Contribution à l'évaluation des
pratiques frauduleuses dans le lait à
la réception
Gharb Chrarda bni Hsen
Réalisateur : EL HOUSSAIN BOUICHOU
Ingénieur Zootechnicien : Responsable de
collecte
Sommaire Partie I : Anatomie et physiologie de la glande
mammaire
I- Définition de la glande mammaire . .8
II- Anatomie de la glande mammaire
1. La structure et développement de la glande ....8
2. Quartier d'un pis ....11
3. quantité et concentration des composants de la
sécrétion de quartiers....13 3. Les particularités selon
les espèces 14
III- Anatomie du trayon
1. Structure externe 17
2. Structure interne 17
3. La peau du trayon . 18
III. Physiologie de la glande mammaire
1. Le développement de la glande mammaire à la
puberté ....20
A- Au cours de la vie foetale 20
B- Croissance mammaire post-natale 20
2. Le développement de la glande mammaire lors de la
gestation 22
3. Le développement de la glande mammaire lors de la
lactation 23
IV- Physiologie de la lactation
1- La lactogénèse 23
2- Les hormones de la lactation . 24
A- Système hormonal d'éjection du lait . 25
B- Libération d'ocytocine dans le sang 25
3/ physiologie de la descente du lait .26
Sommaire partie II : Compositions et traitement du lait
face à
différents traitements.
1. Lait 30
1.1. Composition du lait 30
2. Micelle de caséine 35
2.1 Composition 36
2.2 Structure 35
2.3 Caractéristiques physicochimiques de la micelle de
caséine 38
3 Propriétés électrochimiques 40
3.1 Réactions d'oxydoréduction 41
3.2 Mesure du potentiel redox 41
3.3 Potentiel redox du lait 43
3.4 Oxygène dissous 43
4 Comportement du lait face à différents
traitements 47
4.1 Coagulation par la présure 47
4.2 Facteurs influençant la coagulation 47
6 Approche proposée 64
6.1 Réduire la sensibilité à l'oxydation
64
Partie III : organisation de la filière
laitière au Maroc et au Gharb
Introduction
I. Présentation de la filière
|
.67
68
|
II. La production
|
.69
|
III. 1.1 Au niveau national
|
69
|
IV. 1.2 Au niveau du Gharb
|
70
|
V. 2. La transformation
|
71
|
VI. 2.1 Au niveau national
|
72
|
VII. 2.2 Au niveau du Gharb
|
72
|
VIII. La commercialisation
|
.80
|
EL.BOUICHOU
|
4
|
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception Partie IV :
maitrise de la qualité de l'étable à l'usine de
transformation
I/ Analyse des différents types de dangers d'un lait cru
.... 87
1. Danger microbiologique ...87
1.1 Agents infectieux provenant des animaux ... 87
1.1.1 / Tuberculose .88
1.1.2 Brucellose . ...89
1.13 Infections de la mamelle (mammites) 90
1.2 Agents infectieux présents dans l'environnement ou les
matières premières .....91
1.2.1 Staphylocoques aureus .....91
1.2.2 Salmonelles ......93
1.2.3 Escherichia coli 94.
1.3 Dangers liés à l'alimentation des animaux
96
1.4 Dangers liés au transport .... .....97
2. Dangers chimiques ......97
2.1 Résidus de médicaments dans le lait .98
2.2 Autres produits chimiques dans le lait .....98
2.3 Résidus des pesticides dans le lait .99
II- Hygiène de la production laitière .103
2.1 Hygiène des locaux .... ..103
2.2 Hygiène de la Traite ..104
2.2.1 Avant la traite ..104
2.2.2 Pendant la traite ...105
2.2.3 Après la traite .106
2.3. Stockage ramassage et transport du lait .107
2.4. Contrôle à la réception du lait
.108
2.4.1 Contrôle et le suivi à l'étable
.108
2.4.2 Contrôle au sein des Centres de collecte : 109
2.4.3. Contrôle des équipements des centres de
collecte 109
2.4.4 Contrôle de l'Hygiène de personnel ....109
3. Contrôle du lait à l'usine .111
4. Le suivi de contrôle du lait à la
réception 111
causes et conséquences de la mauvaise qualité
114
Sommaire Partie V : Etude expérimentale
Introduction
I/ Matériels et méthodes analytiques 120
1/ Zone de l'étude .121
2/ Echantillonnage par région 121
3/ Méthodes analytiques 122
A/ Détermination de la densité .123
B/ Détermination de l'acidité ionique ..123
C/ Détermination de l'acidité titrable 124
D/ Dosage de la matière grasse .126
E/ Test de Brix 128
F/ Détermination de l'extrait sec total 129
II/ Résultats et discussion ..131
1/ Résultats moyennes des analyses des échantillons
prélevés 132
2/ Caractéristiques analytiques des laits des
régions étudiées ..137
3/ Classe des matières grasses en fonction des
régions étudiées ..138
4/Traitement statistiques des données ACP . ....139
5/Variations moyennes du lait analysé par saison
.....140
6/ Analyse factorielle des correspondances multiples ..141
7/Evaluation des fraudes en fonction de type de centre de
collecte ....144
8/ Evaluation des la qualité physicochimique des
étables enquêtées 147
III/ tests des fraudes .... .150
A/ Test de mouillage .151
B/ Test Ecrémage .152
C/ Teste de mouillage et écrémage combiné
..153
D/Teste de l'urée 154
E/ Test d'Hydroxyde de sodium (NaOH) .155
F/ Recherche des autres fraudes dans le lait ..157
1/ Recherche du formol 157
2/ Recherche de l'eau de javel ..157
3/ Recherche de l'eau oxygénée 157
4/ Recherche de l'urine .158
5/ Recherche de l'amidon 158
6/ Recherche des produits amylaces .159
7/Recherche des produits alcalins .159
8/Recherche des sels . 159
9/Les aflatoxines dans le lait . ...160
7/ Détection des résidus d'antibiotiques dans le
lait . ...161
Conclusion ....162
Partie I. Anatomie et physiologie de la glande
mammaire.
EL.BOUICHOU
III-
Définition de la glande mammaire
La glande mammaire est une glande sudoripare modifiée,
caractéristique des mammifères. Elle joue un rôle important
dans l'ensemble des phénomènes de la reproduction, en plus de son
rôle économique très important qu'on lui connaît en
élevage. La glande mammaire doit avoir un tissu glandulaire très
développé, puisque la production de lait est directement
proportionnelle au nombre de cellules qui la composent. Elle est aussi
associée à des critères d'esthétique: la glande
mammaire compte pour 40% des points dans la classification d'une
vache laitière pour la conformation. Elle est aussi un
critère de longévité pour les femelles: c'est une raison
importante d'élimination des femelles reproductrices. Elle doit aussi
avoir un système musculaire très puissant et de solides
ligaments: imaginez le poids d'un pis qui produit plus de 50
kg de lait par jour. Il est très important de bien comprendre son
fonctionnement, son évolution dans le temps, ses limites et les
problèmes de santé qui y sont associés, afin d'être
capable de gérer des troupeaux de vaches laitières, de
chèvres et même de brebis pour une production de lait sain,
économique et rentable.
IV- Anatomie de la glande mammaire
L'anatomie de la glande mammaire, ou mamelle, varie beaucoup
selon les espèces. Le nombre de glandes et de trayons ne sont pas les
mêmes chez la vache, la truie ou la jument. Cependant, l'anatomie
microscopique est très semblable chez ces animaux.
1. La structure et développement de la glande
Le développement de la glande mammaire débute au
niveau du foetus. Dès le deuxième mois de la gestation, la
formation des trayons commence et le développement continue jusqu'au
sixième mois de gestation. Lorsque le foetus a six mois, la mamelle est
presque totalement développée. Elle comporte quatre glandes
séparées, un ligament médian, des trayons et des glandes
citernes.
Les conduits de lait et les tissus de sécrétion
se développent entre le vêlage et la puberté. La taille et
le nombre de cellules continuent d'augmenter pendant les cinq premières
lactations. La capacité de production de lait augmente de façon
similaire. Ceci n'est pas toujours utilisé puisque, aujourd'hui, la vie
productive de bien des vaches se limite à aussi peu que 2.5 lactations.
La mamelle de la vache laitière est constituée de quatre glandes
séparées et comportant chacune un trayon. Le lait
sécrété dans une des glandes ne peut pas passer par une
autre glande. Les côtés gauche et droit sont aussi
séparés par un ligament médian tandis que les quartiers
avant et arrière sont moins clairement séparés.
Schéma de La glande mammaire
Alvéole
Lobule contenant les alvéoles
Tissu conjonctif Canal mammaire
Canalicules mammaires
Citerne
Citerne du trayon
Trayon
Figure 2.Schéma de la glande mammaire
La mamelle est un très gros organe pesant environ 50 kg
(incluant le sang et le lait). Étant donné que des poids de 100
kg peuvent être atteints, il est toutefois capital que la mamelle soit
très bien attachée au squelette et aux muscles. Les ligaments
médians sont composés de tissus fibreux élastiques, tandis
que les ligaments latéraux sont composés de tissus conjonctifs
moins élastiques. Si les ligaments s'affaiblissent, la mamelle ne sera
plus apte à la traite mécanique puisque les trayons pointeront
vers l'extérieur.
La mamelle est composée de tissus de
sécrétion et de tissus conjonctifs. La quantité de tissus
de sécrétion ou le nombre de cellules sécrétrices
est le facteur limitant la production laitière de la glande mammaire. Il
est généralement admis que les grosses glandes mammaires sont
associées à une haute production de lait. Ceci n'est pas tout
à fait vrai en réalité puisqu'une grosse mamelle peut
être constituée de beaucoup de tissus conjonctifs ou adipeux. Le
lait est synthétisé par les cellules sécrétrices
qui sont elles-mêmes disposées en une couche simple sur une
membrane dans une structure sphérique appelée
alvéole. Le diamètre de chaque alvéole
est d'environ 50-250 mm. Plusieurs alvéoles regroupées
constituent un lobule. Cette structure ressemble beaucoup
à celle du poumon. Entre les traites, le lait (continuellement
sécrété dans la zone alvéolaire) est
entreposé dans les alvéoles, les canaux d'excrétion et
dans la citerne du trayon.
Soixante à 80 % du lait est entreposé dans les
alvéoles et les petits canaux tandis que 20 à 40 % se retrouve
dans la citerne. Cependant, il existe des différences relativement
grandes entre les vaches laitières en ce qui concerne la
capacité des citernes.
Figure 3. Schéma de l'alvéole.
Figure 4. Anatomie de la glande mammaire.
Le trayon est constitué d'une citerne et d'un canal.
Là où les citernes et le canal se rencontrent, 6 à 10 plis
longitudinaux forment la rosette de Fürstenberg. Cette rosette joue un
rôle dans la lutte contre la mammite. Le canal du trayon est
entouré de paquets de fibres de muscles longitudinaux et circulaires.
Entre les traites, les muscles gardent l'extrémité du canal
fermée. Également entre les traites, le canal du trayon est aussi
obstrué par de la kératine. La kératine fait barrage aux
bactéries pathogènes.
2. Quartiers d'un pis
Il y a un ou plusieurs systèmes de cavités dans
lesquelles le lait s'accumule avant d'être expulsé, appelée
citerne du lait. Mais le lait peut aussi s'accumuler dans la citerne du trayon
et dans les canaux galactophores (ou lactifère).
L'extrémité du trayon est formé par le canal du trayon
dont l'intérieur est tapissé de cellules qui secrètent la
kératine, une substance qui empêche les microbes de passer et qui
peut même tuer les microbes. La partie externe du canal du trayon est
fermée par un petit muscle lisse et élastique appelé
sphincter. La vitesse de traite est reliée en grande partie au
diamètre du canal du trayon et à l'élasticité du
sphincter. Le canal du trayon, la kératine et le sphincter
représentent les premières lignes de défense naturelle de
la vache contre l'invasion des microbes d'où l'obligation de les garder
en bon état.
Figure 5. Système canaliculaire
|
Sinus galactophore (4)
Citerne galactophore (5)
Glande mammaire (6)
Ligament suspenseur du pis (7) Symphyse pelvienne (10)
Conformation générale du pis
|
Figure 6. Conformation générale du pis
Conduit papillaire (1)
Sinus galactophore (2)
Citerne galactophore (3) Anneau
vein.de Furstemberg (4) Glande mammaire
(6)
Ligament suspenseur du pis (7)
3. quantité et concentration des composants de la
sécrétion de quartiers
Après une augmentation transitoire dans les premiers
jours qui suivent l'arrêt de la traite, le volume de
sécrétion dans la mamelle décroit ensuite rapidement par
un phénomène de résorption. Il ne représente plus
que 30% environ du volume initial au bout de 7 jours et seulement 2 % au bout
de 30 jours (tableau1).
Tableau1. Volume, quantité et concentration des composants
de la sécrétion de quartiers de vaches Holstein au cours de la
période d'involution (d'après Hurley, 1989).
Composant Jour d'involution
|
0
|
1
|
3
|
7
|
11
|
18
|
25
|
30
|
Volume ( ml)
|
1996
|
2316
|
2192
|
572
|
453
|
634
|
120
|
36
|
Lactose
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Quantité (g)
|
90.4
|
88.8
|
47.3
|
3.9
|
2.5
|
3.8
|
0.9
|
0.3
|
- Concentration (g/L)
|
45.3
|
38.3
|
21.6
|
6.8
|
5.5
|
6.0
|
7.5
|
8.3
|
Matières grasses
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Quantité (g)
|
82.8
|
76.7
|
89.9
|
31.5
|
18.3
|
9.7
|
1.5
|
0.2
|
- Concentration (g/L)
|
41.5
|
33.1
|
41.0
|
55.1
|
40.4
|
15.3
|
12.5
|
5.6
|
Protéines
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Quantité (g)
|
89.1
|
110.4
|
152.4
|
53.4
|
46.7
|
54.1
|
22.6
|
6.8
|
- Concentration (g/L)
|
44.6
|
47.7
|
69.5
|
93.4
|
103.1
|
85.3
|
188.3
|
188.9
|
Lactoferrine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Quantité (g)
|
1.0
|
0.8
|
4.2
|
2.7
|
11.0
|
17.7
|
9.1
|
3.3
|
- Concentration (g/ml)
|
0.5
|
0.3
|
1.9
|
4.7
|
24.3
|
27.9
|
75.8
|
91.7
|
Leucocytes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Nombre (millions)
|
50
|
501
|
1995
|
2512
|
1995
|
1995
|
794
|
158
|
- Millions / ml
|
0.03
|
0.22
|
0.91
|
4.39
|
4.40
|
3.15
|
6.62
|
4.42
|
4. Les particularités selon les espèces
L'anatomie de la glande mammaire
diffère quelque peu suivant les espèces animales. Chez
les bovins: la glande mammaire comprend 4 quartiers
localisés entre les membres postérieurs, recouverte de poils sauf
au niveau des trayons. Le trayon a un orifice unique. Les quatre
quartiers sont indépendants les uns des autres, tant au
point de vue anatomique et physiologique que pathologique. Les
quartiers antérieurs sont séparés des
quartiers postérieurs par une fine membrane à
peine visible, tandis qu'une cloison plus prononcée partage l'organe en
quartiers latéraux. Des trayons surnuméraires
sont observés dans 40% des cas. Le poids de la glande mammaire varie de
3 à 45 kg.
Tableau 2. Nombre et localisation des glandes mammaires chez
différentes espèces.
Espèces
|
Nombre de glandes mammaires
|
Région thoracique
|
Région abdominale
|
Région inguinale
|
Nombre d'ouverture par trayon
|
Nombre de glandes mammaires simples
|
Bovins
|
4
|
-
|
-
|
4
|
1
|
4
|
Chèvre, mouton
|
2
|
-
|
-
|
2
|
1
|
2
|
Jument
|
2
|
-
|
-
|
2
|
2
|
4
|
Truie
|
12-14
|
6
|
6
|
4
|
2
|
24-28
|
Chatte
|
8
|
4
|
2
|
2
|
4-8
|
32-64
|
Chienne
|
10
|
4
|
4
|
2
|
8-22
|
80-220
|
Rat
|
12
|
6
|
2
|
4
|
1
|
12
|
Souris
|
10
|
6
|
-
|
4
|
1
|
10
|
Cochon d'Inde
|
2
|
-
|
-
|
2
|
1
|
2
|
Femme
|
2
|
2
|
-
|
-
|
10-20
|
20-40
|
Tableau3. Systèmes de la structure de la glande
mammaire
Système alvéolaire Système canaliculaire ou
excréteur
> lactocytes internes
> cellules myo-épithéliales externes.
> Réseau artério-veineux
périphérique (500 litres de sang / l de lait).
canaux galactophores, citerne du pis, sinus et canal du
trayon.
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
Figure 7. Innervation et vascularisation mammaire (300 litres de
sang/h).
III. Anatomie du trayon 1. Structure
externe
La conformation du trayon joue un grand rôle dans la
traite mécanique. L'équilibre entre la conformation du trayon et
le modèle du manchon conditionne le maintient du manchon et
l'efficacité des cycles de massage et de traite imprimés au
trayon par le manchon durant la traite. On recherchera donc un maximum
d'homogénéité dans la conformation des trayons d'une
même vache mais également entre les vaches du même troupeau.
Les trayons ont généralement une longueur de 5 à 6 cm (3
à 12cm) (les trayons postérieurs sont généralement
plus courts que les antérieurs), et un diamètre de 20 à 30
mm.
L'implantation du trayon sur le quartier joue elle aussi un
rôle important dans le fonctionnement correct de la traite
mécanique. Plus que de gêner le travail du trayeur lors de la pose
des gobelets trayeurs, une implantation oblique du trayon peut induire une
mauvaise position du trayon dans le manchon et ainsi perturber la traite.
Ces deux facteurs, conformation et implantation du trayon,
peuvent donc être responsables d'un allongement de la durée de
traite du quartier et/ou de lésions du trayon.
2. Structure interne
Le trayon est occupé en grande partie par le sinus
lactifère qui comporte une partie
glandulaire ou citerne du pis et une partie papillaire ou sinus
du trayon.
Si d'un point de vue anatomique la citerne du pis appartient
au trayon, cette cavité est en réalité logée dans
la partie distale de la mamelle, où elle reçoit les conduits
lactifères du parenchyme mammaire. Elle est séparée du
sinus du trayon par un repli annulaire.
Le sinus du trayon est situé dans le corps du trayon.
Revêtue d'une muqueuse jaunâtre, sa paroi est pourvue de replis
longitudinaux effaçables par la distension.
L'épaisseur de la paroi du trayon est essentiellement
composée des faisceaux de fibres musculaires disposées
irrégulièrement sur la longueur du trayon puis, progressivement,
en anneau vers son extrémité pour former, autour du canal, un
sphincter. Ces fibres musculaires permettent au trayon de se rétracter
(fonction facilement visible après la traite). La paroi est
également richement vascularisée et innervée. L'important
réseau vasculaire du trayon voit son débit sanguin augmenter sous
l'effet de l'adrénaline lors de la traite. Il s'ensuit une
légère érection du trayon, ce qui assure sa meilleure
tenue dans la bouche du veau mais aussi dans le manchon trayeur. Le
système nerveux est lui surtout représenté par des
terminaisons sensitives. Ces terminaisons nerveuses sont à la base
du réflexe de l'ocytocine et de
l'éjection du lait.
Le sinus du trayon communique avec l'extérieur par le
canal du trayon. L'orifice externe du trayon et le canal du trayon constitue
l'unique voie de communication entre les germes pathogènes
extérieurs et la mamelle. Le canal du trayon joue donc un rôle
important dans les moyens de défense contre la contamination de la
mamelle par des germes pathogènes.
Le canal du trayon est composé de trois structures
importantes pour sa fonction de barrière antimicrobienne : un sphincter,
des replis muqueux et une couche de kératine sur sa paroi interne. Le
diamètre et la longueur du canal du trayon sont en relation directe avec
la fréquence des infections mammaires. Le canal du trayon mesure de 5
à 13 mm de long. Les quartiers sains présentent
généralement un trayon percé d'un canal de plus petit
diamètre (0,38 mm) que les quartiers infectés (0,48 à 0,86
mm), ce qui permet un passage plus aisé des germes pathogènes.
Rapporté à l'échelle humaine, le canal du trayon
représente un passage de 700 à 800 mètres de large pour un
staphylocoque ou un colibacille. Le canal du trayon est donc
équipé d'une série de pièges pour les germes afin
de remplir son rôle de barrière antimicrobienne.
En premier lieu, l'extrémité du
canal du trayon est refermée par un muscle circulaire élastique :
le sphincter du trayon. Au moment de la traite, sous l'action de l'ocytocine,
les fibres musculaires du sphincter du trayon se relâchent et l'orifice
du canal va s'ouvrir pour passer d'un diamètre virtuel à un
diamètre de 0,4 à 0,8 mm. Sous l'effet de la poussée du
lait, ce diamètre va encore augmenter de façon cyclique pendant
la traite (1 à 2mm). A la fin de la traite, la contraction du sphincter
va permettre la fermeture progressive du canal qui sera totalement occlus au
bout de 2 heures. (Cette particularité physiologique est utilisée
avec intérêt dan la mise en oeuvre du trempage).
En deuxième lieu, la surface interne
du canal du trayon est organisée en de nombreux replis. Lorsque ces
parois de rapprochent sous l'action du sphincter, les replis s'imbriquent les
unes aux autres, formant un obstacle physique à la progression des
germes. Enfin, en troisième lieu, l'épithélium du canal du
trayon est plus stratifié et pavimenteux que celui du reste de trayon.
La dégénérescence cornée est importante et
différencie nettement cet épithélium de celui du sinus du
trayon. L'accumulation d'écailles de kératine sur les replis de
la muqueuse forme un piège mécanique contre l'entrée des
germes. La couche de kératine contient également des facteurs
possédant des activités antimicrobiennes. Mais, surtout, les
germes emprisonnés dans ces écailles de kératine seront
éliminés avec elle au cours de chaque traite.
La quantité de kératine perdue lors d'une traite
mécanique est de l'ordre de 20 à 40% de la kératine
contenue dans le canal. Cette quantité de kératine
éliminée est dépendante du débit de lait dans le
canal lors de la traite, du niveau de vide de traite, mais surtout de la
pression physique du manchon contre le trayon. La phase de massage du cycle de
pulsation joue donc également un rôle dans la défense
aspécifique du pis contre les contaminations bactériennes B.
Boudry. 2005.
3. La peau du trayon
La peau du trayon est glabre et dépourvue de glandes
sudoripares, sébacées ou muqueuses.
Cette absence de glandes la rend très sensible aux
modifications extérieures de température, d'hygrométrie
et de luminosité. Dans les autres régions du corps,
la présence de glandes cutanées apporte des ions
minéraux, des glycérides, des acides
gras et des acides aminés assurant à la fois le
maintient de l'hydratation de l'épiderme et d'un pH acide,
antibactérien et antifongique.
Les défenses aspécifiques de la peau du trayon
sont directement dépendantes du degré d'hydratation de
l'épiderme. La pellicule hydro-lipidique qui recouvre l'épiderme
empêche les germes de s'attacher à la surface cornée de
l'épiderme. Elle empêche ainsi la colonisation de la peau par des
germes pathogènes. Macroscopiquement, cette importance du degré
d'hydratation de la peau est visible : une peau de trayon sèche reste
plus sale et est plus difficile à nettoyer pour un trayeur car la crasse
reste collée à sa surface.
Le degré d'hydratation de la peau du trayon a
également des répercussions importantes sur la traite. En effet,
une déshydratation de la peau induit une perte
d'élasticité et de souplesse de la peau. Une diminution de 25% de
l'état d'hydratation de l'épiderme peut diminuer son
élasticité de 75%. Or pendant la traite, la longueur du trayon va
presque doubler (1,5 à 2x la longueur du trayon au repos). Une
élasticité trop faible de la peau du trayon durant la traite aura
trois effets néfastes sur le déroulement de la traite et la
santé mammaire. Primo, le trayon ne va pas répondre correctement
aux variations cycliques du niveau de vide de pulsation.
Secundo, l'épiderme ne va pas être en mesure de
supporter la traite ; il s'ensuit des lésions facilement colonisables
par des germes pathogènes. Tertio, la traite va être douloureuse
pour la vache. Ce stress supplémentaire va altérer le
phénomène d'éjection du lait par le biais de
l'adrénaline qui limite l'action de l'ocytocine directement au niveau de
ses récepteurs cellulaires.
IV- Physiologie de la glande mammaire
Pour la grande majorité des espèces de
mammifères, le développement de la glande mammaire se
déroule progressivement. La mise en place des structures tissulaires a
lieu pendant la vie foetale et juvénile. A partir de la puberté,
des cycles de prolifération et différenciation cellulaires et
d'involution (régression du tissu) se succèdent au rythme des
cycles oestriens, des gestations et des lactations.
1. Le développement de la glande mammaire à la
puberté
A- Au cours de la vie foetale
Dès le 32ème jour de gestation, les
rudiments de mamelles sont visibles sur la face ventrale de l'embryon bovin
sous forme d'un petit épaississement.
Une série très rapide de modifications
morphologiques s'effectue entre le 32 et le 50 jour de gestation. La
prolifération des cellules donne naissance à un cordon cellulaire
appelé canal primaire qui s'arborise rapidement en canaux secondaires
qui sont les futurs canaux lobulaires. La partie distale du canal primaire se
creuse en lumière formant l'ébauche de la citerne. Ces
différentes phases de développement concernent les cellules
épithéliales qui dérivent de l'ectoderme.
Parallèlement, le mésoderme donne naissance aux vaisseaux
sanguins, au tissu adipeux et au tissu conjonctif (Turner, 1952). La
différenciation sexuelle s'effectue au stade du bourgeon mammaire : une
décharge de testostérone produite par les testicules foetaux
provoque une dégénérescence des cellules canalaires
isolant le bourgeon mammaire et inhibant ainsi la formation ultérieure
du mamelon.
B- croissance mammaire post-natale
A la naissance, la glande mammaire est rudimentaire. Quelques
canaux sont présents et ramifiés mais ils ne communiquent pas
avec la citerne et aucune structure alvéolaire n'est observable. Par
contre, le tissu adipeux et le système circulatoire sont en place et on
peut distinguer la forme extérieure de la mamelle. A partir du 3 mois
après la naissance la glande mammaire débute une croissance
allométrique positive, c'est-àdire plus rapide que celle des
autres parties du corps (Sinha et Tucker 1969).
La prolifération du tissu adipeux s'accompagne d'une
croissance rapide des canaux lobulaires. Cette phase de croissance rapide
s'effectue jusqu'à la puberté (entre le 5ème et le
8ème mois). A ce stade, chez les génisses futures
laitières d'un poids vif de 250 kg, la glande mammaire pèse
environ 2 kg et est constituée pour 2/3 de tissu adipeux et pour 1/3 de
parenchyme mammaire (Sejrsen et al 1982, tableau 1). Il est à noter que
l'âge de la maturité sexuelle est positivement
corrélé au poids vif. Une suralimentation des génisses
conduit à l'apparition précoce de la puberté. En terme de
développement de la glande mammaire, ceci provoque une augmentation de
la quantité de tissu adipeux aux dépens du parenchyme. Au cours
de la première lactation de ces animaux, la production de lait est
considérablement réduite (voir revue de Foldager et al 1987). La
phase juvénile prépubère se caractérise donc par un
allongement et une ramification des canaux au sein du tissu adipeux.
L'importance de ce dernier est primordiale puisqu'il fournit le support et
l'espace nécessaires au développement des canaux, servant
eux-mêmes ultérieurement de trame à la mise en place du
système lobuloalvéolaire (Knight et Peaker 1982).
Au-delà de la puberté la glande mammaire
poursuit une croissance isométrique. Cependant, un développement
des canaux mammaires sous dépendance des hormones ovariennes est
observé. Pendant la phase folliculaire, les oestrogènes en forte
concentration favorisent la prolifération des canauxmammaires.
Chez la vache, mammifère à cycles longs comme la
brebis, la truie ou la jument, la phase lutéale est
caractérisée par une forte production de progestérone par
le corps jaune.
Dans ce cas, la progestérone a une action synergique
positive avec les oestrogènes sur le développement mammaire.
Tableau 4.Composition de la glande mammaire
Phase juvénale Fin de gestation
9 Canaux lobulaires : 10 à 12 % 9
Lumière : 2 à 3 %
9 Tissus conjonctifs : 50 % 9 Tissus
adipeux : 35 % (D'après Sejrser et al 1982)
9 Système lobulo-alvéolaire 35 à 45 % 9
Lumière : 15 %
9 Tissus conjonctifs et adipeux 40 %
(D'après Harrison et al 1983).
Pendant la croissance post-natale, le tissu mammaire se
développe peu: il suit la croissance du gain corporel. Ce
développement consiste en une prolifération du système des
canaux lactifères, du tissu conjonctif et du tissu adipeux.
Ce n'est qu'à la puberté que la mamelle augmente
de volume. Cette augmentation de masse, sous l'influence des
oestrogènes est surtout liée au
développement des canaux qui se différencient, bourgeonnent et se
ramifient. La qualité de la ration prend alors une grande importance: si
celle-ci est excédentaire en énergie, le développement des
canaux sera sacrifié au profit d'un gain de tissu adipeux dans la
mamelle, ce qui peut hypothéquer la qualité de la production
laitière à long terme.
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
Fig.9 Ébauches mammaires 5e mois de gestation fig
10. Ébauches mammaires Naissance
L'ébauche mammaire se forme par un
phénomène d'induction à partir de l'ectoderme ventral du
foetus par migration des cellules de la peau. C'est l'endoderme sous-jacent,
qui induit la migration des cellules ectodermiques: il acquiert cette
propriété d'induction à 13 jours de vie foetale chez la
souris, l'ectoderme répond à l'induction. Durant le 1er quart de
la vie foetale, deux cordons mammaires s'individualisent à la surface de
la peau ventrale. Les cellules épithéliales de l'ectoderme
migrent en sens opposé latéralement formant un
épaississement. Vers la mi-grossesse, ces cellules migrent
longitudinalement pour former des ébauches individualisées qui
s'invaginent dans l'endomètre sous-jacent. Des cellules de l'endoderme
se regroupent Autour de la partie interne de l'ébauche
épithéliale qui formeront le stroma.
2. Le développement de la glande mammaire lors de
la gestation
La mamelle n'atteint son développement complet qu'au
cours de la première gestation sous l'action prolongée des
hormones sexuelles élaborée en grande quantité. Les
oestrogènes induisant la différenciation du
système des canaux qui se divisent en de nombreuses ramifications. Sous
l'action de la progestérone, les bourgeons terminaux
des conduits lactifères se renflent en formations glandulaires.
Les acini se forment et se différencient en 2 types de
cellules: à l'intérieur, les cellules épithéliales
(sécrétrices) et à l'extérieur, les cellules
myoépithéliales (contractiles).
N.B : L'acinus mammaire, ou alvéole, est
bordée d'une couche unique de cellules épithéliales. Elles
sont entourées de cellules myo-épithéliales
contractiles.
Les alvéoles se développent dans le tissu adipeux,
qui est réduit au profit du tissu alvéolaire pendant la lactation
et reprend sa place après le tarissement.
L'acinus s'ouvre dans un canalicule qui se distingue par la
présence d'une double couche de cellules épithéliales et
myo-épithéliales. Un réseau de fibres conjonctives
confère à la mamelle, attachée à des muscles
peauciers, une structure plate (rongeurs, lagomorphes) ou sphériques
(primates, ruminants).
Figure 11. : Structure de l'alvéole mammaire ( Delouis et
Richard 1991).
3. Le développement de la glande mammaire lors de
la lactation
Au moment de la mise bas, la glande mammaire entre en
activité et les processus de sécrétion du lait commencent.
C'est alors la prolactine qui déclenche et entretien la
sécrétion lactée.
