d'engager ses réserves de change.
L'évaluation du termaillage est assez difficile
à réaliser, car son repérage dans la balance
des paiements ne peut être qu'indirect. Mais si imparfaites que soient
les estimations du
18 D'ol la traduction initial du décalage
chronologique.
phénomène, son rôle dans plusieurs crises
monétaires (dévaluation du sterling en 1967, sortie du franc du
« serpent » monétaire en mars 1976) a été
déterminant, car une modification de quelques jours des délais de
règlement peut conduire à une accélération des
achats de devises de la part des importateurs et à un retard des ventes
des exportateurs et déséquilibrer fortement le marché des
changes. On notera donc, une nouvelle fois, l'importance des
phénomènes psychologiques : la crainte d'une baisse des cours
incite les entreprises à se protéger (dans le souci
légitime de défendre leurs intérêts) en modifiant
l'échéancier des transactions de change afférentes
à leurs échanges commerciaux, ce qui rend la baisse encore plus
inexorable.
1.1.4.2.3. La centralisation de la trésorerie
et la compensation des positions de change :
Comme on peut l'imaginer, il se produit quotidiennement au
sein des groupes multinationaux des transferts de fonds dont l'origine est
à la fois commerciale (règlements entre filiales) et
financière (octrois de prêts, remboursements d'emprunts, paiements
d'intérêts et de dividendes...)
1.1.4.2.3.1. Le netting ou compensation
multilatérale :
Le netting, ou compensation multilatérale des
règlements, a pour objet de réduire les paiements à
l'intérieur du groupe. Ainsi, si une flotte A détient une
créance sur la société B qui appartient au même
groupe, elle pourra utiliser cette créance pour honorer sa dette
à l'égard d'une troisième firme (du même groupe) C.
Ainsi, à la place de deux paiements (de B à A de A à C),
une seule transaction financière aura lieu, puisque qu'il suffira
à B de payer C pour apurer l'ensemble des créances et dettes. La
généralisation de la procédure pour les groupes de taille
importante aura pour effet de réduire considérablement les
coûts de transaction en minimisant les flux financiers. Elle n'est
toutefois possible que si tous les paiements sont dus aux mêmes dates.
Pour mener à bien une telle procédure, il peut
être créé un centre de clearing19, qui
évalue périodiquement les positions nettes (créances ou
dettes) de chaque composante du groupe dans les différentes devises et
qui procède (par exemple, une fois par mois) aux appels de fonds pour
que les règlements soient effectués entre les filiales.
Une telle façon de procéder permet de
rationaliser les règlements à l'intérieur du groupe
en réduisant le nombre et/ou le montant des transferts,
d'économiser le coût d'opérations de
19 Une entité existante ou une structure ad
hoc, par exemple une banque de groupe.
change et d'éviter des couvertures redondantes.
1.1.4.2.1. la centralisation de la position de change
(pooling) :
L'exercice par chaque composante d'un groupe d'une
activité commerciale avec des firmes extérieures au groupe
conduit à l'émergence, pour chacune de ces unités, d'une
position de change spécifique. Ces positions de change peuvent
également être centralisées dans une structure
financière spécifique (le pool), plus ou moins
complètement en fonction de l'autonomie financière laissée
à chaque unité. On peut limiter la centralisation en maintenant
l'autonomie de chaque unité (qui choisit librement sa stratégie
de couverture) en attribuant à un centre unique la charge d'intervenir
sur le marché des changes, afin d'augmenter le montant de chaque ordre
et de réduire ainsi le coût des couvertures. Mais une forme plus
radicale de centralisation consiste à créer un centre de
refacturation qui s'interposera entre chaque composante du groupe et la
clientèle.
Ainsi, la filiale japonaise d'un groupe américain
cherchera à établir les factures inhérentes à ses
ventes à des entreprises tierces en yens ; en cas de refusée la
part des clients, la filiale facture alors en yens le centre de facturation, ce
dernier refacturant les clients dans la monnaie qu'ils ont choisie.
Symétriquement, les fournisseurs suisses
(extérieurs au groupe) de la même filiale vont facturer le centre
dans leur propre monnaie (ou en une autre devise), celui-ci refacturant la
filiale en yens. De cette façon, chaque filiale paie ou encaisse dans sa
monnaie et le centre de refacturation (le plus souvent une
société financière) assume l'intégralité de
la position de change induite par l'activité des entreprises du groupe.
L'intérêt de cette centralisation est d'optimiser la couverture et
de délocaliser une part du profit du groupe vers un centre de
trésorerie situé (généralement) dans un pays
à fiscalité favorable.
En règle générale, les entreprises
s'efforceront de réduire leur position de change en utilisant les
méthodes de couverture interne. Toutefois, lorsque ces dernières
sont inutilisables ou ne permettent pas de neutraliser totalement le risque de
change, les firmes recourront aux techniques de couverture externes, fournies
par des institutions spécialisées et donnant lieu, naturellement,
à une rémunération spécifique.
1.2. Eléments d'analyse des séries
temporelles :
Cette section est consacrée à une
présentation sommaire des techniques d'analyse des séries
chronologiques. Ce thème, à lui seul, peut faire l'objet de longs
développements et de nombreux ouvrages20 y sont
intégralement consacrés. Nous étudions en 1.2.1, les
caractéristiques statistiques en terme de stationnarité des
séries temporelles en présentant les différents tests
(Dickey-Fuller, corrélogramme, etc.) s'y rapportant. Puis en 1.2.3, nous
présentons différentes classes de modèles (AR, MA, ARMA)
en étudiant leurs propriétés. Enfin, la méthode Box
et Jenkins qui systématise une démarche d'analyse des
séries temporelles fait l'objet de la section 1.2.4.
1.2.1. Stationnarité :
1.2.1.1.Définition et propriétés
:
Avant le traitement d'une série chronologique, il
convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces
caractéristiques - c'est-à-dire son espérance et sa
variance - se trouvent modifiées dans le temps, la série
chronologique est considérée comme non stationnaire ; dans le cas
d'un processus stochastique invariant, la série temporelle est alors
stationnaire. De manière formalisée, le processus stochastique y,
est stationnaire si :
E ( yt )= E (yt + m )=
t et m, la moyenne est constante et
indépendante du temps ;
var (yt ) < t, la variance est finie et
indépendante du temps ;
cov ( yt ,yt+k ) = E[(yt -
) (yt+k - )] = Yk, la covariance est
indépendante du temps.
Il apparaît, à partir de ces
propriétés, qu'un processus de bruit blanc t
dans lequel les , sont indépendants et de même loi N(0,o ~) est
stationnaire.
Une série chronologique est donc stationnaire si elle
est la réalisation d'un processus stationnaire21. Ceci
implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et
plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le
temps.
20 Pour un approfondissement de ce chapitre, se
référer au livre de Bourbonnais R. et Terraza M., Dunod, 2004.
21 Si les conditions énoncées
ci-dessous sont vérifiées, on dit que la série est
stationnaire de second ordre, ou encore faiblement stationnaire. Dans le cas
oü, aux conditions définies, s'ajoute la constante de la
distribution de probabilité, on parle de série strictement
stationnaire.
1.2.1.2. Fonctions d'autocorrélation simple et
partielle :
La fonction d'autocorrélation (FAC) est la fonction
notée k qui mesure la corrélation de la
série avec elle-même décalée de k
périodes, comme l'illustre le tableau 2.
Sa formulation est la suivante :
avec moyenne de la série calculée sur n -
k périodes, n= nombre d'observations. Nous pouvons en
déduire que :
0 = 1 et k = -k
Cette formule [1] est malaisée à manier
puisqu'elle exige de recalculer pour chaque terme k, les moyennes et
les variances, c'est pourquoi on lui préfère la fonction
d'autocorrélation d'échantillonnage :
Avec moyenne de la série calculée sur n
périodes.
Lorsque le nombre d'observations n est suffisamment
grand, les deux formules [1] et [2] donnent des résultats très
proches.
La fonction d'autocorrélation partielle (FAP)
s'apparente à la notion de corrélation partielle. Ainsi le
coefficient de corrélation partielle est défini comme
étant le calcul de l'influence de X1, sur X2, en
éliminant les influences des autres variables X3,
X4,...,Xk.
Tableau 2 : Exemple de calcul d'une fonction
d'autocorrélation
Source : Bourbonnais, Régis, Terraza,
Michel, «Analyse des séries temporelles», Dunod
2008
Par analogie, nous pouvons définir
l'autocorrélation partielle de retard k comme le
coefficient de corrélation partielle entre yt, et
yt-k, c'est-à-dire comme étant la
corrélation entre yt, et yt-k,
l'influence des autres variables décalées de k
périodes (yt-1, yt-2,..., yt-k+1 ) ayant
été retirée.
Afin d'éviter par la suite toutes ambiguïtés
entre les deux fonctions d'autocorrélation, nous appelons fonction
d'autocorrélation simple, la fonction d'autocorrélation.
1.2.1.3. Test de « bruit blanc » et de
stationnarité :
Nous ne pouvons identifier clairement les
caractéristiques stochastiques d'une série chronologique que si
elle est stationnaire. Cette étude de stationnarité s'effectue
essentiellement à partir de l'étude des fonctions
d'autocorrélation (ou de leur représentation graphique
appelée « corrélogramme »). Une série
chronologique est stationnaire si elle ne
comporte ni tendance ni saisonnalité. Nous allons
donc, à partir de l'étude du corrélogramme d'une
série, essayer de montrer de quelle manière nous pouvons mettre
en évidence ces deux composantes.
Nous pouvons distinguer différents types de séries
stationnaires :
- à mémoire, c'est-à-dire dont on peut
modéliser, par une loi de reproduction, le
processus
- identiquement et indépendamment distribuée
notée i.i.d. ou appelée Bruit Blanc («
White Noise »);
- normalement (selon une loi normale) et indépendamment
distribuée notée n.i.d, ou appelée Bruit Blanc
gaussien.
1.2.1.3.1. Analyse des fonctions
d'autocorrélation
Lorsque nous étudions la fonction
d'autocorrélation d'une série chronologique, la question qui se
pose est de savoir quels sont les termes pk qui sont significativement
différents de 0.
En effet, par exemple, si aucun terme n'est significativement
différent de 0, on peut en conclure que le processus
étudié est sans mémoire et donc qu'à ce titre il
n'est affecté ni de tendance ni de saisonnalité. Ou encore si une
série mensuelle présente une valeur élevée pour
p12 (corrélation entre yt, et
yt-12,), la série étudiée est
certainement affectée d'un mouvement saisonnier22.
Le test d'hypothèses pour un terme pk est le
suivant :
H0 : pk = 0 H1 : pk 0
Nous pouvons utiliser le test d'hypothèses d'un
coefficient de corrélation, fondé sur la comparaison d'un
t de Student empirique et théorique. Toutefois.
Quenouille23 a démontré que pour un échantillon
de taille importante (n > 30), le coefficient pk tend de
manière asymptotique vers une loi normale de moyenne 0 et d'écart
type 1/v
L'intervalle de confiance du coefficient pk est alors
donné par :
n = nombre d'observations.
|
|
|
22 Il s'agit même d'un test de détection
de saisonnalité.
23 Quenouille M. H., 1949
Si le coefficient calculé P^k est à
l'extérieur de cet intervalle de confiance, il est significativement
différent de 0 au seuil a (en général a = 0,05 et t 2 =
1,96). La plupart des logiciels fournissent, avec le corrélogramme,
l'intervalle de confiance, ce qui autorise une interprétation
instantanée.
Nous devons souligner une limite des tests à 5 %. En
effet, lorsqu'une fonction d'autocorrélation est calculée pour un
nombre important de retards, nous pouvons nous attendre à ce que
quelques-uns soient, de manière fortuite, significativement
différents de 0. Si h est le nombre de retards, le nombre
possible de faux rejets est alors de 0,05 x h, pour un seuil de
confiance de 5 %.
Dans le cas où le corrélogramme ne laisse
apparaître aucune décroissance de ses termes (absence de
«cut off »), nous pouvons en conclure que la série
n'est pas stationnaire en tendance.
1.2.1.3.2. Statistiques de Box-Pierce et Ljung-Box
:
Le test de Box Pierce permet d'identifier les processus de
bruit blanc (suite de variables aléatoires de même distribution et
indépendantes entre elles). Nous devons donc identifier cov (yk, yt-k) =
0 ou encore pk = 0 Vk.
Un processus de bruit blanc implique que p1 =
p2 =... = ph = 0, soit les hypothèses: H0 : P1 = P2
=... = Ph = 0
HI : il existe au moins un pi significativement
différent de 0.
Pour effectuer ce test, on recourt à la statistique
Q (due à Box-Pierce24) qui est
donnée par :
h = nombre de retards, P^k =
autocorrélation empirique d'ordre k, n = nombre
d'observations.
La statistique Q est
distribuée de manière asymptotique comme un x2 (chi
deux) à h degrés de liberté. Nous rejetons donc
l'hypothèse de bruit blanc, au seuil a, si la statistique
Q est supérieure au x2 lu dans la
table au seuil (1- a) et h degrés de liberté.
24 Box G E. P. et Pierce D. A., 1970
Nous pouvons utiliser aussi une autre statistique, dont les
propriétés asymptotiques sont meilleures, dérivée
de la première qui est le Q' de Ljung et
Box25 :
qui est aussi distribuée selon un x2 ah degrés
de liberté et dont les règles de décisions sont identiques
au précédent. Ces tests sont appelés par les anglosaxons :
« portmanteau test » soit littéralement test
«fourre-tout ».
12133 Test de normalité :
Pour calculer des intervalles de confiance
prévisionnels et aussi pour effectuer les tests de Student sur les
paramètres, il convient de vérifier la normalité des
erreurs. Le test de Jarque et Bera (1984), fondé sur la notion de
Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), permet de
vérifier la normalité d'une distribution statistique.
Ces tests de normalité servent également dans
le cas où il y a hétéroscédacité. En effet,
l'hétéroscédacité se manifeste sur le graphe de la
distribution par des queues de probabilité plus épaisses
(distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.
122 La non stationnarité et les tests de racine
unitaire
1221 La non stationnarité : les processus TS et
DS
Les chroniques économiques sont rarement des
réalisations de processus aléatoires stationnaires. Pour analyser
la non-stationnarité, deux types de processus sont distingués
:
- les processus TS (Trend Stationary) qui représentent
une non stationnarité de type déterministe26
- les processus DS (Differeney Stationary) pour les processus
non stationnaires aléatoires. 12211 Les processus TS
Un processus TS s'écrit : xt =f t+ Et
où f t est une fonction polynômiale du temps,
linéaire ou non linéaire, et Et un processus stationnaire. Le
processus TS le plus simple (et le plus répandu) est
représenté par une fonction polynômiale de degré 1.
Le processus TS porte alors le nom de linéaire et s'écrit :
xt = a0 + a1t+ Et
25 Ljung G. M. et Box G E. P., 1978
26 Par définition, un processus est
aléatoire d'ou l'ambigüité du terme de processus
déterministe.
Ce processus TS est non stationnaire car E[xt]
dépend du temps. Connaissant ^0 et ^1, le processus xt peut
être stationnarisé en retranchant, de la valeur de xt en
t, la valeur estimée ^0 et ^1t. Dans ce type de
modélisation, l'effet produit par un choc (ou par plusieurs chocs
aléatoires) à un instant t est transitoire. Le
modèle étant déterministe, la chronique retrouve son
mouvement de long terme qui est ici la droite de tendance. Il est possible de
généraliser cet exemple à des fonctions polynômiales
de degré quelconque.
1.2.2.1.2. Les processus DS :
Les processus DS sont des processus que l'on peut rendre
stationnaires par l'utilisation d'un filtre aux différences : (1 -
D)d xt = /3 + Et où Et, est un processus
stationnaire, /3 une constante réelle, D l'opérateur
décalage et d l'ordre du filtre aux différences.
Ces processus sont souvent représentés en utilisant
le filtre aux différences premières (d = 1). Le
processus est dit alors processus du premier ordre. Il s'écrit :
(1 - D) xt = /3 + Et 4= xt-1 + /3 +
Et
L'introduction de la constante /3 dans le processus DS permet de
définir deux processus différents :
= 0 : le processus DS est dit sans dérive. Il
s'écrit : xt = xt-1 + Et
Comme Et est un bruit blanc, ce processus DS porte le nom de
modèle de marche au hasard ou de marche aléatoire (Randon'
Walk Model). Il est très fréquemment utilisé pour
analyser l'efficience des marchés financiers.
Pour stationnariser la marche aléatoire, il suffit
d'appliquer au processus le filtre aux différences
· : le processus porte alors le nom de processus DS avec
dérive.
La stationnarisation de ce processus est réalisée
en utilisant le filtre aux différences premières :
Dans les processus de type DS, un choc à un instant
donné se répercute à l'infini sur les valeurs futures de
la série ; l'effet du choc est donc permanent et va en
décroissant.
En résumé, pour stationnariser un processus TS,
la bonne méthode est celle des moindres carrés ordinaires ; pour
un processus DS, il faut employer le filtre aux différences. Le choix
d'un processus DS ou TS comme structure de la chronique n'est donc pas
neutre.
1.2.2.1.3. Conséquences d'une mauvaise
stationnarisation du processus :
Pour un processus TS, la bonne méthode de
stationnarisation est celle des moindres carrés ordinaires. Supposons
que l'on applique au processus TS du premier ordre un filtre aux
différences premières. A priori, comme le degré du
polynôme est 1, ce filtre peut être considéré comme
correct puisqu'un filtre aux différences d'ordre d
élimine un polynôme de même degré. Cependant, on
démontre que l'application du filtre aux différences a
créé une perturbation artificielle.
Pour un processus DS, la bonne méthode de
stationnarisation est le filtre aux différences premières.
Supposons que l'on applique la méthode des moindres carrés
ordinaires (régression sur le temps) sur les observations d'un
échantillon du processus, les paramètres de la tendance sont
estimés et par conséquent le résidu de la
régression doit être un bruit blanc. Nelson et Kang montrent
à partir de simulations, que l'élimination d'une tendance
linéaire sur un processus de marche aléatoire crée
artificiellement une forte autocorrélation des résidus pour les
premiers retards.
Sur le plan économétrique, il est donc
primordial d'identifier clairement le processus sousjacent et d'employer la
méthode adéquate de stationnarisation. Sinon le risque de
créer des « bruits parasites » artificiels est très
élevé.
Les conséquences sont également importantes sur
le plan économique. Considérons, par exemple, le P113 d'un pays
comme la France en valeur réelle27. Si ce P113 est DS
plutôt que TS, il est alors nécessaire de remettre en cause la
décomposition traditionnelle (tendance et cycle) et sa justification
théorique l'indépendance des schémas explicatifs. Si le
P113 est en effet DS, la croissance et le cycle sont liés et ne peuvent
être en conséquence étudiés de façon
séparés. Or, d'après les travaux de Nelson et Plosser
(1982) sur des chroniques macro-économiques américaines, la
variabilité constatée de la composante conjoncturelle serait due
à une structure DS. Comme jusqu'à présent, l'analyse de
cette composante s'effectue à partir du résidu d'une
27 Cf. Ertur K. « les études comparatives
» ,1992.
régression entre le PIB et une tendance
déterministe, cette analyse surestime l'amplitude du cycle et
sous-estime l'importance de la tendance. Sur ce constat, Beveridge S. et Nelson
C.B. (1981) proposent une décomposition des processus selon une tendance
stochastique (permanente) qui obéit à une marche aléatoire
avec ou sans dérive et une composante stationnaire (transitoire). Par la
suite Harvey A.C. (1988) utilise les modèles structurels à
composantes inobservables (modèle tendance plus cycle et tendance-cycle)
représentées sous forme d'un modèle espace d'états
estimé par le filtre de Kalman.
1.2.2.2. Les tests de racine unitaire et la
stratégie séquentielle de test :
Les tests de racine unitaire « Unit Root Test »
permettent non seulement de détecter l'existence d'une
non-stationnarité mais aussi de déterminer de quelle
non-stationnarité il s'agit (processus TS ou DS) et donc la bonne
méthode pour stationnariser la série.
1.2.2.2.1. Tests de racines unitaires : tests de
Dickey-Fuller (1979)
Les tests de Dickey-Fuller (DF) permettent de mettre en
évidence le caractère stationnaire ou non d'une chronique par la
détermination d'une tendance déterministe ou stochastique.
Les modèles servant de base à la construction de
ces tests sont au nombre de trois. Le principe
des tests est simple : si l'hypothèse H0 : 1 = 1 est
retenue dans l'un de ces trois modèles, le processus est alors non
stationnaire.
[1] xt = 1 xt-1 + t Modèle
autorégressif d'ordre 1.
[2] xt = 1 xt-1 + + t Modèle
autorégressif avec constante.
[3] xt = 1 xt-1 + bt +
c + t Modèle autorégressif avec tendance.
Si l'hypothèse H0 est vérifiée, la chronique
xt n'est pas stationnaire quel que soit le modèle retenu.
Dans le dernier modèle [3], si on accepte H1 : 1 < 1 et
si le coefficient b est
significativement différent de 0, alors le processus
est un processus TS ; on peut le rendre stationnaire en calculant les
résidus par rapport à la tendance estimée par les moindres
carrés ordinaires.
Sous H0, les règles habituelles de l'inférence
statistique ne peuvent pas être appliquées pour tester cette
hypothèse, en particulier la distribution de Student du paramètre
1 ; Dickey et
Fuller ont donc étudié la distribution
asymptotique de l'estimateur 1, sous l'hypothèse H0. À l'aide
de simulations de Monte-Carlo, ils ont tabulé les valeurs critiques pour
des échantillons de tailles différentes. Ces tables sont des
tables28 analogues aux tables du t de Student. Les
auteurs ont choisi de tester la valeur ( ^ - 1) au lieu de ^
pour des raisons purement
statistiques. Cela n'est pas gênant pour le test. En effet,
s'écrit aussi :
Il est donc équivalent de tester comme hypothèse H0
: 1= 1 ou 1 - 1 = 0. Les principes généraux du test
sont les suivants.
^
On estime par les moindres carrés ordinaires le
paramètre 1, noté 1 pour les modèles [1], [2] et [3].
L'estimation des coefficients et des écarts types du modèle par
les moindres carrés ordinaires fournit ~ qui est analogue à la
statistique de Student (rapport du coefficient sur
son écart type). Si ~ > bu alors on accepte
l'hypothèse H0 ; il existe une racine unité, le processus n'est
donc pas stationnaire.
Remarque : les principaux logiciels
d'analyse de séries temporelles calculent automatiquement les valeurs
critiques ~ .
1.2.2.2.2. Les tests de Dickey et Fuller Augmentés
:
Dans les modèles précédents,
utilisés pour les tests de Dickey-Fuller simples, le processus
t est, par hypothèse, un bruit blanc. Or il n'y a aucune raison
pour que, a priori, l'erreur soit non corrélée ; on appelle tests
de Dickey-Fuller Augmentés (ADF, 1981) la prise en compte de cette
hypothèse.
Les tests ADF sont fondés, sous l'hypothèse
alternative I 1< 1, sur l'estimation par les MCO
des trois modèles :
Modèle [4] : Modèle [5] : Modèle [6]
:
|
|
28 table 7 au niveau des annexes
avec t i.i.d
Le test se déroule de manière similaire aux
tests DF simples, seules les tables statistiques diffèrent. La valeur de
p peut être déterminée selon les critères
d'Akaike ou de Schwarz, ou encore, en partant d'une valeur suffisamment
importante de p, on estime un modèle à p - 1
retards, puis à p - 2 retards, jusqu'à ce que le
coefficient du pième retard soit significatif.
1.2.3. Les modèles ARIMA.
Nous allons présenter une famille de processus
aléatoires qui sont censés recouvrir une gamme très large
d'évolution possible de séries chronologiques : les processus
autorégressifs et les processus de moyenne mobile.
1.2.3.1. Typologie des modèle AR et MA et ARMA.
1.2.3.1.1. Modèle AR (Auto Régressif) :
1.2.3.1.1.1. Formulation :
Dans le processus autorégressif d'ordre p
l'observation présente yt est générée
par une moyenne pondérée des observations passées
jusqu'à la p-ième période sous la forme suivante
:
AR (1) : yt = 1 yt-1 + t
AR (2) : yt = 1 yt-1 + 2 yt-2 + t
. . .
AR (p) : yt = 1 yt-1 + 2 yt-2 +
. . . + p yt-p t [3]
où 1, 2 , . . . ,
p sont des paramètres à estimer positifs ou
négatifs, t est un aléa gaussien.
Nous pouvons ajouter à ce processus une constante qui ne
modifie en rien les propriétés stochastiques. L'équation
[3] peut aussi s'écrire à l'aide de l'opérateur
décalage D :
1.2.3.1.1.2. Caractéristiques des
corrélogrammes :
Il est démontré que le corrélogramme simple
d'un processus AR(p) est caractérisé par une
décroissance géométrique de ses termes de type :
k = k
Le corrélogramme partiel a ses seuls p premiers
termes différents de 0.
1.2.3.1.2. Modèle MA (Moving Average : Moyenne
Mobile) :
1.2.3.1.2.1. Formulation :
Dans le processus de moyenne mobile d'ordre q, chaque
observation yt est générée par une moyenne
pondérée d'aléas jusqu'à la
qième période.
où 1, 2, . . .
, q sont des paramètres pouvant être
positifs ou négatifs et t, est un aléa gaussien.
L'équation [4] peut aussi s'écrire :
Dans ce processus, tout comme dans le modèle
autorégressif AR, les aléas sont supposés être
engendrés par un processus de type bruit blanc. Nous pouvons
interpréter le modèle MA comme étant représentatif
d'une série chronologique fluctuant autour de sa moyenne de
manière aléatoire, d'où le terme de moyenne mobile car
celle-ci, en lissant la série, gomme le bruit créé par
l'aléa.
Il est à noter qu'il y a équivalence entre un
processus MA(1) et un processus AR d'ordre p infini :
1.2.3.1.2.2. Caractéristiques des
corrélogrammes :
Le corrélogramme simple d'un processus MA(q) est
de la forme générale :
our k = 0,1, . . . , q
et k = 0 pour k > q
C'est-à-dire que seuls les q premiers termes du
corrélogramme simple sont significativement différents de 0.
Le corrélogramme partiel est caractérisé par
une décroissance géométrique des retards.
1.2.3.1.3. Modèle ARMA (mélange de
processus AR et MA). 1.2.3.1.3.1. Formulation :
Les modèles ARMA sont donc représentatifs d'un
processus généré par une combinaison des valeurs
passées et des erreurs passées. Ils sont définis par
l'équation :
ARMA(p,q) :
Nous avons :
ARMA(1,0) = AR(1) ; ARMA(0, 1) = MA(1). 1.2.3.1.3.2.
Caractéristiques des corrélogrammes
Les corrélogrammes simples et partiels sont, par voie
de conséquence, un mélange des deux corrélogrammes des
processus AR et MA purs. Il s'avère ainsi plus délicat
d'identifier ces processus à partir de l'étude des fonctions
d'autocorrélation empiriques.
Le tableau 3 synthétise les caractéristiques, en
termes de corrélogrammes, des processus AR, MA et ARMA.
1.2.3.1.3.3. Condition d'utilisation :
Les modèles AR, MA, ARMA ne sont représentatifs que
de chroniques :
- stationnaires en tendance ;
- corrigées des variations saisonnières.
1.2.3.2. L'extension aux processus ARIMA et SARIMA
:
Les tests de Dickey-Fuller et Dickey-Fuller Augmenté
envisagés précédemment permettent de déterminer si
la série est stationnaire et dans le cas d'une non -stationnarité
de quel type il s'agit TS et DS.
Si la série étudiée est de type TS, il
convient de la stationnariser par régression sur le temps et le
résidu d'estimation est alors étudié selon la
méthodologie de Box-Jenkins. Ceci permet de déterminer les ordres
p et q des parties AR et MA du résidu. Le
modèle est toujours dans ce cas un ARMA(p,q).
Tableau 3 : Résumé des
propriétés des fonctions d'autocorrélation simple et
partielle
Source : Bourbonnais, Régis, Terraza,
Michel, «Analyse des séries temporelles», Dunod
2008
Si la série étudiée est de type DS, il
convient de la stationnariser par passage aux différences selon l'ordre
d'intégration I = d (c'est-à-dire le nombre de
fois qu'il faut différencier la série pour la rendre
stationnaire). La série différenciée est alors
étudiée selon la méthodologie de Box-Jenkins qui permet de
déterminer les ordres p et q des parties AR et MA. On
note ce type de modèle ARIMA(p, d. q).
Les modèles SARIMA permettent d'intégrer un ordre
de différenciation lié à une saisonnalité
généralisée par la transformation : (1 -
Ds) yt = yt - yt-s où s
correspond à la périodicité des données (s
= 4 pour une série trimestrielle, s = 12 pour une série
mensuelle).
1.2.4. La méthode de Box et Jenkins :
La partie autorégressive d'un processus, notée
AR, est constituée par une combinaison linéaire finie des valeurs
passées du processus. La partie moyenne mobile, notée MA, est
constituée d'une combinaison linéaire finie en t des valeurs
passées d'un bruit blanc. Wold (1954) montre que les modèles ARMA
permettent de représenter la plupart des processus stationnaires.
L'approche de Box et Jenkins (1976) consiste en une méthodologie
d'étude systématique des séries chronologiques à
partir de leurs caractéristiques afin de déterminer, dans la
famille des modèles ARIMA, le plus adapté à
représenter le phénomène étudié. Trois
étapes principales sont définies.
1.2.4.1. Recherche de la représentation
adéquate : l'identification29
La phase d'identification est la plus importante et la plus
difficile : elle consiste à déterminer le modèle
adéquat dans la famille des modèles ARIMA. Elle est fondée
sur l'étude des corrélogrammes simple et partiel. Nous pouvons
essayer d'édicter quelques règles simples facilitant la recherche
des paramètres p, d, q du modèle
ARIMA.
1.2.4.1.1. Désaisonnalisation :
Dans le cas d'une série affectée d'un mouvement
saisonnier, il convient de la retirer préalablement à tout
traitement statistique. Cette saisonnalité est ajoutée à
la série prévue à la fin du traitement afin d'obtenir une
prévision en terme brut.
1.2.4.1.2. Recherche de la stationnarité en terme
de tendance :
Si l'étude du corrélogramme simple et les tests
statistiques s'y rapportant (statistique Q) présagent d'une
série affectée d'une tendance, il convient d'en étudier
les caractéristiques selon les tests de Dickey-Fuller. La méthode
d'élimination de la tendance est fonction du processus DS ou TS
sous-jacent à la chronique étudiée.
29 Il ne faut pas confondre l'emploi de ce terme avec
son utilisation dans le cadre des modèles à équations
simultanées.
Apres stationnarisation, nous pouvons identifier les valeurs des
parametres p, q du modele ARMA.
Si le corrélogramme simple n'a que ses q premiers
termes (q = 3 maximum) différents de 0 et que les termes du
corrélogramme partiel diminuent lentement, nous pouvons pronostiquer un
MA(q).
Si le corrélogramme partiel n'a que ses p premiers termes
(p = 3 maximum) différents de 0 et que les termes du
corrélogramme simple diminuent lentement, cela caractérise un
AR(p).
Si les fonctions d'autocorrélation simple et partiel ne
paraissent pas tronquées, il s'agit alors d'un processus de type ARMA,
dont les parametres dépendent de la forme particuliere des
corrélogrammes.
1.2.4.2. Estimation des paramètres :
Les méthodes d'estimation different selon le type de
processus diagnostiqué. Dans le cas d'un modele AR(p), nous
pouvons appliquer une méthode des moindres carrés ou bien nous
pouvons utiliser les relations existantes entre les autocorrélations et
les coefficients du modele (équations de Yule-Walker).
L'estimation des parametres d'un modele MA(q) s'avere
plus complexe. Box et Jenkins suggerent d'utiliser une procédure
itérative de type balayage, qui est valide lorsque le nombre de
parametres à estimer n'est pas trop important.
Nous pouvons mentionner des méthodes d'estimation
fondées sur une maximisation de fonctions de vraisemblance recourant
alors à des procédures itératives de régression non
linéaire, telles que celles envisagées dans notre étude de
cas.
1.2.4.3. Test d'adéquation du mod1le et
prévision :
Les parametres du modele étant estimés (on
vérifie la convergence de la procédure itérative
d'estimation), nous examinons les résultats d'estimation.
Les coefficients du modele doivent être
significativement différents de 0 (le test du t de Student s'applique de
maniere classique). Si un coefficient n'est pas significativement
différent de 0, il convient d'envisager une nouvelle
spécification éliminant l'ordre du modele AR ou MA non valide.
L'analyse des résidus s'effectue à partir de deux
criteres à respecter :
- la moyenne est nulle, dans le cas contraire il convient
d'ajouter une constante au modele ;
Détermination et élimination de la
saisonnalité de la série chronologique
Détermination et élimination de la tendance de
la série chronologique désaisonnalisée
Analyse du corrélogramme simple et partiel
Test de stationnarité : - Test de Dicky-Fuller
- Test de Phillips-Perron - Test de KPSS
Détermination des ordres p et q du modèle ARMA
: analyse des corrélogrammes simple et partiel
si le résidu n'est pas un bruit blanc
Estimation des coefficients du modèle
Analyse des coefficients et des résidus
Détermination et élimination de la tendance de
la série chronologique désaisonnalisée
- le résidu est un bruit blanc, les statistiques Q et Q
de Box-Pierce et de Ljung-Box (le degré de liberté est
égal au nombre de retards h diminué du nombre de coefficients
estimés), permettent de tester cette hypothèse. Si le
résidu n'est pas un bruit blanc, cela signifie que la
spécification du modèle est incomplète et qu'il manque au
moins un ordre à un processus.
La phase de validation du modèle est très
importante et nécessite le plus souvent un retour à la phase
d'identification.
Lorsque le modèle est validé, la prévision
peut alors être calculée à un horizon de quelques
périodes, limitées car la variance de l'erreur de
prévision croît très vite avec l'horizon.
Nous pouvons résumer les différentes étapes
de la méthodologie de Box et Jenkins à partir du schéma
suivant :
Figure 1 : Les étapes de la
méthodologie de Box et Jenkins
Prévision
Conclusion du premier chapitre :
Nous avons essayé dans ce premier chapitre, de
présenter les différentes littératures économiques
relatives aux taux de change, à travers les deux familles d'approches
qui ont été élaborées, pour tenter d'expliquer
l'instabilité du taux de change, à savoir l'approche de
surréaction et l'approche psychologique du change. Une
instabilité qui liée conjointement au risque de change, oblige
les spécialistes dans la finance internationale, d'identifier ce risque
et le mesurer dans toutes les opérations de marché. En effet,
plusieurs facteurs tels que l'internationalisation croissante des entreprises,
et la concurrence qui pèse sur les marges, poussent les entreprises
à renforcer l'importance que prend la gestion du risque de change
L`hégémonie de certaines grandes entreprises
dans ce domaines, leurs grandes expériences dans les métiers
qu'ils font ainsi que la confiance (parfois aveugle) et la complicité
des banques marocaines avec ces entreprises constituent des facteurs
d'handicapes pour les petites et moyennes entreprises marocaines exportatrices
ou importatrices des biens et services qui désirent avoir recours aux
services de ces banques dans le cadre de leurs gestion du risque de change.
