5- Le logement /l'habitat :
Le mode d'occupation du logement porte dans l'ensemble sur la
propriété privée.
En effets, les propriétaires représentent
presque 98%. Par ailleurs, des logements occupés sont de
différents tailles et varient de l'habitation à 3 pièces
à celle possédant 5 ou 6 pièces. Cette diversité
dans la taille du logement répond à la variation de la
composition et du niveau de vie des ménages.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil22.png)
Photo.4 : Une villa propriété
d'un émigré en France (9 mois inoccupé)
En 2004, Ghomrassen compte 6027 logements avec une moyenne de
4 Pièces/Logement. Nous estimons une moyenne de 123m2 de
surface couverte dans chaque logement et d'une valeur de 25 000 DT comme
coût de construction de chaque logement. Mais aussi on peut trouver des
palais de dizaine de chambres et de valeur qui dépasse des millions de
dinars (Geurida, Karoui...)
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Schéma.4 : Un palais construit sur un
terrain de 10 975 m2 dont 2817 m2 couverte.
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Graphique.9 : Evolution des logements à
Ghomrassen
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La répartition par type d'habitation dénote
d'une tendance vers les logements de type villa et avec 10% des constructions
de type traditionnel édifié par la SNIT et 90% sont du type
isolé réalisées par les particuliers.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil23.png)
Photo.5 : Aucune harmonie dans le cachet
architectural Photo.6 : Façade massivement
décorée
4Notons par ailleurs un grand investissement dans le secteur du
bâtiment de la part de la population de Ghomrassen et surtout des
émigrés.
Certains jeunes et mémes des hommes âgés (de
Matmata,de Beni Kédeche et d'El- Hama...) sont venus à Ghomrassen
pour travailler dans les chantiers de construction.
A cause de leur niveau social modeste, ils ont choisi de louer
pour habitat, des petits locaux essentiellement à vocation commerciale
au plein centre ville de Ghomrassen et à proximité de la place de
l'Indépendance (Une place ou se réunissent ces travailleurs avec
leurs outils de travail en attendant un entrepreneur ou un habitant de la ville
qui cherche des ouvriers pour un chantier de construction).
Ces petits locaux ne renferment méme pas les besoins
nécessaires d'un espace à vivre (Eau potable, Electricité,
Assainissement ...)
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil24.png)
Photo.7 : Changement de vocation de locaux
commerciaux par la vocation résidentielle.
6- L'urbanisation :
La morphologie urbaine peut être définie comme
l'ensemble des formes que prend la ville ou son agglomération sous la
double influence de son site géographique et de l'histoire de son
développement.
a) Histoire du développement urbain de la ville
:
Noyau urbain ancien :
Le site de Ghomrassen a été décrit avec
précision par le voyageur Attijeni dans son voyage, il souligne :
`' La distance de Ghomrassen contient un grand nombre de
citadelles (Kalâa) dont les plus connues sont la Kalãa de Neffik
et celle de Hamdoun . .Celle de Neffik est la plus forte et c'est dans cette
Kalãa que les populations des environs se réfugient lorsqu'elles
sont menacées par une armée ou un ennemi quelconque. Cette
Kalâa se dresse au sommet d'un éperon rocheux très
élevé dans le ciel. Sur ce mont ont été
aménagés des sentiers d'accès difficils et très
exigus et qu'on ne peut emprunter que difficilement. Les habitants de
Ghomrassen et leurs troupeaux de moutons et de chameaux se sont habitués
à les emprunter et à y circuler à l'aise et sans risque.
Ces sentiers amenaient à des maisons creusées dans les montagnes
en étages superposés et qu'on appelle `'Ghiren `' (1).
Description de Ghomrassen d'après Attijeni
(1286 ap JC /706 H, 1287 ap JC / 707 H)
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil25.png)
Schéma.5 : Le premier noyau urbain
(1) Abd El Wahab (H.) : Rihla d'Attijeni, Tunis-Libye,
1980. : Traduction M.H.GHRABI
b) Processus d'urbanisation :
D'après les photos prise par un militaire
français en 1900, on peut remarquer clairement que jusqu'a cette date la
vallée de Ghomrassen (Le site actuel de cette ville) n'est pas encore
urbanisée. Les habitations sont encore localisées près du
noyau urbain ancien suite à la création du nouveau quartier Ibn
Arafa, où il se dresse jusqu'à maintenant la plus ancienne
mosquée de la ville.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil26.png)
Photo.8 : Ghomrassen en 1900 Photo.9.
Ghomrassen : vue de la vallée (1900)
A partir les années 30 et 40 du 20éme
siècle, la politique coloniale et surtout après
l'Indépendance, les autorités ont obligé les habitants des
montagnes à descendre vers la plaine (précaution
sécuritaire) et ont encouragé les habitants des espaces ruraux
dispersés dans la région à se localiser dans la ville pour
minimiser les coüts d'infrastructures.