V- Physiologie de la lactation
1- La lactogénèse
Vers la fin de la gestation, les cellules
épithéliales de l'alvéole subissent des transformations
caractéristiques: elles deviennent plus hautes, des granules de lipides
apparaissent dans le cytoplasme des cellules, le nombre de mitochondries
augmente, de même que les dimensions de l'appareil de Golgi. Tous ces
organites de chaque cellule épithéliale
collaborent à l'élaboration des constituants du lait. Pendant la
durée d'une lactation, les caractères du lait subissent des
modifications. Au début de la lactation, la mamelle produit du
colostrum, dont l'aspect et la composition sont très
différents de celui du lait. Puis, après quelques jours, la
sécrétion présente tous les caractéristiques du
lait normal. La quantité de lait augmente durant les premières
semaines, puis la lactation atteint son maximum pour décroître
ensuite jusqu'au tarissement. L'intense activité
sécrétoire de la mamelle nécessite une irrigation sanguine
considérable. Chez une vache produisant 20 litre de
lait par jour, la mamelle est traversée par 10 000 litres de sang; il
faut donc près de 500 litres de sang par 500 litres de lait. La
sécrétion lactée entraîne également une
énorme surcharge circulatoire; en période de lactation, 20
à 30% du sang lancé par le coeur, chaque minute, passe par la
mamelle.
Figure 12 : Structure et fonctionnement du lactocyte ( Delouis et
Richard.1991)
2- Les hormones de la lactation
L'alvéole est entourée à
l'extérieur par de petits muscles lisses. Ces muscles lisses sont
indépendants de la volonté, ceci veut dire qu'ils
obéissent à une seule commande, celle de
l'ocytocine.
L'ocytocine est une hormone produite par la glande pituitaire
située à la base du cerveau. L'ocytocine quitte la glande
pituitaire (hypophyse) et prend la circulation sanguine pour se diriger
jusqu'aux petits muscles lisses entourant les alvéoles.
A- Système hormonal d'éjection du lait
Stimulations sensorielles : Présence du
veau Bruit de la traite, Musique ...
Hypothalamus
Noyaux supra-optique et paraventriculaire
Moelle épinière
Nerfs lombaire, inguinal, périnéal Fibres motrices
et sensitives
Hypophyse Ocytocine
Acinis
Fibres myo-épithéliales
Ejection du lait
Trayon
Mécano-récepteurs : massage
Thermo-récepteurs : T° de l 'eau
Le relâchement d'ocytocine est
déclenché par l'influence de plusieurs facteurs :
la tétée, les manipulations au niveau du
pis, au tractus génital, le bruit et l'action du
système de traite, la lumière, la distribution de
concentrés, l'entrée en salle de traite, la vue des
équipements de traite.
L'ocytocine est relâchée par vagues successives
dont l'intensité est maximale environ une minute après le
début des stimulations au pis , elle commence à
diminuer graduellement deux minutes et demie après le début du
pic.
B/ Libération d'ocytocine dans le sang
Sous la commande de l'ocytocine, les muscles entourant
l'alvéole se contractent, obligeant ainsi le lait contenu dans les
alvéoles à sortir par le canal.
Cette hormone (ocytocine), transportée par voie
sanguine, provoque la contraction des cellules
myoépithéliales des acini mammaires et
l'éjection du lait alvéolaire dans les canaux galactophores puis
dans la citerne du pis.
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
Figure11 : libération d'ocytocine dans le sang
3- Physiologie de la descente du lait
Sans le concours de l'ocytocine, il n'est pas possible de
récolter le lait alvéolaire qui représente 70% à 80
% de la qualité totale. Il n'est pas possible non plus de recueillir
tout le lait alvéolaire, ce qui reste est le lait résiduel qui
devrait être une fraction d'au plus 6% du lait total.
Chez la truie, les stimuli sont nombreux puisque les porcelets
tètent 10 à 20 fois par jour. Mais l'injection ne dure que 20
secondes environ. Chaque porcelet consommera tout de même de 10 à
50 g par porcelet par tétée, ce qui classe la truie
proportionnelle à la pression à l'intérieur de la glande.
Ainsi, après une tétée ou après une traite la
pression est très faible dans la glande, alors la
sécrétion lactée recommence et elle diminue graduellement
à mesure que la pression augmente à cause du lait qui s'accumule.
C'est pourquoi les traites ou les tétées fréquentes
augmentent la production de lait. L'effet peut être inverse si la glande
est vidangée moins souvent ou incomplètement.
Chez la vache Toute stimulation tactile des trayons
déclenche immédiatement un influx nerveux en direction du
système nerveux central. Une fois stimulée, la posthypophyse
libère l'hormone ocytocine.
Figure13. Reflexe neuroendocrinien d'éjection du
lait
Réflexe neuroendocrinien
Stimulation tétée
Endorphine
Système synchronisateur
Réseau d'afférences: NA, Ach, GABA,
DA glutamate
Système adrénergique sympathique
NPV
ocytocine
-
NSO
Faisceau télencéphalique médian
Tronc cérébral
-
Ocytocine
-
d'éjection du lait
L'ocytocine met environ 50 secondes pour arriver au pis
après transmission du réflexe nerveux et son action dure de 2
à 8 minutes (durée de demi-vie dans le sang de 4min) (optimum
d'activité jusqu'à 5 min après la stimulation).
Ce premier réflexe neuro-endocrinien est secondé
par un réflexe nerveux autonome local qui a pour effet une dilatation
des canaux galactophores et du sphincter des trayons. Le débit sanguin
du pis est également augmenté pendant la traite, ce qui se
traduit notamment par une légère érection du trayon.
L'éjection des premiers jets de lait représente
la meilleure stimulation tactile des trayons avant la traite. La
présence des corpuscules thermo-récepteurs montre l'importance de
la température sur la traite. Il est toujours conseillé de
travailler à une température voisine de la bouche du veau. La
descente du lait peut également être déclenchée par
des stimuli visuels, auditifs, ou autres (heure de traite, entrée en
salle d'attente ou en salle de traite, vue du veau,...). Les pertes de lait
parfois observées avant la traite n'ont par contre aucun lien avec une
augmentation des taux circulants d'ocytocine.B. Boudry. 2005.
Si la méthode de stimulation n'a pas d'influence sur la
quantité d'ocytocine libérée pendant la traite,
l'intervalle de temps entre cette stimulation et le début de la traite a
lui une grande importance sur la traite, la production laitière et la
santé mammaire. Comme précédemment décrit, le lait
avant la traite est répartie dans le quartier en une portion
alvéolaire (80%) et une portion citernale (20%). Si cette
dernière est directement disponible pour la traite, la partie
alvéolaire nécessite l'action de l'ocytocine avant d'être
éjectée. Si la pose de la griffe ne coïncide pas avec la
descente du lait, la portion citernale sera traite avant l'arrivée du
lait alvéolaire dans la citerne du pis. Il va s'ensuivre une chute
temporaire, partielle ou complète, du débit déjection
du lait lors du passage entre lait citernal et alvéolaire,
phénomène appelé traite bimodale.
L'objectif premier de la routine de traite est de
préparer les vaches dans un ordre permettant de synchroniser la descente
du lait et la pose de la griffe. L'intervalle de temps optimum entre la
stimulation et la descente du lait varie respectivement de 50 à 90
secondes pour les vaches en début et en fin de lactation.
Idéalement, l'intervalle de temps entre la première stimulation
des trayons et la pose de la griffe varie entre 60 et 90 sec afin de profiter
au maximum du réflexe de l'ocytocine. Avec une stimulation
adaptée, la traite est rapide, ininterrompue et complète ; la
surtraite et la durée de traite à faible débit (<
1kg/min) sont réduites au minimum. Le gain moyen lié à une
stimulation adéquate serait de 0,6 min par vache sur le temps de traite
(gain de 10%) et de 0,3 Kg de lait par traite (gain de 1%). De plus, la
réduction du temps de traite préserve l'intégrité
des trayons et donc les défenses aspécifiques de la mamelle.
Le temps de préparation des trayons permet
d'évaluer l'importance des mesures d'hygiènes apportées
aux trayons et le niveau de stimulation des trayons avant la traite. Le temps
de pose du faisceau mesure la synchronisation entre la descente du lait et le
début de la traite. La durée de traite sera quant à elle
dépendante de la correcte stimulation de la vache mais également
d'autres facteurs liés à la machine à traire (niveau de
vide, rapport de pulsation, débit seuil et temporisation du
décrochage automatique,...) ou à l'animal (rapidité de
traite, niveau de production, nombre de lactation, ...). Mein (98) conclut que
la durée de traite d'une vache produisant 15 kg de lait par traite
s'approche des 6 minutes (plus ou moins une minute) et que cette durée
peut être augmentée d'une minute par tranche de 5kg de lait
supplémentaire par traite. Cette mesure de la durée de traite
peut être complémentée par un calcul du débit moyen
d'éjection du lait si les niveaux de productions individuelles sont
connus. Pour le troupeau, un débit d'éjection moyen du lait par
traite ne devrait jamais être inférieur à 2,2 L /min,
l'objectif étant d'atteindre des valeurs de 2,5 L/min.
Partie II. Compositions & Comportement
du
lait face à différents traitements.
EL.BOUICHOU
1. Lait
Le lait est un milieu réactionnel complexe dont le
rôle premier est de satisfaire tous les besoins nutritionnels du
nourrisson. Il contient principalement des glucides, de la matière
grasse, des protéines et des sels minéraux. D'autres constituants
se retrouvent dans le lait sous forme de traces tels que les vitamines, les
enzymes et les gaz dissous. La composition détaillée du lait est
donnée à la section 1.1 . Le pH naturel du lait se situe entre
6,6 et 6,8 et il est grandement influencé par sa composition.
Le lait se présente sous la forme d'une émulsion
de particules de gras dans un environnement aqueux. Les principales
protéines laitières sont les caséines qui se
présentent sous la forme d'une dispersion de petites particules
colloïdales (<300 nm) nommées micelles.
1.1 Composition du lait
Les constituants majeurs du lait de vache sont
présentés au Tableau 4 . De ceux-ci, les protéines
présentent un intérêt tout particulier car ce sont les
responsables majeures des propriétés technologiques du lait. Les
protéines représentent 95 % de la matière azotée du
lait et peuvent être départagées en deux groupes : les
caséines et les protéines du lactosérum. L'azote
non-protéique est composé de substances diverses telles que
l'urée, l'ammoniac, l'acide urique, des acides aminés libres, des
peptides, etc.
Tableau 4. Composition générale du lait de
vache (Amiot et al ., 2002).
1.1.1 Caséines
Les quatre principales caséines qui existent
naturellement dans le lait sont les caséines ás1 ,
ás2 , â et ê. Les caséines Y sont, pour
leur part, des fragments peptidiques issus de la dégradation de la
â-caséine par la plasmine. Les caséines se distinguent par
leur faible solubilité à pH 4,6 et elles sont
différenciées sur la base de la distribution des charges et de la
sensibilité à la précipitation par le calcium. Leurs
caractéristiques physicochimiques sont présentées au
Tableau 5 . Elles partagent un facteur de composition commun puisque ce sont
des protéines conjuguées, la plupart avec des groupements
phosphate estérifiés à des résidus sérine.
Les sites phosphoséryls sont souvent regroupés, créant des
zones hydrophiles dans leur chaîne (Brulé et al ., 1997).
La capacité des caséines à fixer le calcium diminue dans
l'ordre B1;s2>
B1;s1> â> ê,
correspondant à leur contenu décroissant en phosphosérine.
Le groupe phosphate des résidus phosphosérine constitue le
principal site de liaison du calcium (Rollema, 1992), contribuant à la
structure de la micelle.
Tableau 5. Caractéristiques physico-chimiques des
caséines (Brulé et al. ,1997).
*nombre par mole
La forte présence de résidus proline induit des
coudes dans la chaîne qui empêchent la formation d'une structure
secondaire serrée et ordonnée. De plus, l'absence de structure
tertiaire est responsable de la grande résistance à la
dénaturation thermique de ces protéines.
1.1.1.1 Caséine ê
Certes, la caséine la plus étudiée est la
caséine ê (ê-CN), probablement à cause de son
importance dans la stabilité de la micelle et de son rôle en
transformation laitière. La caséine ê se différencie
des autres caséines par sa grande sensibilité à la
chymosine, son peu d'affinité pour le calcium et la présence de
résidus glucidiques.
La ê-CN favorise la stabilité de la micelle de
deux façons. Tout d'abord, prises individuellement et en présence
de calcium, les caséines B1;s1 ,
B1;s2 sont insolubles et la caséine â n'est
soluble qu'entre 0-4 o C. L'association de ces caséines avec
la caséine ê est une condition essentielle à leur
dispersion en présence de calcium (Holt et Horne, 1996). Ensuite, la
ê-CN possède deux régions qui sont séparées
lors de l'hydrolyse du lien Phe105 -Met106 par la chymosine. La
partie N-terminale se nomme para-ê-CN et est de nature hydrophobe. Elle
demeure attachée à la micelle. La partie C-terminale de la
ê-CN est le caséinomacropeptide (CMP), de nature hydrophile et
chargée négativement. La partie CMP de la ê-CN
s'étend dans le sérum et forme le chevelu micellaire d'une
épaisseur de 5 à 10 nm (Dalgleish, 1998). Ce dernier participe
à la stabilisation des micelles par répulsion
électrostatiques et stériques (Brulé et al .,
1997; Holt et Horne, 1996; Lucey, 1995; Fox, 1993). La protéine qui perd
le chevelu micellaire par hydrolyse n'a plus la capacité de stabiliser
les autres caséines (Amiot et al. , 2002).
La ê-CN est également la seule caséine
à avoir des résidus glucidiques dans sa constitution
(Brulé et al ., 1997; Fox et Mulvihill, 1982). La nature et
l'emplacement de ces glucides sont responsables de
l'hétérogénéité de sa structure. La
glycosylation
n'a pas de rôle spécifique mais renforce le
caractère hydrophile de la partie Cterminale en plus d'augmenter
l'encombrement stérique à la surface de la micelle.
1.1.2 Protéines du
lactosérum
Les autres protéines du lait sont présente dans
le lactosérum. Les protéines sériques sont définies
comme étant les protéines solubles présentes dans le
lactosérum suivant la précipitation des caséines à
pH 4,6 à 20 °C. Les protéines sériques englobent une
première fraction protéique (80 %) composée de
f3-lactoglobuline (f3-LG), d' a- lactalbumine (a-LA), d'albumine de
sérum bovine (BSA) et d'immunoglobulines, et une deuxième
fraction non protéique (20 %) composée de protéoses
peptones et de composés azotés (De Wit, 1981).
1.1.2.1 f3-lactoglobuline
Les deux principales protéines sériques sont la
f3-LG et l'a-LA. À elle seule, la f3-LG représente 50 à 60
% des protéines du lactosérum (Amiot et al. , 2002).
Cette protéine est hautement nutritive puisqu'elle contient tous les
acides aminés essentiels. Certains auteurs ont démontré la
capacité de la f3-LG à lier l'acide rétinoïque ou
certains ligands hydrophobes tels que les vitamines liposolubles et les acides
gras. Cependant, la fonction biologique réelle de la protéine
demeure inconnue (Kontopidis et al., 2002). La structure primaire de la f3-LG,
qui possède un poids moléculaire de 18 362 Da, est
composée de 162 résidus d'acides aminés dont la
séquence est donnée à la Figure 14. Il existe plusieurs
variants génétiques de cette protéine, les plus communs
étant le A et le B qui se différencient par les résidus
d'acides aminés en position 64 (aspartyle et glycyle respectivement) et
118 (valyle et alanyle respectivement) (Morr et Ha, 1993).
Figure 14. Structure primaire de la
â-lactoglobuline A (Adapté de Walstra et Jenness,
1984).
La structure secondaire de cette protéine contient
environ 50 % de feuillets f3, 15 % d'hélices a et 30 % d'enroulements
au hasard, tel qu'illustré à la Figure 15 (Sawyer
et Kontopidis, 2000). Quatre des cinq résidus cystéine forment
des ponts disulfures (S-S),
66-160 et 106-119, pour stabiliser la structure. La
Cys121 exhibe donc un thiol libre libre pouvant induire des
réactions d'échange SH/S-S intra et intermoléculaires et
qui est responsable de la formation d'agrégats lors du chauffage (Sawyer
et al. , 2002). Le premier pont disulfure, impliqué dans le
maintien du coeur hydrophobe, est faiblement accessible et donc peu
réactif comparativement au second (Cayot et Lorient, 1998). La
â-lactoglobuline, très compacte de par sa structure, est
très résistante à l'hydrolyse, propriété
conférée par l'action stabilisante des deux ponts disulfures
(Papiz et al., 1986), ce qui en fait une protéine qui résiste
à l'hydrolyse gastrique. Selon les conditions du milieu, la structure
quaternaire de cette protéine prend différentes formes.
Figure . 1 5 Structure tridimensionnelle d'un
monomère de la â-lactoglobuline A. Source : Protein Data Bank (Qin
et al. , 1998).
Le point isoélectrique de la â-LG du lait des
ruminants est 5,2 (Kinsella et al. , 1989) et la conformation de cette
protéine est affectée par les variations de pH. Au pH naturel du
lait (pH 6,8), la â-LG se retrouve principalement sous forme de
dimère. À mesure que le pH diminue, les dimères tendent
à se polymériser en octomères de 147 kDa (Verheul et
al. , 1999), mais à pH<3,5, les dimères se dissocient en
monomères par répulsions électrostatiques. À pH 7,
un dépliement partiel de la structure de la protéine
entraîne un changement de conformation. L'exposition du groupement
carbonyle du résidu Glu89, favorisé à pH
élevé, serait responsable de ce changement de conformation,
appelé la transition de Tanford (Qin et al. , 1998). À
pH>8, les molécules partiellement dénaturées par la
transition de Tanford s'associent de manière irréversible par
l'établissement de ponts disulfures intermoléculaires qui peuvent
mener à l'agrégation des protéines (Verheul et al.
, 1999).
La température influence également la structure
tridimensionnelle de la â-LG. Bien que la â-LG se retrouve
principalement sous forme de dimères au pH naturel du lait, les
dimères se dissocient en monomères lorsque la température
atteint environ 65 °C. Au-delà de cette température survient
un dépliement de la structure qui provoque la dénaturation
irréversible de la protéine (Sawyer et al. , 2002).
En plus des changements structuraux causés par la
température et/ou le pH, des réactions d'échange SH/S-S
surviennent également selon l'exposition du résidu thiol libre en
position 121 (Cys121). Ces réactions sont impliquées
dans le mécanisme de dénaturation de la â-LG, de même
que dans sa gélification (Shimada et Cheftel, 1989) et sont
favorisées à pH neutre ou basique. À pH plus faible,
l'augmentation de la température est nécessaire afin d'initier le
dépliement et le processus de dénaturation. La formation de ponts
disulfures intermoléculaires est à la base de la
polymérisation irréversible ainsi que de la gélification
de la â-LG (Monahan et al. , 1995).
1.1.3 Lactose
Le principal glucide du lait est le lactose, un disaccharide
composé de B1;-Dglucose et de â-D-galactose, tel
qu'illustré à la Figure 16. Puisque le carbone anomérique
du glucose n'est pas engagé dans le lien glycosidique, le lactose est un
sucre réducteur pouvant réagir avec une protéine lors de
la réaction de Maillard, détaillée à la section
1.4.3.3.2. Quoique le lait contienne près de 4,6 % de lactose, il
n'a pas de goût sucré, le pouvoir sucrant du lactose
n'étant que de 22 par rapport au saccharose à qui une valeur de
100 est attribuée (Amiot et al ., 2002). Le lactose est
utilisé comme substrat lors de la fermentation du lait par les
bactéries lactiques, phénomène à la base de
produits fermentés tels que le fromage et le yogourt.
Figure 16. Structure du lactose.
1.1.4 Minéraux
Les minéraux jouent un rôle important dans
l'organisation structurale des micelles de caséine. Les principaux
minéraux présents dans le lait sont donnés au Tableau 17.
et de nombreux autres sont présents à l'état de traces.
Les minéraux sont répartis entre l'état soluble, sous la
forme d'ions ou de sels, et l'état colloïdal, associés
à la micelle de caséine. De plus, les minéraux sont en
équilibre entre les deux états. Tout
particulièrement, le phosphore et le calcium jouent un
rôle prépondérant dans le maintien de
l'intégrité de la micelle de caséine. Cet aspect sera
approfondi à la section 1.2.3.3 .
Tableau 17. Teneur de différents minéraux
dans le lait (Amiot et al ., 2002).
1.1.5 Constituants mineurs
En plus des protéines, glucides, lipides, et
minéraux, le lait contient des vitamines et des enzymes. Les vitamines
A, D, E et K sont liposolubles, ainsi se retrouvent-elle dans la matière
grasse et peuvent être perdues lors de l'écrémage. D'autres
vitamines sont hydrosolubles et se retrouvent dans le sérum. C'est le
cas de l'acide ascorbique (C) qui s'y retrouve en plus grande concentration
à 2 mg/100 ml. La thiamine (B1), la riboflavine (B2), la pyroxydine
(B6), la cyanocobalamine (B12), la niacine, l'acidepantothénique,
l'acide folique et la biotine (H) (Amiot et al. , 2002).
De ces vitamines, l'acide ascorbique joue un rôle
important car non seulement est-ce la vitamine présente en plus grande
concentration mais c'est un agent anti-oxydant et un stabilisateur du potentiel
d'oxydoréduction du lait, tel qu'il sera démontré à
la section 1.3.4.1. Des vitamines peuvent être
dégradées sous conditions oxydatives, c'est le cas des vitamines
C, B2, A et acide folique (Rada-Mendoza et al. , 2002). Pour leur
part, les pertes en vitamines B12, A et E dépendent de la
quantité d'oxygène dans le lait (Schrodes, 1982).
Le lait contient un certain nombre d'enzymes, dont certaines
sont oxydoréductrices. C'est le cas des enzymes lactate
dehydrogénase, malate déhydrogénase, xanthine oxidase,
lactoperoxidase et sulphydryl oxydase (Walstra et Jenness, 1984). Leur
rôle en relation avec les réactions d'oxydoréductions du
lait sera approfondi à la section 1.3.4.4 .
Comme autre constituant mineur, l e lait contient des gaz
dissous. Le lait cru contient environ 6 mg/L d'oxygène; cette
présence peut avoir un effet négatif sur les qualités
nutritionnelles du produit (Walstra et Jenness, 1984).
1.1.6 Variabilité de
composition
La composition du lait de vache varie selon différents
facteurs que sont l'individualité, la race, le stade de lactation,
l'alimentation, la saison et l'âge (Amiot et al ., 2002).
Notamment, la saison possède une grande influence sur la composition
générale du lait, ce qui peut avoir des conséquences
directes en technologie laitière.
2. Micelle de caséine 2.1 Composition
La micelle de caséine renferme, en plus des
différentes caséines et composants salins présentés
au Tableau 18, du lactosérum enchâssé et les enzymes lipase
et plasmine. La micelle de caséine est constituée à 92 %
des caséines B1;s1 , B1;s2 ,
â et ê et le 8 % restant correspond aux composants salins dont les
deux plus importants sont le calcium et le phosphore (Amiot et al. ,
2002). Les proportions exactes des constituants sont variables selon
l'influence sur la composition du lait des facteurs
énumérés à la section 1.1.6 .
Quoique la micelle de caséine soit passablement stable,
il y a quatre façons principales d'induire l'agrégation. Ce sont
l'utilisation d'enzymes protéolytiques, les conditions acides, les
traitements de chaleur et la gélification causée par le
vieillissement.
Tableau 18. Composition générale de la
micelle de caséine (Brulé et al ., 1997).
2.2 Structure
La grande majorité des caséines sont
présentes sous la forme de particules colloïdales nommées
micelles de caséine qui sont passablement stables. Les quatre
principales façons d'induire l'agrégation sont l'utilisation
d'enzymes protéolytiques, les conditions acides, les traitements de
chaleur et la gélification causée par le vieillissement.
Toutefois, la structure exacte de la micelle de caséine fait encore
l'objet de spéculations. Il existe plusieurs modèles de micelles
de caséines dont le plus répandu est le modèle avec
sous-unités de Schmidt (1982). Cependant, le modèle «
à dualité des liens » de Horne (1998) tend à vouloir
s'imposer chez certains.
1.2.2.1 Modèle avec
sous-unités
Le modèle avec sous-unités,
présenté à la Figure 19 , suggère que les
sous-unités n'étaient pas toutes de même composition mais
que certaines étaient plus riches en êCN et étaient
situées en surface de la micelle. Finalement, Schmidt (1982)
précisa que les sous-micelles étaient reliées par des
agrégats de Ca9 (PO4 )6 .
Dans le modèle actuel, les micelles sont en fait
composées de sous-unités comprenant de 10 à 100
molécules de caséines et nommées sous-micelles. Les
sous-micelles sont reliées entre elles par des ponts phosphate de
calcium. La composition des sous-micelles au centre et en
périphérie est différente. En effet, les caséines
â et ás1 sont
plus présentes au centre de la micelle et forment le
coeur hydrophobe alors que la partie externe, davantage hydrophile, est
formée de caséine ás1 , ás2
et ê (Amiot et al. , 2002).
Figure 19. Modèle de micelle de caséine
avec sous-unités (Amiot et al., 2002).
2.2.2 Modèle à dualité des
liens
Un nouveau modèle, nommé « à
dualité de liens », a récemment été
proposé par Horne (1998). Ce modèle est proposé pour
remédier au manque d'un mécanisme plausible pour expliquer
l'assemblage, la croissance et la terminaison de la croissance des autres
modèles, tout en étant conforme à la réaction des
micelles suite à un changement de pH, de température, d'addition
d'urée ou de retrait de phosphate de calcium avec l'EDTA (Horne, 1998).
Le modèle propose deux voies de polymérisation pour l'assemblage
des micelles. Ces voies sont la polymérisation de caséines
individuelles via les régions hydrophobes des caséines et le
pontage grâce au phosphate de calcium colloïdal (CCP). La formation
des micelles est contrôlée par l'équilibre entre les forces
d'attraction et de répulsion dans les micelles, notamment les
excès localisés
d'attraction hydrophobe et les répulsions
électrostatiques (Horne, 1998). La structure de la micelle selon le
modèle à dualité des liens est présentée
à la Figure 20 .
Figure 20. Structure de la micelle selon le modèle
à dualité des liens (Horne, 1998).
2.3 Caractéristiques physicochimiques de la
micelle de caséine 2.3.1 Diamètre micellaire
Le diamètre de la micelle varie entre 50 à 600
nm et le diamètre moyen est de 120 nm (Fox, 1993). Le rayon de la
micelle de caséine est inversement proportionnel au contenu en
caséine ê (Horne et al ., 1997). En effet, les plus
petites micelles renferment de plus fortes proportions de caséine
ê en raison du ratio surface-volume élevé des petites
micelles (van den Berg et al ., 1992). Quoique le contenu en calcium
et en phosphore micellaire augmente avec l'augmentation du diamètre
micellaire, il ne contrôle pas la taille des micelles. La quantité
de caséine ê est donc le facteur dominant (Umeda et Aoki,
2002).
2.3.2 Hydratation
La quantité d'eau qui se lie à la micelle
dépend de sa composition mais aussi de d'autres facteurs. Ces facteurs
sont le nombre de groupes polaires exposés, la conformation des
protéines superficielles, la polarité en surface, le pH, les sels
présents et leur concentration (Kinsella, 1984). L'eau fixée au
chevelu micellaire, soit
la couche d'hydratation en surface, est faiblement liée
et contribue à la stabilisation de la micelle. La micelle fixe environ 3
g d'eau/g de protéine pour un volume hydrodynamique de 3,9 ml/g de
protéines lorsque le chevelu micellaire est inclus (Walstra et van
Vliet, 1986; Dalgleish, 1981). Cependant, l'hydratation interne de la micelle
est d'environ 2 g d'eau/g protéine (Fox, 1993). Il y a une forte
corrélation positive entre la quantité de caséine ê
présente et le degré d'hydratation. La capacité
d'hydratation et le diamètre micellaire sont donc étroitement
reliés. De ce fait, les petites micelles contiennent davantage de
caséine ê et sont plus hydratées (Anema et Creamer,
1993).
2.3.3 Minéraux
La composition minérale du lait de vache a
été abordée à la section 1.1.4 et le rôle de
certains minéraux dans le maintien de l'intégrité de la
micelle a été mentionné. Les deux principaux
minéraux d'importance dans la structure de la micelle sont le calcium et
le phosphore dont la teneur dans le lait excède leur solubilité.
C'est grâce à l'interaction avec les micelles que la
précipitation est évitée. L'équilibre entre les
formes solubles et associées de ces minéraux est
représenté à la Figure 21 .
Figure 21. Les principaux équilibres salins du
lait (Britten et Pouliot, 2002).
Environ le tiers du calcium se retrouve dans la phase soluble
qui se divise en 20 % de sel citrate ou phosphate et 10 % d'ions calcium
libres. Le deux-tiers restant est soit directement liés à la
micelle ou fait partie des complexes de phosphate de calcium à
l'intérieur de celle-ci (FAO, 1998).
Dans le cas du phosphore, la majeure partie (60 %) est sous
forme de phosphate organique, dont la moitié est liée à la
caséine et l'autre en solution, 20 % est lié aux groupements
hydroxyles de certains acides aminés et le reste se partage entre les
phospholipides et les esters hydrosolubles (FAO, 1998). La Figure 22.
résume la distribution du calcium et du phosphore dans le lait bovin.
Figure 22. Répartition du calcium et du phosphore
dans le lait (adapté de FAO, 1998).
Les équilibres salins sont influencés par le pH, la
température, la nature et la concentration des sels.
Une diminution de pH entraîne la dissociation du
phosphate de calcium (Amiot et al. , 2002); l'acidification cause donc
une décalcification de la micelle (St-Gelais et TirardCollet, 2002). Au
contraire, une augmentation de pH et l'augmentation de la concentration en
Ca2+ déplacent les équilibres pour entraîner la
formation de phosphate de calcium tricalcique qui tend à
précipiter (Amiot et al. , 2002).
L'effet de la température sur la solubilité du
phosphate de calcium est contraire aux principes généraux de
solubilité puisque sa solubilité diminue à mesure que la
température augmente (Amiot et al. , 2002). Au chauffage, le
déplacement de l'équilibre a lieu vers la forme colloïdale,
ce qui augmente la minéralisation de la micelle. Le déplacement
vers la forme colloïdale fait également en sorte que le H2 PO4 - se
dissocie et libère des ions H+ , abaissant le pH.
Finalement, la variation de la force ionique du lait
causée par l'ajout de sels tels que le chlorure de sodium a pour effet
de solubiliser le phosphate de calcium colloïdal qui peut mener
jusqu'à la dissociation de la micelle (Britten et Pouliot, 2002; Horne,
1998). Lorsqu'il s'agit d'un sel calcique, tel que le chlorure de calcium, il y
a augmentation du calcium soluble. Celui-ci, en plus de causer une
légère baisse de pH par dissociation du H2 PO4 - , tend à
se fixer à la micelle. Sous l'addition de calcium, ces protéines
demeurent solubles jusqu'à ce qu'une quantité critique soit
liée après laquelle la solubilité diminue (Rollema,
1992).
3 Propriétés électrochimiques 3.1
Réactions d'oxydoréduction
Les réactions d'oxydoréduction impliquent le
transfert d'électrons entre atomes et molécules. Le transfert
d'oxygène, d'hydrogène ou des deux à la fois peut se
produire. L'oxydation et la réduction sont, respectivement, la perte et
le gain d'électrons. S'il n'y a pas de flux d'électrons qui
entrent ou sortent du système à l'étude, les
réactions redox sont nécessairement couplées, une
réaction d'oxydation (perte d'électrons) ayant lieu
simultanément à une réaction de réduction (gain
d'électrons) (Walstra et Jenness, 1984).
Une réaction de réduction réversible d'un
composé en un autre s'écrit comme suit : Ox + n e-
?Red
Comme par exemple :
Fe3+ + e- ? Fe2+
Les réactions d'oxydoréduction dans les
systèmes laitiers sont influencés par les traitements thermiques,
la concentration en oxygène dissous, la concentration en ions
métalliques tels que le Cu2+ , l'exposition à la
lumière et par les oxydoréductases, à la fois du lait et
des microorganismes (Singh et al., 1997; Walstra et Jenness, 1984).