Malgré la diversité et l'évolution constante de la
législation dans ce sens, il existe plusieurs contraintes lié par
exemple, au chiffre d'affaire de l'entreprise à l'international,
à la taille de l'entreprise, à la nature de son
activité... qui sont fixé par les banques pour décourager
les PME à recourir à leur service dans ce sens.
Dans une deuxième section, on a introduit les
séries temporelles, en vue de permettre au lecteur une meilleure
compréhension à la méthodologie de Box et Jenkins.
Dans le chapitre qui suit, il sera consacré à la
présentation du secteur de transport aérien international, avec
tous ses enjeux, et ses options stratégiques, en particulier pour les
compagnies aériennes d'Afrique et des Pays Arabes, dont Royal Air Maroc.
Ensuite on parlera sur les stratégies nécessaires qui doivent
découler de leur vision du futur en rapport avec leurs missions de
service public.
Chapitre 2:
Analyse du secteur de transport aérien :
enjeux et stratégies financières
Introduction du deuxième chapitre :
La crise dans laquelle se trouve le transport aérien
international partout dans le monde n'échappe à personne.
Déjà depuis 2007, ce secteur enregistre globalement des
résultats financiers négatifs. Certaines compagnies connaissent
des difficultés financières considérables ; d'autres
encore se sont alliées pour survivre et devenir rentables.
Certains observateurs moins avisés pensent qu'il s'agit
d'une crise conjoncturelle, liée à la crise financière en
2008, et à l'augmentation authentique du prix de pétrole qui l'a
suivie. En fait il n'en est pas ainsi et l'on ne doit pas attendre que les
équilibres se rétablissent d'eux-mêmes. Il s'agit
plutôt d'une mutation de l'industrie ou tout se globalise et se
mondialise : la finance, les marchés, les alliances, les
télécommunications...
Cette globalisation affecte de plus en plus les compagnies
aériennes des plus grandes aux plus petites, protégées et
non protégées, sur les marchés internationaux de transport
aérien. Elle a pour effet de laisser prévaloir la loi du plus
fort ; et, au-delà des contraintes subies par les directions des
compagnies aériennes et leurs partenaires sociaux (salariés et
actionnaires) ainsi que par les systèmes aéroportuaires et les
clients eux-mêmes, ces effets montrent que quel que soit le
système libéral à mettre en place (bilatéral ou
multilatéral) le transport aérien devient bel et bien un
oligopole plus efficace que l'ancien
Dans ce présent chapitre nous nous intéresserons
au secteur du transport aérien international. Tout d'abord, on va
présenter les différents enjeux (financiers, juridico-politiques,
sociaux commerciaux) de ce secteur et en particulier les compagnies
aériennes d'Afrique et des Pays Arabes dont Royal Air Maroc. Ensuite
dans une deuxième section on posera la question : Quelle option
stratégique pour les compagnies aériennes nationale ? A cet
effet, nous allons tracer les stratégies nécessaires qui doivent
résulter de leur vision du futur en rapport avec leurs missions de
service public.
2.1. Les enjeux pour les compagnies aériennes
nationales :
L'évolution récente du transport aérien
international comporte des enjeux considérables dans le futur, notamment
pour les compagnies aériennes nationales des pays de notre
région, et cela à plusieurs titres :
- Sur le plan technologique, les enjeux sont d'ordre financier
autant qu'ils le sont d'ordre commercial, à cause d'une part de la
maitrise des technologies avancées par certains transporteurs
aériens des pays industriels du Nord, et d'autre part des
investissements devenus indispensables au niveau de la flotte « avion
» et des équipements sol.
- Sur le plan réglementaire, la protection des
compagnies aériennes nationales par un bilatéralisme de plus en
plus dépassé par le jeu des forces des marches, et la
nécessite d'harmoniser les intéréts des parties en
présences, font que les enjeux sont d'ordre juridico-politique, social
et surtout géopolitique, étant donné les nouvelles formes
de concurrence et de coopération qui en résultent.
- Sur le plan économique, les nouvelles données
structurelles du secteur représentent également des enjeux
d'ordre commercial et financier.
L'étude de tous ces enjeux fera l'objet du
développement suivant en trois sections :
- Les enjeux financiers
- Les enjeux sociaux et juridico-politiques - Les enjeux
commerciaux
2.1.1. Les enjeux financiers :
Ces enjeux sont liés principalement aux trois faits
suivants :
- La viabilité financière future du transport
aérien en général et des compagnies surendettées en
particuliers.
- L'accès de marchés des capitaux des compagnies
aériennes les plus endettés notamment celles des pays du Tiers
Monde, devient problématique.
- Et le désengagement des Etats à l'égard de
leurs compagnies aériennes nationales.
Chacun de ces trois faits sera analysé en sous-section
pour faire ressortir les enjeux pour ces compagnies.
2.1.1.1.La viabilité financière du
transport aérien :
Des inquiétudes se sont déjà
manifestées en ce qui concerne cette viabilité, car la plupart
des compagnies aériennes sont en proie à une crise
financière prolongée. Les besoins de financement sont de plus en
plus importants et restent liés notamment aux trois facteurs suivants
:
- Le seuil de rentabilité
- L'étroitesse des marges bénéficiaires
- Et l'importance des investissements trop capitalistiques
(à fort taux de capitaux fixes).
2.1.1.1.1. Le seuil de rentabilité :
Sur les lignes régulières internationales, ce
seuil a probablement atteint ses limites ; il est passé de 60% en 1985
à 67% en 1990 à cause, de l'augmentation globale des couts
d'exploitation (sans possibilité pour les compagnies aériennes
d'augmenter en moyenne suffisamment leurs tarifs).
Cependant, les compagnies aériennes qui ne peuvent plus
réduire ces couts par une productivité
supérieure30 sont dans l'impossibilité d'adapter le
coefficient de remplissage31 au seuil de rentabilité sans
qu'il y ait des répercussions sur les contraintes en matière de
services imposés (aux compagnies aériennes)32.
2.1.1.1.2. L'étroitesse des marges :
On sait que le transport aérien est devenu une
industrie à faibles marges ; de plus le mouvement de
libéralisation réglementaire qu'il connait dans le temps et dans
l'espace, ne fait que conduire à des abaissements progressifs de tarifs
aériens pendant que les nouvelles structures de marché
aérien dans les pays industrialisés ( Amérique du Nord et
Europe par exemple) ne permettent pas de répondre à la demande
par une offre ajustée ; car les compagnies ont privilégié
l'effet volume pour conquérir des parts de marché plus grands et
faire disparaitre à terme leurs concurrents après avoir
fidélisé leur clientèle.
30 C'est-à-dire quand elles n'ont pas atteint
le plafond de productivité possible.
31 Rappelons qu'en 1992, ce coefficient s'est maintenu
à 66% sur les services régulières internationaux alors que
celui de l'ensemble des lignes régulières dans le monde s'est
amélioré d'un moins (CR = 67 %).
32 Compte tenu notamment du problème des «
no shows » (c-à-d des passagers qui réservent leur place et
qui ne se présentent pas à l'embarquement), et des questions de
gestion de capacités.
Par ailleurs, on s'interdit en principe un retour à une
vérité des prix, sinon on remettrait en cause la croissance de la
demande d'une nouvelle clientèle (essentiellement de jeunes, des
familles etc...) pour laquelle les tarifs promotionnels sont attractifs.
Tous ces éléments font que l'amélioration
des marges d'exploitations est délicate à réaliser sans
progrès dans les coefficients de remplissage et dans la maitrise des
couts.
2.1.1.1.3. L'importance des investissements :
Qu'il s'agisse de l'ensemble des transporteurs aériens ou
des petites compagnies, l'enjeu des investissements en avions est
considérable.
2.1.1.1.3.1. Les besoins de l'ensemble de l'industrie
:
La plupart des experts, prévoient des augmentations
notables des dépenses en capital si les transporteurs aériens
procèdent effectivement aux achats d'avions à grande
échelle, attendus dans les deux prochaines décennies.
Par exemple, en partant de l'hypothèse que les
appareils anciens seront réformés et que l'expansion des
capacités permettra de faire face à la croissance attendus de la
demande de voyage aériens, « Boeing estime que près de
12.000 avions devront être livrés entre 1991 et 2010 pour un
coût total de 857 milliards US$, basé sur la valeur du dollar en
1992 ». Des chiffres comparables ont été avancés par
l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) (800 milliards US$)
qui estime que 11.000 avions à réactions commerciaux seront
livrés aux compagnies aériennes et aux sociétés de
location au cours de la même période33.
L'OACI prévoit également que 70% des
acquisitions serviront à répondre à la croissance du
trafic34, tandis que 30%% serviront à remplacer des appareils
anciens35. Aussi ce sont les avions de grande capacité qui
devrait connaitre les plus fortes progressions notamment les avions de plus de
400 places.
En revanche, les avions de 100 places devraient connaitre la plus
faible progression avec seulement 12% entre 1990 et 2010.
33 D'après Mc Donnel - Douglas, les
prévisions de commandes jusqu'au 2010 sont plus favorables, puisque le
taux de croissance des livraisons d'avions à réaction commerciaux
devrait s'accroitre (entre 1990 et 2010) à raison de 6,2% pour atteindre
17.000 avions ; quelques 40% de ces avions seront exploités par les
transporteurs
34 Rappelons que le trafic « passagers »
devait avoir doublé d'ici l'an 2005.
35 Etude OCDE in «Le transport aérien
international, les enjeux de Demain» p. 17, op. cit.
En conséquence, un effort d'investissement sans
précédent, comme celui précité, risque de
compromettre la situation financière de certains transporteurs.
Compte tenu de cette situation, on pourrait se demander si les
prévisions d'achat d'appareils, avancées par les experts ne sont
pas trop optimistes.
Non seulement les compagnies aériennes n'ont pas la
capacité financière suffisante pour acquérir les appareils
nouveaux à une telle échelle, mais elles seront fortement
incitées à ralentir l'expansion des capacités en vue
d'améliorer leurs coefficients de remplissage audessus du seuil de
rentabilité.
Il apparait très probable également qu'un
certain nombre de transporteurs, financièrement vulnérables,
seront forcés de quitter le secteur. Il en résulterait une
amélioration de la situation financière globale des transporteurs
survivants.
Etant donné que la demande va continuer à
s'accroitre, le ralentissement de l'augmentation des capacités devrait
avoir une influence positive sur les recettes des transporteurs restants ; les
recettes unitaires pourraient effectivement demeure constantes en valeur
réelle ou même augmenter légèrement au cours de la
prochaine décennie.
D'une manière générale, il n'est pas
possible de dire, à priori, si le transport aérien dans son
ensemble verra sa situation financière s'améliorer dans les dix
prochaines années. Cela dépendra principalement de la
manière dont les contraintes qui pèsent sur l'industrie seront
abordées, de la façon dont le régime réglementaire
évoluera, de la rapidité avec la quelle les compagnies
aériennes s'ajusteront à cet environnement nouveau et des
caractéristiques de la structure industrielle qui prévaudra dans
le secteur.
Bien que certains transporteurs qui se sont déjà
ajustés à un environnement plus compétitif puissent se
trouver en mesure de réaliser des bénéfices importants au
cours de leur mauvaise situation financière actuelle et du douloureux
processus d'ajustement par lequel ils devront passer. D'autres encore devront
abandonner le secteur.
Plus concrètement, il n'est pas exclu que les grands
transporteurs aériens des Etats-Unis, qui ont survécu à la
déréglementation de leur marché intérieur dont ils
tirent aujourd'hui avantage, ainsi que la plupart des compagnies
aériennes asiatiques le plus efficientes, seront bien placées
pour accroitre leur part du trafic aérien international et
améliorer leur situation financière. Les transporteurs
européens quant à eux, détiennent une plus grande part de
ce
marché ; mais fragilisés dans leur majorité,
ils doivent poursuivre une restructuration financière difficile.
Cependant, une fois le processus d'ajustement terminé, la
situation financière des compagnies survivantes pourrait être
relativement saine.
Dans ce processus, le cas des transporteurs aérien des
pays du tiers monde (notamment l'Afrique et les Pays Arabes) serait le plus
inquiétant à plusieurs titres et surtout au niveau du financement
des avions dont le coût hypothèque gravement le renouvellement de
leurs flottes, et une mauvaise gestion du risque de change lié a ce
financement, qui ne cesse d'aggraver la situation financière de ces
compagnies en général et de Royal Air Maroc en particulier.
2.1.1.1.3.2. I HEIRII IIIP SDTQW1KIHM435$
IMMIENE1131 V$ UEIs :
Certains changements majeurs intervenus depuis les
années 2000 (résolution A23-10 de l'OACI sur les normes
acoustiques, adoption du MLS comme système de navigation à partir
des années 2005) vont obliger les compagnies aériennes à
renouveler leurs flottes non seulement pour être économiquement
viables, mais également pour satisfaire les besoins écologiques
qui s'expriment de plus dans les pays développés desservis.
- Cas des compagnies arabes :
Pour les cinq prochaines années, les 16 compagnies
arabes procéderont à la modernisation et à l'expansion de
la flotte civile. Il est ainsi prévu que le nombre des avions de
transport devrait passer de 529 en 2006 à 600 en 2011 pour s'attaquer
aux marchés de longs et moyens courriers36.
- - Cas des compagnies africaines
:
« Ces compagnies sont tributaires de la
réglementation acoustique de l'annexe 16 à la convention de
Chicago, depuis 1e janvier 1990 », affirme Vassiki
Savane37, et ainsi on a dénombré déjà en
1990 :
*102 aéronefs non conforme aux normes acoustiques (de
la réglementation précitée) dont la mise aux normes n'est
pas financièrement viable, en raison du peu de potentiel dont disposent
encore ces avions.
36 CF La vie Touristique, n°513 du 15
octobre 2006, p. 14. Casablanca.
37 Président de la COFAC (commission
Africaine de l'Aviation Civile), communication au colloque ITA de Marrakech
en 1990 sur la libéralisation du transport aérien dans la CEE :
le point de vue des pays voisins, op, cit.
*133 aéronefs non conformes (au chapitre de l'annexe 16
à la convention de Chicago), mais qui pourraient l'être
après transformation pour un prix modique.
*64 avions seulement sont conformes aux chapitre 2 et 3 de la
dite convention. Ce sont des avions récent de type B 747, A 300, B 767,
DC10 et Fokker 28.
La flotte africaine se trouve donc frappée de plein
fouet par ces restrictions acoustiques dont les conséquences sont encore
plus dramatiques depuis le 1er janvier 1993 (la date de mise en
application du 3ème paquet de mesure de libéralisation
du marché européen).
Pour répondre à l'adaptation aux dites normes et
à l'évolution du trafic, la flotte africaine aurait un besoin de
350 avions nouveaux dont 70 gros porteurs entre 1990 et 200638. Cet
investissement nécessite une somme de US$ 17,5 milliards si on prenait
une valeur moyenne de 50 millions US$ par avion.
A cet investissement, il y a lieu d'ajouter 102 avions
correspondants à, 5,2 milliards US$ pour le remplacement des
aéronefs qui ne répondent pas aux normes acoustiques de l'annexe
16 (à la convention de Chicago).
Or, un manque total de ressources financières met ces
compagnies dans une situation très vulnérable avec un avenir
incertain pour lequel l'accès au financement obéirait
dorénavant à un processus différent de celui en vigueur
jusqu'à la fin des années 1990.
2.1.1.2. L'acc~s au financement :
Il n'est plus ce qu'il était jusqu'à la fin des
années 1990 ; tant au niveau des méthodes que des voies
d'accès. Certaines innovations et formules financières ont
évolué de façon spectaculaire.
2.1.1.2.1. Les innovations financière jusqu'au la
fin des années 2000 :
Depuis les années 1960, les transporteurs
aériens finançaient la plus grande partie de leurs
équipement avec leur cash-flow ; leur difficultés
financières croissantes les ont conduits à recourir à plus
d'emprunt qui représente depuis quelque temps jusqu'au 85% du prix
d'acquisition des avions, avec ou sans garantie de l'acquéreur ou de son
Etat, selon la situation financière de ce dernier.
38 Etude Commission Afcaine De l'Aviation Civile et
Banque Africaine de développement (BAD) sur la mise en place de centres
coordonnés d'entretien et de révision d'avions.
· Pour inciter à l'achat d'avions
américains (EU) par exemple, l'Exim Bank39
(américaine) consent aux acheteurs étrangers des prêts
directs (complémentaires).
· De son côté le consortium Airbus a
monté un financement parallèle avec la garantie de la
COFACE40 à des taux d'intérêt
privilégiés.
· Pour favoriser les exportations, d'autres institutions
en Europe, similaire à la COFACE, donnent leur caution pour un montant
allant aussi jusqu'à 85% du coût de l'aéronef ; contre
cette garantie, les institutions financières d'Europe, du Japon ou des
EtatsUnis acceptent de financer l'achat.
Dans ce contexte ; les grandes transporteurs aériens,
notamment dans les pays industrialisés ont eu facilement accès
aux marché financiers, privé et public, dans leur pays et dans
les pays voisins pour ce qui est des fonds non garantis, en comptant sur leur
réputation de solvabilité. Ainsi l'appui à l'exportation
restera sans doute une importante source de financement des futures livraisons
d'avions en faveur des compagnies aérienne peu endettées.
Plus récemment, et à défaut de ces fonds
(non garantis), les compagnies aériennes ont recours à des
financements sur actifs, garantis par les appareils livrés ; la
durée de ce financement est habituellement entre 12 et 15 ans l'apport
du préteur -créance prioritaire- est généralement
entre 60 et 80% du coût de l'avion41. Le reste doit être
assuré par le transporteur lui-même ou par un tiers à titre
de part non prioritaire. Les interventions des Etats à ce niveau
étaient modulées suivant la conjoncture et ont joué un
rôle certain, particulièrement pour les Compagnies Nationales en
garantissant les intérêts (en plus des déductions fiscales,
des prêts privilégiés et des subventions en capital).
Quelques fois, la compagnie aérienne et sa direction
donnent des garanties de sérieux et de santé, mais la situation
financière du pays rend difficile le financement ; dans ce cas, il est
conseillé de monter un financement de type hypothécaire en
s'adressant aux assurances pour faire assurer le risque de non
récupération du bien mobilier ; mais on se heurte souvent
à des difficultés à ce niveau (d'assurance du risque).
De plus, comme il s'agit d'une récupération de
page, le problème de la durée se pose, notamment en cas de
risque politique oü l'assurance n'est obtenue généralement
que pour une
39 Une agence de crédit aux exportations
américaine. Son objectif est de soutenir et d'encourager les
exportations de produits américains vers les différents
marchés mondiaux.
40 Compagnies Française d'Assurance pour le
Commerce Extérieur (assurance des risque autres que commerciaux) Mais en
1994 Airbus Industrie a fondé à Dublin la Société
Airbus Finance Corporation.
41 Dans ce genre de transaction, la créance
prioritaire garantie est répartie parmi les institutions
financière européennes, japonaises et américaines.
période de 3 ans, alors que le financement des avions
est normalement de 12 ans et plus. Pour résoudre ce problème, les
organismes d'aide à l'exportation en Europe et aux E.U. se sont
penchés déjà sur quelques cas concerts (de transporteurs
africains et européens) pour mettre au point une assurance de secours
à la satisfaction de la communauté financière en ce qui
concerne la récupération des biens.
Une autre formule est largement développée dans
la construction aéronautique, celle du leasing, contrat de
crédit-bail à l'issue duquel les compagnies ont la
possibilité de résilier le contrat ou d'en signer un nouveau, ou
d'acheter d'appareil. « Cette formule permet un crédit à 100
% et à terme extensible tout en étant peu couteux grace au
crédit d'impôt qui ramène les frais financiers à 4
ou 5% l'an aux Etats-Unis par exemple »42. Ainsi, depuis les
années 80, se sont développés des groupes financiers qui
achètent des avions pour les louer en leasing aux transporteurs
aériens, mais ne transportent pas eux-mêmes43.
C'est ainsi que dans les décennies 80, les grands
transporteurs nationaux, notamment aux E.U. et Europe ont été
nombreux à conclure des accords de leasing comportant des avantage
fiscaux qui réduisent les computs du financement ; mais la loi «
Pickle » votée par le Congés américain a
considérablement limité les avantages fiscaux auxquels peuvent
prétendre les transporteurs non américains. Pour cela, plusieurs
autres pays ont pris la relève.
En somme chacune de ces formules de financement comporte des
limites et la plupart des transporteurs aériens sous capitalisés
ou sur endettés n'y accèdent plus.
2.1.1.2.2. Les limites des formules en place
:
Ces limites découlent du fait que les investissements
et les organismes de prêt prenaient en considération, notamment
depuis la seconde moitié des années 80, les avions commerciaux
comme actifs mobiliers ; ces actifs ne se dépréciaient pas et
leur revente pouvait presque toujours procurer un bénéfice
comptable ; l'avion proprement dit constituait la principale garantie tandis
que les résultats financiers de l'exploitant, avaient une importance
secondaire.
42 Pierre Bachelet in « Le Transport
Aérien International dans l'Economie Mondiale », P. 312, op.
cit.
43 OACI, Journal juillet : août 1993, vol
48, n°6, p.12 op. cit. (Ces groupes sont appelés « compagnies
fantômes » dont les plus importants sont : GPA group (Guiness Peat
Aviation group) d'Irlande avec 410 avions en 1992, GECC (General Electric
Capital Corporation) et Polaris Aircraft leasing corp. Des USA avec 378 avions
et International Lease Finance Corporation des USA également avec 190
avions et Ansett Worldwide. A la fin de 1992, près de 50
sociétés de location à bail étaient
propriétaire de quelques 1800 avions à réaction
commerciaux d'une valeur d'ordre de US$ 30 milliards. Rappelons qu'au milieu de
1992, 40% de la valeur totale de la flotte mondiale d'avions à
réaction «étaient loués de bail : » les avions
à fuselage étroit qui sont en location comptent pour environ la
moitié, en valeur, de la flotte mondiale de ce type d'appareils, alors
que les avions à fuselage large qui sont location, représentent
environ un tiers du total).
Or, entre temps, le climat à changer, la
récession et la surcapacité ont entrainé une
dépréciation des avions, notamment les plus anciens
classés dans la catégorie « stage 244 » qui
sont également les plus bruyants ; « ils ont perdu, rappelons-le,
en moyenne 46% de leur valeur entre 1989 et 1991 ». Les avions modernes
classé dans la catégorie « stage 3 » n'ont perdu que 7%
de leur valeur pour les appareils à fuselage étroit et 6% pour
les gros porteurs. Depuis 1991, cette baisse se situe entre -20% et -50% selon
le type d'avion.
L'enjeu est de taille car d'une part les politiques
axées sur l'investissement offrent moins de latitude qu'il ne semble
à première vue et d'autre part, l'exploitation du matériel
ancien risque de couter plus cher tout en étant moins performant. Aussi
la plupart des compagnies aériennes n'ont pas de grandes
possibilités financières pour acheter les nouveaux avions
(revenant cher) et toute nouvelles acquisition alourdirait le poids de la dette
quand l'accès aux crédits est possible.
De plus, les sociétés de leasing,
éprouvent des difficultés à revendre leurs avions en
surnombre sur les marchés de l'occasion. Enfin, le désengagement
progressif des Etats à l'égard de leurs compagnies
aériennes nationales n'est pas sans de nouveaux problèmes de
financement dont la solution réside dans la recherche de nouvelles
sources (de financement).
2.1.1.3. Le désengagement de l'Etat et les
nouvelles sources de financement :
Jusqu'à la fin des armées 80, la
majorité des compagnies aériennes nationales était
propriété étatique totale ou partielle ; mais
l'aggravation de l'endettement des Etats du tiers-monde d'une part et la
tendance à la globalisation des compagnies des pays
industrialisés (du Nord) par suite de la libéralisation du
transport aérien d'autre part, font que le désengagement des
Etats vis à vis de leurs compagnies aériennes nationales
amène ces dernières à chercher de nouvelles sources
externes de financement.
Ce désengagement total ou partiel découle, dans
les pays développés, d'une volonté de plus en plus
marquée d'assurer l'autonomie financière des compagnies et par
conséquent l'indépendance de ces dernières à
l'égard des pouvoirs publics (sur le plan financier) souvent, la
décision de ce désengagement a eu pour origine une initiative
propre des dirigeants des compagnies aériennes qui l'ont progressivement
imposée à leur autorité de tutelle.
44 D'après International Bureau of Aviation
(IBA Group), article : « Value judgement », in Revue
Airlines Business, juin 1991n p 93 : 43% de la flotte mondiale en jets
étaient dans cette catégorie.
Pour les pays en voie de développement, le
désengagement n'a pas pris toute sa mesure et il reste encore un bon
chemin à sa réalisation.
2.1.1.3.1. Cas des pays industrialisés
:
Pour ceux-ci, La croissance trouve son financement ; on peut
même avancer sans risque d'erreur que des formules auxquelles on n'a pas
encore pensé, et des sources encore à identifier joueront un
rôle dans le financement des besoins en capitaux en général
et des avions à livrer d'ici la fin du siècle en particulier.
Dans le cadre de leur globalisation et de leur
indépendance des pouvoirs publics sur le plan financier, les compagnies
des pays industrialisés connaissent déjà un mouvement de
croissance externe, depuis la fin des années 80. Plusieurs formules de
financement se distinguent dans ce mouvement, nous en citons deux
essentielles
* la 1ère formule réside dans la
fusion et l'acquisition de compagnies aériennes ; ce type de croissance
fait appel à des capitaux souvent étrangers dans un cadre de
prise de participation ou de privatisation45 totale (ex British
Airways et KLM) ou partielle (ex LH, SN, AZ)46 et ce, en
dépit des barrières réglementaires). Il en résulte
une concentration des capitaux au niveau de compagnies aériennes
globales, de type transnational47 qui échapper ainsi aux
critères traditionnels de la nationalité.
Les phénomènes de privatisation et de
concentration deviennent dès lors les maitres mots de l'évolution
récente du transport aérien mondial, car on le sait, ils sont
à bien des égards la conséquence de la situation
financière de ce secteur. A et titre, le nombre important des compagnies
aériennes privatisées notamment en Europe témoigne d'un
désengagement de plus en plus croissant des Etats de ce continent.
Les compagnies américaines quant à elles, ont
toujours été privées, et celles de l'Asie du Sud sont
elles-mêmes, soit privées (cas de Cathay) soit concernées
par les politique de privatisation (cas de Japan A.I., Singapor A., Malaisian
A.S.).
Généralement, les opérations de
privatisation des compagnies aériennes publiques se rapportent aux
différents programmes nationaux de privatisation pour réduire le
poids du
45 Sous sa forme financière par cession des
actions détenues par l'Etat à d'autres investisseurs ; la
privatisation peut prendre d'autres formes qui seront ultérieurement
décrites.
46 LH : Lufthansa - SN : Sabéna - AZ :
Alitalia.
47 Christian Palloix : l'économie mondial
capitaliste et les firmes multinationales ; tome 2, collection François
Maspéro, édition Tendance Actuelle - Paris 1983, p. 109.
secteur public dans les économies et pour rendre les
entreprises plus compétitives ; dans ces programmes, les compagnies
aériennes sont souvent une pièce maitresse.
Il est à noter que la privatisation ne peut concerner
que des compagnies faiblement endettées, ayant une flotte jeune et
maîtrisant tout ou partie de leurs couts d'exploitation : se sont les
conditions essentielles pour qu'elles trouvent acquéreurs et qu'elles
puissent faire partit d'un groupe de sociétés constituant une
entreprise global (de type transnational).
* La formule réside dans la fusion du captal industriel
avec le capital bancaire dans le capital financier et qui devient possible et
aisée à réaliser ; cette formule permet la liberté
des mouvements de capitaux et se trouve également un facteur de
globalisation qui va de pair avec celle de l'industrie aérienne.
2.1.1.3.2. Cas des pays en voie de développement
:
Le désengagement des gouvernements des pays en voie de
développement à l'égard de leurs compagnies
aériennes publiques est encore timide malgré les
différents programmes nationaux de privatisation dans la plupart de ces
pays, notamment en Afrique.
Jusqu'en 1992, les principaux programmes de privatisation ont
touché une dizaine de compagnies aériennes en Amérique
Latine, douze en Asie - Pacifique et cinq en Afrique et au Moyen-Orient ; dans
cette dernière région, ta plupart des compagnies aériennes
est détenue à 100 'Io par l'Etat et le peu de projets de
privatisation n'est que partiel (cas d'Air Afrique, Kénya Airways,
Nigéria Airways, Royal Jordanian A. - ex Alia - et South Africain
Airways - SAA).
Parmi les causes, «le micro-nationalisme sans lendemain,
avec comme pierre angulaire la volonté manifeste de prestige»,
écrit Vassiriki Savane48.
Comme on pourrait l'observer sur le tableau n°11, sur
150 compagnies aériennes, 70 sont propriété majoritaire
des Etats, 20 sont propriété minoritaire publique et 60 sans
participation gouvernementale. Parmi les 70 compagnies aériennes
à majorité publique, la quasi-totalité appartient aux pays
en voie de développement dont une trentaine n'envisage pas pour le
moment de privatiser.
48 Président de CAFAC (Commission Africaine
pour l'Aviation Civile), in la libéralisation du transport aérien
en Afrique, communication au colloque ITA de Marrakech /1988, op.cit.
De ce fait, et à défaut de ressources
financières d'origine étatique, ou de garantie gouvernementale de
paiement des intérêts des emprunts extérieurs
antécédents, plusieurs de ces compagnies aériennes
risquent soit de disparaître purement et simplement49 quand
elles ne peuvent fusionner pour avoir une surface financière plus
grande, soit de devenir des succursales des grandes compagnies
(européennes, américaines ou asiatiques) en aliénant leur
identité nationale.
Pour conclure sur les enjeux financiers, on peut confirmer
que dans l'état actuel des choses, les milieux financiers internationaux
sont échaudés par les incartades d'une industrie
caractérisée par une profonde instabilité et des
rendements somment toute modestes pour un secteur dit «de pointe».
Pour ces milieux, il y a trois catégories de compagnies
aériennes du point de vue financier :
- Celles dont le ratio d'endettement50 sera
inférieur ou égal à 1/1 qui continueront à avoir
droit à toute sollicitude,
- Celles dont le ratio se situera entre 1/1 et 3/1 qui devront
donner des gages, et
- Celles qui, avec un ratio supérieur à 3/1
devront faire une croix, en principe, sur les financements classiques quand
elles ne pourront se soumettre aux conditions d'octroi de crédit
alourdissant encore la facture.
Etant donné que la plupart des Etats n'ont plus ni la
capacité financière ni la volonté de continuer à
subventionner leurs compagnies aériennes nationales, ni même les
cautionner, la dernière catégorie (à ratio d'endettement
supérieur à 3/1) doit convaincre les autorités de tutelle
à les privatiser après assainissement de leur situation ; ceci
car la privatisation est devenue un des axes majeurs de la politique de
financement des compagnies et de développement du transport
aérien ; la manifestation d'une idéologie mondiale de changement
au libéralisme économie.
Aussi globalisation et privatisation constituent
l'évolution la mieux adaptée pour permettre aux transporteurs
aériens les moins endettés et contrôlant leurs coûts
opérationnels, de réagir avec succès aux marchés.
L'enjeu à ce niveau est considérable car l'avenir du transport
aérien semble être plus un champ de bataille où plusieurs
compagnies aériennes seront les cibles,
49 Pour laisser la place à des compagnies
étrangères avec toutes les conséquences que cela pourrait
entraîner pour les Etats en question.
50 Il s'agit du rapport : dettes à long et
moyen termes (dont crédit-bail) sur les capitaux propres.
sinon les victimes de la globalisation. L'accès au
financement devient dans ce contexte un des éléments clé
de la compétition internationale et avec la privatisation, les enjeux
sociaux et juridico-politiques sont également importants.
2.1.2. Les enjeux juridico-politiques et sociaux :
Le mouvement de prise de participation observé
actuellement, entre compagnies aériennes du Nord notamment, prend une
importance d'autant plus grande qu'il s'agit d'un secteur
considéré généralement comme stratégique
dans lequel les Etats interviennent largement. Dans ce mouvement, les
interventions des pouvoirs publics, d'abord aux Etats-Unis où toutes les
compagnies aériennes sont privées, puis en Europe et en Asie,
utilisent les investissements dans les compagnies aériennes comme un
moyen juridico-politique et social d'accélération du processus de
libéralisation du secteur et de sa restructuration.
2.1.2.1. Les enjeux juridico-politiques :
Ces enjeux sont d'ordre réglementaire et se situent
à deux niveaux : le premier concerne le processus global de
consolidation et de concentration des compagnies aériennes et le
deuxième se rapporte aux conflits éventuels entre nations et
groupements régionaux pour adapter la réglementation à
l'environnement actuel de libéralisation.
2.1.2.1.1. Le processus global de consolidation et de
concentration :
Si on se réfère aux déclarations de Sir
Colin Marshall51 il n'existera plus que dix à douze
compagnies aériennes internationales à l'avenir. Ce chiffre
précise-t-il diminuera encore au fil du temps et dépendra
naturellement de la rapidité avec laquelle la
déréglementation sera mise en place : si cela va vite, le
processus global de concentration et de consolidation par prises de
participation sera accélérée. Il en va de la
volonté des Etats et de l'évolution géopolitique future
entre nations ou groupements régionaux.
2.1.2.1.1.1. Prises de participation
étrangère et privatisation (ou la volonté des Etats)
:
En effet, le processus de consolidation découle d'un
mouvement de privatisation et de prises de participations
étrangères pour ce qui est des compagnies aériennes
nationales en général et des grandes compagnies privées
(cas aux Etats Unis) en particulier.
51 Président de British Airways, Journal
«Le Quotidien du tourisme», Paris, du 8 décembre
1993, p.8
Ce mouvement ne va pas sans limites réglementaires ou
sans étapes progressives ; et c'est en fonction des orientations de
politique économique générale adoptées par chaque
pays que le choix entre privatisation totale et privatisation partielle est
retenue.
