INTRODUCTION
Le concept qualité n'est pas une invention du XXI
siècle, de tout temps, la qualité a été une notion
rattachée à la fierté du travail bien fait.
D'ailleurs, pour que se vende une marchandise, il a toujours
fallu qu'un client acheteur pense y trouver son compte.
Toutefois, le concept moderne de qualité s'est
développé plus intensément avec l'industrialisation et la
mondialisation.
Si la qualité est devenue si importante aujourd'hui, c'est
parce que, pour l'entreprise, l'environnement et les marchés ont
changé et changent sans cesse :
· La concurrence est devenue impitoyable et mondiale,
· Les exigences des clients sont toujours croissantes et
se différencient
· Les technologies sont en évolution rapide,
· Les changements sont peu prévisibles et
nécessitent des capteurs variés,
· La complexité des produits sonnent le glas de
l'à-peu-près,
· Les services prennent une importance croissante,
· Les salariés sont devenus majeurs et demandent
à être responsables
Par ailleurs, la mondialisation a favorisé les
échanges internationaux de denrées alimentaires et les voyages
à l'étranger.
Cela bien qu'apportant des avantages économiques
importants, a facilité aussi la propagation des maladies à
travers le monde.
En outre, les habitudes alimentaires ont considérablement
évolué dans de nombreux pays.
A ce nouveau contexte, l'entreprise doit s'adapter :
· Elle doit donner confiance à ses clients en son
aptitude à fournir les produits/services en conformité avec leurs
besoins et les spécifications en conformité avec leurs besoins et
les spécifications contractuelles.
· Elle doit être plus réactive et davantage
à l'écoute des clients, elle doit centrer ses
préoccupations, son organisation, ses décisions sur ses
clients.
La démarche qualité, en visant à introduire
le client dans l'entreprise fournit l'axe du management moderne grandement
conditionné à une forte participation et responsabilisation du
personnel.
Ainsi, confrontée à une recherche de
compétitivité sans cesse développée, l'entreprise
doit élaborer des stratégies de performances en s'appuyant sur
une maîtrise de l'ensemble de ses processus de fonctionnement techniques,
commerciaux et administratifs...
Il faudra donc mettre en oeuvre une stratégie dont le fil
directeur est la qualité de l'offre, la qualité des processus qui
la génèrent, la compétence et la qualité de vie des
salariés.
Autrement dit, une stratégie de maîtrise de la
qualité est nécessaire pour garantir la fiabilité de la
prestation de service en particulier dans un environnement de plus en plus
concurrentiel.
En effet, la maîtrise de la qualité concerne les
activités et techniques opérationnelles qui permettent de suivre
un processus et d'éliminer les causes de défauts pour les phases
appropriées de la vie d'un produit.
Pour bien mener notre étude, nous avons proposé le
plan de travail que voici :
· Dans un premier temps, nous développerons le
concept qualité en général et les aspects de la
qualité sanitaire des aliments en particulier ;
· Ensuite, nous analyserons l'hygiène alimentaire
appliquée à la restauration
· Enfin, nous examinerons la mise en oeuvre de la
démarche qualité en restauration
I - Définition et évolution du concept
1 Conception ancienne et occidentale
La norme AFNOR définit la qualité. Elle va
dépendre des caractéristiques et des performances des produits,
de la fiabilité des produits, de la maintenabilité du produit, de
sa durabilité, de la sécurité d'emploi, du
caractère non polluant et du coût global de possession depuis
l'acquisition et jusqu'à la fin de cette possession.
2 Conception nouvelle intégrée
L'élargissement du concept peut s'étudier par :
- la qualité de la conception du produit.
- la qualité du processus de production.
- la qualité des approvisionnements, et la
conformité du produit aux attentes de la clientèle.
- la qualité des conceptions intégrées
aux relations de travail avec la recherche d'un équilibre entre le
procédé de fabrication et le climat social de l'entreprise.
3 Conception récente, globale, japonaise
En plus, elle englobe tous les réseaux de fournisseurs, de
sous traitants, de filiales, de distributeurs, de clients.
Ces techniques mises en oeuvre sont les productions en flux
tendus, KANBAN, JAT. C'est :
- Les techniques d'amélioration de qualité.
- Les techniques pour obtenir les 5 zéros.
- La politique de travail en équipe réduite.
- L'orientation vers le consommateur.
- La mise en oeuvre du cercle de qualité.
- Les relations de coopération entre les dirigeants et
les salariés.
- Le système de suggestion.
- La maintenance productive totale
4 Le concept de « qualité
totale »
Il y a 3 points importants :
- Il faut que le produit ou le service satisfasse tous les
besoins de tous les utilisateurs qui se sont exprimé ou non, besoins
conscients ou latents, actuels ou potentiels.
- elle doit être le résultat de l'action de tous
les services de l'entreprise c'est à dire le marketing, le service
d'études, des méthodes, des achats, des approvisionnements, de
fabrication et de production, le service commercial, les services annexes
à la vente, les administratifs et les financiers.
- Elle tend vers l'absence totale de défauts c'est
à dire la notion du 5 zéro olympique. On recherche à
lutter contre les coûts cachés.
II - les principaux théoriciens de la
qualité.
1 Principe commun à tous les
théoriciens
Toute entreprise doit s'engager totalement dans la
qualité.
Les entreprises doivent identifier leurs problèmes les
plus importants de qualité, et la direction doit conduire l'action pour
régler ces problèmes.
Chaque entreprise doit définir ses critères
significatifs de qualité pour mesurer ses progrès dans sa
démarche de qualité.
Les entreprise améliorent leurs connaissances des
systèmes mis en oeuvre, en faisant de la prévention plutôt
qu'en réduisant les contrôles ultérieurs et les
retouches.
2 Les différents théoriciens
A - W.E. DEMING.
C'était un statisticien avant d'être
« qualiticien ». Il est d'origine américaine, il a
travaillé au Japon. Il a créé le « Deming's
price ». Il a posé 14 principes relatifs à la
qualité qui sont :
- Décider d'améliorer les services et les
produits à long terme, et s'y tenir avec entêtement, par exemple
une entreprise décide de mettre en oeuvre une politique de
qualité. Même si au début le nombre des rebuts augmentent
du fait d'une rigueur sur la qualité plus grande ce qui fait refuser des
biens que l'on ne refusait pas auparavant. Il faut persévérer.
- Refuser de continuer à accepter des produits ou des
services qui ne sont pas entièrement satisfaisants. C'est le
prolongement du 1er principe.
- Éliminer la notion de contrôle à
posteriori. Il précise qu'inspecter le service ou le produit
n'améliore pas la qualité.
- Il ne faut pas acheter seulement en fonction du prix
affiché. Il faut acheter au meilleur coût global pour l'entreprise
et pour ses clients.
- Il faut établir des relations
privilégiées avec les fournisseurs de l'entreprise, et
réduire le nombre de ses fournisseurs.
- Améliorer sans arrêt les méthodes, et
les produits. Ne rien établir comme durable et définitif.
- Mettre en place une formation efficace, et en continue. Ce
principe est nécessaire pour remplir le 6ème.
- Remplacer « supervision par direction. Remplacer
le contrôle par le leadership.
- Éliminer les obstacles à la circulation de
l'information dans l'entreprise.
- Éliminer les barrières entre les
départements de l'entreprise. Favoriser les activités
transfonctionnelles.
- Éliminer les slogans. Ce principe est peu
appliqué.
- Éliminer les objectifs quantitatifs non
accompagné d'une méthode pour les réaliser.
- Éliminer les obstacles à la satisfaction du
travail bien fait. A chaque fois qu'il y a une amélioration, elle doit
être mise en valeur et récompensée.
- Mettre en oeuvre un programme efficace d'éducation et
de perfectionnement c'est à dire une formation continue.
- Chacun est responsable du changement, et donc de
l'amélioration de la qualité.
B - J.M. JURAN (1904-1982).
Il est né en 1904. Il a travaillé pendant 16 ans
chez BELL (les Télécom aux U.S.A.), il a aussi travaillé
au Japon.
La qualité est une notion importante pour la direction
générale. L'entreprise doit mettre en place une politique de
qualité. Elle doit être une discipline de gestion analogue
à la gestion financière.
La qualité doit être planifiée comme le sont
les autres domaines de l'entreprise. L'amélioration de la qualité
revient à la réduction des coûts. La qualité doit
être structurée, et analogue à la gestion commerciale.
C - A.-V. FEIGENBAUM
Il a travaillé essentiellement à la
Général Electric. Il a été le 1er
à parler d'usine « fantôme » où les
salariés travaillaient, créaient des coûts pour fabriquer
rien de bien. Il existe une 2ème usine tout à fait
inutile.
Le Total Quality Control (TQC) est le
contrôle de la qualité totale ou plutôt la qualité
totale contrôlée.
Pour lui, il y a 3 principes importants :
- La maîtrise de la qualité doit être
l'objectif fondamental de l'entreprise.
- Faire en sorte dans l'entreprise que les mesures
nécessaires soient prises à tous les échelons de
l'entreprise.
- Entretenir en permanence une motivation pour la
qualité à tous les échelons de l'entreprise.
D - Philip CROSBY (1926-1979).
Il est né en 1926. Il a travaillé chez I.T.T.
(téléphone). Il a fondé des universités qui
enseignent la qualité.
La qualité est la conformité aux
exigences de tous les utilisateurs, et pas seulement l'utilisateur final. Le
système normal d'obtention est la prévention c'est à dire
l'anticipation des risques ou points faibles.
La situation normale de la qualité est le 0 défaut.
La mesure de la qualité est le coût de la
non-conformité.
E - K. ISHIKAWA.
Il a beaucoup travaillé au niveau des outils d'analyse de
la qualité :
- Courbe de concentration d'après un diagramme de
PARETO.
- Les histogrammes qui sont des calculs de statistiques.
- Les fiches de contrôle.
- Le diagramme « causes-effets ».
Celui-ci a été établi par ISHIKAWA. Il a
insisté sur le fait qu'il faut enseigner ces techniques aux ouvriers
dans la formation. Il a été à l'origine de la
création des cercles de qualité.
F - Masaaki IMAI et la méthode KAISEN.
La méthode KAISEN signifie l'amélioration continue.
Il ne peut pas se passer une journée sans qu'il y ait une
amélioration quelque part dans l'entreprise. Elle est constante. La
réussite d'une entreprise dépend de la capacité à
progresser plus vite que les autres.
Le progrès peut résulter de 2 modes de changement
qui sont soit l'amélioration continue, soit l'innovation. Cette
dernière consiste en des investissements importants qui
génèrent des ruptures et qui nécessitent des adaptations
difficiles voire longues à réaliser. Le risque est important au
niveau de l'innovation.
L'amélioration continue est peu coûteuse, et ne
nécessite pas de grands plans d'investissement. Il n'y a pas trop de
risques pris, mais les gains peuvent être très importants. Cette
orientation est préférée par son auteur IMAI.
Il considère que cela doit occuper 50% du temps. Cela
implique le souci permanent de la standardisation dans tous les domaines de
l'entreprise. Elle doit être une véritable culture d'entreprise,
un des éléments principaux de la culture.
III COMPOSANTES DE LA QUALITÉ
La perception de la qualité d'une prestation alimentaire
est un équilibre, un compromis, l'expression d'une pondération
entre différentes composantes qui s'articulent en groupes de
caractéristiques, de paramètres, qu'il est possible de classer de
multiples façons en fonction des besoins, explicites ou implicites. Ces
besoins sont la Satisfaction (qui comprend la saveur), la Santé, la
Sécurité et le Service. A ces « 4S » auxquels
certains associent le « R » de Régularité,
les sociologues en ajoutent deux autres : la Symbolique et la
Société, du fait de l'évolution vers les valeurs
institutionnelles (nature, environnement...). A l'évidence, d'autres
dimensions méritent d'être prises en compte dès lors que
l'on souhaite exprimer les besoins des différents acteurs de la
chaîne alimentaire : le concept qualitatif devient nécessairement
évolutif. Comment classer l'ensemble de ces paramètres ?
Par souci de simplicité, il est préférable
de revenir aux besoins essentiels et de se souvenir que l'aliment constitutif
de la prestation alimentaire est avant tout une
« denrée », c'est à dire un
produit commercial destiné à l'alimentation de l'homme. A ce
titre il doit être, selon la définition déjà
évoquée, (Contribuant à la bonne santé),
« Loyal » (obéissant aux lois de la
probité) et « Marchand »
(répondant à la définition du marché). La
première attente concerne donc la salubrité du produit.
1 SALUBRITÉ ET SÉCURITÉ
Une denrée salubre a une « action favorable
sur l'organisme » (ROBERT), ou pour le moins ne présente
aucune action néfaste pour la santé. Cette notion d'action
« favorable » ou encore de « bon pour la
santé » est suffisamment floue pour permettre un certain
nombre d'interprétations de la part de tous les acteurs de la
chaîne alimentaire. Cependant la salubrité est une
caractéristique de la qualité à la fois essentielle et non
négociable, dans la mesure où l'insalubre est inconcevable, et
relative car dépendante d'un calcul de risques à l'origine de
critères. Pour le consommateur, elle est implicite : grâce aux
progrès de l'industrie et à l'efficacité des
contrôles, le monde moderne a su minimiser la plupart des dangers d'ordre
sanitaire et la suspicion naturelle et ancestrale à l'égard de la
salubrité des aliments est aujourd'hui considérée comme
non pertinente ; par définition, un aliment livré à la
consommation est sain, conforme aux tolérances toxicologiques et
bactériologiquement satisfaisant par rapport aux critères en
vigueur. L'importance de la composante salubrité-sécurité
alimentaire se trouve également confortée par le fait que le
consommateur n'a aucun moyen objectif de la contrôler : c'est la relation
de confiance entre producteur et consommateur qui est en jeu, à travers
le relais éventuel des différents supports d'information et de
notoriété. A cet égard, « la
publicité a trop souvent abusé de la crédulité des
consommateurs pour suggérer des vertus qui ne relevaient que de
l'imaginaire de créatifs (ou puisées dans un imaginaire
collectif) pour ne pas renforcer la peur naturelle de l'omnivore qui se met
à penser son alimentation dont il ignore à peu près
tout ». Entre inquiétude et phobie, le consommateur entend et
répercute mythes et rumeurs alimentaires, traduisant ainsi une
anxiété nourrie par la quantité exponentielle
d'informations disponibles. La dérive, le glissement entre
réalité (matérialité des faits) et l'imaginaire
collectif (fantasmes) est très rapide.
Dans le domaine de la restauration, compte tenu du capital
confiance investi, cet aspect se trouve encore renforcé : le
caractère violent des réactions enregistrées lors
d'incidents sanitaires, prouve s'il en était besoin, le désarroi
et l'incompréhension des consommateurs face à un danger dont les
manifestations ne sont plus ni comprises ni tolérées.Nous pouvons
citer la grève des étudiants de l'Université Cheikh Anta
Diop de Dakar le 17 Février 2006
Pour le producteur, la garantie de la salubrité n'est
cependant pas évidente et il convient de l'assurer. La qualité
hygiénique est à la fois contractuelle et variable dans le cadre
de la salubrité : son niveau varie conjointement aux risques, mais
à l'intérieur de critères. La qualité
hygiénique est en effet normalisable, la réglementation fixant en
général les seuils limitent à ne pas dépasser pour
les principales contaminations toxiques, de nature chimique ou
bactériologique.
Pour le consommateur, la perception de la qualité
hygiénique d'un produit se mesure au degré de confiance qu'il est
susceptible d'accorder aux procédures de contrôle mises en place
tout au long de la chaîne. La non toxicité d'un aliment est une
exigence essentielle qui justifie de placer la composante
santé-salubrité au premier plan des caractéristiques de
qualité de la prestation alimentaire.
Pour autant, la sécurité n'est que l'un des
attributs de la qualité et l'assimilation entre sécurité
et qualité alimentaire est abusive et source de confusions. D'autres
dimensions sont à prendre en compte.
2 COMPOSANTE NUTRITIONNELLE
« De tes aliments tu feras une
médecine » HIPPOCRATE
L'acte alimentaire a pour vocation première de calmer la
sensation désagréable de faim ou de soif : Il est instinctif et
vital pour la survie de l'individu et la pérennité de
l'espèce. L'histoire de l'humanité est une succession de
périodes d'abondance et de disette, voire de famines.
L'approvisionnement en nourriture étant une préoccupation
constante, l'angoisse de manquer a profondément marqué
l'inconscient collectif des générations successives au point
d'engendrer encore de nos jours des réactions paradoxales de panique
à la simple annonce d'un risque de pénurie passagère sur
un produit de base, tel le sucre par exemple.... Mais au delà de ces
comportements caricaturaux, aujourd'hui encore, pour une partie de la
planète, manger demeure une angoisse quotidienne ; peu importe la teneur
de la nourriture dès lors qu'il s'agit de survie. Lorsque celle-ci est
assurée, ce qui est en principe la règle dans les pays dits
développés (à l'exception d'épisodes conjoncturels
dramatiques ou de la recrudescence constatée des cas de grande
précarité), la question de la salubrité de l'alimentation
peut alors se poser ; en Occident, l'obsession du sain a ainsi progressivement
remplacé l'angoisse du manque. Mais pour qui meurt de faim, le sain est
dérisoire... Dans nos contrées, au fil des ans,
l'amélioration spectaculaire de l'hygiène des aliments a permis
de déplacer progressivement cette inquiétude vers un autre
domaine, moins vital quoique tout aussi fondamental vis à vis de la
santé à long terme : la nutrition. L'économie de survie
ayant caractérisé l'immédiat après guerre a
été remplacé par une économie de surabondance
permettant au consommateur d'afficher des exigences en termes de
diététique, de santé, de bien-être et
d'environnement.
La perception d'un lien direct entre l'alimentation et la
santé est un fait acquis pour une grande majorité de nos
concitoyens, qui considèrent la santé comme l'attente de base
à l'égard de l'alimentation ; il s'agit cependant plus d'une
exigence de non maladie, d'innocuité des produits, que d'une attente
positive porteuse de bénéfices réels : bien être et
forme sont toutefois des valeurs auxquelles restent attachés bon nombre
de consommateurs, notamment les populations âgées. Par
définition, l'alimentation doit essentiellement répondre aux
besoins réels de l'organisme : c'est « l'aptitude à
bien nourrir ». Sans que les règles en soient absolues et
définitives, la nutrition a toutefois suffisamment progressé sur
le plan théorique en l'espace de quelques dizaines d'années pour
que l'on puisse aujourd'hui avancer un certain nombre de concepts susceptibles
de permettre une couverture satisfaisante de ces besoins, variables en fonction
de l'âge, du sexe, de l'individu ou encore de l'activité.
L'univers médical classique (médecins et
diététiciens), émetteur traditionnel des messages
santé-nutrition, garde encore la suprématie du discours sur la
santé en termes de nutrition, mais 50 p. cent de la population ne fait
confiance qu'à elle-même ou à une seule personne en
matière de conseils alimentaires liés à la santé,
les media et les relations occupant une place importante. Globalement,
face au discours nutritionnel, il s'agit d'une vigilance diffuse, d'un
intérêt latent, d'une posture de réceptivité
qui est révélatrice de la non focalisation des
Français sur cette problématique. La composante nutritionnelle de
la qualité comprend deux aspects distincts :
- Un aspect quantitatif, correspondant
à la quantité énergétique globalement
nécessaire à l'organisme, quantifiable et normalisable dans la
limite des spécificités propres à chaque individu ;
- Un aspect qualitatif concernant la
variété et le fractionnement des apports nutritionnels par
rapport aux besoins journaliers. Cette notion d'équilibre est
fondamentale et largement intégrée par les consommateurs, qui
tendent toutefois à la privilégier plus à travers des
ajustements ponctuels, des régulations d'ordre biologique et intuitif,
que par une modification radicale des moeurs décidée de
façon rationnelle. L'attrait systématique pour les nouveaux
produits diététiques est relativement faible (22 p. cent).
Dans le domaine de la restauration, la recherche de
l'équilibre nutritionnel est souvent maladroite et mal comprise par le
consommateur dont la préoccupation diététique est
très forte mais peu rigoureuse car modelée, si ce n'est
manipulé, par des impératifs commerciaux
générateurs de mythes. Mais que le moteur en soit la santé
ou l'image, les caractéristiques nutritionnelles sont devenues des
facteurs majeurs de choix et influencent l'offre en restauration collective.
Cet aspect ne peut que se renforcer dans l'avenir : compte tenu des
comportements alimentaires constatés dans la population, la RHF devient
peu à peu le seul garant de l'équilibre nutritionnel de la
journée. Paradoxalement, ceci peut permettre au consommateur de
succomber par ailleurs aux sollicitations constantes de l'univers d'abondance
alimentaire qui l'entoure. Combien de parents se disculpent ainsi de ne pas
surveiller sérieusement l'alimentation de leurs enfants à la
maison, sous prétexte « qu'au moins, à la cantine, il
mange équilibré ! «
Aujourd'hui cette affirmation reste encore hasardeuse dans
beaucoup de communes et les règles classiques (équilibre de
l'aliment, du plat, du repas, de la journée, de la semaine) sont loin
d'être universellement respectées : faute d'une démarche
diététique rigoureuse, les mêmes erreurs qui
caractérisent le comportement alimentaire des Français en
général, peuvent se retrouver en restauration collective. Dans ce
domaine comme dans d'autres, l'incompétence ignorée est
redoutable et la seule bonne volonté ne peut y remédier.
S'agissant d'équilibre, la qualité nutritionnelle
d'une prestation alimentaire ne peut s'apprécier que dans sa
globalité et dépend donc en grande partie du comportement du
consommateur : il n'existe pas de qualité nutritionnelle sans
information et éducation du convive. L'un des objectifs est de
supprimer, chez les adultes, le sentiment de mauvaise conscience alimentaire,
de transgression d'impuissance et d'anxiété,
généré par la sensation d'enfreindre les règles de
la morale alimentaire, afin de réconcilier plaisir et nutrition.