3.2 Mesure du potentiel redox
Le potentiel redox est l'aptitude d'un système à
capter et céder des électrons. Le système de mesure du
potentiel d'un système à transférer des électrons
comprend une électrode inerte en or ou platine et une électrode
de référence de potentiel connu (Walstra et Jenness, 1984;
Sherbon, 1999). Tous les potentiels sont exprimés envers un standard
commun, généralement l'électrode à hydrogène
(SHE) (Walstra et Jenness, 1984). L'électrode à hydrogène
possède une valeur assignée de zéro quand une
électrode inerte trempe dans une solution d'activité unitaire en
regard des protons (pH=0) en équilibre avec l'hydrogène gazeux
à une pression de 1 atmosphère. Le potentiel redox (Eh) est
relié aux concentrations des formes oxydées et réduites du
composé suivant l'équation de Nernst :
(1)
où Eh : potentiel redox (V)
E0 : potentiel redox standard du système (V)
R : constante universelle des gaz ( 8.314 J/K/mol)
T : température absolue (K)
n : nombre d'électrons transférés par
molécule
F : constante de Faraday (96.5 kJ/V/mol)
[Red] : concentration molaire de la forme réduite
[Ox] : concentration molaire de la forme oxydée
A 25 °C et pour le transfert d'un électron,
l'équation devient :
(2)
En accord avec la convention utilisée par les
biochimistes, le potentiel redox tend vers des valeurs plus positives lorsque
le ratio [Ox]/[Red] augmente. Le potentiel redox standard du système,
caractéristique propre à chaque système redox, est une
mesure de l'habilité relative du système à donner ou
accepter des électrons. En pratique pour les solutions diluées,
les concentrations molaires des composés sont utilisées dans les
calculs plutôt que leur activité(Walstra et Jenness, 1984). De
plus, le potentiel standard du système dépend aussi du pH. La
Figure 23 présente le potentiel redox du lait et le potentiel
standard de plusieurs systèmes en fonction du pH (Walstra et Jenness,
1984)
Figure 23. Potentiel redox du lait et le potentiel
standard de plusieurs systèmes en fonction du pH (Walstra et Jenness,
1984).
Finalement, la cinétique des réactions
d'oxydoréduction est importante à considérer dans la
mesure du potentiel redox. Certaines réactions présentent un haut
niveau d'énergie d'activation ce qui implique qu'un délai
considérable peut s'écouler avant que l'équilibre ne soit
atteint. Des mesures exactes de potentiel redox sont donc longues dans le lait
qui possède plusieurs systèmes qui se superposent et dont
certains ne sont que très lentement ou incomplètement
réversibles. De plus, la diffusion
d'oxygène atmosphérique dans le lait peut
compliquer les mesures (Walstra et Jenness, 1984). Le rôle de
l'oxygène sera approfondi à la section 3.4 .
3.3 Potentiel redox du lait
Le potentiel redox d'échantillons individuels de lait
en équilibre avec l'air, puisque lorsque sécrété le
lait est presque entièrement dépourvu d'oxygène, est
généralement compris entre +250 à +350 mV
(électrode de référence SHE, 25 °C, pH 6,6-6,7).
(Walstra et Jenness, 1984). L'alimentation des vaches pourrait y jouer un
rôle, les vaches en pâturage produisant du lait présentant
un potentiel redox de 20 mV inférieur à celui des vaches nourries
à la fois de pâturage et s'ensilage ( Sherbon, 1999).
Les principaux systèmes du lait qui déterminent
son potentiel redox sont l'oxygène dissous, l'acide ascorbique et la
riboflavine. Le système thiol-ponts disulfures, lorsqu'activé par
traitement thermique, contribue également (Walstra et Jenness, 1984).
D'autres systèmes pourraient influencer le potentiel redox du lait mais
ne sont pas réversibles. C'est le cas du système lactate-pyruvate
qui n'est pas réversible à moins d'être activé par
des enzymes et qui est présent en quantité négligeable
dans le lait frais. Le groupement aldéhyde du lactose est oxydable en
carboxyl à pH élevé, mais ce n'est pas un système
réversible qui contribue au potentiel redox à pH 6,6 (Walstra et
Jenness, 1984). En dernier lieu, certaines enzymes oxydo-réductrices
pourraient jouer un rôle mineur.
3.4 Oxygène dissous
L'importance de l'oxygène dissous dans la valeur du
potentiel redox du lait se démontre de plusieurs façons. Tout
d'abord, la diminution du potentiel redox du lait à environ -0,15 mV
suite au barbotage d'azote pour remplacer l'oxygène est observée
(Walstra et Jenness, 1984). Ensuite, le bleu de méthylène est
réduit par du lait tiré de façon anaérobe mais
cette capacité réductrice est perdue lorsqu'un tel lait est
exposé à l'air. Finalement, la baisse du potentiel redox et le
retour de la capacité réductrice sont observés quand des
bactéries telles S. lactis ou des lactobacilles croissent dans
le lait. Cependant, dans ce dernier cas, la croissance bactérienne cause
une diminution de pH qui contribue à l'augmentation du potentiel redox
(Walstra et Jenness, 1984). La Figure 24 présente la chute de potentiel
redox suite à la consommation d'oxygène et la production de
réducteurs par une bactérie lactique, conférant au fromage
et laits fermentés des potentiels négatifs (Fox et McSweeney,
1998; Sherbon, 1999). Selon l'espèce bactérienne, le potentiel
redox peut chuter jusqu'à -100 ou -200 mV (Walstra et al. ,
1999)
Figure 24. Diminution du potentiel redox du lait pendant
l'incubation avec une souche de S. Lactis à 25 °C (Fox et
McSweeney, 1998; Sherbon, 1999).
3.4.1 Acide ascorbique
Le contenu en acide ascorbique (Figure 25 ) du lait frais est
d'environ 11,2 à 17,2 mg/L et se présente entièrement sous
la forme réduite lorsque tiré du pis. L'oxydation
réversible en acide déhydroascorbique a lieu à un taux qui
dépend de la température et de la concentration en cuivre et
oxygène (Walstra et Jenness, 1984; Singh et al. ,1997). L'acide
ascorbique stablilise le potentiel redox du lait désaéré
à 0 mV et celui du lait oxygéné à 200-300 mV (Fox
et McSweeney, 1998; Sherbon, 1999). L'acide ascorbique est
préservé dans le lait par la prévention de la
contamination au cuivre et au fer et par désaération. Des
études ont démontré une corrélation inverse
significative entre le potentiel redox et le contenu en acide ascorbique
réduit dans le lait frais préalablement équilibré
avec l'air (Walstra et Jenness, 1984).
Figure 25. Acide ascorbique et
déhydroascorbique.
3.4.2 Riboflavine
La concentration de riboflavine libre dans le lait est
d'à peine 4 uM et sa structure est donnée à la Figure 26 .
Son importance dans le phénomène redox réside dans son
rôle dans la photo-oxydation plutôt que par un apport significatif
au potentiel redox (Walstra et Jenness, 1984).
Figure 26. Formes oxydées et réduites de la
riboflavine.
3.4.3 Système thiol-ponts
disulfures
Le lait ne contient que de faibles concentrations de thiols de
faible poids moléculaire, telle la cystéine libre, et n'ont pas
d'influence significative sur le potentiel redox du lait. Les thiols de
protéines natives, soit ceux de la â-LG, ne sont pas actifs dans
les systèmes redox mais sont activés quand les protéines
sont ouvertes et déplissées par dénaturation thermique. Le
potentiel standard des thiols du lait liés à la protéine
n'est pas connu et le système pourrait ne pas être facilement
réversible (Walstra et Jenness, 1984).
3.4.4 Enzymes
oxydoréductrices
Les enzymes oxydoréductrices du lait sont en temps
normal très peu impliquées dans les réactions redox du
lait. La lactate dehydrogénase et la malate déhydrogénase
sont des enzymes dépendantes au NAD mais il n'y a pas de preuve de la
participation ces enzymes dans les réactions redox. (Walstra et Jenness,
1984).
La xanthine oxydase (XO) est une métalloprotéine
présente dans le lait bovin à concentration de 35 mg/L. Elle est
principalement associée à la membrane des globules de gras et
produit H2 O2 ou O2 ?- si ses substrats, que sont la xanthine, l'hypoxanthine
et des aldéhydes, lui sont founis. Telle qu'isolée du lait, la XO
utilise l'oxygène moléculaire comme un accepteur
d'électrons, mais si une partie de ses disulfures sont réduits
par le dithiothretol elle devient une déhydrogénase
dépendante du NAD+. La réoxydation des thiols en disulfures avec
l'enzyme laitière sulphydryl oxydase rétablit la
spécificité de l'enzyme pour l'oxygène comme accepteur
d'électrons. L'activité de la XO dans le lait frais est accrue
d'environ 4 fois par le rangement à 4 °C, le chauffage à 70
°C pendant 5 minutes, l'homogénéisation ou l'incubation avec
des préparations commerciales de protéinase ou lipase parce que
de tels traitements transfèrent une grande partie de l'enzyme des
globules de gras vers le sérum ( Walstra et Jenness, 1984). Les
études sur la possibilité que la XO soit impliquée dans le
développement des saveurs oxydées du lait n'ont pas encore
donné de résultats probants (Walstra et Jenness, 1984).
La catalase qui s'accumule dans la couche de crème
catalyse la décomposition du H2 O2 en eau et oxygène (Walstra et
Jenness, 1984).
La lactoperoxydase (LP) peut composer jusqu'à 1 % des
protéines sériques du lait. Son activité dans le lait
augmente au cours de la lactation pour atteindre un maximum à 40 jours
post-partum et diminuer ensuite. Elle catalyse l'oxydation par l'H2 O2 d'une
longue liste de composés donneurs d'électron, incluant des amines
aromatiques, des phénols, des acides aromatiques, la tyrosine et
tryptophane, l'acide ascorbique, des nitrites, des thiocyanates et d'autres
encore. Le thiocyanate est un constituant naturel du lait. Son oxydation
mène à un produit inhibiteur de certaines bactéries
(Walstra et Jenness, 1984).
La superoxyde dismutase (SOD) catalyse la dismutation de l'ion
superoxyde O2 ?- en H2 O2 et O2 . La structure primaire est connue, elle
possède un thiol libre et un lien disulfure. Ce pourrait être un
important antioxydant protégeant les constituants du lait de l'oxydation
par l'ion superoxyde généré par les oxydations
catalysées par la xanthine oxydase et la lactoperoxydase ainsi que des
photo-réactions de la riboflavine (Walstra et Jenness, 1984).
La sulphydryl oxydase (SO), présente dans le lait bovin
à raison de 3 mg/L, catalyse l'oxydation des thiols à la fois
dans les petits composés et les protéines en disulfures en
utilisant l'oxygène moléculaire comme accepteur
d'électron. C'est une oxydase anaérobe, réduisant
l'oxygène en H2 O2 plutôt qu'en eau selon l'équation
suivante :
2 RSH + O2 ? RSSR + H2O2
De la SO immobilisée sur billes de verre a
été utilisée dans le lait UHT dans le but
d'atténuer la saveur de « cuit » puisqu'elle pourrait
catalyser l'oxydation des thiols en disulfures dans le lait (Walstra et
Jenness, 1984).
Finalement, quelques unes de ces enzymes sont des
métalloprotéines (xanthine oxydase, lactoperoxydase) et
pourraient devenir pro-oxydantes lors de la dénaturation
causée par le chauffage mais ceci n'est pas une
activité enzymatique (Walstra et Jenness, 1984).
4 Comportement du lait face à différents
traitements
Les différents procédés industriels
appliqués au lait visent à assurer la qualité et la
stabilité des produits. De ces procédés, les traitements
de chaleur sont très utilisés en technologie laitière.
L'aptitude du lait à supporter les hautes températures est une
caractéristique technologique importante, tout comme l'aptitude à
la fabrication fromagère (Robitaille, 1995).
4.1 Coagulation par la présure
Diverses enzymes protéolytiques ont la capacité
de coaguler le lait mais la présure est la plus utilisée. La
présure est constituée de deux enzymes, soit la chymosine, qui
permet l'hydrolyse de la caséine K, et la pepsine (Ruettiman et Ladisch,
1987). La coagulation du lait par la présure est divisée en trois
étapes : la phase d'hydrolyse enzymatique, la phase d'agrégation
et la phase de formation du gel (Brown et Ernstrom, 1988). Elles sont
décrites plus en détail ci-après et illustrées
à la Figure 27 .
4.1.1 Phase d'hydrolyse enzymatique
Lors de cette première étape, l'enzyme vient
couper le lien peptidique Phe105 -Met106 de la caséine K et
la protéine est scindée en deux peptides, le CMP et la para-k-CN,
dont les propriétés ont été énoncées
à la section 1.1.1.1 . Le mode d'action de l'enzyme n'est pas
encore bien défini. Il est possible que l'enzyme s'attaque à une
micelle, en suive la surface et hydrolyse toutes les caséines K sur son
passage ou bien qu'après l'attaque d'une molécule de
caséine K elle retourne en solution pour diffuser jusqu'à la
prochaine micelle (Ruettimann et Ladisch, 1987). L'hydrolyse progressive de la
caséine K durant la phase primaire altère les
propriétés des micelles à un point où elles
deviennent susceptibles à l'agrégation, qui représente la
seconde phase de la réaction (Lucey, 1995).
4.1.2 Phase d'agrégation
Lors de la seconde phase, les micelles
déstabilisées peuvent se rapprocher et former des liens
hydrophobes. Ceci est possible parce que les charges en surface des micelles
diminuent lorsque le CMP est libéré. La perte de ce segment
réduit le potentiel zeta de la micelle d'environ 30 à 50 % et
diminue les interactions de nature entropique (stérique), ce qui permet
un rapprochement des micelles attaquées par l'enzyme et facilite
l'agrégation (Brulé et al ., 1997; Lucey, 1995; Singh et
Fox, 1989; Dalgleish, 1981). L'agrégation devient possible lorsqu'un
certain degré d'hydrolyse est atteint puisqu'il existe un niveau minimum
de caséine K nécessaire à la stabilisation de la micelle
(Horne et al ., 1993). Selon les auteurs, l'agrégation commence
lorsque de 60 à 90 % de la caséines K est hydrolysée. Le
temps écoulé pour l'atteinte de cette phase se nomme temps de
coagulation par la présure ou RCT (pour «Rennet Coagulation Time
») (Dalgleish, 1981). En pratique, le RCT est défini comme le temps
écoulé jusqu'à l'observation visuelle de floculation.
4.1.3 Phase de formation du gel
La troisième phase mène à la formation
d'un réseau tridimensionnel continu nommé gel. Les
agrégats augmentent d'abord de taille. Par la suite, la
réticulation entre les chaînes et la fusion des particules
transforment le lait en gel (Ruettiman et Ladisch, 1987). Le caillé se
raffermit et la synérèse débute.
Figure 27. Phases du processus de coagulation enzymatique
du lait (St-Gelais et Tirard-Collet, 2002).
4.2 Facteurs influençant la
coagulation
La production de coagulum satisfaisant est importante dans la
fabrication fromagère car la nature du caillé formé
détermine la qualité du produit final. De nombreux facteurs
influencent la coagulation du lait. Ce sont la composition, la
température, le pH, l'ajout de sels, la concentration en présure
et le diamètre micellaire. Les effets des facteurs principaux qui
influencent les paramètres de coagulation sont résumés
à la Figure 28 .
Figure 28. Facteurs influençant les
paramètres de coagulation enzymatique du lait (St-Gelais et
TirardCollet, 2002).
4.2.1 Composition du lait
La composition du lait influence la coagulation du lait de
différentes façons. Une augmentation du niveau de caséines
dans le lait résulte en un temps de coagulation plus court, un taux de
raffermissement plus élevé et un caillé plus ferme au
temps de coupage (Hill, 1995). Une augmentation du degré de
glycosylation de la caséine ê augmente la vitesse de
raffermissement du gel sans toutefois influencer le RCT (Robitaille et
al ., 1995). Du point de vue bactériologique, un compte en cellules
somatiques supérieur à 500 000 cellules/ml est
caractérisé par une augmentation du RCT et une pertes de fines
plus importante menant à une baisse de rendement (Roupas, 2001).
4.2.2 Température d'emprésurage et de
coagulation
L'activité enzymatique est influencée par la
température. L'activité de la présure est donc
reliée à la température à laquelle les
étapes d'emprésurage et de coagulation sont conduites (St-Gelais
et Tirard-Collet, 2002). La présure montre une activité maximale
entre 30 et 42 °C et est inhibée à des températures
supérieures à 55 °C (St-Gelais et Tirard-Collet, 2002). Le
Tableau 29 résume l'influence de la température au moment
où l'enzyme est ajoutée sur la coagulation.
Tableau 29. Impact de la température sur la
coagulation du lait par la présure (St-Gelais et Tirard-Collet,
2002).
4.2.3 Traitement thermique du lait
Les traitements thermiques appliqués au lait
altèrent ses propriétés coagulantes, ce qui rend le lait
chauffé inapte à la fabrication fromagère. La fabrication
fromagère est réalisée de préférence sur des
laits non chauffés ou ayant subi une thermisation (Vasbinder et al.
, 2003). Ensuite, les traitements thermiques imposés au lait
modifient les cinétiques de coagulation. D'une part, l'entreposage du
lait au froid conduit à une augmentation du temps de prise puisque les
minéraux de la phase colloïdale sont solubilisés (Raynal et
Remeuf, 2000). D'autre part, il est connu que le lait surchauffé prend
plus de temps à coaguler (Moir et al. , 1930, 1931).
La littérature explique la baisse de l'aptitude à
la coagulation des laits chauffés par une hydrolyse enzymatique
incomplète, une concentration réduite en calcium sérique
suite
à la précipitation du phosphate de calcium et la
stabilisation de la micelle de caséine grâce au recouvrement avec
des protéines sériques dénaturées chargées
positivement (Vasbinder et al. , 2003).
Ensuite, les études démontrent qu'une
augmentation de la température de chauffage se traduit par une
augmentation du RCT qui augmente de 10 à 15 fois pour les laits
chauffés (Vasbinder et al ., 2003; Dalgleish, 1990; Singh
et al. , 1988). Un traitement thermique plus sévère que
la pasteurisation se traduit par une augmentation du temps de coagulation et
à des gels plus faibles. Finalement, lors d'un traitement thermique
très sévère (>90 °C, 10 min), le lait perd
l'aptitude à coaguler sous l'action de la présure (Singh et
al. , 1988).
Un des effets du chauffage est le déplacement des
équilibres ioniques vers les formes insolubles. Les modifications de
composition de la surface des micelles et la précipitation des
phosphates diminuent la stabilité de la phase colloïdale. La
diminution de calcium soluble rend plus difficile la création de
liaisons entre les micelles lors de la formation du gel. Les temps de
coagulation allongent alors que la fermeté du caillé et la
vitesse d'égouttage diminuent (St-Gelais et Tirard-Collet, 2002). En ce
qui a trait à l'augmentation du temps de prise, la formation du complexe
f3-LGic-CN serait responsable de la baisse de sensibilité à la
chymosine (Morgan et al. , 2000; Lucey, 1995; Singh et al .,
1988). Il a été démontré que le temps de
coagulation augmente avec l'augmentation du degré de dénaturation
de la f3-lactoglobuline et avec le pourcentage de cette protéine
associé aux micelles (Singh et Waungana, 2001). La complexation des
protéines du lactosérum dénaturées avec la
caséine-ic modifie la conformation de la ic-CN et rendrait le site
d'hydrolyse moins accessible pour l'enzyme. De plus, une bonne partie de la
f3-lactoglobuline ne s'associe pas et se présente sous forme
d'agrégats dans le sérum qui pourraient interférer dans
les processus d'agrégation et de formation du réseau, d'où
les gels plus faibles (Waungana et al ., 1996; Lucey, 1995; Lucey
et al ., 1993; McMahon et al ., 1993; Dalgleish, 1990).
Toutefois, l'équipe de Vasbinder et coll. (2003)
soutient que le début de la coagulation, soit le relâchement du
CMP par hydrolyse enzymatique, n'est pas affecté par le chauffage. En
effet, l'application d'un traitement thermique à 90 °C pendant 10
minutes au lait s'est traduit par une diminution de 6 % du CMP
relâché, diminution insuffisante pour inhiber l'agrégation
des micelles (Vasbinder et al ., 2003). L'agrégation des
micelles a lieu indépendamment du traitement thermique appliqué
cependant les micelles perdent la capacité de former un gel. Cette
observation correspond à un temps de coagulation plus
élevés et une diminution du module d'élasticité
(G') tel que rapportés dans la littérature et qui sont
attribués à une diminution de l'activité enzymatique, la
précipitation du calcium et la dénaturation des protéines
sériques (Vasbinder et al ., 2003). Puisque les travaux ne
démontrent aucun effet du traitement thermique sur l'hydrolyse
enzymatique, la précipitation du phosphate de calcium par la chaleur
comme facteur influençant l'hydrolyse enzymatique est exclue (Vasbinder
et al ., 2003). L'altération des propriétés
coagulantes du lait chauffé est entièrement attribuée aux
protéines sériques dénaturées
qui enrobent les micelles de caséine puisqu'en absence de
protéines sériques, les micelles de caséines du lait
chauffé s'agrègent (Vasbinder et al ., 2003).
4.2.4 pH
L'influence du pH est double. Tout d'abord, le pH optimal de
la chymosine se situe entre 5,3 et 5,5 (Lenoir et al. , 1997; Fox,
1993). L'acidification du lait à pH de 6,3 améliore les
propriétés de coagulation à la présure (Renault
et al. , 2000). Il y a augmentation de la vitesse d'hydrolyse
enzymatique, réduction du RCT et formation d'un gel plus ferme (Roupas,
2001; Lenoir et al. , 1997; Horne et Muir, 1994).
Ensuite, l'acidification mène à la
neutralisation des charges de répulsion puisque le nombre de charges
positives augmente, ce qui déstabilise la micelle et permet davantage
d'attraction électrostatique entre les micelles (Renault et al
, 2000). La diminution du pH mène également à la
solubilisation du phosphate de calcium micellaire et fait augmenter le calcium
soluble. Le calcium qui se lie à la surface des micelles contribue
à modifier leur charge nette en plus d'accroître
l'efficacité des collisions entre l'enzyme et le substrat (Roupas,
2001).
4.2.5 Concentrations en sels
La composition minérale du lait va affecter la
coagulation et tout particulièrement la quantité de calcium
ajouté au lait. En effet, le temps de prise diminue tandis que le taux
de raffermissement et la fermeté du gel vont augmenter jusqu'à
des concentrations de CaCl2 d'environ 0,01 M. On attribue cet effet à
l'augmentation d'ions calcium. Cependant, à des concentrations
supérieures, on observe un phénomène inverse pour chacun
des paramètres de coagulation (St-Gelais et TirardCollet, 2002).
Le calcium n'est pas requis dans la phase initiale d'hydrolyse
enzymatique mais est essentiel à l'agrégation des micelles.
L'ajout de CaCl2 en technologie fromagère stimule la coagulation, le
raffermissement du caillé et permet de réduire les pertes dans le
lactosérum, tout en diminuant le pH et réduisant la charge de la
micelle (Roupas, 2001).
L'addition de NaCl, pour sa part, augmente la force ionique et
cause une déminéralisation de la micelle. L'augmentation de la
force ionique entraîne une modification des charges de la chymosine et de
la ê-caséine, ce qui entrave l'attraction entre l'enzyme et son
substrat (Roupas, 2001).
4.2.6 Concentration présure
L'activité de l'enzyme dépend du pH, de la
température et la concentration en calcium, sujet qui ont
été traités précédemment. Il existe une
corrélation linéaire entre la concentration en présure et
le temps de coagulation, ce dernier devenant plus court à mesure que la
concentration en présure augmente (Horne et Muir, 1994). Le taux de
raffermissement et la fermeté du gel augmentent quant à eux avec
la concentration en présure (St-Gelais et Tirard-Collet, 2002).
4.2.7 Diamètre micellaire
La coagulation enzymatique est un phénomène de
surface et elle est influencée par le diamètre des micelles de
caséine. En général, plus le diamètre est grand,
plus le temps de prise est long et plus le taux de raffermissement et la
fermeté finale sont faibles (StGelais et Tirard-Collet, 2002). En
fromagerie, de petites micelles seront donc recherchées puisqu'elles
sont associées à un temps de prise plus court et un taux de
raffermissement plus rapide (Park et al. , 1999). De plus, les
micelles de petites tailles fusionnent plus étroitement entre elles et
sont donc caractérisées par la formation d'un réseau
protéique plus dense, plus cohérent et plus ferme que celles de
grande taille (Roupas, 2001; Lenoir et al. , 1997; Delacroix-Buchet
et al ., 1993).
4.3 Traitement thermique
Les divers traitements thermiques appliqués au lait en
industrie, tels que la pasteurisation et la stérilisation, peuvent avoir
des effets dénaturants sur les protéines du lait. Des
réactions de dégradation des protéines, de
dégradation du lactose et des modifications de l'équilibre
minéral sont observées. En effet, lors du chauffage, des
réactions de dénaturation et d'agrégation de
protéines se produisent et le phosphate de calcium précipite.
4.3.1 Potentiel redox
Les impacts des traitements thermiques sur le potentiel redox
du lait ont été considérablement étudiés
jusqu'au milieu du siècle dernier. Une baisse marquée du
potentiel coïncide avec la libération des groupements thiols par
dénaturation des protéines, principalement la
â-lactoglobuline. ( Sherbon, 1999). Tout d'abord, le chauffage du lait en
présence d'oxygène accélère l'oxydation des thiols
et la destruction du système acide ascorbique-dehydroascorbique.
Ensuite, le chauffage favorise la réaction de Maillard entre le lactose
et les protéines et la production de réducteurs de type
énediol (Figure 1.14 ) (Walstra et Jenness, 1984 ).
Figure 30. Formation d'un intermédiaire
énediol.
Ces diverses réactions diffèrent
d'énergie d'activation. En conséquence, la balance globale du
système redox après traitement thermique dépend grandement
du temps et de la température utilisés. De plus, le taux de
production de réducteurs par réaction de Maillard augmente avec
la concentration en réactifs. Il y a donc davantage de ces
composés réducteurs résultant du traitement thermique
appliqué dans la concentration et le séchage du lait que de ceux
utilisés dans les laits non-concentrés (Walstra et Jenness, 1984
). Cependant, la désaération et traitements thermiques HTST
résultent en un potentiel redox minimal et produisent des poudres de
lait de qualité supérieure contre la dégradation
produisant une saveur oxydée ( Sherbon, 1999).
Des études, rapportées par Walstra et Jenness
(1984), sur la capacité réductrice et le potentiel redox du lait
sous différentes conditions montrent que le potentiel redox du lait
témoin se situe à +315 mV. Lorsque ce lait est chauffé
à 85 °C pendant 30 minutes, le potentiel redox diminue à +200 mV.
Cependant, lorsque l'atmosphère n'est plus de l'air ambiant mais de
l'azote, le potentiel redox chute à 0 mV, mettant en évidence
l'importance des gaz dissous sur le potentiel redox des laits
chauffés.
4.3.2 Dégradation des
protéines
Alors que les caséines sont très
résistantes à la chaleur, les protéines sériques le
sont moins. Malgré cette résistance, les caséines peuvent
tout de même être affectées et déstabilisées
par la chaleur. (O'Connell et Fox, 2000).
4.3.2.1 Dénaturation des protéines
sériques
Les différentes protéines sériques n'ont
pas la même résistance face aux traitements thermiques. L'ordre de
sensibilité à la chaleur est immunoglobulines >
sérumalbumines > f3-lactoglobuline > B1;-lactalbumine
(Corredig et Dalgleish, 1996). Le chauffage des protéines
sériques entraîne l'ouverture des structures secondaire et
tertiaire qui permet l'agrégation de ces protéines entre elles ou
avec les micelles de caséine.
Le chauffage mène à une perte de la structure
native de la protéine. La dénaturation des protéines
sériques résulte en le déplissement de leurs polypeptides,
exposant ainsi des résidus habituellement cachés à
l'intérieur de la structure globulaire (Singh et Waungana, 2001; Calvo,
1995). Dans le cas de la f3-lactoglobuline, ce processus
intramoléculaire qui expose le coeur hydrophobe expose en même
temps le groupement thiol libre ainsi que des ponts disulfures très
réactifs (Fryer et al ., 1995). Les protéines
déplissées présentent donc une configuration instable qui
est ensuite stabilisée par la phase d'agrégation. La
dénaturation de la f3-lactoglobuline est réversible
jusqu'à ce que l'agrégation prenne place tandis que la
dénaturation de l'B1;-lactalbumine est réversible
jusqu'à 85 °C (Kinsella, 1984).
La disponibilité de nouveaux sites exposés par
le déplissement des protéines permet la formation
d'agrégats constitués exclusivement de protéines
sériques ou d'un mélange avec les caséines. Le fait que la
f3-lactoglobuline s'associe avec la micelle ou bien forme des agrégats
exclusivement composés de protéines sériques dépend
de plusieurs facteurs tels que la durée et l'intensité du
chauffage, le pH, la force ionique, la concentration en calcium et en phosphate
solubles ainsi que le degré de dissociation de la caséine K de la
micelle (Devold et al ., 2000). L'B1;-lactalbumine, bien
qu'elle participe aussi aux interactions, ne se lie pas directement aux
caséines, elle le fait plutôt par l'intermédiaire de la
f3-lactoglobuline (Dzurec et Zall, 1985). En effet, il a été
démontré que l'B1;-lactalbumine ne polymérise pas
en l'absence des autres protéines sériques, même si des
caséines sont présentes (Calvo, 1995). De plus, la
présence de f3-lactoglobuline est nécessaire à
l'interaction de l'B1;-lactalbumine avec les micelles. En effet, en
dessous de 90 °C, l'B1;-lactalbumine et la f3- lactoglobuline
s'associent pour former des complexes intermédiaires qui eux s'associent
ensuite aux micelles (Corredig et Dalgleish, 1999). L'attachement de
protéines sériques dénaturées
à la surface de la micelle, fait l'objet de la prochaine section.
4.3.2.2 Formation d'un complexe entre la â- LG et la
caséine ê
Les groupements thiols libres présents dans la
structure native de la â-lactoglobuline sont à l'origine des
complexes formés entre les protéines sériques et les
micelles de caséine sous l'effet de la chaleur. Durant le traitement
thermique, il y a interaction entre la â-lactoglobuline
dénaturée et la caséine ê située à la
surface de la micelle et formation d'un complexe stabilisé par des
interactions mettant principalement en cause les groupements thiols mais aussi
des groupements hydrophobes et ioniques (Devold et al ., 2000; Singh,
1995; Hill, 1989). Le chauffage à pH inférieur à 6,7
mène à une plus grande quantité de complexes formés
avec les micelles alors qu'à pH supérieur à 6,7, les
complexes se dissocient de la micelle à cause de la dissociation de la
caséine ê elle-même (Singh et Waungana, 2001).
L'étendue des interactions augmente avec la durée et
l'intensité du traitement thermique appliqué (entre 75 et 90
°C) et l'interaction entre la â-lactoglobuline et la caséine
ê atteint un plateau laissant croire qu'une quantité
limitée de sites sont disponibles pour l'interaction (Corredig et
Dalgleish, 1999).
Il est bien connu aussi que la formation du complexe entre la
â-LG et la ê-CN est responsable de la baisse de sensibilité
à la chymosine (Morgan et al. , 2000). Quand la â-LG et
la ê-CN sont chauffées ensemble entre 80 et 90 °C, elles
interagissent par la formation des liens S-S. Morrissey suggérait
dès 1969 que les interactions entre la âLG et les caséines
au chauffage affectent de façon marquée la coagulation à
la présure du lait (Morrissey et al ., 1969; Ustumol et Brown,
1985).
4.3.3 Dégradation du lactose
Le lactose est impliqué dans deux types de
réactions de dégradation dans le lait, soit
l'isomérisation et la réaction de Maillard.Alors que la
première est plus importante d'un point de vue quantitatif à des
températures supérieures à 100 °C, c'est la seconde
qui prédomine à des températures inférieures (van
Boekel, 1998 ; Berg et van Boekel, 1994).
4.3.3.1 Isomérisation du lactose
Le lactose est sujet à des réactions
d'isomérisation dans le lait (Berg et van Boekel, 1994, van Boekel,
1996). La principale dégradation est celle de
Lobry-de-BruinAlberda-van-Ekenstein où les protéines agissent
comme catalyseur. Les produits de la réaction sont le lactulose et
l'épilactose, des disaccharides formés de galactose et de,
respectivement, fructose et mannose. L'énolisation du lactulose
mène ensuite à la formation de produits de dégradation
tels le galactose, le tagatose, l'acide formique ainsi que différents
composés carbonés. L'acide formique formé en grande
quantité est largement responsable de la baisse de pH induite par la
chaleur, de concert avec l'altération l'équilibre salin.