Cependant, la politique de libéralisation et de
déréglementation, avec les propositions américaines (et
européennes) d'extension internationale de la doctrine de «ciel
ouvert», joue un rôle essentiel en faveur du développement du
mouvement de privatisation (et de prise de participation) dans l'ensemble du
monde.
En ce qui concerne les limites réglementaires,
l'expansion commerciale des compagnies aériennes au-delà des
frontières nationales est bien établie ; mais en théorie
au moins, la propriété des entreprises reste limitée
à une seule nationalité. Aussi, la tradition d'identité
des compagnies étant définie par le pavillon qu'elles arborent,
sera rapidement dépassée par les réalités
contemporaines de la propriété transnationale et, rappelons-le,
par des énormes besoins en capital des transporteurs aériens
mondiaux.
Cela conduit à reconnaître de plus en plus le
fait que la propriété des compagnies devait être
traitée de la même manière que celle des multinationales
dans d'autres secteurs dont la propriété du capital n'est pas
identifiée ou limitée selon la nationalité. Aussi,
nombreux sont ceux qui considèrent qu'une participation importante dans
le capital de compagnies aériennes allant au-delà de
critères couramment admis devrait être acceptée sur la base
de la réciprocité.
Désormais, les Etats-Unis et l'Union européenne
(U.E.) acceptent en effet une prise de participation par des ressortissants
étrangers ou non membres de l'U.E. selon le cas, pouvant atteindre 49
'Vo du capital des compagnies nationales. Mais cela ne modifie en rien la
situation en ce qui concerne le contrôle effectif qui demeure entre les
mains des nationaux.
A ce sujet, la plupart des programmes de privatisation ou de
prise de participation étrangère dans les compagnies
aériennes privées, terminée ou en cours de
réalisation, sont initialement des opérations de privatisations
partielles. Dans quelques cas, les pouvoirs publics ont cédé, la
totalité de leurs parts dans le cadre d'une privatisation totale
(British Airways et KLM en Europe). Dans d'autres cas, comme le Mexique par
exemple, l'Etat a ramené sa participation à Mexicana de 40 %
à 33 %, avec l'intention de vendre le reste
ultérieurement52).
Pour revenir au concept de réciprocité, certains
insistent sur le fait qu'une participation étrangère
importante dans le capital des compagnies aériennes nationales ne peut
être
52 Cf rapport OACI, 1992, volume 48, juillet
-août 1993, p. 18 & 19, op. cit.
acceptée que dans la mesure où l'accès au
marché n'est pas limité de manière institutionnelle
(c'est-à-dire de manière bilatérale) par les Etats
concernés.
Aux Etats-Unis par exemple, la détention
jusqu'à 49 % des droits de vote dans les compagnies aériennes
américaines (E.U.) par des investisseurs étrangers serait
autorisée à certaines conditions : l'investisseur ne doit pas
être une société d'Etat, son pays d'origine devra signer un
accord bilatéral de libéralisation avec les USA, et les
transporteurs américains peuvent en retour investir dans le pays en
question53.
Dans un tel contexte, l'attitude et la part du capital social
détenue par les pouvoirs publics en général et dans les
pays en voie de développement en particulier54
déterminent voire limitent la marge de manuvre des compagnies
aériennes publiques quant au processus global de consolidation et
d'adaptation rapide à l'évolution de la conjoncture.
L'analyse de la situation de plusieurs compagnies
aériennes publiques par rapport à celle de leurs concurrentes du
secteur privé (ex : British Airways) révèle des lourdeurs
de gestion très fortement pénalisantes ou une inefficacité
finalement préjudiciable aux intérêts de la nation.
Aussi, quand on mesure l'ampleur du mouvement de
privatisation et la tendance à la propriété
étrangère partielle de compagnies nationales qui se poursuit de
par le monde, on réalise combien la volonté politique est
nécessaire et l'enjeu pour les compagnies des pays du Sud se situe
à ce niveau.
On constate dès lors que l'accélération
du processus global de consolidation est liée au rythme de la
déréglementation et de la privatisation ; cette dernière
privilégierait les compagnies aériennes du Nord ; pour celles
du Sud, même s'ouvrant à la privatisation, le principe de
réciprocité ne pourrait guère leur
profiter à cause, en partie, de leur faiblesse financière55
d'oül'enjeu majeur également pour ces compagnies en cas
de libéralisation
2.1.2.1.1.2. L'évolution des procédures et
du processus global de consolidation et de concentration :
Les compagnies aériennes, particulièrement
celles de l'Amérique du Nord de l'Europe et de l'Asie, s'orientent de
plus en plus vers des regroupements allant des accords de coopération
à
53 ITA Presse n°195-196 du 16 au 31 août
1993, p.2 ; il s'agit de recommandation de la commission Baliles (USA) faite
dans un rapport préliminaire rendu public à la mi-juillet 1993.
Ceci nécessiterait quels toi américaine (Federal Aviation Act)
soit changée, ce qui rencontrerait une forte opposition de la part des
syndicats américains.
54 Cf. section : 2.1.3.2
55 A moins que la participation croisée ne
soit déséquilibrée et donc à l'avantage des
compagnies tes plus riches
des prises de participations financières qui
préfigurent une absorption durable d'une compagnie par l'autre ; ceci
pour mieux se protéger avec l'aide de celle qui est susceptible
d'apporter le plus, en offrant la possibilité d'être
présent là où l'on est absent pour le moment.
A ce titre, les gouvernements et les autorités
chargées des réglementations de la concurrence, cherchent
à adapter et à coordonner leurs procédures de
concentration afin de répondre de manière plus efficace aux
propositions de concentration et d'acquisitions internationales qui leur
seraient soumises et éviter ainsi l'application d'une politique de
concurrence désordonnée dans le secteur du transport
aérien.
Les politiques adoptées dans ce sens par les Etats ont
cependant évolué durant les dernières années.
* Aux Etats-Unis, les compagnies aériennes ont
été traitées depuis 1979, par le département de
justice (D.O.J) à quelques exceptions près, comme n'importe quel
autre secteur lorsqu'il s'agit des concentrations ou de l'acquisition de parts
substantielles d'actifs d'une compagnie. Ce département examine avant de
permettre la transaction, son aspect en matière de concurrence et sa
conformité avec les lois en la matière56.
Le «D.O.J» examine les propositions de
concentration/acquisition en appliquant ses recommandations de 1984 (pour les
concentrations) et en tenant compte des faits impliqués et du contexte
de l'industrie du transport aérien ; c'est ainsi que la concentration
des compagnies aériennes aux Etats-Unis a eu pour effet de voir
disparaître les compagnies les plus faibles financièrement, telles
que Eastern ou Pan Am. «En moins de dix ans après la
décision de déréglementer l'activité du transport
aérien aux Etats-Unis, les trois premières compagnies, American,
United et Delta Airlines détiennent 70 % du marché domestique.
Dans le cadre de ce vaste mouvement de concentration, ces trois grandes
compagnies américaines paraissent bien placées pour figurer en
position de leader parmi la dizaine de compagnies aériennes qui
devraient se partager l'essentiel du marché international à
l'horizon 1995-2000»57. En fait, c'est grâce au soutien
juridico-politique de leur gouvernement que ces trois compagnies ont
émergé au niveau international.
56 Lois Sherman - Clayton.
57 F. Vellas, in le Transport Aérien, p. 94,
op. cit.
La volonté des Etats-Unis était de pousser
indirectement à une plus grande libéralisation du transport
aérien dans les autres pays pour ouvrir indirectement les marchés
à leurs compagnies aériennes les plus puissantes.
* En Europe, la commission européenne à
également émis en septembre 1991 des règles58
concernant les concentrations dans le secteur du transport aérien ayant
une dimension communautaire; une procédure officielle d'examen de
transaction est fixée pour obéir à certains
critères et montants de chiffres d'affaire.
C'est ainsi que le mouvement de concentration en Europe
s'opère à la fois dans le sens d'un renforcement
intra-européen mais également dans le sens d'une plus forte
internationalisation notamment vers l'Amérique du Nord et
l'Amérique latine. Cette politique poursuivie par quelques compagnies
aériennes européennes est le résultat de leur
capacité financière (cas British Airways) ou du soutien dont
elles disposent auprès des pourvoies publics (cas Ibéria) ou des
banques nationalisées (car Air France). Ibéria par exemple est
devenu actionnaire de plusieurs compagnies latino-américaines dont VIASA
au Vénézuéla et Aérolinéas Argentinas en
Argentine dans le but de disposer d'une position dominante sur les liaisons
Europe - Amérique latine59.
Mais c'est surtout British Airways qui poursuit la politique
de concentration la plus ambitieuse en prenant une participation de 44 % dans
US Air (6ème compagnie aérienne américaine)
ainsi que dans Quartas en Australie, et en absorbant Dan Air en plus des prises
de participation dans les compagnies aériennes européennes
citées plus haut60.
Dans les autres régions du monde, en particulier en
Asie, ce mouvement de concentration s'est moins développé ; des
règlements similaires à ceux de l'Europe et des Etats-Unis sur
les concentrations n'ont donc pas encore été établis.
Cependant, le nombre de compagnies aériennes
privatisées en Amérique latine, aux caraïbes, en Asie et
dans le Pacifique, pourrait conduire ces pays (ou le cas échéant
leurs groupements économiques) à adopter des procédures
spécifiques aux concentrations acquisitions. L'enjeu juridico-politique
pour les compagnies de ces régions est évident et des risques de
conflit entre nations du Nord et du Sud ou entre nations et groupements
économiques ou régionaux
58 Règlement de la Communauté
Européenne n° 4064/89.
59 F. Vedas, ibid. p. 25.
60 Cette concentration permet à British
Airways de disposer d'une force considérable avec un ensemble de 253
avions, 48 millions de passagers et 150 destinations dans plus de 30 pays.
ne sont pas à exclure. La cause serait l'inadaptation
des lois nationales au nouvel environnement libéral.
2.1.2.1.2. L'adaptation des lois sur la concurrence et
les conflits entre nations :
Les enjeux se situent ici à deux niveaux : celui des
rapports entre nations et ou groupements régionaux et celui de
l'application au transport aérien de la loi nationale sur la
concurrence.
2.1.2.1.2.1. Les rapports futurs entre nations ou
groupements régionaux :
Le but du régime réglementaire à adopter
en matière de concurrence est d'adapter la réglementation du
transport aérien à l'environnement actuel de
libéralisation. La question qui se pose alors est :
Comment élargir l'accès aux marchés
aériens et multiplier les privilèges des compagnies les plus
puissantes pour assurer à l'avenir une expansion mondiale du transport
aérien ?
A ce sujet, nous avons expliqué les effets de
l'évolution réglementaire libérale sur le secteur ; l'on
se rappelle les effets inattendus de la déréglementation du
transport aérien aux Etats-Unis: création d'oligopoles, loi du
plus fort, concentration des méga-transporteurs
bénéficiant des réseaux en étoile, programme de
fidélisation et systèmes informatisés de gestion des
tarifs et de réservation (SIR et Yield management).
Avec ceci, même les compagnies européennes prises
individuellement, ne pourraient les concurrencer en cas de
libéralisation sans contraintes.
La communauté européenne l'a compris et a
procédé à la libéralisation (progressive) pour
adopter une solution plurilatérale qui forcerait d'autres
communautés régionales à s'établir en tant
qu'entités comparables ; mais ces blocs ne risquent-ils par de
s'orienter vers un autre type de bilatéralisme (de bloc à bloc)
susceptibles de créer des conflits avec des forces inégales ?
Dans ce processus, les compagnies aériennes des pays
en voie de développement sont confrontées au dilemme selon lequel
le bilatéralisme est considéré comme protectionniste et
donc mauvais et le multilatéralisme menace leur survie ; et bien que les
idées libérales soient en train de prévaloir, il faudrait
à ces compagnies une marge de protection pour adopter un système
plurilatéral et surtout du temps pour se restructurer en groupements
régionaux61 ; ces groupements, qui ne pourraient d'ailleurs
être que dans un but défensif pour les négociations
61 Du fait des divergences idéologiques qui
prévalent.
externes, risquent de mener à l'établissement de
«forteresses» pour ce qui est des droits de trafic.
Aussi, l'émergence de blocs des pays du tiers-monde
n'aurait pas le même poids dans les négociations ni dans
l'exploitation des marchés du transport aérien, et
l'échange de concessions équitables ne sera plus de mise entre
blocs ; l'avantage sera accordé aux Etats, et donc aux compagnies
aériennes en position de force.
On verrait par ailleurs s'échapper le centre de
décision en matière de désignation. Par conséquent,
l'enjeu est de taille notamment pour les petites compagnies des pays en voie de
développement, quel que soit le régime réglementaire du
transport aérien qui sera adopté (multilatéral,
plurilatéral ou la cohabitation entre accords bilatéraux
traditionnels et accords plus libéraux) ; il y aura un risque de
conflits entre nations ou groupements régionaux qui exerceront des
pressions pour changer la structure du transport aérien ; ce changement
ne serait qu'en faveur des compagnies aériennes puissantes
avantagées par les lois de leurs pays en matière de concurrence,
appliquées au transport aérien.
2.1.2.1.2.2. L'application au transport aérien
des lois nationales sur la concurrence :
Le transport aérien international a toujours
été réglementé et contrôlé par les
gouvernements. Ce contrôle constituait un avantage important et il
était de l'intérêt national de le maintenir.
A partir de là, on basait la concurrence entre les
compagnies aériennes concernées (entre deux Plats donnés)
sur l'égalité des chances et la réciprocité. En
même temps dans les Plats disposant d'une loi bien définie sur la
concurrence, le code de l'aviation civile a souvent supplanté celle-ci
qui s'appliquait uniquement aux entreprises d'autres secteurs. Ainsi, aux
Plats-Unis, du fait de l'immunité qui leur a été
accordée, les compagnies aériennes ont été
dégagées de l'obligation de respecter la loi anti-trust
américaine pour les activités qui auraient pu être
considérées comme illégales. Il en est de même dans
les pays ou les lois sur la concurrence existaient. Tant que le transport
aérien continue à être régi par des lois
spécifiques, il ne devrait pas être soumis à la loi
nationale relative à la concurrence.
Mais depuis la dernière décennie, la
déréglementation aux Etats-Unis et la libéralisation en
Europe et dans d'autres régions du monde ont fait que les exigences
réglementaires traditionnelles applicables au transport aérien se
sont relâchées et un nombre croissant de gouvernements renforcent
leurs lois générales relatives à la concurrence pour
maintenir l'ordre dans le nouvel environnement.
De ce fait l'application non restrictive de la loi
générale sur la concurrence à l'industrie du transport
aérien risque de troubler beaucoup l'activité de
coopération engagée par les compagnies aériennes depuis
les débuts (en 1919) dans plusieurs domaines : tarifs, conversion des
devises, calcul des quotes parts en «interlines »62 pour
les transports multi-tronçons, problèmes posés par les
passagers qui n'honorent pas leurs réservations (no shows), etc.
Par conséquent, le système actuel
coopératif de transport aérien multilatéral (ex :
conférences IATA63 , et des associations régionales
des compagnies aériennes), qui a toujours été profitable
aux passagers, aux expéditeurs de fret et poste et aux compagnies
aériennes, se détériore, et les transporteurs
aériens sont obligés de se limiter à compter sur leurs
propres réseaux et sur des accords bilatéraux avec des
partenaires choisis64.
Pour le moment, le système coopératif des
compagnies aériennes n'est pas entièrement contesté ; mais
l'application illimitée des lois nationales sur la concurrence
imposerait un système « interline » bilatéral ce qui
réduit sensiblement la portée du processus « d'interline
» multilatéral et désavantage les transporteurs
aériens de plus petite taille ; Dans ces conditions, le choix du
consommateur se trouve réduit ; d'autre part, l'application de
manière extraterritoriale des lois sur la concurrence,
prônée par les Etats Unis et l'U.E.,65 sans
immunité ou exemption pour le transport aérien international, va
bouleverser sérieusement cette industrie.
L'OACI66 a très tôt reconnu le
problème de l'effet extraterritorial, en observant que la
réglementation unilatérale par un Etat, des activités des
services aériens d'une Compagnie d'un autre Etat, en utilisant les lois
sur la concurrence ou des pratiques non acceptées par cet autre Etat,
augmente la possibilité de litiges. Pour cela,
Pour cela, l'OACI a établi des
«recommandations67 » invitant les Etats à respecter
la courtoisie internationale et faire preuve de modération et de retenue
dans l'application des lois nationales sur la concurrence ; l'OACI y incite les
Etats également à fournir aux compagnies aériennes autant
de certitudes juridiques que possible et utiliser les procédures admises
de
62Facilité accordée aux passagers (et
aux expéditeurs) d'acheter un billet avec une seule devise pour
effectuer un voyage multi-tronçons sur les lignes de plusieurs
compagnies aériennes en traversant plusieurs frontières.
63 International Air Transport Association
64 Nous y reviendrons en étudiant les enjeux
commerciaux. (Cf : 1.2.3)
65 En ce qui concerne les autres Etats du monde,
leurs lois et politiques sur la concurrence n'ont pas encore directement
menacé la viabilité de la coopération multilatérale
entre les compagnies aériennes.
66 L'organisation de l'Aviation Civile
Internationale.
67 Circulaire 215-AT/85 = Recommandations pour
éviter ou résoudre les conflits résultant de l'application
des lois sur la concurrence au transport aérien international.
consultations bilatérales avant de recourir à
une action unilatérale qui pourrait aggraver un conflit. Un exemple
pourrait illustrer cette situation ; l'utilisation des systèmes
informatiques de réservations (SIR) est soumise à
différentes règles (aux Etats-Unis, au Canada et en Europe),
ainsi qu'au code de conduite élaboré par l'OACI.
Or la nature transnationale des <<SIR>> rend
essentielle l'harmonisation de toutes ces règles afin qu'utilisateurs et
consommateurs soient convaincus de la pleine utilisation et de
l'efficacité de ces systèmes.
En somme l'évolution, aux Etats-Unis et dans l'Union
Européenne (U.E.) de l'application des lois de concurrence au transport
aérien international a engendré une incertitude
considérable et démontré, que le système
<<interline>> mondial ne peut pas fonctionner efficacement et
économiquement dans un régime disparate de lois surin
concurrence. De telles lois doivent être harmonisées pour
préserver un système de transport aérien mondial
intégré ; ceci répondra également à toutes
les attentes des gouvernements et des compagnies aériennes, notamment
des plus petites pour lesquelles les enjeux juridico-politiques sont
importants. Qu'en est-il cependant sur le plan social ?
2.1.2.2. Les enjeux sociaux :
Ces enjeux se situent au niveau de l'évolution de
l'emploi et de la formation dans l'industrie du transport aérien ; ce
sont deux causes importantes de l'implication des gouvernements dans les
compagnies aériennes nationales en particulier.
2.1.2.2.1. Les enjeux au niveau de la formation
:
L'internationalisation récente des entreprises de
transport aérien par le système de privatisation et de prises de
participations étrangères ainsi que par les acquisitions et
concentrations, fait émerger, répétons-le, un nouveau type
d'entreprises (transnationales) ces dernières, comme l'écrit C.
Palloix68, assurent avec le même encadrement la
mobilité des facteurs de production comme le capital, la technologie et
les techniques de gestion.
Ces trois facteurs qui manquent généralement
aux compagnies aériennes des pays en voie de développement du
Sud, risquent de ne profiter dans l'état actuel des choses qu'aux
transporteurs aériens des pays industrialisés du Nord.
En effet, toutes les opérations de privatisation, de
prises de participation et de concentrations
68 L'Economie Mondiale et les Firmes Multinationales,
T.II, p. 93, op. Cit.
terminées ou en cours, se font entre les compagnies
aériennes d'Europe et d'Amérique du Nord principalement ; celles
qui touchent les compagnies aériennes d'Asie et d'Amérique du
Sud, font l'exception (politique). Cependant, le transfert de technologie et de
techniques de gestion risque de ne pas profiter aux compagnies aériennes
du Sud, tant que les gouvernements de leurs pays «jugent mal leur
professionnalisme»69 ou encore que leurs milieux politiques
influent sur les décideurs quant à leur privatisation. Le manque
de ressources humaines compétentes, au-delà des
difficultés financières de ces compagnies, est une autre raison
principale pour ouvrir le capital social de ces compagnies à la
participation étrangère et notamment aux grands transporteurs
aériens (du Nord) dont l'apport serait considérable.
- Sur le plan de la gestion, l'apport extérieur
serait double :
*Apprendre aux dirigeants des compagnies aériennes
comment gérer le changement avec toute la rationalité reconnue
à la gestion des entreprises privées.
*Assurer la reconversion des travailleurs dans des
activités complémentaires à celles des compagnies
étrangères participant au capital (ex : catering,
informatique/comptabilité,... etc.).
- Sur le plan de la technologie,
son transfert au niveau de la maintenance «avion» par exemple au
profit des compagnies aériennes du Sud serait profitable aux deux
parties. Les compagnies du Nord obtiendraient des rapports qualité/prix
meilleurs que ceux des prestataires actuels du Nord.
Les compagnies aériennes du Sud, en disposant de
spécialistes et de capacités meilleures en maintenance,
réduiraient l'impact que va avoir la hausse des coûts de cette
dernière sur les prix de revient de la production du transport
aérien avec des avions âgés ; d'autre part elles pourraient
suppléer en partie aux besoins «des 350.000 nouveaux
mécaniciens d'avions nécessaires dans le monde entre 2010 et
2020. British Airways par exemple, à elle seule, a besoin de 22.000
à 35.000 personnes de plus»70.
Les enjeux au niveau de la formation sont donc
considérables tant pour l'avenir de l'industrie du transport
aérien, que pour les rapports entre les compagnies aériennes,
notamment entre celles du Nord et celles du Sud.
69 Vassiriki Savane, in étude ITA, 28 volume
11/1988/4, actes du colloque de Marrakech p. 22 op. cit.
70 Dès 2009 ; Revue Airline Business juil
90 article « A Spanner in the woks », p. 52 op. cit. Si la formation
des ces spécialistes et des capacités des hangars de maintenance
qui s'en suivent n'est pas développé, le transport aérien
ne pourrait pas croitre en nombre de passagers et en fret.
Pour conclure sur les enjeux juridico-politiques et sociaux, on
pourrait affirmer que :
*Au moment oil la plupart des pays riches du Nord ont
regroupé d'abord leurs intérêts nationaux et cherchent
à harmoniser l'exercice de leur souveraineté pour imposer ensuite
des relations plurilatérales avec les pays tiers et notamment avec ceux
du Sud, leurs compagnies aériennes se mondialisent en concentrant leurs
activités par alliances et participations croisées ; ces
compagnies se trouvent, dans ce mouvement, aidées à la fois par
une application extraterritoriale de leurs lois générales sur la
concurrence (au transport aérien), et par de nouvelles lois
intégrant de nouveaux concepts en matière de
propriété nationale et/ou d'exigence de contrôle des
entreprises de transport aérien.
Par ailleurs, ces compagnies arrivent à
améliorer la productivité de leur personnel grâce à
de nouvelles formules adaptées à cette évolution et
facilitées par le niveau élevé des salaires dans leurs
pays.
*En même temps, les compagnies aériennes des
pays du Sud, notamment celles de l'Afrique et du Proche Orient ne peuvent dans
l'état actuel des choses, ni être érigée en
méga transporteurs (à cause du vide juridique ou plutôt des
contraintes imposées par leurs lois nationales et procédures
relatives à la propriété et à l'exigence de
contrôle), ni profiter de la mobilité des facteurs reconnue
à l'intérieur des firmes multinationales ; elles ne pourraient
non plus améliorer d'une façon très sensibles la
productivité du personnel sans cette symbiose retrouvée dans les
pays du Nord entre les facteurs de production : capital et travail.
Bref, au-delà de ces aspects juridiques et sociaux, la
constitution de groupements régionaux au Nord fait que les nouveaux
enjeux sont d'ordre géopolitique donnant lieu à la fois à
une remise en cause du concept traditionnel de souveraineté sur l'espace
aérien et à de nouveaux rapports de force inégaux aussi
bien entre les pays - en matière de négociation de droits de
trafic aérien - qu'entre compagnies aériennes en matière
commerciale.
2.1.2.2.2. / 1fi171K ITKIJIv1TNIE1 l'1P SOJI
:
Ces enjeux sont la conséquence de l'émergence
d'une forme nouvelle d'organisation sociale et de la nouvelle mission des
compagnies aériennes par rapport aux salariés.
Traditionnellement le personnel des compagnies
aériennes est dans sa majorité fortement syndiqué par
fonction ; exemple : pilotes (PNT), personnel navigant commercial (PNC)
et personnel au sol ; de ce fait, toute grève des uns entraîne
nécessairement l'arrêt total de la
compagnie ; et, comme en aérien on ne peut stocker les
produits, ceci amène les syndicats, notamment en période de forte
demande à en profiter et mener des négociations en force pour
augmenter les coûts salariaux.
Avec la déréglementation du transport
aérien, l'arrivée de nouveaux entrants dans le secteur, dont le
personnel n'est généralement pas syndiqué produit un
changement dans la situation des coûts salariaux dans l'industrie.
Quoique la part en trafic «passagers» des nouvelles
compagnies «non syndicalisées» soit encore faible, l'influence
de ces dernières a été grande sur les nouveaux rapports
avec les salariés ; les règles imposées par ces compagnies
permettent le maximum de flexibilité de travail ; un agent de vente au
comptoir, par exemple, doit accepter de faire le travail de «steward»
de la compagnie en cas de besoin. En contrepartie, les agents ainsi
traités dans ces nouvelles compagnies reçoivent, en sus de leur
salaire, une part du profit ou bien des actions dans le capital social.
En conséquence, les compagnies
«syndiquées» s'en sont inspirées pour négocier
avec les syndicats de nouveaux accords, très différents des
anciennes conventions: le gel pour une période donnée - ou la
diminution - des salaires avec des conditions nouvelles de travail pour les
pilotes notamment et l'utilisation croisée des employés, trouvent
leur compensation bien sûr, dans des plans de participation au profit et
au capital social ; cette participation devient de plus en plus
prépondérante ; une telle symbiose fait ressurgir la vieille
idée de l'association capital-travail et remet en cause la
théorie classique qui sépare ces deux facteurs. On pourrait
cependant se demander si cette symbiose est possible entre d'une part les
réticences des autres capitalistes devant une
prépondérance des salariés et d'autre part, les Choix
difficiles imposés ceux-ci entre leurs salaires et les dividendes,
notamment dans les pays en voie de développement où les niveaux
des salaires ne sont pas élevés.
D'autre part l'évolution technologique et
réglementaire rapide du secteur du transport aérien nous achemine
vers changement structurel de l'industrie. «Ce changement conduit en
général, selon Peter Druker71, à des
modifications de l'ampleur économique nécessaire pour un
fonctionnement efficace», avec des gains de productivité au travail
et un effort accru de rationalité et de qualification du
personnel».
Si la plupart, sinon la quasi-totalité des compagnies
aériennes des pays industrialisés du Nord
71 Peter Druker, in « l'entreprise face à
la crise mondiale », p. 62 édit. Tendances actuelles, 1981.
arrivent à négocier et obtenir le gain de
productivité au niveau du personnel, il n'en est pas de même pour
les compagnies du tiers-monde.
Plusieurs raisons à cela ont été
expliquées plus haut auxquelles on ajoute le protectionnisme
étatique contre le libéralisme du transport aérien, la
privatisation socialement difficile pour le gouvernement à cause des
rumeurs sociaux que provoquerait soit la remise en cause d'un statut
spécialement protecteur en matière d'emploi, soit la contestation
vive de syndicats plus forts dans les compagnies aériennes du Sud par
rapport à d'autres secteurs. A ce sujet, l'entrée en scène
de nouvelles compagnies (non syndiquées) pourrait faire changer les
habitudes prises ou les droits acquis par le personnel au cours des
années passées ; mais est-ce que la taille des marchés de
la plupart des pays du Sud justifie cette entrée ? Ce n'est pas le cas
!
Néanmoins, la concurrence des compagnies
aériennes du Nord amènera les transporteurs des pays du
tiers-monde faire l'effort, combien important, de productivité qui
devient plus que jamais nécessaire. «Cet effort peut ne pas
déboucher sur des réductions d'emploi si, on a des ambitions en
matière de croissance et si on traite le problème de `emploi
comme une priorité en faisant preuve d'imagination et d'innovation dans
ce domaine72.
2.1.3. Les enjeux commerciaux:
Les enjeux commerciaux découlent d'une part de la
transition du secteur vers une phase de maturité, d'autre part, de
l'arsenal des pratiques commerciales qui permettent aux plus grands
transporteurs aériens de renforcer la position commerciale dominante que
leur confère déjà leurs réseaux bien
organisés, assurant directement ou par des accords ad hoc une couverture
nationale, régionale et mondiale exhaustive. De ce fait, il pourrait
résulter une concurrence entre des groupes de compagnies mois nombreux,
mais plus importants, sur des marchés internationaux matures Ou en
phases différentes de croissance grâce à leurs
réseaux de plus en plus vastes.
Dans ce contexte comment les compagnies aériennes
(grandes, petites et moyennes) arriventelles à concilier les luttes
concurrentielles en se différenciant à tout prix, par des
politiques d'alliance et de coopération, sachant que les unes et les
autres prennent des formes nouvelles avec des enjeux différents ? C'est
ce qui sera analysé dans cette section, en examinant les enjeux de la
forme nouvelle de la concurrence et ceux des politiques d'alliance et de
72 D'après Jacques Friedman, article « La
privatisation est un moyen d'assurer la croissance et d'accroitre
l'emploi», in Journal « Le Monde » du 18 février 1994, p.
15.
coopération.
2.1.3.1. Les enjeux d'une nouvelle forme de
concurrence :
La lutte concurrentielle qui découle de
l'évolution technologique et réglementaire du transport
aérien se caractérise par son champ d'application et sa
nature.
2.1.3.1.1. Le champ d'appellation de la concurrence
:
Si le transport aérien connait actuellement deux
vitesses, celle des compagnies aériennes nationales
protégées par des accords bilatéraux traditionnels, et
celle des compagnies aériennes des pays libéraux, ceci n'a pas
empêché une lutte concurrentielle globale ; touche à la
fois les services réguliers et non réguliers sur les parcours
internationaux en général et sur les trois principaux pôles
de demande (Amérique du Nord, Europe et Asie) en particulier.
Aussi, la montée des compagnies aériennes
asiatiques et la croissance du trafic aérien touristique vers l'Asie de
l'Est et le Pacifique d'une part et, la saturation de marchés
intérieurs américains et européens d'autre part font que
les liaisons aériennes du Transpacifique Nord et Centre et de
l'Atlantique Nord ainsi que celles entre l'Europe et l'Asie, constituent
l'enjeu fondamental des marchés de transport aérien
international.
En effet, on sait que les liaisons régulières
entre l'Amérique du Nord et l'Asie représenteront 21,6 % du
trafic régulier international à la fin du siècle alors que
l'Atlantique Nord ne représentera que 16,8 %.
En général, la lutte concurrentielle
amènera une concentration des services aériens sur toutes les
lignes à fort trafic au détriment de la desserte des petites
localités. Cette concentration sera l'uvre de «
mégacompagnies» aériennes dont chacune disposera d'un vaste
réseau de lignes internationales qui, après un processus
d'intégration et donc une compression des coûts, sera
d'après Richard de Neufville73, à la fois efficace et
maître dans l'art d'occuper tous les créneaux commerciaux, cette
évolution va présenter un risque réel pour les compagnies
aériennes des pays en voie de développement. Jamais auparavant
elles n'auront eu à affronter des adversaires aussi puissants dont la
concurrence change de nature.
2.1.3.1.2. La nature de la concurrence :
Il s'agit, rappelons-le, d'un nouvel oligopole plus efficace que
l'ancien où les blocs opèrent
73 Article : les leçons de l'expérience
américaine. In Revue ITA Magazine, n°44, janvier 1987, p. 7.
face à face et où la loi du plus fort l'emporte.
La concurrence y est rendue presque impraticable tant par ses conditions que
par les moyens mis en place.
2.1.3.1.2.1. Les conditions de la concurrence :
Les conditions ne sont ni équilibrées ni loyales.
- Elles ne sont pas
équilibrées parce que les compagnies aériennes
opèrent avec des forces et dans des conditions de droit de trafic
inégales.
* Pour les forces, on sait que le mouvement de privatisation
et de participations étrangères renforce cette situation de
concurrence entre les compagnies aériennes constituées de plus en
plus de groupes forts.
* En ce qui concerne l'exploitation des droits de cabotage et de
5ème liberté on peut citer les relations entre les USA
et l'Europe74.
En matière de droits nus (c'est-à-dire les
droits.de desservir par un même vol
plusieurs points de différents territoires, sans droits commerciaux
entre eux), les Etats-Unis disposent pratiquement partout de toutes les
possibilités, auxquelles s'ajoutent les flexibilités
d'itinéraire (inversion des points sur les routes agréées,
omission de points, etc.).
Ce type d'avantages assure le remplissage maximum des avions
; les droits nus sont souvent supérieurs aux 5èmes
libertés puisqu'ils permettent d'exploiter plusieurs marchés sur
un même vol. Cette facilité ajoutée aux droits de trafic
intra-européen, constitue un remarquable avantage donné aux
compagnies américaines sur le marché européen et leur
permet la création de << hubs>> (sauf si des restrictions
sont décidées, à titre de réciprocité une
fois la libéralisation du transport aérien devenue totale en
Europe dès 1997).
- D'autre part, les conditions ne
sont pas loyales à cause de certaines pratiques commerciales des
compagnies aériennes les plus fortes. Parmi ces pratiques, on peut citer
à titre d'exemples :
74 En effet, les compagnies américaines ont
pratiquement tous les droits de 500 liberté à l'intérieur
de l'Europe les opportunités comparables pour les Européens soit
n'existent pas (droits de cabotage refusés par les Etats-Unis), soit
apparaissent très !imités. A titre d'exemple, la totalité
des 5ème libertés intra-européennes ont
été accordées par la Belgique, la Finlande, l'Allemagne,
l'Islande, les Pays-Bas, les pays Scandinaves, la Turquie, la Suisse, la
Yougoslavie sur leurs principaux << gateways >> (c-à-d
aéroports d'entrées pour les autres pays d'Europe), ce sont les
5èmes libertés intra-européennes les plus
importantes pour les compagnies américaines.
* Les conditions de concurrence sur l'Atlantique Nord
où 70 %75 du trafic en passagers est à l'avantage des
compagnies aériennes américaines (cas des lignes desservant la
France et l'Allemagne). <<Pour les compagnies européennes, elles
réalisent 30 % de leur activité sur leurs lignes transatlantiques
contre à peine 11 %76 pour les compagnies américaines
>>77.