L'étude menée en 1993 sous l'égide de l'Observatoire de
l'Harmonie Alimentaire a clairement montré que les mangeurs ont
aujourd'hui l'impression de vivre dans une « cacophonie
diététique », confusion de prescriptions et de mises en
garde souvent contradictoires. Pour une forte majorité des
consommateurs, les changements fréquents du discours alimentaire
renvoient à des phénomènes de mode éloignés
des préoccupations de santé : discours décalé,
inadapté dans ses recommandations par rapport au mode de vie et à
ses contraintes, donc d'une efficacité douteuse et d'un impact
relativement faible en terme de comportements. L'opposition dichotomique
traditionnellement entretenue entre gastronomie et diététique,
entre goût et besoins, complique les choix d'une politique alimentaire
individuelle vécue comme une problématique. Implicitement ou non,
chacun cherche à résoudre l'antagonisme supposé entre le
bon et le sain.
3 COMPOSANTE HÉDONISTE (facteurs
organoleptiques)
« Un aliment est une denrée
comportant des nutriments, donc nourrissante, susceptible de
satisfaire l'appétit, donc appètent, et acceptée
comme aliment dans la société, donc
coutumière ».
Cette définition due à
TRÉMOLIÈRES est classique mais reste pertinente
: un produit alimentaire doit posséder des caractéristiques
essentielles de type nutritionnel ou hygiénique, mais entraîner
également l'apparition de sensations identifiables ;
« L'homme ne mange pas des nutriments mais des
aliments ». Le plaisir ne doit pas être oublié :
c'est le « devoir de gratification » de l'individu face
à la recherche de son alimentation idéale ; « la
qualité d'un plat, c'est le plaisir éprouvé en le
mangeant »... « Le plaisir est dans tous les cas le sommet
de la pyramide qualité, la pierre angulaire, le déterminant
ultime des comportements alimentaires ». Les attentes des
consommateurs à l'égard de l'alimentation sont des attentes
positives, porteuses de plaisir pour les individus. Par anticipation du plaisir
escompté, c'est avant tout le bien être qui est de plus en plus
ressenti comme source de plaisir, concept évoluant vers des formes plus
mentales et intériorisées. La société moderne
affiche la recherche du plaisir et la nouvelle approche alimentaire se
caractérise par le passage des besoins aux désirs, les premiers
étant globalement satisfaits ; ceci conduit TARAVEL
à affirmer qu'en terme d'alimentation, la qualité relève
du « plaisir attendu », la découverte ou la
redécouverte des sensations apparaissant à l'heure actuelle comme
une revendication majeure. Cette valorisation des sens transforme la vision
rationnelle classique : l'assiette doit être belle avant d'être
bonne.
Pour un aliment, la dernière étape est
néanmoins constituée par le passage de la barrière des
sens, phase de destruction obligée. Lors de celle-ci les
différents éléments contributifs du plaisir sont
indissociables et s'intègrent, qu'il s'agisse des afférences
sensorielles (nature et intensité des stimuli) ou de l'environnement, du
contexte de consommation ou de l'état physiologique du consommateur. La
notion de plaisir, ou de caractéristique hédoniste, est une
dimension plurifactorielle dont les éléments sont
hiérarchisés et pondérés de façon
individuelle en laissant une large part à l'irrationnel, à
l'image et la représentation. La valeur hédoniste, c'est à
dire celle basée sur la recherche du plaisir et de la satisfaction, est
totalement liée à l'expérience personnelle et
représente la « qualité
transférée » d'un produit ou d'une prestation. Cette
notion de plaisir est à distinguer des aspects strictement
sensoriels.
S'agissant de la perception des caractéristiques
organoleptiques d'une prestation alimentaire, deux niveaux, sensoriel et
psychologique, sont à envisager :
- Un niveau sensoriel, concernant les
récepteurs visuels, auditifs, gustatifs, olfactifs, tactiles,
kinesthésiques et thermiques, susceptibles de transmettre des
informations intégrées au niveau cortical et
génératrices des sensations de plaisir ou de déplaisir.
Ces facteurs de la perception alimentaire sont le plus souvent quantifiables et
mesurables, en tenant compte toutefois de la part inhérente à la
subjectivité des méthodes employées. L'appréciation
de cette composante qualitative a donné lieu au
développement de l'analyse sensorielle, discipline
scientifique rigoureuse dont la contribution est devenue essentielle, notamment
lors de la conception de tout nouveau produit alimentaire.
L'appréciation sensorielle, qui fait appel quant à elle aux cinq
sens, reste totalement tributaire des capacités sensorielles des
individus, dont l'acuité est éminemment variable. Mais aussi
subjective, discutable ou injustifiée qu'elle puisse être, c'est
l'opinion exprimée par celui qui consomme qui doit
demeurer la référence. Cette opinion est la résultante de
l'ensemble des sensations déclenchées par l'aliment, que l'on
peut qualifier de « goût » en tant que complexe
multisensoriel : il s'agit ici d'une définition large du goût,
rendant compte de l'expérience psychosensorielle, par opposition
à une définition strictement physiologique, réduite
à l'un des cinq sens. Dans cette acception large du terme, le
goût, mémoire personnelle des sens, est à la croisée
des composantes physiologique, psychologique et sociale du comportement
alimentaire ; il les « articule » (POULAIN, 1993). Il
n'existe pas de consensus sensoriel gustatif au sein d'une population,
le goût collectif n'étant, selon FAURION, qu'une
représentation mentale de ce que l'individu pense devoir ressentir et
n'est obtenu que par un processus de persuasion continu, éducatif puis
social. Si « le goût garde l'entrée de l'alimentation,
il signifie ses choix ». Cuisinier et mangeur
ressentent le goût comme la raison du choix, tributaire non seulement des
habitudes alimentaires mais aussi du système culturel dans son entier.
Si la caractérisation précise des différentes sensations
perçues s'avère indispensable à la description du repas,
c'est sans doute que « la gastronomie est moins l'art de
bien manger, que de bien parler de ce que l'on mange ».
- Un niveau psychologique, influant fortement sur la
perception, interfère avec le niveau sensoriel : ce sont les
« effets trompeurs », en particulier l'effet du contexte de
consommation ; le même plat n'aura pas « le même
goût » dans deux situations différentes, l'une
agréable et l'autre moins. Réactions spontanées et
impulsives, ou déductives et raisonnées, influencées par
les habitudes, les préjugés, les refus inconscients, les
réflexions de l'entourage, les souvenirs, la publicité, etc.
Les trois premières composantes étudiées,
hygiénique, nutritionnelle et hédoniste décrivent la
qualité alimentaire d'une prestation : c'est en quelque
sorte « l'aptitude à bien nourrir ». Elles
constituent la base essentielle de la qualité alimentaire sensu
stricto, complétée par un ensemble de facteurs contributifs,
d'avantage liés au contexte de la prestation ou directement
dépendants de l'environnement social : symboles, signes, mythes,
rêves, sens du sacré, croyances, coutumes, représentation
sociale et pratiques de distinction organisent l'ordre du mangeable au
même titre que la niche écologique qui définit
l'étendue du choix alimentaire et les structures
socio-économiques qui permettent leur mise à disposition.
4 COMPOSANTES PSYCHOSOCIALES
« ...La théorie scientifique ne trouve
un écho que si elle vient appuyer les
désirs naturels de l'homme et ses croyances
internes.... » TRÉMOLLIÈRE
L'aliment est une denrée «coutumière»
(coutumier : « que l'on fait d'ordinaire »), qui doit
être en harmonie avec les habitudes de vie et s'intégrer dans
l'idéologie de celui à qui elle est destinée. Ainsi, les
jugements portés sur la qualité de l'alimentation sont presque
toujours chargés d'un sens moral qui intègre souvent des
règles héritées d'une morale religieuse
sécularisée, progressivement laïcisée et
médicalisée au cours des siècles. Selon FISCHLER et
TAÏEB, pour respecter la morale contemporaine, dans sa recherche de
l'alimentation idéale (bonne, saine et sainte) l'individu se doit de
respecter cinq commandements, sorte de « consensus de
base » :
? Un devoir d'équilibre et de variété
(pas de gaspillage),
? Un devoir d'attention et d'effort (ne pas succomber à
la facilité),
? Un devoir de maîtrise et de restriction (contrôle
des sens et éviter les extrêmes),
?Un devoir de rationalité (choix éclairés et
solution personnalisée),
? Un devoir de gratification (intégration du plaisir).
Le repas est aujourd'hui tradition, coutume, habitude,
éducation et n'est plus la préoccupation majeure du consommateur.
Mais au fil du temps, habitudes et traditions deviennent des besoins, la
nécessité de se nourrir se concrétisant par des usages
appelés à se modifier au gré des individus, en laissant
une large part à l'irrationnel des comportements. Les paramètres
du besoin gastronomique évoluent. Le comportement alimentaire
obéit à des motivations extrêmement variées dont la
complexité interdit toute tentative d'énumération
exhaustive.
Quelques repères peuvent cependant aider à en mieux
cerner les grandes lignes :
- autrefois, « l'alimentation organisait la
vie » et occupait une place centrale parmi les
préoccupations. Certaines tendances évolutives permettent
d'affirmer qu'aujourd'hui, en revanche, « la vie organise
l'alimentation » : la modification du statut de l'alimentation,
la déritualisation des pratiques alimentaires (horaires, produits,
convives avec qui l'on mange, etc.), le développement de
l'éclectisme et de l'occasionnalité, le cosmopolitisme, le
raffinement, la recherche de la simplicité, la convivialité...
- l'alimentation reflétait naguère le statut
social et parfois l'effort pour y accéder. Cette place centrale dans la
vie des individus s'est trouvée remplacée peu à peu par de
nouveaux besoins, à la faveur de critères tels que la
santé, les loisirs ou l'accumulation des biens de consommation. Les
repères sociaux se sont déplacés et les couches sociales
ont modifié leurs structures de consommation. Au sein des
dépenses des ménages, la part alimentaire baisse
régulièrement de ½ point chaque année. Pour autant,
l'alimentation reste encore dans de nombreux cas le moyen
privilégié de s'approcher artificiellement d'un niveau social,
plus que son expression véritable : le succès relativement
récent du whisky en France, ou celui du saumon fumé, en sont de
bons exemples. Que ces produits soient ou non de « bonne
qualité » importe moins en l'espèce que leur
appartenance à la catégorie des aliments de luxe à
caractère festif. C'est l'auto affirmation de l'appartenance à
une classe sociale.
-les éléments psychosociaux de
la qualité sont souvent difficiles à appréhender car
irrationnels et éminemment variables d'un individu à un autre.
Cette absence de références souffre cependant quelques exceptions
: notamment en ce qui concerne les motivations religieuses dont l'origine, de
justification sanitaire selon certains historiens, se perpétue
aujourd'hui dans le respect des écritures, contribuant à la
cohésion des communautés, alors même que leurs fondements
ne sont plus d'actualité. L'interdit sanitaire devient un vecteur
culturel d'identification dont les implications sociales sont certaines. Dans
la religion catholique il n'existe pas d'interdits alimentaires, la nourriture
étant la première sollicitude divine ; le pain et le vin sont
deux éléments d'un symbolisme qui a profondément
marqué la culture alimentaire au cours des générations et
qui reste encore très présent. De même la consommation de
poisson le vendredi, prescription religieuse traditionnelle, est encore souvent
respectée à l'heure actuelle bien qu'elle ne soit plus
imposée par l'Eglise ; à la différence près que,
dans ce cas et à l'exception du vendredi Saint, c'est la justification
médicale qui a rationalisé cette règle établie
selon les préceptes de l'Évangile. Ainsi, de nos jours,
l'alimentation conserve une forte teneur morale ; mais celle-ci s'est
progressivement déplacée du religieux vers le médical,
notamment à travers le discours diététique
- certaines traditions historiques, habitudes
ou coutumes locales peuvent également s'avérer primordiales dans
la perception de la qualité d'une prestation et par là
même, de puissants freins à l'innovation alimentaire. La
restauration sociale doit ainsi tenir compte des spécificités
régionales.
- dans un autre ordre d'idée, la
référence au système écologique et aux courants
environnementalistes devient un aspect à l'importance fondamentale, en
réaction au développement de l'industrialisation et de la
technicité liée aux produits alimentaires : certains
consommateurs ne jugent plus la prestation par rapport à leur seule
satisfaction, mais intègrent les effets de la consommation sur les
divers éléments de l'environnement, en amont à travers les
modes de cultures ou d'élevage, et en aval en se préoccupant du
devenir des déchets générés. Un aspect connexe
concerne les craintes irrationnelles et l'hostilité de principe
développé face à l'apparition de nouvelles techniques dont
les principes sont souvent ignorés ou mal compris des consommateurs. Par
méconnaissance plus que par conviction, ceux-ci sont bien souvent
prêts à jeter l'anathème et à vouer les propagateurs
d'idées nouvelles aux gémonies : l'ionisation des aliments en fut
un bon exemple, aujourd'hui mieux accepté car mieux compris.
L'information devient alors primordiale, tant il est vrai que la qualité
ressentie d'un produit est largement influencée par sa
qualité supposée ou attendue. A produits
intrinsèquement équivalents, le facteur discriminant de la
qualité devient la communication qui fait alors la différence.
- la référence
sécurisante au passé, la nostalgie des pratiques ancestrales,
trouve sa concrétisation dans les pays industrialisés à
travers la recherche de produits dits « naturels », ou
« traditionnels ». Aux qualités propres du produit,
vient également s'ajouter la « qualité
d'origine ». On peut alors parler de qualité
« historique », associée étroitement à
la « qualité d'identification symbolique ». La
confiance placée en son boucher par le consommateur repose en partie sur
le fait que le professionnel est censé connaître la race,
l'âge à l'abattage, le sexe, la région et
éventuellement le mode d'élevage des animaux dont il
commercialise la viande. Cette notion de traçabilité a pris toute
sa dimension à travers la crise de la vache folle depuis 1996.
- Dans les pays en voie de
développement, le refus de certaines aides alimentaires qui heurtent la
sensibilité, la culture ou les traditions locales, résulte d'un
déterminisme comparable.
- les habitudes alimentaires et les
conceptions qui en découlent sont rarement transposables entre les
individus. La restauration scolaire en fournit un bon exemple : dans un
passé relativement proche, beaucoup de personnels des cantines avaient
connu, enfants, les restrictions alimentaires de la
période de l'occupation ou les difficultés de
l'après guerre. A la vue de la non consommation actuelle et du
véritable « gâchis » qui parfois en
résulte, la réactivation de souvenirs conscients ou inconscients
conduisaient certains à juger cet état de fait comme totalement
intolérable et à réagir par une grande
sévérité à l'égard des enfants qui se
traduisait par des mesures autoritaires d'obligation de consommer, peu en
rapport avec les véritables besoins contemporains. Cette atteinte
profonde à leur conception de la nourriture et à la place qu'elle
avait pu occuper dans leur vie était parfaitement compréhensible,
mais génératrice de nombreux conflits tant avec les convives
qu'avec les parents, plus jeunes, au vécu sensiblement différent
et peu enclins à voir leurs enfants forcés à consommer les
repas scolaires.
Ces quelques exemples rappellent qu'en l'absence de
référentiel précis, les jugements portés sur
l'alimentation sont dans une très large mesure d'ordre émotionnel
et la plupart du temps empreints d'irrationnel. Les
« techniciens » de l'alimentation doivent en tenir compte
et ne pas négliger la charge socioculturelle et émotionnelle dont
les aliments sont porteurs. Malgré l'âge des convives, cette
remarque s'applique également au domaine de la restauration scolaire
où les composantes psychosociales de la qualité sont
particulièrement importantes à considérer : c'est au cours
des vingt premières années de la vie que s'acquièrent les
automatismes et se fixent les habitudes alimentaires, tant dans leur forme
matérielle que sous leurs aspects psychologique et social.
5 COMPOSANTE RELATIONNELLE
« Petite chère et grand accueil peuvent faire un
joyeux festin » Shakespeare
Manger répond à un double besoin : se maintenir en
vie, en bonne santé, mais aussi prendre un plaisir et le partager dans
la convivialité. L'alimentation relève du don, de
l'échange, le partage de la nourriture étant depuis les origines
de l'humanité un des éléments centraux de l'organisation
sociale. Quelle que soit la prestation alimentaire, la convivialité
reste une dimension particulièrement importante : le repas est communion
; communion avec Dieu, communion entre les convives, mais aussi, à
travers la nourriture, communion avec ceux qui l'ont préparée.
Moment de partage, référence à la cène, cadre dans
lequel la famille célèbre son entente et prend les
décisions capitales, le repas ne peut se concevoir seul. Le rôle
social du restaurant est particulièrement important en
collectivité. Or la restauration collective souffre du handicap de la
dépendance entre l'institution et les bénéficiaires d'une
prestation « octroyée », consommateurs
obligés encore appelés « rationnaires » selon
l'expression consacrée héritée du vocabulaire militaire. A
l'école comme en entreprise, le restaurant ou la cantine vont traduire
et exacerber les tensions préexistantes : les griefs à l'encontre
de l'institution vont se cristalliser autour de la nourriture, à la
faveur de déficits vécus, de stress, de critiques
justifiées ou non qu'il sera facile d'exprimer, plutôt que de
verbaliser les véritables problèmes. La qualité
relationnelle concerne en premier lieu l'accueil et ce qu'il est convenu de
nommer « le service », élément central de la
« qualité perçue » et de la
« qualité vécue » de la prestation
alimentaire. Le convive d'un restaurant, qu'il soit commercial ou collectif,
remet sa confiance entre les mains du prestataire et attend en retour une prise
en charge matérielle mais également psychologique ; la
réponse à cette attente est un élément fondamental
du jugement qualitatif de la prestation : le client entend être
considéré, écouté, servi sans flatterie
ostentatoire ; en retour et dans certaines limites, il se montre alors capable
de passer outre quelques imperfections techniques, tant est prédominante
la composante psychologique et relationnelle de son appréciation. Le
service exemplaire est un service personnalisé, adapté, où
les dimensions humaines et techniques sont équilibrées : il
s'agit d'un problème d'organisation et de personnel. Dans les
civilisations occidentales, la connotation du service est volontiers
péjorative, faisant référence en cela à l'origine
latine du mot (servitium, esclavage). Les tâches de service ne
sont pas considérées comme valorisantes et restent très
souvent l'apanage d'une main d'oeuvre sous qualifiée dont la formation
professionnelle est négligée.
La problématique de la qualité des services
diffère sensiblement de celle de la qualité des produits :
à la différence des produits tangibles, fabrication et
consommation du service sont en général simultanées, ce
qui exclut tout mécanisme de filtrage en termes de contrôle. La
qualité de service n'est qu'une qualité « de
résultat » : l'évaluation a posteriori
constitue le seul contrôle. La qualité de service est globale
et relative, donc particulièrement délicate à analyser
finement et de façon totalement objective ; elle devra, autant que faire
se peut, se mesurer par des indicateurs quantitatifs permettant de recueillir
des éléments significatifs et reproductibles afin de comparer le
résultat obtenu au niveau de qualité défini au
préalable : enquêtes systématiques, check-lists et tests
sont des méthodes largement utilisées dans ce but.
La qualité relationnelle s'exerce également
à travers l'encadrement du temps du repas : la restauration hors foyer
est un endroit privilégié pour développer
concrètement un « message nutritionnel ». Elle
occupe une place déterminante dans l'approche pédagogique de
l'équilibre alimentaire, facteur de prévention des maladies dites
d'abondance, par les possibilités multiples de mise en pratique des
recommandations nutritionnelles qu'elle offre. Bien que les comportements
alimentaires ne correspondent pas toujours aux niveaux des connaissances des
convives concernant les relations entre leur santé et leur alimentation,
l'information nutritionnelle doit cependant être encouragée et
développée systématiquement dans les lieux où ces
comportements se manifestent concrètement. Cette information est
particulièrement pertinente à l'école, d'autant plus qu'en
matière d'alimentation, les enfants développent très
tôt une personnalité propre sur laquelle il est ensuite difficile
d'influer. Les recherches actuelles tendraient à prouver qu'il existe
une communauté de goûts entre enfants du même âge, un
véritable « goût enfantin spécifique »,
plus petit dénominateur commun entre les groupes sociaux et culturels
d'une population. Ces préférences ne sont pas fixées et
évoluent ensuite vers une plus grande différenciation sociale au
seuil de l'âge adulte. En restauration scolaire, le temps du repas doit
être le relais du temps éducatif en complétant les bases
théoriques de l'éducation nutritionnelle, et un modèle en
jouant autant que faire se peut sur la loi du groupe (« j'en mange
parce que les autres en mangent ») la suggestion, la
curiosité, les facteurs ludiques et le plaisir. Cet aspect
pédagogique prend toute son importance si l'on considère que
l'acquisition de la culture alimentaire s'effectue aujourd'hui sur le mode
horizontal, le classique schéma « mère-fille»
n'étant plus aussi pertinent que par le passé.
Au-delà de l'aspect éducatif, l'animation du temps
du repas a également un véritable rôle de réconfort
familial. A l'école maternelle, les enfants sont encore en
période de familiarisation selon la trilogie de FISCHLER, et restent
susceptibles de se familiariser avec un grand nombre de saveurs appartenant
à des registres inconnus, de faire l'expérience d'un nouveau
répertoire ; dans ces conditions la différence entre consommation
et refus dépend beaucoup plus de l'encadrement rassurant et l'aide de
l'animateur (couper la viande par exemple) que du contenu de l'assiette. Du
reste, il est courant d'entendre qu' « à la maternelle, les
enfants ne sont pas difficiles et mangent de tout... mais après !
« Après intervient la période dite néo-phobique
pendant laquelle les jeunes structurent leurs propres choix alimentaires et
affirment leur autonomie en exprimant des rejets qui peuvent apparaître
comme autant de caprices ou de lubies par des adultes désemparés
devant ces revirements soudains. Il s'agit en fait de refuser ce qui ne fait
pas directement partie du répertoire familier élaboré
durant la période précédente. La troisième
période correspond ensuite à la transmission sociale des
goûts : elle se manifeste surtout à travers l'observation des
pairs. Grâce à la sociabilité enfantine puis
juvénile, à travers des conduites d'imitation et de distinction,
la néophobie est progressivement contournée. Mais la
«qualité éducative» de la prestation alimentaire est
encore trop souvent négligée : à travers l'éveil au
goût et à la nutrition, les enfants comprennent mieux leur corps,
recherchent l'origine géographique des produits et trouvent les mots
pour exprimer ce qu'ils ressentent, enrichissant de ce fait leur vocabulaire.