4.3.3.2 Réaction de Maillard
La réaction de Maillard est une réaction
chimique des groupements aminés et des sucres réducteurs qui
mène à la formation de composés bruns. Ce brunissement non
enzymatique est influencé par la température, le pH,
l'activité de l'eau et la présence de certains sels et vitamines.
Quoique cette réaction soit désirable dans certains produits,
elle est le plus souvent indésirable en transformation laitière
(Walstra et Jenness, 1984).
Dans le cas du lait, les groupements aminés en cause
sont principalement des résidus lysine dans les protéines
laitières puisque le contenu en acide aminé est très
faible (Walstra et Jenness, 1984). Les résidus lysine des
caséines semblent être plus réactifs que les
protéines sériques et la ê-CN semble être la
caséine la plus réactive (van Boekel, 1998 ). Le sucre
réducteur du lait est le lactose (van Boekel, 1998 ).
Dans le but de systématiser l'ensemble des
réactions impliquées, une classification en trois stades est
généralement utilisée. Récemment toutefois, une
classification conceptuelle a été proposée par Yaylayan
(1997). La classifications usuelle en trois stades est utilisée ici. Le
stade initial, illustré à la Figure 31 , comprend la condensation
du sucre réducteur avec le groupement aminé et donne, via la base
de Schiff et le réarrangement d'Amadori (transformation d'un aldose en
cétose), le composé d'Amadori. Dans le lait, le composé
d'Amadori est la lactulosyllysine, attachée aux protéines. Au
stade avancé, illustré à la Figure 32 , il y a brisure du
composé d'Amadori qui, par les voies que sont l'énolisation, la
cyclisation et la déshydratation, mènent à des produits de
réaction différents. Le stade final, moins bien
caractérisé d'un point de vue chimique, comprend la condensation
de composés aminés et de fragments de sucre en protéines
polymérisées et pigments bruns, appelées
mélanoïdines (Van Boekel, 1998). Les principaux produits de
dégradation de la lactulosyllysine liée à des
protéines dans le lait sont le galactose et l'acide formique (Berg et
van Boeckel, 1994).
Figure 31 . Aperçu du stade initial de la
réaction de Maillard (gal = galactose, R = chaîne
protéique) (van Boekel, 1998).
Figure 32. Dégradation du composé
d'Amadori au stade avancé de la réaction de Maillard sous
conditions acides, neutres et alcalines (gal = galactose, R =
chaîne
protéique) (van Boekel, 1998) .
L'un des facteurs, nommés ci-avant, intervenant dans le
développement de la réaction de Maillard est le pH.
L'augmentation du pH de 6,6 à 7,0 se traduit par une augmentation de la
formation de lactulose, composée intervenant dans la réaction de
Maillard puisque l'isomérisation des sucres réducteurs est
favorisée à pH élevé (Berg, 1993).
Les conséquences de la réaction de Maillard dans
le lait sont importantes et comprennent la perte de valeur nutritive car les
résidus lysine sont bloqués et non assimilés, une
digestibilité réduite et l'inhibition d'enzymes, la production de
saveur, la formation de composés anti-oxydants mais aussi de
composés mutagènes, antimutagènes et
anticancérigènes, la formation possible de composés
antibactériens, la diminution de l'allergénicité, la
polymérisation des protéines du lait ainsi que le
développement de coloration brune à cause des
mélanoïdines (van Boekel, 1998).
4.3.3.3 Acides organiques
L'isomérisation du lactose ainsi que la réaction
de Maillard mènent tous deux à la formation d'acide formique, un
produit de la dégradation du galactose. Un chauffage intense peut aussi
mener à la formation d'acide acétique, lactique, propionique,
butyrique et laevulinique (Berg et van Boekel, 1994 ; Walstra et Jenness,
1984).
4.3.4 Modification de l'équilibre
minéral
Les traitements thermiques appliqués au lait
entraînent la réduction du calcium total soluble et du calcium
ionique dans le lait. Le phosphore soluble subit des changements similaires
(Ustunol et Brown, 1985). L'équilibre entre le phosphate de calcium
colloïdal et soluble affecte l'équilibre des constituants de
caséine et leur degré d'association (Ustunol et Brown, 1985).
4.3.5 Modification du pH
L'application d'un traitement de chaleur cause l'abaissement
du pH suite à trois réactions. Ce sont l'oxydation thermique du
lactose en acides organiques (50 % de l'abaissement de pH), l'hydrolyse du
phosphate organique (phosphosérines) (30 %) et enfin la
précipitation du phosphate de calcium tricalcique et le
relâchement concomitant d'ion H+ (20 %) (Singh, 2004).
4.3.6 Stabilité thermique
L'augmentation de la stabilité thermique du lait est
désirable dans plusieurs applications alimentaires dans le but, par
exemple, d'assurer la vie de tablette des laits stérilisés en
évitant la gélification à l'entreposage (Singh, 2004). La
stabilité du lait à chaleur réfère à sa
résistance à la coagulation à des températures de
stérilisation (Singh et Creamer, 1992) alors que Singh
définissait la stabilité thermique comme étant la
capacité du lait de résister aux hautes températures des
procédés industriels sans coagulation visible ou
gélification (Singh, 2004). Le facteur le plus important vis-à
vis de la stabilité est le pH. Les autres facteurs qui influencent la
stabilité thermique sont les sels, les protéines du lait (Morgan
et al. , 2000; Singh et Creamer, 1992) ainsi que les traitements tels
le préchauffage, la concentration et l'homogénéisation,
qui peuvent causer la coagulation partielle ou complète pendant la
transformation ou l'entreposage (Singh et Creamer, 1992, Singh, 2004).
La façon la plus commune de mesurer la stabilité
thermique du lait est d'établir le profil du temps de coagulation
à la chaleur en fonction du pH (HCT-pH) tel que présenté
à la Figure 33. Le lait est classé en deux types selon son profil
de stabilité. Le lait de type A, prédominant au Québec,
possède un minimum de stabilité à pH 6,9 et un maximum
à pH 6,7 alors que la stabilité thermique du lait de type B
augmente continuellement en fonction du pH (Singh, 2004; O'Connell et Fox,
2000; Singh et Creamer, 1992).
Figure 33. Profil de stabilité à la chaleur
en fonction du pH (Adapté de Singh, 2004).
Le minimum de stabilité peut être supprimé
en modifiant la composition du lait. Une légère diminution de la
concentration totale en ions calcium et magnésium, de l'ordre de 11
à 13 mM, élimine le minimum alors qu'une augmentation diminue la
stabilité pour tous les pH. L'addition de phosphates augmente le HCT, et
la diminution de phosphate soluble déplace le profil vers les valeurs
alcalines. L'addition de citrate a pour effet de déplacer le maximum
vers des valeurs plus acides. Le retrait de 40 % du phosphate de calcium
colloïdal augmente le HCT entre pH 6,4 et 7,4 alors que le retrait plus
prononcé, de l'ordre de 60 à 100 %, n'augmente le HCT qu'entre pH
6,4 et 7,0 et présente un effet déstabilisant à pH plus
élevé (Singh, 2004).
L'urée est le seul constituant indigène du lait
dont la présence corrèle fortement avec les variations normales
de stabilité à la chaleur. L'addition à de faibles
concentrations n'affecte pas le HCT dans la région du maximum mais
à forte concentration elle augmente le HCT (Singh, 2004). De plus, il
est bien établi que l'urée est apte à stabiliser à
la chaleur le lait de type A dans la région du pH de stabilité
maximale et du lait de type B à travers les pH de 6,4 à 7,4 (Holt
et al., 1978).
La relation entre les protéines du lactosérum et
la stabilité à la chaleur est bien établie pour le lait de
vache : la â-LG et la ê-CN sont les protéines qui ont le
plus d'influence sur le profil du temps de coagulation à la chaleur
(HCT). De plus, la â-LG est nécessaire au développement
d'un profil de type A. En effet, la stabilité des micelles de
caséines en absence de protéines sériques augmente
continuellement avec le pH alors que l'addition de â-LG à une
dispersion de micelles de caséines introduit un minimum et un maximum
dans le profil de stabilité. D'autre part, l'enrichissement du lait en
ê-CN accroît la stabilité dans la région du minimum
et convertit un lait de type A en lait de type B (Singh, 2004).
De nombreux additifs peuvent modifier le profil de
stabilité à la chaleur en fonction du pH. Leimyms agents
bloqueurs de thiols tel le N-ethylmaleimide réduisent le HCT dans la
région du max. L'addition d'agents réducteurs, tel le
2-mercaptoéthanol, déstabilise le lait sur toute la gamme de pH.
L'addition d'agents oxydants, tel le KBrO4 , éliminent le minimum dans
la courbe HCT-pH. Le KIO3 , pour sa part, a un effet stabilisant marqué
à travers la gamme de pH 6,5 à 7,3. Le formaldéhyde
augmente la stabilité, particulièrement dans la région du
minimum qui est éliminé. Les détergents anioniques, comme
le SDS, augmentent la stabilité dans la région du minimum mais
déplacent aussi la courbe vers des pH plus élevés. Les
détergents cationiques, tel le cetylmethylammonium, déplacent
aussi la courbe dans le même sens mais augmentent au contraire la
stabilité dans la région du maximum. Finalement, les extraits
riches en polyphénols, comme l'acide caféique, contribue à
augmenter le HCT, surtout dans la région du minimum (Singh, 2004).
4.3.7 Coagulation à la
chaleur
La coagulation du lait suite à un chauffage
prononcé à des températures entre 120 et 140 °C est
une conséquence de la perte de stabilité de la micelle
résultant de nombreux changements physiques et chimiques de ses
composants.
Les traitements de chaleur modifient à la fois les
micelles de caséines et l'environnement de la phase sérique
autour d'elles. Les changements qui ont lieu dans les micelles de
caséines elles-mêmes sont l'association des protéines
sériques, les changements des équilibres minéraux, la
déphosphorylation et la dissociation des caséines. Dans la phase
sérique, des changements de pH et la concentration des sels solubles
sont observés ainsi que l'hydrolyse du lactose. (Singh, 2004).
4.3.7.1 Changement dans les micelles de caséines
Le pH de chauffage a une grande influence sur l'étendue
de l'association des protéines sériques aux micelles de
caséine. À des valeurs de pH inférieures à 6,8, une
vaste majorité des complexes de protéines sériques demeure
associée à la surface de la micelle de caséine. À
des valeurs de pH plus élevées, les agrégats de
protéines sériques demeurent dans le sérum et la
ê-CN se dissocie de la micelle. Singh mentionne que le mécanisme
exact n'est pas encore élucidé. Il serait possible que les
interactions entre la â-LG et la ê-CN aient lieu dans la micelle et
que le complexe se dissocie dans la phase sérique ou encore que le
complexe soit formé dans le sérum. Néanmoins, la
présence de protéines du lactosérum accroît de
façon marquée la dissociation de la êCN micellaire à
des valeurs de pH>6,9. D'autres caséines (ás1 ,
ás2 et â) se dissocient de la micelle lors du chauffage
mais de façon beaucoup moins marquée (Singh, 2004). Selon le pH
au chauffage, deux types de particules de caséine sont produites avec
une structure et une stabilité différente. L'association des
protéines du lactosérum aux micelles à des pH<6,8
modifie la surface des particules de caséine. Il a été
démontré récemment que l'association de protéines
sériques dénaturées avec les micelles de caséine
augmente leur taille et que le potentiel zeta des micelles enveloppées
de protéines sériques est plus grand que celui des micelles
natives, ce qui contribue à la stabilité des ces particules
(Anema et Li, 2003). En conséquence, les micelles
enveloppées de protéines sériques sont plus
stables à la chaleur, aux ions calcium, à l'éthanol et
à la présure que les micelles de caséines natives (Singh
et Fox, 1986).
Les micelles de caséine appauvries en ê-CN
formées par chauffage du lait à pH>6,8 ont un potentiel zeta
réduit et présentent une sensibilité accrue aux ions
calcium, à l'éthanol et à la chaleur comparativement aux
micelles natives. Cependant, la détermination de l'état
moléculaire de la ê-CN qui se dissocie de la micelle est
compliquée par le fait que, lors du chauffage, les protéines
sériques interagissent avec celle-ci via des réactions
d'échange thiols-disulphide. L'hypothèse avancée par Singh
(2004) pour expliquer la dissociation de la ê-CN à pH
légèrement alcalin repose sur les interactions hydrophobes qui
seraient insuffisantes pour retenir la ê-CN une fois une valeur critique
de charge de surface atteinte. Les répulsions électrostatiques
entre la êCN et les autres composantes de la micelle causeraient alors la
dissociation. L'autre hypothèse implique la conversion du phosphate de
calcium colloïdal en une forme alternative moins apte à lier les
molécules de caséine et de maintenir la structure de la micelle.
Cependant, puisque l'attachement de la ê-CN à la micelle
n'implique pas de phosphate de calcium colloïdal, un tel changement
influencerait la dissociation des autres caséines mais très peu
la dissociation de la ê-CN (Singh, 2004).
4.3.7.2 Changements dans la phase sérique
Le chauffage affecte aussi la phase sérique qui entoure
les micelles. En effet, le pH du lait décroît graduellement avec
l'augmentation du temps de chauffage à 140 °C. De plus, les
traitements thermiques diminuent les concentrations de phosphate soluble ainsi
que du calcium soluble et ionique. Toutefois, l'activité de l'ion
calcium, qui dépend du pH initial du lait, décroît pendant
le chauffage malgré que le pH diminue (Singh, 2004).
4.3.7.3 Mécanismes de coagulation du lait à la
chaleur
Un mécanisme pour expliquer les profils HCT-pH des
laits a été développé. Tout d'abord, la courbe
HCT-pH est divisée en deux régions en fonction du pH (Figure 34
).
Figure 34. Interactions induites par la chaleur selon le
pH (Singh, 2004).
Dans la région I (pH<6,8), la stabilité des
micelles est assurée par le recouvrement en protéines
sériques, A pH bien en-dessous du maximum de stabilité, le lait
coagule rapidement à cause du faible pH et de la diminution des
répulsions électrostatiques. De plus, les grandes
quantités de protéines sériques associées aux
micelles peuvent favoriser l'agrégation des particules de caséine
par réticulation des protéines sériques liées
à des micelles différentes. La présence d'un maximum
(pH=6,7-6,8) dans les profils de stabilité à la chaleur est
attribuable à la plus grande stabilité des micelles recouvertes
de protéines sériques. La formation du complexe
â-LG-ê-CN à la surface des micelles de caséine
altère les interactions stériques et électrostatiques et
prévient la dissociation de la ê-CN micellaire (Singh, 2004;
O'Connell et Fox, 2003).
Dans la région II, la stabilité thermique
décroît suite à la dissociation de la ê-CN micellaire
qui avait un effet stabilisant. Le minimum de stabilité dans le profil
HCTpH est le résultat de la coagulation induite par les sels des
micelles appauvries en êCN, plus sensibles à la présence
d'ions calcium. A pH supérieur au minimum de stabilité, et ce
même si la dissociation de la ê-CN micellaire augmente, il y a
accroissement de la stabilité thermique grâce à
l'augmentation de la charge protéique et de la faible activité de
l'ion calcium (Singh, 2004; O'Connell et Fox, 2003).
Cependant, O'Connell et Fox (2003) ont émis une
hypothèse alternative pour expliquer la dépendance au pH de la
stabilité thermique du lait qui amplifie le rôle joué par
le calcium. Toutefois, cette hypothèse n'explique pas la dissociation de
la kCN à pH>6,9, telle qu'observée par de nombreux chercheurs
(Singh, 2004).
5 Electrolyse à membrane
Les électrotechnologies, basées sur la
l'utilisation d'électrodes qui peuvent ajouter ou retirer des
électrons à des espèces, sont largement utilisés
dans le recouvrement de
métaux lourds des eaux usées, la
dépollution d'air contaminé et le recyclage d'effluents (Pletcher
et Weinberg, 1992b). Certaines sont des technologies « vertes »
puisqu'elles ne produisent pas d'effluents et qu'elles n'utilisent ni ne
produisent de matériel toxique. La technologie est basée sur
l'utilisation de cellules électrolytiques, combinées ou non
à des membranes perméables aux ions, qui utilisent
l'énergie électrique pour forcer des réactions à la
surface d'une électrode immergée dans le liquide à
traiter. Ces cellules fonctionnent en mode continu, semi-continu et discontinu
(Pletcher et Weinberg, 1992a,b).
5.1 Principe
Les modifications chimiques qui ont lieu dans une cellule
d'électrolyse sont déterminées par trois facteurs à
savoir les réactions d'oxydation à l'anode, les réactions
de réduction à la cathode et la nature des espèces
chimiques circulant à travers des séparateurs entre les
électrodes. Les séparateurs sont le plus souvent des membranes
qui peuvent être perméable aux anions ou au cations (Pletcher et
Weinberg, 1992a,b). Les membranes laissent passer le courant et sont
utilisées pour permettre l'équilibre des charges du
système. La neutralité électrique évite une
éventuelle oxydation, à l'anode, de l'espèce
réduite à la cathode et vice-versa (Bazinet et al .,
1998). Dans le cas de l'électroréduction, les électrons
fournis par une source de courant sont transférés de la cathode
aux espèces en solution et les cations circulent de l'anode vers la
cathode à travers une membrane de telle sorte qu'une charge
équivalente à celle transférée aux
électrodes soit transportée à travers la membrane (Bazinet
et al ., 1998 ; Pletcher et Weinberg, 1992a,b). De ce fait, un
composé n'est oxydé que si un autre est réduit (Bazinet
et al ., 1998).
5.2 Applications connues
De nombreuses applications des traitements
d'électrolyse dans le monde alimentaire ont été
développées. Les traitements électrolytiques sont
utilisés pour coaguler les protéiques sériques (Janson et
Lewis, 1994), prévenir le brunissement du jus de pomme (Tronc et
al ., 1998), produire du tofu (Hara et al ., 2003) et obtenir de
l'huile de canola hydrogénée comportant moins d'acides gras
trans (Mondal et Lalvani, 2003). De le domaine laitier, un brevet a
été obtenu pour la production de poudre de lait de meilleure
saveur et odeur (Inoue et al ., 2003). La seule application connue de
l'électroréduction dans le secteur laitier est la
réduction, jusqu'à 39 % sous certaines conditions, des ponts
disulfures des protéines de lactosérum (Bazinet et al .,
1997). Ces travaux ouvrent la voie à l'empêchement possible de
l'oxydation des groupements thiols de la â-lactoglobuline menant à
la fixation de celle-ci sur la ê-caséine par l'application d'un
traitement d'électroréduction au lait.
5.3 Cellule d'électrolyse
Une cellule d'électrolyse à membrane pour
l'électroréduction en mode statique est
généralement composée de deux électrodes
métalliques immergées dans des électrolytes
séparés par une membrane cationique (Bazinet et al .,
1998). La Figure 35 illustre une cellule de verre typiquement utilisée
en laboratoire. La solution à traiter est placée dans le
compartiment cathodique alors qu'un acide dilué est placé dans le
compartiment anodique. Une membrane cationique de grade alimentaire assure
la
séparation des liquides tout en laissant passer le
courant et les cations pour assurer l'électroneutralité (Bazinet
et al ., 1998). Les électrodes d'acier inoxydable sont
reliées à un générateur de courant et divers
appareils de mesure peuvent être introduits dans le système. Une
électrode de référence est insérée tout
près de la cathode afin de contrôler le potentiel appliquée
à celle-ci. Finalement, les compartiments sont munis de barreaux
magnétiques pour permettre une agitation constante dans le but de
minimiser les zones de polarisation, le colmatage à la surface de la
membrane et la formation de dépôts à la surface des
électrodes.
Figure 35. Schéma d'une cellule
d'électrolyse à membrane, de type « statique
».
6 Approche proposée
6.1 Réduire la sensibilité à
l'oxydation
A notre connaissance, aucune étude n'a porté sur
la modulation du potentiel d'oxydoréduction (redox) pour contrôler
les réactions d'oxydation dans le lait. La valeur du potentiel redox
(ORP) est une mesure de l'affinité pour les électrons ou du
potentiel à donner des électrons d'un système redox. Plus
le potentiel redox est négatif, plus la tendance à donner des
électrons est grande. Le potentiel redox augmente donc avec
l'augmentation d'énergie des électrons (Patushenko et al.
, 2000). Certaines études ont étudié l'effet de
l'ajout de substances chimiques anti-oxydantes dans le lait avec des
résultats mitigés (Halliwell et al. , 1995). De plus,
ces substances ne sont pas toutes permises dans le lait et le consommateur est
réticent à l'ajout d'additifs chimiques. Pour contourner ce
problème, nous proposons la modulation du potentiel
redox par électrolyse à membrane pour augmenter
stabilité lait à la chaleur. Le procédé
d'électrolyse à membrane utilise l'énergie
électrique pour forcer des réactions à la surface d'une
cathode inerte en contact avec le produit à traiter (Wang et al.
, 1991). Les réactions qui surviennent à la cathode sont
responsables de la réduction des espèces actives et de
l'abaissement du ORP. Les protons utilisés sont remplacés par
ceux de l'anolyte qui traversent la membrane cationique pour maintenir
l'électroneutralité de la solution. Une telle cellule
d'électrolyse a été utilisée par Bazinet et
collaborateurs (Bazinet et al ., 1997) pour réduire les ponts
disulfures de la â-LG. Par cette technologie, il sera possible de
contrôler la concentration d'oxygène dissous dans le lait, le
potentiel redox et l'état d'oxydation des espèces chimiques
actives pour augmenter la stabilité du lait à la chaleur et ainsi
prévenir les pertes de lysine, l'apparition de la coloration brune et la
coagulation à l'entreposage des laits stérilisés, tout en
favorisant l'attaque du lait à la présure en fabrication
fromagère(Marie-Michèle Filion, 2006).
Partie III : Organisation de la
filière laitière au Maroc
Introduction
L'élaboration du plan laitier en 1975 a eu pour
conséquence une dynamique manifeste de la filière lait durant les
trois dernières décennies. Ceci, pour faire face à une
demande croissante due à une explosion démographique. Au Maroc,
la production bovine laitière jouit d'un statut très particulier
dans les plans de développement agricole (Hamama et al, 2005). En effet,
elle remplit des rôles sociaux et économiques non
négligeables pour créer des emplois et des richesses dans
nombreuses exploitations agricoles. Pour cela, nous allons présenter
l'évolution de la production laitière au niveau national dans ce
chapitre, les circuits de commercialisation, les infrastructures de collecte,
ainsi que les facteurs limitant la qualité du lait.
IX. Présentation de la filière
L'industrie laitière au Maroc peut être
considérée comme un champ d'activité stratégique
dans lequel des opérateurs économiques développent des
approches différentes (souvent complémentaires parfois même
contradictoires), dont les objectifs en reflètent les logiques d'action
(régulation ou rentabilité).
Les principaux acteurs du processus d'industrialisation de
cette production sont notamment l'Etat, les Centres de Collecte privés
(CCP), les coopératives de collecte de lait et les grandes
sociétés de transformation du lait. L'évolution du secteur
laitier est tout d'abord orientée par :
· le niveau de la consommation de lait frais de longue
conservation, de dérivés laitiers,... qui exprime les
préférences évolutives du consommateur ;
· la croissance de la quantité de lait
réceptionnée et transformée par l'industrie
laitière qui a bénéficié de la mise en place
progressive d'un circuit de collecte de lait, sous forme de CCL, qui est
passé de 10 en 1970 au nombre de 998 en 2005;
· une industrie dynamisée par les
possibilités de revalorisation, qui sont offertes par la diversification
des produits et dérivées laitiers ;
· une structure organisationnelle comprenant à la
fois des sociétés privées au nombre de 19 et des
coopératives laitières au nombre de 26 (Direction de
l'élevage (DE), 2007).
1. La production
1.1 Au niveau national
Selon Araba et al (2001), la filière laitière
au Maroc est définie à travers ses quatre principaux maillons qui
sont : la production, la collecte, la transformation - commercialisation et la
consommation.
Malgré les périodes de sécheresse qu'a
connues le pays au début des années 80 et au début des
années 90, la production laitière a connu une croissance
importante. Ainsi, elle est passée de 475 millions de litres en 1970
à environ 1,5 milliards de litres en 2006 (annexe 1). De même,
l'effectif du cheptel a varié durant les dernières
décennies, notamment celui des femelles reproductrices qui a
été estimé à 1.331000 (DE, 2007).
Figure 1: Evolution de la production
laitière
Source: DE, 2007
1 800,0
1 600,0
1 400,0
1 200,0
1 000,0
400,0
200,0
800,0
600,0
0,0
Production Total du lait en 1000000L
Le climat reste le facteur le plus déterminant de la
production laitière, du fait qu'il a une influence directe sur la
disponibilité en ressources fourragères pour les animaux (Araba,
2001). Ainsi la période s'étalant de 1980 à 1983 a connu
une chute de production de 6 % à cause de la sécheresse. Entre
1985 et 1992, la production a enregistré une augmentation annuelle de
9,7 % avant d'enregistrer à nouveau une baisse suite à la
sécheresse des années 92-93 pour se situer à 1,02 Milliard
de litres en 1998 (MADRPM, 1999). Actuellement, elle atteint environ 1,5
milliards de litres (DE, 2007).
1.2 Au niveau du Gharb
1.2.1 Production en évolution
Le graphique ci-dessus montre l'évolution de la
production laitière au Gharb :
Figure 2: Evolution de la production laitière au
Gharb en million de litres
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Années
200
171 173
160
|
|
|
|
|
126 131 140
|
|
|
|
|
|
|
115
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
69
|
|
70
|
|
68
|
|
|
|
|
46
|
|
53
|
60
|
|
|
|
|
|
|
|
|
35
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
volume du lait en millions de litres
lait total produit estimé en millions de litres
lait total usiné en million de litres
Source : ORMVAG, 2007
La production laitière, assurée par près
de 40 000 éleveurs, est estimée pour l'année 2006 à
173 millions de litres, dont 68 millions de litres usinés soit 40%
(annexe 10). Celle-ci a connu une forte évolution entre les
années 2000 et 2006. Le lait qui est autoconsommé et qui passe
par le circuit informel représente 60%.
1.2.2 taille et effectif du cheptel
En 1995 l'effectif global du cheptel bovin dans la
région du Gharb a été estimé à 198000
têtes (DPAE, 1998). Cet effectif a subi des fluctuations importantes dues
essentiellement aux effets des conditions climatiques qui constituent
malheureusement toujours un facteur déterminent dans l'évolution
de ce secteur.
Figure 3: Effectif des bovins au Gharb et au niveau des
ORMVA (en milliers de têtes)
2000 2001 2002 2003 2004 2005
1000,0
900,0
800,0
700,0
600,0
500,0
400,0
300,0
200,0
100,0
0,0
121,9
146,4
135,8
133,0
879,3 884,5 888,8
858,3 876,7
831,9
136,9
131,1
effectif au Gharb
effectif ORMVA
Source : DPAE, 2007
En 2005, l'effectif global du cheptel bovin a atteint 131100
têtes dont 76% de race améliorée et 85% de femelles (DPAE,
2006).
2. La transformation 2.1 Au
niveau national
Au Maroc, les coopératives laitières et les
sociétés privées assurent la transformation du lait. La
plus grande partie de ce lait (85 à 90 %) est transformée en lait
pasteurisé, le reste est utilisé pour la production des
dérivés laitiers de courte et de longue durée de
conservation (yaourt, raibi, lben, fromage frais, poudre de lait, lait UHT,
lait stérilisé, beurre...).
Actuellement, le secteur compte environ 45 unités
industrielles : 19 sociétés à capital privé et 26
coopératives laitières, dont certaines sont de petite taille (DE,
2007). Un grand développement de ce tissu industriel de transformation a
été noté durant les dernières années. Le
tableau présente l'évolution de l'infrastructure industrielle de
transformation entre 1983 et 2006.
Tableau 1: Evolution de l'infrastructure de
transformation
|
Nombre d'unités
|
Capacité (litres/jour)
|
|
1 983
|
2006
|
1 983
|
2006
|
Secteur privé
|
9
|
19
|
80000
|
1758000
|
Secteur coopératif
|
5
|
26
|
500000
|
1607000
|
Total
|
14
|
45
|
1300000
|
3365000
|
|
|
|
|
DE 2007
|
|
,
Durant la période de haute lactation, les laiteries
ont recours à la production des produits dérivés, en
particulier le lait en poudre, pour résorber l'excédent de lait
cru. Ce lait en poudre est surtout utilisé pour la fabrication des
yaourts.
La collecte du lait est assurée par les
coopératives de collecte de lait et les CCP. Chaque organisation jouit
d'un statut différent de l'autre, et livre leur collecte à
l'usine de transformation choisie.
2.2 Au niveau du Gharb
La transformation du lait de la zone du Gharb est
assurée par 3 unités de transformation, dont 2 sont
implantées sur la zone ORMVAG : L'Extra lait et Mnasra qui sont des
coopératives laitières. La troisième est installée
hors de la zone du Gharb qui est une société privée. Il
s'agit de la Centrale Laitière (CL).
La part de chaque unité dans la production
usinée en 2006 se présente comme suit: (ORMVAG, 2007)
· Extra lait : 48,5%
· CL : 46,5%
· SOTRALAIT : 5%
Avant 1983, le système coopératif était
bien maîtrisé et encadré par l'ORMVAG et la collecte
était assurée par l'Extra lait. Après cette date,
l'installation de la CL dans le Gharb nécessitait un moyen pour drainer
suffisamment de lait. Raison pour laquelle elle a créé des
centres de collecte privés qu'elle a financés pour collecter le
lait auprès des éleveurs. Tous les fraudeurs qui livraient
à l'Extra lait sont partis livrer à la CL (réunion du
26/03/2007 à l'ORMVAG).
Les centres de collecte privés (CCP)
sont des petites entreprises individuelles, familiales ou associations qui
collectent le lait en assurant le ramassage auprès des éleveurs
afin de le livrer aux usines de transformation. Les tournées se font par
des véhicules équipés de bidons de métal
galvanisé de grande contenance. Ils peuvent collecter le lait dans
plusieurs Douars dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres.
Chaque organisation de collecte essaie d'attirer ou de garder
les clients qui lui livrent. Ceci dépend des services proposés et
du degré de satisfaction des livreurs concernés.
La zone ORMVAG compte actuellement 162 centres de collectes
fonctionnels dont 53 de statut coopératif (annexe 6). L'étude de
l'évolution du nombre de ces centres révèle que ces
derniers ont perdu le monopole de la collecte de lait au profit des CCP
(109).
Figure 4: Effectif des coopératives à
L'ORMVAG
nombre coopératives fonctionnelles
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
|
|
|
|
|
|
140
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
134
|
116
|
|
|
|
|
|
|
120
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
83
|
|
78
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
46
|
|
45
|
|
46
|
|
46
|
47
|
|
47
|
53
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
160
140
120
100
80
60
40
20
0
nombre groupement et particuliers
Source : ORMVAG, 2007
Les coopératives de collecte représentent 3974
adhérents, exploitent 21 700 bovins et seulement 31% du lait
usiné en 2006, soit 28 millions de litres (annexe 5).
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Figure 5: part des coopératives dans le lait
total usiné
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Source : ORMVAG, 2007
La majeure partie de la production laitière
usinée du périmètre du Gharb est collectée par les
centres de collectes privés (particuliers et groupements) qui ont
collecté 40 Millions de litres en 2006.
Figure 6: Volume de lait usiné par les
coopératives et CCP
volume du lait en litres
45 000 000
40 000 000
25 000 000
20 000 000
50 000 000
35 000 000
30 000 000
15 000 000
10 000 000
5 000 000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Années
Coopératives
Particuliers et Groupements
Source : ORMVAG, 2007
A partir de 2004, on constate une chute du nombre de CCP ce
qui a engendré une diminution du volume du lait usiné par ces
centres à cause de la transformation de quelques CCP en
coopératives. En effet, ce changement est en relation avec la
préparation de soumettre les CCP aux impôts.