* Un autre exemple de cette concurrence non loyale est
donné par les contraintes d'octroi de slots (horaires) pour le <<
handling>> des vols des compagnies concurrentes tel que demandé
par ces dernières ; et ce dans le but de faire perdre les
correspondances à leurs clients.
* Il en est de même pour le refus des droits de desservir
un aéroport au lieu d'un autre dans une même ville. Cette
discrimination est souvent en rapport avec l'accès au
marché78.
Cette nouvelle forme de concurrence essentiellement par les
tarifs ou par les <<slots>> n'est pas juste ; elle se
généralise d'ailleurs dans les autres régions du monde,
accompagnée d'autres moyens concurrentiels mis en place par les grands
ensembles de compagnies aériennes.
2.1.3.1.2.2. Les moyens concurrentiels mis en place
:
Outre la gamme des tarifs réduits, gérée
par des systèmes informatiques dans un souci d'optimisation des revenus
(Yield management), la dynamisation de réseaux principaux et
régionaux (de lignes) en étoiles (hubs and spokes), ainsi que la
création de systèmes informatisés de réservation et
des programmes promotionnels de fidélisation des passagers (FFP)
constituent des armes concurrentielles que les grandes compagnies
aériennes internationales du Nord utilisent à leur avantage. Dans
cette utilisation les grandes compagnies arrivent à fausser le jeu de la
concurrence dans une perspective beaucoup plus globale, et ce en manipulant,
tant que possible les moyens précités.
2.1.3.1.2.2.1. La gestion des revenus (le yield
management) :
Un bonne gestion des revenus découle d'une bonne
manipulation des tarifs de haute
75Bernard Attali, ex-PDG d'Air France, in
<<Vers des ciels ouverts>>, communication faite lors du
7ème symposium IATA au Caire, 1993, sur le Thème : A
New World Order for Aviation-Breaking New Frontiers.
76 Le Figaro du 05 octobre 1992, p.12 : La bataille
de l'Atlantique Nord. c'est-à-dire que les 70 % du trafic
réalisé sur l'Atlantique Nord par les Américains ne
représentent que 11 % de leur activité.
77 Le prix du billet étant l'arme
essentielle de la concurrence, les compagnies américaines ont
été les premières à casser les prix lorsque
American Airlines a réduit ses tarifs de près de 40 %, suivie par
deux autres compagnies aériennes américaines ; leurs concurrents
européens contraints et forcés, ont dû agir de même,
mais l'enjeu est considérable pour ces derniers étant
donné le poids du trafic réalise par chaque bloc des deux
côtés de l'Atlantique sur cette liaison.
78 Exemple : Paris-Orly demeure une grande plaque
tournante du trafic intérieur français contre Paris-Charles de
Gaulle qui relie généralement les liaisons internationales et
exceptionnellement celles-ci avec les liaisons domestiques, pour quelques
compagnies aériennes françaises.
contribution (HC) et de basse contribution (BC) en fonction
de leur demande sur chaque classe par ligne, par saison et par jour et heure
d'opération ; cette gestion quotidienne est l'uvre des salles de
marché créées généralement par les grandes
compagnies aériennes elle permet par expérience de
contrôler à la vente les derniers sièges disponibles dans
chaque classe sur une ligne jusqu'à un certain délai avant le
départ du vol.
· La manipulation tarifaire :
La nouvelle forme de concurrence, par les tarifs bas, trouve
son explication dans l'évolution même du secteur de transport
aérien en phase de transition. Dans cette phase, d'après Michael
E. Porter79, le ralentissement de la croissance signifie que la
lutte pour une part de marché s'intensifie ; les transporteurs
aériens vendent de plus en plus à des clients qui renouvellent
leurs achats et sont expérimentés ; la lutte tend souvent
à mettre plus l'accent sur les coûts, donc sur les tarifs et les
services ; les méthodes de production, de distribution et de vente
subissent souvent des transformations ; le pouvoir de négociation des
clients augmente et les profits pendant cette phase de transition diminuent,
parfois de façon temporaire, parfois de façon permanente.
En effet, les compagnies aériennes se focalisent
actuellement davantages sur le trafic pour améliorer les parts de
marchés et le coefficient de remplissage.
Cette focalisation sur le trafic est liée aux
perspectives quantitatives de développement du transport aérien
qui sont actuellement beaucoup plus prudentes que ce qu'elles étaient
jusqu'aux années 1980 ; elle est liée également au
problème des surcapacités offertes ; ces surcapacités
n'étant pas d'ailleurs stockables, incitent à la tarification
marginale qui habitue les clients à plus négocier avec les
compagnies aériennes80, cette tarification (marginale) nuit
cependant aux autres compagnies aériennes dont les coûts sont
moins avantageux et dont le gestion des revenus n'est pas assurée par
ligne.
Aussi, étant donné que les coûts
marginaux sont très bas dans le transport aérien, et la recette
marginale presque identique81 au profit marginal, des guerres
tarifaires ruineuses en résultent ; dans ce cas seules les compagnies
aériennes les plus résistantes financièrement et sachant
manipuler les tarifs, peuvent gagner à la longue.
79 T. Loilier et A. Tellier (eds.), « Les
grands auteurs en stratégie », EMS, 2007.
80 Le pouvoir d'achat est ainsi
transféré aux consommateurs.
81 René Lapaurre ex : PDG d'UTA, Article :
« les limites de l'économie concurrentielle dans les transports. In
Revue ITA magazine n° 46, novembre 1987, p. 6.
En général, la manipulation tarifaire est
à l'avantage des grandes compagnies aériennes, notamment sur les
lignes aériennes entre pays riches où les coûts et les
tarifs sont les plus bas à l'inverse des relations entre pays pauvres
où les tarifs sont plus élevés (à cause des faibles
coefficients de remplissage).
· La création des salles de marchés :
Les salles de marchés, écrit F.
Vellas82 sont devenues à partir de l'expérience des
grandes compagnies américaines, une des bases essentielles du
fonctionnement actuel du marché du transport aérien. En
apparence, les salles de marchés peuvent être semblables à
un service de réservation ; mais en réalité leur but est
différent ; elles sont chargées de définir et de
contrôler leur «Yield», c'est-à-dire, rappelons-le,
d'optimiser leurs recettes par vol tout en surveillant leurs grands courants de
trafic.
La progression des taux de remplissage effectifs des vols
devient cependant: le but principal tout en optimisant les recettes. Cette
optimisation se fait par l'orientation de chaque client vers les tarifs les
plus élevés possibles en fonction de ses contraintes. Les grandes
compagnies aériennes ont ainsi réussi à reconstituer
après plusieurs années un système de
ségrégation tarifaire « en temps réels »
relativement impénétrable par les concurrents.
Par ailleurs, les compagnies aériennes se heurtent au
problème des réservations multiples (sur plusieurs vols pour un
même passager) et des réservations annulées par les agences
de voyages après défection du passager. Ceci a des
répercussions sur la gestion des lignes.
Les salles de marchés limitent cependant les
réservations inutiles en rendant le marché plus transparent pour
améliorer la commercialisation réelle des vols. A ce titre, un
vol doit se vendre à la réservation plus d'une fois pour obtenir
un coefficient de remplissage satisfaisant. Il s'agit alors de faire
régulièrement avant la date du vol des points rigoureux des
réservations passées, pour les clients individuels aussi bien que
pour les allotements83.
Ce nouvel outil de contrôle du marché doit
permettre de renforcer le fonctionnement de ce dernier par une meilleure
information des compagnies aériennes. Il conduit cependant à
renforcer également les inégalités entre les grandes
compagnies aériennes (qui peuvent créer des salles des
marchés) et les petites et moyennes compagnies qui n'y ont pas
accès faute de
82 « Le Transport Aérien », p.86, ibid.
83 Il s'agit d'un ensemble de places
attribuées à l'avance à une agence de voyage ou à
un Tour Opérateur (T .0) sur un vol déterminé pour
développer sa clientèle.
moyens ; ce qui pourrait être le cas aussi avec les
systèmes informatisés de réservation (SIR).
2.1.3.1.2.2.2. La place des systèmes
informatisés de réservation (SIR) dans le marketing :
On sait que les SIR et particulièrement les GDS
(Global distribution System) permettent, à un agent de voyage ou un
bureau de vente directe de la compagnie aérienne, de disposer, à
partir d'un seul terminal de l'accès en temps réel à
toutes les compagnies aériennes et à toutes les
sociétés de services qui ont choisi de vendre leurs services par
l'intermédiaire de ces réseaux. Faisant appel aux systèmes
propres à chaque compagnie aérienne, ces réseaux sont
devenus des outils de distribution essentiels pour le marché du
transport aérien dans lequel les modifications d'horaires et de tarifs
sont fréquentes.
On sait également que les compagnies aériennes,
notamment nord-américaines et européennes qui contrôlent
les grands systèmes, peuvent être tentées de
présenter en priorité les informations qui avantagent leurs
propres réseaux84. Il en résulte une concurrence
très vive à ce niveau et des coûts exorbitants
d'exploitation85.
Au-delà des problèmes de coûts
d'exploitation et de biaisage des affichages, l'accès à des
éléments détaillés de réservation,
associé à l'utilisation de techniques modernes de gestion de la
recette unitaire, a joué un rôle important sinon essentiel dans la
résistance des grandes compagnies aériennes notamment
américaines, à la concurrence de nouvelles compagnies aux prix de
revient inférieurs.
- La dynamisation des « hubs » :
L'enjeu de la dynamisation des hubs est évident. En
s'assurant le contrôle plus ou moins absolu de certains « hubs
», grâce à une part prédominante de trafic et
notamment par la disposition de créneaux d'atterrissage (slots) aux
heures de pointe les plus convoitées, d'aérogares privatives, de
hangars, de banques d'enregistrement et de services divers, les
84 C'est à ce titre que le transporteur
propriétaire du GDS peut tirer avantage en favorisant ses ventes en
jouant notamment sur l'ordre d'apparition de ses vols à l'écran.
On estime a 90 % des ventes, celles des agences de voyage sur vols
affichés tes premiers sur les écrans.
85 Compte tenu des coûts d'exploitation
extrêmement chers, seules les compagnies les plus importantes peuvent
faire face au montant de l'investissement nécessaire qui se chiffre
à des centaines de millions de dollars. En fait, les mégas
transporteurs eux-mêmes trouvent trop élevées les sommes
impliquées et sous amenés à former des groupements non
concurrents de compagnies aériennes (ayant les mêmes
problèmes) pour lancer de nouveaux systèmes. Il semble qu'il n'y
ait que peu de place pour les petits transporteurs à l'intérieur
de ces groupements. Ainsi Amadéus, Worldspan et Abacus par exemple sont
convenus de s'interconnecter en 1993 pour développer une position de
force sur le marché mondial de distribution et y commander
l'accès direct au maximum de clientèle. (Cf. étude 1ATA,
volume 17 novembre / 2005, p. 1501.
grandes compagnies aériennes poursuivent l'objectif de
conforter leur autoprotection86.
Bien entendu, ces compagnies ne peuvent s'en réjouir
qu'en possédant un puissant marché national ; c'est le cas aux
Etats-Unis par exemple. Les compagnies aériennes autres que les
américaines et celles de l'Union Européenne doivent souffrir de
la faiblesse de leur marché domestique ; par contre, le marché
domestique américain de transport aérien permet désormais
aux méga-transporteurs des Etats Unis de se lancer à l'assaut du
marché international ; ce dernier, qui était de l'ordre de 20
%87 du marché total des compagnies américaines en 1987
constitue un trafic d'apport particulièrement convoité. C'est
à ce titre que le phénomène du «hubbing» modifie
fondamentalement l'avenir des aéroports régionaux choisis pour
devenir de nouvelles plaques tournantes dont l'essor extraordinaire s'est
produit aux dépens de certaines plates-formes traditionnelles. La raison
en est que les hubs (potentiels) sont au centre de leur marché, et
peuvent faire face à une expansion considérable pour que les
correspondances soient assurées avec efficacité en synchronisant
les arrivées et les départs des vols ; comme le
«hubbing» augmente considérablement le trafic, en drainant des
courants (de trafic) non naturels, il s'en suit que le «hub»
potentiel doit être sous-utilisé par rapport à sa
capacité, Dans l'ensemble, les compagnies aériennes utilisent les
«hubs» comme points de correspondance plutôt que comme points
de destination. A ce titre, plus de 50 % du trafic enregistré sur les
plaques tournantes des Etats-Unis est un trafic de transit ; ce taux approche
75 % pour certains aéroports américains.
Etant donné que le marché américain
approche le stade de maturité88, il est vital pour les
mégacompagnies constituées aux Etats-Unis de se tourner vers les
grands marchés internationaux et en particulier vers l'Europe et l'Asie
; leurs énormes ressources financières, leurs réseaux
continentaux de lignes d'apport et leurs coûts réduits leur
assurent des avantages décisifs par rapport à leurs concurrents.
Aussi, pendant que les Etats-Unis demandèrent l'ouverture des
marchés internationaux, leur politique n'inclue pas le marché
domestique américain (comptant pour 40 % de la demande mondiale) ; et de
ce fait les compagnies aériennes étrangères
n'accèdent qu'a une vingtaine de « gateways» américains
pendant que les compagnies aériennes américaines dominent par
leur système de «hub and spoke»; ce dernier
86 On sait qu'en tentant de se bâtir ainsi
les niches écolo-économiques ces compagnies substituent à
l'« interlining» traditionnel (coordonné par l'IATA), un vaste
réseau avec correspondances sans que le passager ait à changer de
compagnie ni à s'occuper de ses bagages.
87 J. Villiers, p. 26, ibid
88 En principe, un marché atteint le stade
re la-maturité dès lors qu'il progresse au même rythme une
le Pin .selon les prévisions aux USA, le trafic intérieur devrait
augmenter de 4,1 à 4,4 % par an d'ici la fin du du siècle alors
que le PIB devrait augmenter de 2,5% (OCDE, « le transport aérien
international, les enjeux de demain », p. 32, op. cit.
relie leurs réseaux internationaux avec leurs
réseaux domestiques et permet d'accéder tous les principaux
gateways (une cinquantaine en Europe par exemple). Pour les contrer, plusieurs
alliances transnationales de compagnies aériennes européennes ont
vu le jour avec des partenaires américains domestiques89.
Aussi, certaines grandes compagnies aériennes d'Europe
et d'Asie, sensibilisées à la concurrence, acceptent les
avantages du «hubbing>>. Celles qui sont parvenues à se
mettre d'accord sur une politique de collaboration et de rationalisation des
coûts et qui ont des tendances libérales et des capacités
aéroportuaires disponibles (cas de KLM à Amsterdam et British
Airways à Londres) sont les candidats les mieux placés pour faire
face au défi américain. Ce dernier devient cependant le
catalyseur d'une évolution similaire dont les enjeux restent
considérables, notamment pour les compagnies aériennes des pays
du tiers-monde. Celles-ci perdraient des parts de marché au fur et
à mesure que la libéralisation du transport aérien est
exportée de fait par les compagnies aériennes du Nord à
tendance libérale.
On pourrait citer à titre d'exemple les compagnies
aériennes Latino-américaines qui ont subi les pertes sur
l'Atlantique Nord. De 1989 à 1991, leur part de marché est
passée de 52 % à 45 %90 ; les raisons se trouvent en partie dans
leur fragmentation et dans la concurrence livrée par des compagnies
aériennes européennes (cas d'Ibéria) et par des compagnies
américaine91.
C'est ainsi, qu'en dehors de toute logique économique
parfois, les compagnies aériennes du Nord transposeront dans les pays
voisins les concepts appliqués chez eux, c'est-à-dire la
recherche d'objectifs de parts de marché pour alimenter92
leur réseau propre à partir d'un ou plusieurs «hubs>>.
Les mérites relatifs à ces «hubs>> sont à
ajouter à ceux des programmes de fidélisation
décidés selon la taille du réseau dans cette nouvelle
dynamique concurrentielle.
- L'évolution des programmes de
fidélisation des passagers :
Depuis la mise en place d'un outil informatique puissant
facilitant à American Airlines le lancement, la première, d'un
«fréquent flyer system>> (F.F.P) permettant à ses
passagers fidèles de bénéficier d'avantages et de
réductions sur ses propres lignes, les grandes compagnies
aériennes se sont mises à proposer des services analogues. En se
généralisant ainsi, notamment sur les réseaux des grands
transporteurs aériens nord-américains, européens
89 Quelque exemple sur tableau 12 ci-après.
90 Mead Jenning : Winning their Share Back. Revue
Airline Business, p. 29, mars 1993.
91 Ces dernières profitent du trafic de
5ème liberté en opérant dans ce cas sur le
«hub>> de Miami.
92 Dans ce cas le coût de l'acheminement du
passager est plus élevé que la quote-part tarifaire qui en
résulte.
et asiatiques, le «F. F.P» revient à
proposer des réductions systématiques et donc à faire
baisser la recette unitaire. Dans ce domaine, seuls les novateurs, les
premiers, ont bénéficié de l'attrait du
système93.
D'une manière générale, l'adaptation aux
besoins de la clientèle se fait actuellement plus par les prix et les
avantages annexes que par les produits. Les avantages du FFP,
réservés d'abord aux passagers payant le plein tarif, donc de
haute contribution (HC), ont été ensuite offerts aux voyageurs
achetant des billets à tarifs réduits. On peut citer à
titre d'exemple, des clients des Tours Opérateurs français,
achetant un billet Paris-Los Angeles ou San Francisco à moins de 3.000
francs français aller-retour (600 USD) à qui on aurait offert en
plus d'autres avantages.
Pour fidéliser davantage les clients, certaines grandes
compagnies aériennes à réseau complémentaire
offrent conjointement un FFP commun94.
Cette nouvelle arme concurrentielle, ajoutée aux
autres, ainsi que les innovations sur les produits et les moyens promotionnels
à la portée des seules grandes compagnies aériennes en
général, font qu'une grande part des marchés est
captivée sur les vols de ces dernières au détriment des
compagnies aériennes moins novatrices et moins coopérative.
2.1.3.2. Les politiques d'alliance et de
coopération :
Comme on s'en est aperçu avec les
développements antérieurs, l'évolution du transport
aérien en général et de la concurrence entre compagnies
aériennes en particulier, nécessite pour ces dernières
d'une part une taille critique95 pour survivre et couvrir les
marchés, d'autre part une taille optimale96 pour gagner de
l'argent avec une rentabilité meilleure. Ces tailles conditionnent
l'économie des compagnies aériennes.
Au delà de la taille optimale, la croissance de la
capacité de production peut entrainer une baisse de
l'efficacité d'organisation et de gestion des compagnies. En dessous de
cette taille,
93 Dont American Airlines et British Airways qui s'en
sont servis pour réaliser les performances de trafic que l'on
connait.
94 C'est le cas par exemple de British Airways qui
a rejoint en 1933 le FFP mis en place par Singapor Airlines, Malaysia Airlines,
et Cathay Pacific. A ce titre, les clients British Airways pourront accroitre
leur bonus gràe aux nombres de « miles » parcourus sur l'une
de ces trois compagnies asiatiques er vice versa...Cf. quotidien du tourisme
Juillet 1993 p. 5. Article : (B.A. la compagnie rejoint, « passages =
Frequent Flyer Programme »).
95 Ou masse critique : c'est à dire le minimum
d'investissement indispensable pour faire face à la concurrence.
96 C'est la taille à laquelle la courbe en U
de coût moyen (à long terme) passe par un minimum pour un certain
niveau de production considéré.
«les rigidités d'organisation et les frais fixes
entraînent des pertes de production »97 ; c'est
probablement ce qu'avaient expérimenté à leurs
dépens les géants américains confrontés, dans le
cadre de la dérégulation, à la concurrence des compagnies
plus petites, plus jeunes et plus dynamiques».
Aussi en dessous de la taille critique, le poids financier
est insuffisant, les risques techniques (panne d'appareils,...) sont
inégalement répartis ; et tant que la masse critique n'est pas
atteinte le savoir-faire technique ne se développe et se diffuse pas
suffisamment.
Pour ces raisons, les compagnies cherchent les
économies d'échelle externes correspondant à une baisse du
coût moyen ; et la course vers ces tailles passe par la
coopération intercompagnies sous deux formes principales
* Une coopération par alliance offensive, celles des
compagnies géantes et créatives du Nord, * et une
coopération par alliance défensive celle des compagnies
régionales, régulières ou non régulières,
complémentaires des compagnies internationales.
L'une ou l'autre comporte ses propres enjeux. 2.1.3.2.1.
Les enjeux des alliances offensives :
Pour définir la finalité d'une alliance en
général T. Kihlsdet et M. Harrington98 la
présentent comme un outil stratégique pour accomplir un objectif
; elle n'est donc pas en elle-même un objectif.
Comme l'objectif principal des grandes compagnies
aériennes du Nord, notamment les américaines, est à la
fois la domination par une couverture en réseau mondial
intégré et la concurrence par les fréquences et les prix,
elles sont donc amenées à choisir les alliés
complémentaires dans le cadre de stratégies horizontale et
verticale.
2.1.3.2.1.1. l'intégration horizontale par
alliance :
Il s'agit généralement d'alliances
intercontinentales et transnationales de nature commerciale et/ou offensive.
- Les alliances intercontinentales : Sont
généralement de nature commerciale :
97 Emile Quinet, Article : les bouleversements
actuels dans le secteur des transports aériens. Revue Problèmes
économiques, n° 1912 du 20 fév. 1985 p. 19
98 Torbjorn Kihlsdet et Michel Harrigton in «
La trouille des alliances», Airline Business, index janvier 1991
p.17.
La recherche d'alliances entre grandes compagnies
aériennes des trois continents américain, européen et
asiatique a pour objectifs de permettre à ces compagnies de
développer les avantages concurrentiels résultant de la
complémentarité et / ou de la synergie et de réaliser une
rentabilité optimale notamment par les coûts et la
commercialisation, tout en conservant leur indépendance99.
Aussi, pour consolider leurs réseaux, ces compagnies
participent à des accords commerciaux pouvant porter sur les domaines
suivants :
*Regroupement des activités commerciales, notamment
celles des ventes, et de services aux passagers,
*Organisation de <<hub>> par rapport aux
<<feeders>> (compagnies aériennes d'apport). *Gestion
conjointe d'installations aéroportuaires et des services d'escales.
*Accords de représentation commerciale visant à
développer les parts de marché,
*Regroupement des investissements et des dépenses
d'exploitation (achats d'avions en groupe, ateliers de maintenance, contrats
d'assurance ou de fourniture de carburant négociés en
commun...)
*Exploitation de lignes aériennes en code partagé
(code sharing).
Le tableau 4 ci-dessous donne quelques exemples des alliances
effectives entre des compagnies aériennes d'Amérique du Nord,
d'Europe et d'Asie - Pacifique100.
Outre ces alliances intercontinentales de nature commerciale,
des alliances transnationales sont de plus en plus conclues entre compagnies
aériennes dans un cadre purement offensif.
- Les alliances transnationales offensives :
Ce point a été suffisamment
développé ci-dessus dans le cadre des privatisations, des
participations étrangères (simples ou croisées) au capital
social, et des concentrations du secteur de transport aérien. Il s'agit,
on le sait, d'alliances rentrant dans un cadre aéropolitique
99 Nous reviendrons en détails sur cet
aspect de la synergie ; toutefois, il est à préciser que ces
accords de partenariat se sont développés sous des formes
diverses y compris par des prises de participation dans le capital des
compagnies partenaires.
100 On y constate, par exemple, que certaines grandes
compagnies aériennes américaines sont à la traine de
plusieurs de leurs rivales dans les dessertes dynamiques
d'Extrême-Orient. C'est le cas de la première compagnie
américaine en terme de trafic, American Airlines, qui est a la
traîne de Northwest et de Delta Airlines. Il en est de même pour
les compagnies aériennes européennes et asiatiques des deux
côtés de leurs continents. British Airways est à la
traîne de KLM, de Lufthansa et d'Alitalia dans les dessertes
<<atlantique nord>> et asiatiques. En Asie, Singapor Airlines est,
quant à elle, à la traine de Japan Airlines et Quantas dans les
dessertes européennes et nord-américaines.
Tableau 4 I 54 XHlTXH1iHxH' SlHs 0'DOIDQFHs
THIIHcINvHA THQAH ER' SDTQiHs EprIHQQH4 40'A' pUTXH 0X NRU0,D0'EXERSH
Ht10'AsiH.
COMPAGNIES A. AMERICAINES
|
COMPAGNIES A. EUROPEENNES
|
COMPAGNIES A. ASIATIQUES
|
TYPE D'ALLIANCES EFFECTIVES
|
Américain Airlines
|
- - KLM
|
-- Singapor Airlines
-- Air New Zeland - Japan Airlines
- - Quantas
|
- accord sur les marchés
- accord dur les routes aériennes
- projet d'accord sur les lignes sous des codes
partagés, coordination des horaires des vols, et FFP
harmonisé.
-- réservation de capacités
de/vers New York, Los Angeles et San Francisco
|
Canadian Airlines
|
- Aéroflot
- Air France -
- Alitalia
- Lufthansa
- - SAS
- British Airways
|
- Japan Airlines
|
-- marketing complet
-- accord spécifique au réseau ou
au marché
- idem -- idem - idem --
idem (commercial)
|
Continental
|
-- SAS
|
-- Thai Airways Internat.
|
- alliance commerciale et partage d'indicatif
|
Delta Airlines
|
-- Suissair
- - British Airways
|
-- Singapor Airlines -- All Nippon A.
|
-- alliance globale (tarifs internationaux,
programmes vols, achats, personnel...)
- accord d'harmonisation FFP
|
Northwest Airlines
|
- KLM
|
- Asiana Airlines
|
- accord général de commercialisation couvrant les
routes transatlantiques
|
TWA
|
Malev
|
- Air India
-
- All Nippon A.
|
-- accord spécifique au réseau ou
au marché
- idem -- idem
|
United Airline
|
-- Alitalia
- British Airways - Lufthansa
|
-- Australian
- Thai A. international
|
-- accord de marketing et partage d'indicatif
sur certaines liaisons et des services aux aérogares
- idem
- marketing complet (programme et partage d'indicatif des
vols)
- l'accord comprend la mise en commun des FFP, des
programmes, des comptoirs de réservation et des salons d'embarquement
des deux compagnies dans les aéroports ainsi que l'indicatif des
vols101.
|
U.S. Air
|
-- British Airways - Alitalia
|
-- Quantas
|
- accord financier102 -- accord
commercial
|
|
Source : Az.Eddine KABBAJ, Le transport
aérien, tendances, enjeux et stratégies, 1996
101 Le monde du 12/10/1994
102 Quotidien du Tourisme. Paris. 12 oct. 1994
pour créer des pôles d'exploitation de
compétitivité103 avec la taille optimale et la masse
critique nécessaire à cet effet. A ces alliances qui
dépassent le simple cadre commercial s'ajoutent d'autres alliances pour
une intégration verticale.
2.1.3.2.1.2. L'intégration verticale par
alliances
Afin de rendre la fonction de transporteur aérien
moins vulnérable, les grandes compagnies aériennes mènent
également des actions dans le domaine du tourisme ou du commerce
international. C'est ainsi que des alliances avec des tiers en amont et/ou en
aval du transport aérien, les conduisent à être
présentes sur toute la chaîne de production et de
commercialisation.
- L'intégration verticale dans le secteur
touristique :
Elle se fait par alliance à la fois avec des agences
de voyage et des tours opérateurs en amont et avec des chaînes
hôtelières en aval. De plus, on assiste à des alliances
entre des chaînes hôtelières104 pour une
meilleure synergie.
Ces alliances conduisent également les petites et
moyennes compagnies à des tentatives d'intégration du transport
aérien dans la chaîne des produits touristiques.
- L'intégration verticale dans les secteurs du
transport terrestre et du commerce :
En dehors du secteur touristique, les grandes compagnies
aériennes se lient par des accords de partenariat également avec
des entreprises de transport terrestre de marchandises et de passagers, ainsi
qu'avec des entreprises de services et des grands magasins ; los alliances avec
ces derniers permettent aux passagers d'affaires adhérant dans les
programmes FFP d'échanger leurs bonus en points acquis contre des achats
d'articles de leur choix au lieu des billets (gratuits) d'avion ; les grands
magasins peuvent échanger à leur tour les encaisses en bonus FFP
contre105 des billets de voyage aérien à des
conditions tarifaires et de validité convenues par accord
préalable avec la (ou les) compagnie(s) aérienne(s)
concernée(s) par le FFP. C'est ainsi que la boucle est bouclée et
les grands groupes (ou conglomérats) constitués par alliances de
ce genre arrivent à exclure les autres compagnies aériennes dont
il ne reste plus que la défensive.
103 II s'agit ici d'ensemble de compagnies aériennes
complémentaires liées par alliance pour s'intégrer et
obtenir un avantage compétitif. On peut citer encore une fois à
ce sujet la compagnie Air France qui, outre son acquisition d'une participation
minoritaire CSA (et à Sabéna), a conclu des alliances avec Air
Canada et Aéromexico et signé un accord de partenariat avec
Royal Air Maroc et un accord d'étroite
coopération et d'assistance avec Vietnam Airlines, comportant une option
de participation à cette dernière en échange de formation
de personnel et de technologie.
104 Cas des chaînes de Scandinavian Air System (SAS) et de
Swissair pour avoir des bureaux communs de réservation de leurs
hôtels.
105 C'est un cas entre autres.
2.1.3.2.2. Les enjeux des alliances défensives
:
En fait, il s'agit des enjeux de la coopération entre
les compagnies aériennes internationales et les compagnies
régionales (ou entre petites compagnies) ; en d'autres termes, ce sont
généralement des alliances entre les pôles d'exploitation
de compétitivité et leur périphérie.
A la différence des alliances offensives à
caractère global, les alliances défensives concernent des
destinations (ou marchés) limitées à une région
donnée, et/ou à des créneaux précis sans viser la
domination.
Il y a ainsi deux types d'alliances défensives : celles
des petites compagnies régulières «les commuters et
feeders» et celles des compagnies «charters»106.
2.1.3.2.2.1. Le cas des « Commuters Carriers
>> et des « Feeders >> régionaux :
- Les « Commuters Carriers >> :
Ils constituent aux Etats-Unis une nouvelle vague de
transporteurs aériens in dépendants dont les clients sont ceux
des vols internationaux des grandes compagnies aériennes auxquelles ils
offrent des vols de connexions de et vers destinations intérieurs
multiples107.
Le principe de ces « Commuters » consiste à
signer un accord avec une grande compagnie »Majeure » en volant sous
le logo de cette dernière108.
Ils se chargent par ailleurs de tester les nouvelles lignes
aériennes dont le trafic n'est pas important et ce, avec moins de
risques que pour les grandes compagnies, car ils sont beaucoup plus flexibles
par la taille de leurs avions ne dépassent pas 50 places.
- Les feeders :
Comme les « Commuters » aux Etats Unis, ils jouent
également le rôle de compagnies régionales d'apport au
réseau « long courrier » d'une grande compagnie
européenne au départ ou à destination de son « hub
» principal.
C'est le cas des compagnies régionales basées
à la périphérie de l'Union Européenne qui
pourraient se renforcer en augmentant leur part du trafic international (de
6ème liberté via l'Europe) ou bien qui pourront avoir
accès au marché intérieur de l'U.E. à travers une
alliance avec un transporteur basé dans l'Union Européenne (U.E).
C'est ainsi que dans l'environnement mondial qui les assaille, les compagnies
aériennes de l'U.E. ou de sa
106 Compagnies non régulières c'est-à-dire
à la demande.
107 A partir des aéroports de New-York.
108 A titre d'exemple, on peut citer : Transwold Express,
rachetée par TWA, pour s'occuper initialement de ses voyageurs entre
New-York (J.F.Kennedy) et 21 autres aéroports dans le pays.
périphérie, et surtout les petites, s'allient
à d'autres pour atteindre la taille nécessaire. « Si les
transporteurs qui n'appartiennent pas à l'U.E, cherchent à
accroitre leur emprise sur le marché. Cette double approche,
d'après Louis Gialloreto109 « sera commune à la
fois aux transporteurs « U.E » et « non U.E » en
quête de croissance et apportera des avantages réciproques
à chacun, tout en préservent leur autonomie » ; c'est aussi
le cas des compagnies Charters.
2.1.3.2.2.2. Le cas des compagnies « Charters
» :
Ces compagnies évoluent actuellement sous deux formes
d'alliances défensives : - L'alliance avec des compagnies
aériennes régulières internationales :
Les compagnies Charters, notamment en Europe, jouent dans ce
cas à peu près le même rôle que les « Commuters
Carriers » au Etats-Unis. En jouant la carte du partenariat actif, elles
assurent aux grandes compagnies aériennes européennes des
services complémentaires (d'apport entre autres), notamment pour le
trafic touristique sur vols longs courriers110.
Avec ce type d'alliance, elles peuvent asseoir un
«hub» long courrier et profiter de « l'interline » avec
conversion de quelques lignes « charters » en lignes
régulières111 ; cette conversion des lignes «
charters » devient une tendance qui doit continuer pour la survie de ces
compagnies avec des services aériens points à point. Cependant,
l'avantage du coût (30% moins élevé chez les compagnies
charters que celui des compagnies majeurs régulières) est
considérablement réduit par le coût d'infrastructure et de
marketing des lignes converties en régulières.
- Les fusions entre compagnies « charters » :
C'est une autre forme d'alliance défensive qui vise
à atteindre la masse critique112.
Ces fusions conduisent parfois à des tentatives
d'intégration du transport aérien dans la chaine des produits
touristiques. Dans ce cas, le produit de la fusion ne devient qu'un des
maillons de la chaine113
109 International strategy manager, Air Canada in «
Vivre à la périphérie » ; communication faite lors du
colloque ITA à Marrakech en 1988 sous le thème : la
libéralisation du transport aérien dan la CEE : point de vue des
pays voisins, op. cit.
110 Cas Balair avec Swissair et Maritianir avec KLM.
111 Cas de TEA en Belgique et LTU en Allemagne pour leurs vols
longs courriers.
112 C'est le cas en France avec le tour opérateur
« Nouvelles Frontières » qui a intégré la
compagnie Corsair dans ses activités de tour opérateur ; il en
est de même pour le « Club Méditerranée » par
rapport à Minerve et Air Liberté.
2.2. Quelles options stratégiques pour les
compagnies aériennes nationales du sud?
S'agissant de compagnies aériennes nationales, les
options stratégiques nécessaires doivent résulter d'une
part de leur vision du futur en rapport avec leurs missions de service public,
leurs besoins propres et leur environnement notamment socio-économique,
et d'autre part des profondes mutations qu'a connues la perception de la
compétitivité et de ses déterminants en particulier, tant
au niveau macro et micro-économique, qu'au niveau
méso-économique.
