Le désengagement du gouvernement congolais face à l'efficacité des politiques de développement des entités locales. Cas de la ville de Lubumbashi( Télécharger le fichier original )par Fréderic Kapongo Musalula Institut supérieur interdiocésain Monseigneur Mulolwa (ISIM) - planification de développement 2010 |
2.1.2.3 EVOLUTION DU DEVELOPPEMNT LOCALLe concept est apparu en France au milieu des années 1960 en réaction aux pratiques dirigistes de l' aménagement du territoire fondées sur des logiques sectorielles de filière. Pour l'État, l'aménagement du territoire peut être considéré comme le volet spatial de la planification. Quand l'État, au début des années soixante, veut mener une "ardente" politique d'aménagement du territoire, il développe d'abord une critique vigoureuse du maillage territorial hérité, celui des départements : mal découpés, trop étriqués, trop dominés par ce que le général De Gaulle appelait "les petits notables de sous-préfectures", inadéquats pour une grande action nationale. Selon Georges Gontcharoff, ancien rédacteur en chef de la revue Correspondances municipales, devenue Territoires, il est à peu près certain que la fortune récente du mot " territoire" est liée simultanément à une réflexion de type planiste, c'est-à-dire à la recherche de l'espace optimal pour mener une action publique "descendante", volontariste, et à une réflexion de type autogestionnaire, c'est-à-dire à la recherche de l'espace optimal pour conduire un projet "ascendant" de développement, lié à une mobilisation sociale. La vision « descendante de l'État » (les décisions sont prises en haut lieu sans concertation avec les populations concernées) est contestée au début des années 1970 par de nombreux acteurs locaux qui considèrent que le développement d'un territoire doit prendre en compte les besoins et les aspirations de ses habitants : c'est le développement par en bas prôné par le « mouvement des Pays », dont le slogan « vivre, travailler et décider au Pays » résume bien la logique d'autonomie vis-à-vis des centres décisionnels, qu'ils soient politiques ou économiques. C'est pourquoi, les acteurs locaux engagés dans des démarches de développement local ont été apparentés dans les années 1970 comme des « militants d'un autre développement ». Pour mieux cerner la notion de développement local, on peut évoquer une définition qui a fait date : "Le développement local n'est pas la croissance, c'est un mouvement culturel, économique, social qui tend à augmenter le bien-être d'une société. Il doit commencer au niveau local et se propager au niveau supérieur. Il doit valoriser les ressources d'un territoire par et pour les groupes qui occupent ce territoire. Il doit être global et multidimensionnel, recomposant ainsi les logiques sectorielles" (États généraux des Pays, Mâcon, juin 1982). |
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