2.2.1 Présentations des unités de
transformation
Dans la région du Gharb, trois usines assurent la
transformation du lait : l'Extra lait, la Centrale Laitière et le
domaine M'nasra.
2.2.1.1 L'Extra lait
Créé en 1953 par un groupe d'éleveurs de
la région du Gharb, l'Extra lait traitait annuellement 473000 litres en
1955. La capacité de l'usine s'est avérée insuffisante,
raison pour laquelle le conseil d'administration a opté pour de
nouvelles extensions notamment la création de la filiale SOCOLAIT
à Meknes. Cette dernière assurait la production de lait
pasteurisé, et l'absorption de l'excédent de lait par un
séchoir (Chebihi, 1998).
Avant 1996, une gestion imparfaite de ses finances
l'entraîne dans une situation indésirable notamment, des retards
de paiement de ses adhérents. Plus de deux mois de retard ont
été enregistrés à cette époque et les
quantités de lait réceptionnées se sont affaiblies
(Godart, 2000).
La baisse de l'activité est due essentiellement
à la sécheresse, la mauvaise relation de la coopérative
vis-à-vis de ses fournisseurs, l'absence de politique de
fidélisation des
adhérents et la concurrence avec le circuit de
colportage qui octroie des prix encourageants (Chebihi, 1998).
Après 1996, la coopérative a pu remédier
à ces problèmes en procédant à des reformes qui
touchent le renouvellement du parc auto, l'adoption d'une politique commerciale
plus ouverte et l'adoption d'une gestion prévisionnelle et analytique
opérationnelle.
2.2.1.2 La centrale laitière
La CL est une société anonyme, filiale du
groupe ONA. Après sa création en 1940, elle a
démarré à l'unité de Casablanca la production du
lait en 1944 et celle des produits dérivés en 1957 (Chebihi,
1998).
La CL collecte le lait sur l'ensemble du territoire national,
notamment dans toute la partie centrale et commercialise ses produits sur la
totalité du royaume sous la marque Danone et la marque Salim. L'accord
avec Danone a été établi il y a 37 ans : aux termes de cet
accord, Danone a concédé une licence de marque et d'assistance
technique. Elle est le premier industriel laitier marocain, avec des parts de
marchés supérieurs à 60% en lait pasteurisé et 80%
en dérivés (Ben Taibi, 2000). Dans les années 80, elle a
poursuivi son développement par la création des unités de
Salé en 1982 et de Meknes en 1985.
2.2.1.3 SOTRALAIT
Créer en 2002, SOTRLAIT est une unité de
transformation, dont l'objectif est de profiter d'une bonne
rémunération de leurs élevages, mais elle collecte aussi
le lait d'autres coopératives et centres de collectes et éleveurs
potentiels du Gharb.
Sotralait est une société
spécialisé dans l'industrie des produits laitiers et
dérivés. Depuis ça création la SOTRALAIT innove
de façon continue en créant des produits sains et
équilibrés qui répond aux besoins et aux attentes du
consommateur sous la
marque Ourty .
Avec 1500 éleveurs , regroupés en une trentaine
de centres de collecte répartis en trois zone du Gharb , et une centaine
de poids de vente desservis quotidiennement par une dizaine de camions de
distribution , la SOTRALAIT est le premier producteur régional du lait
est de produits laitiers entourée par les plaines fertiles , pour
bénéficier d'un lait de bonne qualité [BOUICHOU]. La
densité de son réseau de distribution dans la zone du Gharb
permet à chaque consommateur de trouver, en tout endroit, ses produits
laitiers préférés. La Sotralait a fait avec ses clients le
véritable levier de son développement.
Le succès de la SOTRALIT et sa
prépondérance s'appuie sur un savoir-faire reconnu, une
innovation continue en matière de produits laitiers , une connaissance
des attentes des consommateurs, la compétence de ses ressources humaines
et la modernisation continue de son outil de production ainsi qu'une
contribution avec les centres de recherche et développement en
agroalimentaire, qui lui a permet une expertise dans le domaine laitier et ses
dérivés .
Une relation étroite et continue avec les
éleveurs, en leur apportant un soutien important et une formation
permanente.
Approvisionnement en aliment de bétail
Servie d'insémination artificielle
Encadrement et organisation des journées de formation
(conduite technique de bétail, hygiène de la traite,
amélioration génétique, nutrition animale, qualité
...).
Primes d'encouragement et primes de la qualité, primes
d'efficacité
|
|
2.2.2 La production laitière par unité
de
transformation
Le graphique 7 montre qu'avant 2002, la CL
collecte plus de lait que l'Extra lait. Le rayon d'action de cette
dernière a diminué depuis 1990 à cause des
problèmes de gestion ayant entraîné une situation
économique critique, raison pour laquelle elle a perdu ses parts de
marchés.
Figure 7: Evolution du volume du lait usiné par
unité de transformation et par litre
80 000 000 70 000 000 60 000 000 50 000
000 40 000 000 30 000 000 20 000 000 10 000 000 0
|
|
|
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
|
|
Volume total Extra lait Volume total CL
Volume total Mnasra
Total général
Source : ORMVAG, 2007
La politique adoptée par la CL, après son
installation au Gharb, consistait à créer des centres de collecte
privés pour drainer le maximum de la production laitière, surtout
en basse lactation. Pour mieux encourager cette opération, elle livre le
bac gratuitement à condition que le CCP s'engage à lui livrer
toute sa collecte, dans le cas contraire, le bac est retiré. C'est une
sorte de contrat qui lie l'industriel et le collecteur privé. Par
conséquent, il s'est développé dans le Gharb, une
concurrence acharnée pour le
ramassage du lait, où le secteur privé, tant au
niveau de la collecte que de la transformation, s'accapare d'une grande part.
Cette installation des CCP s'est accompagnée par une
détérioration de la qualité du lait (dir.gén.Extra
lait.com.pers).
2.2.3 principales organisations
professionnelles
Parmi les principaux acteurs du circuit organisé de la
filière laitière dans le Gharb, on trouve les organisations
professionnelles suivantes :
2.2.3.1 C.E.B.G
La coopérative d'éleveurs de bovins de race
pure dont le siége social se trouve à Kenitra. Elle est
crée en 1982 dans le but d'une amélioration
génétique des bovins de races pures au moyen des activités
de l'insémination artificielle et l'approvisionnement de ses
adhérents en aliments de bétail. Ses adhérents sont les
coopératives et les CCP qui livrent à l'Extra lait.
2.2.3.2 A.R.E.B.G
Association régionale des éleveurs de bovins de
races pures dont le siége sociale se trouve à Sidi Slimane. Elle
est créée en 2002 dans les mêmes buts de la CEBG à
l'exception de l'encadrement de l'insémination artificielle qui est
prise en charge par la société d'encadrement de la filière
lait (SEFIL), dont le contrat a pris fin au mois de Mai, 2007.
Ses adhérents sont les coopératives et les CCP qui livrent
à la CL.
3. Les prix
Au Maroc, la subvention directe de la production
laitière accordée aux éleveurs s'est estompée au
cours du temps en raison de l'augmentation du prix à la consommation, et
a été supprimée en 1982 (Bourbouze et al, 1989).
Par ailleurs, parmi les interventions de l'Etat on peut citer
l'instauration de deux prix aux producteurs différents dans le but de
diminuer les écarts de production entre les périodes de haute
lactation et de basse lactation.
Les prix à la production sont restés stables
depuis 1995, variant entre 2,74 DH/L en période de haute lactation (HL)
à 3,26 DH/L en période de basse lactation (BL). Le prix à
la consommation s'est établi, lui, à 5,20 DH/L à partir de
1996 (Bourbouze et al 1989). Cependant, le prix à la consommation a
évolué (annexe 3).
Figure 8: Ecart entre le prix du lait à la
production et à la consommation
Année
Prix du litre en DH/L
Prix production DI-/L
Prix consommation DI-/L
0,00
4,00
3,00
2,00
1,00
7,00
6,00
5,00
Source : DE, 2007
Le Maroc a connu une libéralisation des prix du lait
à partir de juin 1992. Ils ont connu durant les trois dernières
décennies des augmentations soutenues. L'écart entre le prix
à la consommation et celui à la production s'est amplifié
au cours des années (Araba et al, 2001).
La comparaison au niveau de la chaîne des prix permet
de relever que l'augmentation des prix a profité d'avantage aux
industriels. Cette situation s'explique par les rapports de force entre les
opérateurs de la filière qui sont dominés par les
industriels, en particulier dans le secteur privé. Malgré la
libéralisation et la déréglementation des prix
opérées en 1993, le secteur privé qui a la plus grande
part du marché continu à dicter la conduite à tenir en
matière de prix (MAMVA, 1997).
4. La consommation
La politique agricole menée pendant la même
période de l'instauration du plan laitier, a permis
l'amélioration du cheptel bovin et l'installation des centres de
collecte de lait. Ces derniers ont pu drainer une grande quantité de la
production laitière vers les laiteries, et par suite vers le
consommateur urbain (ARABA et al, 2001). La consommation a connu une chute
suite à la période de sécheresse qu'a connu le pays au
cours des années 1981 à 1983 et 1991 à 1993.
Figure 9: Evolution de la consommation du lait et
derivés
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
60
50
40
30
20
10
0
consommation en L/hab/an
Années
Source : DE, 2007
La figure ci-dessus (fig, 9) présente
l'évolution de la consommation du lait entre 1970 et 2006 (annexe 4).
Comparée à celle des pays développés comme les
Etats-Unis et les pays de l'Europe de l'Ouest qui dépassent les 250 kg,
la consommation marocaine reste faible.
En termes quantitatifs, la consommation de lait et de
produits laitiers au Maroc ne dépasse guère 40 kg/an/hab, chiffre
qui se situe en dessous de la norme fixée par l'Organisation Mondiale de
la Santé, contre 161.1 kg/hab/an en Espagne et 256.2 kg/hab/an en
France.
Selon Allaya (1999) cité par EL JABRI
(2002), si l'on compare la consommation en lait et produits laitiers, nous
constatons que le Maroc se positionne derrière les autres pays du
Maghreb. En effet, elle est estimée pour l'année 1996 à
92.9 kg/hab/an en Algérie et à 73.7 kg/hab/an en Tunisie. C'est
dans cette optique que des journées de sensibilisation de la population
ont été organisées sur les valeurs nutritionnelles du lait
rappelant que ce produit est un aliment complet et non un liquide similaire aux
autres boissons, et visant à encourager la distribution à des
conditions très avantageuses du lait et dérivés laitiers
au profit des cantines scolaires en vue de développer chez les enfants
l'habitude de consommation de cette denrée.
II. La commercialisation 1. Les circuits de
commercialisation
Deux principaux circuits permettent l'acheminement du lait : le
circuit organisé et le circuit de colportage :
1.1 Le circuit de colportage
Le colportage est une manière de commercialiser le lait
et les produits dérivés sans passer par les usines de
traitement et de conditionnement ou de transformation du lait.
Le colporteur s'approvisionne en lait cru auprès du
producteur et le livre directement aux différents utilisateurs, à
savoir les cafés, les laiteries traditionnelles et les ménage. Il
commercialise des laits dont la qualité est souvent douteuse et posent
également le problème de concurrence déloyale avec le
secteur organisé. Le circuit de colportage a connu un grand
développement dans l'ensemble du pays à cause de la non
application de la réglementation en matière de contrôle de
la qualité et de la salubrité. Selon des études
réalisées le colportage représente 30 à 35% du lait
commercialisé (Mekkaoui, 1996).
Graphe 1: Organisation de la filière lait au
Maroc
Ce circuit est très développé dans le
Gharb. Son développement a été favorisé par la non
application de la réglementation en matière de contrôle de
la qualité et de la salubrité. Le colportage représente
60% dans le Gharb (cf. figure 2).
1.2 Le circuit du lait usiné
L'organisation des éleveurs concernés en
coopératives, greffées sur les centres de collectes, fut le fer
de lance de la politique laitière.
D'après le graphe 2, 75% du lait est
commercialisé, 10% pour l'autoconsommation et 15% pour la consommation
des veaux. L'industrie laitière est approvisionnée à
hauteur de 70 % du lait commercialisé. L'Etat et plus récemment
le secteur privé se sont engagés à construire et à
équiper les centres de collecte du lait dont le nombre est passé
de 10 en 1970 à 998 en 2005. Ceci qui a contribué à
pourvoir les laiteries en une importante quantité de lait (annexe 2).
Figure 10: Evolution du nombre de centres de
collecte
1200
Nbre de centres de collecte
1000
800
600
400
200
0
Année
Nbre de centres de collecte
Source: DE, 2007
La quantité de lait usinée a atteint environ 1,5
Milliard de litres de lait en 2006 contre 47 millions en 1970 (DE, 2007).
Le Gharb a su mettre en place plus de 162 de ces centres de
collecte qui ont pu drainer des quantités importantes vers les
usines.
En parallèle à cette évolution, il faut
noter que la part du lait usiné transitant par ces centres est
passée de 35 millions de litres en 2000 à 68 millions de litres
en 2006 (cf. figure 6). De même, la quantité estimée est
passée de 115 à 173 millions de litres . Ceci explique la place
des centres de collecte dans l'organisation de l'approvisionnement des
unités de transformations et la commercialisation du lait émanant
des éleveurs.
1.3 Organisation de la collecte du lait au Gharb
Dans le Gharb, la commercialisation du lait transite par
plusieurs circuits. Les usines laitières sont alimentées par les
centres de collecte des coopératives et les CCP. Ces derniers
contribuent à hauteur de 60% dans l'approvisionnement de l'Extra lait en
2006 (com.pers. du personnel Extra lait).
Graphe 2: Organisation de la collecte du lait dans le
Gharb
Mini laiteries
CCP
Coopératives
Usines laitières
Eleveurs
Source : Enquête, 2007
Colporteurs
Ménages
2. La concurrence
Dans une économie de marché, les entreprises
doivent rester compétitives pour se pérenniser, elles sont
appelées à affronter la concurrence. En effet, les entreprises
doivent réduire leurs coûts de production et s'adapter en
permanence dans un monde changeant et concurrentiel. Dans toutes les
filières agro-alimentaires on note une concurrence plus ou moins
accentuée entre le secteur privé et le secteur
coopératif.
2.1 Concurrence entre les coopératives et le secteur
privé formel
La pression concurrentielle des marchés et les
exigences réglementaires en terme de qualité des produits et de
sécurité alimentaire imposent des changements d'organisation au
secteur coopératif agricole. Ce dernier a dû s'adapter aux
évolutions économiques en créant des entreprises capables
d'affronter la concurrence du secteur privé qui se développait
parallèlement. Ceci s'est fait par croissance interne (extension du
nombre de livreurs ou d'acheteurs de produits agricoles), par croissance
externe (fusion de coopératives ou création d'unions
coopératives), ou par prise de contrôle de sociétés
privées qui conservaient leur statut d'origine (PEYON,
2004). Les coopératives, mutuelles et autres entreprises
d'économie sociale offrent souvent les meilleurs prix et les meilleurs
services (Thiry, 2006). Pourtant elles doivent lutter sans cesse contre la
concurrence du secteur privé qui adopte des stratégies par le
biais des facteurs d'attractivité. La coopérative diffère
d'une entreprise privée par divers paramètres. Le tableau
ci-dessus explicite cette différence :
Tableau 2: Comparaison entre une coopérative et
une entreprise privée
Entreprise commerciale privée
|
Coopérative
|
Essentiellement une association des
capitaux
|
Essentiellement une association des
personnes.
|
Objectif principal : obtenir le bénéfice
maximum sur les fonds investis
|
Objectif principal : fournir aux membres des services, un emploi
et une activité productrice
|
Inégalité de contrôle de gestion
(basé sur les actions).
|
gestion démocratique «un adhérent =
une voix »
|
Répartition des bénéfices au prorata
du nombre d'actions
|
Excédent répartis proportionnellement à
l'utilisation qui a été faite des services de
la coopérative.
|
Actions librement négociables, leur valeur
varie selon les bénéfices
réalisés.
|
Les parts sont nominatives et ne peuvent
être cédées à des fins
spéculatives.
|
|
Source : Bathaoui et Hajjam 2001 Quelques exemples entre les
coopératives et le secteur privé formel :
· Au Maroc, plusieurs exemples ont été
exposés, nous citons par exemple celui de la coopérative
féminine Mesdakia pour la production du couscous traditionnel. Les
coopérantes ont participé à plusieurs foires, dans la
province de Chefchaouen et ailleurs, et ont remporté plusieurs prix pour
la qualité de leur production. Malgré cela, elles ont de
sérieux problèmes à émerger et à
réaliser leurs objectifs. Ainsi, éloignées des centres
urbains et ne disposant pas de local de production et de vente conforme aux
normes d'hygiène, elles ont rencontré des difficultés
à vendre leur produit face à une concurrence acharnée
(inter-reseau, 2003).
· dans la région du Loukkos au Nord du Maroc, le
secteur de la fraise pour l'exportation est très compétitif au
Maroc. Seulement quelques coopératives de producteurs se sont
développées sans intervention de l'Etat et ont tenté de
s'installer dans ce secteur.
Avec l'arrivée des entreprises espagnoles, la
production est faite sous contrat avec les producteurs. En effet, les
agriculteurs individuels reçoivent les plants en contrepartie, ils
livrent leur production à l'entreprise qui la conditionne et l'exporte.
Aucun contrat n'est signé entre le producteur et l'entreprise qui fixe
le prix en fonction du marché, par conséquent, les agriculteurs
supportent seuls la variation des prix de vente. Des groupes d'agriculteurs se
sont décidés de se réunir pour créer des
coopératives (Faysse et al, 2007).
2.2 La concurrence entre les coopératives de collecte de
lait et le secteur informel
Quoique l'objectif de mon travail se limite d'analyser
l'état de la concurrence dans lequel s'insèrent les
coopératives et les CCP qui opèrent dans le circuit formel, il
s'est avéré nécessaire de montrer que le secteur informel
est aussi en concurrence avec les coopératives.
Le bureau international du travail (BIT) distingue sept
critères pour définir le secteur informel : la facilité
d'entrée à l'activité, un marché de concurrence non
réglementé, la propriété familiale des entreprises,
l'échelle restreinte des activités, le recours aux
réserves locales, le recours à une technologie adaptée et
à une forte intensité de travail, une formation acquise hors du
système scolaire.
La dernière définition et critères de
l'informalité proposés par cet organisme est « le faible
lien avec les institutions officielles, un faible niveau d'organisation, des
unités qui opèrent à petite échelle et de
manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail
et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail,
lorsqu'elles existent, sont surtout fondées sur l'emploi occasionnel,
les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales
plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne
et due forme » (BIT, 1993a et b).
Dans le monde, le secteur informel laitier contribue pour une
part significative, à l'activité économique totale de ce
secteur. Son expansion a été fortement accentuée par
l'explosion démographique, l'urbanisation, l'exode rural et la
libéralisation de l'économie. Le secteur informel échappe
à tout contrôle des pouvoirs publics qu'il soit fiscal, social ou
sanitaire. Il constitue, selon certains dires, non seulement une concurrence
déloyale pour le sous-secteur organisé mais aussi un danger de
santé publique. Il est pourtant fortement présent dans les pays
en voie de développement.
Le secteur informel est dynamique dans le secteur laitier.
Selon les pays, l`informel draine entre 30 et 98 % de la production
commercialisée dont une partie très faible drainée par les
coopératives et représente entre 25 et 75 % du chiffre d`affaires
du secteur laitier. Ainsi, la part des coopératives dans le lait
usiné dans quelques pays est donnée par le tableau ci-dessous
:
|
Secteur informel
|
Cooperatives
|
Maroc*
|
35%
|
20%
|
Tanzania
|
98%
|
4%
|
Nicaragua
|
86%
|
4%
|
India
|
83%
|
6%
|
Costa Rica
|
44%
|
54%
|
Sri Lanka
|
40%
|
7%
|
* Source : DE, 2007 Source : Staal, 2000
Quelques exemples de la concurrence entre les coopératives
et le secteur informel :
É Au Kenya, le marché informel domine le
commerce du lait, 86% du lait est vendu cru par des petits vendeurs ambulants.
Plus de 42% du lait est vendu directement du producteur au consommateur. Un
quart du lait passe par les coopératives laitières, et une partie
est vendue sous forme cru. De plus, plusieurs sociétés
étrangères sont rentrées en compétition avec les
coopératives laitières locales en vendant du lait
pasteurisé. La libéralisation du marché laitier pose des
défis importants pour les coopératives laitières (ILRI,
Kenya, 2005).
É En Inde, dans le cas de la coopérative
laitière de Baroda, une coopérative avait des problèmes
parce que pendant l'été, les petits vendeurs informels
proposaient un prix plus haut qu'elle, et comme les villages étaient
prêts de la ville de vente, ils pouvaient sans problème
écouler leur marchandise. Ceci affaiblissait grandement la
coopérative, (Shah, 1995).
Maitrise de la qualité du lait cru de la
ferme ii l'usine de transformation
EL.BOUICHOU
Introduction
Les avantages du lait , au point de vue alimentaire ,
étant universellement reconnus , il n'a pas été
jugé nécessaire d'insister sur ce point , En fait presque tous
les pays s'efforcent de développer au maximum leur production et leur
consommation de lait, et notre pays dans le cadre du plan Maroc Vert a
essayé de formuler des directives et des principes
généraux destinés à orienter ce
développement .
Par contre s'ils ne sont pas produits dans les conditions
d'hygiène satisfaisante, le lait et les produits laitiers provoquer des
maladies chez les consommateurs, c'est pourquoi l'hygiène du lait
englobe toute une série de mesures relatives à l'état
sanitaire des animaux producteurs, à l'observation des règles de
l'hygiène dans la production, la manipulation et le traitement.
A travers ce volet, nous allons conclure qu'Il est
nécessaire aux autorités compétentes, ainsi que les
intervenants dans la zone de collecte, d'élaborer des recommandations,
pour les éleveurs en fonction de la prévalence des maladies et
les sensibilisent aux dangers, liés à la consommation des
produits laitiers des vaches atteintes.
Pour une meilleure gestion du cheptel, l'éleveur devra,
éliminer systématiquement ou progressivement les animaux atteints
de la brucellose, de la tuberculose et de mammites chroniques. À la
consommation ou lors de l'achat de nouveaux animaux, il veillera à ce
qu'ils soient indemnes de ces maladies avant leur introduction dans le
troupeau.
I/ Analyse des différents types de dangers d'un lait
cru
1. Danger microbiologique
C'est le danger majeur à maîtriser dans le cadre
de la transformation laitière. Les agents infectieux présents
dans les aliments peuvent provenir de plusieurs sources : des animaux, de
l'environnement et du matériel, du personnel de l'unité ou des
visiteurs en contact avec les produits.
1.1 Agents infectieux provenant des animaux
Tout animal malade est susceptible de transmettre un germe
pathogène par le lait. En particulier, les animaux malades de
tuberculose ou de brucellose donnent du lait contaminé en agents
infectieux, qui sont respectivement Mycobacterium et
Brucella.
Le lait cru doit parvenir de vaches :
> Appartenant à un cheptel officiellement indemne de
ces deux maladies.
> Ne représente aucun symptôme de maladie
contagieuse transmissible à l'homme par le lait.
> Dont l'état de santé générale
ne représente aucun trouble apparent et qui ne souffrent pas de maladies
de l'appareil accompagnées d'écoulement, d'entérite avec
diarrhée accompagnée de fièvre ou d'une inflammation
visible du pis.
> Ne pouvant transmettre au lait des caractéristiques
organoleptiques anormales, et qui ne présente aucun blessure du pis
pouvant altérée le lait.
Remarque : les transformateurs qui achètent du lait aux
éleveurs n'ont généralement pas l'assurance qu'il soit
indemne de contaminations par ces bactéries. Ceci conduit à
recommander la pasteurisation systématique des laits à
transformer afin d'éliminer ces agents infectieux.
1.1.1 / Tuberculose
Définition
L'agent de la tuberculose est une bactérie,
Mycobacterium tuberculosis, qui affecte les bovins. Cette
bactérie est également pathogène pour l'homme et est
transmise par le lait cru. La tuberculose fait partie de la liste des maladies
réputées légalement contagieuses (MRLC) donc à
déclaration obligatoire.
Mode de transmission
Les modes de transmission de la tuberculose à l'homme
sont divers : inoculation du germe par une lésion cutanée ou des
souillures de la muqueuse oculaire (ce mode de transmission représente
un danger pour les éleveurs, vétérinaires, agents
travaillant à l'abattoir) ;
v' Inhalation de la poussière (provenant des abattoirs et
exploitations infectées) lors des opérations de nettoyage ou
autres manipulations ;
v' Ingestion des produits (viande, lait) et produits
dérivés contaminés (ce mode de transmission
représente un danger pour les consommateurs du lait ou produits laitiers
contaminés par la bactérie).
Symptômes chez l'homme
La maladie cause des lésions caractéristiques,
les tubercules, petites masses arrondies localisées le plus souvent au
niveau du poumon, mais il peut exister d'autres formes de tuberculose.
1.1.2 Brucellose Définition
La brucellose (ou fièvre de Malte, mélitococcie,
fièvre ondulante ou fièvre sudoroalgique) est une maladie
infectieuse, contagieuse, commune à de nombreuses espèces
animales et à l'homme.
Elle est due à des bactéries dont les plus connues
sont :
o Brucella abortus : associée à la
brucellose bovine ;
o Brucella melitensis : associée à la
brucellose des petits ruminants ; o Brucella suis : associée
à la brucellose porcine.
Les trois souches sont pathogènes pour l'homme. La
présence de Brucella n'est pas exceptionnelle. Il faut donc
rester vigilant. Chez l'animal, la brucellose se manifeste par une atteinte de
l'appareil génital entraînant un avortement, surtout pendant le
dernier tiers de gestation.
Mode de transmission
La contamination humaine s'opère après consommation
des produits laitiers ou carnés contaminés ou par contact avec
les animaux infectés.
Symptômes chez l'homme
Chez l'homme, les signes cliniques sont les maux de
tête, les douleurs musculaires, la transpiration avec une fièvre
ondulaire pouvant atteindre 40°C. Elle est souvent confondue avec le
paludisme. Chez les femmes enceintes ou les animaux en gestation, des
avortements se produisent.
1.1.3 Infections de la mamelle (mammites)
Définition
La mammite est une infection de la mamelle. Les germes
généralement impliqués dans ces infections sont les
Streptococcus agalactiae, Streptococcus dysgalactiae,
Streptococcus uberis, bactéries coliformes (E. coli ou
Salmonella sp.), etc.
On distingue deux types de mammites :
- les mammites cliniques. Ce sont celles que l'éleveur
peut détecter par la modification visible de l'état de
santé de l'animal : inflammation de la glande mammaire, apparition de
quartiers de mamelle chauds, volumineux, douloureux, éventuellement de
plaies, ainsi qu'une perte d'appétit ;
- les mammites subcliniques : aucun signe n'est visible au
niveau de l'animal et elles sont par conséquent plus difficiles à
déceler pour l'éleveur. Le lait est pourtant contaminé par
les bactéries. Des tests simples effectués sur le lait permettent
à l'éleveur de repérer les animaux malades et
d'éliminer le lait des animaux correspondants de la consommation ou de
la transformation.
Les mammites sont responsables de nombreuses pertes dans la
filière lait. Elles entraînent une perte économique pour
l'éleveur : la qualité organoleptique du lait (couleur,
viscosité) est susceptible de changer, le rendant ainsi invendable. A
celà il faut ajouter une desquamation de la muqueuse des pis avec
l'apparition possible de plaies sur la glande mammaire entraînant un
arrêt de la traite.
Elles contribuent largement à l'augmentation des
cellules somatiques, de la flore microbienne et changent la composition
chimique et biochimique du lait. Toutes ces variations perturbent le processus
de fermentation au niveau de la transformation laitière. Parmi les
nombreux germes responsables des mammites, on retiendra les staphylocoques dont
le plus connu est le staphylocoque doré. Ce germe, une fois dans le
lait, peut produire une toxine7 responsable de toxi-infections chez le
consommateur. Il est donc nécessaire de prendre toutes les
précautions en vue d'empêcher la prolifération du germe et
la production de la toxine.
Mode de transmission
Les bactéries pénètrent
généralement dans le canal du trayon pendant la lactation ou la
période sèche. La présence des germes dans la mamelle
n'est pas le seul facteur qui favorise l'apparition des mammites. Il faut que
cette présence soit couplée aux mauvaises conditions de
stabulation, au traumatisme des mamelles pendant la traite, à
l'âge de l'animal ou à l'alimentation... Certains animaux sont
plus que d'autres
sensibles à la maladie, et l'éleveur peut aussi
limiter l'incidence en éliminant préférentiellement les
animaux atteints (particulièrement pour les petits ruminants).
Symptômes chez l'homme
Staphylococcus aureus est une bactérie
présente dans l'environnement, non pathogène en elle-même
pour l'homme. Dans le lait contaminé, elle produit une toxine qui peut
rendre dangereuse la consommation des aliments. Les infections alimentaires par
ingestion de cette toxine se caractérisent par des nausées,
vomissements, diarrhées, crampes à l'abdomen et douleurs qui
peuvent durer de un à plusieurs jours.
1.2 Agents infectieux présents dans l'environnement ou les
matières premières
Des agents infectieux sont présents dans
l'environnement des exploitations (particulièrement dans les
déjections des animaux) et de l'unité de transformation du lait.
Dès qu'ils trouvent des conditions favorables dans les aliments, ces
agents infectieux peuvent se multiplier et rendre dangereuse la consommation de
l'aliment.
Quatre micro-organismes à surveiller en matière
de sécurité sanitaire des aliments d'origine animale :
Salmonella, Staphylococcus aureus, Escherischia coli
et streptocoques.
1.2.1 Staphylocoques aureus Caractéristiques
du germe
Staphylococcus aureus est un germe hôte naturel
de la mamelle. Il n'est pas considéré comme pathogène,
mais comme un témoin d'hygiène. Il se développe entre 6 et
48°C, la température optimale étant de 37°C. Son pH
optimum de multiplication se situe entre 5 et 7,5, mais cette bactérie
survit jusqu'à des pH de 9,8. Chez les ruminants, ces infections se
traduisent par des mammites subcliniques et parfois cliniques. Le lait est
alors fortement contaminé en bactéries
Staphylococcus.
Staphylococcus aureus est aussi présent chez
l'homme, particulièrement dans les plaies, gerçures, crevasses,
panaris, et dans le cas d'infections respiratoires. Les formes humaines sont
particulièrement virulentes sur l'homme. Il est donc nécessaire
d'éviter la contamination des aliments par ces dernières.
Conditions de production de la
toxine
Dans les conditions favorables, certaines souches peuvent
produire des toxines, qui seules sont susceptibles d'être dangereuses
pour la santé humaine. Le produit alimentaire ne change ni de goût
ni d'odeur, et conserve ses caractéristiques d'origine. Une
pasteurisation ne permet pas de détruire les toxines produites par la
bactérie. La
toxine est une protéine thermorésistante qui ne
peut pas être détruite par la pasteurisation.
Il faut, in vitro, 3 heures à 100°C et 10
à 40 minutes à 120°C pour dénaturer
l'entérotoxine A. Elle résiste également aux enzymes
digestives et à l'acidité gastrique.
Sa production exige un certain nombre de conditions :
V' Présence d'une souche productrice de toxine (ex. :
Staphyloccoccus aureus) ; V' Nombre de bactéries
élevé (106 à 109 par ml) ;
V' Bactéries en fin de phase de croissance ;
V' Absence de flore antagoniste (ex. : la flore lactique) ;
V' Activité de l'eau réduite.
Symptômes chez l'homme
Les maladies suppuratives sont dues à une
pénétration des staphylocoques dans l'organisme à travers
les plaies, le canal urinaire, etc. Les infections alimentaires par ingestion
de la toxine se caractérisent par des nausées, vomissements,
diarrhées, crampes à l'abdomen et douleurs qui peuvent durer un
à plusieurs jours. Le temps d'incubation varie de 1 à 7 heures
après l'ingestion des toxines. Lorsque la toxine est
ingérée, l'organisme s'affaiblit. La toxine peut entraîner
la mort chez un sujet déjà très affaibli.