On sait que les avantages concurrentiels deviennent de plus
en plus rarement une donnée naturelle ; désormais, ils doivent
être construits et reconstruits sans cesse au prix d'investissements
massifs aussi bien au niveau des réseaux de lignes aériennes et
des fréquences qu'au niveau de la commercialisation et de la
distribution (informatisée).
Compte tenu de cela nous sommes conduit à
synthétiser dans une première sous-section la nouvelle
démarche compétitive en général et dans le secteur
du transport aérien international en particulier pour dégager,
dans une deuxième sous-section, les options stratégiques
nécessaires pour un développement futur des compagnies
aériennes nationales de la région «Sud» ; et ce,
à la lumière des évolutions en cours et de la situation
des marchés de ces compagnies.
2.2.1. La nouvelle démarche compétitive
:
En général, toutes les interprétations
et les définitions données au concept de
compétitivité ne rencontrent pas l'unanimité, mais
permettent de rapporter ce concept au marché des produits, à
l'entreprise et aux concurrents : ce qui correspond aux vraies dimensions du
concept que l'on pourrait adapter au transport aérien et comparer
à une course ouverte. A celle-ci participent des entreprises de toutes
tailles avec des handicaps différents et auxquelles on demande de
traverser la ligne d'arrivée dans les conditions imposées par les
plus performantes. Ici, la compétitivité est conçue par
rapport à la performance sur le marché, où les grandes
compagnies aériennes du Nord dans l'ensemble agissent depuis la
déréglementation du transport aérien aux Etats-Unis sur
toutes les variables constituant des atouts qui leur confèrent d'hors et
déjà des avantages compétitifs spécifiques et
inaliénables, faisant la différence avec les autres sur tous les
marchés aériens internationaux qu'elles desservent.
113 Cf à ce sujet Michael Porter, in « l'avantage
concurrentiel (traduit par P. De Lavergne) édit. Economica 1987 p. 13 et
suivant et C. Leclercq et X. Leclercq in Gestion stratégique de la
concurrence en temps de crise. Edit. Maxima Laurent Mesnil 1993 - p. 34 et
suivantes.
En plus de ces avantages leur démarche
compétitive s'est appuyée sur certains principes directeurs et
sur toutes les variables de compétitivité.
Quelles sont alors ces variables (ou facteurs) et ces principes
? 2.2.1.1. Les facteurs de compétitivité :
La perception de la compétitivité et de ses
déterminants a connu une profonde mutation depuis la
déréglementation aux Etats Unis et la libéralisation en
Europe (U.E.) du transport aérien ; aussi la réflexion
114 sur les déterminants de la compétitivité
dans l'industrie en général a connu plusieurs étapes :
- Pendant longtemps le rôle de l'environnement
macro-économique sur la compétitivité a été
perçu comme central et constitue l'un de ses facteurs
déterminants.
- Il en est de même de l'approche sectorielle (ou
méso-économique) et des filières, qui postulait
l'existence d'une structure optimale de l'offre115 que l'Etat
pouvait, le cas échéant contribuer à mettre en place pour
une meilleure compétitivité du secteur.
- Aujourd'hui, la réflexion, plus soucieuse de
découvrir les fondements micro-économiques de la
compétitivité, tente de les identifier dans l'entreprise.
C'est ainsi qu'à l'approche structurelle du secteur
qui postulait l'existence d'une organisation optimale de l'offre du transport
aérien (de/et vers chaque pays) s'est substituée une analyse
reposant sur l'idée que la compétitivité devenait pour
chaque compagnie aérienne une démarche individuelle qu'il
convenait, le cas échéant, de favoriser en améliorant
d'abord l'environnement macro-économique et institutionnel et en
agissant sur les lois sur la concurrence.
Aussi il n'existe pas un modèle d'entreprise
compétitive et le défi de la compétitivité ne se
joue plus dans la recherche des aides et subventions étatiques.
L'affirmation de l'inefficacité de ces aides,
d'après Frédéric Gagey116 fait aujourd'hui
l'objet d'un relatif consensus largement obtenu sous l'impact des études
réalisées par des organismes internationaux117.
114 Article de Fréderic Gagey sur la
compétitivité des entreprises et politiques économiques.
Revue sur l'actualité n° 179 Mars 1992 p. 35.
115 Oü le coût moyen à long terme est au
minimum pendant que le niveau de production est optimal.
116 In Revue sur l'actualité N° 179 p.44 op.cit.
Au niveau du transport aérien international ce
tournant est certes gage d'efficacité ; il conduirait aux recours
à des formes de soutien en accord avec la théorie des
marchés et respecterait la concurrence en minimisant les entraves
à la compétition118.
Dans ce contexte la compétition entre les compagnies
aériennes notamment du Nord trouve ses fondements dans l'optique
«Marketing management» dans son acception moderne, en tenant compte
par ailleurs, des tendances durables de l'évolution du secteur.
Cette optique, orientée vers le client souverain,
«considère que la tâche primordiale de l'entreprise est de
déterminer les besoins et désirs des marchés visés
et de produire les satisfactions désirées de façon
rentable et plus efficace que la concurrence»119.
Cette optique inverse120 la logique de l'optique
«vente» en se focalisant sur les besoins de client (sur un
marché donné) et non le produit ; elle se focalise
également sur la coordination des différentes variables d'action
commerciale (force de vente publicité, opérations
promotionnelles...) et sur l'intégration aux autres services de
l'entreprise, afin de diffuser l'esprit marketing à l'ensemble du
personnel de la base au sommet de la compagnie. Cet effort de marketing interne
a précédé dans les compagnies aériennes
performantes l'effort externe.
Dans cette démarche, les facteurs de
compétitivité internationale des compagnies aériennes sont
liés à la gestion, à la vente, à la production et
aux compétences.
Les facteurs liés à la gestion sont : la
flexibilité, la capacité d'adaptation, la recherche de produits
nouveaux, le choix des créneaux, la diversification, la réduction
des coûts, les études et prévisions.
Les facteurs liés à la vente et les contacts avec
la clientèle sont : la publicité, la promotion, la politique
commerciale, l'image de marque, la qualité perçue et le service
après-vente.
Les facteurs liés à la production sont : la
productivité, la politique d'achat et d'approvisionnement, la
technologie utilisée et la qualité offerte.
117 Exemple de la commission européenne (livre blanc sur
les aides) et l'OCDE (programme de surveillance structurelle) cités par
F. Gagey, P.44 ibid
118 Ceci pourrait être vrai pour les compagnies
aériennes des pays industrialisés ; mais pour les compagnies du
Tiers-Monde, les liens culturels et les relations issues d'une histoire peu
commune, laissent persister des marchés protégés qui,
rappelons-le, voleront peu à peu en éclat sous l'impact d'une
concurrence renouvelée dans son intensité et dans ses formes.
119 Kotler/Dubois : le marketing management, p.18
8ème édit. (en français) / Nouveaux horizons -
1994
120 En prenant comme point de départ le marché
et non le lieu de production. A ce sujet, la révolution Marketing de
British Airways illustre cette démarche grâce aux efforts de Sir
Collin Marshall (son nouveau président) qui la ainsi fait sortir de la
liste des plus mauvaises compagnies aériennes au monde dès
1984.
Quant aux facteurs liés aux compétences, on peut
citer la formation, le savoir-faire, l'animation, l'ambiance, la motivation et
la responsabilisation du personnel.
2.2.1.2. Les principes directeurs :
Par définition121, ces principes
régissent la marche vers les objectifs essentiels et s'appliquent en
permanence au stade de la réflexion et de l'action.
Ils peuvent être inspirés de toute bataille
concurrentielle en général et sont adoptés dans la
compétition actuelle du transport aérien international en
particulier.
«Ces principes, selon Michel Quillaume122, sont :
la globalisation, l'innovation, la coopération et l'anticipation (ou le
management du changement).
- La globalisation :
La compétition passe par la globalisation ; ces termes
sont d'ailleurs devenus, à un certain niveau, presque synonymes. Cela
signifie au maximum une capacité à devenir global et au minimum
la volonté de s'adapter à l'internationalisation rapide des
produits (et services), des marchés et des concurrents.
- L'innovation :
C'est une des clés de la compétitivité et
elle doit porter sur tous les domaines d'activités de la compagnie
aérienne.
- La coopération :
Elle devient une nécessité - voire un
impératif dans le transport aérien - face à la
compétition. Le nombre des compagnies qui peuvent encore jouer seules,
est de plus en plus réduit. Sur quoi, comment, jusqu'où et quand
s'allier, s'associer, céder, acquérir : sont à
présent des préoccupations managériales indissociables de
la gestion des entreprises en général et des compagnies
aériennes en particulier.
- Le management des changements :
L'action compétitive consiste à épouser,
à créer et à manager les changements.
121 Victor Berreta, in politique et stratégie de
l'entreprise p. 39, édit Organisation 1975.
122 In l'entreprise en compétition : les sources de la
compétitivité stratégique, édit. HEC Saint Louis
Quorrum p. 50, 1993
Parce que le mouvement est devenu la règle, la
question qui se pose avant d'agir, est de savoir sur quoi l'on peut agir et
quand, pour réussir mieux, avant, plus vite ou moins cher que les autres
?
Globaliser, innover, coopérer, anticiper les
changements, telles sont les quatre leçons à tirer, les quatre
balises du paysage stratégique, les quatre préalables et
accompagnements à toute démarche compétitive».
A la lumière de ces développements par les
grandes compagnies aériennes des pays industrialisés du Nord,
quelles sont les options stratégiques nécessaires aux jeunes
compagnies aériennes nationales du Sud en général et de la
région123en particulier ?
2.2.2. Les options stratégiques à retenir
pour les compagnies aériennes nationales de la région :
Ces compagnies n'ont pas, dans les conditions actuelles,
d'autres choix que ceux imposés par le marché, leurs missions de
service public, leurs spécificités et leur environnement.
· Pour les choix imposés par le marché,
les tendances sectorielles, environnementales, la pression compétitive
sont très lourdes et ont suffisamment été
développées. La recherche de gains de synergie et de
complémentarité y est fondamentale.
· Quant aux missions assignées par les
autorités de tutelle et les spécificités des compagnies en
question, ont encore plus d'importance dans ce choix, eu égard à
l'imbrication conséquente de ces deux éléments. Comme
l'écrit Claude Postel124, «les jeunes compagnies
aériennes du Tiers Monde, porteuses d'une identité nationale
nouvelle, sont des vecteurs irremplaçables dans l'état actuel des
choses, de certains objectifs de la politique économique et
internationale de leurs pays, et ceci quels que soient le régime
politique et le régime économique dont elles relèvent et
quelles que soient leurs dimensions géographiques et
internationales».
D'autre part, rares sont les compagnies qui ont des
politiques maitrisant un certain nombre de variables d'environnement ; la
plupart sinon la quasi-totalité subissent la pression compétitive
et environnementale.
Une prise de conscience des enjeux qui en résulteraient
existe néanmoins chez un bon nombre d'autorités de tutelle et
de dirigeants de ces compagnies ; mais une mutation doit s'engager au
123 Afrique et Pays Arabes du proche Orient.
124 Ex. Directeur « programme et Développement
à l'IFURTA, 1er juin 1983 à Marseille (op. cit).
sein de celles-ci pour passer de la mission de service public
au cadre normal d'une entreprise dans un milieu concurrentiel; cette mutation a
un prix et constitue une vision stratégique du futur ; c'est à ce
niveau que devraient se situer les débats en cours.
Comment remplir ses principales missions et être
compétitif ?
Pour traiter cette question, il y a lieu d'abord d'analyser
les missions de service public et leurs implications sur la vision du futur
(2.2.2.1) pour étudier ensuite les objectifs et options
stratégiques correspondants (2.2.2.2).
2.2.2.1. Missions de service public et vision
stratégique du futur :
L'analyse des implications des missions de service public permet
de faire ressortir les éléments qui traduisent la vision du futur
des compagnies aériennes nationales.
2.2.2.1.1. Les implications des missions de service
public pour les compagnies aériennes nationales :
- Les missions :
Généralement elles se situent à deux
niveaux : celui de la contribution au développement économique et
social du pays et de son image internationale, et celui du transport de toutes
les catégories de clientèle en passagers et en fret.
- La contribution au développement économique et
social du pays et de son image internationale.
Cette contribution125se concrétise par :
* la production d'une valeur ajoutée non
négligeable,
* l'exportation de services et la génération de
devises étrangères,
* l'emploi d'effectifs importants et donc la contribution
à la lutte contre le chômage, * le désenclavement
régional,
* la promotion de l'image du pays, là où le
réseau des lignes aériennes est étendu; cette promotion
trouve son support tant à bord des vols de la compagnie nationale que
dans ses agences et escales (aéroports desservis) par la qualité
du service et de l'équipement, notamment en flotte, et par le
comportement du personnel.
125 R.A.M (Royal Air Maroc) par exemple est pour le Maroc :
4ème producteur de valeur ajoutée,
3ème exportateur (de service) 4ème
générateur de devises et 4ème employeur en
effectifs (source RAM Déc.93).
- La contribution au transport des passagers et de fret.
Les compagnies aériennes nationales sont à ce
titre généralement un outil de développement :
* des exportations des produits nationaux,
* du tourisme de/et vers les pays générateurs du
Nord principalement et du Sud accessoirement.
Elles doivent également assurer le transport des hommes
d'affaires et des ressortissants nationaux résidant à
l'étranger (travailleurs, étudiants etc...)
- Les implications pour les compagnies aériennes
publiques :
Elles sont de deux ordres : sur le plan des activités et
sur le plan des capacités.
* Les implications sur le plan des activités
:
La compagnie nationale doit être multipolaire et à
ce titre elle est amenée à lutter contre ses rivales par
l'intermédiaire de ses unités affiliées dans les domaines
suivants :
· le transport proprement dit : en développant
tous les créneaux de clientèle, toutes les gammes de produits et
tous les marchés géographiques ayant des affinités avec le
pays ; et ce dans des conditions, de prix et de qualité, meilleures que
celles des concurrents (en fret et en passagers),
· la formation professionnelle du personnel au sol et en
vol dans des spécialités de haute qualification dans tous ses
aspects technique, maintenance avion, commercial et exploitation (à
faire valoriser et à capitaliser auprès des autres compagnies
aériennes quand le savoir-faire y est développé),
· le tourisme : en y agissant comme acteur principal le
long de la chaîne de traitement.
* Les implications sur le plan des capacités
:
La plupart des compagnies aériennes nationales du Sud
sinon la quasi-totalité doivent dans le contexte actuel :
· s'autofinancer et ne pas compter sur les subventions ni
même sur les garanties étatiques des crédits (à
contracter),
· s'équiper en flotte « avions» de
nouvelle génération à utiliser d'une façon optimale
pour obtenir une meilleure rentabilité des capitaux qui y sont
investis.
Ce sont généralement ces implications qui
constituent d'autres principes directeurs et qui, conjugués avec ceux de
la bataille concurrentielle126 reflètent la vision
nécessaire du futur de ces compagnies aériennes.
2.2.2.1.2. La vision stratégique du futur
:
C'est une vision à long terme qui doit
généralement reposer, d'après Bruno Lannes et Pierre
Paris127 sur plusieurs éléments dont essentiellement
la souplesse, la capacité d'adaptation, la volonté de toute
l'équipe dirigeante, le passage à l'acte et l'amour du challenge
: ce sont en partie des éléments de compétitivité
parmi ceux évoqués plus haut.
En privilégiant le long terme au court terme, on veut
souvent privilégier la croissance, le gain de part de marché et
les investissements notamment en études et recherches, plutôt que
les profits.
C'est une condition préalable à la poursuite des
objectifs compétitifs128 et à la concrétisation
des options stratégiques.
2.2.2.2. Objectifs et choix stratégiques :
Avant de dégager ces choix, il est utile de
préciser les relations entre objectifs compétitifs et objectifs
stratégiques.
2.2.2.2.1. Objectifs compétitifs et objectifs
stratégiques :
A la lumière des analyses précédentes
tant sur le plan des implications des missions des compagnies aériennes
nationales de la région que sur le plan des tendances sectorielles et du
marché - identifiant les champs de bataille des couples produits /
marchés et la concurrence avec ses stratégies, ses objectifs, ses
forces et ses faiblesses, ainsi que ses modes de réaction et d'attaque -
il ressort que les objectifs stratégiques129 portant sur les
grands choix (stratégiques) à retenir vont se situer tantôt
en amont, tantôt au bout, tantôt en parallèle de la source
de compétitivité ; d'où la relation essentielle avec les
objectifs de compétitivité.
126 Globalisation, coopération, innovation et
anticipation du changement.
127 La loi des meilleurs, prévoir en stratégie et
agir en primitif édit. Pierre Belfond, 1989, p.21.
128 Découlant de la stratégie
compétitive et donc de l'association du qualificatif
«compétitive» au substansif «stratégie».
Cette association traduit le fait qu'il y a lieu d'établir
spontanément une relation entre chaque composante de la stratégie
globale de la compagnie aérienne (à son égard, à
l'égard des marchés et à l'égard de
l'environnement) et les facteurs de compétitivité exposés
plus haut (liés à la gestion, la vente, la production et les
compétences).
129 A noter que la relation entre objectifs compétitifs
et objectifs stratégiques ici va s'exprimer sous la forme de
réponses à des questions comme : l'objectif de
compétitivité est-il possible avec les efforts d'une compagnie du
sud agissant individuellement ou en coopération avec d'autres de sa
régions ?
Mais, pour cela, les objectifs de compétitivité
envisageables pour ces compagnies, ne pourraient être totalement
poursuivis sans les accompagner par les quatre principes fondamentaux de la
bataille concurrentielle : (coopération, globalisation, innovation et
anticipation du changement) ; ceci car, le transport aérien rencontre
dans les pays d'Afrique en particulier des difficultés importantes qui,
selon Lucien Rapp130 s'opposent à sa croissance et ont des
causes diverses liées notamment à :
· l'importance des investissements qu'il nécessite
(en avions et en équipement aéroportuaire) face à des
moyens financiers très limités,
· au déséquilibre important du trafic en
général et celui du fret en particulier, dans le sens Nord-Sud et
plus encore Sud-Sud,
· aux coûts d'exploitation trop élevés
- par suite d'une productivité insuffisante -- et très
supérieurs à la moyenne mondiale pour l'ensemble des pays
d'Afrique,
· et enfin à des politiques de prestige qui ont
conduit de nombreux Etats à se doter de compagnie aérienne
nationale et à assurer la desserte des lignes internationales sans
justification sur le plan économique.
Cependant, les objectifs de compétitivité, pour
être mis au service de la stratégie compétitive et la
nourrir, vont être reliés avec les objectifs de stratégie
pour tirer les choix qui s'imposent en matière d'options
stratégiques de nature à assurer une meilleure exploitation des
marchés131et une compétitivité des compagnies
nationales de la région.
2.2.2.2.2. Choix des options stratégiques
:
Ces choix constituent le programme et je menu des
responsables des organismes impliqués et représentent la carte
que chacune des compagnies aériennes doit jouer à son
égard, à l'égard des autres compagnies de la région
en particulier et des grands réseaux mondiaux en général,
et enfin à l'égard de leurs autorités de tutelle.
Les options qui s'imposent sont alors liées les unes
aux autres et l'important est que leurs dimensions fournissent un tableau
d'ensemble sur les choix stratégiques, lesquels doivent se fonder sur
des facteurs contrôlables à identifier et à gérer
à trois niveaux :
130 (Article : Entreprises publiques et développement
économique, l'exemple du transport aérien dans différents
pays du Tiers Monde). In revue ITA Magazine n°31 Janv. 1986.
131 Il s'agit des marchés de transport aérien (de
passagers et de fret), du tourisme et de la maintenance «avion» par
le développement de l'aviation légère également.
· au niveau national en rapport avec les objectifs des
politiques économiques et internationales du pays.
· au niveau interne à chaque compagnie en rapport
avec sa gestion, ses ventes et ses contacts avec la clientèle, sa
production, ses compétences et donc avec sa vision du futur et ses
spécificités.
· enfin, au niveau régional et international en
rapport avec les tendances du secteur, du marché et du reste de
l'environnement.
Ainsi, l'identification de ces liaisons - à la fois
internes et externes - et des caractéristiques de chaque variable
compétitive et chaque tendance macro ou méso environnementale,
nous permet de dégager les significations en terme de besoins et les
adaptations nécessaires traduisant en conséquence les principales
options stratégiques que peuvent et doivent retenir les compagnies
aériennes du sud et d'Afrique ou du Monde Arabe en particulier (tableau
5).
Ce sont des choix beaucoup plus défensifs qu'offensifs ;
ils tiennent compte :
· de la faiblesse de leurs ressources et de leurs positions
concurrentielles actuelles,
· de la division et la fragmentation actuelle des
marchés africains,
· de l'insuffisance de coordination des compagnies
d'Afrique et des pays arabes, et de leurs principaux usagers132
· des contraintes et tendances extérieures,
· et enfin, de leur complémentarité
régionale en matière de transport aérien proprement dit,
de tourisme et d'autres domaines connexes de nature à rendre plus
aisé l'accomplissement de leurs missions de service public.
132 C'est-à-dire : les touristes étrangers, les
producteurs de marchandises avionnales, les services postaux etc....
Tableau 5 : Les options strategiques a
retenir
Source : Az.Eddine KABBAJ, Le transport aerien,
tendances, enjeux et strategies, 1996
Conclusion du deuxième chapitre :
En conclusion on peut déduire des nouvelles tendances
et contraintes sectorielles et macro environnementales que les rapports
Nord/Sud et les stratégies des compagnies aériennes ne sont plus
ce qu'ils étaient avant les années 90.
S'agissant des rapports Nord/Sud nous avons expliqué
à travers les enjeux de l'évolution du secteur du transport
aérien, ce que pourraient attendre les petites et moyennes compagnies
aériennes de leurs aînées, «les majeures». Etant
donné que ces dernières sont l'émanation des pays
industrialisés du Nord qui sont à l'origine de la
déréglementation du transport aérien et qui poussent vers
sa libéralisation globale, les petites et moyennes compagnies, notamment
celles du Sud, se trouvent par conséquent dans une position
particulière ; elles constituent l'enjeu principal de la
déréglementation, car les petites compagnies du Nord, soit elles
alimentent les plus grandes compagnie sur la base de la coopération,
soit à fusionner entre elles pour atteindre la masse critique pour
survivre.
Par contre, les compagnies aériennes du Sud
généralement étatiques (cas de Royal Air Maroc), ont des
contraintes de nature différente.
D'une part, elles connaissent un relâchement des liens
entre elles et les pouvoirs publics ; ce relâchement a d'ailleurs les
mêmes raisons qu'au Nord sauf que dans les pays industrialisés, il
s'agit d'une volonté étatique de plus en plus marquée pour
assurer l'autonomie financière des compagnies aériennes et leur
indépendance à l'égard des pouvoirs publics sur le plan
financier, et ce par le recours à une privatisation partielle ou
totale.
Au Sud, ce relâchement n'est que le résultat
d'une incapacité du budget des Etats à subventionner leurs
compagnies aériennes ou à en garantir les crédits
demandés auprès des organismes financiers.
D'autre part, les Etats du Sud continuent à utiliser
les accords bilatéraux et leurs pouvoirs souverains pour protéger
leurs compagnies aériennes qui, pour la plupart, ne peuvent dans
l'état actuel des choses ni être privatisées, ni recevoir
de participation étrangère au capital.
Dans ce contexte, les pressions au Nord sont de plus en plus
fortes, exercées au plan de la commercialisation pour tirer profit des
économies d'échelles par le biais de fusions, et d'alliances
commerciales ; ces dernières entraînent souvent des prises de
participations croisées avec tendance à transcender les
frontières nationales. Le mouvement de
restructuration et de consolidation qui en résulte en
dépit d'une réglementation disparate et contraignante
(règles anti-trust et lois nationales sur la concurrence) réduit
la prééminence des compagnies aériennes publiques et
renforce la situation de concurrence et de coopération entre les
compagnies aériennes dans la transition actuelle du secteur.
Dans cette transition les disparités Nord/Sud ce trouvent
ainsi accentuées, et on pourrait par conséquent se demander
jusqu'où ira la coopération entre les deux blocs :
· celui du Nord où il y a de grandes ambitions
collectivistes dans un système libéralisé.
· et celui du Sud où le système
bilatéral protectionniste persiste mais qui de facto ne tardera pas
à être relégué au second rang.
Ce constat nous amène à réfléchir
davantage sur d'autres disciplines scientifiques, comme celui de la
prévision-prospective, afin de déchiffrer l'avenir de ce secteur,
et déceler les principaux risques financier. Notre apport consiste
à mettre en valeur l'importance de la prévision-prospective au
sien des compagnies aériennes, pour un meilleur éclairage
à la prise de décision.
« Le futur est toujours en train de se faire mais il se
compose en grande partie de matériaux déjà existants, dont
on peut avoir une grande connaissance133.» Nous disposons
d'informations sur le passé et sur le présent ; le travail de la
prévision-prospective sera, en fonction de ces données, de tenter
de construire une (ou des) image(s) du futur.
Parmi les enjeux majeurs non abordables jusqu'à
maintenant par les compagnies aériennes, est la connaissance du taux
IATA futur. Le chapitre suivant exposera en détail la
méthodologie de Box et Jenkins adopté dans notre cas, en vue
d'avoir une prévision approximative de ce taux. Les résultats
obtenus par conséquence, soutiendront la politique financière en
particulier et la stratégie globale de la compagnie en
général.
133 E. SHUMACHER (1978), Small is Beautiful, Paris, Seuil,
collection Points, n° 105, p. 236.
Chapitre 3 :
Présentation des résultats : La
modélisation ARIMA
Introduction du troisième chapitre :
Les séries temporelles (appelées aussi
séries chronologiques ou chroniques) sont l'ossature même des
études prévisionnelles et prospectives. Elles se
définissent comme une suite de nombres étalée dans le
temps. La définition du temps se fait selon le découpage
accepté depuis longtemps par l'ensemble des
sociétés134.
Le principal rôle de la prévision-prospective
dans l'entreprise est d'apporter un meilleur éclairage à la prise
de décision. L'objectif visé est de parvenir à une
démarche plus rationnelle. Les principaux pionniers dans ce domaine,
Steven Wheelwright et Spyros Makridakis écrivent « L'accent mis de
plus en plus sur le management systématique a eu pour
conséquences naturelles l'étude extensive du domaine de la
projection et de la prévision, et le développement de
méthodes conduisant à des prévisions plus objectives et
plus sûres135. »
La première section de ce chapitre sera donc dans un
premier point une tentative de présenter l'intérêt du
sujet, ainsi que le choix du terrain d'étude et ensuite la
méthodologie de recherche adopté notion du risque de change ainsi
que son poids en tant qu'un des principaux risques financiers encouru par les
entreprises, tout en donnant un bref aperçu sur le contexte
général du marché de change. Dans un second point on
essaiera d'aborder les différents éléments d'analyse des
séries temporelles, en particulier dans la famille des modèles
ARIMA (autoregressive integrated moving average).
134 Ce découpage usuel du temps est une idée
(relativement) neuve dans l'histoire du monde, voir à ce sujet. Jacques
eloveLl (1982), Histoires du temps, Paris, Fayard.
135 Spyros MAKRIDAKIS et Steven WHEELWRIGHT (1983),
Méthode de prévision pour la gestion. Paris, Les Editions
d'Organisation
3.1. Méthodologie de recherche et
présentation du terrain d'étude.
3.1.1. Méthodologie de l'étude de cas :
Nous entamerons cette section méthodologique par des
éclaircissements essentiels quant à l'intérêt du
sujet abordé dans ce mémoire, puis nous pencherons sur le choix
du terrain d'étude retenu : Royal Air Maroc, ainsi que sur la
délimitation du terrain d'étude. Nous aborderons ensuite la
question du choix de la méthodologie de recherche liée au stage
effectué.
3.1.1.1. Intérêt du sujet :
Les désastres naturels au Japon, l'agitation au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l'augmentation rapide des prix du
pétrole, et l'éruption du volcan islandais, le secteur du
transport aérien traverse des zones de turbulences les plus
mouvementées de son histoire, qui ont fait baisser les profits
anticipés à 4 milliards $ US136. Les tensions
inflationnistes dues à la fin de l'ère du pétrole "bon
marché", accentué par un billet vert affaibli vis-à-vis de
la monnaie unique européenne poussent les investisseurs à
chercher d'autres "valeurs de refuge", ce qui favorise l'exportation de la
hausse des prix vers d'autres actifs sur le marché.
Royal Air Maroc et comme toutes compagnies aériennes,
est gravement touchée par cette crise. Afin de rester actif sur les
marchés internationaux, et réaliser des profits dans une
année marquée par une telle combinaison sans
précédents de crises, il doit faire face aux nombreuses
contraintes liées à la conjoncture économique mondiale et
gérer au mieux les risques financiers y afférant. Ces risques
sont très nombreux et différent selon la nature et le secteur
d'activité de chaque entreprise, n'en demeure que parmi tous ces risques
financiers le risque de change est inéluctablement le plus important et
difficile à cerner.
A cet effet, le risque de change est considéré
comme étant le risque le plus important au sein de la compagnie. Cette
dernière est obligée à accorder d'avantage d'importance
à la gestion de ce risque. D'autant plus que, son impact s'étend
également et d'une manière très significative sur la
trésorerie de la compagnie.
Afin de minimiser le risque des fluctuations hasardeuses du
taux de change, l'association
136 Communiqué IATA n°35, «
Stratégie des acteurs : adaptation où profondes mutations ?
», deuxième trimestre 2010, page2.
internationale du transport aérien (IATA), fixe
mensuellement un taux de change comptable, aussi appelé « taux IATA
», pour les 230 compagnies (93 % du trafic mondial de passagers). Ce taux
«IATA» est conventionnellement utilisé par les compagnies
aériennes (dont Royal Air Maroc137) dans la
comptabilité des recettes et dépenses, vu le nombre important de
partenaires étrangers, utilisant chacun des monnaies de facturations
différentes, ainsi que la nature de ses activités
orientées principalement vers l'étranger. L'élaboration
d'une prévision-prospective de ce taux apportera un meilleur
éclairage à la prise de décision, ce qui impactera
positivement sur le résultat prévisionnel global de la
compagnie.
3.1.1.2. Choix du terrain d'jtude :
Le secteur du transport aérien est
considéré parmi ceux les plus touchés par les crises en
2011, ces dernières années toutes les compagnies
aériennes, ont commencé à se restructurer afin de faire
face à la hausse des coûts et éviter au maximum de recourir
à la surcharge carburant138 (vu la forte dépendance du
secteur vis-à-vis des fluctuations sur le marché
pétrolier), et tout autre type de surcharge afin de demeurer
compétitif sur le marché. Royal Air Maroc, en tant qu'entreprise
leader dans le secteur du transport aérien au Maroc, fait partie de ses
compagnies aériennes, a entamé depuis plusieurs années une
longue série de réforme visant à mieux appréhender
les différents risques financiers qu'elle encourt.
Le choix du terrain d'étude aurait pu être
porté sur d'autres grandes entreprises marocaines tel que la Caisse de
Dépôt et de Gestion par exemple, mais en raison de quelques
contraintes liées à la durée obligatoire de stage de 3
mois minimum à effectuer,(que bon nombre d'entreprises refuse
d'accorder, à cause du fait que cela impliquerait que le stagiaire,
serait tellement bien immergé dans l'entreprise qu'il pourrait prendre
connaissance d'informations réservées uniquement au personnel ;
qu'il pourrait l'utiliser ultérieurement à sa guise) et à
l'accès très restreint à ce type d'organisme, (en effet la
CDG n'accepte que rarement d'avoir des stagiaires au sein de son
siège).
Et d'ailleurs dans ce sens, plusieurs critères nous ont
guidé dans le choix de ce terrain d'étude afin d'y passer
notre stage. Le premier étant la notoriété de la
compagnie, aussi
137 L'adhésion de Royal Air Maroc à l'Association
International du Transport Aérien été 1982.
138 La répercussion sur le billet d'achat de
l'augmentation du tarif de kérosène
bien à l'échelle nationale qu'internationale,
et qui prouve à priori qu'elle dispose probablement de l'un des
systèmes de management les plus avancés au niveau national. Le
deuxième critère, est celui de l'accès garanti au terrain
d'étude, puisque il est nécessaire que l'entreprise en question,
puisse manifester sa volonté d'accueillir l'étudiant chercheur et
mettre à sa disposition un minimum de moyens logistiques (surtout si le
stage en question se déroule au sein du siège social de
l'entreprise) qui nous ont permis, d'ailleurs, de mener à bien notre
stage sans contraintes matérielles.
3.1.1.3. Choix de la méthodologie de recherche
et des niveaux d'analyses adoptés.
Le terrain d'étude s'est étendu exclusivement sur
trois grands départements de la compagnie à savoir :
- Le département « Supervision et finance
décentralisée », qui s'occupe principalement du
contrôle des flux financiers des opérations
étrangères de la compagnie avec ses filiales et ses
partenaires.
- Le département « budgétaire », qui
a pour mission principale l'élaboration des prévisions de
l'activité du transport, en se basant sur plusieurs indicateurs (heures
de vols, nombre de vols, les touchées d'avions,...)
- Le département « financement et trésorerie
», qui s'occupe principalement de la gestion de la trésorerie de la
compagnie et du financement des achats d'avions.
Durant la période de stage dans ces trois
départements, nous avons constaté au niveau de la
comptabilisation des opérations étrangères, dont le
délai de règlement effectué aux fournisseurs (les
dépenses en USD139), ou les encaissements reçus des
clients (les recettes en EURO140) est de un mois ou plus, la
compagnie subit des pertes considérables et des gains réelles de
change. Notre apport consiste à élaborer des prévisions
prospectives du taux IATA EURO-MAD et USD-MAD, pour mieux apprécier la
tendance future, et apporter à la compagnie par la suite les
stratégies (financière et marketing) adéquates en cas
d'une perte ou d'un gain de change.
La méthodologie que nous avons employé dans le
cadre de ce travail de prévision, est la méthode de Box et
Jenkins 1976 (Les modèles ARIMA), qui offre un outil d'analyse des
139 Le dollar représente la principale devise par
laquelle, la majeure partie des factures payées par la compagnie, est
libellée.
140 L'Euro surpasse les autres devises en matière des
recettes de la compagnie atteignant en moyenne les 105 millions d'euro par
an.
séries temporelles très accessibles aussi bien
au niveau des contraintes méthodologiques qu'au niveau des
modèles mathématiques utilisés qui sont des
équations stochastiques linéaires peu complexes. Cet outil
d'analyse est essentiellement utilisé à des fins de
prévision des valeurs futures, de détermination des valeurs
manquantes dans une série de points ou d'identification de la structure
de la série temporelle. C'est dans cette dernière finalité
que nous utilisons les modèles ARIMA.