Sachant qu'en France, un enfant sur deux environ déjeune à
l'école (jusqu'à plus de 90 p. cent dans certains secteurs,
notamment parisiens), l'environnement familial sera à terme fortement
imprégné des comportements alimentaires engendrés en
milieu scolaire, ce qui constitue une voie d'approche intéressante qui a
été largement utilisée dans des opérations de type
humanitaire à vocation pédagogique à travers
l'éducation sanitaire des enfants, moteurs du changement de comportement
des adultes dans les villages. Les objectifs d'éducation nutritionnelle,
au-delà de leur importance immédiate pour le bien-être de
l'enfant, auront à moyen terme des conséquences notables sur les
dépenses de santé du pays
6 COMPOSANTE D'ENVIRONNEMENT
Le rôle du cadre, de l'ambiance est entre autres
d'atténuer la tension interne des convives et de participer à
leur bien-être, leur détente. La composante d'environnement
constitue la première phase et la plus visible de la prestation, avant
même que le consommateur n'entre en contact avec la nourriture.
Ergonomie, aménagement de l'espace, architecture, doivent contribuer
à l'aménagement d'un espace, d'un environnement susceptible de
solliciter les sens en prenant en compte les spécificités
inhérentes aux individus concernés. Le déroulement du
repas sera conditionné par l'organisation générale des
locaux et des installations qui contribuera, positivement ou
négativement, à l'intégration des codes sociaux
caractérisant l'acte de manger en commun. La structuration et
l'aménagement des espaces peuvent induire des réactions
comportementales quantifiables. L'architecture et la décoration de la
salle, éléments très longtemps négligés,
s'avèrent d'une importance toute particulière. Parmi les
différents facteurs à maîtriser, certains revêtent un
caractère fondamental : la surface, la circulation, le volume sonore
(acoustique), l'intensité lumineuse (éclairage) et l'ambiance
thermique en sont de bons exemples, tant il est vrai qu'il s'agit là de
facteurs de stress reconnus ; est-il possible d'apprécier un
mets, aussi savoureux soit-il, dans une cacophonie de bruits de
chaises traînées par terre et de couverts, dans une salle
traversée par un courant d'air glacial ?
En restauration scolaire le cadre doit rassurer et
sécuriser, notamment face à la peur du changement pour les tout
petits : l'harmonie des couleurs, l'adéquation du matériel et le
caractère ludique et gai de la décoration sont des facteurs
à considérer avec attention dans ce contexte plus qu'ailleurs.
Ils influent fortement sur la consommation : l'enfant n'accordant pas de valeur
affective particulière à la nourriture sera beaucoup plus
préoccupé par des facteurs d'environnement, notamment la place
qu'il peut occuper autour de la table avec ses amis, désir enfantin
ignoré la plupart du temps. Tranquillité, isolement,
détente et dépaysement sont des éléments non
négligeables pour les enfants, pour autant que l'environnement leur
laisse la possibilité d'exprimer leurs choix. L'espace restauration doit
être adapté à la dimension des consommateurs.
Ce souci doit également être présent à
l'esprit lors du choix des couverts et ustensiles : combien de fois voit-on de
très jeunes enfants de maternelle s'évertuer à manipuler
des couverts dessinés pour des mains d'adultes... pourrions nous manger
proprement et élégamment avec des couverts à salade ?
7 QUALITÉ D'USAGE ET DE SERVICE
Le caractère pratique et la facilité d'utilisation
sont des éléments de la qualité qui concernent plus
directement les produits que la prestation. Il s'agit de l'aptitude à la
conservation, de la durée de vie du produit, de sa commodité
d'emploi et de mise en oeuvre appréciée du point de vue du
consommateur. Obsédés par les famines et les restrictions
saisonnières, les consommateurs des siècles passés avaient
fait de l'aptitude à la conservation un élément
fondamental de la qualité, au même titre que sa réputation
d'innocuité ou sa facilité de production. Aujourd'hui les
craintes et les valeurs se sont déplacées et la qualité
d'usage ou de service n'apparaît pas au premier rang des
préoccupations. En restauration, cet aspect préoccupe le
prestataire mais affecte peu le convive, si ce n'est à travers la
dimension du produit qui doit être adaptée à sa
capacité d'ingestion, particulièrement pour les tout petits en
restauration scolaire. Cette composante de la qualité s'inscrit à
la fois dans le temps et la durée.
8 COMPOSANTES TECHNOLOGIQUES
La qualité technologique, ou qualité de
transformation, peut se définir comme la qualité d'usage
jugée par les opérateurs de la filière. Dans le cas
précis de la restauration, il s'agira des responsables
économiques et des responsables de production, les chefs cuisiniers.
9 COMPOSANTE ÉCONOMIQUE ET COMMERCIALE
En restauration collective comme en restauration commerciale, le
moteur de la fidélité n'est plus l'habitude mais le plaisir,
consacrant le passage du rituel à un système
désordonné. Le compromis qualitatif devient la solution d'une
équation à trois inconnues qui sont le plaisir, le temps et
l'argent. A l'heure actuelle, le consommateur gère son plaisir :
privilégiant la qualité à la quantité (augmentation
des ventes de grands vins au détriment des vins de table), rejetant le
« faux », recherchant le « vrai » et
l'authentique, les saveurs originelles plutôt qu'originales, il
s'écarte des offres superficielles et peu professionnelles. De la
même façon, il gère son temps (il n'entend plus consacrer
100 p. cent de son temps libre à l'aspect alimentaire) et surtout son
argent : à travers une meilleure définition de ses besoins, en
comparant les produits et les services, il contribue à
« moraliser » les offres. A cet égard, il est
significatif de constater que le secteur de la grande et moyenne distribution
enregistre depuis 1991 une baisse des produits de marque industrielle au profit
des produits génériques (produits démarqués
à l'enseigne des grandes surfaces, les « MDD » ou marques de
distributeurs). Le prix intervenant directement sur la notion de seuil, il
permet éventuellement un classement comparatif au même titre que
le degré d'excellence auquel il est souvent lié ; c'est la notion
de « qualité relative ». Mais pour tout
consommateur, le prix reflète inconsciemment un niveau qualitatif, une
image de la qualité qui ne repose pas systématiquement sur une
réalité appréciée en fonction des critères
privilégiés En fait, il s'avère difficile de dissocier le
prix, de le singulariser : cet attribut doit se conjuguer avec toutes les
composantes de la qualité, l'élément de jugement
étant, selon la formule consacrée, le « rapport
qualité prix ». Cette notion, devenue primordiale dans tous les
secteurs de la restauration y compris celui de la cuisine de prestige,
importait peu les pères fondateurs du discours gastronomique
français tels GRIMOD de LA REYNIÈRE (1758-1838) ou
BRILLAT-SAVARIN (1755-1826). Mais la gastronomie suit le cours de l'histoire
culturelle générale et un retour aux conceptions anciennes est
aujourd'hui impossible.
En RHF les notions de prix et de rentabilité sont
omniprésentes et ne peuvent être ignorées ou
négligées des techniciens désireux de faire acter la
politique qualité qu'ils ont définie, par des décideurs
plus habitués au maniement des tableaux de bord de gestion qu'à
la dialectique des théories hédonistes. En revanche, ces derniers
seront particulièrement sensibles à ne pas engager de
dépenses excessives compte tenu du niveau qualitatif requis,
l'équilibre se situant dans la « zone de qualité
optimale » : de façon théorique, elle se situe entre la
zone de «non qualité» caractérisée par un
coût de défaillances possibles très important, et la zone
de «sur-qualité» caractérisée par un coût
de prévention des éventuelles défaillances beaucoup trop
élevé. Mais ce principe de raisonnement, purement
économique, ne peut être appliqué qu'avec précaution
et discernement à des critères qualitatifs de type sanitaire ou
à des dangers majeurs.
10 LA QUANTITÉ, COMPOSANTE DE LA QUALITÉ
?
A ces neuf composantes reconnues de la qualité, doit-on
ajouter « la quantité » ? Indiscutablement, cet
aspect s'est avéré d'importance dans le passé : la lecture
des ouvrages culinaires des siècles passés suffit à en
apporter la preuve, si besoin en était. La description de certains
festins ou banquets pantagruéliques est à cet égard pleine
d'enseignements : celui qui fut donné Outre Manche en
1466 pour l'intronisation du Chancelier d'Angleterre, Georges
NEUVILLE, comme archevêque d'York a marqué son temps et au
delà, l'histoire. Toutefois, si « la quantité
ostentatoire l'emporte sur la qualité » dans les banquets
médiévaux et « c'est l'apparence et non le
goût » qui frappait les convives, le raffinement culinaire
n'est pas une découverte moderne : comme le souligne FLANDRIN,
« il n'a pas fallu attendre les 17ème et
18ème siècles pour trouver des mangeurs se
souciant plus de la qualité des mets et des boissons que de leur
quantité ». Il n'en reste pas moins que bien peu de convives
actuels seraient susceptible de faire honneur à la table du Roi soleil
avec autant de résistance que les plus favorisés de nos
ancêtres. De la même façon, chacun aura pu constater dans
son entourage au fil des ans et alors que les générations se
succèdent, combien la quantité de nourriture
ingérée tend à diminuer. Le mode de vie actuel
entraîne une diminution de l'activité physique, des besoins
énergétiques moindres, et bien que la quantité de calories
ingérées par jour ait été diminuée de plus
du tiers en moins d'un siècle (2000 / 3000), le solde reste
excédentaire ; en 1989, 63 p.cent des Français estimaient manger
trop ou mal (50 p.cent en 1972) (sondage SOFRES). Cette opinion reflète
la référence à une norme de conduite implicite et à
un sentiment de culpabilité déjà abordé
antérieurement.
11 DES COMPOSANTES SPÉCIFIQUES
- la « qualité de
définition », correspondant aux
caractéristiques des produits conformément aux besoins
identifiés des consommateurs à travers le cahier des charges. Le
niveau de qualité est défini et le prix fixé. Il s'agit de
la « qualité souhaitée », expression du
résultat attendu.
- la « qualité de
conception », qui reflète la faisabilité de
production et son coût. La définition du produit ne doit pas
générer de « sous-qualité » ou de
« sur-qualité »
- la « qualité de
réalisation », qui traduit la conformité aux
critères de définition. Elle se mesure et se contrôle, en
cours de fabrication et a posteriori. C'est la
« qualité constatée ».
- la « qualité de
concertation », résultant du dialogue et du
partenariat entre producteur et consommateur de la prestation.
12 NOTIONS DE SEUIL ET DE LINÉARITÉ DE LA
QUALITÉ
Les composantes de la qualité étant
définies, encore faut-il s'assurer de deux facteurs essentiels : le
niveau ou seuil de qualité et le respect de sa
constance, la linéarité.
La définition d'un seuil de qualité permet
d'aboutir à une « qualité
réglementaire » liée au respect d'un certain nombre de
critères définis. En restauration, cette notion de seuil normatif
n'existe pas et l'appréciation du « niveau
qualitatif » est totalement subjectif, lié en cela à la
perception individuelle du rapport « qualité/prix »
: compte tenu du prix consenti, la prestation est-elle « de
qualité » ? Il ne serait pas pertinent de comparer un
établissement de prestige et un « bistrot de
quartier », mais tous deux peuvent justifier d'un « niveau
de qualité » susceptible de constituer une
référence ou un élément de
positionnement sur l'échelle d'appréciation
relative à leur catégorie, à leur
« gamme ». Le choix d'un niveau de qualité s'exprime
par un ensemble de spécifications qui traduisent l'adaptation du produit
ou du service aux besoins (SOROSTE, 1987).
En restauration, l'aspect social et la prise en charge d'une
partie des coûts par la collectivité viennent perturber ce
jugement en y introduisant d'autres facteurs, notamment politique. Les
habitudes de consommation, les règles coutumières ou
écrites, l'historique font qu'un certain consensus implicite
règne autour d'un type de prestation, dont le plus souvent la
définition reste non formalisée et qui ne rencontre pas
d'opposition violente, systématique et caractérisée. Ce
« consensus de qualité » s'établit
le plus souvent par comparaison entre situations relevant d'une même
problématique : c'est la notion de « qualité
relative », autre aspect du seuil qualitatif. Le jugement qualitatif
des consommateurs repose sur un phénomène perceptif complexe qui
intègre des éléments explicites et d'autres implicites,
inexprimés ; ces derniers sont déterminants mais
particulièrement difficiles à formaliser. De fait, c'est à
travers un ajustement permanent entre les attentes et l'offre que le jugement
des consommateurs se forme et s'affine : la « tradition »
en est une résultante.
Pour affronter le verdict de la consommation, la qualité
du produit ou de la prestation doit être constante, l'ampleur de ses
variations limitée, ses fluctuations maîtrisées ; la
linéarité est le premier des critères de qualité.
C'est également la condition essentielle à l'établissement
de marques commerciales ou de signes de reconnaissances qualitatifs fiables.
« Linéarité : standardisation de
la qualité dans l'espace et dans le temps ». La volonté
de standardisation se heurte dans le domaine agroalimentaire à la
spécificité de l'origine biologique de l'aliment, matière
vivante, complexe, évolutive, soumise à des facteurs de
saisonnalité, souvent instable et hautement périssable. L'obtenir
et atténuer ces contraintes ont souvent pour corollaire une
rationalisation, une normalisation conduisant à une uniformisation de la
prestation incompatible avec la perception qualitative des consommateurs. Il
s'agit là du principal reproche formulé à l'encontre d'une
certaine alimentation « industrielle », parfaitement
standardisée et sécurisante, mais qui semble en revanche
condamnée à l'insipidité.
En restauration hors foyer, la linéarité de la
qualité est un facteur fondamental dont l'importance dépasse
celle du seuil qualitatif : le consommateur captif est plus sensible à
une variation de qualité au fil des jours qu'au niveau spécifique
de qualité, dans la mesure où celui-ci ne peut s'apprécier
que comparativement
IV- la structure qualité.
Elle va être fonction de la nature de l'activité de
l'entreprise.
1 Le comité qualité
Il va regrouper des fonctions pluridisciplinaires des
représentants des services opérationnels, de production,
comptable et financière, de la direction générale,
Il est animé par le responsable de la qualité. Son
rôle est de définir la politique et la stratégie
qualité de l'entreprise.
Il doit définir le programme de qualité et les
moyens nécessaires. Il doit suivre l'exécution du programme, et
prendre des décisions en cas de dérive ou retard.
Il doit définir les moyens pour mettre en valeur les
réussites, lors de réunions publiques, par un système de
récompenses.
Son dernier rôle est un rôle d'arbitrage des conflits
en cas de décisions contradictoires ou de moyens limités.
2 La direction qualité
Elle peut être assurée par un service qualité
ou bien se limiter à une seule personne, un ingénieur qualiticien
par exemple.
Elle anime les travaux du comité qualité. Elle
assure la cohérence entre les objectifs de la qualité et les
objectifs de l'entreprise.
Elle a une mission générale de promotion de la
qualité dans l'entreprise. Elle a un rôle d'animation de diffusion
des méthodes et des résultats sur la qualité.
3 Les antennes qualité
A - Groupe d'amélioration de la qualité
Ils sont désignés par la hiérarchie, pour
leurs compétences. Ils sont chargés d'étudier de
façon préventive, un problème particulier.
Ils sont dissous lorsque la solution est trouvée.
B- Cercle de qualité
Ils ont déjà 15 années d'existence. Leur
nombre est en régression aujourd'hui.
C'est une structure permanente. C'est un groupe homogène
qui est formé généralement d'un nombre restreint, 5 ou 6
personnes. et qui ont des préoccupations professionnelles communes
Le groupe de qualité est animé par le responsable
hiérarchique le plus proche, il travaille avec un faciliteur c'est
à dire un membre du service qualité.
Il définit lui-même ses méthodes
caractéristiques, ses méthodes de fonctionnement, puis on y fait
une hiérarchie :
- Les problèmes de qualité à proprement
parler
- Les problèmes de sécurité, de condition
de travail
-.Les problèmes de productivité.
On fait cela pour traiter les problèmes qui n'ont jamais
été traités, par exemple suivi des échantillons.
Cette solution est, dans la plupart des cas, acceptée.
Elle est soumise au responsable hiérarchique. Elle peut être
améliorée. Le responsable suit l'application de cette solution et
voit s'il faut la modifiée.
Les cercles de qualité constituent une remise en cause de
certains principes tayloriens.
On demande à certains exécutants de modifier la
conception des produits en plus de l'exécution.
I Les principes d'hygiène alimentaire
Au-delà des questions organoleptiques des mets qui lui
sont présentés le client exige la sécurité
hygiénique. C'est ainsi qu'il est essentiel de rétablir et de
maintenir la confiance des consommateurs dans les approvisionnements
alimentaires, non pas par des exercices de relations publiques mais en
accroissant effectivement l'innocuité des produits alimentaires. Les
consommateurs devraient pouvoir supposer que tous les aliments en vente sont
salubres.
Concernant d'éventuels risques, les trois points suivants
sont à souligner :
-les produits semi-élaborés qui sont de plus en
plus utilisée pour la fabrication, ont perdu une grande partie de leur
pouvoir bactéricide naturel en raison des préparations
préliminaires subies : épluchage, parage, taillage...
- la production en grandes quantités augmente les risques
bactériologiques d'une façon exceptionnelle.
- Enfin, la recherche de l'optimisation dissocie dans le temps de
production et de distribution. Cette rupture peut favoriser le
développement de micro-organismes et entraîner des risques pour le
client.
Face à ces attentes et à ces risques et pour
assurer la qualité microbiologique deux axes d'actions s'imposent :
- utilisation de produits saints et sûrs
- Mise en oeuvre de procédures strictes et rigoureuses.
Cette maîtrise des procédures est possible
grâce à la méthode HACCP que nous analyserons dans les
développements suivants. Mais au préalable, nous allons
étudier les principes généraux d'hygiène
alimentaire qui définissent les principes essentiels applicables d'un
bout à l'autre de la chaîne alimentaire (depuis la production
primaire jusqu'au consommateur final) pour assurer que les aliments sont
sûrs et propres à la consommation.
Probablement, les microbes sont partout : certains sont
pathogènes et responsables de toxi-infections alimentaires. Ils sont le
plus souvent invisibles rendant ainsi difficile la sensibilisation de tous
à l'hygiène.
L'aliment, avant d'être consommé, sera en contact
avec des matières contaminées (air, surfaces inertes ou
vivantes). On parle de contamination.
Les autres sources de contamination peuvent être :
v les matières premières :
certains aliments sont souvent contaminés : les viandes
fraîches, les volailles, le gibier, les poissons, les oeufs, les fruits
et légumes crus ou bruts et certains produits transformés avant
même la récolte.
v les emballages et conditionnements :
ils sont très souvent contaminés car ils ont été en
contact avec des sols, des quais de chargement, des mains plus ou moins propres
etc...
v le matériel : toutes les
surfaces inertes peuvent être contaminées soit parce qu'elles ont
été mal nettoyées ou mal désinfectées soit
parce qu'elles sont restées dans des endroits souillées.
v l'homme : c'est la principale source
de microbes dans une cuisine. L'homme porte aussi les germes les plus
dangereux ; il peut être une source passive de microbes par les
manipulations et les contaminations croisées.
Le plus souvent, c'est une source active de microbes :
-par la bouche, le nez, la gorge, il pourra
apporter des staphylocoques, des streptocoques, des
corynébactéries et des germes putréfiant. Lorsque l'homme
tousse, parle, postillonne, se mouche, il dissémine les germes qu'il
héberge.
- par les intestins, il héberge et
libère de nombreux micro-organismes : des
entérobactéries, des clostridies et des germes
putréfiants. On y retrouve aussi parfois des salmonelles ou autres
sighelles et d'autres types de vers parasitaires.
-par la peau, enfin, l'homme, porteur
permanent de staphylocoques, de microcoques et corynébactéries
dans les glandes sudoripares, libère ces micro-organismes.
Quant aux modes de contamination, nous pouvons distinguer :
-la consommation directe : il s'agit du
contact direct entre l'aliment et la source de contamination.
-la contamination indirecte : dans ce
cas, la contamination se fait par l'intermédiaire d'un vecteur :
Il peut s'agir d'un vecteur animé (homme, insectes...) ou
inanimé (les surfaces de travail, mûrs, vêtements).
L'eau est aussi un vecteur potentiel de
microbes.
Ensuite, selon les conditions qu'ils rencontrent dans le milieu
dans lequel ils ont été introduits, les microbes vont se
multiplier. C'est la seconde étape du développement.
Pour diminuer les risques liés à la présence
de ces microbes, on jouera donc sur ces deux étapes :
On limitera leur introduction et donc la contamination.
On limitera leur développement (processus de
stabilisation).
Pour ce faire, il faudra respecter les principes d'hygiène
que nous allons répertorier ci-dessous.
1. Minimiser les contaminations initiales
Cette règle s'applique partout, à tout,
constamment. Elle nécessite souvent une formation professionnelle pour
tout manipulateur de denrées alimentaires.
1.1Contrôle des matières premières
Aucune matière première ne devrait être
acceptée dans un établissement si l'on sait qu'il contient des
parasites, des micro-organismes indésirables, des pesticides, des
médicaments vétérinaires ou des substances toxiques,
décomposées ou étrangères ne pouvant être
ramenées à un niveau acceptable par des opérations
normales de tri et/ou de transformation.
La prévention des dangers commence par le contrôle
des intrants. Un contrôle inadéquat de matières
premières reçues peut causer la contamination des produits et/ou
un traitement insuffisant.
Le degré de contrôle de matières
premières doit être approprié par rapport au niveau de
risque.
Voici l'ensemble des recommandations et obligations que doit
respecter la personne responsable de la réception et du stockage des
marchandises.
Ø Vérifier que les véhicules de transport
sont propres (nettoyés ou désinfectés).
Ø Vérifier la propreté du personnel de
transport
Ø Lors du déchargement, il est interdit de
déposer les denrées directement sur le sol.
Ø Vérifier la température des
denrées sensibles transportées par camions frigorifiques
Ø Vérifier les emballages et les
étiquettes (état des emballages et dates de fabrication et de
péremption).