Sources de contamination
Les sources de contamination du lait sont les animaux atteints
des mammites cliniques et subcliniques, les mains sales ou les plaies du
trayeur, le matériel (les lavettes, les ustensiles de transformation
conservant une flore même après lavage, comme les ustensiles en
bois).
1.2.2 Salmonelles Caractéristiques du
germe
Les Salmonella sont des germes pathogènes qui
provoquent des salmonelloses chez l'homme et chez l'animal. Toutes les
espèces sont pathogènes, mais seule l'ingestion d'une certaine
quantité de bactéries peut provoquer l'infection (sauf
Salmonella typhi, responsable de la fièvre typhoïde.
Les Salmonella se développent entre 8 et
47°C avec une température optimale de 35- 36°C. Elles se
multiplient à des pH compris en 4,3 et 9.
Chez les ruminants, les salmonelloses se manifestent par des
entérites, parfois hémorragiques, ainsi que par des troubles
respiratoires, des avortements ou des septicémies.
Les traitements reposent sur l'utilisation d'antibiotiques et
d'anti-inflammatoires. Symptômes chez
l'homme
La salmonellose se signale par des douleurs abdominales,
diarrhées, vomissements, et par de la fièvre en
général. Il peut y avoir septicémie dans les cas les plus
graves, méningite, péricardite, endocardite. Les symptômes
apparaissent entre 7 et 72 heures après l'ingestion du produit. Ils sont
particulièrement graves et peuvent conduire au décès chez
les personnes à risques (enfants, personnes âgées,
personnes immunodéprimées...).
Les personnes plus sensibles (immunodéprimées,
personnes du quatrième âge) contractent la salmonellose avec des
quantités de bactéries plus faibles que des personnes en bonne
santé.
La bactérie Salmonella typhi est à
l'origine de la fièvre typhoïde. Elle se distingue des autres
salmonelloses par le fait que l'ingestion d'une seule bactérie peut
provoquer la maladie. Elle se manifeste par une forte fièvre, avec
ulcération de l'intestin grêle. Cette maladie est mortelle, mais
il existe une vaccination efficace sur l'homme. Le temps d'incubation est de 7
à 21 jours. Les personnes ayant contracté la fièvre
typhoïde continuent à excréter la bactérie pendant
plusieurs mois dans les selles. Pour cette raison, la surveillance de la
fièvre typhoïde est particulièrement importante pour le
personnel travaillant dans les unités de transformation
laitière.
Sources de contamination
La contamination dans les élevages provient
principalement d'animaux excréteurs, malades ou non (bovins, ovins,
caprins, chiens, rongeurs, volailles, pigeons...), de l'homme, de l'eau et
des aliments souillés. La contamination de l'environnement par les
animaux n'est pas seulement le fait des animaux atteints.
Après leur guérison, ces animaux excrètent pendant
plusieurs années et en quantité importante des salmonelles par
les bouses ou crottes. On trouve aussi fréquemment des animaux avec des
fèces contaminés malgré l'absence
d'antécédents cliniques de salmonelloses au niveau de l'individu
ou du troupeau.
1' L'animal : les vaches, singes, volailles, porcs peuvent
contaminer le lait à travers leurs excréments s'ils sont malades
ou porteurs sains.
1' La ferme : le lait peut être contaminé
à travers les mains souillées du trayeur, l'eau du forage, l'eau
de puits, le matériel de traite (tamis de filtrage, bidon à
petite ouverture).
1' La laiterie : les mains du personnel peuvent être des
sources potentielles de contamination si ces travailleurs sont malades ou
porteurs sains. Le matériel mal désinfecté (il s'agit des
matériels utilisés pour l'homogénéisation et le
brassage : louche, fouet et les ustensiles en bois) est une source de
contamination. Les yaourts utilisés comme ferments sont également
des sources potentielles de contamination.
1.2.3 Escherichia
coliCaractéristiques du germe
Escherichia coli est un bacille coliforme d'origine
fécale appartenant à la famille des
entérobactéries. Il s'agit d'un germe normalement présent
dans le tube digestif des êtres vivants. Il est peu exigeant sur le plan
nutritif et est ubiquiste, c'est-à-dire qu'il se développe dans
tous les endroits présentant des conditions de survie favorable (chaleur
et humidité). Seules certaines souches sont pathogènes. La
multiplication d'E. coli est possible entre 8 et 47°C avec une
température optimale de 30 à 40°C. Son pH optimum de
multiplication se situe entre 4,3 et 9.
Chez les ruminants, l'infection à E. coli se
traduit par des formes cliniques très diverses.
Les infections mammaires qui lui sont dues sont
essentiellement des mammites cliniques (présentant des signes
directement visibles), mais parfois (plus rarement) aucun signe clinique ne
permet d'identifier l'animal infecté. Les traitements reposent sur
l'utilisation d'antibiotiques.
Symptômes chez l'homme
Parmi les souches de ce germe, il en existe une
particulièrement virulente : la souche O157 H7 qui provoque notamment
des diarrhées sanglantes. Les symptômes sont les diarrhées,
nausées accompagnées le plus souvent par des vomissements. La
« tourista » est due à une souche d'E. coli
très rarement mortelle Les infections se traduisent
essentiellement par des diarrhées. Chez l'enfant,
certaines souches particulières sont responsables d'un syndrome
hémolytique et urémique entraînant une insuffisance
rénale grave. D'autres souches peuvent provoquer des symptômes
graves chez l'adulte (fièvre, diarrhées avec du sang,
déshydratation).
Sources de contamination
1' L'animal et l'environnement : les E. coli sont
normalement présentes dans le tube digestif et donc dans les
fécès des animaux, y compris celui l'homme. La contamination des
litières et de l'eau se fait par cette voie. Dans l'élevage, les
litières, l'eau, les surfaces souillées sont souvent favorables
à la survie et au développement de ce germe.
1' Au niveau de la traite, le lait peut être
contaminé par la main du trayeur, les mamelles mal
désinfectées, les mouvements de la vache (coups de pattes,
balancement de la queue). La contamination peut provenir aussi du
matériel de traite. Toute pathologie digestive chez un animal
entraîne une excrétion fécale et des dangers de
contaminations consécutives de lait.
1' Au niveau de la laiterie, l'eau polluée, les ferments
et levains souillés, les mains
sales, les équipements mal désinfectés sont
des sources de contamination. Rappelons que E. coli est en
général détruite par la pasteurisation.
1.3 Dangers liés à l'alimentation des
animaux
L'arachide, comme de nombreux autres produits agricoles
(céréales, fruits secs, etc.), peut servir de substrat au
développement de champignons saprophytes dont certains produisent des
substances toxiques pour la santé humaine ou mycotoxines. Parmi ces
métabolites, les aflatoxines, produites par Aspergillus flavus
et parasiticus, affectent régulièrement les
arachides cultivées et transformées dans de mauvaises conditions.
Ces toxines ont des propriétés carcinogènes (foie) et
mutagènes. Elles favoriseraient également l'occurrence de la
maladie de Kwashiorkor chez les enfants. Ces composés thermostables sont
éliminés par traitement à l'ammoniac lors du raffinage de
l'huile.
La production artisanale d'huile ne permet pas cette
destruction et les tourteaux peuvent donc contenir des aflatoxines. Par
conséquent, le lait issu d'une vache nourrie avec ce tourteau peut
également en contenir. Un autre danger est celui concernant la mauvaise
conservation des aliments qui peut favoriser le développement de
champignons (levures et moisissures). Il ne représente
représenterait cependant pas un risque majeur pour les produits
laitiers.
Pour éviter, le cas échéant, la
multiplication des germes dans les produits transformés, il est
nécessaire de prévoir une bonne acidification lactique et surtout
d'assurer une maîtrise de la chaîne du froid (température
inférieure à 4 ou 8°C selon les produits).
Afin de limiter les risques de contamination par
l'alimentation animale, il est nécessaire de stocker les aliments dans
un lieu bien séparé des pesticides et d'éviter de conduire
les animaux en pâturage à proximité de champs
traités.
1.4 Dangers liés au transport
Le transport du lait des étables vers les centres de
collecte se fait souvent dans des conditions très favorables à la
multiplication des micro-organismes :
> les contenants du lait (bidons) sont souvent à faible
ouverture, et donc difficiles à nettoyer: ils peuvent être de
véritables nids bactériens.
> la durée du transport est parfois longue.
> plusieurs laits d'origines différentes peuvent
être mélangés ;
> la température ambiante est souvent
élevée (38-39°C), ce qui favorise la multiplication
bactérienne.
Le lait peut être correctement collecté par des
citernes de collecte ou des bidons à lait
Les citernes de collecte de lait et les bidons seront
conçus et construites de telle manière à éviter
toute contamination de l'environnement extérieur du lait et d'assurer un
égouttage complet.
Les surfaces destinées à entrer en contact avec
le lait seront fabriquées dans un matériau facile à
nettoyer et à désinfecter, qui résiste à la
corrosion et qui n'est pas susceptible de transférer au lait des
substances en telle quantité qu'elles présentent un risque pour
la santé humaine ,qu'elle altèrent la composition du lait ou
qu'elles exercent un effet négatif sur ses quantité
organoleptiques.
2. Dangers chimiques
Certains contaminants chimiques peuvent subsister dans les
produits laitiers consommés au et constituent un danger potentiel pour
la santé. Toutefois, il faut souligner que contrairement au danger
microbiologique, le danger chimique a un effet cumulatif. C'est-à-dire
que le consommateur ne tombe pas malade à la première ingestion
du produit, mais l'ingestion répétée peut occasionner des
problèmes de santé (cancers pour l'ingestion
répétée de doses de pesticides par exemple, apparition de
bactéries résistantes aux antibiotiques).
En outre, la présence de contaminants chimiques peut
entraîner des problèmes au niveau technologique. Par exemple la
présence d'antibiotiques dans le lait empêche les ferments d'agir
et le lait ne coagule pas.
2.1 Résidus de médicaments dans le
lait
Tout animal subissant un traitement médical est
susceptible de transmettre le principe actif du médicament par la viande
ou par le lait. Le principal danger chimique identifié au
Sénégal pour la transformation laitière est la
présence de résidus d'antibiotiques dans le lait.
La consommation de lait et de produits laitiers contenant des
antibiotiques, tels que pénicillines, tétracyclines, est un
danger potentiel pour la santé des consommateurs.
Dans le tube digestif vivent en effet des milliards de
bactéries saprophytes et commensales (BERCHE Éd.
Médecine-Sciences Flammarion, Paris, 1991),.
En colonisant ainsi le milieu, ces bactéries
contribuent à la mise en place d'un système immunitaire naturel
par la production d'anticorps. Ce mécanisme empêche le
développement de nombreux pathogènes. La consommation de produits
contenant des résidus d'antibiotiques (cycline, sulfamicine) perturbe
cette flore intestinale, diminuant ainsi l'immunité naturelle
préétablie, et peut entraîner une atteinte du
système nerveux, des os, des dents (coloration des dents en jaune), du
foie, du sang, ainsi que l'apparition de bactéries mutantes
résistantes aux antibiotiques, engendrant des échecs
thérapeutiques.
En outre, un lait contenant des antibiotiques ou des
résidus d'antibiotiques n'est pas apte à la transformation en
lait caillé, yaourt ou fromage, qui nécessite le
développement de certaines bactéries (par
exemple les lactobacilles dans le cas du yaourt). Un lait contenant des
antibiotiques devient un milieu hostile aux germes. Lors de l'ensemencement,
les bactéries meurent ou s'affaiblissent occasionnant ainsi des
défauts de fermentation : par exemple, la coagulation du yaourt n'est
pas correcte, le yaourt ne « prend » pas, il reste liquide.
En production animale, les antibiotiques peuvent être
utilisés comme agents thérapeutiques (pour traiter une infection
animale bactérienne), prophylactiques (pour empêcher les
infections et les maladies bactériennes) et promoteurs de croissance
(pour améliorer la digestibilité ou faciliter l'absorption de
l'alimentation animale). Le temps d'attente nécessaire pour que
l'organisme de l'animal évacue totalement les résidus chimiques
du traitement est précisé sur les notices d'utilisation des
médicaments vétérinaires.
Durant cette période, toute utilisation ou consommation de
ces produits (viande et lait) est proscrite.
Au Maroc, les soins vétérinaires ne sont pas
toujours assurés par des spécialistes, est souvent
pratiquée par les éleveurs. Certains éleveurs traitent
leurs animaux, malades à partir de médicaments qu'ils
achètent en se référant aux anciennes ordonnances ou chez
des pharmaciens non habilités. Les éleveurs peuvent les utiliser
sans un diagnostic préalable et les conseils d'un
vétérinaire ou d'un agent d'élevage. De plus, les temps
d'attente après traitement ne sont pas toujours respectés par les
éleveurs les moins formés.
Les laits contaminés aux antibiotiques, soit par
non-respect des temps d'attente, soit par utilisation de pratiques frauduleuses
(ajout d'antibiotiques pour la conservation pendant le transport) peuvent
être détectés par utilisation de tests rapides.
2.2 Autres produits chimiques dans le lait Le
colostrum
La vache après vêlage ne doit pas être
traite pendant 5 à 7 jours. Elle secrète en effet du colostrum le
premier jour, puis du lait de transition dont la composition devient
graduellement similaire à celle du lait entier. En plus de sa valeur
nutritionnelle élevée, le colostrum contient aussi des anticorps
nécessaires pour protéger le nouveau-né contre de
nombreuses infections qui peuvent provoquer des diarrhées et d'autres
problèmes de santé. Ce lait n'est pas adapté à la
transformation.
Les résidus chimiques dans l'alimentation
animale
Les contaminants chimiques (notamment les pesticides) peuvent
engendrer deux types de dangers :
> pour la santé animale par surdosage ou ingestion
involontaire ;
> pour la santé humaine par contact avec les animaux
et/ou ingestion de produits animaux contaminés.
L'alimentation n'est pas la seule voie de contamination
chimique. En effet, les voies respiratoires et la peau constituent des passages
pour certaines molécules provenant des industries (notamment les
polychlorobiphényles11) et de la combustion des hydrocarbures et autres
déchets (furannes et dioxines).
2.3 Les résidus des pesticides dans le lait
Au Maroc l'utilisation des pesticides et régie par une
législation qui réglemente, la commercialisation la
détention, et l'utilisation des ces produits, avant son usage en
production végétales, chaque pesticide et soumis à une
procédure d'homologation dont la responsabilité incombe à
la DPVCTRF, législation et réglementation phytosanitaire au
Maroc, 1991 et suivant DPVCTRF (BOUGHDAD ENA).
Les procédures de mise sur le marché des
pesticides sont très exigeantes et bien contrôlées. En ce
qui concerne les végétaux consommés par les vaches
laitières et le lait, ces procédures permettent de garantir une
absence de résidus ou une présence à des seuils
inférieurs aux LMR, à condition que les bonnes pratiques de
traitements phytosanitaires soient appliquées. Les résultats des
plans de contrôle sur le lait sont rassurants, de plus l'élevage
laitier n'est pas un gros consommateur de pesticides. Le risque de trouver des
résidus de produits phytosanitaires dans le lait apparait donc assez
faible.
2.3.1 Caractérisation de l'exposition
L'exposition effective de la vache à un contaminant est
le résultante du binôme « concentrations en polluants/
durée d'exposition». Plusieurs paramètres interviennent dans
la notion d'exposition : la voie d'exposition et les facteurs qui vont jouer le
devenir et sur la persistance du polluant (qui dépende en grande partie
des propriétés physico-chimique du polluant) ( Barriuso,2003).
Les voies d'exposition de la vache laitière sont l'air qu'elle respire,
l'eau d'abreuvement et l'alimentation (fourrage ou concentré
traité). D'autre part, l'herbe ingérée au pâturage
peut avoir été contaminée accidentellement par un
brouillard ou une pluie contenant des pesticides.
2.3.1 La métabolisation chez la vache laitière
Chez les animaux, les transformations de la substance active
après absorption ont majoritairement lieu dans le foie. Le stockage
lipidique et l'élimination de ces substances par les émonctoires
(foie, reins, mamelle) peuvent conduire à la contamination des produits
(lait ou viande). Ainsi, les substances solubles dans les graisses et l'eau
peuvent être éliminées par la mamelle. De plus, le PH du
lait est légèrement acide, les bases faibles comme les pesticides
vont donc passer du sang vers le lait, à travers des membranes
biologiques .cependant, le stockage et diversité des voies
d'élimination ainsi que les formes chimiques excrétées
(métabolites de composé de départ) sont complexes et
multiples. La molécule mère peut être
dégradée dans l'organisme en un métabolite plus toxique,
inactif ou encore doté de propriétés pharmacologiques
différentes. Chaque substance a un comportement différent
(Joncour, 2000). Dans le cas du lait, la plus ou moins grande
liposolubilité de la molécule a une importance sur le transfert.
le coefficient de partage octanol/eau permet de prédire de
capacité de la substance à s'accumuler dans le tissus adipeux, en
ensimant du partage sa répartition entre l'eau et les graisses. Ce
coefficient est souvent exprimé par son logarithme, log P, et est
d'autant plus élevé que la substance est respectivement 6 ;3 ;8
et 2 ;4. On considère que les valeurs de log P supérieur à
3 , sont associées à un risque de bioconcentration dans les
graisses . en tout état de cause, seule l'étude
expérimentale du devenir d'un principe actif pourra permettre, en fin de
savoir dans quelle proportion et sous quelle forme chimique (métabolite)
il est éliminé de l'organisme, et notamment dans le lait.
2.3.3 Les différentes voies
d'exposition
A. l'eau d'abreuvement
Les études de mentalisme réalisées sur
la vache laitière montrent qu'elle peut éliminer plus de 50 % de
l'atrazine ingérée par voie urinaire et 33 % par voie
digestive. la part apportée par
l'eau d'abreuvement serait de 10 % de l'atrazine totale ingérée,
le reste l'étant par le fourrage et par voie aérienne ( Joncour
2000). On estime que 0.5 à 2 % de la quantité consommée
est éliminée par la mamelle (Nabuurs.1980). Des pics de 2 ug/l
d'atrazine dans les cours de l'eau ou les puits ayant été souvent
relevés, une vache consomme 100 litres d'eau par jour, pourrait en
théorie ingérer 0.2mg d'atrazine par jour.
B. les fourrages et concentrés
Les produits pulvérisés sur la plante restent en
surface, sauf les produits systémiques qui pénitent dans les
tissus des végétaux. La systémie peut être
ascendante (migration dans la sève brute), descendante migration dans la
sève élaboré) ou translaminaire (migration dans la
feuille).les nouvelles molécules utilisées pour le traitement
de
semence sont systémiques et peuvent protéger la
plante contre les insectes, plusieurs mois après le traitement (exemple,
l'Imidaclopride).
Le plan de contrôle réalisé en 2001 par
les services de la répression des fraudes (DGCCRF) (direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des faraudes, 2001 France) sur les résidus de produits
phytosanitaire, dans le secteur de l'alimentation animale) a
révélé 30 échantillons positifs sur les 84, mais
à des teneurs très inférieures aux LMR fixées pour
l'alimentation humaines (il n'existe pas de LMR alimentation animale). Les
matières actives retrouvés proviennent très
majoritairement des traitements insecticides de stockage (
méthyl-pyrimiphos ; méthyl-chlorpyriphos , malathion). Dans le
plan de contrôle réalisé en 1999, des traces
d'organochlorés, rémanents (lindane, endosulfan) avaient
été détectées (DGCCRF, 2000).
2.3.4 Méthode de recherche des pesticides dans le lait.
La première étape pour une recherche dans le
lait consiste à extraire les résidus de la matrice lait, suivie
d'une purification et de la concentration des extraits. La séparation
des composés présents dans l'extrait est effectuée par
chromatographie en phase gueuze << CPG >> ou par chromatographie en
phase liquide << HPLC >>, selon les caractéristiques de la
molécule recherchée. La CPG peut être
réalisée avec un détecteur thermoionique ou bien par
spectrométrie de masse. Chaque résultat est
caractérisé par une limite de quantification. En
deçà de cette limite, il est impossible de déterminer la
présence ou l'absence de la molécule << concentration trop
faible pour être mesurée >> dans l'échantillon. Les
laboratoires mesurent les niveaux des résidus, ils tiennent compte de la
molécule mère mais aussi des métabolites de cette
molécule.
Les contaminants chimiques << notamment les pesticides
>> peuvent engendrer deux types de dangers :
|
Pour la santé animale par surdosage ou ingestion
involontaire ;
Pour la santé humaine par contact avec les animaux et /ou
ingestion de produits animaux contaminés.
|
L'alimentation n'est pas la seule voie de contamination
chimique, en effet les voies respiratoires et peau constituent des passages
pour certaines molécules provenant des industries (notamment les
polychlorobiphynyles 11) et de la combustion des hydrocarbures et autres
déchets (furannes et dioxines).
La contamination du lait résulte de l'emploi
d'aérosols de pesticides au sein ou alentours des étables ou,
surtout de l'ingestion, par les vaches, d'aliments ou de fourrages
pollués. Cette pollution résulte de l'usage
inconsidéré des pesticides pour
traiter les cultures et les récoltes et, en particulier,
les pâturages. Les résidus de pesticides sont alors
excrétés dans le lait et passe dans les produits laitiers.
De très nombreux travaux ont été
consacrés a ce problème et ont montré que les risques de
contamination était importants << Henderson >> .dans certain
pays ( U.S.A, Canada, Hollande) des contrôles analytiques
systématiques ont été entrepris par l'industrie
laitière et des doses limées tolérables
sévères ont été établies pour les
résidus << c'est le zéro administration >>,
c'est-à-dire des teneurs inférieures à 2.5 ppm
rapportées à la matière grasse , soit 0.10 ppm pour le
lait, au Maroc par contre ,on trouve très peu d'informations sur les
risques liés à la présence de résidus de pesticides
dans le lait.
Les insecticides organochlorés, à ce point de
vue, paraissent les plus redoutables ; leur stabilité chimique et leur
grande liposolubilité les font persister et s'accumuler dans un
très grand nombre de denrées d'origine végétale ou
animale. Parmi celles-ci, le lait et les produits laitiers, raison de leur
teneur élevée en matière grasse, paraissent les plus
exposés.
II- Hygiène de la production laitière
2.1 Hygiène des bocaux
L'une des premières conditions pour obtenir une
production laitière hygiénique est de protéger le lait
contre toute contamination extérieur au cours de la traite ainsi que
dans les locaux où celle-ci s'effectue .on s'efforcera , par tous les
moyens , d'éviter que les microorganismes ou des impuretés de
toute nature ne s'introduisent dans le lait , il faut aussi combattre
l'idée que les opérations ultérieure de tamisage , de
filtrage, de réfrigération et de traitement thermique peuvent
remplacer l'observation des règles de propreté dans la production
du lait.
Les Conditions sanitaires et hygiéniques auxquelles
doivent répondre les étables laitières :
> Les locaux doivent être conçus, construite,
entretenus et gérés de façons à garantir :
> De bonnes conditions d'hébergement, d'hygiène,
de propreté et de santé pour les animaux
> Des conditions d'hygiène satisfaisantes pour la
traite, la manipulation, le refroidissement et le stockage du lait.
Les locaux dans lesquels s'effectue la traite ou dans lesquels
le lait est stocké,
manipulé ou refroidi doivent être situés
et construits de façon à éviter tout risque de
contamination du lait, ils doivent être faciles à nettoyer et
à désinfecter et être pourvus pour le moins :
> De murs et de sols faciles à nettoyer et à
désinfecter.
> De soles permettant un drainage facile des substances
liquides et l'élimination des déchets dans de bonnes
conditions.
> D'un système d'approvisionnement en eau potable, pour
les opérations de traite, de nettoyage du matériel et des
instruments.
> D'une séparation convenable de toute source de
contamination telle que toilettes et fumier.
> D'accessoires et d'équipements faciles à
laver, à nettoyer et à désinfecter.
> De sols permettant un drainage facile des substances
liquides et l'élimination des déchets dans de bonnes
conditions.
> D'un système d'approvisionnement en eau potable, pour
les opérations de traite, de nettoyage du matériel et des
instruments.
> D'une séparation convenable de toute source de
contamination telle que toilettes et fumier.
> D'accessoires et d'équipements faciles à
laver, à nettoyer et à désinfecter.
2.2 Hygiène de la Traite
L'un des principaux objectifs du l'hygiène du lait est
d'empêcher que les trayeurs ne transmettent aux consommateurs, par
l'intermédiaire du lait des microorganismes pathogènes.
La sécrétion du lait obéit à un
mécanisme hormonal, l'évacuation est liée, elle, à
un réflexes déclenché par le mouvement de succion du veau
tant sa mère. La traite effectuée à intervalles
réguliers généralement 2 fois par 24 heures, doit donc
reproduire les mouvements de tétée du veau pour déclencher
la venue du lait. On recommande une traite mécanique, ce qui
représente un énorme progrès en matière
d'hygiène et d'efficacité. En effet, tiré par gobelets
trayeurs adaptés aux trayons de la vache, le lait passe directement par
des tuyaux jusqu'à un grand ballon où il est filtré, avant
d'aboutir à un bac réfrigéré, où il sera
refroidi. Il n'est donc plus soumis à aucun contact humain ou animal, ce
qui diminue de façon considérable les risques de contamination
microbienne.
Tableau1. Relation entre les flores microbiennes du lait et les
pratiques de la traite . Cas du Maroc ( srairi et hamama 2005).
Intitulé de la traite Mécanique Manuelle
Manuelle #177; Manuelle
propre propre propre sale
FMAT UFC/ml 1.6*106
1.7*106 2.4*106 2.5*106
Coliformes totaux 7.1*104
5.1*104 15.5*104 11.2*104
UFC/ml
Coliformes fécaux 5a 420b
460b 122000c
UFC/ml
La méthode de traite employée peut exercer une
influence très nette sur l'état sanitaire de la mamelle les
points suivants seront pris en considération. 2.2.1 Avant la
traite
> Contrôler régulièrement l'état
sanitaire de la mamelle
> Programmer l'ordre de la traite
- D'identifier clairement les animaux infectés et les
traire séparément.
- De traire les vaches dont le statut est douteux, (tel les
sujets nouvellement
introduits) après les animaux sains et avant ceux qui sont
infectés, de
l'infection à réduire la propagation de l'infection
;
De traire les vaches en début de lactation avant celles
en fin de lactation, parce qu'elles
présentent moins de risque d'être infectées
par un microorganisme contagieux .pour la même raison il faut traire les
vaches qui sont à leur premier lactation avant les sujets plus
âgés.
> Tirer les premiers jets avant la traite
L'observation systématique des premiers jets est une
mesure essentielle de contrôle de la santé de la mamelle. elle
permet de déceler précocement les anomalies visibles du lait
(couleur, aspect,grumeaux...).la présence de « flacons » ou de
« caillots » indique une inflammation ( mammites). Le traitement des
mammites détectées précocement a plus de chance de
succès. Deux jets par quartier, suffisent. Il est recommandé de
les récupérer dans un récipient ou un bol à fond
noir, ce qui facilite l'observation et réduit les risques de
contamination. L'élimination des premiers jets sur le sol ou dans la
main du trayeur a pour incidence une diffusion non contrôlée des
agents pathogènes d'un animal à l'autre.
> Nettoyer soigneusement les trayons et
l'extrémité des trayons
- La détection des mammites et la production d'un lait
de haute qualité exigent que les vaches aient des trayons propres et
secs avant la pose des faisceaux trayeurs. Nettoyer les trayons et
l'extrémité des trayons avec des lavettes approuvées.
Employez un papier ou une lavette à usage unique pour nettoyer et
sécher les trayons, un par animal. En cas d'utilisation de lavettes
textile, vous assurer de les laver et de les sécher soigneusement avant
de les utiliser à nouveau.
NB : Ne jamais commencer la traite par le nettoyage des
trayons ! Les germes se développant dans le canal du trayon pourraient
se propager dans toute la mamelle. Commencer toujours par recueillir les
premiers jets avant de nettoyer les trayons !
2.2.2 Pendant la traite
> Contrôler l'installation de traite
Sélectionner un niveau de traite et un système de
pulsation adéquats à l'exploitation.
> Poser le faisceau trayeur au bon moment
- Poser le faisceau trayeur dans les 60 à 90 secondes
suivant la préparation des trayons. - Eviter les entrées d'air au
moment de la pose du faisceau trayeur- Vérifier le bon positionnement du
faisceau trayeur de manière à ce qu'il soit parfaitement
équilibré à l'avant par rapport à l'arrière
et d'un côté par rapport à l'autre et vous assurer qu'il ne
vrille pas.
> Eviter la surtraite
- La surtraite est une des causes principales
d'hyperkératose de l'extrémité du trayon. Lorsque la
mamelle a été vidée, il faut retirer le faisceau trayeur.
Ce moment crucial peut être détecté visuellement ou, pour
des systèmes équipés de la dépose automatique, de
permettre aux fluxmètres de détecter la chute du débit et
de déposer automatiquement le faisceau trayeur. Les systèmes
équipés de capteurs de débit de lait offrent une bonne
indication visuelle lorsque le niveau de débit bas est atteint.
> Optimisez la fin de traite
- Lorsque la traite est terminée, couper
l'arrivée du vide manuellement ou automatiquement. Laisser descendre le
niveau de vide complètement avant de retirer le faisceau trayeur. NE
JAMAIS presser la mamelle et tirer sur les faisceaux trayeurs car de l'air
entrerait par l'embouchure du manchon, et conduirait à de nouveaux cas
de mammites.
2.2.3 Après la traite
> Désinfecter les trayons après la traite
Le plus rapidement possible après la dépose du
faisceau trayeur, désinfecter les trayons avec une solution de trempage
approuvée. C'est la seule méthode réellement efficace pour
éviter la contamination croisée et la transmission des organismes
responsables des mammites contagieuses
> Nettoyer les équipements de traite
immédiatement après la traite
- Nettoyer l'extérieur des postes de traite.
- Après chaque utilisation, rincer et nettoyer,
manuellement ou automatiquement, toute l'installation de traite à l'aide
de produits appropriés et à une température
adéquate. Laisser sécher le système de traite.
- En cas de besoin, désinfecter l'installation de traite
avant la traite suivante au moyen de désinfectants homologués et
correctement dosés.
Lorsqu'on emploi des produits chimiques pour le nettoyage, ou
désinfection, on doit savoir exactement comment préparer les
solutions nécessaire, il est essentiel qu'aucun de ces produits ne
pénètre dans le lait où il reséquerait d'avoir des
effets nocifs.
> Refroidir le lait selon des procédures
appropriées
- Contrôler les températures de refroidissement
pour s'assurer que la procédure de refroidissement s'est parfaitement
déroulée pendant et après la traite. - Une
procédure de réfrigération correcte permet de ralentir
voir même d'empêcher le développement de la plupart des
bactéries
> Contrôler régulièrement la
qualité du lait, les équipements de traite ainsi que les
données de la performance de traite
Etudier et comparer régulièrement les
résultats de traite, la qualité du lait, la composition du lait
et les données de performance de traite avec ceux de votre
historique.
2.3. Stockage ramassage et transport du lait
Comme indiqué précédemment, la
qualité hygiénique et sanitaire du lait est influencée par
les pratiques en amont de la transformation. Les impuretés et les
résidus divers (poils, cheveux, brins de paille) représentent un
danger physique et peuvent également être une source de
contamination bactérienne, comme une mauvaise désinfection des
mains et des ustensiles.
Le mélange de laits contaminés et de laits sains
au moment de la réception constitue également un danger. Les
éleveurs ou les collecteurs transportent le lait par petites
quantités, dans des bidons à lait. Les laits sont ensuite
mélangés pour être collectés dans des bacs de
plusieurs dizaines de litres. Un bidon de lait contaminé contamine
à son tour l'ensemble d'un lot.
Il est donc nécessaire de mettre en place des
procédés simples et peu coûteux visant à
détecter les germes indésirables dans le lait cru et à
éliminer les impuretés. Il est préférable que ces
contrôles soient effectués en présence de l'éleveur
ou du collecteur apportant le lait. Les tests doivent être
réalisés avec le lait de chaque collecteur avant de les
mélanger. En cas de résultat positif, le transformateur peut, le
lendemain, demander au collecteur de séparer les laits de chaque
éleveur pour détecter l'origine du problème.
Dans tous les cas, un lait détecté impropre
à la suite de ces tests doit être refusé.