La modélisation du taux IATA mensuel, consiste
à déterminer le modèle qui permet de reproduire le plus
fidèlement l'évolution du taux IATA et d'établir les
prévisions sur un horizon déterminé.
La méthode retenue comporte les étapes suivantes
:
* Analyse de la série chronologique du taux IATA pour les
deux parités EURO/MAD et USD/MAD (tendances, ajustements,
détections d'éventuelles saisonnalités) ;
* Identification et validation des modèles susceptibles
de reproduire la série chronologique du taux IATA ;
* Choix du modèle le plus approprié sur la base de
critères d'information et des tests statistiques ;
* Détermination, à partir du modèle
retenu, des valeurs attendues du taux IATA mensuel pour la période
prospective considérée.
Une recherche documentaire a été
également réalisée au tout début du stage, et qui a
englobé l'ensemble des données primaires et secondaires
disponibles sur place, le but étant d'acquérir un socle de
connaissances minimales sur l'organisation de Royal Air Maroc, sur ses
activités, les valeurs affichées, les projets en cours et son
langage propre. A cet effet nous avons pu consulter plusieurs guides de
procédure, rapports internes et autres manuels internes. La recherche
sur le web n'a pas abouti à beaucoup de résultat du fait de la
pénurie d'informations concernant la compagnie sur le net, le site
Internet public de la compagnie étant purement commercial et le
réseau intranet de la compagnie (où figurent quelques
informations sur les activités et les résultats de la compagnie)
est uniquement réservé aux employés.
3.1.2. Présentation de Royal Air Maroc (RAM) :
Royal Air Maroc141 (RAM) est la principale
compagnie aérienne marocaine et la deuxième en Afrique
après South African Airways. Né le 28 juin 1957 de la fusion
d'Air Atlas et d'Air Maroc, la compagnie avait comme dénomination «
Compagnie Chérifienne des Transports Aériens », avant de se
transformer 4 ans plus tard en « Royal Air Maroc » sous forme de
société anonyme d'économie mixte avec une participation
majoritaire de l'Etat marocain à hauteur de 68% à
l'époque142.
3.1.2.1. Historique :
Depuis 1957, Royal Air Maroc assure le transport de passagers et
du fret, en permanence guidée par une exigence de qualité, de
sécurité et de satisfaction de ses clients.
Forte de son implantation mondiale dans les quatre
continents, Royal Air Maroc constitue un partenaire de référence
pour les plus grands opérateurs dans les domaines du transport
aérien, du tourisme et de l'industrie aéronautique.
Octobre 1953
|
Regroupement d'Air Atlas et d'Air Maroc. La nouvelle
compagnie prend la dénomination Air Atlas-Air Maroc, puis
Société chérifienne du transport aérien.
|
28 juin 1957
|
La compagnie change de dénomination et devient compagnie
nationale de transport aérien Royal Air Maroc.
|
1958
|
- Création d'un Centre de Formation Professionnel
(CFP)
- La Compagnie Nationale Royal Air Maroc se voit attribuer le
monopole du transport aérien de Pèlerins : pour la 1ère
fois 1300 pèlerins sont acheminés par la Compagnie par le moyen
de vols spéciaux Casablanca Jeddah.
|
1960
|
Réception de la première Caravelle.
|
1961
|
Sortie de la première promotion de techniciens
aéronautiques du Centre de formation professionnelle.
|
1968
|
- Royal Air Maroc adhère à l'Association Arabe des
Compagnies Aériennes (AACO)
- Création par la Compagnie de la Société
Touristique SOTORAM dans laquelle Royal Air Maroc détient 93,74% du
capital.
|
14 juin 1970
|
Entrée en service du premier Boeing 727
|
1973
|
A l'instar des grandes compagnies aériennes, Royal Air
Maroc s'est dotée d'une publication périodique, Royal Air Maroc
Magazine, distribué à bord de ses vols.
|
|
141 Code IATA : AT ; code OACI :
RAM
142Source : Encyclopédie Wikipédia
«
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royal_Air_Maroc».
Consulté le 16/09/2011.
1975
|
Ouverture du réseau long courrier sur les Etats-Unis, le
Canada et le Moyen Orient.
|
1982
|
Adhésion de la Royal Air Maroc à l'IATA.
|
Octobre 1990
|
Pose par SAR le prince héritier Sidi Mohammed de la
première pierre du Centre d'instruction du personnel navigant
dénommé « Général Mohamed Kabbaj ».
|
1996
|
Lancement du produit de fidélisation « Safar Flyer
».
|
Juin 1997
|
Obtention de l'agrément européen JAR145 par le
Centre Industriel
Aéronautique de Royal Air Maroc.
|
31 août 1998
|
Le Centre Industriel Aéronautique de Royal Air Maroc
reçoit l'agrément américain FAR145.
|
Juin 1999
|
Création de la SMES (« Snecma Morocco Engine
Services »), spécialisée dans la maintenance et la
réparation des moteurs d'avions.
|
Août 2001
|
Signature d'un contrat entre la Royal Air Maroc, Boeing et
Labinal (filiale du groupe SNECMA) pour la création de MATIS, une
joint-venture spécialisée dans la fabrication de faisceaux de
câbles électriques
|
Février 2004
|
Signature d'une convention entre le Gouvernement et Royal Air
Maroc portant création de la compagnie « Atlas Blue ».
|
02 Novembre 2005
|
Signature du contrat avec Boeing pour l'acquisition de 5 B787
DREAMILINER
|
2006
|
- Février : Réception d'un Boeing 767-300
- Novembre : Royal Air Maroc reçoit le prix de
l'Association des
compagnies aériennes africaines (AFRAA).
|
2007
|
- Février : Acquisition d'un nouveau Boeing 737-800 NG
- Février : Certification EASA de l'Aérotechnic
Industries, filiale de Royal
Air Maroc par l'agence Européenne de la
sécurité de l'Aviation
- Ouverture des lignes Freetown (Sierra Leone) et Yaoundé
(Cameroun) - Juillet : Signature d'un accord de code share RAM-Etihad
Airways
- Novembre : Signature d'une convention de partenariat avec la
Fédération
des Entreprises d'Artisanat pour la promotion de l'Artisanat
Marocain - Mars : Royal Air Maroc lance sa nouvelle classe affaires «
Premium ».
|
2008
|
- Février : Inauguration du vol Rabat-Laàyoune
- Ouverture de la ligne CASA-KHINHASA (via Douala) et d'une
desserte régulière vers deux villes du Nigeria
- Aménagement d'un salon spécial de
l'aéroport Mohammed V destiné aux passagers en transit.
|
|
Source : Site institutionnel de Royal Air
Maroc7
143Site web de RAM : http : //
www.royalairmaroc.com /
Institutionnel / Fr / index.jsp ? rub = 1346 & rubid = 1352 & idpara =
1541 consulté le : 20/09/11.
3.1.2.2. Filiales du groupe :
Le Groupe Royal Air Maroc, créé en 2001, est
considéré comme l'un des acteurs moteur de l'économie
marocaine. Le groupe est structuré autour de six pôles de
croissance.
.
Pôles métiers
connexes
Pôles métiers
de base
Centre industriel aéronautique. Snecma Morocco Engine
Services (SMES).
Matis Aerospace.
Pôle innovations et services
Pôle hôtellerie
Pôle industriel
RAM Academy GMK. Atlas Multiservices 100% Le Handling.
Atlas Catering Airlines Services 100%
Atlas Online.
Atlas Hospitality Morocco.
Royal Air Maroc
Air Sénégal International 51% Air Gabon 51%
Royal Air Maroc Express 100% Jet4you 66%
Pôle transport régulier
Atlas bleu 100%
Pôle transport low cost
Atlas Cargos 100%
Pôle fret aérien
Figure 2 : Filiales du groupe Royal Air
Maroc
3.1.2.3.Organigramme de RAM :
Figure 3 : Organigramme du groupe Royal Air
3.1.2.4. RAM en quelques chiffres :
L'exercice 2010, du 1er novembre 2009 à fin octobre
2010 s'est soldé par un déficit important, dû à la
fois à l'intensification de l'environnement concurrentiel et à la
survenance des événements conjoncturels liés au
dénouement de la participation dans Air Sénégal
International et à la couverture du risque carburant.
Figure 4 : Evolution du chiffre d'affaires (en
Kmad)
14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
+13% +10%
+20%
+10%
+9%
-3%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source: Rapport annuel 2009-2010
Le chiffre d'affaires de la compagnie pour l'exercice 2009/2010
s'est établi à 12 292 millions de dirhams, en baisse de 3% par
rapport à l'exercice précédent.
Figure 5: Evolution des parts de
marchés
120% 100% 80% 60% 40% 20% 0%
|
|
Concurrence RAM
|
|
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source: Rapport annuel 2009-2010
Une rude concurrence issue de la mondialisation commerciale :
La compagnie a perdu des parts de marché énorme durant les trois
exercices 2008, 2009, et 2010.
Figure 6 : Poids du trafic régulier par
réseaux
France 36%
Divers 2%
Europe 26%
Moyen Orient
3% Afrique
15%
AMN
4%
Domestique 14%
Source: Rapport annuel 2009-2010
On voit clairement que le réseau européen prend
la première place avec un poids de trafic régulier de plus que la
moitié, réparti entre 36% pour la France et 26% pour le reste des
pays européens.
3.1.2.5. Les principaux faits marquants 2009-2010-2011
:
- 19 février 2009 : Royal Air Maroc
fait évoluer sa filiale Atlas Blue vers un nouveau modèle
économique afin de répondre aux attentes de sa clientèle
et à la demande des opérateurs et professionnels du tourisme au
Maroc.
- 26 mars 2009 : Royal Air Maroc signe un
contrat avec ATR pour la commande d'avions « green lines »
destinés à la nouvelle filiale Royal Air Maroc Express.
- 29 mai 2009 : L'Etat du
Sénégal et Royal Air Maroc, en leur qualité de
coactionnaires au sein de la compagnie Air Sénégal International
(« ASI »), parviennent à un accord positif donnant un nouveau
souffle à leur partenariat et visant la création d'une nouvelle
compagnie contrôlée par le Sénégal.
- 09 Juin 2009 : SMES obtient la certification
ISO 14001 pour son activité de maintenance des réacteurs.
- 16 juin 2009 : Royal Air Maroc et Air
France Industries signent un accord portant sur la
création d'une joint-venture MRO (Maintenance, Repair
and Overhaul) située à l'Aéroport Mohamed V de Casablanca.
Cette joint-venture est détenue à 50/50 par les deux parties.
- 28 Juillet 2009 : Royal Air Maroc
reçoit son cinquième Boeing 767 (long courrier) portant à
10 les nouveaux avions acquis pour la seule année 2009.
- 31 Août 2009 : Royal Air Maroc lance
des vols vers les villes de Guelmim et Tan Tan en partenariat avec les
autorités de la Région.
- 11 septembre 2009 : Royal Air Maroc lance une
sixième fréquence quotidienne entre Casablanca et Paris.
- 26 octobre 2009 : Royal Air Maroc ouvre pour
la première fois une ligne reliant Casablanca à Banjul
(République de Gambie).
- 09 novembre 2009 : L'Agence
Américaine pour le Commerce et le Développement (USTDA) accorde
un don à Royal Air Maroc destiné à l'optimisation des
opérations de la compagnie à l'Aéroport International
Mohamed.
- 23 février 2010 : Royal Air Maroc fait
partie des compagnies aériennes les plus actives sur les
aéroports parisiens.
- 26 mars 2010 : Royal Air Maroc poursuit le
développement de son réseau international : Ouverture de Moscou
dès la fin de l'année
- 26 novembre 2010 : Le Président
Directeur Général de Royal Air Maroc, M. Driss BENHIMA a
été élu Président de l'AFRAA, Association Africaine
des Compagnies Aériennes, lors de la tenue de sa 42ième
Assemblée Générale.
- 05 janvier 2011 : Royal Air Maroc s'adapte
à la nouvelle réglementation douanière
européenne.
- 25 février 2011 : Réunion du
conseil d'administration de Royal Air Maroc : Unification des flottes Atlas
Blue et Royal Air Maroc et maintien des avantages acquis du personnel
- 28 mars 2011 : la Direction d'Atlas Blue a
décidé, dans le cadre de ses attributions légales, de
procéder à un simple détachement de son personnel vers
Royal Air Maroc avec le maintien des dispositions du contrat de travail Atlas
Blue.
- 29 avril 2011 : Premier Tax Free et Royal Air
Maroc combinent leurs efforts pour promouvoir le Maroc en tant que destination
Shopping touristique.
- 20 septembre 2011 : L'Ecole des pilotes
ferme, des candidats perdent une année scolaire.
3.1.2.6. Environnement et marche :
Au cours des cinq premières années qui ont suivi
le mouvement de libéralisation du secteur de
2003 à 2008, la Compagnie a accompli de
véritables progrès qui lui ont permis de maintenir ses
équilibres économiques et financiers malgré la pression
sur les prix due à l'intensité de la compétition avec les
low cost et la hausse de la facture énergétique.
Ainsi RAM a pu faire face à son plan d'investissement en
matière de flotte à moyen et long termes avec un rythme
d'acquisition de 2 à 3 avions par an.
Néanmoins, durant les deux années successives
2009 et 2010, la compagnie a connu un nouveau tournant et des
difficultés économiques et financières. Des
difficultés liées principalement à :
Des raisons conjoncturelles :
- La crise économique et
financière qui a frappé l'ensemble des secteurs d'activité
d'économies avec des conséquences néfastes sur la chute de
la demande du transport aérien dans le monde ;
- Le redressement fiscal : La
compagnie a subi un contrôle fiscal portant sur la période 2004
à 2007. Dans un souci d'assainissement de sa situation fiscale pour la
période non couverte par le contrôle, le traitement fiscal a
également concerné les années 2008 et 2009 ainsi que la
période allant de janvier à mai 2010 pour l'IR. Ce qui a
donné lieu à un redressement de 1,4 Milliards de Dirhams.
Des raisons structurelles :
- La dérégulation
généralisée du transport aérien au Maroc avec le
développement des « Low cost » sur l'axe Casablanca.
A noter, les seules compagnies marocaines Low cost
créées depuis l'avènement de l'Open Sky144 ont
concentré leur réseau sur l'axe Casablanca : la part d'offre Low
Cost en 2010 a été de 15% au départ de Casablanca et de
36% au départ de la province.
La dérégulation du transport aérien
s'est vite traduite par une surcapacité sur les marchés et donc
une baisse de la recette unitaire de la compagnie de 24% entre 2003 et 2010.
Sur la France cette baisse a été de 45% et sur l'Europe la baisse
a été de 37% sur la période.
- la mise en application des
dispositions fiscales en vigueur tant que le cadre fiscal
actuel n'est pas adapté aux pratiques internationales
comme souhaité par la compagnie.
144 Le Maroc a signé l'accord du ciel ouvert avec l'Union
européenne en 2005. Il s'agit du libre accès à toutes les
lignes.
Au sujet de l'unification des flottes d'Atlas Blue et
de Royal Air Maroc145, la compagnie nationale a
indiqué que cette opération s'inscrit dans le cadre de la
consolidation et de la mutualisation des ressources du Groupe avec
l'harmonisation et la recherche de synergie entre les deux entités.
Cette décision a été prise dans le cadre du conseil
d'administration qui s'est réuni le 10 février sous la
présidence du Président Directeur Général. A
l'issue de cette réunion, les membres du conseil avaient convenu de:
- Confier la gestion de la flotte
Atlas Blue à Royal Air Maroc à compter du 1er mars
2011. La passation de la gestion se fera avec le maintien des mêmes
conditions opérationnelles de la filiale en termes d'activité, de
réseau, de politique commerciale, d'offre et de distribution.
- L'intégration des
activités de la filiale au sein de RAM n'aura aucun impact sur les
qualifications et les rémunérations du personnel Atlas Blue,
toutes catégories confondues.
- Cette opération n'aura
aucune incidence fâcheuse sur la carrière du personnel Atlas Blue.
Au contraire, elle leur permettra d'aspirer à plus de
possibilités d'évolution de carrière et de mobilité
au sein du Groupe Royal Air Maroc.
Concernant la tendance pour l'année
2011, la compagnie a affirmé que le budget 2011 a
été construit sur la base d'un retour à l'équilibre
grace à une action volontariste de RAM de créer une croissance de
13% en trafic et 8% en chiffres d'affaires. L'hypothèse relative au prix
du baril de pétrole retenue dans le cadre du budget 2011 est de 85
USD/baril.
Aujourd'hui, l'on constate que la Compagnie devra faire face
à une nouvelle crise :
- Le prix du baril du
pétrole avoisine les 115 USD/baril : l'impact de cette hausse de
carburant serait de 900 millions de dhs qui viendraient alourdir les
dépenses prévisionnelles de la compagnie toutes choses restant
égales par ailleurs,
- Le tassement de la demande compte
tenu des dernières évolutions géopolitiques que
connaît la Région.
145 Compte rendu de la deuxième rencontre avec la
commission des finances et du développement économique à
la Chambre des représentants : 17 mars 2011
3.2. Présentation des résultats.
3.2.1. Etude préliminaire des séries :
Nous allons analyser les deux taux IATA Euro/MAD (partie
recette) et USD/MAD (partie dépense), pour un échantillon de 125
observations mensuelles.
Les graphiques suivant illustrent l'évolution mensuelle
de ces deux taux IATA entre 2001 et
2011 :
Figure 7 : Evolution du taux IATA
USD/MAD (2001-2011)
Figure 8 : Evolution du taux IATA
EURO/MAD (2001-2011)
L'observation des graphes d'évolution ci-dessus nous
montre clairement que les deux séries semblent être issues d'un
processus non stationnaire146.
Les résultats des fonctions d'autocorrélation
simple (colonne ACF) et partielle (colonne PACF)147, des deux
séries étudiées EURO/MAD et USD/MAD, sont affichés
respectivement au niveau de l'annexe 2 (tableau 1 et tableau 2).
En effet, Les bornes de l'intervalle de confiance sont
stylisées par des traits bleus horizontaux; chaque terme qui sort de cet
intervalle est donc significativement différent de 0 au seuil de 5%.
Les corrélogrammes du taux IATA USD/MAD, et EURO/MAD,
sont présentés comme suit :
Figure 9 : Corrélogramme du taux IATA
USD/MAD 2001-2011
146 Voir la définition et les propriétés de
la stationnarité au chapitre 1, section 2.1
147 Voir la formulation des fonctions d'autocorrélation
simple et partielle au chapitre 1, section 2.1.3
Figure 10 : Corrélogramme du Taux IATA
EURO/MAD, 2001-2011
Nous nous apercevons que tous les termes du
corrélogramme simple des deux taux IATA EURO-MAD et USD-MAD, sont
extérieurs à l'intervalle de confiance: donc les deux processus
ne représentent pas un bruit blanc148.
On observe aussi sur le corrélogramme des deux
processus que l'autocorrelation (ACF) décroît de façon
exponentielle, tandis que la fonction d'autocorrélation partielle (PACF)
chute à l'ordre 4 dans le premier processus et à l'ordre 6 dans
le deuxième, et seul le premier terme du corrélogramme partiel
est largement différent de 0 dans les deux cas.
148 Un bruit blanc est un processus stationnaire dont les
accroissements sont indépendants et stationnaires. Le modèle du
« bruit blanc » constitue la référence pour les
résidus d'un modèle correctement spécifié.
3.2.2. Stationnarité.
3.2.2.1. Analyse graphique :
Afin de transformer les séries observées de
manière à enlever la tendance, la saisonnalité, et
stabiliser la variance, autrement dit rendre les deux séries
stationnaires, la méthode de Box et Jenkins propose une
différenciation de premier ordre (d).
Figure 11 : Différenciation de premier ordre du
taux IATA USD/MAD 2001-2011
Figure 12 : Différenciation de premier ordre du
taux IATA EURO/MAD 2001-2011
Après différentiation des deux processus
originaux, l'étude des graphes obtenus ci-dessus démontrent que
les deux séries USD-MAD et EURO-MAD sont devenus stationnaire à
l'ordre 1, (d=1)149.
A cet effet, les résultats des fonctions
d'autocorrélation simple ACF et partielle PACF (Voir Annexe 3) et leurs
corrélogrammes sont présentés comme suit :
Figure 13 : Corrélogramme du Taux IATA
EURO/MAD (Après différentiation)
149 Dans la pratique, l'ordre de différenciation des
séries économique est égal à 1, rarement 2.
Figure 14 : Corrélogramme du Taux IATA
USD/MAD (Après différentiation)
Les résultats obtenus nous montrent que les fonctions
d'autocorrélation simple et partielle s'annulent très rapidement
dans les deux séries.
Pour conclure, l'analyse graphique a montrée clairement
que les deux séries (taux IATA EURO-MAD, et USD-MAD) sont stationnaires
et intégrées d'ordre 1.
Il reste que l'analyse graphique est importante, mais
insuffisante pour déterminer directement le processus suivit par les
séries. L'utilisation des tests statistiques de stationnarité se
montre essentielle pour identifier le processus. Ainsi la vérification
du modèle est faite par un test dit formel, notamment le test de racine
unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF).
3.2.2.2. Test de Dickey-Fuller Augmenté
(ADF)150 :
Dickey-Fuller (1979) considèrent trois modèles de
base pour la série étudiée : Modèle [1] :
modèle sans constante ni tendance déterministe,
Modèle [2] : modèle avec constante sans tendance
déterministe, Modèle [3] : modèle avec constante et avec
tendance déterministe.
On considère aussi dans ce test, les deux
hypothèses suivantes :
H0 : Racine unitaire (non stationnaire)
H1 : Non racine unitaire (stationnaire)
Ainsi si la statistique de test ADF (ADF Test Statistic), est
supérieure à la valeur critique (Critical value), on rejette
l'hypothèse H1, la série est donc non stationnaire, et vice
versa.
3.2.2.2.1. 8Ai7IAIINAKIRP 170n :
Une des manières de choisir le nombre de retards
consiste à comparer différents modèles ADF incluant
différents choix de retards, sur la base de critères
d'information. Un critère d'information est un critère
fondé sur le pouvoir prédictif du modèle
considéré et qui tient du nombre de paramètres à
estimer. Ces critères s'appliquent de façon
générale à tout type de modèle et pas uniquement
aux modèles des tests ADF: Nous en retiendrons : le critère
d'Akaike, le critere de Schwarz et le critère Hannan-Quinn
(1978).
3.2.2.2.2. Choix optimal des retards :
Il existe différentes façons de choisir l'ordre
optimal p* des retards dans le modèle des tests Dickey Fuller
Augmentés. Dans la pratique, on se limite souvent à l'observation
des critères d'information151.
150 (Voir chapitre 1, section 2.2.3.2)
151 La deuxième approche non utilisé
dans notre mémoire, qui détermine aussi les retards : la
vérification ex-post de l'absence d'autocorrélation des
innovations.
Tableau 6 : Choix du nombre de retards
|
Retards
(p)
|
Modèle 1
|
Modèle 2
|
Modèle 3
|
|
BIC
|
HQC
|
AIC
|
BIC
|
HQC
|
AIC
|
BIC
|
HQC
|
IATA EURO/MAD
|
1
|
-0,389096
|
-0,365616
|
-0,379562
|
-0,482872
|
-0,435912
|
-0,463805
|
-0,592787
|
-0,522345
|
-0,564185
|
|
-0,491025
|
-0,444064
|
-0,471958
|
-0,545075
|
-0,474634
|
-0,516474
|
-0,604605
|
-0,510683
|
-0,566470
|
|
-0,627850
|
-0,557409
|
-0,59924
|
-0,659327
|
-0,565405
|
-0,621192
|
-0,675925
|
-0,558523
|
-0,628257
|
|
-0,668359
|
-0,574437
|
-0,630224
|
-0,700235
|
-0,582833
|
-0,652566
|
-0,701174
|
-0,560292
|
-0,643972
|
|
-0,669108
|
-0,551706
|
-0,621439
|
-0,705600
|
-0,564718
|
-0,648398
|
-0,700022
|
-0,535659
|
-0,633286
|
|
-0,652250
|
-0,511368
|
-0,595048
|
-0,689730
|
-0,525367
|
-0,622994
|
-0,683254
|
-0,495411
|
-0,606984
|
|
-0,638062
|
-0,473699
|
-0,571326
|
-0,679972
|
-0,492129
|
-0,603702
|
-0,671117
|
-0,459793
|
-0,585313
|
IATA USD/MAD
|
1
|
-0,162114
|
-0,138633
|
-0,152580
|
-0,182935
|
-0,135974
|
-0,163867
|
-0,177613
|
-0,107172
|
-0,149011
|
|
-0,145701
|
-0,098740
|
-0,126634
|
-0,166691
|
-0,096250
|
-0,138090
|
-0,162908
|
-0,068986
|
-0,124773
|
|
-0,148246
|
-0,077805
|
-0,119645
|
-0,168977
|
-0,075055
|
-0,130842
|
-0,159991
|
-0,042589
|
-0,112322
|
|
-0,145997
|
-0,052075
|
-0,107862
|
-0,170452
|
-0,053050
|
-0,122783
|
-0,167859
|
-0,026977
|
-0,110657
|
|
-0,135764
|
-0,018362
|
-0,088095
|
-0,157964
|
-0,017082
|
-0,100762
|
-0,152586
|
0,011777
|
-0,085850
|
|
-0,118832
|
0,022050
|
-0,061630
|
-0,141571
|
0,022792
|
-0,074835
|
-0,137841
|
0,050002
|
-0,061571
|
|
-0,106001
|
0,058361
|
-0,039265
|
-0,127083
|
0,060760
|
-0,050813
|
-0,121627
|
0,089696
|
-0,035823
|
|
Dans cette étude nous poserons pmax = 7.
Puis, pour chaque modèle, on cherche le nombre de retards p*
optimal, compris entre 0 et pmax qui minimise les trois
critères d'informations. On adopte donc ici, pour le taux IATA EURO/MAD
un choix optimal de retard p* = 4, et pour le taux IATA USD/MAD un
choix optimal de retard p*=1.
Les résultats du test ADF des deux taux IATA EURO-MAD et
USD-MAD après différenciation, sont présentés comme
suit :
Modèle [1] : modèle sans constante ni
tendance déterministe
Test augmenté de Dickey-Fuller pour d_TcEM avec 4 retards
de (1-L)d_TcEM
taille de l'échantillon 119
hypothèse nulle de racine unitaire : a = 1
test sans constante
modèle: (1-L)y = (a-1)*y(-1) + ... + e
Coeff. d'autocorrélation du 1er ordre pour e: -0,007
différences retardées: F(4, 114) = 6,753 [0,0001] valeur
estimée de (a - 1): -2,39339
statistique de test: tau_nc(1) = -6,6516
p. critique asymptotique 1,289e-010
10% 5% 2,5% 1% valeurs critiques : -1,62 -1,95 -2,23 -2,58
|
|
Test augmenté de Dickey-Fuller pour d_TcEM avec 4 retards
de (1-L)d_TcEM
taille de l'échantillon 119
hypothèse nulle de racine unitaire : a = 1
avec constante et tendance temporelle
modèle: (1-L)y = b0 + b1*t + (a-1)*y(-1) + ... + e Coeff.
d'autocorrélation du 1er ordre pour e: -0,007 différences
retardées: F(4, 112) = 7,872 [0,0000] valeur estimée de (a - 1):
-2,70436
statistique de test: tau_ct(1) = -7,04328
p. critique asymptotique 1,862e-009
10%
|
5%
|
2,5%
|
1%
|
valeurs critiques : -3,13
|
-3,43
|
-3,69
|
-3,99
|
|
Modèle [3]: modèle avec constante et
avec tendance déterministe
Modèle [2]: modèle avec
constante sans tendance déterministe
Test augmenté de Dickey-Fuller pour d_TcEM avec 4 retards
de (1-L)d_TcEM
taille de l'échantillon 119
hypothèse nulle de racine unitaire : a = 1
test avec constante
modèle: (1-L)y = b0 + (a-1)*y(-1) + ... + e
Coeff. d'autocorrélation du 1er ordre pour e: -0,007
différences retardées: F(4, 113) = 7,299 [0,0000] valeur
estimée de (a - 1): -2,53902
statistique de test: tau_c(1) = -6,86849
p. critique asymptotique 7,459e-010
10% 5% 2,5% 1% valeurs critiques : -2,57 -2,88 -3,14 -3,46
|
|
Commentaire :
D'après les résultats dégagés, on
constate dans le troisième modèle que la statistique de t
empirique (= -7,04328) est inférieur à la valeur lue dans la
table à 1% (= -3,99), on accepte donc H1 (l'hypothèse de racine
unitaire est rejetée).
Modèle [1] : modèle sans constante
Modèle [2]: modèle avec constante
ni tendance déterministe sans
tendance déterministe
Test augmenté de Dickey-Fuller pour d_TcDM avec un retard
de (1-L)d_TcDM
taille de l'échantillon 122
hypothèse nulle de racine unitaire : a = 1
test sans constante
modèle: (1-L)y = (a-1)*y(-1) + ... + e
Coeff. d'autocorrélation du 1er ordre pour e: 0,005
valeur estimée de (a - 1): -1,00098
statistique de test: tau_nc(1) = -7,99237
p. critique asymptotique 4,953e-014
10% 5% 2,5% 1%
valeurs critiques : -1,62 -1,95 -2,23 -2,58 Test augmenté
de Dickey-Fuller pour d_TcDM avec un retard de (1-L)d_TcDM
|
taille de l'échantillon 122
hypothèse nulle de racine unitaire : a = 1
test avec constante
modèle: (1-L)y = b0 + (a-1)*y(-1) + ... + e
Coeff. d'autocorrélation du 1er ordre pour e: 0,004
valeur estimée de (a - 1): -1,01939
statistique de test: tau_c(1) = -8,08351
p. critique asymptotique 2,841e-013
10% 5% 2,5% 1% valeurs critiques : -2,57 -2,88 -3,14 -3,46
|
|
Modèle [3]: modèle avec constante et
avec tendance déterministe
Test augmenté de Dickey-Fuller pour d_TcDM avec un retard
de (1-L)d_TcDM
taille de l'échantillon 122
hypothèse nulle de racine unitaire : a = 1
|
Commentaire :
Pour la deuxième série USD/MAD, l'étude
de la significativité du troisième modèle démontre
que la statistique de t empirique (= - 8,06023) est inférieur à
la valeur lue dans la table à 1% (= -3,99), on accepte donc H1
(l'hypothèse de racine unitaire est rejetée).
|
avec constante et tendance temporelle
modèle: (1-L)y = b0 + b1*t + (a-1)*y(-1) + ... + e
Coeff. d'autocorrélation du 1er ordre pour e: 0,003 valeur
estimée de (a - 1): -1,0217
statistique de test: tau_ct(1) = -8,06023
p. critique asymptotique 1,229e-012
|
|
|
D'après les résultats de test ADF sur les deux
séries étudiés, la stationnarité est clairement
vérifiée.
Les conditions sont maintenant remplies pour la recherche dans
la famille des modèles ARIMA. La détermination d'un tel
modèle, nécessite le passage par trois phases :
v' Identification du modèle
v' Estimation des différents paramètres du
modèle
v' Validation du modèle
3.3. Identification du modèle :
L'étape d'identification des modèles ARIMA,
débute systématiquement par la détermination des ordres du
terme de différenciation I(d), puis de ceux des termes
autorégressif AR(p) et de moyenne mobile MA(q).
- L'ordre de différentiation I(d) est
égal à 1, car on a différencié les deux chroniques
une seule fois pour les rendre stationnaires.
- L'ordre du terme autorégressif présent dans
le modèle ARIMA définitif est égal à p, qui
correspond au nombre de pics significatifs dans la PACF. L'analyse des
corrélogrammes partiels des deux séries étudiées
(Figures 7 et 8), démontrent que l'ordre autorégressif
AR(p) est égal à 1 dans la chronique USD/MAD, et 3 dans
la chronique EURO/MAD.
- L'ordre du terme de moyenne mobile présent dans le
modèle ARIMA définitif est égal à q,
c'est-à-dire le nombre de pics significatifs dans l'ACF. L'étude
des corrélogrammes partiels des deux séries, démontrent
que l'ordre de moyenne mobile MA(q) est égal à 1 dans la
série USD/MAD et 2 dans la série EURO/MAD.
Pour la chronique USD/MAD, nous poserons les modèles
concurrents suivants : - AR(1),
- MA(1),
- ARMA(1,1) qui combine les deux.
Et pour la chronique EURO/MAD, nous verrons les modèles
suivants :
- AR(3), AR (2), AR (1)
- MA(2), MA (1)
- ARMA (3,2) ; ARMA (3,1) ; ARMA (2,1) ; ARMA (2,2) ; ARMA (1,2)
; ARMA(1,1).
3.4. Estimation des différents
paramètres du modèle :
Après l'identification des modèles, on
procède à l'estimation de leurs paramètres par la
méthode du maximum de vraisemblance qui consiste à
déterminer la valeur du paramètre à estimer (fonction des
observations) qui assure la plus grande probabilité d'apparition de ces
observations.
