II. 4 PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS A KINHASA
La ville de Kinshasa est confrontée à un
sérieux problème d'environnement, parmi lequel il y a les
inondations. C'est une catastrophe régulière pendant la saison
des pluies. Elle a un impact sur le bien-être de la population et souvent
les quartiers se trouvant aux abords des rivières en subissent.
Kinshasa occupe une vaste plaine qui constitue le centre d'une
cuvette bordée des collines, cette plaine occupe la parti nord, centrale
et l'Est de la Ville et possède deux types de rivières qui se
rencontrent à savoir les rivières allogènes comme N'djili
et N'sele, partie Est de la ville et les rivières locales dont les
sources se situent dans la ville même, les plus importantes sont
Makelele, Kalamu, Funa, Yolo, Bumbu, Lubudi, Tshangu etc.. Qui traversent les
Communes telles que : Bandalungwa, Kalamu, Kasa-Vubu, Lingwala, Kinshasa,
Barumbu, Gombe, Limete, Lemba (une partie), Matete, Makala, Ngaba, Ndjili,
Masina, Kimbanseke, Maluku, Ngiri-Ngiri (une partie), Kitambo (une partie), et
N'sele.
Pendant la session pluvieuse, les rivières
reçoivent beaucoup d'eaux qui coulent et qui rependent au creux des
larges vallées ; sites d'intenses activités
maraîchères de la Ville (Funa, pépinière de
Bandalungwa, N'djili, Cecomaf, Mayimbi, etc..). Ces rivières
constituent des sites inondables et parmi ces sites, il y a la région
de Pool qui est la plus vaste plaine lacustre inondable des côtes 300
et 320 m qui correspond à l'élargissement du lit fluvial entre
Kinshasa et Brazzaville.
Parmi les inondations désastreuses qui ont
touché la Ville de Kinshasa, il y a notamment les inondations de
1990 dans la vallée Lubudi (rivière Makelele Kinshasa -Ouest),
les crues de 24 Janvier 1989 à Lemba et Matete (rivière Matete),
celles qui ont eu lieu du 18 au 19 mai 2001 à Lalu (Mbinza Delvaux). Et
enfin celle qui a eu lieu récemment dans la rivière Kalamu du 31
décembre 2009 au 01 janvier 2010 dans la Commune de Kalamu. (Bureau du
quartier Kimbangu)
D'après KASHAMA (2001), les sites inondables
d'interventions potentielles à Kinshasa sont repérés dans
la Ville ancienne et sa banlieue-sud. Ainsi ces sites sont
disséminés ça et là dans la Ville dont les
principaux sont :
1. Dans la Commune de Limite, non loin de l'aérodrome
de N'dolo un site a été localisé dans la partie non
planifiée.
2. A Matete 3 sites sont qualifiés d'inondables et la
population qui y habite éprouve des difficultés d'ordre
sanitaire.
3. La Commune de Makala compte 2 sites inondables.
4. A Masina et à Ngaba, on compte respectivement 3 et 6
sites où les populations qui ont construit rencontrent
énormément des problèmes de santé dus aux
inondations.
5. Le tronçon Mompono-Bongolo, Victoire-Lumumba, et
Victoire-Bongolo. Dans la commune de Bandalungwa nous avons le site de la
vallée de lubundi autrement appelé Makelele
Plusieurs facteurs expliquent les inondations à
Kinshasa parmi les quels il y a le déboisement de versant, un bon nombre
de grand collecteur d'eau de Kinshasa se dirigent vers les rivières,
l'urbanisation accélérée des lits majeurs, l'ensablement
des lits mineurs et majeurs par le phénomène d'érosion
anthropiques sur les versants des collines en amont, l'occupation des terrains
anarchiquement sans la notion de viabilité du sol ; l'accumulation
des ordures ménagères dans lits majeurs et mineurs.
En ce qui concerne les conséquences de cette
calamité naturelle qui est l'inondation, il y a les conséquences
sur l'environnement comme la destruction de l'habitat. Il y a les
conséquences sur le plan social comme les pertes en vie humaine et
des biens. Il y a les conséquences sur la santé dues
à l'humidité permanente remarquée dans certaines maisons,
la stagnation d'eau dans le lit majeur ainsi que des maladies
préjudiciables à la santé humaine.
Suite à une croissance démographique galopante,
la spéculation locative est telle que les gens se permettent de
construire anarchiquement sans tenir compte de normes d'urbanisme. On assiste
à une urbanisation accélérée aux lits
au-delà des berges.
Les débordements des rivières dus à
l'influence des pluies sur le bassin versant. Plus les pluies sont
fréquentes et régulières, plus les sols sont
saturés. Il en découle des crues qui entraînent des
inondations. Non seulement les pluies provoquent les crues dans la
rivière Kalamu, mais elles sont génératrices des eaux de
ruissellement, et des eaux stagnantes.
L'envahissement du fond de lits par le dépôt des
divers déchets occasionne la montée du niveau de la
rivière d'un à plusieurs mètres et provoque le
rétrécissement des lits. La topographie du milieu joue
également un rôle très important dans le
déclenchement du phénomène d'inondation. L'insuffisance
des réseaux d'assainissement, notamment les collecteurs. Il faut ajouter
l'infiltration très réduite des eaux des pluies dans le sol. En
ce qui concerne les conséquences de cette calamité, il faut
retenir les :
- les conséquences sur l'environnement : la
végétation fixant les berges a été
enlevée ; l'extraction intensive du sable dans ce secteur ;
l'environnement immédiat de la population devient impraticable et
pollué ; la naissance des marécages, etc.
- les conséquences sur le plan social : la perte
en vie humaine et des biens ; les habitations s'enfoncent sous
l'accumulation de sable et d'autres sont emportées lors des crues de la
rivière ; les dégâts matériels innombrables,
etc.
- les conséquences sur la santé :
l'humidité permanente remarquée dans certaines maisons ; la
prolifération des moustiques et des mouches qui sont des vecteurs de
certaines maladies endémiques contre la santé humaine suite aux
stagnantes.
Il faut noter que les maladies ou des pathologies liées
à l'eau sont dangereuses, comme le souligne Bouvier (1990). Les
pathologies associées à l'eau en milieu urbain sont soit les
maladies virales (Typhoïdes, choléra, hépatite, etc.), soit
vectorielles (paludisme).
Les communes de la plaine de Kinshasa, en particulier le
milieu inondable, est pollué surtout par les déchets solides et
liquides. Les petits Larousse définit les déchets (1980)
« commune étant une diminution en quantité ou en valeur
de certain produit. C'est ce qui se perd dans l'emploi d'une
matière ». Ces déchets sont jetés dans la
rivière.
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