Les procédés simples de contrôle de la
qualité permettant de détecter les laits impropres à la
consommation sont décrits en annexe 6. Le test d'ébullition (le
plus simple) et le test à l'alcool renseignent sur la qualité
organoleptique (acidification) et microbiologique du lait (prolifération
possible de germes néfastes dans le lait). Le test au Teepol ou CMT
permet de repérer les laits mammiteux. Il existe également des
tests rapides pour détecter les laits contaminés aux
antibiotiques, soit par non-respect des temps d'attente, soit par utilisation
de pratiques frauduleuses (ajout d'antibiotiques pour la conservation pendant
le transport).
Bien identifier le ou les fournisseurs pour chaque bidon
livré.
2.4. Contrôle à la réception du
lait 2.4.1 Contrôle et le suivi à l'étable
Il est capital de signaler que l'éleveur intervient
dans la détermination de la qualité du lait, tout d'abord par le
choix de la race, ensuite par la gestion de la reproduction (détection
des chaleurs, mode d'insémination,...) et les techniques de
l'alimentation (rationnement des vaches selon les besoins, le stade
physiologique, l'équilibre énergie/azote, mode de
présentation de l'aliment,...). En plus de la conduite du troupeau,
l'étable constitue un facteur déterminant dans la qualité
hygiénique du lait par le biais de sa conception (ambiance, pente,
rigoles,...) et de son entretien (évacuation de litière, raclage
de fumier ...).
Le responsable de collecte assure
l'encadrement de L'éleveur producteur dont l'objectif est de respecter
les bonnes pratiques d'hygiène de la traite (lavage des trayons,
élimination des premiers jets, ...) et puisque la majorité des
éleveurs pratiquent la tétée des veaux, il leur est
demandé de bien la maîtriser.
Le lait peut être contaminé au moment de la
traite au niveau des pis de la vache s'ils ne sont pas bien nettoyés. Le
mouvement de la queue de l'animal peut contribuer à l'apport d'agents
infectieux. Certaines pratiques (tremper les mains dans le lait pour lubrifier
les pis, une mauvaise hygiène des trayeurs...) entraînent
également une augmentation du nombre de micro-organismes présents
dans le lait.
2.4.2 Contrôle au sein des Centres de collecte
:
Le centre de collecte du lait qui constitue un
intermédiaire entre l'exploitation et l'usine, doit assurer la collecte
et le stockage du lait dans de bonnes conditions d'hygiène. Il doit
veiller régulièrement sur le nettoyage du local et du
matériel (filtres, bacs ...), s'assurer du bon fonctionnement des bacs
réfrigérants pour limiter la détérioration de la
qualité hygiénique et veiller à détecter toutes
sortes de fraude (écrémage,...) du lait. D'autant plus que la
rémunération de la qualité du lait au sein de la
coopérative doit être revue, de manière à
sensibiliser davantage les adhérents à la construction de la
qualité au sein de l'exploitation. Dans les conditions acuelles, les
éleveurs ne sont pas concernés individuellement puisque le lait
contrôlé est un lait de mélange.
Les analyses réalisées par le responsable de
collecte à ce niveau sont
Densité
|
Acidité
|
Température
|
Test d'alcool 70
|
Bourbe de
bromogrizole
|
1027- 1032
|
14 à 17
|
5 à 8 °C
|
Négatif
|
Normal
|
Ce sont les paramètres permettant de définir la
qualité globale de lait à pomper.
Pendant le transport, la température du lait
n'excédera pas 8 °C. Dans le cas du transport du lait non refroidi
des éleveurs vers les centres de collectes, le temps de transport ne
doit pas excéder 3 heurs.
2.4.3. Contrôle des équipements des centres
de collecte
Le local doit être électrifié, raccordement
du réseau électronique et/ou acquisition de groupe
électrogène de puissance suffisante.
Approvisionnement suffisant en eau potable. Le suivi de la
qualité bactériologique de cette eau doit être
régulier et assuré par des prélèvements pour
analyses de laboratoire.
Un système de production d'eau chaude (chauffe eau), pour
les opérations de nettoyage et de désinfection du matériel
et des ustensiles de travail
Le matériel et instruments devant entrer en contact
avec le lait (bacs réfrigérants, récipients) doivent
être fabriqués dans une matière lisse, facile à
nettoyer et à désinfecter, être résistant à
la corrosion et ne libérant pas dans le lait une quantité
d'éléments de nature à mettre en danger la santé de
l'homme, à altérer la composition du lait ou à avoir un
effet néfaste sur ses propriétés organoleptiques.
La capacité installée en bacs à lait doit
être suffisante et même légèrement
réceptionnée en période de haute lactation pour
éviter tout stockage de lait non réfrigéré et pour
éviter le remplissage des bacs au ras bord.
Les bacs à lait doivent être, muni d'une jauge
qui permette de déterminer le volume du lait contenu dans le
réservoir, et d'un agitateur automatique dont le fonctionnement permet
de rétablir l'homogénéité du lait contenu dans le
réservoir , et être apte à refroidir le lait et à le
maintenir à une température qui varie entre 1°C
et4°C.
Les divers instruments de contrôle doivent être
disponible, thermomètres, jauge (règle),
thermolactodensimètre, pèse à lait ...
2.4.4 Contrôle de l'Hygiène de
personnel
Le responsable de la gestion de centre de collecte doit
être une personne qualifiée responsable et soucieux de
l'intérêt de la qualité, il ne doit pas être atteinte
d'une maladie contagieuse à un stade transmissible et ne doit être
porteuse de microbes pathogènes susceptibles de contaminer le lait, son
aspect corporel et vestimentaire du gérant, en contact avec le lait doit
être propre.
Moyens de maîtrise
1' Utiliser des bidons à large ouverture.
1' Acheminer rapidement le lait après la traite au
centre de collecte ou à la laiterie (au maximum trois heures
après la traite afin d'avoir un délai d'une heure pour
réceptionner et traiter le lait, si le lait n'est pas
réfrigéré).
1' Nettoyer, désinfecter et sécher les
récipients de transport.
1' Autant que possible désinfecter les contenants à
la laiterie.
1' Bien identifier la provenance du lait collecté par
chaque collecteur. Les groupes « de solidarité »
d'éleveurs seront relativement restreints pour éviter le
mélange de laits redoutables.
E. Les analyses physico-chimique
Une fois un centre ou une coopérative signale un
problème d'extrait sec ou du TB, un échantillon du lait est
prélevé en vue de l'analyse dans le but de détecter les
exploitations posant des problèmes.
Pour chaque éleveur, le lait analysé est un lait
de mélange qui est prélevé durant la deuxième
visite au moment de la livraison à la coopérative au niveau de la
ferme ou lors des visites restantes.
Un échantillon du lait de mélange des
différents bacs de chaque centre de collecte est prélevé
à l'occasion de chaque visite, en plus de l'échantillon du lait
de mélange de chaque exploitation.
Matériel utilisé
Pour le prélèvement des échantillons, le
matériel utilisé est le suivant :
· Louche en acier inoxydable ;
· Flacons en plastique de 100 ml ;
· Glacière isotherme pour la conservation des
échantillons lors de la collecte.
Mode de prélèvement
Avant le prélèvement, le lait de mélange est
bien agité ensuite un échantillon de 100 ml est
prélevé dans un flacon de plastique pour les analyses
physico-chimiques.
Les échantillons sont réfrigérés
tout de suite après la collecte, dans une glacière isotherme
portative contenant de la glace, pour éviter l'effet de la
température ambiante lors de l'acheminement vers le laboratoire.
3.
contrôle du lait cru à Usine:
A la sortie du centre de collecte, c'est l'usine qui prend la
responsabilité de la qualité globale du lait. Le camion-citerne
qui va collecter le lait de différents centres doit être propre et
doit avoir un circuit optimisé de ramassage pour ne pas compromettre la
qualité du lait. Le contrôle de la qualité du lait à
l'usine consiste à analyser les échantillons de lait des centres
de collecte et des compartiments des citernes de ramassage du lait. Le
chauffeur du camion-citerne prélève des échantillons du
centre (échantillon global de mélange, échantillon par bac
en cas de suspicion) pour les analyses du TB, du TP, de l'EST, du point de
congélation et de dépistage des antibiotiques. Il y a d'abord
détermination du volume de lait collecté au centre et
détermination de l'acidité de chaque bac (acidimètre
à l'alcool). Ensuite, un échantillon par compartiment du
camion-citerne est prélevé au niveau de l'usine après la
pesée pour déterminer le pH, le point de congélation, le
TB, le TP, l'EST, l'acidité Dornic, la stabilité à l'
alcool et le dépistage des antibiotiques.
4. le suivi de contrôle du lait cru à la
réception
Comme indiqué précédemment, la
qualité hygiénique et sanitaire du lait est influencée par
les pratiques en amont de la transformation. Les impuretés et les
résidus divers (poils, cheveux, brins de paille) représentent un
danger physique et peuvent également être une source de
contamination bactérienne, comme une mauvaise désinfection des
mains et des ustensiles.
Le mélange de laits contaminés et de laits sains
au moment de la réception constitue également un danger. Les
éleveurs ou les collecteurs transportent le lait par petites
quantités, dans des bidons à lait. Les laits sont ensuite
mélangés pour être collectés dans des bacs de
plusieurs dizaines de litres. Un bidon de lait contaminé contamine
à son tour l'ensemble d'un lot.
Il est donc nécessaire de mettre en place des
procédés simples et peu coûteux visant à
détecter les germes indésirables dans le lait cru et à
éliminer les impuretés. Il est préférable que ces
contrôles soient effectués en présence de l'éleveur
ou du collecteur apportant le lait. Les tests doivent être
réalisés avec le lait de chaque collecteur avant de les
mélanger. En cas de résultat positif, le transformateur peut, le
lendemain, demander au collecteur de séparer les laits de chaque
éleveur pour détecter l'origine du problème.
Dans tous les cas, un lait détecté impropre
à la suite de ces tests doit être refusé.
Les procédés simples de contrôle de la
qualité permettant de détecter les laits impropres à la
consommation sont décrits en annexe 6. Le test d'ébullition (le
plus simple) et le test à l'alcool renseignent sur la qualité
organoleptique (acidification) et microbiologique du lait (prolifération
possible de germes néfastes dans le lait). Le test au Teepol ou CMT
permet de repérer le lait mammiteux. Il existe également des
tests rapides pour détecter les laits contaminés aux
antibiotiques, soit par non-respect des temps d'attente, soit par utilisation
de pratiques frauduleuses (ajout d'antibiotiques pour la conservation pendant
le transport).Bien identifier le ou les fournisseurs pour chaque bidon
livré.
Tableau : contrôle à la réception du lait.
Vérifier l'hygiène du
personnel chargé de la réception (mains
lavées et désinfectées).
· Réceptionner le lait à l'intérieur
de la laiterie afin d'éviter toute
contamination par la poussière.
· Filtrer le lait (usage d'un filtre à usage
unique ou d'un tissu fin et propre sur un tamis).
· Laver et désinfecter le filtre avant et
après l'opération et tout le matériel utilisé
pour mesurer, réceptionner le lait.
· Effectuer le test d'ébullition ou un test
à l'alcool, vérifier la densité et si possible effectuer
le test d'acidité (sur une partie des lots).
· Autant que possible, faire le test rapide pour
détecter la présence d'antibiotiques.
Contrôle visuel
- contrôler l'état des mains, du matériel
et des vêtements avant chaque réception,
- contrôler l'état de
l'environnement avant la réception,
- vérifier qu'il n'y a pas de couche de
poussière sur le lait,
- attirer l'attention de l'éleveur
s'il y a beaucoup de débris après
la filtration,
- rejeter tout lait qui coagule aux
tests et est déclaré positif au test
d'antibiotique.
Résumé : conditions sanitaires des
centres de collecte.
Les citernes de collecte de lait et les bidons seront
conçus et construites de telle manière à éviter
toute contamination de l'environnement extérieur du lait et d'assurer un
égouttage complet.
Les surfaces destinées à entrer en contact avec
le lait seront fabriquées dans un matériau facile à
nettoyer et à désinfecter, qui résiste à la
corrosion et qui n'est pas
susceptible de transférer au lait des substances en
telle quantité qu'elles présentent un risque pour la santé
humaine ,qu'elle altèrent la composition du lait ou qu'elles exercent un
effet négatif sur ses quantité organoleptiques.
Les citernes de collecte et les bidons ne seront utilisés
que pour transporter le lait. Les produits laitiers retournés devront
être parfaitement séparés du lait cru.
Les réservoirs de collecte de lait seront
nettoyés et désinfectés aussi souvent que
nécessaire et rinçage, conforment aux principes
généraux d'hygiène alimentaire (NM 08.0.000) en vigueur
.après désinfectant, les réservoirs seront
séchés .le cas échant, les camions citernes de collecte de
lait seront nettoyés.
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception 5. Causes et
conséquences de la non qualité
> Propreté, ventilation de l'étable et la salle
de traite.
> Enlèvement du fumier et changement de la
litière
> Propreté des vaches (tonte du pis brossage).
> Lavage du système de traite et des
équipements à la suite de traite ou la collecte.
> Assainissement des équipements avant la traite
> Lavage des trayons (solution désinfectante,
température de la solution, serviette de papier propre pour laver et une
autre pour essuyer).
> Rapidité et température de stockage.
> Propriété de la ligne à aire
> Mammites
> Nettoyage du réservoir à lait, du
système de traite et des équipements.
> Température de l'eau de lavage
> Pierre de lait
> Compatibilité du savon en fonction de la
qualité (dureté) de l'eau utilisée
> Piège sanitaire
> Lavage acide
> Volume d'eau, nombre de bouchons, longueur de bouchons
Mammites
Environnement des vaches
Gestion du troupeau
Fonctionnement de la machines à traire Méthode de
la traite
> Apparition de mauvaises odeurs et saveurs.
> Protéolyse
> Lipolyse
> Acidification (caillage).
> Problème de conservation
> Bactéries pathogènes
> Problème de transformation.
> Apparition de mauvaises odeurs, et saveurs
> Protéolyse
> Lipolyse
> Acidification caillage
> Problème de conservation
> Bactéries pathogènes
> Problème de transformation
Rendement de production Cout des traitements Rendement fromagers
Composition
goût
Origines Conséquences possibles
Odeurs et saveurs non recherchées
Conservation
Présence des bactéries Lipolyse
Protéolyse
Problème de transformation
Alimentation
>
|
>
|
Changement radical de la ration
|
|
Aliments au goût fort
|
>
|
>
|
Qualité d'ensilage
|
>
|
>
|
Entreposage d'ensilage dans
|
>
|
|
l'étable
|
>
|
>
|
Ensilage servi juste avant ou pendant la traite
|
>
|
>
|
Ventilation des étables et propreté des
mangeoires
|
|
|
Etable
> Vaches et équipement malpropre
> Propreté et ventilation de l'étable
Vaches
> Vaches en chaleur
> Acétonémie
Diverses
> Pinture, essence, pesticides, médicament,
antiseptiques mal entreposés
> Ventilation de l'étable Acide
Refroidissement du lait Maltée
> Lavage, refroidissement
> Fruitée
> Hygiène lors de la traite Rance
> Fuite d'air
> Massage excessive
> Refroidissement
> Propreté des équipements
> Hygiène lors de la traite
> Vache en fin de lactation ou faible production
> Rancidité spontanée
Oxydée
> Fuite d'air
> Agitation excessive
> Lait qui tombe dans les réservoirs plutôt
que de s'écouler dans la paroi
> Exposition à la lumière
> Présence de Cu et Fe
> Matière grasse insaturé dans la ration des
vaches.
> Carence en vitamine E et Se dans la ration des vaches.
Fade
> Eau dans le lait
> Faible teneurs en solides totaux
> Mammites
> Alimentation déficiente Amer
> Mammites
> Mauvaises herbes ou aliments forts
> Fin de lactation
> Sang dans le lait
> Entreposage des médicaments
> Respect de l'ordonnance
> Tenue de registre
> Identification des vaches
> Traite des vaches sous médicament
Allergies
Antibiorésistance
Inhibitions des ferments lactiques
> Pente de lactoduc
> Drainage
> Récupération du lait restant dans le lactoduc
après la trait en le poussant
> Avec de l'eau
> Interrupteur de sécurité (solution de lavage
de lactoduc dans le réservoir).
> Risques de
contamination
bactérienne
> Présence de solution de lavage ou
d'assainissement
> Dilution de composants
> Eau à retirer lors de processus de
transformation.
Conclusion
Les mesures citées plus haut sont à prises au
niveau de l'élevage. Le transformateur réalisera, autant que
possible, la sensibilisation des éleveurs chez lesquels il achète
le lait sur ces questions de santé animale. En réalisant des
tests au niveau de l'unité, il conseillera les éleveurs, en
cherchant à se lier à ceux qui sont les plus attentifs à
la qualité du lait. Ce mécanisme de conseil et de
sélection des éleveurs permet aussi au transformateur
d'améliorer ses performances économiques.
L'éleveur doit surveiller l'état des
santé des animaux, se renseigner auprès des autorités
compétentes sur les recommandations en matière de zoonoses et
être informé des risques de consommation des produits. Il doit
solliciter les conseils des projets, des autorités et des
vétérinaires pour le suivi sanitaire et pour tout traitement.
Etude expérimentale
Présentation de l'étude
Les avantages du lait , au point de vue alimentaire ,
étant universellement reconnus , il n'a pas été
jugé nécessaire d'insister sur ce point , En fait presque tous
les pays s'efforcent de développer au maximum leur production et leur
consommation de lait, et notre pays dans le cadre du plan Maroc Vert a
essayé de formuler des directives et des principes
généraux destinés à orienter ce
développement .
Par contre s'ils ne sont pas produits dans les conditions
d'hygiène satisfaisante, le lait et les produits laitiers provoquer des
maladies chez les consommateurs, c'est pourquoi l'hygiène du lait
englobe toute une série de mesures relatives à l'état
sanitaire des animaux producteurs, à l'observation des règles de
l'hygiène dans la production, la manipulation et le traitement.
A travers ce volet, nous allons conclure qu'Il est
nécessaire aux autorités compétentes, ainsi que les
intervenants dans la zone de collecte, d'élaborer des recommandations,
pour les éleveurs, colporteurs, et coopératives en fonction des
pratiques frauduleuses, pour répondre aux exigences quantitatives et
qualitatives des industriels.
Un travail comme celui-ci n'est qu'un simple exemple d'une
étude plus vaste qui aurait pour but, en éclairant la question,
de fournir des armes sérieuses, pour lutter contre les fraudes de lait,
et répondre à une question bien déterminée (quelle
est la réelle valeur nutritive du lait collecté, et même
l'utilisé pour certaine personnes d'en consommer)
A vrai dire, et de tout temps peut-être, on a vendu,
pour du lait entier, du lait écrémé en proportions
variables. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le client paie au laitier deux fois
le prix de la matière grasse: une fois sous forme de lait soi-disant
entier et, dans la même livraison, pour un quart de beurre fermier.
Les pratiques frauduleuses (mouillage, écrémage,
corps étranger,...), est un phénomène très
répondu par les éleveurs et colporteurs dans la région de
Gharb, dans cette étude nous verrons que, ni la réglementation,
ni la jurisprudence, ni la surveillance, ni même la propagande, n'ont pu
modifier le trafic du mélange.
Cette étude a été réalisée
dans le cadre de la contribution à l'évaluation de la
qualité du lait ramassée dans les différents centres de
collecte, en coopération du laboratoire des analyses physico-chimique et
bactériologique du l'unité de transformation laitière du
Gharb.
Elle concerne la composition des échantillons
représentatifs des collectes de collectes localisés dans la
région de Gharb.
Nous avons choisi cette zone, à cause de leur production
importante en lait de vache et aussi parce que la région est connu par
le trafic du lait.
I-Matériels et méthodes analytiques
Depuis l'exploitation laitière qui le produit
jusqu'à l'usine qui le transforme, le Lait doit être l'objet de
soins attentifs destinés à préserver ses qualités.
La
Teneur en matière grasse et extrait sec total..., les
analyses physico-chimiques sont des méthodes d'évaluation de
cette qualité. Les caractéristiques de ces analyses, du lait et
de ses variations selon la zone de collecte et type de centre de collecte,
ainsi saison ont été déterminées. Après
édition complète des données et le choix du domaine des
valeurs collectées, un total de 1779
échantillons a été retenu pour l'analyse des
données relatives, aux compositions analytiques, en matière
grasse, densité, Brix, acidité, et les extraits secs.
L'édition des bases de données ; est
réalisé par les outils statistiques avec les tableaux
croisés dynamiques, nous avons calculé les moyennes, les
écart-types ainsi que les pourcentages, et pour analyser les
informations obtenues des enquêtes, une analyse en composantes
principales (ACP), suivie d'une classification ascendante hiérarchique
(CAH), et une analyse factorielle des correspondances (AFCm) sont
réalisées avec le logiciel StatBox.
D'abord les laits falsifiés ou fraudés sont des
laits dont la composition originaire a été modifiée
volontairement en vue de réaliser des profils illicites. La
falsification entraine souvent des risques de santé pour le consommateur
car il y a manipulation et une diminution plus ou moins importante de valeur
nutritive du lait.
L'étude et analyse des différents paramètres
physique et chimique du lait peuvent servir à la détection et la
mise en évidence des principales fraudes.
Les données relatives aux laits de consommation
proviennent d'échantillons de différentes régions
analysés par le laboratoire principalement, Seuls ont été
retenus les résultats d'analyse obtenus par des méthodes de
dosage fiables sur des échantillons bien définis et
représentatifs.
Des échantillons de lait des centres,
représentatifs de la quantité produite dans les trois
régions (Gharb chrarda bni Hcen), ont été
prélevés tous chaque jour durant la période de
l'enquête. Au total nous avons examiné plus de mille
échantillons de chaque région. Les analyses physicochimiques ont
été effectuées dans laboratoire, d'une
société de collecte et transformation laitière.
Cette enquête a été réalisée
durant une année de mars 2009 au mars 2010 afin d'évaluer :
Les possibles différences de fraudes de lait entre les
types de centre de collecte (Coopérative, CCP, exploitation), et
évolution des pratiques frauduleuses selon les régions, ainsi
l'évaluation des pratiques frauduleuses selon localisation des centres
(douars ; village).
L'enquête a été réalisée
dans une trentaine de centres de collecte disposant des bacs à lait de
800litres à 1200 litres. Les deux tiers d'entre ils étaient
localisés dans les villages et Tiers dans les douars. 45% étaient
des centres de type privé, 45 % coopératives, 10 était des
fermes privées, en moyenne, les fermes enquêtées
possédaient 160 vaches laitières et disposaient d'une production
moyenne de 3100 litres par une.
1- Zone de l'étude
La zone choisie représente le périmètre
d'action des usines de collecte et transformation laitière de Gharb
chrarda bni Hcen ( Sotralait, CL, Colait) en l'occurrence 5 zones
principales.
Source ORMVAG 2007
Tableau 1.Codification des zones de
l'étude
R1
|
R2
|
R3
|
R4
|
Belksiri
|
Tazi
|
Mogren
|
Souk tlat
|
R5
|
R6
|
R7
|
R8
|
Houafat
|
Soussyne
|
Aarbawa
|
SM Lahmr
|
R9
|
R10
|
R11
|
R12
|
L.Mimouna
|
Od Hanoun
|
Gddari
|
Mnacra
|
2/ Echantillonnage par région
Tableau 2. Répartition des échantillons par
centre de collecte selon les régions
|
R1
|
R2
|
R3
|
R4
|
R5
|
R6
|
R7
|
R8
|
R9
|
R10
|
R11
|
R12
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
800
|
Coopératives
|
70
|
80
|
84
|
66
|
103
|
78
|
60
|
60
|
56
|
77
|
66
|
|
43%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
809
|
CCP
|
110
|
60
|
97
|
87
|
33
|
102
|
80
|
77
|
33
|
60
|
70
|
|
43%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
260
|
EP
|
|
|
|
90
|
|
|
|
|
|
|
|
170
|
14%
|
TOTAL
|
180
|
140
|
181
|
243
|
136
|
180
|
140
|
137
|
89
|
137
|
136
|
170
|
1869
|
%
|
9,6
|
7,5
|
9,7
|
13
|
7,3
|
9,6
|
7,5
|
7,4
|
4,76
|
7,33
|
7,28
|
9,00
|
100 %
|
EL.BOUICHOU
|
121
|
CCP : centre de collecte privé
EP : exploitation potentielle
Coop : coopérative laitière
Les douze sites géographiques totalisent douze
régions, représentées à des proportions entre 4,76
% et 13%, au niveau de l'échantillonnage.
Les éleveurs, producteurs potentiels, et CCP et
coopératives laitières ont contribué respectivement par
14%, 43 %, et 43% au nombre total des échantillons de lait retenus. Il
est à signaler que les exploitations représentent la moyenne de
la qualité du lait cru produite au Gharb, à noter que dans ces
exploitions le lait provient des vaches de races améliorées, en
particulier la race Holstein ou Holsteinisée et montbéliarde. Par
conséquent, l'effet race n'a pas été pris en compte, bien
que le nombre d'échantillons analysés dans catégorie (EP),
semble à priori faible, il est cependant statistiquement
représentatif pour conclure sur les déterminants du lait produite
au niveau de la région, ces échantillons de lait est provenant
directement de la ferme.
La répartition des échantillons du lait
analysé, est prélevée durant l'année 3/
Méthodes analytiques
A/ DETERMINATION DE LA DENSITE
La densité est le rapport qui existe entre le poids
spécifique d'un corps et le poids du même volume d'eau
distillée, l'eau étant prise pour unité de poids
spécifique égale à 1 à 4°C.
La densité du lait est donc la résultante des
densités de ses divers constituants. I-1/ Matériel
spécial
· Thermo lactodensimètre de Quevenne
présentant une graduation de 0,0001, étalonné à
20°C. Cet appareil se compose:
? A la partie inférieure, d'une ampoule (poire) en verre
permettant à l'appareil de garder une position verticale quand il
flotte.
? D'une chambre à air (panse).
? D'une tige en verre portant les chiffres indiquant la
densité brute.
? D'un thermomètre à alcool présentant la
graduation au-dessus de la tige.
· Eprouvette à 250 ml.
· Une cuve.
I-2/ Mode opératoire
- Homogénéiser l'échantillon par
transvasement en évitant la formation de la mousse.
- Verser le lait dans l'éprouvette tenue inclinée
afin d'éviter la formation de mousse; prenez soin de la remplir
complètement.
- Plonger doucement le thermo lactodensimètre dans le
lait en le retenant dans sa descente jusqu'au voisinage de sa position
d'équilibre. Il doit flotter librement dans le lait (ne toucher ni le
fond ni les parois de l'éprouvette). Ensuite, lui imprimer un
léger mouvement de rotation.
- Attendre que l'équilibre soit établi et faire
la lecture de la densité brute au niveau supérieur du
ménisque d'affleurement du lait sur la tige. Noter également la
température indiquée par le thermomètre inclus dans le
lactodensimètre.
- Le thermo lactodensimètre est étalonné
à 20 °C; donc la prise de densité doit être
effectuée à cette température sinon il importe
d'opérer la correction en prenant en considération la
température du lait à analyser, que l'on peut faire comme
suit:
* Si la température du lait au moment de la mesure est
supérieure à 20°C, le lait est plus fluide, donc plus
léger, la densité brute doit être augmentée de
0,0002 par degré au-dessus de 20°C.
* Si la température du lait au moment de la mesure est
inférieure à 20°C, le lait est plus visqueux donc plus
dense, la densité brute doit être diminuer de 0,0002 par
degré au-dessous de 20°C.
I-3/ Interprétation
· La densité du lait: - Ne dépend pas de
l'âge ni de la race de la vache. - Dépend de l'alimentation.
- Est liée à la richesse en matière
sèche et en matière grasse.
· La densité de la matière grasse oscille
entre 0.92 et 0.95 à 20 °C, donc un lait riche en matière
grasse a une faible densité alors qu'un lait écrémé
a une densité élevée.
· L'addition de l'eau au lait (mouillage) diminue la
densité. Donc une densité trop faible ou trop
élevée laisse soupçonner une fraude; soit addition de
l'eau (diminution de la densité); soit écrémage
(élévation de la densité).
· Donc la prise de la densité est une
opération très importante dans les analyses du lait à la
réception, mais le laitier peut pratiquer simultanément le
mouillage et l'écrémage, cette opération convenablement
pratiquée, ne modifie pas la densité car les deux
opérations ont sur elle des effets inverses de sorte que le lait
écrémé et mouillé accuse une densité normal;
donc il faut pousser plus loin faire le dosage de la matière grasse.
B/ DETERMINATION DE L'ACIDITE IONIQUE (méthode
électrique)
L'acidité ionique ou pH du lait évalue sa
concentration en ions hydronium libres. Mathématiquement le pH est
déterminé comme étant l'opposé du logarithme
décimal:
pH = - log [H3O+], [H3O+] étant en
mol/l. II-1/ Matériel spécial
Dans notre laboratoire la détermination de
l'acidité ionique ou pH se fait au moyen d'un pH mètre WTW 330
dont l'électrode pH est combinée à une sonde de
température.
II-2 / Mode opératoire
· Enlever le capuchon de l'électrode pH.
· Rincer l'électrode par l'eau distillée et
sécher avec le papier.
· Plonger l'électrode dans l'échantillon
à analyser.
· Attendre quelques secondes et lire la valeur
affichée sur le cadran du pH mètre.
· Rincer l'électrode pH avec l'eau distillée,
sécher et faire la mesure du pH de l'échantillon suivant.
· A la fin des mesures, rincer l'électrode avec
l'eau distillée, sécher et stocker dans son capuchon rempli d'une
solution KCl à 3mole/l.
II-3/ Remarque
Il faut toujours vérifier l'étalonnage de
l'appareil avec des solutions tampons de référence.
II-4/ Interprétation
a/ La valeur du pH du lait renseigne sur
l'état de fraîcheur de lait et sur l'état sanitaire de la
vache, en effet;
· Un lait normal a un pH de 6,5 à 6,7.
· 0Un lait acide (ou colostrum) a un pH inférieur
à 6,5.
· Un lait alcalin (ou mammiteux) a un pH supérieur
à 6,8.
b/ La valeur du pH des produits laitiers (Yam,
Raïbi, et Lait Fermenté) doit être comprise entre 4,40 et
4,75.
· Si la valeur du PH de l'un de ces produits est
inférieure à 4.40 ; donc l'étuvage du produit
fabriqué a dépassé la duré convenable.
· Si la valeur du pH de l'un de ces produits est
supérieure à 4,75; donc le produit a été
retiré de l'étuve avant d'atteindre la durée
d'étuvage convenable.
C/ DETREMINATION DE L'ACIDITE TITRABLE (Acidité
Dornic)
L'acidité titrable est exprimée en degré
Dornic, en fait, un degré "Dornic? correspond à la
quantité d'acide lactique, exprimée en milligramme, que
contiennent 10 ml de l'échantillon (lait ou dérivés
laitiers). Elle est mise en évidence par titration avec une solution
d'hydroxyde de sodium (NaOH) N/9 en présence de la
phénolphtaléine.
III-1/ Matériel spécial
> Burette graduée en 0,05 ml de soude "Dornic".
> Flacon compte-gouttes (contenant la
phénolphtaléine).
> Pipette jaugée à 10 ml; une seringue pour la
mesure de l'acidité titrable des dérivés laitiers.
> Un pot propre, fraîchement lavé.
III-2/ Réactifs
- Solution d'hydroxyde de sodium N/9. La préparation de
la solution d'hydroxyde de sodium (NaOH) N/9 se fait par dissolution de 4,445 g
d'hydroxyde de sodium en pastilles dans un litre d'eau distillée. La
préparation de cette solution doit être effectuée avec une
grande précision.
- Solution alcoolique de phénolphtaléine à 1
%, employée comme indicateur coloré
(Elle nous permet de juger la neutralisation par
développement d'une coloration rose pâle en milieu alcalin; et
reste incolore en milieu acide).
III-3/ Mode opératoire
> Dans un pot propre, introduire 10 ml de lait au moyen d'une
pipette jaugée à 10 ml.
> Ajouter quatre gouttes de la solution alcoolique de
phénolphtaléine à 1 %.
> Laisser tomber goutte à goutte la solution
d'hydroxyde de sodium N/9; à partir de la burette graduée
à 0,05 ml de soude; arrêter dès l'apparition d'une
coloration rose pâle.