Les résultats des paramètres estimés pour
chaque modèle de chaque série (annexe 4), sont
résumés dans le tableau suivant:
Tableau 7 : Résumé de l'estimation des
mod~les
Chroniques
|
Modèles
|
Coefficients
|
T-student
|
Akaike
|
Schwarz
|
Hannan- Quinn
|
|
|
1
|
-5,977
|
|
|
|
|
AR(3)
|
2
|
-5,189
|
-76,84875
|
-62,74734
|
-71,12043
|
|
|
3
|
-2,317
|
|
|
|
|
AR(2)
|
1
|
-5,380
|
-73,52410
|
-62,24297
|
-68,94144
|
|
-4,540
|
|
|
|
|
|
|
AR(1)
|
1
|
-3,831
|
-56,36701
|
-47,90617
|
-52,93002
|
|
MA(2)
|
1
|
-5,963
|
-77,59367
|
-66,31254
|
-73,01101
|
|
-1,76
|
|
|
|
|
|
|
MA(1)
|
1
|
-9,546
|
-77,27068
|
-68,80983
|
-73,83368
|
|
|
1
|
0,002398
|
|
|
|
|
|
2
|
-1,372
|
|
|
|
|
ARMA(3,2)
|
3
|
-0,008868
|
-74,48744
|
-54,74547
|
-66,46779
|
|
|
1
|
-0,1035
|
|
|
|
|
|
2
|
0,01407
|
|
|
|
EUO-RMAD
|
|
1
|
-0,09891
|
|
|
|
|
-2,089
|
|
ARMA(2,1)
|
|
-64,35825
|
-72,73134
|
|
|
1
|
-3,545
|
|
|
|
|
|
1
|
-0,2032
|
|
|
|
|
|
2
|
-1,567
|
|
|
|
|
ARMA(3,1)
|
|
-59,56454
|
-69,61224
|
|
-0,1732
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
-1,695
|
|
|
|
|
|
1
|
0,1247
|
|
|
|
|
ARMA(2,2)
|
2
|
-1,724
|
-76,48701
|
-59,56532
|
-69,61302
|
|
-1,269
|
|
|
2
|
0,1762
|
|
|
|
|
ARMA(1,1)
|
1
|
1,085
|
-76,67291
|
-65,39179
|
-72,09025
|
|
-7,644
|
|
|
1
|
-1,503
|
|
|
|
|
ARMA(1,2)
|
1
|
-0,1009
|
-77,23597
|
-63,13456
|
-71,50765
|
|
|
2
|
-2,587
|
|
|
|
|
AR(1)
|
1
|
0,5223
|
-5,622208
|
2,838637
|
-2,185214
|
|
MA(1)
|
1
|
0,6261
|
-5,674177
|
2,786668
|
-2,237183
|
USD-MAD
|
|
|
|
|
|
|
|
ARMA(1,1)
|
1
|
-2,253
|
-5,462959
|
5,818167
|
-0,880301
|
|
3,011
|
|
|
|
|
|
|
3.5. Validation du modèle :
Deux types de tests sont utilisés pour la validation
des modèles sélectionnés : test portant sur la
signification des paramètres des différents modèles et
test portant sur l'étude de la série des résidus.
3.5.1. Test sur les paramètres :
Les coefficients des deux modèles MA(1) de la
série EURO/MAD et MA(1) de la série USD/MAD sont
significativement différents de zéro au seuil de 5%. En effet
leur T de Student est supérieur, en valeur absolue, à la valeur
critique de 1,96 (voir tableau 6 ci-dessus), également, ces deux
modèles minimisent les trois critères d'information d'Akaike, de
Schwarz et d'Hannan-Quinn. Donc le modèle MA(1) de la série
EURO/MAD et le modèle MA(1) de la série USD/MAD, sont retenus
pour le moment.
En revanche, les coefficients des autres modèles
AR(3), AR(2), AR(1), MA(2), MA(1) ARMA(3,2), ARMA(2,1), ARMA(3,1), ARMA(2,2),
ARMA(1,1), ARMA(1,2), AR(1), et ARMA(1,1) ne sont pas tous différents de
zéro au seuil de 5%, parce ce que leur T-student est inférieur en
valeur absolue à la valeur critique de 1,96 (voir tableau ci-dessus).
Aussi, ces modèles ne minimisent pas les critères d'information,
ceci conduit à écarter ces modèles de la suite de
l'analyse.
3.5.2. Test sur les résidus (test de bruit blanc)
:
Lorsque le processus est bien estimé, les
résidus (écart entre les valeurs observées et les valeurs
estimées par le modèle) doivent se comporter comme un bruit
blanc. Ainsi on considère les hypothèses suivantes :
Ho : Présence de bruits blancs H1 : Absence de bruits
blancs
Les résultats d'autocorrélation simple et
partielle des résidus (Annexe 5 : tableau 11 et 12) du modèle MA
(1) de la série EURO/MAD et du modèle MA(1) de la séries
USD/MAD avec leurs corrélogrammes des résidus, sont
présentés comme suit :
Figure 15 : Corrélogramme des résidus du
modèle MA(1) IATA EURO/MAD
Au regard des résultats obtenus ci-dessus, les
corrélogrammes des fonctions d'autocorrection simple et partielle sont
contenus dans leurs intervalles de confiance respectives
représentées par des traits bleus horizontaux. De plus la
statistique Q de Ljung-box donne la valeur de QSTAT= 9,9116 (au retard de p =
4) et la probabilité critique de ce test : 1,000 est supérieure
au seuil de 0,05. Donc on accepte l'hypothèse H0 et on en déduit
une présence de bruit blanc.
Pour les résultats du modèle MA (1) de la
série USD/MAD, sont présentés comme suit :
Figure 16 : Corrélogramme des résidus
USD/MAD
Les résultats obtenus ci-dessus, démontrent que
les corrélogrammes des résidus des fonctions d'autocorrection
simple et partiel du modèle MA (1), sont contenus dans leurs intervalles
de confiances respectives représentées par des traits bleus
horizontaux. De plus la statistique Q
de Ljung-box donne la valeur de Q-STAT= 21,2261 au retard de p =
30 et la probabilitécritique de ce test (0,881) est
supérieure au seuil de 0,05. Donc on rejette l'hypothèse H1 et on
déduit une présence de bruit blanc.
D'après toutes ces étapes de vérification,
les modèles retenus pour la prévision sont : Le modèle
ARIMA (0, 1, 1) du taux IATA EURO/MAD.
Le modèle ARIMA (0, 1, 1) du taux IATA USD/MAD.
2.6. Prévision :
Figure 17 : prévision du modèle
ARIMA(0,1,1), taux IATA EURO/MAD 2001-2012
Figure 18 : prévision du modèle
ARIMA(0,1,1), taux IATA USD/MAD 2001-2012
2.7. Synthèse des résultats :
- Analyse prévisionnelle du taux IATA
EURO/MAD:
La projection du modèle ARIMA (0,1,1) du taux IATA
EURO/MAD (Figure :11), présente une tendance à la hausse de la
courbe. Cette tendance qui se situe durant la période allant du
01/05/2011 jusqu'au 01/05/2012, nous permet d'avancer de dire que les recettes
futures de la compagnie telle que les créances clients,
l'activité Fret, les excédents de bagage (BCB), la billetterie,
le frètement, le code share, la maintenance aéronautique,
l'assistance en escales, les recettes ventes à bord, les commissions
interline encaissées152,...etc, seront comptabilisées
en moyenne par le taux IATA : 1 Euro = 11,36981 MAD ; ce dernier étant
supérieur au taux IATA de facturation du mois précédant ;
il permettra d'avoir une trésorerie prévisionnelle en devise
(compte Euro), positive.
A ce titre, et dans le cadre d'une
prévision-prospective, le résultat obtenu permettra aux
dirigeants de la compagnie une meilleure vision de la situation des recettes,
ainsi plusieurs stratégies financières et marketing
découlent de cette tendance à la hausse :
- Au niveau marketing, les dirigeants de la compagnie
pourront profiter de cette tendance haussière du taux IATA EURO/MAD, en
ciblant la clientèle de la zone Euro153 en particulier, par
des politiques de promotion de bas tarif aérien.
- Au niveau financier, les dirigeants de la compagnie
pourront exploiter la prévision obtenue pour optimiser les recettes par
vol, dans le cadre d'une bonne gestion des revenus (Le yield management), ainsi
ils pourront manipuler les tarifs154 de haute contribution (HC) et
de basse contribution (BC) en fonction de leur demande sur chaque classe par
ligne.
La progression des taux de remplissage effectifs des vols est
cependant le but principal pour toute compagnie aérienne en vue
d'optimiser les recettes. Une bonne gestion des revenus assurée par
ligne permettra à Royal Air Maroc155 de réaliser ce
but. Ainsi au niveau des recettes déjà citées ci-dessus,
la compagnie devra mener des stratégies d'optimisation des revenus pour
chaque activité, tout en se basant sur les prévisions obtenues
:
- Le frètement est une activité de location des
avions pour d'autres compagnies aériennes désirant de combler
leur besoin vers certaines destinations. Les recettes dégagées de
cette
152 Le délai de remboursement de ces recettes est plus de
1 mois.
153 Plus de 60 % des points de ventes de la compagnie se
répartissent entre les grandes villes européennes, qui utilisent
l'euro comme principale devise étrangère.
154 Produit comptabilisé par le taux IATA.
155 Royal Air Maroc ne dispose pas d'une salle de marché,
afin de gérer au mieux ces recettes et dépenses.
activité fin d'octobre 2010 ont été de
49 millions de dirhams156 (dont 18.000 en Euro). La tendance
haussière du taux IATA EURO/MAD, est un avantage provisoire qui permet
à la compagnie de profiter à la diminution du prix de location
par rapport au prix de marché, en vue de gagner des nouveaux parts de
marché dans cette activité.
- Les recettes issues des ventes de sièges
liées aux accords de « code share » se sont
élevées à 66.000 Dhs (dont 42.000 en Euro). Ainsi pour une
meilleure optimisation des recettes dégagées de cette
activité, Royal Air Maroc pourra diminuer le prix de siège pour
attirer plusieurs compagnies aériennes, à faire des
correspondances au Maroc, et en particulier à l'aéroport de
Casablanca, qui a toutes les qualités d'un « hub »
international.
- Avec un chiffre d'affaire brut de 468 millions de dirham
(dont 23 millions Euro), l'activité Fret est parmi les principales
recettes représentant ainsi 3.81% du chiffre d'affaire global de la
compagnie. Profondément touchée par la crise économique,
en particulier les entreprises exportatrices de la zone Euro, cette
activité a connu une régression de 22,7% par rapport à
l'année précédente. A cet effet, le choix de l'avionneur
par ces entreprises, converge vers celui qui offre un prix avantageux par
rapport aux autres compagnies aériennes. D'après la
prévision obtenue, la filiale Atlas Cargo pourra exploiter le gain
probable, en vue de concurrencer dans le marché en offrant un prix
attrayant.
A ce niveau d'analyse, Royal Air Maroc
bénéficiera énormément par cette hausse future du
taux IATA EURO/MAD. Les différentes stratégies
élaborées ci-dessus, permettront à la réalisation
de deux objectifs :
- Une meilleure optimisation des recettes en Euro, - Et une
bonne gestion du risque de change.
- Analyse prévisionnelle du taux IATA
(USD/MAD):
Au niveau des dépenses, la projection du modèle
ARIMA (0,1,1) du taux IATA USD/MAD (Figure : 12), présente une tendance
à la baisse de la courbe. Cette tendance qui se situe durant la
période allant du 01/05/2011 jusqu'au 01/05/2012, nous permet d'avancer
de dire que les dépenses futures de la compagnie tel que la charge
catering, le code share, la maintenance aéronautique, l'assistance en
escales, les redevances aéroportuaires, les charges de personnel ...etc.
seront comptabilisées en moyenne par le taux IATA : 1 USD = 7,65805
156 Rapport annuel 2009-2010.
MAD ; ce dernier étant inférieur au taux IATA
de facturation du mois précédant ; il permettra d'avoir une
trésorerie prévisionnelle en devise (compte USD), positive.
A cet effet, le résultat obtenu permettra aux
responsables de la trésorerie, un meilleur éclairage de la
situation prévisionnelle du compte USD. Ce dernier très
utilisé dans le secteur de l'aéronautique mondial,
représente un enjeu majeur pour la compagnie, et nécessite une
gestion de change rigoureuse et prudente.
Une étude prospective de la prévision obtenue,
nous révèle plusieurs stratégies d'optimisation des
dépenses en USD :
- Filiale de Royal Air Maroc, « Atlas catering »
s'occupe des repas servis aux passagers pendant le vol. Cette charge catering
s'est établie à 258 millions de Dhs (dont 11 millions USD). Nous
intéresserons ici, aux filiales catering des compagnies aériennes
américaines qui fournissent ce service à Royal Air Maroc à
l'étranger157. D'après les résultats obtenus,
les responsables de trésorerie pourront diminuer la part consacré
au service catering dans le prix général des billets d'avion pour
les destinations vers les Etats-Unis (Sachant que cette part varie entre 5%
à 8% du prix général selon la classe). Ainsi avec une
telle stratégie, Royal Air Maroc offrira un prix attractif.
- Les redevances aéroportuaires (redevance
d'atterrissage, taxe de stationnement, coût de balisage) sont des charges
payées par RAM, lorsque les avions de celle-ci atterris dans des
aéroports étrangers. En 2010, ces redevances ont totalisé
985 820 KMAD (dont 26 millions USD). Même stratégie que celle
élaborer ci-dessous pour la charge catering, ici la seule
différence est que la part consacré aux redevances dans le prix
général des billets d'avion, est de 11%
La gestion de trésorerie en devises est au centre des
opérations menées par la Royal Air Maroc, qu'elles soient
liées à l'exploitation ou non. Le trésorier, dans ce
cadre, doit effectuer une synthèse des conséquences
monétaires de ces opérations, à court terme et à
moyen terme. D'une manière générale, tant la valeur de
l'euro augmente vis-à-vis du dollar, ce qui arrangeait en quelques
sortes la RAM puisque la majeure partie de ses recettes ainsi que les dettes
contractées étaient libellées en euro. De ce fait, le gain
de change dû à cette hausse contribuait à financer
confortablement ces avions : tant que la parité euro/USD augmentait, les
opérations de changes généraient des gains qui amputaient
une majeure partie des coûts liées à l'achat des avions.
157 Principalement le marché américain (U.S. Air ;
United Airline ; Northwest Airlines ; Américain Airlines).
Conclusion du troisième chapitre :
L'objectif de ce chapitre était de présenter la
méthode prospective du modèle ARIMA comme la continuité de
la démarche prévisionnelle quantitative. Elle est aussi une
étape essentielle dans la planification de l'avenir et l'identification
des actions nécessaires. Pour y arriver, nous avons montré dans
quelle mesure le néologisme prévision-prospective prenait son
sens dans la production d'outils nécessaires au gestionnaire pour passer
du mode réactif au mode proactif, sinon préactif (au sens de
Godet), de façon à pouvoir anticiper le changement plutôt
que le subir.
D'abord il faut signaler que la plupart des séries
macro-économiques sont non stationnaires. La modélisation ARIMA
est certes « plus difficile » mais donne de meilleurs
résultats en matière de prévision. C'est en cela qu'elle
est de plus en plus utilisée par les prévisionnistes, au point de
devenir quasi-incontournable.
Par ailleurs, au-delà de la méthode scientifique
adoptée, la démarche reste très importante en
matière de prévision. Le principe d'analyse et de
prévision, par la méthode de Box & Jenkins, adopté est
largement itératif avec notamment répétition des
étapes identification, estimation et prévision jusqu'à
obtention d'un modèle adéquat. Aussi, les séries de
données sont régulièrement mises à jour
après examen critique, à postériori, des écarts
prévisions - réalisations. Enfin, les méthodes et
techniques de prévisions évoluent plus ou moins rapidement, il
est important de se doter d'une bonne documentation et se recycler en
permanence par des formations ciblées.
Au sein de Royal Air Maroc, les flux de trésorerie en
devise dépendent des décisions prises au sommet
hiérarchique du groupe. La gestion de trésorerie en devise ne
doit en aucun cas être une gestion passive. Bien au contraire, elle doit
être active et prévoyante (anticiper les taux de l'association
internationale du transport aérien, anticiper les taux de change
réel, prendre les mesures et les stratégies adéquates
à temps,...), qui est en partie induits par l'aléa croissant des
marchés, et sans laquelle il ne peut y avoir de véritable
maîtrise de la politique financière. Cette dimension
récente de la fonction de trésorerie implique une
évolution de son champ d'activités et des rapports qu'elle
entretient avec les différents acteurs internes ou externes à
l'entreprise.
CONCLUSION GENERALE
Nous avons présenté dans ce mémoire, la
prévision-prospective comme outil d'analyse des séries
temporelles, et plus particulièrement la méthodologie de Box et
Jenkins qui donne de meilleurs résultats en matière de
prévision. C'est en cela qu'elle reste parmi les méthodes les
plus utilisés à l'échelle internationale.
Au Maroc, La gestion du risque de change est encore à
son stade embryonnaire, malgré les récentes réformes
législatives entamées par Bank Al Maghrib et l'Office des Changes
dans ce sens, et cela à tel point que beaucoup d'entreprises
exportatrices et importatrices ignorent méme l'existence de telle
pratique au Maroc.
La plupart des entreprises marocaines ignorent aussi
l'existence des techniques de prévision, comme celle est adoptée
dans ce mémoire à savoir «La modélisation ARIMA
», qui permet une meilleure reproduction de la tendance future suivie par
la série étudiée.
Nous consacrons successivement trois points dans cette
conclusion générale. On présentera d'abord une
synthèse de l'apport de ce mémoire, pour évoquer ensuite
les limites et enfin les perspectives de recherche éventuelles du
présent travail.
Enseignements de ce mémoire :
Le premier chapitre a été une occasion de
définir les spécificités du marché de change ainsi
que le risque de change y afférant. Ensuite, nous avons tenté de
déceler les différentes théories de change, qui se
focalisent sur la prévision ou bien l'anticipation du taux de change.
Une dernière section est destinée à l'introduction des
séries chronologiques.
Dans le deuxième chapitre, nous avons pris en
considération le secteur du transport aérien international. Tout
d'abord, on a présenté les différents enjeux (financiers,
juridico-politiques, sociaux commerciaux) de ce secteur et en particulier les
compagnies aériennes d'Afrique et des Pays Arabes dont Royal Air Maroc.
Ensuite dans une deuxième section on a posé la question : Quelle
option stratégique pour les compagnies aériennes nationales ? A
cet effet, on a tracé les stratégies nécessaires qui
doivent résulter de leur vision du futur en rapport avec leurs missions
de service public.
C'est dans ce contexte que nous avons également choisi
de mettre en exergue la position de Royal Air Maroc dans le marché,
caractérisé par une rude concurrence issue de la mondialisation
commerciale. A cet effet, les petites et moyennes compagnies, notamment celles
du Sud, se trouvent par conséquent dans une position particulière
; elles constituent l'enjeu principal de la
déréglementation, car les petites compagnies du
Nord, soit elles alimentent les plus grandes compagnies sur la base de la
coopération, soit à fusionner entre elles pour atteindre la masse
critique pour survivre.
Le troisième chapitre a été
consacré à l'étude empirique de la
prévision-prospective, objet de notre stage de fin d'étude, dont
les principaux enseignements résident dans les points suivants :
Les stratégies découlant des prévisions
obtenues, permettrons à la trésorerie de la compagnie une
meilleure optimisation des recettes et dépenses en devises, et par la
suite, une bonne gestion du risque de change. Aussi cette prévision a
permis aux responsables de la trésorerie de mener des gestions
tarifaires spécifiques pour chaque opération à
l'échelle internationale.
La nouvelle forme de concurrence, par les tarifs bas, trouve
son explication dans l'évolution même du secteur de transport
aérien en phase de transition. La manipulation tarifaire est à
l'avantage de la compagnie, notamment sur les deux marchés
étudiés dans notre cas, à savoir le marché
européen et américain. Le ralentissement de la croissance
signifie l'intensification de la lutte pour une part de marché ; les
transporteurs aériens vendent de plus en plus à des clients qui
renouvellent leurs achats et par conséquent seront
expérimentés ; la lutte tend souvent à mettre plus
l'accent sur les coûts, donc sur les tarifs et les services.
En déduit que plusieurs les recommandations suivantes,
doivent être observées :
-La création d'une salle de marché est devenue
une obligation pour Royal Air Maroc. Les salles de marchés, écrit
F. Vellas158 sont devenues à partir de l'expérience
des grandes compagnies américaines, une des bases essentielles du
fonctionnement actuel du marché du transport aérien. En
apparence, les salles de marchés peuvent être semblables à
un service de réservation ; mais en réalité leur but est
différent ; elles sont chargées de définir et de
contrôler leur «Yield», c'est-à-dire, rappelons-le,
d'optimiser leurs recettes par vol tout en surveillant leurs grands courants de
trafic.
Cette optimisation se fait par l'orientation de chaque client
vers les tarifs les plus élevés possibles en fonction de ses
contraintes. Les grandes compagnies aériennes ont ainsi réussi
à reconstituer après plusieurs années un système de
ségrégation tarifaire « en temps réels »
relativement impénétrable par les concurrents.
C'est ainsi que la salle des marchés joue un rôle
indispensable pour :
158 « Le Transport Aérien », p.86, ibid.
op.cit
* Analyser le contenu des réservations,
* Remarquer les anomalies éventuelles, en vérifier
l'origine et procéder au redressement, et le cas échéant,
attirer l'attention des distributeurs récidivistes,
* Réagir rapidement aux baisses de tarifs et aux
promotions diverses des compagnies aériennes concurrentes dans un
marché en voie de dérégulation
accélérée.
-La mise en place d'un système d'information de
réservation (SIR). C'est un terminal d'accès en temps réel
à toutes les compagnies aériennes et à toutes les
sociétés de services qui ont choisi de vendre leurs services par
l'intermédiaire de ces réseaux.
Les SIR modernes occupent donc une place importante dans le
marketing des compagnies aériennes ; ils leur ont apporté
d'énormes avantages ainsi qu'aux agences de voyages et naturellement aux
usagers ; mais ils ont, en même temps conféré aux
compagnies aériennes, qui en possèdent, une puissance commerciale
qui peut être utilisée - et qui l'est effectivement - à
restreindre la compétition et la liberté de choix des
usagers159.
Limites de ce mémoire :
Les limites du présent mémoire peuvent se
résumer essentiellement en des limites méthodologiques auxquelles
on peut ajouter d'autres limites structurelles
Les limites méthodologiques du présent
mémoire sont communes à toute étude de cas unique, et ont
trait à sa validité externe : le choix d'étudier une seule
entreprise ne saurait prétendre à une quelconque
représentativité au sens statistique du terme. En outre,
contrairement aux études de cas multiples, l'étude de cas unique
ne permet pas de repérer les similitudes ou les différences avec
d'autres organisations, et de mettre en perspective les caractéristiques
propres à chaque terrain d'enquête. Il est vrai que la Royal Air
Maroc constitue un cas quasi exemplaire des grandes entreprises marocaines
pionnières dans le domaine de la gestion du risque de change, mais cela
ne constitue en aucun cas un argument justifiant la
généralisation de cette étude.
Les limites structurelles sont principalement dues à
la contrainte temporelle qui ne permet pas de cerner totalement tous les
problèmes liés au thème de recherche. Entre le temps de
« confirmer » le stage et l'adaptation effective avec le
fonctionnement de la compagnie et les attentes de ses membres vis-à-vis
des stagiaires, beaucoup de temps se serait écoulé qui aurait
159 Ce furie déréglementation du transport
aérien intérieur aux Etats-Unis qui a créé,
rappelons-le, les conditions dans lesquelles ces systèmes pouvaient
donner toute leur mesure et qui a suscité un prodigieux
développement des services aériens en particulier des services de
correspondance organisés sur la base de hubs (Jacques Villiers, Article
: quel enseignement tirer de l'expérience américaine, in ITA
magazine n° 44, juillet /août 1987, p. 20.
été très utile à la collecte
d'informations (caractère confidentiel), qui s'avère parfois
très délicat.
Perspectives de recherche :
Les réflexions aux limites de notre recherche, nous
poussent naturellement à aborder la question de prolongement possible de
cette recherche, afin de cerner tous les problèmes le mieux possible et
dans de bonnes conditions.
Les principales pistes de recherches identifiées peuvent
se résumer comme suit :
· Nous avons tenté au début de
renforcer la qualité de notre prévision par la méthode des
scénarios (Figure : 19), pour ajouter un ensemble
d'événement qui présente une certaine cohérence,
tel que : les invariant160, les tendances lourde161, les
germes162, les acteurs163, et les
événements164, mais faute de temps, on n'a pas pu
collecter toutes les informations nécessaire.
Figure 19 : La
prévision-prospective-développée
160 Phénomène supposé permanent
jusqu'à l'horizon étudié. Exemple :
caractéristiques climatiques
161 Mouvement affectant un phénomène sur longue
période. Exemple : urbanisation, démographie.
162 Facteurs de changement, à peine perceptibles
aujourd'hui mais qui constitueront les tendances lourdes de demain
163 Ceux qui jouent un rôle important dans le
système par l'intermédiaire des variables qui
caractérisent leurs projets et qu'ils contrôlent plus ou moins.
Exemple : les pays consommateurs, les pays producteurs, les compagnies
multinationales, etc., sont des acteurs du jeu de l'énergie.
164 On peut considérer un événement comme
une variable ne pouvant prendre que deux valeurs, en général
« 1 » si l'événement se produit, « 0 » si
l'événement ne se produit pas ;un tel événement
appelé un événement isolé
ANNEXES
ANNEXE 1: ( 1 aP SlaRKIiHtaKIs écRKRP iqKas.
-- Le Produit National Brut (PNB) et Le Produit
Intérieur Brut (PIB):
Le Produit Intérieur Brut (PIB)
exprime la valeur totale de la production d'un pays. Il s'agit de la somme de
toutes les activités économiques du pays, que les
propriétaires des moyens de production vivent dans le pays ou ailleurs.
Le produit est «brut» parce que la dépréciation des
biens d'investissement n'a pas été déduite. La
différence entre PIB et PNB
réside dans le fait que le PNB inclut le
revenu net de facteur, ou revenu net, en provenance de l'étranger. Le
résultat est obtenu en soustrayant, au rendement des capitaux que le
pays a investis à l'étranger (profits, revenus de placement,
paiements de salaires), le rendement des capitaux étrangers investis
dans le pays.
Impact sur les marchés financiers :
Les acteurs des marchés financiers attendent avec impatience la
publication des indices du PIB et du PNB. Au
cours des dernières années, on a donné plus d'importance
à l'indice à pondération fixe par rapport à
l'indice implicite. Une accélération de l'inflation est
considérée comme une mauvaise nouvelle sur tous les
marchés. Le cours des valeurs décline, le prix des obligations
tombent (les rendements augmenteront) et le cours de la devise fléchit
lui aussi à condition que le taux de croissance soit inférieur au
taux de croissance de l'économie. Une modération des valeurs
d'inflation aura un effet contraire.
- - Indice des Prix de Production (IPP)
:
L'indice des prix de production exprime les prix que les
producteurs industriels et agricoles demandent aux commerçants.
L'attention des marchés financiers se concentre sur la variation
mensuelle en pourcentage de l'IPP sur les produits finis. Cependant, les prix
des produits alimentaires tendant à varier de façon
saisonnière et le prix de l'énergie étant
fréquemment volatile, les analystes préfèrent observer le
taux fondamental d'inflation des prix de production qui exclut les prix des
produits alimentaires et d'énergie.
-Impact sur les marchés financiers :
Plus l'augmentation de l'IPP est importante, plus l'impact sur les
marchés financiers sera négatif. Une inflation
élevée entraîne des taux d'intérêt
élevés ; une inflation réduite entraîne une baisse
des taux d'intérêt. En cas
d'inflation: le cours des valeurs pourrait fléchir et
la valeur de la devise tombera probablement si les augmentations des prix de
production sont importantes et en accélération, à moins
que les marchés ne s'attendent à ce que la Banque Centrale du
pays concerné ne réponde en augmentant les taux
d'intérêt, ce qui redonnerait à son tour à la devise
une plus grande force d'attraction.
- Indice de la production industrielle (IPI)
Les chiffres de la production industrielle constituent un
ensemble d'indices mesurant la production matérielle mensuelle des
usines, mines et centres de production d'énergie électrique et de
gaz du pays. Les marchés financiers tendent à se concentrer sur
les variations mensuelles dessaisonnées dans les chiffres globaux.
-Impact sur les marchés financiers :
Une augmentation de la production industrielle est signe de croissance
économique tandis qu'un déclin indique une période de
contraction. Les professionnels du marché des devises chercheront les
taux d'intérêt élevés associés à la
croissance économique et susceptibles de renforcer la monnaie.
- Indice des Prix à la Consommation (IPC)
:
L'Indice des Prix à la Consommation
(IPC) mesure le prix d'un panier donné de biens de
consommation. L'IPC est un indice dessaisonné. Les
produits alimentaires et l'énergie représentent environ 25 % des
dépenses de consommation.
-Impact sur les marchés financiers :
Les acteurs des marchés financiers attendent avec impatience la
publication de l'indice des Prix à la Consommation parce que celui-ci
détermine de nombreuses activités sur le marché. Le
marché des instruments à taux fixe, le marché des valeurs
mobilières et le marché des devises réagissent tous de
façon adverse à une tendance inflationniste nettement
marquée. La valeur de la monnaie d'un pays fléchira sur le
marché des devises parce que l'augmentation des taux
d'intérêt est maintenant due aux augmentations de prix
(inflation), et non à la croissance économique.
- Indice des Coûts Salariaux (ICS) :
Les coûts salariaux peuvent être mesurés
de deux façons : salaires moyens et Indice des Coûts Salariaux.
Les revenus moyens mesurent le niveau des salaires et traitements des
employés non agricoles. L'Indice des Coûts Salariaux (ICS) suit
par contre toutes les rémunérations des employés civils :
outre les salaires et traitements, cet indice couvre également les
autres
avantages perçus par les salariés
(congés payés, rétributions complémentaires,
prestations d'assurance, retraites, autres bénéfices...)
-Impact sur les marchés financiers :
Les acteurs des marchés financiers réagissent à
cet indice comme ils réagissent à toutes les autres mesures de
l'inflation. Il est plus particulièrement suivi par Alan Greenspan, le
Président de la Réserve Fédérale Américaine,
et renforcera la tendance au cas où les résultats
s'écarteraient de façon significative des prévisions du
marché.
- Indice des Livraisons de Vendeur :
Il s'agit d'un indice de diffusion par lequel les vendeurs
évaluent les variations générales relatives aux
performances en matière de livraison par comparaison au mois
précédent.
-Impact sur les marchés financiers : Si
les producteurs déclarent des livraisons plus rapides, cela est
interprété comme un signe d'affaiblissement de
l'économie.
- Indice d'Humeur des Consommateurs (ICS
Au Etats-Unis chaque mois, l'Université du Michigan
effectue un échantillonnage représentatif par
téléphone sur 700 foyers et pose 5 questions sur leur situation
financière actuelle et leurs prévisions pour le futur.
-Impact sur les marchés financiers :
Les acteurs des marchés financiers apprécient peu une
baisse de la confiance des consommateurs parce que cela entraîne
également une baisse des revenus des sociétés. Un
sentiment général de pessimisme indique une économie
faible avec taux d'intérêt réduits et fléchissement
de la devise. Un consommateur optimiste par contre est plus favorable parce que
lié à une augmentation des taux d'intérêt et de la
demande de la monnaie, ce qui renforce la valeur de la devise sur le
marché des changes.
- Indice de la National Association of Purchasing
Managers -NAPM - (USA) :
Le NAPM est un indice composé de cinq
éléments : Nouvelles commandes, Production, Livraisons de
fournitures, Inventaires et Emploi.
Un Indice se situant à 50 % ou plus indique que
l'économie et le secteur industriel sont en expansion ; un indice se
situant entre 45 et 50 % laisse à penser que le secteur industriel a
cessé de se développer mais que l'économie continue
d'aller de l'avant ; un indice inférieur à 45 % signale une
récession tant de l'économie que du secteur industriel.
-Impact sur les marchés financiers :
Les acteurs des marchés financiers attendent avec
anxiété les résultats du NAPM depuis que le
président de la Réserve Fédérale Américaine,
Alan Greenspan, déclara une fois qu'il prenait ce rapport très en
considération. Comme d'habitude, les négociants en devises
espèrent trouver des résultats sains.