Ø Vérifier l'aspect des denrées
Ø Agir rapidement
Ø Il est préférable d'éviter de
faire croiser les circuits alimentaires et non alimentaires :
prévoir deux entrées distinctes ou différer les livraisons
dans le temps
Ø Il est absolument interdit de faire croiser les
circuits précités avec la sortie des déchets.
Ø Il faut respecter quelques grands principes
comme :
· la marche en avant : la
progression des produits d'une opération à l'autre doit
être respectée. De la réception à la livraison, ils
doivent suivre une progression non seulement dans le temps mais aussi dans
l'espace. Lors des différentes opérations intermédiaires,
il ne doit pas y avoir d'entrecroisement pour éviter les
contaminations croisées.
· il faut respecter la règle des 5
S : Séparation du secteur sain et du secteur
souillé.
Par ailleurs, les stocks de matières premières
devraient être soumis à une rotation efficace. Il faut appliquer
le principe du premier entré, premier sorti.
1.2 Contrôle des emballages et conditionnements
La conception et les matériaux d'emballage doivent assurer
une protection adéquate des produits afin de réduire au minimum
la contamination, empêcher les dégâts et permettre un
étiquetage adéquat. Les matériaux d'emballage et, le cas
échéant, les gaz de conditionnement, ne devraient pas être
toxiques et ne devraient représenter aucune menace pour la
sécurité sanitaire et la salubrité dans les conditions
d'entreposage et d'utilisation stipulées. Les emballages
réutilisables devraient être suffisamment durables, faciles
à nettoyer et, au besoin, à désinfecter.
Par ailleurs, tout fabricant doit placer le consommateur en
situation de connaître les caractéristiques d'une denrée
alimentaire. Afin de répondre au besoin d'informations des
consommateurs, la réglementation en termes d'étiquetage est
très stricte.
De manière générale, trois grands principes
sont à respecter :
· L'étiquetage doit fournir des informations sur
le produit dont certaines sont obligatoires. Elles renseignent de façon
objective le consommateur.
· Il ne doit pas figurer dans l'étiquette
d'informations douteuses ou pouvant induire le consommateur en erreur
(concernant l'origine, la quantité et les conditions de conservation et
d'utilisation.
· L'étiquetage doit être
rédigé en français (d'autres langues peuvent ensuite
être utilisées).
Les denrées préemballées sont contenues dans
un conditionnement qui sert de support à l'étiquetage.
L'information portée à la connaissance des
consommateurs comprend :
v des mentions obligatoires :
· la dénomination de vente : elle est
fixée soit par la réglementation, soit par les usages
commerciaux. Elle peut indiquer l'état physique ou le traitement subi.
Si la dénomination n'est pas définie, le produit
est alors décrit.
On peut aussi indiquer le traitement de stérilisation UHT
Ultra Haute Température)
· la liste des ingrédients : elle est
présentée par ordre décroissant du poids mis en oeuvre
(additifs compris).
Si la dénomination fait référence à
un ou plusieurs ingrédients essentiels pour caractériser le
produit, leur quantité doit être indiquée
(généralement en pourcentage)
Les additifs nécessaires par exemple pour mieux conserver
ou présenter un aliment doivent obligatoirement figurer dans la liste
des ingrédients.
· La quantité nette : elle est exprimée
en unité de volume (litre et sous multiples) pour les liquides et en
unité de masse (kilogramme et sous-multiples) pour les autres
denrées. Elle peut être aussi exprimée en nombre
d'unités.
Pour les denrées présentées avec un liquide,
le poids net égoutté doit être indiqué.
· L'indication d'une date : l'étiquetage porte
l'indication de la date jusqu'à laquelle le produit conserve ses
caractéristiques.
Il s'agit d'une date limite d'utilisation optimale (DLUO) :
mention « à consommer de préférence avant
le... » ou « à consommer de préférence
avant fin... ».
Pour les denrées altérables, il s'agit d'une date
limite de consommation (DLC) : mention « à consommer
jusqu'au ... ».
La date est accompagnée des conditions des conditions de
conservation (température à respecter)
· Nom, raison sociale et adresse de fabricant : cette
identification doit permettre l'identification d'un responsable pour que le
consommateur puisse faire connaître ses appréciations sur le
produit acheté.
· Le mode d'emploi ou les conditions particulières
d'utilisation : cette identification permet de faire usage
approprié de la denrée.
· Identification du lot de fabrication : elle permet le
repérage de la fabrication en cas d'anomalies dans les quantités
du produit.
· Lieu d'origine : cette obligation n'est
imposée que si son omission peut créer la confusion chez le
consommateur.
· Date de fabrication : pour les conserves,
semi-conserves, les denrées surgelées et congelées, les
beurres..., on doit indiquer la date de fabrication. Le titre
alcoométrique (« le degré en alcool ») doit
obligatoirement être présent pour les boissons alcoolisées
titrant plus de 1,2° d'alcool.
v Des mentions facultatives :
· utilisation de certains qualificatifs. Par exemple
« allégé » ou « light »
mais elles sont importantes en cas de régime alimentaire (maladie,
diabète).
La dénomination
« allégé » doit être
complétée par la nature du constituant (allégé
en... lipides, en sucres).
L'étiquetage doit mentionner le pourcentage de
réduction du constituant et l'information nutritionnelle sur la valeur
énergétique.
Le principe de l'aliment allégé (destiné
à une alimentation courante) est d'apporter moins de sucre ou de lipides
qu'un aliment de la même catégorie. Ces produits sont
utilisés dans des régimes spécifiques, comme des
régimes hypo-énergétiques, ou lors de maladies comme le
diabète ou hypercholestérolémie. Ce sont des produits de
« substitution ».
· mentions relatives aux vitamines et aux
minéraux : l'étiquetage doit indiquer la teneur en protides,
lipides, glucides et la valeur énergétique pour 100g /100ml.
Explication de certaines mentions
« Contient naturellement des
vitamines » : l'aliment n'a fait l'objet d'aucune addition de
vitamines et 100 kcal de l'aliment couvrant 5 à 15% de l'apport
nutritionnel conseillé.
« Naturellement riche en vitamines » :
l'aliment n'a fait l'objet d'aucune addition de vitamines et 100 kcal couvrent
plus de 15% de l'apport nutritionnel conseillé.
« Riche en ... (vitamines) » ou
« enrichi en... « : L'aliment a subi une addition de
vitamines (enrichissement) et 100 kcal couvrent 15 à 40% de l'apport
nutritionnel de cette vitamine.
« A teneur garantie après
restauration » : l'aliment a fait l'objet d'une addition de
vitamines ou d'éléments minéraux pour restaurer celles qui
ont été perdues lors d'opérations technologiques :
-la teneur est de 80 à 200% de la teneur vitaminique
initiale ;
- la teneur est de 80 à 120% de la teneur
minérale
· Qualification « maison » ou
« artisan » : Fabriqué par un artisan (registre
des métiers).
Un produit ne peut être dit « maison »
que s'il est fabriqué sur les lieux de commercialisation à partir
d'ingrédients de base composant traditionnellement sa recette.
· Etiquetage nutritionnel : les indications peuvent
partir sur :
-La valeur énergétique
- les protides, les acides ...
-les glucides : sucres, amidon
-les lipides : les acides gras, le cholestérol
-les vitamines et éléments minéraux.
Donc, ces instructions portées sur l'étiquette,
peuvent permettre aux opérateurs, tout au long de la chaîne, de
manipuler, présenter, entreposer, préparer et utiliser le produit
en toute sécurité et de façon correcte, d'une part et aux
consommateurs d'être en mesure de faire un choix judicieux adapté
à leur situation individuelle d'autre part
1.3 Hygiène du matériel et des locaux.
§ CONCEPTION : Tout
le matériel entrant en contact avec les aliments doit être de
qualité alimentaire (norme NF hygiène alimentaire)
Il devrait être conçu de manière à
garantir, au besoin, qu'il peut être convenablement nettoyé,
désinfecté et entretenu afin d'éviter la contamination des
aliments. Au besoin, le matériel devrait être durable et amovible
ou pouvoir être démonté afin d'en permettre l'entretien, le
nettoyage, la désinfection, le contrôle et, faciliter la
détection éventuelle des ravageurs.
Le matériel utilisé pour cuire, traiter
thermiquement, refroidir, stocker ou congeler les produits alimentaires devrait
être conçu de manière à ce que les
températures requises soient atteintes aussi rapidement que
nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire et la
salubrité des aliments et qu'elles soient maintenues efficacement. Il
devrait être conçu de manière à permettre la
surveillance et le réglage des températures. Au besoin, il
devrait comporter un dispositif efficace de contrôle et de surveillance
de l'humidité, de la circulation de l'air et de toute autre
caractéristique susceptible d'avoir un effet préjudiciable sur la
sécurité ou la combustibilité des aliments.
L'implantation du matériel au sol devrait être de
façon jointive ou de préférence à l'aide de pieds
surélevant l'appareil d'au moins 15 cm. La fixation des pieds ne doit
pas créer d'aspérités dans lesquelles la crasse pourrait
venir se fixer.
Entretien : Il faut veiller à l'entretien physique du
matériel et à son usure. L'opérateur doit établir
par écrit un programme efficace de maintenance préventive afin
d'assurer que le matériel qui pourrait affecter les aliments est
maintenu en bon état. Celui-ci doit inclure :
- une liste des équipements nécessitant une
maintenance régulière ;
- les procédures et la fréquence de maintenance
(comme l'inspection d'équipements, les réglages et changements de
pièces) doivent suivre le manuel d'instruction du fabricant de
l'équipement, ou un prennent en considération les conditions
opérationnelles qui pourraient affecter la condition de
l'équipement.
On devra respecter les points suivants : absence de surface
rayée, de surface oxydée ou rouillée, de récipients
cabossés ou ébréchés ou cassés, de tapis
roulants effrangés.
Tous les récipients utilisés pour recevoir des
denrées doivent être nettoyés, désinfectés et
rincés après chaque utilisation.
Leur stockage est réalisé dans un endroit sec et
propre à l'abri à l'abri des souillures.
Quant à l'hygiène des locaux, elle est la base de
tout le travail en cuisine.
La disposition des locaux doit permettre d'assurer une
séparation des secteurs sains et des secteurs souillés.
Selon les dispositions de l'article 6 du titre Ier de
l'arrêté du 29 septembre 1997 fixant les conditions
d'hygiène applicables dans les établissements de restauration
collective à caractère social, « par leur implantation,
leur conception, leurs dimensions, leur construction et leur agencement, les
locaux dans lesquelles circulent les denrées alimentaires, ainsi que
l'équipement en matériels de ces locaux, doivent :
a) permettre le stockage des différentes denrées
alimentaires (matières premières, produits semi
élaborés, produits finis) dans des conditions d'ambiance,
notamment de température et d'hygrométrie, compatibles avec leur
bonne conservation ;
b) ne pas constituer par eux-mêmes, notamment du fait
des matériaux qui les composent, une source de contamination pour les
aliments ;
c) faciliter les opérations de nettoyage et de
désinfection de leurs différentes surfaces et, de ce fait,
contribuer à réduire à un niveau acceptable les risques de
contamination des denrées alimentaires ;
d) permettre de prévenir l'encrassement, le contact
avec les matériaux ou fluides toxiques, le déversement de
particules dans les denrées alimentaires et le développement de
moisissures ou la formation de condensation indésirable sur les
surfaces ;
e) ne pas offrir, lors du travail des denrées
alimentaires, de conditions d'ambiance favorables à la multiplication
des micro-organismes, notamment par une séparation suffisante des
opérations relevant des secteurs chauds et des secteurs froids ;
f) permettre la progression continue et rationnelle dans
l'espace des différentes opérations élémentaires
conduisant à l'élaboration des produits finis (marche en avant
dans l'espace) ;
g) permettre la mise en oeuvre de bonnes pratiques
d'hygiène notamment en prévenant les sources de contamination
extérieures et en évitant la contamination croisée entre
les denrées alimentaires, les équipements, les matériels,
les matériaux, l'eau, l'aération, le personnel, en particulier
par une séparation suffisante entre les secteurs propres et les secteurs
souillés. Pour l'entretien des locaux, il est important de noter que:
-le sol doit être nettoyé et
désinfecté après chaque séance de travail ; le
balayage à sec et l'utilisation de sciure sont interdits. La pente du
sol est prévue de façon à permettre une évacuation
à permettre une évacuation des eaux résiduaires et de
lavage vers les orifices d'évacuation.
-les murs, cloisons et plafonds, les filtres et les graines de
ventilation sont régulièrement entretenus.
- les plans de travail entrant directement en contact avec le
produit alimentaire devraient être en bon état, durables et
faciles à nettoyer, à entretenir et à
désinfecter.
Par ailleurs, il est essentiel de déterminer le nombre et
volume des chambres froides. On peut distinguer 2 chambres froides :
Ø froid positif : il est
absolument nécessaire de prévoir une chambre froide pour les
matières premières et une pour les produits finis ou
préparés à l'avance.
En raison des odeurs et des risques de contaminations
croisées, il faut une enceinte particulière pour les poissons,
les légumes bruts, les fromages et séparer les agrumes des
viandes et des graisses.
La capacité des chambres froides doit permettre
l'entreposage aux températures convenables des différentes
catégories de denrées correspondant au minimum de
l'activité journalière de l'établissement.
Les chambres froides doivent être munies de
thermomètres (enregistreurs ou non).
La gestion des stocks doit faire appel au principe FIFO (premier
entré, premier sorti) pour faciliter l'accès aux produits.
Il faut toujours faire attention à ne rompre la
chaîne de froid, notamment lors de la réception des denrées
et du nettoyage.
Il faut vérifier les températures au moins 1
à 2 fois par jour. Les valeurs relevées seront conservées
et archivées.
Ø froid négatif : les
congélateurs et les chambres froides négatives doivent permettre
un stockage pour un minimum d'une journée de service.
L'accès aux produits doit être facile et on doit
respecter le principe FIFO.
Les mêmes règles à suivre pour le froid
positif sont aussi valables pour le froid négatif.
1.4 Hygiène du personnel
Nous avons vu précédemment que l'homme est un
réservoir très riche en microbes. De plus, il peut
héberger et transmettre les plus dangereux. En plus, l'homme touche
à tous les éléments de la cuisine : poubelles, plats.
Les grands principes d'hygiène du personnel résident dans
l'état de santé, la propreté corporelle et notamment le
lavage des mains, la tenue vestimentaire et la formation.
§ Etat de santé : Les personnes
reconnues ou suspectes d'être atteintes ou porteuses d'une maladie ou
affection transmissible par les aliments ne devraient pas être
autorisées à entrer dans les zones de manipulation des aliments
s'il existe une possibilité qu'elles contaminent les aliments.
Tout employé atteint de l'une des affections suivantes est
potentiellement dangereux pour le consommateur : le typhus abdominal, les
paratyphoïdes, les entérites infectieuses à salmonelles et
à shigelles, la scarlatine, les affections purulentes aux mains, toutes
les maladies de peau contagieuse. Par conséquent, toute personne dans ce
cas devrait immédiatement informer la direction de sa maladie ou des
symptômes de sa maladie.
Ceci explique l'obligation qui est faite d'exiger un certificat
médical à l'embauche pour tous les employés. Ce certificat
devrait être renouvelé tous les ans.
Enfin, il est bon de disposer d'une pharmacie ou d'une trousse de
première urgence pour soigner les coupures.
§ Propreté corporelle : les
personnes qui manipulent les aliments devraient maintenir un haut standard de
propreté corporelle et, le cas échéant, porter des
vêtements, un couvre-chef et des chaussures appropriés. Le
personnel affecté de coupures et blessures, s'il est autorisé
à poursuivre son travail, devrait les protéger par des pansements
étanches.
Les mains doivent être lavées après chaque
reprise du travail, après usage des cabinets d'aisance, après
manipulation de matières contaminantes, après avoir
toussé, après s'être mouché.
Les ongles doivent être courts sinon le contraire est
porteur de germes.
Lors du lavage des mains, on l'effectuera jusqu'aux coudes et
pendant plus de 30 secondes (temps nécessaire à l'action des
savons).
Les effets personnels tels que bijoux, montres, épingles
ou autres objets ne devraient être portés ou introduits dans les
aires de manutention des aliments, s'ils posent une menace pour al
sécurité et la salubrité des aliments. Les personnes qui
manipulent les aliments devraient éviter les comportements susceptibles
d'entraîner une contamination des aliments, par exemple :
-fumer ; goûter les sauces avec les doigts
-cracher
-mâcher ou manger
-éternuer ou tousser à proximité
d'aliments non protégés. Quant à la propreté
vestimentaire, elle est capitale et comporte plusieurs éléments
tels que :
-la blouse qui doit être en permanence fermée, de
couleur claire et à manches courtes;
-la coiffe qui doit envelopper la totalité des cheveux
pour être efficace et protéger ainsi de la chute des cheveux et
des pellicules ;
-le masque bucco-nasal qui doit être installé sur
la bouche et le nez mais seulement pour le conditionnement après cuisson
ou le travail en salle blanche.
-Les chaussures de sécurité qui permettent de se
prémunir contre l'entrée des microbes de la rue apportés
par les chaussures de ville. Elles doivent être
anti-dérapantes.
-les gants qui doivent être à usage unique et
changés très régulièrement.
1.5 Nettoyage et désinfection
Diminuer les contaminations requiert une attention constante et
soutenue. L'ensemble du personnel est concerné ;
Le nettoyage devrait éliminer les résidus
alimentaires et la saleté, qui peuvent être une source de
contamination. Les méthodes et le matériel de nettoyage
dépendront de la nature de l'entreprise alimentaire. Une
désinfection peut être nécessaire après le
nettoyage.
Le nettoyage est une élimination des souillures, des
résidus alimentaires, de la saleté, de la graisse ou de toute
autre matière indésirable.
Le nettoyage peut être effectué en utilisant
séparément ou conjointement des méthodes physiques, telles
que la chaleur, le récurage, l'aspirateur ou autres méthodes
évitant l'emploi d'eau et des méthodes chimiques utilisant les
détergents, alcalis ou acides.
Le cas échéant, le nettoyage consistera
à :
-Enlever les débris visibles des surfaces ;
-appliquer une solution détergente pour détacher
la saleté et le film bactérien et les maintenir en solution ou en
suspension ;
-rincer avec de l'eau pour enlever les saletés
détachées et les résidus de détergents ; et
-sécher ou utiliser toute autre méthode
appropriée pour enlever et ramener les résidus et les
débris.
Le nettoyage et les programmes de nettoyage devraient être
continuellement et efficacement suivis pour vérifier qu'ils sont
adaptés et efficaces, et être accompagnés au besoin d'une
documentation.
Lorsque des programmes de nettoyage écrits sont
appliqués, ils devraient spécifier :
-les zones, les équipements et ustensiles à
nettoyer ;
-Les responsabilités pour les différentes
tâches ;
-les méthodes et la fréquence de
nettoyage ; et les procédures de suivi.
La désinfection consiste à éliminer les
contaminations microbiennes. C'est une réduction au moyen d'agents
chimiques ou de méthodes physiques du nombre de micro-organismes
présents dans l'environnement jusqu'à l'obtention jusqu'à
un niveau ne risquant pas de compromettre la sécurité sanitaire
ou la salubrité des aliments.
Elle doit être obligatoirement
précédée d'un nettoyage.
Les désinfectants doivent assurer la destruction d'un
maximum de germes.
Les principales familles rencontrées sont les
dérivés chlorés, les aldéhydes, les ammoniums
quaternaires, les dérivés phénoliques. Les
désinfectants utilisés dans le domaine alimentaire doivent
être normalisés. Les normes sont obtenues pour une certaine
concentration du produit. Par conséquent, l'utilisation des
différents produits, pour qu'ils soient efficaces, doit
impérativement respecter ces concentrations minimales.
Eau de javel, chlore et produits chlorés sont instables
à chaud, à la lumière et dilués.
Toujours est-il que les opérations de nettoyage et de
désinfection se font toujours selon les mêmes rituels :
nettoyage, rinçage, désinfection et parfois séchage
lorsque c'est autorisé.
2. Diminuer la multiplication et détruire la
contamination
De nombreux éléments agissent sur la multiplication
microbienne : température, degré de déshydratation de
l'aliment, acidité, irradiation, présence d'oxygène.
De la même manière, tous ces éléments
agissent aussi sur les aliments. Ainsi il faudra toujours trouver un
équilibre entre l'action sur les microbes et celles sur les aliments.
La conservation des aliments au froid, le maintien à
chaud, ainsi que la traversée rapide de la zone de température
comprise entre 10°C et + 63°c constituent les principaux moyens
utilisés pour limiter la multiplication des micro-organismes. Ce sont
des éléments primordiaux dans la prévention des
toxi-infections alimentaires.
De tous les facteurs cités ci-dessus, la
température est le facteur le plus important. Par conséquent,,
pour la maîtrise des micro-organismes, l'opérateur doit
contrôler le couple temps/ température pendant la
préparation, le mélange et la garde d'aliments en attente, et ce,
pour prévenir les conditions favorables à une
prolifération excessive des micro-organismes.
2.1 Température et la conservation des aliments
Réglage de la température et de
la durée
Un mauvais réglage de la température est l'une des
causes les plus fréquentes d'intoxication alimentaire ou de
détérioration des aliments. Un contrôle doit être
exercé sur la durée et la température de la cuisson, de la
réfrigération, de la transformation et du stockage.
La multiplication bactérienne est fonction de la
température. A une certaine température, la multiplication est
très rapide ; on parle de température optimale.
Lorsque la température augmente, la croissance se ralentit
jusqu'à un seuil où elle s'arrête : on parle de
température maximale.
Au-delà, il y a mort progressive des microbes.
De la même façon ; lorsque la
température diminue, la multiplication décroît
jusqu'à s'arrêter : on parle de température minimale.
En deçà de cette température, la multiplication est
arrêtée, mais il n y a pas de destruction par le froid.
Par conséquent, la conservation par le froid ne peut en
aucun cas assainir une denrée préalablement contaminée.
Le froid n'est bactéricide comme peut l'être la
chaleur. Par ailleurs, il existe une zone dangereuse de température dans
laquelle la multiplication est active, rapide : c'est l'intervalle compris
entre + 10°C et 60°C.