Cette nouvelle politique de dépeuplement de l'ancien
noyau urbain et d'installation de la population locale dans la vallée
inondable n'étant pas sans conséquences sur l'économie
agraire locale. En effet, cette vallée était à
l'époque un espace où on dénombre un grand nombre de puits
et où les habitants pratiquaient une agriculture très riche
d'oasis et diversifiée qui produisait les besoins de la population.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil27.png)
Schéma.6 : Processus de
l'urbanisation
Depuis quelques années et à cause de la forte
densité démographique et urbaine et la rareté des espaces
urbanisables dans la vallée de Ghomrassen, on a remarqué le
retour de l'urbanisation sur les flans des montagnes et même sur les
plateaux qui dominent le site.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil28.png)
Photo.10 : Habitat sur les flancs de
montagne Photo.11 : Urbanisation des plateaux hauts de la
ville
c) Les fronts d'urbanisation :
L'urbanisation dans cette ville est orientée par deux
moyens :
- La topographie montagneuse du site : La ville
actuelle de Ghomrassen est encerclée par les reliefs montagneux, ce qui
oriente l'urbanisation vers deux directions uniquement.
Soit vers l'est de la ville, où se trouve le niveau
topographique le plus bas du site ,ou vers l'ouest ou se localisent
d'importantes réserves foncières sur les palataux hauts de la
ville.
- / F SMCAIAiPQ RdEs RVINSIF eCAs : La
tendance de minimiser la densité démographique et urbaine dans le
plein centre de ville, a entrainé l'implantation de plusieurs
équipements sociocollectifs et surtout scolaires dans les espaces
urbanisables. Cette politique urbaine locale est réussie, car on voit
clairement la naissance de nouveaux noyaux urbains autour de ces
équipements, citons à titre d'exemple le quartier près de
l'hôpital local de Ghomrassen ou les quartiers situés autour des
équipements scolaires implantés sur les palataux hauts de la
ville (Quartier El-Rosfa, la cité nouvelle et la route de Guermassa).
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil29.png)
Carte.4 :La topographie oriente l'urbanisation.
Source : Réalisation personnelle à partir de la carte
topographique.
Concernant l'urbanisation de la Chabaà d'Insifri, on
voit que la topographie a influé sur la trame urbaine du quartier, et
que l'extension urbaine a dégradé les anciens espaces agricoles
(rasage des oliviers, de palmerais) et a détruit les puits.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil30.png)
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Schéma.7 : Chaàbat Insifri : La
coté Sud de la ville de Ghomrassen
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On note que l'installation des équipements
administratifs et éducatifs dans le plateau Nordouest de la ville a
encouragé l'urbanisation dans cet espace. En plus, l'absence des
contraintes topographiques et naturelles a entrainé une trame en
échiquier.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil32.png)
Schéma 8 : La cité nouvelle : Le
côté Nord-Ouest de la ville de Ghomrassen
Ghomrassen est caractérisée par une forte
densité démographique avec 27.53 hab. /km2 en 2004
contre une densité de 3.69 hab. /km2 au niveau du
gouvernorat. On note également que 62 % de la population de Ghomrassen
est urbanisée.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil33.png)
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil34.png)
Graphique.10 : Densité
démographique en hab/km2
Graphique11 : Répartition de la
population sur le milieu
L'espace urbain dans la ville souffre de plusieurs
problèmes fonciers, surtout au niveau du partage de terrains à
propriété commune entre les différentes familles de la
délégation. Ce qui entraine la spéculation foncière
et l'élévation de la valeur foncière surtout au plein
centre ville dont le m2 peut coûter près de 100 DT.
d) La planification urbaine :
La commune de Ghomrassen dispose d'un plan d'aménagement
urbain dont la révision était achevée en février
2008 :
Le périmètre d'étude de la révision
du P.A.U de la ville couvre une superficie totale d'environ : 2588 ha dont 150
ha sont réservés à la zone résidentielle.
D'après les indicateurs, on relève que la
planification a contribué une forte tendance vers le logement individuel
isolé.
En effet près de 3750 logements d'une moyenne de
400m2 ont été programmés ce
quisurestimé les besoins réels de la commune en
logement additionnels. 4Gaspillage des réserves foncières dans
une ville où le taux de croissance est négatif.
![](Planification-urbaine-et-enjeux-de-developpement-local-etude-retrospective-prospective-de-la-vil35.png)
Photo.12 : Une centralité axiale à
Ghomrassen
4 Cependant et sur le plan de la centralité, la
localisation des différents équipements administratifs et
éducatifs sur l'axe principal de la vile à renforcer la
densité urbaine et la centralité axiale dans la ville.
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