ANNEXE 2 :
Tableau 8 : Fonction d'autocorrélation du
Taux IATA EURO/MAD
RETARD
|
ACF
|
|
PACF
|
Q [p. crit.]
|
1
|
0,8392
|
***
|
0,8392 ***
|
90,1575
|
[0,000]
|
2
|
0,7703
|
***
|
0,2234 **
|
166,7371
|
[0,000]
|
3
|
0,7490
|
***
|
0,2120 **
|
239,7429
|
[0,000]
|
4
|
0,7096
|
***
|
0,0499
|
305,8103
|
[0,000]
|
5
|
0,6857
|
***
|
0,0813
|
368,0136
|
[0,000]
|
6
|
0,6500
|
***
|
-0,0078
|
424,3786
|
[0,000]
|
7
|
0,6254
|
***
|
0,0366
|
477,0022
|
[0,000]
|
8
|
0,5997
|
***
|
0,0029
|
525,8052
|
[0,000]
|
9
|
0,5778
|
***
|
0,0246
|
571,5014
|
[0,000]
|
10
|
0,5614
|
***
|
0,0251
|
615,0015
|
[0,000]
|
11
|
0,5411
|
***
|
0,0109
|
655,7754
|
[0,000]
|
12
|
0,5138
|
***
|
-0,0245
|
692,8692
|
[0,000]
|
13
|
0,4967
|
***
|
0,0142
|
727,8414
|
[0,000]
|
14
|
0,4674
|
***
|
-0,0430
|
759,0903
|
[0,000]
|
15
|
0,4418
|
***
|
-0,0157
|
787,2584
|
[0,000]
|
16
|
0,4171
|
***
|
-0,0253
|
812,6018
|
[0,000]
|
17
|
0,3802
|
***
|
-0,0591
|
833,8495
|
[0,000]
|
18
|
0,3483
|
***
|
-0,0422
|
851,8458
|
[0,000]
|
19
|
0,3325
|
***
|
0,0213
|
868,4035
|
[0,000]
|
20
|
0,3151
|
***
|
0,0081
|
883,4183
|
[0,000]
|
21
|
0,2776
|
***
|
-0,0653
|
895,1771
|
[0,000]
|
22
|
0,2452
|
***
|
-0,0424
|
904,4436
|
[0,000]
|
23
|
0,2237
|
**
|
-0,0112
|
912,2300
|
[0,000]
|
24
|
0,1962
|
**
|
-0,0305
|
918,2778
|
[0,000]
|
25
|
0,1461
|
|
-0,1112
|
921,6680
|
[0,000]
|
26
|
0,1317
|
|
0,0351
|
924,4479
|
[0,000]
|
27
|
0,1288
|
|
0,0584
|
927,1370
|
[0,000]
|
28
|
0,0860
|
|
-0,0812
|
928,3473
|
[0,000]
|
29
|
0,1201
|
|
0,2151 **
|
930,7306
|
[0,000]
|
30
|
0,1011
|
|
-0,0550
|
932,4376
|
[0,000]
|
|
Tableau 9 : Fonction d'autocorrélation du
Taux IATA USD/MAD
RETARD
|
ACF
|
|
PACF
|
Q [p. crit.]
|
1
|
0,9686
|
***
|
0,9686 ***
|
120,1009
|
[0,000]
|
2
|
0,9387
|
***
|
0,0089
|
233,8190
|
[0,000]
|
3
|
0,9110
|
***
|
0,0210
|
341,8077
|
[0,000]
|
4
|
0,8796
|
***
|
-0,0721
|
443,3248
|
[0,000]
|
5
|
0,8433
|
***
|
-0,0996
|
537,4010
|
[0,000]
|
6
|
0,8063
|
***
|
-0,0391
|
624,1230
|
[0,000]
|
7
|
0,7668
|
***
|
-0,0649
|
703,2214
|
[0,000]
|
8
|
0,7307
|
***
|
0,0385
|
775,6575
|
[0,000]
|
9
|
0,7019
|
***
|
0,1094
|
843,0790
|
[0,000]
|
10
|
0,6714
|
***
|
-0,0250
|
905,3151
|
[0,000]
|
11
|
0,6421
|
***
|
0,0084
|
962,7332
|
[0,000]
|
12
|
0,6109
|
***
|
-0,0742
|
1015,1544
|
[0,000]
|
13
|
0,5775
|
***
|
-0,0763
|
1062,4320
|
[0,000]
|
14
|
0,5458
|
***
|
-0,0106
|
1105,0314
|
[0,000]
|
15
|
0,5138
|
***
|
-0,0306
|
1143,1279
|
[0,000]
|
16
|
0,4824
|
***
|
0,0198
|
1177,0225
|
[0,000]
|
17
|
0,4470
|
***
|
-0,0673
|
1206,3954
|
[0,000]
|
18
|
0,4104
|
***
|
-0,0477
|
1231,3806
|
[0,000]
|
19
|
0,3731
|
***
|
-0,0409
|
1252,2315
|
[0,000]
|
20
|
0,3365
|
***
|
-0,0356
|
1269,3530
|
[0,000]
|
21
|
0,3022
|
***
|
0,0187
|
1283,2943
|
[0,000]
|
22
|
0,2681
|
***
|
-0,0097
|
1294,3686
|
[0,000]
|
23
|
0,2338
|
***
|
-0,0167
|
1302,8728
|
[0,000]
|
24
|
0,2082
|
**
|
0,1227
|
1309,6843
|
[0,000]
|
25
|
0,1836
|
**
|
-0,0217
|
1315,0371
|
[0,000]
|
26
|
0,1647
|
*
|
0,0781
|
1319,3887
|
[0,000]
|
27
|
0,1521
|
*
|
0,0683
|
1323,1339
|
[0,000]
|
28
|
0,1403
|
|
-0,0092
|
1326,3545
|
[0,000]
|
29
|
0,1189
|
|
-0,1731 *
|
1328,6927
|
[0,000]
|
30
|
0,1115
|
|
0,1726 *
|
1330,7705
|
[0,000]
|
|
ANNEXE 3 :
Tableau 10 : Fonction d'autocorrélation du
Taux IATA EURO-MAD (Après différentiation)
RETARD ACF
|
|
PACF
|
Q
|
[p. crit.]
|
1
|
-0,3245
|
***
|
-0,3245 ***
|
13,3789
|
[0,000]
|
2
|
-0,2339
|
***
|
-0,3792 ***
|
20,3869
|
[0,000]
|
3
|
0,0704
|
|
-0,2055 **
|
21,0264
|
[0,000]
|
4
|
0,0631
|
|
-0,1046
|
21,5455
|
[0,000]
|
5
|
0,0340
|
|
0,0142
|
21,6975
|
[0,001]
|
6
|
-0,0799
|
|
-0,0400
|
22,5436
|
[0,001]
|
7
|
0,0136
|
|
-0,0029
|
22,5684
|
[0,002]
|
8
|
0,0225
|
|
-0,0072
|
22,6368
|
[0,004]
|
9
|
0,0117
|
|
0,0194
|
22,6554
|
[0,007]
|
10
|
-0,0227
|
|
-0,0012
|
22,7261
|
[0,012]
|
11
|
0,0123
|
|
0,0247
|
22,7470
|
[0,019]
|
12
|
-0,0185
|
|
-0,0181
|
22,7945
|
[0,030]
|
13
|
0,0117
|
|
0,0002
|
22,8138
|
[0,044]
|
14
|
-0,0329
|
|
-0,0559
|
22,9678
|
[0,061]
|
15
|
-0,0021
|
|
-0,0510
|
22,9684
|
[0,085]
|
16
|
0,0578
|
|
0,0146
|
23,4511
|
[0,102]
|
17
|
-0,0245
|
|
0,0049
|
23,5390
|
[0,133]
|
18
|
-0,0447
|
|
-0,0318
|
23,8341
|
[0,161]
|
19
|
0,0470
|
|
0,0206
|
24,1625
|
[0,190]
|
20
|
0,0712
|
|
0,0992
|
24,9232
|
[0,204]
|
21
|
-0,0314
|
|
0,0878
|
25,0727
|
[0,244]
|
22
|
-0,0614
|
|
0,0286
|
25,6502
|
[0,267]
|
23
|
0,0574
|
|
0,0659
|
26,1602
|
[0,293]
|
24
|
0,1020
|
|
0,1613 *
|
27,7864
|
[0,269]
|
25
|
-0,1252
|
|
0,0175
|
30,2583
|
[0,215]
|
26
|
-0,0350
|
|
-0,0179
|
30,4534
|
[0,249]
|
27
|
0,0799
|
|
0,0070
|
31,4821
|
[0,252]
|
28
|
-0,0506
|
|
-0,0877
|
31,8994
|
[0,279]
|
29
|
0,0098
|
|
-0,0505
|
31,9153
|
[0,324]
|
30
|
00202
|
|
-00082
|
319831
|
[0368]
|
|
Tableau 11: Fonction d'autocorrélation du
Taux IATA USD-MAD (Après différentiation)
RETARD
|
ACF
|
PACF
|
|
Q
|
[p. crit.]
|
1
|
0,0468
|
0,0468
|
|
0,2779
|
[0,598]
|
2
|
-0,0736
|
-0,0760
|
|
0,9716
|
[0,615]
|
3
|
0,0814
|
0,0894
|
|
1,8269
|
[0,609]
|
4
|
-0,0475
|
-0,0632
|
|
2,1201
|
[0,714]
|
5
|
-0,0359
|
-0,0165
|
|
2,2894
|
[0,808]
|
6
|
-0,0368
|
-0,0508
|
|
2,4686
|
[0,872]
|
7
|
-0,0246
|
-0,0144
|
|
2,5494
|
[0,923]
|
8
|
-0,0319
|
-0,0359
|
|
2,6865
|
[0,952]
|
9
|
0,0157
|
0,0216
|
|
2,7200
|
[0,974]
|
10
|
0,0099
|
0,0001
|
|
2,7334
|
[0,987]
|
11
|
-0,0215
|
-0,0180
|
|
2,7975
|
[0,993]
|
12
|
-0,0497
|
-0,0576
|
|
3,1414
|
[0,994]
|
13
|
-0,0677
|
-0,0689
|
|
3,7859
|
[0,993]
|
14
|
-0,0544
|
-0,0558
|
|
4,2055
|
[0,994]
|
15
|
-0,0612
|
-0,0616
|
|
4,7427
|
[0,994]
|
16
|
0,0722
|
0,0769
|
|
5,4964
|
[0,993]
|
17
|
0,0497
|
0,0314
|
|
5,8573
|
[0,994]
|
18
|
0,0984
|
0,1081
|
|
7,2836
|
[0,988]
|
19
|
0,1130
|
0,0817
|
|
9,1833
|
[0,970]
|
20
|
-0,0997
|
-0,1098
|
|
10,6771
|
[0,954]
|
21
|
-0,0137
|
-0,0106
|
|
10,7055
|
[0,968]
|
22
|
0,0412
|
0,0210
|
|
10,9661
|
[0,975]
|
23
|
-0,1949
|
** -0,1771
|
**
|
16,8444
|
[0,817]
|
24
|
0,0110
|
0,0504
|
|
16,8634
|
[0,854]
|
25
|
-0,0802
|
-0,1314
|
|
17,8774
|
[0,848]
|
26
|
-0,0639
|
-0,0273
|
|
18,5291
|
[0,856]
|
27
|
0,0018
|
-0,0454
|
|
18,5296
|
[0,886]
|
28
|
0,0845
|
0,0885
|
|
19,6927
|
[0,875]
|
29
|
-0,0885
|
-0,1181
|
|
20,9799
|
[0,860]
|
30
|
-0,0925
|
-0,0484
|
|
22,4035
|
[0,839]
|
|
ANNEXE 4 :
*Estimation de la série USD-MAD : - Modèle AR(1)
:
Évaluations de la fonction : 21
Évaluations du gradient : 6
Modèle 4: ARIMA, utilisant les observations
2001:02-2011:05 (T = 124) Estimé a l'aide du filtre de Kalman (MV
exacte)
Variable dépendante: (1-L) TcDM
Écarts type basés sur la matrice des produits
externes
coefficient erreur std. z p. critique
const phi_1
|
-0,0244737
0,0469135
|
0,0217466 0,0898194
|
-1,125
0,5223
|
0,2604 0,6015
|
|
Moy. var. dép. -0,024329
Éc. type var. dép. 0,232084
Moyenne des innovations 0,000088
Ec. type des innovations 0,230891
Log de vraisemblance 5,811104
Critère d'Akaike -5,622208
Critère de Schwarz 2,838637
Hannan-Quinn -2185214
- Modèle MA(1) :
Évaluations de la fonction : 20
Évaluations du gradient : 6
Modèle 5: ARIMA, utilisant les observations
2001:02-2011:05 (T = 124) Estimé a l'aide du filtre de Kalman (MV
exacte)
Variable dépendante: (1-L) TcDM
Écarts type basés sur la matrice des produits
externes
coefficient erreur std. z p. critique
const theta_1
|
-0,0244940
0,0561927
|
0,0218855 0,0897483
|
-1,119
0,6261
|
0,2631 0,5312
|
|
Moy. var. dép. -0,024329
Éc. type var. dép. 0,232084
Moyenne des innovations 0,000104
Ec. type des innovations 0,230841
Log de vraisemblance 5,837088
Critère d'Akaike -5,674177
Critère de Schwarz 2,786668
Hannan-Quinn -2,237183
- Modèle ARMA (1,1) :
Évaluations de la fonction : 53
Évaluations du gradient : 15
Modèle 6: ARIMA, utilisant les observations
2001:02-2011:05 (T = 124) Estimé a l'aide du filtre de Kalman (MV
exacte)
Variable dépendante: (1-L) TcDM
Écarts type basés sur la matrice des produits
externes
coefficient erreur std. z p. critique
const
|
-0,0246100
|
0,0217581
|
-1,131
|
0,2580
|
|
phi_1
|
-0,689893
|
0,306161
|
-2,253
|
0,0242
|
**
|
theta_1
|
0,787645
|
0,261564
|
3,011
|
0,0026
|
***
|
|
Moy. var. dép. -0,024329
Éc. type var. dép. 0,232084
Moyenne des innovations 0,000298
Ec. type des innovations 0,229142
Log de vraisemblance 6,731480
Critère d'Akaike -5,462959
Critère de Schwarz 5,818167
Hannan-Quinn -0,880301
Évaluations de la fonction : 32
Évaluations du gradient : 7
Modèle 1: ARMA, utilisant les observations
2001:02-2011:05 (T = 124) Estimé a l'aide du filtre de Kalman (MV
exacte)
Variable dépendante: d_TcEM
Écarts type basés sur la matrice des produits
externes
|
coefficient
|
erreur std.
|
z
|
p. critique
|
|
const
|
0,0122335
|
0,00699349
|
1,749
|
0,0802
|
*
|
phi_1
|
-0,526816
|
0,0881473
|
-5,977
|
2,28e-09
|
***
|
phi_2
|
-0,469199
|
0,0904265
|
-5,189
|
2,12e-07
|
***
|
phi_3
|
-0,203804
|
0,0879745
|
-2,317
|
0,0205
|
**
|
|
Moy. var. dép. 0,013237
Éc. type var. dép. 0,199784
Moyenne des innovations 0,000875
Ec. type des innovations 0,170104
Log de vraisemblance 43,42438
Critère d'Akaike -76,84875
Critère de Schwarz -62,74734
Hannan-Quinn -71,12043
*Estimation de la série EURO-MAD : - Modèle AR(3)
:
- Modèle MA (2) :
Évaluations de la fonction : 49
Évaluations du gradient : 13
Modèle 2: ARIMA, utilisant les observations
2001:02-2011:05 (T = 124) Estimé a l'aide du filtre de Kalman (MV
exacte)
Variable dépendante: (1-L) TcEM
Écarts type basés sur la matrice des produits
externes
coefficient erreur std. z p. critique
const
|
0,0111390
|
0,00486452
|
2,290
|
0,0220
|
**
|
theta_1
|
-0,533163
|
0,0894180
|
-5,963
|
2,48e-09
|
***
|
theta_2
|
-0,156921
|
0,0891739
|
-1,760
|
0,0785
|
*
|
|
Moy. var. dép. 0,013237
Éc. type var. dép. 0,199784
Moyenne des innovations 0,003451
Ec. type des innovations 0,170958
Log de vraisemblance 42,79683
Critère d'Akaike -77,59367
Critère de Schwarz -66,31254
Hannan-Quinn -73,01101
Évaluations de la fonction : 126
Évaluations du gradient : 41
Modèle 3: ARIMA, utilisant les observations
2001:02-2011:05 (T = 124)
Estimé a l'aide du filtre de Kalman (MV exacte)
Variable dépendante: (1-L) TcEM
Écarts type basés sur la matrice des produits
externes
coefficient erreur std. z
const 0,0117742 0,00574270
|
p. critique 2,050
|
0,0403
|
**
|
phi_1
|
0,0132261
|
5,51487
|
0,002398
|
0,9981
|
|
phi_2
|
-0,259155
|
0,188893
|
-1,372
|
0,1701
|
|
phi_3
|
-0,0117775
|
1,32814
|
-0,008868
|
0,9929
|
|
theta_1
|
-0,571058
|
5,51507
|
-0,1035
|
0,9175
|
|
theta_2
|
0,0416844
|
2,96303
|
0,01407
|
0,9888
|
|
|
Moy. var. dép. 0,013237
Éc. type var. dép. 0,199784
Moyenne des innovations 0,001827
Ec. type des innovations 0,168941
Log de vraisemblance 44,24372
Critère d'Akaike -74,48744
Critère de Schwarz -54,74547
Hannan-Quinn -66,46779
- Modèle ARMA (3,2) :
ANNEXE 5:
RETARD
|
ACF
|
PACF
|
Q Ii'. crit.]
|
1
|
-0,0260
|
-0,0260
|
0,0856 [0,770]
|
2
|
-0,0453
|
-0,0460
|
0,3484 [0,840]
|
3
|
-0,0305
|
-0,0330
|
0,4687 [0,926]
|
4
|
-0,0780
|
-0,0822
|
1,2616 [0,868]
|
5
|
0,0589
|
0,0517
|
1,7169 [0,887]
|
6
|
-0,0219
|
-0,0278
|
1,7806 [0,939]
|
7
|
0,0039
|
0,0029
|
1,7827 [0,971]
|
8
|
0,0073
|
0,0022
|
1,7898 [0,987]
|
9
|
0,0166
|
0,0248
|
1,8274 [0,994]
|
10
|
-0,0093
|
-0,0147
|
1,8392 [0,997]
|
11
|
-0,0039
|
0,0012
|
1,8413 [0,999]
|
12
|
-0,0460
|
-0,0469
|
2,1366 [0,999]
|
13
|
-0,0138
|
-0,0143
|
2,1634 [1,000]
|
14
|
-0,0263
|
-0,0365
|
2,2619 [1,000]
|
15
|
0,0009
|
-0,0030
|
2,2621 [1,000]
|
16
|
0,0469
|
0,0352
|
2,5799 [1,000]
|
17
|
0,0103
|
0,0136
|
2,5955 [1,000]
|
18
|
0,0254
|
0,0247
|
2,6905 [1,000]
|
19
|
0,0846
|
0,0954
|
3,7549 [1,000]
|
20
|
0,0930
|
0,1102
|
5,0555 [1,000]
|
21
|
0,0418
|
0,0617
|
5,3202 [1,000]
|
22
|
0,0143
|
0,0416
|
5,3517 [1,000]
|
23
|
0,0522
|
0,0836
|
5,7739 [1,000]
|
24
|
0,0693
|
0,0916
|
6,5248 [1,000]
|
25
|
-0,1068
|
-0,0959
|
8,3266 [0,999]
|
26
|
-0,0780
|
-0,0783
|
9,2963 [0,999]
|
27
|
0,0161
|
0,0088
|
9,3382 [0,999]
|
28
|
-0,0522
|
-0,0698
|
9,7815 [0,999]
|
29
|
0,0268
|
-0,0120
|
9,8994 [1,000]
|
30
|
0,0086
|
0,0098
|
9,9116 [1,000]
|
|
RETARD
|
ACF
|
PACF
|
Q Ii'. crit.]
|
1
|
-0,0338
|
-0,0338
|
0,1451 [0,703]
|
2
|
-0,0155
|
-0,0167
|
0,1759 [0,916]
|
3
|
0,0391
|
0,0381
|
0,3738 [0,946]
|
4
|
-0,0184
|
-0,0161
|
0,4181 [0,981]
|
5
|
-0,0516
|
-0,0517
|
0,7672 [0,979]
|
6
|
-0,0188
|
-0,0244
|
0,8139 [0,992]
|
7
|
-0,0334
|
-0,0353
|
0,9632 [0,995]
|
8
|
-0,0207
|
-0,0203
|
1,0209 [0,998]
|
9
|
0,0072
|
0,0045
|
1,0280 [0,999]
|
10
|
0,0161
|
0,0151
|
1,0636 [1,000]
|
11
|
-0,0270
|
-0,0279
|
1,1643 [1,000]
|
12
|
-0,0365
|
-0,0437
|
1,3500 [1,000]
|
13
|
-0,0716
|
-0,0809
|
2,0712 [1,000]
|
14
|
-0,0380
|
-0,0449
|
2,2767 [1,000]
|
15
|
-0,0687
|
-0,0736
|
2,9529 [1,000]
|
16
|
0,0789
|
0,0748
|
3,8537 [0,999]
|
17
|
0,0342
|
0,0350
|
4,0247 [0,999]
|
18
|
0,0981
|
0,0994
|
5,4426 [0,998]
|
19
|
0,0964
|
0,0892
|
6,8241 [0,995]
|
20
|
-0,0827
|
-0,0906
|
7,8516 [0,993]
|
21
|
-0,0282
|
-0,0439
|
7,9723 [0,995]
|
22
|
0,0624
|
0,0534
|
8,5681 [0,995]
|
23
|
-0,1076
|
-0,1012
|
15,2370 [0,886]
|
24
|
0,0400
|
0,0474
|
15,4867 [0,906]
|
25
|
-0,0987
|
-0,1185
|
17,0255 [0,881]
|
26
|
-0,0371
|
-0,0416
|
17,2450 [0,901]
|
27
|
-0,0170
|
-0,0394
|
17,2916 [0,924]
|
28
|
0,0947
|
0,0759
|
18,7503 [0,906]
|
29
|
-0,0933
|
-0,0891
|
20,1835 [0,887]
|
30
|
-0,0792
|
-0,0784
|
21,2261 [0,881]
|
|
Tableau 12 : Fonction
d'autocorrélation résiduelle IATA EURO-MAD
Tableau 13: Fonction
d'autocorrélation résiduelle USD-MAD
ANNEXE 6:
Tableau 14 : Table de DICKEY-FULLER
Source: Fuller W.A, Introduction to
statistical times series, John Wliy, 1976.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages :
· AMIS et E. ROSPARS , (International Financial Reporting
Standards) . CL P. (2005).
· BLANCHARD.O et WATSON .M , « Bulles, anticipations
rationnelles, et marchés
· financiers », Annales d l'INSEE, n°54, 1984,
Paris.
· BOURBONNAIS, REGIS, TERRAZA, MICHEL, «Analyse des
séries temporelles», Dunod 2008.
· BOURBONNAIS, REGIS, « Econométrie »,
7ème édition, Dunod, 2009
· BOURGUINAT Henri, TEILETCHE Jérome, DUPUY Michel,
« Finance internationale », Edition: Dalloz, 2007.
· C. LECLERCQ et X. LECLERCQ, « Gestion
stratégique de la concurrence en temps de crise », Edit. Maxima
Laurent Mesnil 1993
· CHERIF, MONDHER, « les taux de change », Revue
banque édition, 2002
· CHESNEL, SANDRINE « métiers de
l'aéronautique et de l'espace : le guide 2009-2010 », Edition
L'Etudiant, 2009.
· DE GRAUWE P, DEWACHTER H, et EMBRECHTS M, Exchange Rate
Theory, Chaotic Models of Foreign Exchange Models, Blackwell Cambridge,
[1993]
· DESCAMPS Christian, SOICHOT Jacques, « Gestion
financière internationale », EMS, 2ème Edition, 2006.
· DORNBUSH.R, « Expectations and exchange rates
dynamics », journal of political economy, vol.34, 1976
· DORNBUSH.R « Open economy macroeconomics » New
York, basic books, 1980.
· DRUKER Peter, in « l'entreprise face à la
crise mondiale », édit. Tendances actuelles, 1981.
· FULLER W.A, «Introduction to statistical times
series», John Wliy, 1976
· KEREBEL Pascal « management des risques »,
EYROLLES, édition d'organisation.
· KOTLER, DUBOIS, « le marketing management »,
8ème édit, Nouveaux horizons - 1994
· KIHLSDET Torbjorn, HARRIGTON Michel, « La trouille
des alliances», Airline Business, index janvier 1991.
· KRUGMAN P.R « Currency and crises », Cambridge
(Mass), MIT press, 1995.
· PALLOIX, « l'économie mondial
capitaliste et les firmes multinationales », tome 2, collection
François Maspero, édition Tendance Actuelle - Paris 1983
· PORTER Michael, in « l'avantage concurrentiel »
(traduit par P. De LAVERGNE) édit. Economica, 1987.
· PLIHON Dominique, « Les taux de change », La
découverte, Paris, 4ème Edition, 2006.
· T.LOILIER et A. TELLIER, « Les grands auteurs en
stratégie », EMS, 2007.
Rapports et Etudes :
· Africaine de l'Aviation Civile, Etude sur : « la
libéralisation du transport aérien dans la CEE », 1990
· Communication faite lors du 7ème
symposium IATA au Caire, 2003, sur le Thème : «Vers des ciels
ouverts», ex-PDG d'Air France, ATTALI Bernard.
· Commission Etude OCDE, «Le transport aérien
international, les enjeux de Demain», 2008
· Communiqué IATA n°35, «
Stratégie des acteurs : adaptation où profondes mutations ?
», deuxième trimestre 2010.
· Compte rendu de la deuxième rencontre avec la
commission des finances et du développement économique à
la Chambre des représentants, « les enjeux du transport
aérien », 17 mars 2011
· Etude, « programme et Développement
à l'IFURTA », 1er juin 1983 à Marseille.
· International strategy manager, Air Canada in «
Vivre à la périphérie » ; communication faite lors du
colloque ITA à Marrakech en 1988 sous le thème : la
libéralisation du transport aérien dans la CEE : point de vue des
pays voisins.
· Rapport annuel de Royal Air Maroc : 2007-2008
· Rapport annuel de Royal Air Maroc : 2008-2009
· Rapport annuel de Royal Air Maroc : 2009-2010
· Rapport OACI, « la mise en place de centres
coordonnés d'entretien et de révision d'avions », volume 48,
juillet -août 1993.
Articles :
· Article de BIKER.A. la compagnie rejoint, « passages
= Frequent Flyer Programme », quotidien du tourisme Juillet 1993.
· Entreprises publiques et développement
économique, l'exemple du transport aérien dans différents
pays du Tiers Monde, In revue ITA Magazine n°31 Janv. 1986.
· FRIEDMAN Jacques, article « La privatisation est un
moyen d'assurer la croissance et d'accroitre l'emploi», in Journal «
Le Monde » du 18 février 1994.
· International Bureau of Aviation (IBA Group), article :
« Value judgement », Revue Airlines Business, juin 1991
· ITA Presse n°195-196 du 16 au 31 août 1993.
· GLOBAL ECONOMIC PROSPECTS, Rapport de la Banque Mondiale
sur les perspectives pour l'économie mondiale, 13 janvier 2011
· GAGEY Fréderic sur la compétitivité
des entreprises et politiques économiques, Revue sur l'actualité
n° 179 Mars 1992
· Les leçons de l'expérience
américaine. In Revue ITA Magazine, n°44, janvier 1987.
· La bataille de l'Atlantique Nord ; Le Figaro du 05
octobre 1992
· LAPAURRE René ex : PDG d'UTA, Article : « les
limites de l'économie concurrentielle dans les transports. In Revue ITA
magazine n° 46, novembre 1987,
· La vie Touristique, n°513 du 15 octobre 2006,
Casablanca.
· MEAD Jenning : Winning their Share Back. Revue Airline
Business, mars 1993.
· OACI, Journal juillet : août 1993, vol 48,
n°6.
· Président de British Airways, Journal «Le
Quotidien du tourisme», Paris, du 8 décembre 1993.
· QUINET Emile, Article, « les bouleversements actuels
dans le secteur des transports aériens », Revue Problèmes
économiques, n° 1912 du 20 fév. 1985
· Revue Airline Business juillet 90 article « A
Spanner in the woks », 2009.
· VILLIERS Jacques, Article : quel enseignement tirer de
l'expérience américaine, in ITA magazine n° 44, juillet
/août 1987
TABLE DE MATIERE
Remerciement 2
Liste des abréviations. 3
Liste des tableaux 5
Liste des figures. 6
Sommaire 7
Introduction générale 8
Chapitre 1 : Risque de change et éléments
d'analyse des séries 13
1.1. Le renouvellement et l'interprétation
théorique de la détermination taux de change 15
1.1.1. Généralité sur le marché de
change 15
1.1.1.1. Un marché planétaire de la devise 15
1.1.1.2. Un marché du risque 16
1.1.1.3. L'équilibre du marché des changes 18
1.1.1.3.1. La spéculation 18
1.1.1.3.2. Les arbitrages 19
1.1.2. L'explication théorique de l'instabilité des
changes 19
1.1.2.1. Théorie de la surréaction des taux de
change 20
1.1.2.2. Théorie des bulles spéculatives 21
1.1.2.3. Hétérogénéité des
comportements et anticipation mimétique 22
1.1.3. L'appréciation de l'évolution du taux de
change 24
1.1.3.1. Analyse technique...................... 24
1.1.3.2. Analyse fondamentale 25
1.1.3.3. Les indicateurs économiques : lien et impact
25
1.1.4. L'évaluation de la position de change et les
techniques internes de couverture 26
1.1.4.1. L'évaluation du risque de change 27
1.1.4.1.1. Le risque de change de consolidation 27
1.1.4.1.2. Le risque de change économique 29
1.1.4.1.3. Le risque de change de transaction 30
1.1.4.1.4. Le calcul de la position de change 31
1.1.4.2. Les techniques internes de couverture de change 32
1.1.4.2.1. Les modifications de la monnaie de facturation et les
closes
d'indexation 32
1.1.4.2.2. Le termaillage 33
1.1.4.2.2.1. Définition et origine du termaillage 33
1.1.4.2.2.2. Les conséquences du termaillage 35
1.1.4.2.3. La centralisation de la trésorerie et la
compensation des positions de change 36
1.1.4.2.3.1. Le netting ou compensation multilatérale
36
1.1.4.2.3.2. la centralisation de la position de change (pooling)
37
1.2. Eléments d'analyse des séries temporelles
38
1.2.1. Stationnarité 38
1.2.1.1. Définition et propriété 38
1.2.1.2. Fonctions d'auto corrélation simple et partielle
39
1.2.1.3. Test de « bruit blanc » et de
stationnarité 40
1.2.1.3.1. Analyse des fonctions d'auto corrélation 41
1.2.1.3.2. Statistique de Box-Pierce et Ljung-Box 42
1.2.1.3.3. Test de normalité 43
1.2.2. La non stationnarité et les tests de racine
unitaire 43
1.2.2.1. La non stationnarité : les processus TS et DS
43
1.2.2.1.1. Les processus TS 43
1.2.2.1.2. Les processus DS 44
1.2.2.1.3. Conséquences d'une mauvaise stationnarisation
du processus. 45
1.2.2.2. Les tests de racine unitaire et la stratégie
séquentielle de test 46
1.2.2.2.1. Tests de racines unitaires : tests de Dickey-Fuller
(1979) 46
1.2.2.2.2. Les tests de Dickey et Fuller Augmentés. 47
1.2.3. Les modèles ARIMA 48
1.2.3.1. Typologie des modèle AR et MA et ARMA 48
1.2.3.1.1. Modèle AR (Auto Régressif) 48
1.2.3.1.1.1. Formulation 48
1.2.3.1.1.2. Caractéristiques des corrélogrammes.
48
1.2.3.1.2. Modèle MA (Moving Average : Moyenne Mobile)
49
1.2.3.1.2.1. Formulation 49
1.2.3.1.2.2. Caractéristiques des corrélogrammes
49
1.2.3.1.3. Modèle ARMA (mélange de processus AR et
MA) 50
1.2.3.1.3.1. Formulation 50
1.2.3.1.3.2. Caractéristiques des corrélogrammes
50
1.2.3.1.3.3. Condition d'utilisation 50
1.2.3.2. L'extension aux processus ARIMA et SARIMA 50
1.2.4. La méthode de Box et Jenkins. 52
1.2.4.1. Recherche de la représentation adéquate :
l'identification 52
1.2.4.1.1. Désaisonnalisation 52
1.2.4.1.2. Recherche de la stationnarité en terme de
tendance 52
1.2.4.2. Estimation des paramètres. 53
1.2.4.3. Test d'adéquation du modèle et
prévision 53
Chapitre 2 : Analyse du secteur de transport
aérien : enjeux et stratégies financières 56
2.1. Les enjeux pour les compagnies aériennes nationales
58
2.1.1. Les enjeux financiers 58
2.1.1.1. La viabilité financière du transport
aérien 59
2.1.1.1.1. Le seuil de rentabilité 59
2.1.1.1.2. L'étroitesse des marges 59
2.1.1.1.3. L'importance des investissements 60
2.1.1.1.3.1. Les besoins de l'ensemble de l'industrie 60
2.1.1.1.3.2. Le cas des compagnies aériennes d'Afrique et
des Pays
Arabes. 62
2.1.1.2. L'accès au financement 63
2.1.1.2.1. Les innovations financière jusqu'au la fin des
années 2000 63
2.1.1.2.2. Les limites des formules en place 65
2.1.1.3. Le désengagement de l'Etat et les nouvelles
sources de financement 66
2.1.1.3.1. Cas des pays industrialisés 67
2.1.1.3.2. Cas des pays en voie développement 68
2.1.2. Les enjeux juridico-politiques et sociaux 70
2.1.2.1. Les enjeux juridico-politiques 70
2.1.2.1.1. Le processus global de consolidation et de
concentration 70
2.1.2.1.1.1. Prises de participation étrangère et
privatisation (ou la volonté des Etats) 70 2.1.2.1.1.2.
L'évolution des procédures et du processus global de
consolidation et de concentration 72
2.1.2.1.2. L'adaptation des lois sur la concurrence et les
conflits entre nations 75
2.1.2.1.3. Les rapports futurs entre nations ou groupements
régionaux 75
2.1.2.1.4. L'application au transport aérien des lois
nationales sur la
concurrence 76
2.1.2.2. Les enjeux sociaux 78
2.1.2.2.1. Les enjeux au niveau de la formation 78
2.1.2.2.2. Les enjeux au niveau de l'emploi 80
2.1.3. Les enjeux commerciaux 82
2.1.3.1. Les enjeux d'une nouvelle forme de concurrence 83
2.1.3.1.1. Le champ d'appellation de la concurrence 83
2.1.3.1.2. La nature de la concurrence 83
2.1.3.1.2.1. Les conditions de la concurrence 84
2.1.3.1.2.2. Les moyens concurrentiels mis en place 85
2.1.3.1.2.2.1. La gestion des revenus (le yield management)....85
2.1.3.1.2.2.2. La place des systèmes informatisés de
réservation
(SIR) dans le marketing 88
2.1.3.2. Les politiques d'alliance et de coopération 91
2.1.3.2.1. Les enjeux des alliances offensives 92
2.1.3.2.1.1. l'intégration horizontale par alliance 92
2.1.3.2.1.2. L'intégration verticale par alliances 95
2.1.3.2.2. Les enjeux des alliances défensives. 96
2.1.3.2.2.1. Le cas des « Commuters Carriers » et des
« Feeders » régionaux 96
2.1.3.2.2.2. Le cas des compagnies « Charters » 97
2.2.Quelles options stratégiques pour les compagnies
aériennes nationales du sud? 98
2.2.1. La nouvelle démarche compétitive 98
2.2.1.1. Les facteurs de compétitivité 99
2.2.1.2. Les principes directeurs 101
2.2.2. Les options stratégiques à retenir pour les
compagnies aériennes nationales de la région 102
2.2.2.1. Missions de service public et vision stratégique
du futur 103 2.2.2.1.1. Les implications des missions de service public pour
les compagnies
aériennes nationales. 103
2.2.2.1.2. La vision stratégique du futur 105
2.2.2.2. Objectifs et choix stratégiques. 105
2.2.2.2.1. Objectifs compétitifs et objectifs
stratégiques 105
2.2.2.2.2. Choix des options stratégiques 106
Chapitre 3 : Présentation des résultats :
La modélisation ARIMA 111
3.1. Méthodologie de recherche et présentation du
terrain d'étude 113
3.1.1. Méthodologie de l'étude de cas 113
3.1.1.1. Intérêt du sujet 113
3.1.1.2. Choix du terrain d'étude 114
3.1.1.3. Choix de la méthodologie de recherche et des
niveaux d'analyses
adoptés 115
3.1.2. Présentation du Groupe Royal Air Maroc 117
3.1.2.1. Historique 117
3.1.2.2. Filiales du groupe 119
3.1.2.3. Organigramme de RAM 120
3.1.2.4. RAM en quelques chiffres 121
3.1.2.5. Les principaux faits marquants en 2009,2010 et 2011
122
3.1.2.6. Environnement et marche 123
3.2. Présentation des résultats 126
3.2.1. Etude préliminaire des séries 126
3.2.2. Stationnarité 129
3.2.2.1. Analyse graphique 129
3.2.2.2. Test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) 132
3.2.2.2.1. Critères d'information 132
3.2.2.2.2. Choix optimal des retards 132
3.2.3. Identification du modèle 136
3.2.4. Estimation des différents paramètres du
modèle 136
3.2.5. Validation du modèle 138
3.2.5.1. Test sur les paramètres 138
3.2.5.2. Test sur les résidus (test de bruit blanc) 138
3.2.6. Prévision 141
3.2.7. Synthèse des résultats 142
Conclusion générale 146
Annexes. 150
Bibliographies. 161
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