· Les méthodes de conservation des
aliments
Procédés de stabilisation des aliments
utilisant le froid
- En dessous de +3°C, la multiplication
des germes mésophiles et donc de la plupart des micro-organismes
pathogènes est arrêtée.
- La croissance de la majorité des micro-organismes est
bloquée à -12°C.
- A -18 °C, il n' y a plus de
multiplication microbienne. Deux procédés de stabilisation des
aliments font appel au froid :
-la réfrigération : cette
technique ne consiste pas à éliminer les micro-organismes mais
seulement à limiter leur prolifération : entre
0°C et + 10°C, leur multiplication
est ralentie. Les aliments sont donc entreposés à ces
températures (dans des chambres froides positives) assurant ainsi leur
conservation pendant un temps limité. La conservation en
réfrigérateur est toujours de courte durée (quelques jours
à quelques semaines) et demande une surveillance régulière
de l'état des aliments mais aussi de la propreté du
matériel. Il existe une réglementation qui permet de ranger les
armoires frigorifiques afin de ne pas mélanger les aliments pour
éviter d'éventuelles contaminations.
Les aliments pouvant être réfrigérés
sont principalement les fruits et légumes, le fromage, les oeufs, la
viande et le poisson.
-La congélation / Surgélation :
Ce sont des traitements qui consistent à transformer l'eau des
aliments en glace pour diminuer l'eau libre (facteur de développement
microbien) et ainsi créer un milieu impropre à ce
développement.
Les denrées alimentaires sont exposées à des
températures inférieures à -25°C
pouvant atteindre -50°C ou -70°C
afin que le coeur de l'aliment atteigne la température de solidification
de l'eau le plus rapidement possible.
La surgélation est un procédé de
congélation des aliments ultrarapide et industriel. Les produits
surgelés sont le plus souvent instantanément soumis à de
très basses températures alors que la congélation utilise
une durée d'exposition au froid plus longue et des températures
moins basses. Elle est pratiquée pour les grosses pièces (viandes
en quartier...)
Quant à la congélation, elle est pratiquée
par les légumes, les plats cuisinés, la viande, le poisson, les
glaces.
?Températures de conservation :
-des produits surgelés :
-18°C (la conservation ne doit pas excéder 18 mois)
-des denrées congelés :
-12°C
Les aliments destinés à la congélation et
à la réfrigération doivent être au préalable
frais.
Les plats cuits à l'avance doivent être
pasteurisés avant d'être congelés.
Tout aliment décongelé ne doit plus être
recongelé.
Notons par ailleurs, un procédé de
déshydratation par le froid : la lyophilisation : l'aliment
est congelé et l'eau transformée en glace est
éliminée par sublimation (transformation de l'eau solide en
vapeur d'eau). L'aliment conserve sa forme originelle et les qualités
gustatives du produit frais. Elle est pratiquée pour les légumes,
les fruits, les viandes, les poissons, les féculents, les
céréales, les crustacés.
?Procédés de stérilisation par des
traitements thermiques
-La pasteurisation
C'est un traitement thermique qui vise à détruire
les bactéries pathogènes et à réduire la flore
saprophyte. Il a plusieurs objectifs :
-l'assainissement du produit et l'absence de risque de
toxi-infection.
-la prolongation de la durée de vie du produit frais
par une conservation de courte durée sous un régime de
réfrigération, ce qui implique un conditionnement étanche
à l'air, aux micro-organismes ;
-le maintien à un niveau optimal des qualités
nutritionnelles et organoleptiques proches de celles qu'il possède
à l'état frais.
Ces objectifs sont atteints par la maîtrise des deux
paramètres : la température et la durée d'application
du traitement thermique. Il existe deux sortes de pasteurisation :
-La pasteurisation haute avec un traitement thermique au
dessus de + 68°C visant à détruire toute la
flore non sporulée (durée de conservation de 3 semaines à
6 mois).
- La pasteurisation basse avec un traitement thermique entre
58°C et 60°C (à coeur) pour
éliminer la flore pathogène sans altérer la flore non
pathogène (durée de conservation inférieure à 3
semaines).
Ce traitement est pratiqué pour le lait, les ovo produits
(omelettes en sachet, oeufs durs en barre).
Il a toutefois ses limites car les spores ne sont pas
détruites : il faut donc conserver les aliments à + 4°C
pour éviter tout risque de sporulation et les conditionner dans un
emballage étanche.
DENREE
|
TEMPERATURE ET TEMPS
NECESSAIRE
|
Lait
|
30 mn à 62 °C ou 15 S à 72°C
|
Crèmes/ Crèmes dessert
|
30 mn à 71°C ou 16S à 20S à
82°C
|
Jus de pommes en bouteilles
|
30 mn à 77°C
|
Boissons gazeuses à base de jus de fruits
|
30 mn à 66 °C
|
Bière
|
1 à 2 mn à 82-88°C
|
Figure1 : Barèmes de
pasteurisation
-L'appertisation : C'est un traitement
thermique (température supérieure à +100°C et
durée d'application du traitement thermique connue) dont le but est de
détruire ou d'inhiber totalement la flore (saprophyte et
pathogène, y compris les germes résistant à la chaleur
appelés thermorésistants), ainsi que leurs toxines pour obtenir
la stabilité biologique du produit qui peut être conservé
durant plusieurs mois à température ambiante dans un
conditionnement étanche (aux lipides, aux gaz, aux
micro-organismes).
Ce traitement thermique doit préserver au mieux les
qualités nutritionnelles et organoleptiques de l'aliment.
On distingue la stérilisation dite simple de la
stérilisation ultra haute température (U.H.T).
Lorsque la stérilisation a lieu après fermeture du
conditionnement, on parle d'appertisation. Les produits appertisés en
emballage métalliques sont couramment appelés conserves.
Ce qui la diffère de la pasteurisation, c'est que
l'aliment est porté à une température supérieure
à +100°C. Les produits alimentaires ainsi obtenus peuvent
être conservés à une température ambiante, avec une
durée de vie plus longue.
Elle est pratiquée pour les boîtes de conserve, le
lait U.H.T ;
DENREE
|
DUREE EN MINUTES
|
TEMPERATURES EN °C
|
HARICOTS VERTS AU NATUREL
|
2 à 4
|
121
|
Petits pois à l'étuvée
|
10 à 15
|
121
|
Sardines à l'huile
|
2 à 4
|
121
|
Saucisse de Frankfort au naturel
|
3 à 4
|
121
|
Corned-beef
|
6 à 8
|
121
|
Champignons
|
6 à 10
|
121
|
Figure2 : Barèmes de
stérilisation
Autres méthodes de conservation
-La déshydratation :
C'est un procédé qui consiste à
éliminer la quasi-totalité de l'eau libre de l'aliment pour
créer un milieu impropre au développement microbien.
L'élimination se fait en plaçant l'aliment dans une ambiance
chaude (courant d'air chaud) qui favorise la vaporisation de l'eau. Il existe
plusieurs techniques de déshydratation comme l'évaporation, le
pressage, la lyophilisation.
Elle est pratiquée pour le café soluble, les
sauces, le lait en poudre.
- L'acidification : Les
bactéries pathogènes ne supportent pas en général
les milieux acides.
Elle est pratiquée pour les cornichons, petits oignon,
moutarde
- La transformation en confit : les
aliments sont cuits à haute température dans de la graisse :
la température élevée détruit les bactéries.
De plus, les aliments sont « baignés », enduits de
graisse, ce qui limite tout échange avec le milieu extérieur
pouvant entraîner une éventuelle contamination.
Exemples : le conflit de canard, les gésiers
-La mise sous-vide (les pommes de terre,
betteraves, plats cuisinés).
Certaines bactéries dites aérobies ont besoin d'air
pour vivre. En les privant d'oxygène (extraction d'air que contient
l'emballage du plat cuisiné par exemple), leur prolifération est
stoppée. C'est sur ce principe que repose le sous vide. Mais les
produits conditionnés sous vide seront pasteurisés et toujours
conservés au frais à une température dépassant pas
les +4°c.
Toutes les denrées sous emballage souple ne sont pas
conditionnées sous vide.
2.2 Hygiène des préparations
-Seule une température de -20°c
au coeur d'une denrée bloque les processus vitaux des
micro-organismes ;
- Seules les températures négatives et celles
supérieur à 36°c au coeur de l'aliment
s'opposent à la multiplication des microbes et à la
sécrétion des toxines ;
- L'intervalle de température compris entre
+10°c et +63°c est une zone
à risque pour les denrées alimentaires, car il correspond
à des valeurs pour lesquelles la prolifération microbienne peut
être importante. A toutes les étapes de la chaîne de
préparation et de distribution la plate cuisine doivent être le
moins longtemps possible soumis à des températures comprises dans
cette fourchette. C'est pourquoi la préparation, le transport et la
distribution des plats cuisinés à l'avance, dans le but d'assurer
leur sécurité bactériologique, font appel à l'un
des deux processus :
- La liaison froide qui propose un refroidissement rapide et
maintien des aliments à des températures, au coeur de l'aliment,
au moins inférieurs à +10°c dans le cas de
la liaison réfrigérée et 18°c pour
la liaison surgelée. Ce procédé autorise une consommation
différée ;
- Liaison chaude qui consiste à maintenir les aliments
à une température à 63°c dés
leur préparation achevée jusqu'au moment de leur consommation qui
ne peut être différée.
? Les impératifs techniques de la
liaison froide
-Refroidissement et stockage
La première étape consiste en un refroidissement
rapide (+10°c en liaison réfrigérée
et -20°c en liaison surgelée en moins de deux
heures) d'un plat cuisiné dont la température en fin de
préparation atteint souvent 80°c. Ceci implique
l'utilisation d'une cellule de refroidissement rapide. La source de froid peut
être l'azote liquide, le dioxyde de carbone ou un compresseur.
La seconde étape consistera à stocker les plats
cuisinés des températures inférieures à
+3°c en liaison réfrigérée et
-18°c en liaison surgelée. Ceci implique la
possession d'une chambre froide exclusivement consacrée aux plats
cuisinés
-Remise en température
Au moment de la consommation, le plat doit être
réchauffé de +3°c ou -18°c à
+63°c ou plus, en moins d'une heure (tout contact
prolongé à des températures moyennes permettrait un
développement microbien).
?Les impératifs de la liaison chaude (voir
annexe)
Maintenir des plats cuisinés à 63°c depuis le
fourneau jusqu'à l'assiette n'est pas chose très aisée.
En effet, le séjour en conteneurs isothermes, quelque
soit la qualité de l'isolation, s'accompagne généralement
d'une perte de 2°c à 4°c par
heure. Partir de températures supérieures présente le
risque d'une cuisson supplémentaire qui peut s'avérer
néfaste pour les qualités gustatives de la préparation.
Il convient donc d'éliminer toute cause de refroidissement
de l'aliment
- en le conditionnant dans des récipients
préchauffés ;
- en n'ouvrant le container qu'au dernier moment, ou à
défaut en utilisant une armoire chauffante dans l'attente de la
distribution
2.3 Quelques pratiques culinaires en rapport avec
l'hygiène
Les légumes peuvent être souillés avec de la
terre, leur préoccupation ne doit pas être à l'origine de
la contamination des autres denrées l'épluchage est
pratiqué dan un emplacement séparé qui est lavé et
désinfecté après chaque séance. Au cours du lavage
légumes, il faut éviter de les maintenir trop longtemps en
position de trempage ; il convient aussi de les diviser avec un
matériel en parfait état de propreté et peu de temps avant
la cuisson.
L'habillage des poissons, source de projections septiques, est
effectué dans un emplacement à part. Les déchets sont
évacués sans délai, le poisson est lavé à
l'eau froide et entreposé dans la glace fondante.
Celui des volailles présente le risque de
dissémination de bactéries contenues dans les viscères
(notamment les campylobacter). Il convient donc de suivre une progression
rationnelle des opérations sur le principe de la marche en avant, avec,
dans un premier temps, la séparation de tous les déchets sans
contact avec la planche de travail. Coeur, foie et gésier sont ensuite
séparés et éliminés avec les autres déchets.
En fin d'opération, le nettoyage et la désinfection de la planche
et du matériel sont de rigueur.
« Les préparations à base d'oeufs sans
cuisson (mayonnaises, mousses...) doivent être fabriqués le plus
prés possible du moment de la conservation. Dans cette attente, elles
pourraient être incorporées. Tous les restes doivent être
éliminés et les préparations la veille du service sont
absolument proscrites.
Les salmonelles étant très sensibles à
l'action de la chaleur, la cuisson permet d'assainir les préparations
culinaires. Il convient que les préparations qui supportent mal
l'ébullition (crèmes, sauces...) soient maintenues à une
température d'au moins 70°c, ce qui tout cuisinier peut
aisément vérifier » (Note de service du 30 janvier
1989)
En définitive, les principes d'hygiène prennent en
compte la contamination et la contamination et la multiplication des
microbes.
Pour assurer un maximum d'hygiène prend en compte la
contamination et la multiplication des microbes.
Pour assurer un maximum d'hygiène et pour diminuer les
risques, il faut sans cesse jouer sur ces deux éléments. Cela
demande une attention de tous les instants et une sensibilisation sans faille
de chacun.
Il faut de plus écrire ce que l'on fait, faire ce que l'on
a écrit et vérifier que l'on a bien fait ce que l'on avait
écrit. En plus, des procédures de contrôles des
méthodes de travail devront être établies afin d'assurer la
maîtrise de la multiplication des micro-organismes. Elles seront
réalisées se fondant sur les principes de la méthode HACCP
et en s'appuyant sur le guide de bonnes pratiques en hygiène.
II La démarche HACCP
1 Définitions et objectifs
HACCP est une abréviation en anglais de Hazard Analysis
Critical Control Point, se traduisant en français par
« Analyse des dangers-points critiques pour leur
maîtrise ». il s'agit d'une « démarche qui
permet d'identifier le ou les dangers spécifiques, de les évaluer
et d'établir les mesures préventives pour les
maîtriser » (Codex Alimentaires).
L'HACCP est un outil qui vise à garantir la
sécurité alimentaire en gérant les dangers
microbiologiques, physiques (corps étranger : débris
métalliques...), chimiques (résidus de produits d'entretien...)
à toutes les étapes de production d'une denrée
alimentaire. Ceci impose une implication de l'ensemble du personnel tout au
long de la chaîne alimentaire dans les étapes de production mais
aussi d'entreposage, le transport et de distribution.
Elle met l'accent sur les intrants utilisés et le
procédé de transformation employé afin de
déterminer les points critiques à maîtriser dans la
fabrication des aliments pour garantir leur innocuité.
Le système HACCP a comme objectif de prévenir
l'apparition des dangers identifiés dans le procédé de
transformation.
Ces dangers sont de trois ordres :
- biologiques : Ils incluent
des micro-organismes tels que certains bactéries, virus, moisissures
parasites. Ces organismes sont souvent associés aux humains et produits
crus en entrant dans la chaîne de fabrication alimentaire. Plusieurs font
partie de la flore naturelle de l'environnement où les aliments sont
cultivés.
Le danger biologique est lié :
- au produit : son origine, sa forme de
commercialisation, son degré d'élaboration, son PH, ses
propriétés physico-chimiques, sa composition
- aux conditions de stockage :
température de stockage, durée, rupture chaîne de froid
aux conditions de manipulation : hygiène des
locaux, matériel, personnel Les dangers biologiques sont de trois
formes :
1- Contamination initiale : salubrité
lors de livraison en entreprise : environnement pollué (non respect
marche en avant, marque d'hygiène générale).
2- Développement : stockage trop long,
dépassement DLC, transformation matériel, méthodes,
milieu, durée...
3- Survie : non cuisson = danger
extrême
Cuisson = pasteurisation ou stérilisation insuffisantes
- Chimiques : l'introduction de
produits chimiques comme par exemple un produit détergent dans un
aliment, peut entraîner des troubles plus ou moins graves chez l'homme,
en fonction du type de produit utilisé mais aussi de la quantité
ingérée.
- Les contaminants chimiques peuvent exister naturellement
dans les aliments ou y être ajoutés pendant leur traitement. A
dose élevée, des produits chimiques nocifs ont été
associés à des intoxications alimentaires aigues et, à
faible dose et répétitive, peuvent être responsables de
maladies chroniques.
- Physiques : certaines substances physiques
comme des débris de verre ou métalliques, peuvent être
introduites lors de la fabrication du produit, et avoir des
récupérations dramatiques sur la santé du consommateur.
Ces dangers physiques peuvent résulter de contamination et
ou de mauvaises pratiques à plusieurs étapes de la chaîne
alimentaire depuis la récolte jusqu'à la consommation.
Le point critique à maîtriser (Critical Control
point-CCP) peut être défini comme un point à risque pour
lequel la maîtrise doit être assurée afin d'éliminer,
prévenir ou de réduire le danger à un niveau
acceptable.
Action corrective = Procédure à suivre lorsqu'une
déviation a lieu et que la surveillance relève que le CCP n'est
pas maîtrisé.
2- Le principe de la méthode HACCP.
La méthode HACCP repose sur sept principes qui
correspondent aux principales étapes chronologiques de la
démarche :
Principe 1 : ANALYSER ETEVALUER LES RISQUES
POTENTIELS ALIMENTAIRES
Identifier les dangers (de nature biologiques / Physique)
associé à une production alimentaire, aux différentes
étapes du diagramme de production.
Afin de couvrir l'ensemble et de ne rien oublier, il est
conseillé la règle des 5M (Matières Premières -
Milieu - Matériel - Main d'oeuvre - Méthode)
Principe 2 : Déterminer
les points critiques maîtrisés pour éliminer ou limiter les
risques. Le couple temps / température est un des principaux
CCP.
Principe 3 :- établir les
limites critiques
- les valeurs à
atteindre
-Les tolérances pour
contrôler les points critiques
Comment s'assurer qu'un CCP est maîtrisé ?
Il faut établir des limites critiques dont le respect
atteste de la maîtrise des CCP. Ces limites peuvent, pour certaines,
être déjà fixées par la réglementation.
Exemples : durée de refroidissement des plats
cuisinés élaborés à l'avance en liaison froide (de
+ 63°C à + 10° C en moins de deux heures)
Principe 4 : Mettre en place un
système de surveillance des points critiques
Ce système définit les moyens, les
méthodes, les fréquences pour s'assurer de la maîtrise de
chaque CCP :
ü Contrôle des températures,
ü Contrôle du temps,
Contrôles microbiologiques...
- Principe 5 : Détermination
des actions correctives
Lorsque le système de surveillance met en évidence
une non maîtrise d'un CCP du fait du non respect des limites
fixées (dépassement d'une température par exemple), il
faut prévoir des actions correctives appropriées.
Principe 6 : Etablir un
système documentaire
Il faut à présent écrire :
-ce que l'on doit faire : le descriptif
détaillé de la méthode (dangers / CCP / limites critiques
/ actions correctives), les procédures, les plannings de nettoyage...
-ce que l'on doit enregistrer : les fiches de
contrôle.
Ce système documentaire permet de fournir des instructions
de travail claires et des preuves du bon fonctionnement du système
HACCP.
Principe 7 : Mettre en place
des procédures de vérification de la démarche
HACCP
La vérification permet de confirmer l'efficacité du
système HACCP : audit, analyse microbiologique.
3. Les mesures de maîtrise
Une fois l'analyse des dangers terminée, l'équipe
doit considérer les mesures qui existent pour maîtriser chaque
danger. Ces mesures de maîtrise représentent toute action ou
activité qui peut être utilisée pour prévenir ou
éliminer un danger de santé publique ou le déduire
à un niveau acceptable.
3.1 Maîtrise des dangers biologiques
Les dangers biologiques peuvent être maîtrisés
en limitant le nombre de micro-organismes, voire en les éliminant ou
bien en agissant sur les facteurs de croissance, dont ces derniers ont besoin
pour survivre, croître et se reproduire, dans le but de limiter leur
croissance. Ils peuvent être détruits, éliminés ou
maîtrisés par un traitement thermique (chauffage ou cuisson),
congélation ou séchage.
Les opérateurs de la production alimentaire doivent se
fixer trois objectifs pour leur programme HACCP en relation avec les risques
biologiques :
éliminer ou réduire le danger ;
prévenir ou minimiser la croissance des
micro-organismes et la production de toxines ;
maîtriser la contamination.
Pour les bactéries, ces mesures incluent :
- maîtrise du couple temps température (une
maîtrise appropriée de la durée de
réfrigération et de stockage minimise, par exemple la
prolifération des micro-organismes)
- chauffer et cuire (traitement thermique) pendant une
durée adéquate et à une température adéquate
pour éliminer les micro-organismes ou les réduire à des
niveaux acceptables.
- - refroidir et congeler
- fermentation et/ou maîtrise du PH (par exemple, les
bactéries lactiques du yogourt inhibent la croissance d'autres
micro-organismes qui ne tolèrent pas l'acidité et qui sont peu
compétitifs)
- Conditions d'emballages (par exemple, l'emballage sous vide
peut être utilisé pour inhiber les micro-organismes
aérobies, qui ont besoin d'air pour se développer)
- Maîtrise de l'approvisionnement, c'est la
maîtrise de la présence et du niveau de micro-organismes en
obtenant des produits de fournisseurs qui peuvent démontrer qu'ils
réalisent les contrôles adéquats de produits (des
fournisseurs qui peuvent démontrer qu'ils réalisent les
contrôles adéquats de produits (des fournisseurs appliquant un
programme HACCP par exemple).
- Nettoyage et désinfection, qui permettent
d'éliminer ou de réduire les niveaux de contamination
microbienne
- Pratiques hygiéniques du personnel, qui peuvent
réduire les niveaux de contamination microbienne.
Pour les virus, les mesures incluent :
- un traitement thermique les méthodes de chauffage ou
de cuisson telles que la cuisson à la vapeur, la friture ou la cuisson
au four - peuvent déduire la plupart mais non la totalité des
virus (le type de virus détermine la méthode de la maîtrise
à appliquer)
- pratiques hygiéniques du personnel, en particulier
l'exclusion des travailleurs atteints de maladies virales, comme
l'hépatite. Pour les parasites (vers et protozoaires), les mesures de
maîtrise incluent :
- contrôle diététique
- chauffage, congélation
- examen visuel (par exemple « mirage »
est utilisé pour détecter et enlever les parasites de certains
poissons)
- de bonnes pratiques d'hygiène personnelle chez les
employés ; l'élimination des effluents à l'aide d'un
bon réseau d'assainissement.
