II.3. Concept de la croissance économique
De manière générale, la croissance
économique est définie comme l'accroissement durable de la
production. C'est donc un phénomène quantitatif que l'on peut
mesurer. Pour ce faire, les indicateurs couramment utilisés sont le PIB
ou le PNB.
Selon les faits stylisés durant les deux siècles
de croissance dans les pays industrialisés, nous pouvons dégager
les traits principaux d'une croissance économique qui a des
retombées substantielles sur les conditions de vie des populations :
- la croissance économique doit être de longue
durée ;
- le processus doit être structurant et concerne l'ensemble
de l'économie et de la société.
C'est dans ce sens que les effets de la croissance
économique doit être selon le rapport du PNUD, « une
croissance qui génère le plein emploi et la
sécurité des moyens de subsistance ; encourage la liberté
et le contrôle de l'individu sur sa destinée ; distribue les
avantages équitablement, favorise la cohésion et la
coopération sociale ; préserve l'avenir du développement
humain ».
II.4. Approches théoriques du transport
II.4.1 Coûts de transports et la localisation des
industries : le modèle de Weber
Pour Weber le choix de la localisation dépend du choix ou
de considération de trois (3) facteurs :
- les frais de transport nécessaires pour emmener les
matières premières sur les lieux de production et ceux
nécessaires pour livrer les produits finis sur les lieux de consommation
;
- le coût de la main d'oeuvre ;
- l'intérêt pour les entreprises de
bénéficier d'économie d'agglomération.
L'originalité de cette approche est que Weber étudie
successivement les 3 questions.
Il recherche d'abord un point qui minimise les frais de
transport. A quelle condition cette localisation minimise aussi les
dépenses de main d'oeuvres. Enfin dans quelle
mesure l'introduction d'économie d'agglomération
modifie la localisation ainsi obtenue.
Il aboutit au triangle suivant :
A1
P
A3 A2
Figure n°1 : Point de Weber
Weber se donne une entreprise ayant besoin de matière
première localisée en A1, A2 de quantité limitée et
un marché localisé en A3 pour le produit fabriqué. La
demande et les produits sont supposés et la combinaison des facteurs de
production est invariable.
La localisation peut s'effectuer en un point quelconque p et de
ce point il est possible de se rendre en ligne droite en A1, A2 et A3. Il
s'agit d'un espace parfaitement homogène. Enfin, les coûts de
transport sont proportionnels au poids et à la distance. En fonction de
ces hypothèses, il est possible de démontrer que l'on peut
obtenir un point p tel que la fonction de coût soit minimum.
F = a1r1 + a2r2 + a3r3
Où a1, a2, a3 sont des tonnes de matières
premières et de produits x finis à transporter et r1, r2, r3 les
distances. On démontre que le point p obtenu est toujours à
l'intérieur du triangle. Le point p ainsi obtenu est le point qui
minimise les coûts de transport. Il est encore appelé le point de
Weber. Weber fait l'hypothèse que la main d'oeuvre est localisée
en un certain nombre de point et en quantité illimitée en chacun
de ces points. En se délocalisant, un point minimum de transport vers un
centre de main d'oeuvre meilleur marché, l'entreprise accroît ses
coûts de transport mais réduit le coût de travail. La
déviation par rapport au point minimum relève la force
d'attraction de la main d'oeuvre de l'entreprise en question. Cette force
d'attraction est mesurée par le rapport suivant :
Nombre d unités de dis '
|
tancedematièrespremières
|
Nombre d unité ded is '
|
tancedeproduitsdfinis
|
Si le rapport est supérieur à l'unité,
l'attraction d'intrant est déterminante et l'entreprise localisera son
lieu de production à proximité des lieux d'extraction.
Par contre, si le rapport est inférieur à
l'unité, l'influence d'intrant (produits finis) conduit à situer
l'unité de production à proximité des consommateurs.
La théorie de Weber a suscité plusieurs
critiques. Ces critiques sont relatives au manque de réalisme et ne sont
donc guère recevables. Deux critiques majeures sont adressées
à l'approche webernienne :
- la première concerne l'hypothèse selon
laquelle le coût de transport est une fonction linéaire de la
distance. D'autres fonctions permettent de mieux comprendre la
réalité. Les faits stylisés indiquent souvent que les
coûts de transport augmentent moins proportionnellement avec la distance.
Cela peut être dû au fait que le coût de transport comporte
une partie fixe liée aux investissements réalisés et
autres frais dits terminaux et une partie variable qui dépend
(éventuellement linéairement) de la distance parcourue.
L'ensemble donne une courbe de coût certes croissante en fonction de la
distance, mais concave vers le bas indiquant une croissance de moins en moins
rapide.
Route Rail
Coût total par Unité de quantité
Distance
Coût de transport
Figure n°2 : Courbe de coût retraçant
la 1ème critique de la théorie de Weber
- La deuxième critique qui va à l'encontre du
modèle de Weber concerne le fait que l'on considère que tous les
points de l'espace continu sont des localisations possibles et qu'ils sont
accessibles de toutes parts au transport.
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