3.2 Maîtrise des dangers chimiques
Des cas de mesures de maîtrise des dangers
chimiques :
- Maîtrise de l'apprivoisement :
établissement de système de certification des fournisseurs qui
garantissent que les produits livrés ne contiennent pas de contaminants
chimiques dangereux.
- Maîtrise des additifs et de leur concentration
- Séparation des produits de qualité non
alimentaire pendant le stockage et la transformation
- Surveillance des risques de contamination accidentelle
(graisses, lubrifiants, produits de traitement de l'eau d'usage courant ou de
chaudière, peintures, etc....)
- Maîtrise de l'étiquetage (s'assure que le
produit est correctement étiqueté en citant les
ingrédients et les allergènes)
3.3 Maîtrise des dangers physiques :
Des cas de mesures de maîtrise des dangers physiques.
-maîtrise de l'approvisionnement :
établissement de spécifications pour les matières
premières et ingrédients et d'un système de certification
des fournisseurs qui garantissent que les produits livrés ne contiennent
pas de contaminants physiques dangereux.
Maîtrise de procédés : utilisation
d'aimants, de détecteurs métalliques, de tamis,
d'épierreurs, de clarificateurs et d'autres séparateurs à
air.
Maîtrise de l'environnement : s'assurer que
les bonnes pratiques de fabrication sont appliquées et qu'aucune
contamination physique ne provient des bâtiments, des installations, des
salles de travail ou de l'équipement
I LA MAITRISE DE LA QUALITE
1 Objectifs
Qu'il s'agisse de produits ou de services, la qualité
se gère et se maîtrise.
Elle se définit
ainsi : « techniques et
activités à caractère opérationnel
utilisées en vue de répondre aux exigences relatives
à la qualité. » La maîtrise de
la qualité implique des techniques opérationnelles et un ensemble
d'activités ayant pour but de suivre le processus et d'en
éliminer les causes de défectuosité. Elle repose sur la
capacité d'anticipation des différents acteurs : anticiper
d'éventuelles avaries du système de restauration grâce
à un contrôle préventif mais également anticiper les
contrôles officiels à travers la mise en place d'un
autocontrôle précoce, complet, continu, pertinent, efficace et
performant. C'est la raison essentielle de la mise en place des plans, chartes,
démarches qualités développés par l'industrie, les
sociétés et les indépendants. Ils reposent
généralement sur trois axes : la qualité des produits
servis, la qualité du service et la qualité de l'accueil, ce qui
suppose une appréciation fine des aspirations et des besoins
réels de la clientèle. Comment traduire en qualités
produites les attentes de qualité que la diversité des individus
et des publics rend confuses voire contradictoires ? Comment gérer au
mieux l'écart entre qualité produite et qualité
perçue ?
Répondre à ces questions, c'est mettre en place
des outils de recueil d'information pertinents, adaptés et performants :
il s'agit du premier pas vers une démarche qualité
structurée et cohérente, car reposant sur une définition
contrôlée de l'objectif à atteindre. Pour le consommateur,
la crainte d'être trompé est souvent aussi forte que celle de
subir les désagréments liés à des défauts
qualitatifs. La confiance est un élément essentiel de la
qualité. Elle ne peut s'établir qu'à travers l'information
et la formation.
C'est l'enjeu des systèmes d'assurance de la
qualité
2 L'ASSURANCE QUALITÉ
L'assurance qualité est une notion précise dont
la définition est donnée notamment par la norme NF X50-120
(ISO/DIS 8402) :
Cette norme la définit comme :"Ensemble
des activités préétablies et systématiques mises en
oeuvre dans le cadre du système qualité et
démontrées en tant que de besoin, nécessaires pour
donner la confiance appropriée en ce qu'une entité satisfera
aux exigences pour la qualité".
L'assurance qualité est avant tout une
méthodologie, démarche d'organisation logique et
structurée de toutes les activités de l'entreprise ayant une
incidence quelconque sur la qualité. Il s'agit donc d'un outil pratique
de rationalisation du fonctionnement, dont les bases théoriques et la
terminologie sont parfaitement codifiées et normalisées au niveau
international.
De façon volontairement schématique, le
principe de base peut être résumé de la façon
suivante : une entreprise qui est sous assurance qualité,
écrit ce qu'elle fait, fait ce qu'elle
écrit, vérifie qu'elle a fait ce qu'elle a écrit,
effectue des actions correctives pour ne pas
répéter les erreurs, est capable de prouver qu'elle a
fait ce qu'elle a écrit (conservation de traces
écrites des actions faites et des contrôles). Le système
est toujours en évolution, à l'instar de l'image classique de la
roue « PDCA » empruntée aux anglo-saxons : P (Plan =
Planifier), D (Do = Faire), C (Check = Vérifier), A (Action = Actions
correctives).
Les avantages de l'assurance qualité sont de plusieurs
ordres :
-1 : PSYCHOLOGIQUE : l'assurance qualité est
un excellent moyen de motiver et d'impliquer le personnel dans la recherche de
la qualité, donc d'améliorer le climat social (concertation,
information, communication). Les mêmes remarques peuvent être
faites concernant le partenariat avec les autres acteurs de la filière
concernée, qu'il s'agisse des fournisseurs, des clients, des
administrations ou des consommateurs.
-2 : TECHNIQUE : à travers
l'amélioration des performances et la maîtrise des
procédés.
-3 : RÉGLEMENTAIRE : pour les entreprises,
à l'inverse d'une réglementation exhaustive et obligatoirement
standardisante, les systèmes de régulation volontaires sont en
principe de meilleurs garants du respect de la
spécificité.
- 4 :
ÉCONOMIQUE : par résorption des
coûts engendrés par le non qualité et par diminution des
coûts de contrôles.
- 5 : COMMERCIAL ou STRATÉGIQUE : il s'agit de
compétitivité, de concurrence, d'image de marque, de meilleure
adéquation des produits ou services aux besoins réels, et
d'évolution de la relation client/fournisseur vers un partenariat
productif. Dernier intérêt de l'assurance qualité, et non
le moindre pour l'entreprise : pouvoir en faire état par l'acquisition
d'un "diplôme" à travers le principe de la certification.
3 La politique de satisfaction des clients.
3.1 Les dimensions de la qualité de l'offre
L'entreprise génère le produit de son
activité : l'offre qu'elle a pour objectif de proposer et de vendre
à ses clients. Les clients jugent de l'efficacité d'une
entreprise de service en comparant leur perception à leurs attentes, en
fonction des principales caractéristiques de la proposition de valeur
qui définit ce à quoi les clients attachent de la valeur.
Autrement dit, celle-ci décrit les bénéfices et les
résultats attendus par les clients.
Tout d'abord, les consommateurs analysent ce que l'entreprises a
l'intention de faire pour répondre à leurs besoins
spécifiques. Ils sont également sensibles au mode de
délivrance de la prestation c'est-à-dire d'une part, à
l'interaction avec le processus et d'autre part, à celle avec le
personnel.
Les clients s'attendent ensuite à ce que le service
corresponde à la promesse qui leur a été faite.
Enfin, ils veulent payer le moins cher possible.
Ainsi, la proposition de valeur devra se composer de cinq
critères :
- les résultats de base et l'étendue de
la solution.
Le premier objectif d'un service est de répondre au besoin
primordial du client, par exemple, pour un restaurant, offrir un repas. Ce
service de base peut ensuite être personnalisé. On peut aussi
différencier ce service en proposant des mets traditionnels ou
exotiques.
Les clients peuvent toute fois vouloir plus qu'un simple repas,
par exemple, prendre un verre avant le repas, garer leur voiture. Il est alors
nécessaire d'étendre la solution proposée en procurant par
exemple, des services additionnels : bar ou parking. L'offre d'un ensemble
plus ou moins étendu de services constitue une forme de
différenciation.
Fournir un service à un client, c'est réaliser
à sa place un certain nombre d'activités.
Ø L'interaction avec le processus
Trois aspects essentiels de ce type d'interaction ont
été isolés :
o le temps de réponse :
rapidité dans l'exécution
o la facilité
d'accès : dépend de la situation de
l'emplacement et des horaires d'ouverture. Un restaurant doit être
facilement accessible. Le service doit être convivial, faisant appel
à des procédures simples et non bureaucratiques.
o Le cadre matériel :
· Les facteurs d'environnement (degré de confort
...)
· La conception d'ensemble (le décor, la
technologie, les tenues ...)
· Les éléments matériels (les
produits, la documentation ...)
Ø L'interaction avec le personnel :
le personnel doit faire preuve d'un certain nombre de qualités
fondamentales :
· Cette rubrique recouvre la bienveillance, l'attention
et la considération pour le client. Le personnel doit savoir comment
aider et orienter le client le traiter avec courtoisie et respect, agir en
toute bonne foi.
· Réactivité et
disponibilité : le personnel doit rester souple
dans l'application des procédures. Il doit être capable de
détecter, de comprendre et de résoudre les problèmes et
les difficultés des clients. Il doit se montrer spontané,
prêt à apporter son aide, à donner des explications
précises (sur les factures par exemple) ou à le documenter sur
les activités proposées.
· Permanence de la
relation : pour l'assurer, une prise en charge
professionnelle de la relation est nécessaire. Pour le personnel,
²cela peut venir de la connaissance accumulée sur le client (en
l'appelant par son nom, en se souvenant de ses préférences ...)
La permanence de la relation par le client a également pour
conséquence une familiarité avec le lieu, les procédures
et le personnel (économie de relation).
· Expérience
enrichissante : Il s'agit de créer une bonne
ambiance grâce à la participation des clients, la
convivialité ou la bonne humeur.
Ø La crédibilité des
résultats et la fiabilité
Crédibilité et réassurance
Comme il est difficile d'apprécier le service avant qu'il
n'ait été fourni, les clients seront très attachés
à tout ce qui peut renforcer leur confiance et leur
sécurité.
Cette réassurance peut se réaliser de
différentes façons : par le professionnalisme et la
compétence du personnel en apportant des preuves matérielles au
moyen de références ou d'expériences
précédentes et de façon générale, par
l'image et la réputation.
la fiabilité
C'est un besoin primaire le client compte sur le fournisseur pour
lui procurer le service promis, chaque fois, à l'heure dite et sans
faute.
Tenir ses promesses est au coeur même de la qualité
du service.
La récupération
Elle est liée à la fiabilité. Le client
s'attend à ce qu'en cas d'incident, le prestataire sera en mesure
« de rattraper » la situation en lui donnant rapidement
réparation.
Ø Le prix
Il est clair que les clients veulent payer le moins cher
possible. Mais, malgré son importance, le prix doit être
considéré dans sa valeur relative. La valeur perçue par le
client peut s'estimer en faisant le rapport entre les éléments
clés de la proposition de valeur et le prix qu'il est prêt
à payer. Ce qui importe en l'occurrence c'est répondre aux
questions suivantes :
Etant donné sa dimension immatérielle, comment
fixer pour le service un prix reflétant sa véritable valeur pour
le client ?
Comment amener le client à payer pour l'ensemble de la
prestation qu'il perçoit ? Le prix doit il être global ou les
différents services de l'ensemble doivent ils être
détaillés et payés séparément ?
En définitive, étant donné la très
grande diversité des demandes il est important que le positionnement
soit en phrase avec les caractéristiques auxquelles les clients
accordent de l'importance. L'entreprise doit sélectionner les aspects
spécifiques de l'offre qui contribueront le mieux à la
différencier.
Il est indispensable d'adopter une politique fondée sur ce
principe : vendre pour produire.
Vendre pour produire, cela vaut dire se mettre à la place
des utilisateurs et fabriquer des produits ou offrir des services
répondant exactement aux besoins du marché.
C'est avoir le sens du client, c'est-à-dire avoir envie de
produire des biens et des services que le client attend et qu'il
achètera avec plaisir.
Les trois clés du sens du client :
v Identifier les attentes et les besoins du marché,
puis planifier et produire des biens et des services qui y répondent.
v Renforcer et étendre le système d'assurance
qualité, concevoir et fabriquer des produits dans l'optique du client et
produire des produits sans défaut.
v Offrir un service efficace, traiter rapidement les
réclamations et utiliser les informations recueillies pour éviter
la répétition du problème.
Figure : les activités pour la
« qualité d'abord »
COMMERCIALISER EN QUALITE
PLANIFIER
EN QUALITE
PRODUIRE EN QUALITE
CONCEVOIR EN QUALITE
|
Etudier le marché des produits vendeurs
Planifier des produits générateurs de nouvelles
demandes
Fixer des objectifs qualité et définir les
spécifications des produits
Fabriquer des prototypes et évaluer leur
qualité
Anticiper les problèmes de conception et prévoir
des solutions
Concevoir les processus pour intégrer la
qualité
Intégrer la qualité par les processus
après avoir maîtrisé et améliorer
Vérifier la qualité par des expériences
et des enquêtes
|
Vendre le
produit
Gérer
les réparations et traiter
Les réclamations rapidement et efficacement
Renforcer le système d'assurance qualité en
transmettant l'information aux services concernés
3.2 POLITIQUE DE FIDELISATION
v Les moyens
La construction d'une base de données n'empêche pas
les plus petites entreprises de mettre en oeuvre une véritable politique
de fidélisation. Une base de données est nécessaire dans
la mesure où l'efficacité de la politique de fidélisation
repose sur la personnalisation et la programmation des contacts. Cela implique
d'organiser la connaissance de la clientèle. Les critères de
fidélisation déterminés par l'entreprise doivent
être intégrés dans la base de données ainsi que
l'historique de la relation que chaque client entretient avec l'entreprise.
Giulio Cesare Pacenti conseille de construire une base de
données clientèle en deux temps : - première phase :
informations sur les clients les plus rentables et ceux qui présentent
le plus grand potentiel.
- deuxième phase : mise à jour des informations
sur les clients de la première phase et enregistrement progressif
d'autres clients.
Les informations venant enrichir la base de données
peuvent provenir du service clientèle, des cartes
fidélité, du point de vente, etc. « Dans 82% des cas,
les informations recueillies et traitées ont une incidence directe sur
l'offre des sociétés »
(« Défis », octobre 1998, source AACC : Association
des agences conseils en communication).
Il convient également de mesurer la satisfaction de la
clientèle, ce que font seulement 60% des entreprises (source : AACC
: Association des agences conseils en communication). Les enquêtes de
satisfaction ne doivent pas être considérées comme une
sorte de gadget. Il faut éviter d'avoir des systèmes
d'évaluation trop vagues et ne pas élaborer de questionnaires si
l'on n'est pas certain de pouvoir interpréter les réponses
correctement. Les déclarations sont à ce propos souvent
très positifs. Souvent, les clients insatisfaits ne le font pas savoir
à l'entreprise. « 5%, c'est en règle
générale tout ce que les entreprises connaissent de l'ensemble de
leurs clients mécontents. » En revanche ils le feront savoir
à leur entourage : « un client mécontent fera part de
sa déception à une dizaine de personnes » (source :
Arthur Andersen Management).
La base de données doit notamment permettre de tenir une
« comptabilité des rapports » afin de pouvoir
réparer les erreurs qui ont éventuellement été
commises, de telle sorte à en faire des opportunités (Beckwith,
1998). La faute peut être minuscule, mais elle contribue néanmoins
à diminuer la satisfaction du client (léger retard de
livraison...). La compenser, c'est montrer au client que l'entreprise prend sa
satisfaction très au sérieux. Voilà comment une
« petite » erreur est transformée en grande
opportunité.
Le seul moyen de donner l'impression au client que l'on fait de
sa situation un cas spécifique, c'est de personnaliser le rapport. Cela
implique de connaître et de reconnaître le client. La carte de
fidélité, qui permet au client de gagner des points lors d'un
achat, est un outil particulièrement utilisé.
En synthèse, la fidélisation de la clientèle
ne s'improvise pas. Il est nécessaire de détailler le programme
de fidélisation, ne serait-ce que pour savoir comment seront
exploitées les informations recueillies.
Un programme de fidélisation qui a porté ses fruits
ne doit pas empêcher l'entreprise de rester très vigilante. Car
elle devra sans cesse évoluer.
?Comment fidéliser
davantage la clientèle ?
Adopter une démarche en trois étapes pour
accroître la satisfaction et la fidélité de la
clientèle :
Étape 1 - Du client insatisfait au
client satisfait
Offrir, à des prix concurrentiels, les produits ou
services de base que doit offrir tout intervenant dans la restauration.
Étape 2 - Du client satisfait au
client pleinement satisfait
§ Examiner son produit ou service dans l'optique du
client pour repérer et éliminer les irritants (afin qu'il soit
très facile de faire affaire avec vous).
§ Améliorer sans cesse le produit ou la prestation
du service pour répondre aux attentes du client (et même les
surpasser) - offrir plus qu'hier et moins que demain.
§ Offrir un service proactif afin de faire amende
honorable en cas d'erreur et de rendre compte au client des résultats
obtenus.
Étape 3 - Assurer une satisfaction
intégrale de la clientèle (hautement
fidèle)
§ Reprendre les volets de l'étape 2.
§ Être constant et très fiable
Le meilleur moyen de mesurer la qualité de son service est
de connaître la perception qu'a le client de ce qu'on fait, ou de la
valeur qu'il en retire. Ainsi, on doit tout d'abord mesurer la satisfaction de
la clientèle.
3.3 Les indicateurs de satisfaction
v Que pensent réellement les clients de mes
produits et services ?
Les entreprises peuvent avoir recours à cinq grands
types d'approches pour se mettre à l'écoute de leurs clients. La
plupart des entreprises les plus prospères en utilisent plusieurs, sinon
toutes. Les voici :
1) Indices de satisfaction de la clientèle
Pour connaître le niveau d'insatisfaction ou de
satisfaction de leurs clients, les gestionnaires peuvent
recourir aux sondages et représenter graphiquement les résultats.
En raison de leur caractère quantitatif, ces indices sont utiles pour
comparer les résultats obtenus à divers moments,
en divers lieux et relativement aux diverses unités fonctionnelles.
2) Rétroaction
Pour repérer et corriger rapidement les erreurs, il
importe de revoir les mesures prises par l'entreprise pour solliciter les
commentaires, les plaintes et les questions des clients, et de prendre les
mesures qui s'imposent.
3) Étude de marché
Il est capital de comprendre pourquoi un client nous a
délaissé. La plupart blâment le prix ou quelque autre
caractéristique fondamentale du produit pour éluder la vraie
question. Il importe d'interroger méticuleusement les clients qui vous
abandonnent, et ce pour deux raisons : pour cerner les attributs du
produit ou du service qui engendrent cet abandon et pour tenter une
dernière fois de retenir le client. Une entreprise a constaté
qu'elle récupérait 35% des transfuges tout simplement en
communiquant avec eux et en les écoutant attentivement.
4) Le personnel de première ligne
Une entreprise doit former les employés qui ont des
rapports directs avec les clients afin qu'ils apprennent à
écouter efficacement et qu'ils soient en mesure d'effectuer
les premières tentatives pour redresser la situation lorsqu'un
client a vécu une mauvaise expérience. Les employés
doivent également connaître les modalités de collecte de
l'information et transmettre celle-ci à la personne responsable au sein
de l'entreprise.
5) Activités stratégiques
- Certaines entreprises font l'impossible pour intégrer
le client à tous les niveaux de leur entreprise.
- au choix d'un détersif -- le bouche à oreille
est probablement le plus solide allié d'un produit.
- Une étude a constaté que chaque client
mécontent partageait son insatisfaction avec au moins
neuf autres personnes et que 13 % des clients mécontents faisaient part
de leur mésaventure à 20 personnes ou plus. Malheureusement, les
clients satisfaits ne parlent qu'à la moitié moins de personnes
de leur expérience favorable -- soit cinq, en moyenne. Il faut donc
obtenir deux nouveaux clients satisfaits pour chaque client insatisfait tout
simplement pour maintenir le statu quo.
En plus dans l'hotellerie-restauration, on peut envoyer des
« clients mystères » : un
enquêteur joue au client auprès de l'entreprise de service et
contrôle la façon dont il est reçu et servi. Il
évalue ensuite la qualité du service ; la visite des clients
mystères permet de contrôler le respect des normes de service plus
que la satisfaction des clients elle-même.
Le traitement des réclamations
Pourquoi il est important de gérer les
réclamations ?
Les réclamations sont pour l'entreprise une occasion de
corriger les problèmes immédiats et permettent souvent de trouver
des idées intéressantes pour améliorer les produits,
adapter les pratiques commerciales aux besoins de la clientèle,
rehausser la qualité des services ou modifier le matériel
publicitaire et les renseignements sur le produit.
Dans une certaine mesure, il est inévitable que le
service relatif aux marchandises cause parfois des problèmes, mais il
est toujours possible d'éviter que les clients soient insatisfaits. Les
entreprises peuvent apprendre à réparer leurs erreurs et ainsi
réussir à transformer les clients déçus et
frustrés en clients fidèles.
Conscientes de l'importance de réagir de manière
efficace et équitable à la déception de l'acheteur, bon
nombre d'entreprises ont mis sur pied des systèmes pratiques et
novateurs pour traiter les réclamations des consommateurs. Dans toutes
les industries, les entreprises qui sont reconnues pour leur philosophie
constructive et leur capacité de gérer les plaintes de
manière juste jouissent indéniablement d'un avantage
concurrentiel.
Les règles du jeu changent lorsque les entreprises
adoptent une philosophie de gestion visant en premier lieu à satisfaire
la clientèle et non pas uniquement à se défendre contre
les plaintes déposées. Au lieu de s'attarder au coût
rattaché à la satisfaction des clients, une telle
philosophie insiste plutôt sur son aspect payant, et exige que
les employés de première ligne fassent preuve de jugement.
.
En se plaignant lorsqu'ils estiment ne pas
en avoir eu pour leur argent, les consommateurs fournissent à
l'entreprise une occasion de corriger le problème immédiat et de
rétablir sa cote d'estime. L'expérience montre que les
consommateurs qui se plaignent des produits et services continuent de faire
affaire avec les entreprises concernées et d'acheter leurs produits
s'ils ont la conviction que leur plainte a été
réglée de manière équitable.
La recherche sur le comportement des réclamants
révèle qu'une fraction seulement des clients insatisfaits
réclament et donnent par le fait même à l'entreprise la
possibilité de corriger le problème. Il semble que certains
consommateurs négligent de réclamer parce qu'ils doutent de la
volonté ou de la capacité de l'entreprise de régler les
différends équitablement. Ils cessent tout simplement
d'être clients de l'entreprise et font part à d'autres de leurs
critiques à l'égard de cette entreprise ou de ses produits.
Ces constatations montrent bien l'importance pour une
entreprise de se doter d'un système de gestion des réclamations
bien annoncé et d'accès facile. Une plainte non
déposée peut faire autant de dommage qu'une plainte mal
gérée ou non réglée.
Une gestion attentive des réclamations peut
épargner à une entreprise des coûts non
désirés. Ainsi, la publicité négative de bouche
à oreille provenant de consommateurs insatisfaits entraîne des
pertes de revenus et oblige à investir de nouveau dans la
publicité pour attirer des clients de remplacement.
Les réclamations et les tendances qui s'en
dégagent indiquent à une entreprise ce qu'elle doit
améliorer en attirant l'attention de la direction sur les
problèmes qui doivent être rapidement examinés et
résolus. Elles donnent également une idée de ce qui peut
être fait à long terme pour mettre au point des produits
innovateurs et prévenir de nouveaux problèmes. Un bon
système d'examen et de traitement des réclamations peut fournir
des réponses à des questions aussi importantes que
celles-ci :
· Les produits font-ils l'objet de « survente »
ou de « surpublicité »?
· La publicité est-elle bien comprise ?
· Les commis serveurs font-ils du zèle
intempestif?
· Les renseignements sur les produits (tels que
l'étiquetage, l'information concernant la garantie et les ententes
touchant la prestation de services) ont-ils besoin d'être
améliorés ?
· Les guides de l'utilisateur sont-ils clairs, complets
et facile à lire ?
· Des modifications à la protection de la garantie
pourraient-elles réduire le nombre de réclamations ?
Les réclamations nous renseignent également sur
la qualité des produits :
· Est-il plus facile d'améliorer le produit ou
d'assurer un meilleur contrôle de la qualité ?
· Les produits ont-ils des défauts qui
mériteraient d'être signalés et corrigés ou pouvant
justifier leur rappel ?
Pour obtenir cette précieuse rétroaction, les
comptes rendus de réclamations doivent être acheminés
rapidement et systématiquement aux gestionnaires ou aux services
concernés. La première analyse des réclamations doit, s'il
y a lieu, déclencher une intervention immédiate et les
résumés statistiques doivent servir à dégager les
tendances ainsi que les lignes de conduite à long terme.
Le rôle de la
direction
Les attitudes de la direction se reflètent dans la
conduite des employés et dans le rendement de l'entreprise. La
détermination des décideurs de haut niveau à rendre la
gestion des réclamations efficace motive et incite tout le personnel
à faire des efforts pour satisfaire la clientèle.
La responsabilité de la direction consiste, dans un
premier temps, à rédiger des politiques et des procédures
écrites permettant de régler rapidement et équitablement
les réclamations. Ces politiques et procédures doivent être
consignées par écrit et transmises à tous les services
concernés, en insistant sur le fait que les employés sont
individuellement responsables du règlement juste et courtois des
réclamations À titre d'exemple, il se peut que les
employés préposés à la vente ou au service aient du
mal à régler des réclamations objectivement s'ils ont
l'impression que leur évaluation de rendement peut en souffrir. Lorsque
la direction a clairement défini les pouvoirs hiérarchiques, il
devrait être possible de résoudre les problèmes avec les
consommateurs rapidement et de manière satisfaisante.
La direction doit examiner périodiquement les
procédures de gestion des réclamations et, au besoin, trouver
des moyens pour les améliorer. Il faut veiller tout
particulièrement à améliorer la communication et la
coordination entre le service de traitement des plaintes et les services
d'exploitation. Des sondages périodiques auprès des consommateurs
permettront d'établir si les procédures de traitement des
réclamations répondent vraiment à leurs besoins et s'ils
ont l'impression que les modalités de remboursement, de
réparation, d'échanges et autres mesures de redressement sont
équitables.
Le personnel
préposé au traitement des réclamations
Les préposés au traitement des
réclamations doivent être patients, capables de s'exprimer
clairement et de soupeser de manière équitable les
intérêts de l'entreprise et ceux du consommateur. Ils doivent
aussi être capables de communiquer les réclamations
légitimes des consommateurs à la direction, l'objectif
étant alors d'aider celle-ci à déterminer s'il y a lieu de
modifier les politiques ou les procédures de l'entreprise.
Tous les membres du service de gestion réclamations
doivent être familiers avec les activités de l'entreprise ainsi
qu'avec ses produits et services.. Des cours de formation peuvent aider le
personnel à perfectionner ses techniques d'entrevue et de communication
et le rendre plus sensible aux besoins spéciaux des consommateurs ayant
des antécédents culturels, économiques. Les
employés du service de gestion des réclamations doivent aussi
connaître les lois qui protègent les consommateurs ainsi que les
mécanismes de règlement des différends par une tierce
partie auxquels il faut parfois recourir dans le cas de réclamations
particulièrement difficiles.
Enfin, les employés affectés aux relations avec
les clients doivent avoir un statut professionnel, des salaires convenables et
des possibilités d'avancement reflétant l'importance que la
direction accorde à leurs fonctions.
Les étapes élémentaires d'une gestion
efficace des réclamations
1 - Désigner un lieu où les
réclamations seront reçues
Les consommateurs doivent savoir où et comment
présenter leurs plaintes ou obtenir des renseignements. Il faut
donc :
· Déterminer un lieu visible et accessible
où les consommateurs pourront présenter leurs
réclamations
· Publiciser le système de traitement des
réclamations afin d'encourager les consommateurs à faire
connaître leurs insatisfactions, témoignant ainsi de la
volonté de bien faire de l'entreprise.
2 - Élaborer un système de conservation
des dossiers
Préparer des formulaires pour enregistrer,
répartir par catégorie et déposer les fiches de
réclamations
Concevoir un système capable de remplir entre autres
les fonctions suivantes :
· communiquer le contenu des réclamations à
la haute direction ;
· permettre de relever rapidement les réclamations
qui doivent être signalées aux autres services et permettre aussi
de réagir rapidement à ce genre de réclamations;
· faire en sorte que les tendances se dégageant
des réclamations constituent une sorte d'étude de
marché ;
· permettre à la direction de surveiller
l'efficience et l'efficacité du système de traitement des
réclamations
3 - Traiter et enregistrer les
réclamations
· Ouvrir un dossier de plainte et y consigner les
renseignements pertinents.
· Établir des catégories pour le
règlement des réclamations et pour la conservation des dossiers.
Les catégories doivent être clairement définies et
exclusives.
· Désigner la personne qui sera chargée de
traiter la réclamation
· S'il y a lieu, acheminer la réclamation à
un autre niveau décisionnel.
4 - Accuser réception des
réclamations
Les consommateurs qui déposent une réclamation
ne prennent généralement pas cette démarche à la
légère. C'est une démarche qui comporte des
inconvénients et qui engendre parfois des dépenses. Ce sont
souvent des clients fidèles et très attachés à
l'entreprise qui réclament. Il est donc important
· De personnaliser la réponse.
· De parler au client, si possible, au
téléphone ou en personne.
· D'utiliser la correspondance, si nécessaire,
mais d'éviter les lettres impersonnelles.
· De prendre un peu plus de temps, s'il y a lieu, pour
aider les consommateurs ayant des besoins spéciaux, par exemple ceux qui
sont défavorisés par les barrières linguistiques.
5 - Étudier et analyser les
réclamations
· Se montrer équitable.
· Examiner les deux côtés de la
médaille.
· Noter, dans le dossier de la plainte, toutes les
rencontres, conversations ou constatations.
6 - Résoudre le problème
conformément aux orientations de l'entreprise
· Acheminer la réclamation à régler
au niveau décisionnel approprié.
· Informer le consommateur de l'évolution du
dossier de sa réclamation
· Informer rapidement le consommateur du règlement
proposé.
7 - Assurer le suivi
· Demander au consommateur s'il est satisfait du
règlement qui lui a été proposé. A-t-on
donné suite à sa réclamation ?
· Si nécessaire, recourir à un
mécanisme de règlement du différend par une tierce partie.
· Collaborer au mécanisme de règlement par
une tierce partie.
8 - Préparer et présenter un rapport sur
la suite donnée à la plainte ; et, périodiquement,
analyser et résumer les plaintes reçues
· Transmettre les statistiques sur les plaintes et les
propositions d'actions aux services concernés.
· Élaborer un plan d'action pour prévenir
les réclamations
· S'assurer que le point de vue du consommateur est
suffisamment pris en considération dans la décision de
l'entreprise.
.
2.3 La méthode de résolution des
problèmes
Dans la vie, on raisonne plus en termes d'adéquation que
d'équation.
En effet, la manière dont on aborde un problème et
les méthodes utilisées pour les résoudre importent peu
dès lors qu'une solution efficace est apportée.
Cependant, la nature du problème et les conditions dans
lesquelles il s'est produit déterminent naturellement la meilleure
façon de parvenir à une solution.
Néanmoins, il existe une démarche de
résolution : la résolution de problème par la
qualité. Les causes des problèmes sont
identifiées par une série de questions permettant de remonter
jusqu'à la source en partant des faits. Cette démarche doit
être suivie rigoureusement si on veut résoudre des
problèmes graves dans des unités de travail présentant un
taux de défaut important.
Adopter le point de vue qualité est indispensable à
la démarche de résolution de problème par la
méthodologie qualité. Le point de vue qualité revêt
une très grande importance car il repose sur une démarche
rationnelle.
En effet, par souci de commodité et par simplicité,
nous allons passer en revue quelques points qui jouent un rôle
particulier dans la résolution de problèmes.
?Les outils de la qualité
Ce sont des techniques utilisées dans les activités
qualité, qui permettent de découvrir des problèmes, de
sérier les données, de générer des idées,
d'analyser des indications de résultats.
Citons quelques exemples d'outils d'analyse de
problèmes :
- Le diagramme de PARETO
C'est l'étude statistique d'une distribution de valeurs de
population dont les priorités sont connues.
La distribution de PARETO montre que lorsqu'on analyse certaines
populations statistiques, on constate que :
· 10 à 20 % du nombre des
individus représentent 70 à 90 % de la valeur
totale réalisée ;
· 20 à 40 % en nombre
représente 10 à 25 % en valeur ;
· 40 à 60 % en nombre
représente moins de 15 % en valeur
On appelle souvent ces 3 catégories A,B,
C.
On parle aussi de la loi de 20/80. Dans cette loi, le groupe A
représente 20 % des clients, mais 80 % des ventes de l'entreprise.
Dans une analyse des causes et des effets pour un problème
donné, la règle des 20/80 signifie que 20 % des causes produisent
80 % des effets, il en résulte qu'il faut systématiquement
hiérarchiser les causes pour s'occuper des principales en premier
lieu.
- Le diagramme causes effets ou arbre des causes ou
diagramme en « arête de poisson »
C'est une représentation graphique, visuelle de l'ensemble
des causes ayant pu produire un effet constaté ou un
phénomène donné. Il constitue une recherche
méthodique des causes d'un problème. Cette méthode est
particulièrement efficace lorsqu'elle est pratiquée en groupe.
Elle se déroule en quatre étapes :
Première étape :
Rechercher toutes les causes possibles à partir d'un
problème donné, d'un effet constaté. Rechercher toutes les
idées de causes possibles et les écrire au tableau.
Exemple : Problème posé : « le
café n'est pas bon »
Liste des causes :
· percolateur usagé
· percolateur sale
· qualité du café
· pas de sucre
· eau trop calcaire
· trop serré
· compétence de l'opérateur
· etc.
Deuxième étape :
Classer les causes. Il s'agit maintenant de classer les causes
par famille. Cinq familles sont proposées.
Les cinq M :
· Machines, matériels
· Matériaux, matières
· Méthodes de travail
· Milieu
· Main d'oeuvre
Les 5 M : diagramme en arête de poisson ou
diagramme d'Ishikawa :
Milieu Matériel
Mauvais éclairage Percolateur usagé
Qualité du café
Eau calcaire Dose Compétence
Matières Percolateur sale
Méthodes Main d'oeuvre
Le café n'est pas bon
Troisième étape :
Troisième étape :
Identifier les causes les plus importantes. Il s'agit simplement
de repérer les causes qui paraissent les plus importantes
vis-à-vis du problème analysé.
Quatrième étape :
Vérifier l'importance des causes. A partir de
résultats de la troisième étape, il faut tester le poids
relatif des causes identifiées comme les plus importantes.
On peut alors faire des diagrammes de PARETO, utiliser d'autres
outils, faire des expériences sur le terrain, les observer et en tirer
les conclusions. Cette étape est donc expérimentale.
? L'audit qualité
Il porte sur tout ce qui correspond aux attentes des
consommateurs en amont et en aval de la prestation : la
réservation, l'accès et la signalisation, les extérieurs,
l'accueil et la prise en charge, la prestation, les services optionnels, le
départ du client...
L'analyse de cette grille détermine l'indice
qualité de l'établissement. L'audit permet de s'assurer que
l'organisation de l'établissement fournisseur est telle que les produits
ou prestations (qui peuvent faire l'objet de livraisons successives) seront
livrés exactement conformes à ce qui a été
qualifié ou homologué (= zéro défaut). Le but est
de donner confiance à l'acheteur en garantissant que tout ce qui a
été prévu pour la réalisation du service ou du
produit sera effectué correctement, sans exception d'étapes ou
d'opérations, sans la moindre impasse.
En effet, identifier, maîtriser, mesurer et
améliorer sont les composantes à intégrer dans tout
système de management de la qualité. C'est pourquoi, le processus
d'audit qualité, comme tout processus, doit répondre à
cette nouvelle logique. Il faut auditer pour progresser. Les auditeurs doivent
devenir des vecteurs de progrès à l'écoute de leurs
clients en faisant preuve d'empathie.
Ecouter, analyser, observer, reformuler, synthétiser et
décider sont les nouveaux comportements des auditeurs. Sur la voie
d'excellence, le progrès doit être permanent.
De plus, l'auditeur doit avoir des qualités
personnelles : le sens de l'écoute, la curiosité, la
volonté de comprendre, l'objectivité, la pertinence, l'esprit de
synthèse.
? Le suivant dans le processus (ne
pas transmettre des produits défectueux ou d'erreurs au suivant dans le
processus)
L'entreprise est un réseau de clients-fournisseurs. A
l'intérieur de l'entreprise, chaque service, chaque processus, chaque
individu travaille pour un ou des clients internes et reçoit d'autres
services des informations ou des travaux ou entrée. Ainsi, existe-t-il
dans l'entreprise des réseaux de clients-fournisseurs.
La méthode dite « relation client
fournisseur », utilisant cette constatation,
s'applique à l'entreprise pour :
- faire apparaître les processus,
- identifier les couples de clients et fournisseurs
- clarifier les besoins et fournitures.
C'est une méthode puissante de clarification et de
sensibilisation qui provoque un éclairage nouveau pour les individus,
leur faisant apparaître le sens de leur activité. Elle est source
de simplifications voire de suppression de travaux qui ne servent à
personne.
La méthode consiste, pour un service, une entité,
processus ou un individu à répondre aux questions :
Vers les clients :
- qui sont mes clients ?
- quels sont leurs besoins ?
- sont-ils satisfaits de mes prestations ?
Vers les fournisseurs :
- Qui sont mes fournisseurs ?
- Quels sont mes besoins ?
- Ai-je bien défini mes besoins ?
- Mes fournisseurs connaissent-ils mes besoins ?
Méthode d'analyse et de clarification, elle est aussi
très formatrice pour favoriser une culture d'entreprise tournée
vers le client.
En effet, chacun est responsable de la qualité de ce qu'il
livre au « client ». C'est-à-dire à celui qui
le suit dans le processus. Ce que nous produisons étant la
matière première du « suivant dans le
processus », nous devons faire en sorte que notre travail donne
satisfaction à tous ceux qui interviennent en aval et pas seulement au
suivant immédiat. C'est pourquoi il importe de s'imprégner de
l'idée que le suivant dans le processus est notre client.
« Le suivant dans le processus pour client »
signifie que l'on doit considérer le destinataire des produits ou des
services que l'on a fabriqués ou offerts à un client, et veiller
à lui remettre uniquement des produits sans défaut.
Pour ce faire, chacun doit effectuer son travail avec rigueur
avant de le transmettre à la personne qui le suit dans le processus.
L'autorégulation remplace la régulation externe. On
fait en sorte que le tout soit plus important, et efficace, que la somme des
parties.
C'est dire que l'on pose comme principe systématique,
anti-taylorien, que la capacité d'un groupe à traiter et
résoudre des problèmes est supérieure à la somme
des capacités individuelles.
La communication, essentielle, est à la fois ascendante et
descendante (et, à l'intérieur de chaque équipe
horizontale) et l'information est accessible par tous, y compris au niveau de
chaque poste de travail. On communique autour de la qualité, on met en
valeur, et à l'honneur, les solutions apportées par l'ensemble
des collaborateurs.
? Maîtrise du processus
Un processus est un enchaînement d'actions dans le temps
avec des moyens et selon des règles en vue d'un résultat.
Les principales caractéristiques :
- Ses bénéficiaires, les clients du processus
- Sa finalité, sa raison d'être
- Les produits d'entrées et les exigences
- Les produits de sortie et les exigences
- Ses déclencheurs (aléatoires ou
planifiés)
- Les acteurs qui contribuent à sa mise en oeuvre
- Les moyens mis en oeuvre
- Sa décomposition en quelques grands sous processus
- Ses indicateurs.
La maîtrise des processus est l'évaluation de la
performance des processus, leur maintenance et les actions correctives s'ils
s'éloignent des normes.
Ses objectifs sont :
Visualiser les actions nécessaires dans le temps pour
atteindre un résultat. La non qualité du processus est
constituée de tous les écarts entre le processus optimal
défini et le processus effectivement réalisé.
- Identifier les éventuels « points à
risque » dans la suite d'actions, diminuer le temps de
réaction et le coût de fonctionnement du processus.
- Mieux prendre en compte les attentes des
bénéficiaires et être capable de tenir ses engagements.
- Permettre à chacun de s'impliquer davantage
- Clarifier les rôles et les responsabilités, les
marges de manoeuvre la contribution de chacun dans les prestations fournies
La méthodologie à suivre est la suivante :
1- Analyser le processus
- Caractériser le processus
- Identifier l'ensemble des bénéficiaires
concernés par le processus
- Repérer tous les actions et leurs relations
- Repérer tous les moyens mis en oeuvre
- Identifier globalement les grandes phases du processus (2
à 6 fois)
- Identifier les dysfonctionnements de l'accueil de leur point
de vue.
- Confronter les attentes repérées avec la
stratégie et les moyens du service et veiller à la
cohérence des actions avec les politiques publiques.
- Décrire l'ensemble du processus en précisant
pour chaque étape « qui fait quoi »
comment »
schématisant cette description sous forme d'un
diagramme.
2- Améliorer le processus
- Recueillir l'ensemble des propositions de l'accueil
- En réaliser la synthèse, choisir et justifier
les propositions d'amélioration.
- Décrire les moyens nécessaires et proposer un
planning.
- Faire valider les décisions auprès des
responsables
- Définir les indicateurs de suivi des
améliorations
- Faciliter l'appropriation des modifications par toutes les
personnes concernées.
- Faire connaître les nouvelles règles et points
de vigilance
- Développer les compétences nécessaires
pour le bon fonctionnement du processus de l'accueil.
? Le cycle PDCA (Plan, Do, Check, Act)
Le cycle PDCA connu sous le nom de la roue de Deming est une
méthode qui permet d'exécuter un travail de manière
efficace et rationnelle. Elle comprend quatre étapes :
Prévoir :
déterminer la politique par des objectifs qualité c'est anticiper
par un pilotage préventif en établissant un plan.
Faire : il s'agit de
mettre en oeuvre cette politique et obtenir les résultats
escomptés. Pour se faire, il faut détecter les
dysfonctionnements, voire les anomalies, au niveau du processus de base.
Vérifier : la
mesure renforce le résultat
Réagir : il s'agit de
mesurer et recadrer éventuellement le
« prévoir » et / ou le « faire »
c'est pour éliminer définitivement toute source de non
satisfaction du client en compensant chaque erreur lorsque le problème
est détecté par ce dernier.
Comme la gestion peut se définir comme l'ensemble des
activités nécessaires pour exécuter une tâche de
manière systématique, rationnelle et efficace afin d'atteindre un
objectif, il est important de passer par les quatre étapes
précitées tout en respectant la série du cycle.
En définitive, dérouler le cycle PDCA,
c'est-à-dire établir un plan, le mettre en oeuvre,
vérifier les résultats et prendre des mesures correctives est la
meilleure manière de piloter une activité.
v La prévention de la répétition des
erreurs.
Il s'agit de mettre en place des évolutions
définitives pour éviter la répétition de la
même erreur.
Quelque soit l'activité, maintenir la stabilité des
processus est la condition sine qua non de tout système de production
performant. Mais stabiliser un processus n'est pas chose facile et les
problèmes sont fréquents. Ils peuvent avoir plusieurs
causes :
Ø L'inattention des opérateurs
Ø Une défaillance des machines
Ø La contamination des matières premières
par des corps étrangers
Ø Des erreurs dans l'exécution des
procédures de travail.
Le problème étant susceptible de provoquer des
dégâts, il est essentiel de les trouver des solutions car les
mesures ponctuelles ne suffisant plus pour régler les problèmes.
Une solution n'est véritablement efficace que si elle empêche leur
réapparition. Mais mieux vaut prévenir que corriger.
La solution peut être faite à deux niveaux :
- elle est prospective lorsqu'elle
est assurée par la modélisation la simulation du fonctionnement,
la formation préventive, la maîtrise des procédés et
des processus ; son objectif est de faire en sorte que le défaut ne
se produise pas ;
- elle est active lorsque
le défaut s'étant néanmoins produit, on met en place les
dispositifs qui permettent de constater son apparition et de réagir sans
délai pour le corriger ou l'éliminer et pour en identifier les
causes et agir à leur niveau, il ne faut jamais oublier que le
défaut est un symptôme.
Le contrôle n'apporte pas de valeur, c'est une
dépense à éviter. Si une erreur est possible, elle sera
faite
Par conséquent, il faut empêcher l'erreur, la
déceler dés qu'elle est commise et corriger.
La non-conformité doit devenir impossible par
l'utilisation de dispositions anti - erreur. Autrement dit, il faut faire en
sorte que la conformité s'obtienne d'une façon
systématique en rendant l'erreur impossible.
Le dispositif anti-erreur assure la conformité à
100% et supprime tout contrôle.
Solution immédiate
CLARIFICATION DES CAUSES
Solution systématique visant à prévenir la
répétition
SOLUTION INDIVIDUELLE
MESURES D'URGENCE
IDENTIFICATION DU PROBLEME
Solution
corrective
Solution
systématique
|
- Tout ce qui a un effet négatif sur les processus
suivants
- Tout ce qui est susceptible de provoquer des
dégâts en cas de réapparition
- Pourquoi ce problème ?
- Pourquoi n'a - t-il pas été
détecté dans les processus en amont
- déterminer la cause profonde en procédant par
élimination.
- Proposition d'amélioration en urgence pour le
produit, le processus ou la tâche qui pose problème.
- Plan d'amélioration permanente pour le processus ou
la tâche problématique
- Plan d'amélioration des méthodes de
détection dans les processus ou la phase où le problème
aurait dû être détecté.
- Plan d'amélioration des méthodes de travail ou
des systèmes à l'origine du problème.
|
Figure : Système de prévention de la
répétition des erreurs.
? La démarche de résolution de
problèmes.
Dans la vie, on raisonne plus en termes d'adéquation que
d'équation. Aucune amélioration n'est possible si l'on ne suit
pas la procédure correcte ou si les actions sont menées de
façon désordonnée. Pour concevoir des solutions plus
efficaces (les plus susceptibles d'atteindre le but recherché), il faut
connaître la démarche à suivre.
Le PARA - PROBLEME est une démarche pour
résoudre les problèmes de façon scientifique, rationnelle
et efficace. C'est une stratégie qui permet à chaque individu en
groupe de trouver des solutions aux problèmes les plus difficiles par un
processus logique et structuré.
Poser
1- sélectionner un problème
2- définir le problème et l'objectif
Analyser
3- rechercher les causes possibles
4- vérifier les causes principales
Résoudre
5- rechercher les solutions
6- choisir une solution
Agir
7- mettre en oeuvre le plan d'action
8- suivre l'action
v Une politique de formation et de développement
de l'homme.
Il faut garder à l'esprit que le personnel est une
composante essentielle du système qualité. Le savoir faire de
chacun, la place qu'il occupe dans l'organisation, la façon dont il
perçoit sa participation dont il se sent écouté ont une
très grande importance pour le fonctionnement de l'ensemble.
La gestion de la qualité est dépendante de la
gestion des ressources humaines : recrutement, politique salariale,
organisation valorisante, formation, écoute ... doivent faire l'objet de
la plus grande attention. La richesse de l'entreprise est fondée pour
une grande part sur la compétence et le dynamisme de sa composante
humaine.
Par conséquent, une mauvaise adéquation du
personnel, une mauvaise prise en considération de celui-ci et / ou un
mauvais climat social sont des en travers avérées à une
bonne gestion de la qualité.
- La politique de formation
Dans `TQC ou la qualité à la japonaise »,
Icaoru Ishikawa, affirmait : « on peut dire que la gestion de la
qualité commence par la formation et se termine par la formation ...
L'homme est fondamentalement bon. Plus on l'instruit, plus il est
compétent et digne de confiance. Plus l'instruction et
l'entraînement rendent le personnel formé, plus ce personnel est
capable lui-même de former les autres ».
Ainsi, la formation est à la base de la démarche
qualité, elle a accompagné les plans d'actions sur ses trois
axes : axe métier, axe structurel et organisation puis axe
management et animation. Sur l'axe métiers, la formation et
l'entraînement ont pour but d'amener le personnel à utiliser les
méthodes et outils dites de la qualité dans l'exercice quotidien
de leur métier, rationalisant ainsi leurs activités supprimant
l'à peu près.
Sur l'axe structurel et organisation, la formation permet de
remplacer le système D par le professionnalisme, de formaliser des
règles acceptées de tous (standard de performance,
procédures de modifications), supprimer les chapelles.
Et sur l'axe management et animation une formation adaptée
et orchestrée avec les évolutions (animation de groupes, conduite
de réunion, techniques de communication ...) permet une transformation
culturelle à tous les échelons.
En effet, pour être responsable de la qualité de
leurs activités, les acteurs de l'entreprise doivent savoir :
- ce qu'ils ont à faire,
- comment le faire,
- pourquoi,
- quels sont les rapports avec les autres,
- comment réagir.
Dans l'ignorance, des non conformités sont
générées en toute bonne foi.
Quelques principes concernant la formation :
L'effort de formation doit être adapté,
c'est-à-dire correspondre aux besoins à court terme. Ce qui est
enseigné doit trouver son application immédiate :
Les plans de formation doivent accompagner les plans
d'actions.
A plus forte raison, la pratique des enseignements
dispensés ne doit pas être entravée par l'organisation car,
alors les dysfonctionnements apparaissent en pleine clarté et soulignent
l'incapacité du management à les résoudre ;
- une technique, une matière enseignée à
un échelon de la hiérarchie doit être connue et
appréciée des échelons supérieurs pour que le
dialogue soit possible et la pratique encouragée ;
- le renforcement du savoir faire de l'encadrement quant
à l'animation des équipes est un passage obligé pour la
réussite de la démarche, il sera ainsi valorisé et ne
craindra pas de voir son rôle de « chef »
disparaître ;
- la formation est à gérer soigneusement :
objectifs / résultats
- une action de formation pour un individu ou une
équipe doit être définie par un objectif clair et si
possible mesurable. Après l'action, un bilan est à faire pour
comparer résultat et objectif.
En résumé, nous pouvons dire que le futur d'une
entreprise est lié au niveau de formation du personnel car pour
participer, pour être responsable, il faut comprendre la formation peut
amener le personnel au niveau de compréhension et de compétences
adéquates.
Le développement de l'homme
Francis Icher disait « l'homme porte en lui tous les
chefs d'oeuvre ».
En effet, la gestion de la qualité est une oeuvre
humaine : elle nécessite pour le personnel intelligence, savoir
faire et la connaissance du but poursuivi. C'est ainsi que le salarié
doit devenir un acteur responsable. Dans un cadre bien défini, il doit
prendre des initiatives, oeuvrer avec intelligence dans l'accomplissement de sa
tâche et faire connaître, aux niveaux supérieurs et
latéraux, les informations captées qui peuvent être utiles
à d'autres.
Au centre de la démarche qualité c'est l'homme
qu'il faut conduire vers le changement et la responsabilisation pour qu'il
retrouve pleinement son goût naturel de bien faire et pour que sa
conscience professionnelle s'exerce d'une façon bénéfique
orientée sur la qualité de son travail, le bon fonctionnement de
son équipe et finalement la satisfaction du client. Ceci implique un
changement dans la conduite des hommes : davantage de confiance et de
participation.
D'ailleurs, la qualité du service dépend tellement
de l'attitude du personnel que l'organisation n'est pas en mesure de la
maîtriser facilement. Après tout, qu'est ce qui peut motiver le
personnel à faire des efforts pour entrer dans une spirale d'interaction
positive. Quel est son intérêt ?
Cette attitude positive est essentiellement
déterminée par trois facteurs :
1- La motivation du personnel
A-t-il la possibilité d'agir selon sa motivation sans
être trop sous pression ?
Les conditions permettant d'installer un climat et une motivation
nécessaires pour libérer l'énergie de chacun
sont :
- créer un climat de confiance d'où la peur est
absente ;
- accorder du temps, de l'aide et des ressources ;
- mettre en phase les systèmes de récompense ou
de reconnaissance avec les performances, permettre à chacun de
répondre à la question : « Que dois je faire pour
être mieux payé, ou promu ?
- le système d'incitation recourt à la
récompense plutôt qu'à la sanction.
En un mot, la direction doit créer un contexte où
il est dans l'intérêt de chacun d'être à
l'écoute du client. Ceci aura pour effet d'avoir un impact positif sur
la définition de son poste, de sa carrière, de ses
responsabilités, de son estime de soi et de son développement
personnel.
2- Le contexte ou le climat de
l'organisation.
Comment le travail est il organisé ? Les objectifs
sont ils clairs et motivants ? Dispose t-il des ressources
nécessaires ? Le climat de l'unité de travail est
influencé par un certain nombre de facteurs que nous allons examiner
successivement.
Définir des objectifs et communiquer
Vision claire et culture forte permettent aux dirigeants de
donner des orientations précises et des objectifs stimulants non
seulement sur le plan financier et de l'efficacité, mais
également en termes de prestation et de résultats perçus.
Le plus difficile reste de les communiquer et de convaincre le personnel du
bien fondé de ces orientations. Et pour ce faire, sa participation et
son implication sont essentielles à tous les niveaux.
Les responsables doivent faire du prosélytisme, motiver et
convaincre en allant sur le terrain et en appliquant à eux - même
ce qu'ils prêchent. « On apprend davantage de l'observation que
de la conservation ». Ainsi comme le comportement des responsables
est sans cesse observé, c'est bien de cette façon qu'ils peuvent
inculper leurs valeurs, leur vision, leurs principes.
Responsabiliser et guider
Responsabiliser l'employé en contact avec le client
implique de le laisser faire son travail sans constamment intervenir et le
surveiller. On doit lui faire confiance et le respecter. Il doit être
encouragé et rassuré, et non pas réprimandé et
critiqué.
Néanmoins, il est du ressort des responsables de les aider
à comprendre le processus plus large dans lequel les tâches
spécialisées et ponctuelles auxquelles ils les focalisent
s'inscrivent.
Aussi, la responsabilisation nécessite en parallèle
des filets de sécurité et une certaine discipline des
opérateurs.
Mesurer et rendre compte
Vous ne pouvez rendre une personne responsable de ce qu'elle fait
que si elle dispose d'objectifs clairs, que si elle peut mesurer les
résultats de son travail et ajuster son activité au moyen des
compétences et des outils appropriés.
Exprimer son accord sur les résultats à atteindre
signifie s'engager à tenir ses promesses. La responsabilisation implique
de passer de la surveillance à l'auto - discipline. Aussi faut il
mesurer, enregistrer et publier la performance pour permettre à chacun
d'évaluer les résultats.
Les mesures peut être `physiques » (enquête
de clientèle, « baromètres de satisfaction »
des clients, systèmes de suivi de la qualité et de
l'efficacité) ou financières (budgets, analyse des coûts,
audits). Dans les deux cas, si les critères sont transparents et
clairement négociés, le personnel ne peut que respecter son
engagement et fournir ce qui a été convenu.
Donner du feed - back et reconnaître les
mérites
Pour créer un contexte positif, les responsables doivent
distinguer et récompenser le personnel qui réagit positivement
à une exigence inhabituelle du client ou qui assure une prestation qui
dépasse ses attentes. On peut le faire de multiples focus : par une
réaction immédiate (une bourrade sur l'épaule), par une
reconnaissance publique (nomination comme meilleur employé du mois ou de
l'année, voyages, primes, ...).
Les blâmes, par contre, doivent concerner les actes et les
processus et non les personnes directement.
Concevoir des postes et responsabiliser les
structures
Il est très important, pour permettre au personnel de
contact d'avoir une meilleure interaction et ravir éventuellement le
client, d'organiser les postes de façon à faciliter leur action
et lever tout obstacle organisationnel. Ceci nécessite une structure
plate et non bureaucratique permettant les échanges d'informations
à l'horizontale (feed - back du client, communication transversale,
élargissement et enrichissement des tâches), des outils et des
systèmes appropriés, l'occasion de faire des expériences
originales (équipes d'amélioration, rotation des tâches),
etc.
Développer le travail d'équipe et la
coopération
L'esprit et le travail d'équipe auront un impact
très positif sur le climat, car ceux qui sont en contact avec la
clientèle ont besoin de ceux qui restent à l'arrière
(cuisiniers par exemple). Le travail d'équipe sera optimisé si
les responsables soulignent clairement l'importance d'une forte orientation
client, aussi bien auprès de ceux qui sont en interface que de ceux qui
sont en support à l'arrière.
Recruter et promouvoir
Un employé « moyen » n'a pas envie
d'aller au-delà des attentes du client. Pour cela, l'entreprise a besoin
d'un personnel bien formé et compétent avec un fort
intérêt pour son travail.
Il faut donc recruter de bons professionnels, les former et les
responsabiliser, puis établir un certain contrôle grâce
à des mesures internes ou externes clairement visibles.
Ces mesures incluent une politique de promotion interne. La
clé du succès est d'obtenir une bonne adéquation entre le
candidat et le poste.
Former et développer
Une fois que le personnel a reçu la formation requise, les
responsables devraient le laisser faire son travail.
Le développement personnel nécessite de mieux se
connaître et se perfectionner. Cette découverte s'effectue avec
les autres à travers les autres. Les cercles de qualité, les
groupes d'amélioration de la qualité deviennent des outils
puissants de détection des besoins et de potentiels.
3- Les compétences
Le personnel a-t-il été bien formé et
préparé ? Reçoit - il en retour les informations
appropriées ?
En effet, le client a besoin d'être mis en confiance et
d'être convaincu. Pour cela le vendeur doit être à la fois
crédible et décideur.
Au-delà des compétences habituelles liées
à l'action commerciale, le vendeur devra posséder de bonnes bases
techniques et une culture gastronomique.
· De bonnes bases techniques
On peut les définir en quatre points :
*connaître les produits :
bases et recettes pour valoriser leurs qualités.
*Connaître les modes
opératoires : façons,
complexité, temps de préparation, appareil utilisés,
législation, fragilité pour personnaliser un produit.
*Connaître les coûts des
produits : pour substituer des produits modifier des
compositions.
*Maîtriser le vocabulaire
technique : pour interpréter les documents
techniques, reformuler les termes techniques en mots attractifs, rédiger
des documents techniques.
· Une culture gastronomique
Cette culture professionnelle constitue le complément
indispensable. Elle s'appuie sur :
-l'histoire de la cuisine et des manières de table
-les caractéristiques des cuisines
étrangères
-les règles religieuses
-les grands noms de la gastronomie
-l'étymologie des appellations classiques
-les modes dans la façon de se nourrir
Tableau : les nouvelles compétences du
cuisinier
Compétences
|
Pour
|
Analyse
|
Etudier
|
Connaissance Bactériologique
|
Appréhender les dangers et risques collaborer avec des
spécialistes
|
Organisation
|
Organiser, conduire la démarche
|
Innovation
|
Introduire des produits de substitution modifier des
procédures
|
Communication
|
Sensibiliser son équipe à la méthode
HACCP
Faire accepter les changements
|
Conclusion
En matière de restauration,il faut souvent des
« stratégies »(ensemble d'actions coordonnées
et de manoeuvres en vue de la « victoire »,dictionnaire
robert). Ce terme souligne bien la position de lutte sur le marché
contre les concurrents c'est-à-dire les autres pays qui peuvent
être l'objet de destination touristique.
Soulignons encore une fois, que cette lutte ne devient efficace
que lorsque les prestations de services sont satisfaisantes.
Le public est en droit d'attendre que les aliments qu'il consomme
soient sans danger et propres à la consommation. Les intoxications
alimentaires et les maladies transmises par les aliments sont, dans la
meilleure des hypothèses, déplaisantes ; au pire, elles
peuvent être fatales. Mais elles ont aussi d'autres conséquences.
Les foyers d'intoxication peuvent perturber les échanges et
entraîner des litiges. La détérioration des aliments est
une source de gâchis ; elle est coûteuse et peut se
répercuter négativement sur le commerce et la confiance des
consommateurs.
Les échanges internationaux de denrées alimentaires
et les voyages à l'étranger sont en augmentation, apportant des
avantages économiques importants. Mais cela facilite aussi la
propagation des maladies à travers le monde.
Un contrôle efficace de l'hygiène est donc essentiel
pour éviter les conséquences négatives sur la santé
publique et sur l'économie.
Ainsi, il incombe à chacun de nous, producteurs ,personnel
chargé de la manutention des aliments et consommateurs de s'assurer que
les aliments sont salubres et propres à la consommation.
Par ailleurs, la qualité du fonctionnement organisationnel
est unanimement reconnue comme un élément essentiel de la
compétitivité des entreprises.
Elle l'est également pour l'efficacité de la
restauration commerciale.
Ceci à pour conséquence qu'un nombre croissant de
personnes ont à proposer ou mettre en oeuvre une démarche
qualité.
C'est dans cet esprit notre étude à pour but
d'initier un large public à la maîtrise de la qualité.
La prise en compte de l'hygiène dans la restauration
collective ou commerciale constitue une exigence de tous les instants. Compte
tenu de l'évolution technologique et de l'attente croissante des
consommateurs dans ce domaine, les établissements de restauration
doivent faire appel à des outils méthodologiques de plus en plus
élaborés telle que la méthode HACCP pour une meilleure
maîtrise de la qualité des prestations.
La qualité repose en grande partie sur les femmes et les
hommes qui travaillent au quotidien dans les établissements de
restauration. La formation à l'hygiène doit être
considérée comme le socle indispensable à une vraie
politique de « qualité » dans tout
établissement.
La démarche qualité ne doit pas augmenter les
coûts de manière inconsidérée. ( les achats
comprennent les investissements directs tels que l'achat de système de
contrôle de la température mais surtout le temps nécessaire
à la vérification et à l'enregistrement du respect des
procédures mises en place etc. ....).Il est souhaitable de toujours
mettre en balance l'amélioration de la sécurité des
aliments recherchée et l'augmentation du coût induite pour obtenir
un juste équilibre entre ces deux facteurs sans jamais sacrifier
à la sécurité du consommateur.
Par ailleurs, la démarche qualité surtout de type
HACCP doit permettre de conserver les traditions culinaires tout en
maîtrisant mieux la sécurité et la qualité sanitaire
des plats préparés.
Désormais, le professionnel est responsable des mesures
qu'il met en oeuvre et doit justifier qu'elles répondent aux objectifs
fixés par la réglementation.
La qualité totale en restauration résultera de
l'application d'une méthode mise en place clairement définie et
comprise par tous. Elle nécessite une implication
générale.
La qualité est une volonté, une perspicacité
qui passe par la responsabilité et l'adhésion de tous les acteurs
et la qualité développe les travaux en groupe, facilite un
management participatif, améliore donc les relations humaines. C'est une
application collective qui, utilisant de nouvelles méthodes de travail
avec des outils adaptés, favorise le développement de la
formation individuelle et collective.
La maîtrise de la qualité est une réponse aux
besoins individuels et collectifs.
L'État doit mettre en place une charte
dénommée charte de qualité.
La qualité des prestations alimentaires
Application à la restauration (1996) François
Henri BOLNOT.
Bonnes pratiques d'hygiène et plans de nettoyage
des outils de maîtrise des risques.
Roger MEROUZE OLIVIER TONDUSSON
Ingénieur restauration Docteur
Vétérinaire
Edition BPI
Démarche HACCP en Restauration
Guide pour l'analyse des dangers
CPRC Edition BPI
Les aliments : qualité, sécurité,
protection du consommateur.
Yveline RAVARY - Céline LAUNAY Edition Jacques
Lanore
Les réclamations clients
Philipe DETRIE Edition d'organisation
Hygiène Alimentaire Textes de base
Programme mixte FAO / OMS sur les normes alimentaires
commission du Codex Alimentaires
2ème édition
Le guide qualité de résolution de
problème
Le secret de l'efficacité Japonaise
Katsuya Hosotani
Réussir la qualité totale
Michel PERIGORD
Le temps des services
JAMES TEBOUL
La certification ISO9000 : un moteur pour la
qualité
Guy LAUDOYER
Systèmes de qualité et de sécurité
sanitaire des aliments : Manuel de formation sur l'hygiène
alimentaire et le système d'analyse des risques - points critiques pour
leur maîtrise (HACCP). FAO, Service de qualité des aliments et des
normes alimentaires, division de l'alimentation et de la nutrition, 2001.
Cercles de qualité et de progrès pour une
nouvelle compétitivité.
Bernard MONTEIL - Patrick RYON - Gilles ALEXANDRE Edition
d'organisation.
L'Assurance qualité - La Nouvelle Version 2000 de la
Norme ISO 9001 en Pratique - Claude JAMBART.
Microbiologie et Toxicologie des aliments :
hygiène et sécurité alimentaires Leyral, Guy
Edition : Bordeaux Rueil - Malmaison (Hauts de Seine) : CRDP
d'Aquitaine : Doin Éditeurs ; 2001.
MEMOIRE : La gestion de la qualité : FOOD AND
BEVERAGE
UNE NORME DE PERFORMANCE EN HÔTELLERIE
Modou DIOUF
« Qu'il me soit permis avant toute chose d'imprimer
ma reconnaissance et ma profonde gratitude envers toutes les personnes qui de
près ou de loin m'ont soutenu dans mes efforts et ont contribué
ainsi à la réalisation de ce mémoire.
Je remercie le professeur Souleymane KANE et le responsable
gestion clientèle du Restaurant Casino du Port qui ont bien voulu
diriger mon travail et m'aider à mener à bien ce
mémoire.
Je voudrais particulièrement exprimer toute ma
reconnaissance au Docteur Yousouf KABORE, spécialiste en qualité,
FAO-SENEGAL, qui m'a encouragé dans cette voie et dont le soutien a
grandement facilité ma tâche.
Je réserverais une place particulière à
Monsieur Malick WILANE, responsable Division Documentation de
l'Association Sénégalaise de Normalisation dont les
qualités humaines et le savoir pratique m'ont permis d'illustrer ce
travail par les normes internationales.
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude aux
membres du personnel administratif et du cops professoral qui ont bien voulu
nous donner
J'envoie enfin tous mes encouragements à
persévérer aux divers auteurs d'ouvrages et articles dont les
recherches ont inspiré ce mémoire mais aussi aux personnels des
différents hôtels et restaurants.
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