III-4/ Lecture des résultats
- Lire le volume de la solution (Na OH) N/9 utilisé.
Exemple: 1,5 ml de l'hydroxyde de sodium N/9
utilisé, c'est-à-dire les 10 ml de lait renferment 15 mg d'acide
lactique ce qui équivaut à 15 °D, donc l'acidité de
cet échantillon est égal à 15 °D.
III-5/ Interprétation
a/ Acidité Dornic du lait:
- Un lait frais normal accuse une acidité de 15 à
18 °D.
- Si l'acidité d'un lait est supérieure à 18
°D, donc il s'agît d'un lait colostrum ou en fermentation lactique
c'est-à-dire en voie d'altération.
- Si l'acidité d'un lait est inférieure à 15
°D; donc il s'agît d'un lait malade ou mouillé.
D/ DOSAGE DE LA MATIERE GRASSE (Méthode de GERBER,
ACIDOBUTYROMETRIE)
IV-1/ Principe
Dissolution des éléments constitutifs du lait,
matière grasse exceptée, par l'acide sulfurique. Sous l'influence
de la force centrifuge et grâce à l'adjonction d'un millilitre de
l'alcool iso- amylique, la matière grasse se sépare en une couche
claire et transparente dans la tige graduée du butyromètre.
IV-2/ Matériel spécial
> Butyromètres à lait gradués en 0,1
gramme de matière grasse pour 100 grammes de lait.
> Bouchons en caoutchouc.
> Pipette à lait jaugée de 11 ml.
> Burette pour la distribution de l'acide sulfurique mesurant
10 ml.
> Burette pour la distribution de l'alcool iso amylique
mesurant 1 ml.
> Centrifugeuse pour butyromètres GERBER tournant
à une vitesse de
900tours par minutes.
> Bain- marie à 65- 70 °C.
IV-3/ Réactifs
> Acide sulfurique H2SO4 spécial GERBER, incolore, d =
1,820 à 1,825. > Alcool iso- amylique pur à
95 à 96°.
IV-4/ Mode opératoire
> Installer les butyromètres sur leur support, les
remplir de 10 ml d'acide sulfurique.
> Prélever 11 ml de lait à partir d'un
échantillon bien homogénéiser, et les introduire dans un
butyromètre. Procéder de la même manière pour les
échantillons suivants, en ayant soin de rincer la pipette à
chaque prélèvement.
> Ajouter 1 ml de l'alcool iso- amylique et boucher les
butyromètres.
> Agiter les butyromètres manuellement jusqu'à
dissolution complète de la
caséine par l'acide sulfurique; puis les
homogénéiser par secouement
deux ou trois fois successives.
> Placer les butyromètres, bouchon en bas, dans un
bain- marie à 65- 70 °C pendant 5 à 10 minutes.
> Ensuite, centrifuger en ayant soin de placer les
butyromètres par deux, en équilibre, bouchon vers la
périphérie de la centrifugeuse.
IV-5/ Lecture des résultats
La lecture doit être effectuée
immédiatement après l'arrêt de la centrifugation; si la
séparation est nette (colonne de graisse bien transparente) sinon
après quelques minutes de séjour au bain- marie à 65- 70
°C. Pour effectuer la lecture correctement opérer comme suit:
> Tenir le butyromètre en position verticale à
hauteur de l'oeil.
> Puis à l'aide d'une manoeuvre appropriée du
bouchon (soit faire descendre la colonne de la matière grasse, soit le
faire monté) amener en coïncidence le plan inférieur de la
colonne grasse avec une grande division de l'échelle de la tige
graduée.
> Lire en prenant comme hauteur de la colonne grasse, le
niveau le plus bas du ménisque supérieur de cette colonne.
> A titre de contrôle, relire de la même
façon le ménisque supérieur, en effet, deux lectures
consécutives doivent donner la même valeur.
IV-6/ Expression des résultats
Soient:
n' la graduation atteinte par le niveau supérieur de la
colonne grasse. n la graduation atteinte par le niveau inférieur de la
colonne grasse. La teneur en matière grasse du lait sera: n'-n = N
- N donnée en g pour 100g (butyromètre
gradué en g de matière grasse pour 100 g de lait).
Exprimée en gramme par litre, elle sera N × d ; d =
densité.
- N donné en gramme par litre (butyromètre
graduée en g de matière grasse par litre). Exprimée en g
pour 100 g de lait, elle sera N/100.d ; d = densité.
a/ Précision
Chaque division de l'échelle gravée sur la tige
du butyromètre représente 0,1 g de matière grasse pour
100g de lait. On peut donc facilement distinguer la position du 0,05 g de
matière grasse pour 100 g de lait.
b/ Interprétation
La détermination du taux de la matière grasse du
lait est une opération très importante pour la connaissance de la
qualité de lait de point de vue composition, en effet le taux de la
matière grasse intervient dans le paiement de lait aux fournisseurs.
D'autre part la détermination du taux de la matière
grasse est très importante pour la recherche de
l'écrémage.
E/ TEST DE BRIX V-1/ Définition:
Une solution aqueuse de saccharose accusant un degré de
Brix est une solution qui contient 1 g de saccharose pour 99 g d'eau.
V-2/ Principe:
Le degré de Brix est mesuré par
réfractomètre. La température de référence
est de 20 °C.
V-3/ Matériel spécial
Réfractomètre à - Rang: 0-32 %
- Précision: 0,2 %
Ce réfractomètre est équipé avec la
compensation automatique de la température. V-4/ Mode
opératoire
> Avant utilisation de l'appareil, réaliser son
calibrage avec l'eau distillée. Tourner la vis de réglage et
faire coïncider la ligne de séparation des parties bleue- blanche
avec le zéro. Essuyer et sécher le prisme.
> Placer, ensuite, une goutte de l'échantillon à
analyser sur la surface dépoilée de prisme.
> Rabattre le prisme en évitant la formation de bulles
d'air.
> Regarder à travers l'oculaire en lisant directement
dans l'échelle de concentration.
V-5/ Lecture des résultats
La lecture du degré Brix se fait directement, et les
résultats obtenus sont exprimés en pourcentage de Brix.
Le degré Brix est utilisé pour la détection
du mouillage du lait, en effet, l'addition de l'eau provoque une diminution du
degré Brix.
F/ DETERMINATION DE L'EXTRAIT SEC TOTAL: VI-1/
Définition:
Sous la dénomination d'extrait sec total ou
matière sèche d'un aliment, on désigne la totalité
de ses éléments constitutifs non volatils après
dessiccation par évaporation.
VI-2/ Principe:
Dessiccation par évaporation d'une quantité
déterminée de lait à 103 °C #177; 2 °C. Il
existe deux procédés pour le dosage de l'extrait sec:
> Le procédé rapide par un dessiccateur.
> Le procédé officiel par passage au bain- marie
puis à l'étuve.
VI-2-1/ Méthode officielle: VI-2-1-1/
Matériel spécial
> Balance de précision.
> Dessiccateur.
> Capsules.
> Pipette à lait, seringue pour les produits. > Four
réglé à 103 °C #177; 2 °C.
VI-2-1-2/ Mode opératoire
> Placer la capsule dans une étuve réglée
à 45 °C pendant au moins 2 heures pour la bien sécher.
> Laisser refroidir la capsule dans un dessiccateur pendant 30
minutes.
> Placer la capsule sur la balance, introduire une
quantité suffisante de sable de fontainebleau (16 à 20 g),
tarer.
> Ajouter 10 ml de lait ou de l'un des dérivés
(Yam, Raïbi M'nasra, lait Fermenté M'nasra), en fin marquer la
peser P1.
> Placer la capsule dans l'étuve réglée
à 103 °C #177; 2 °C pendant 3 heures.
> Sortir la capsule de l'étuve et laisser refroidir
dans le dessiccateur durant 30 minutes.
> Peser la capsule immédiatement après la sortie
du dessiccateur P2.
VI-2-1-3/ Expression des résultats E.S.T
(%) = (P2 - P1.) /E × 100.
P1 = poids de la coupelle + poids du sable en g.
P2 = poids de la coupelle + poids de sable + poids de la prise
d'essai après séchage en g.
E = poids de la prise d'essai en g.
VI-2-2 / Procédé rapide: (Méthode
adoptée par notre laboratoire)
La détermination de l'extrait sec total se fait au
moyen d'un appareil appelé: Dessiccateur Précisa HA300
qui donnera le taux de la matière sèche après dessiccation
complète du produit à analyser.
a/ Description de l'appareil
Le dessiccateur Précisa HA300 se compose:
> D'une balance de précision 1 mg/portée 310g,
située à la base de
l'appareil, sur cette partie sont affichés les
résultats d'analyses.
> Cette balance offre la possibilité d'imprimer un
ticket conforme aux
bonnes pratiques de laboratoire.
> D'une partie supérieure composée d'un
système de chauffage avec deux lampes à quartz à
rayonnement infra- rouge, et d'un clavier à 11 touches permettant la
programmation des différents paramètres de l'analyse.
> Le dessiccateur Précisa HA300 permet de
mémoriser jusqu'à 20 fiches articles, chacune d'entre elles
renferment autant de paramètres spécifiques à l'analyse
d'un produit, par exemple: Température ou/et intensité de
chauffage.
> Temps de mesure ou critère d'arrêt automatique
de l'analyse. Nom et numéro d'article.
b/ Mode opératoire
> Tarer une coupelle qui a séjourné dans une
étuve réglée à 45 °C, afin d'être
séchée.
> Ajouter environ 20 g de sable de fontainebleau, tarer.
> Mettre la quantité convenable du produit à
analyser dans la coupelle.
> Baisser le capot de l'appareil; départ automatique de
l'analyse.
> Fin de l'analyse: bip sonore et édition automatique
du ticket sur
l'imprimante indiquant le taux de la matière
sèche, la prise d'essai, la
date et l'heure de l'analyse.
II- Résultats et discussion :
L'objectif de l'analyse est de cerner les relations entre des
types de fournisseurs et les résultats physico-chimiques de leurs
centres. Nous effectuons une typologie des fournisseurs: on cherche à
décrire des classes de fournisseurs selon leurs analyses, chaque classe
est alors décrite par un ensemble type et localisation de centre. Puis
une typologie des résultats physico-chimiques, déterminera des
types de résultats des laits.
Il s'agit alors de déterminer quelles sont les
relations entre ces régions. Quelles sont les associations entre les
types de fournisseurs et les types de résultats physicochimiques ? La
typologie des fournisseurs est réalisée par la méthode
d'Analyse des Correspondances Multiples(ACM) suivie d'une Classification
Ascendante Hiérarchique (CAH). L'ACM permet de dégager les
éventuelles liaisons existant entre types des fournisseurs (CCP,
Coopératives, éleveurs). La CAH permet de visualiser la
manière dont se regroupent les fournisseurs et aide à choisir une
typologie optimale, elle permet de classer les profils de type des
fournisseurs. La partition se fait sur les 30 fournisseurs
enquêtés.
Les deux exploitations possèdent plus de 100 vaches en
lactation. Il s'agit donc d'exploitations de moyen taille ; a noter que la
proportion d'animaux laitiers varie d'un producteur à l'autre. De plus,
les vaches n'expriment pas toute le même potentiel laitier, qui
dépend, entre autres, de la génétique et de
l'alimentation.
Tableau 3. Résultats moyennes des analyses des
échantillons prélevés
|
Blksiri
|
SIDI ALLAL TAZI
|
MOGREN
|
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Densité
|
1028,59
|
0,80
|
1029,21
|
1027,01
|
1029,09
|
0,50
|
1029,8
|
1028,57
|
1028,6
|
0,78
|
1029,5
|
1027,3
|
Brix %
|
8,7
|
1,16
|
9,28
|
8
|
9,3
|
0,12
|
9,6
|
9,28
|
9,2
|
0,21
|
9,4
|
8,87
|
Acidité
|
15,08
|
0,44
|
15,43
|
14,22
|
15,4
|
0,49
|
16,13
|
14,82
|
15
|
0,73
|
15,96
|
14,01
|
Mg(g)
|
27,83
|
1,69
|
29,39
|
24,82
|
32,67
|
1,89
|
35,56
|
30,65
|
34,65
|
1,94
|
36,93
|
32,02
|
EST%
|
9,90
|
0,38
|
10,39
|
9,27
|
10,9
|
0,15
|
11,12
|
10,71
|
10,96
|
0,35
|
11,49
|
10,59
|
|
SOUK TLAT
|
HOUAFAT
|
SOUWASSYNE
|
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Densité
|
1028,01
|
0,79
|
1029,08
|
1026,65
|
1029,1
|
0,97
|
1030,2
|
1027,5
|
1025,87
|
1,13
|
1027,36
|
1024,66
|
Brix
|
8,97
|
0,24
|
9,2
|
8,51
|
9,34
|
0,21
|
9,54
|
8,99
|
8,2
|
0,41
|
8,9
|
7,83
|
Acidité
|
15,18
|
0,52
|
15,92
|
14,71
|
15,43
|
0,90
|
17
|
14,49
|
13,94
|
0,81
|
15,48
|
13,14
|
Mg(g)
|
32,80
|
1,17
|
34,7
|
31,36
|
31,95
|
1,96
|
35
|
29,41
|
27,45
|
1,24
|
29,37
|
25,75
|
EST%
|
10,61
|
0,30
|
11,01
|
10,08
|
10,78
|
0,26
|
11,25
|
10,47
|
9,48
|
0,34
|
10,09
|
9,12
|
|
AARBAWA
|
SIDI MED LAHMR
|
LALLA MIMOUNA
|
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Densité
|
1029,84
|
0,61
|
1030,78
|
1029,33
|
1027,85
|
0,66
|
1028,59
|
1027
|
1028,80
|
0,32
|
1029,09
|
1028,23
|
Brix (g)
|
9,68
|
0,14
|
9,88
|
9,49
|
9,10
|
0,13
|
9,27
|
8,9
|
9,45
|
0,09
|
9,63
|
9,36
|
Acidité
|
15,14
|
0,29
|
15,75
|
15
|
14,99
|
0,74
|
16,3
|
14,25
|
14,56
|
0,18
|
14,76
|
14,22
|
Mg (g)
|
32,57
|
1,02
|
33,91
|
31,6
|
32,55
|
1,53
|
33,71
|
30
|
33,12
|
0,73
|
34,35
|
32,25
|
EST%
|
11,035
|
0,14
|
11,2
|
10,83
|
10,55
|
0,26
|
10,87
|
10,25
|
10,79
|
0,06
|
10,89
|
10,73
|
Source : enquîtes et analyses de laboratoire
2009.
|
|
|
|
EL.BOUICHOU
|
132
|
|
OULED HANOUN
|
DAR EL GDDARI
|
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Moyenne
|
Ecat-type
|
Max
|
Min
|
Densité
|
1028,64
|
0,41
|
1029,39
|
1028,21
|
1029,23
|
0,40
|
1029,65
|
1028,51
|
Brix (g)
|
9,27
|
0,11
|
9,46
|
9,15
|
9,37
|
0,15
|
9,52
|
9,11
|
Acidité
|
15,40
|
0,37
|
15,95
|
14,95
|
15,15
|
0,46
|
15,75
|
14,54
|
Mg (g)
|
31,45
|
2,15
|
34,38
|
28,94
|
30,90
|
1,30
|
32,76
|
29,07
|
EST%
|
10,71
|
0,31
|
11,21
|
10,31
|
10,70
|
0,24
|
11,03
|
10,42
|
Source : enquîtes et analyses de laboratoire
2009/10.
D'après ce tableau, il est aisé de voir que la
plupart de ces échantillons de laits présentent une teneur en
matière grasse entre 27 et 34.5 grammes par litre.
Cependant, les échantillons analysés de la
région de (Belksiri et souyassyne), soit 18 % environ de la
totalité des centres étudiés, ont une teneur en
matière grasse s'échelonnant entre 27 et 28 grammes par litre,
c'est-à-dire inférieure à ces chiffreslimites : de 34
grammes ou 36 grammes de matière grasse par litre, adoptés pas
certains unités de transformation laitières des la zone «
Sotralait » .
Sur les 1000 échantillons analysés de lait:
180, soit 18 % ont moins de 30 grammes de matière
grasse par litre et 720, soit 72%, ont moins de 34 grammes de matière
grasse par litre et 100, soit 10 % ont entre 34-36 grammes.
L'amélioration de qualité passe obligatoirement
par, livraison exigée deux fois par jour, afin de raccourcir les
durées de stockage à la ferme ; réduction des
périodes d'ouverture des centres de collectes de collecte pour obliger
les éleveurs à livrer leur lait rapidement après la traite
,et les contrôles de qualité (acidité,
mouillage/écrémage) , et en fin les pénalités
financières en cas de fraude .
Tableau 4. Codage et constitution en classes des
résultats des analyses de laboratoire
Type d'analyse
|
Code de classe
|
Classes d'analyses
|
BRIX
|
1A
|
11 et 10 (compris)
|
2A
|
10 et 9 (compris)
|
3A
|
9 et 8 (compris)
|
4A
|
Inférieur à 8
|
|
Code de classe
|
Classes (g/l)
|
MG
|
1B
|
Supérieur à 36
|
2B
|
34-36 (compris)
|
3B
|
34-30 (compris)
|
4B
|
30-20 (compris)
|
|
Code de classe
|
Classes (g/l)
|
EST
|
1C
|
Supérieur à 120
|
2C
|
120-115 (compris)
|
3C
|
110-115 (compris)
|
4C
|
115-100 (compris)
|
|
Code de classe
|
Classes
|
Densité
|
1D
|
Supérieur à 1030
|
2D
|
1030-1028 (compris)
|
3D
|
Inférieur à 1028
|
Tableau 5. Caractéristiques analytiques
des laits des régions étudiées.
Région
|
Belksiri R1
|
Tazi R2
|
Mogren R3
|
Souk Tlat R4
|
Houate R5
|
Souyassyne R6
|
Aarbaya R7
|
Souk elarbaa R8
|
L
mimouna R9
|
od
hanoun R10
|
Gdari R11
|
Moyenne
|
Nbr ECH
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
Densité
|
1028,59
|
1029,09
|
1028,6
|
1028,01
|
1029,1
|
1025,87
|
1029,84
|
1027,85
|
1028,8
|
1028,64
|
1029,23
|
1028,5
|
Brix %
|
8,7
|
9,3
|
9,2
|
8,97
|
9,34
|
8,2
|
9,68
|
9,1
|
9,45
|
9,27
|
9,37
|
9,14
|
Acidité D
|
15,08
|
15,4
|
15
|
15,18
|
15,43
|
13,94
|
15,14
|
14,99
|
14,56
|
15,4
|
15,15
|
15
|
Mg(g)
|
27,83
|
32,67
|
34,65
|
32,8
|
31,95
|
27,45
|
32,57
|
32,55
|
33,12
|
31,45
|
30,9
|
31,60
|
EST%
|
9,9
|
10,9
|
10,96
|
10,61
|
10,78
|
9,48
|
11,035
|
10,55
|
10,79
|
10,71
|
10,7
|
10,50
|
Source : enquîtes et analyses de laboratoire 2009/2010
BOUICHOU
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
La région du Gharb enregistre un taux
d'écrémage et mouillage combiné important que les autres
régions ( Chrarda ,Bni Hsen), en particulier CHRARDA,). Ceci serait
lié vraisemblablement à un problème de conduite et/ou
comportement des habitants de la région. Jusqu'à présent
les études publiées n'ont pas démontré de relation
entre le facteur géographique et qualité du lait à la
réception.
Il convient de noter que le niveau d'instruction des
responsables des centres de collecte est relativement bas puisque 88 % n'ont
qu'un niveau primaire d'éducation ; ce qui est pratiquement le cas
à échelle de toutes les régions
1. Le lait collecté dans les régions est
globalement subi à un écrémage partiel, notamment dans les
deux régions Belksiri et Souyassne (GDDARI), dont la moyenne est
respectivement de 27.83 et 27.45, le lait de ce groupe Plus pauvre que celui
des autres régions, en matière sèche, les deux laits ont
une différence significative en Brix. Les différences que nous
avons constatées sont dues principalement aux pratiques de deux fraudes
à la fois (écrémage et mouillage). En dehors des centres
de collecte, le comportement des éleveurs, et leurs familles sont les
facteurs les plus importants de ces différences (lait arriver au centre
est pratiquement trafiqué depuis chez l'agriculture).
2. Les coefficients de variations ne montrent pas une
tendance homogène, ils sont différents d'une région
à l'autre. Il faut signaler les variations en teneur en matière
grasse, plus importantes que pour les autres constituants.
3. La matière sèche dégraissée du
lait des deux régions est inférieure à celle
imposée par les usines de transformation laitières des la
région ( Sotralait ; Extralait ; centrale laitière ).
4. la densité du lait se trouve dans les limites
mentionnées dans les contrats des usines laitières, quoique le
lait de région souassyne soit inférieur aux limites
autorisées. Une des raisons de cette problématique, est le
mouillage sévère du lait plus de 14 % de mouillage.
5. En remarquant que la plus grande faible des extraits secs
du lait de deux régions, en relation avec celle du matière
grasse, Brix , et de la densité , nous pouvons penser que les centres de
collectes de cette région souffrent en plus des fraudes , point qu'il
faut examiner.
Au point de vue valeur nutritionnelle, le lait de la
région de souassyne est très pauvre en éléments
nutritionnels, car il est plus pauvre en extrait sec total et
dégraissé (67.35 g/litre).
Tableau 7 : Classe des matières grasses en fonction des
régions étudiées :
Classe des matières grasses en g /L Nombres des
régions
20-30
|
30-34
|
34-36
|
Supérieur à 36
|
2
|
8
|
1
|
0
|
Graphique 1.fréquences analytiques des matières
grasses de la zone de l'étude
Sur les échantillons analysés de lait:
18 % ont moins de 30 grammes de matière grasse par litre
et, 72%, ont moins de 34 grammes de matière grasse par litre et 180,
soit 10 % ont entre 34-36 grammes.
4/ Analyse statistique des composantes principales
|
|
|
|
EL.BOUICHOU
|
138
|
Le traitement des données de la qualité du lait,
montre que le plan principal explique 98% de la variabilité totale
« figure A), et toute les variables sont corrélés.
Les ESD et Brix sont très proche car les deux variables
sont très corrélées, elles sont très proche du
cercle ce qui signifie que les deux sont très bien
représentées.
L'axe 1 est expliqué par les variables EST et Brix , et
dans une moindre mesure par la variable densité .
Tous ces variables se retrouvent orientés vers le
même sens de cet axe, qui explique 87%, de la variabilité totale.
Elles sont toutes corrélées positivement.
Figure A : cercle des corrélations
Nous avons aussi examiné s'il existe une
corrélation quantitative entre les différents constituants du
lait. Dans ce cadre nous avons calculé les coefficients de variation (r)
entre la matière grasse et l'extrait sec, + 0, 987. Nous constatons
qu'il existe une corrélation positive dans tous les cas.
En comparant les résultats de notre recherche aux
données que l'on peut trouver dans la bibliographie (mémoires et
recherches dans les autres régions notamment Doukala et Tadla) nous
constatons que le lait de la région de Gharb est un des plus pauvre en
extrait sec, et en matière grasse. En même temps nous avons
examiné certaines caractéristiques physicochimiques comme la
densité, pH et l'acidité et nous avons constaté qu'il
n'existe pas une différence significative entre le lait des autres
régions.
5/ Variations moyennes du lait analysé par saison
L'analyse des données qualité des centres de
collectes a été faite à la statistique descriptive
(moyenne, écart type) pour les différente paramètres de la
qualité du lait de l'ensemble des centres contrôlés.
Figure 2 : variations moyennes du lait analysé par
saison
Source : enquîtes 2009/2010
Si nous examinons les données analytiques au cours de
l'année, par mois, nous pouvons remarquer une différence de la
composition d'un mois à l'autre notamment matière grasse, effet
que nous pouvons attribuer aux conditions climatologiques qui ont
prédominé, pendant l'été, on obtient le chiffre de
34 grammes par litre, c'est-à-dire, légèrement
trafiqué, la pratique de l'écrémage et moins importante
à raison que la traite ne se déroule que le matin ( une fois par
jour) l'anneau de la crème ne se forme pas entre le temps de la traite
et le livraison du lait au centre de collecte .
Il est évident que dans le cas de toutes les
régions, le lait période estivale était plus riche que
celui de la période d'hivernale. Comme nous pouvons le constater dans
les fig. 2, en effet Le lait provenant de la traite du matin, ait
été déclaré suspect de mouillage et
d'écrémage.
Figure 3: matière grasse moyenne selon les
régions :
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
Figure 4. Extrait sec total et dégraissé
6/ Analyse factorielle des correspondances
multiples
Pour exploiter de manière plus poussée
l'ensemble des données collectée , et pour différencier de
manière plus concrète les facteurs qui contribue le plus dans
cette variation , une analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM)
a été effectuée sur les donnés et dans laquelle la
variable taux butyreux a été considérée comme
variable quantitative supplémentaire , ce choix est justifié par
le fait que ce dernier est une variable à expliquer et un repère
de l'interprétation .
L'AFCM permet d'étudier la dépendance entre les
modalités de plusieurs caractères d'un tableau croisant les
lignes et les colonnes qui représentent en général des
modalités de réponse à plusieurs questions, elle permet
également de traiter des tableaux de données mixtes, contenant
des variables quantitatives et qualitatives , ces tableau deviennent
homogène en codant les données par 0 et 1 pour obtenir des
tableaux disjonctifs complets. Ce qui facilite l'interprétation des
résultats pour les variables continues par l'établissement de
classe et surmonte l'hypothèse de linéarité requise par
ACP pour des variables quantitatives.
Après une élaboration raisonnée des
classes reliure par une ligne brisée des modalités successive
d'une variable sur les graphiques, les liaisons entre variables peuvent
être interpréter à partir des liens modalités et
l'allure de leurs trajectoires. Cette richesse d'interprétation compense
la perte d'information qui serait due au codage des variables quantitatives.
Classe 1 des qualités 20=TB
g/L=30
Elle correspond à la classe de l'extrait sec total
100=EST%=110, et à la classe de Brix <8, et une densité
Densité <1028 (mouillage et écrémage combiné),
il est expliqué, pour une grande partie des laits des centres de
collectes privés (CCP), localisé dans les régions R6, R11,
R1 ces centres commercialisent des laits dont la qualité est souvent
douteuse et posent également le problème de concurrence
déloyale avec les coopératives laitières. Ce
système de ramassage a connu un grand développement dans
l'ensemble du Gharb à cause de la non application de la
réglementation en matière de contrôle de la qualité
et de la salubrité, l'analyses de quelques échantillons de cette
catégorie montent l'utilisation de corps étranger dans le lait
(bicarbonate, urée).
Classe2 30 <TB=34 g/kg
Elle Représente la classe la plus dominante, dans la
région, correspond à la classe de l'extrait sec total 110 <EST
g/l=115, et à la classe de 8<Brix% <9, et une densité
1028<densité <1030 (mouillage 5 à 7 % et
écrémage 40%), cette classe représente une fraude
défini par les éleveurs comme (fraude classique), c'est un
phénomène qui nuit à la réputation du secteur
laitier en général. Malgré les dispositions prises par les
industriels en bonifiant ou pénalisant, ce phénomène
persiste. Le mouillage, l'écrémage et l'acidité sont les
fraudes les plus répandues dans cette catégorie. Ces centre sont
alimentées par les éleveurs directement, sans
intermédiaire, généralement localisés dans les
Dours , ils représente les CCP et des coopératives. Ces
dernières contribuent à hauteur de 60%. Ce genre des ramasseurs
sont localisés principalement dans la région de Gharb et
Chrarda.
Classe3 34 <TB g/l=36 g/kg
C'est une catégorie recherchée par les
industriels, elle correspond à la classe de l'extrait sec total 150
<ESTg/l=110, et à la classe de 9<Brix% <10, et une
densité 1030.5<Densité <1029 , dans cette classe on note
aussi un peut d'écrémage et de mouillage , cette classe
représente une bonne partie des coopératives , ayant un
système de gestion qui respecte les horaires d'ouverture des centres et
le rythmé de livraison ( deux par jours ) , principalement
localisées dans les régions R7. R9 .R5 et quelques centres de
collectes localisé les douars de la commune de Mnacra et Mogren, dans
cette catégorie nous avons constaté que La saisonnalité de
la production laitière accentue la concurrence sur la collecte du lait
notamment en période de basse lactation. En effet, la quantité
l'emporte sur la qualité ce qui favorise les fraudes.
Classe 4 Mg g/l > 36
Elle associe des exploitations dite exploitations potentielles de
la région de Gharb, les laits de cette classe, représente des
laits riches en EST supérieur à 120 g/l et un Brix entre 10 et
11%, et une densité normale, les industriels accord à ces
éleveurs, les primes d'encouragement et prime de qualité, avec un
encadrement zoosanitaire de bétail, et l'accompagnent en matière
gestion technico-économique de l'élevage.
7/ Evaluation des fraudes en fonction de type de centre
de collecte
La Comparaison des laits des exploitations, des centres de
collectes privés et coopératives, par rapport aux exploitations
potentielles témoins, montre que ; les coopératives
présentent une mauvaise qualité physico-chimique du lait
(tableau...), et un cas très grave pour le centre de collecte
privé, ceci peut être expliqué par le mélange, dans
les bacs des centres, de lait de qualité dégradée (lait
mouillés, lait partiellement écrémés ou les deux
pratiques à la fois).
Tableau 8: Caractéristiques moyennes du lait
analysé par fournisseur
|
Type de centre de collecte
|
Valeurs moyennes
|
Etables
|
Coopératives
|
Centres de collectes CCP
|
TB (g/l)
|
39
|
32,5
|
30,00
|
EST (g/l)
|
12,5
|
10,60
|
10,20
|
Brix %
|
10,20
|
9,3
|
9
|
Densité
|
1032,2
|
1028,3
|
1028,0
|
Source : résultat de l'enquîtes
Le dosage de la matière grasse dans les
échantillons de lait provenant de l'ensemble des étables
pépinières a donné les résultats
résumés dans le graphique ...: la moyenne du pourcentage de
matière grasse dans le lait s'est naturellement importante, Aucun
échantillon ne présente une quantité inférieure
à 36 grammes par litre, mais un échantillon sur 40, soit 2.5
%, représente un test des antibiotiques positif.
Par contre les laits provient des CCP et coopératives,
sont toujours falsifiés, et les éleveurs ne sont pas
concernés directement puisque le lait est un produit de mélange.
Une autre remarque s'impose également quand on considère
l'ensemble de ces résultats, des différences notables peuvent
être soulignées entre les laits provenant centres
différents. Certaines centres, ramassent des laits pauvres, d'autres des
laits moyens, d'autres enfin des laits riches.
Une même région pouvant posséder des
centres qui, quoique voisines, collectent , les unes des laits très
pauvres, d'autres des laits riches en matière grasse,
l'établissement d'un échantillon type par région ne
présente aucune garantie. Un pareil échantillon type aurait en
outre l'inconvénient de ne pas tenir compte ni de l'époque de
l'année ni du moment de la traite dans la journée, qui influent
aussi sur la teneur du lait en matière grasse.
Ces faits rendent évidemment encore plus difficile la
tâche si utile, mais si délicate, des chimistes chargés de
dépister la falsification des laits.
Figure 5. Comparaison lait de CCP et lait coopératives et
des exploitations TB g/l.
Figure6. Comparaison lait de CCP et lait coopératives et
des exploitations ESTg/l.
Figure 7. Comparaison lait de CCP et lait coopératives et
des exploitations %.
Figure 8 : caractérisation de la matière grasse des
centres enquêtés g/l moyennes et Selon les régions
La qualité du lait réceptionné au niveau des
centres de collecte varie d'une manière significative en fonction de la
région, de la saison et du fournisseur du lait (Centre de collecte ou
lait de ferme).
8. Evaluation des la qualité physicochimique des
étables enquêtées. Tableau 9 .résultats des
échantillons des laits des étables encadrées
|
Moyenne
|
Ecattype
|
Max
|
Min
|
CV
|
Moyenne
|
Ecattype
|
Max
|
Min
|
CV
|
Densité
|
1031,975
|
0,30
|
1032,29
|
1031,58
|
0,02
|
1032,46
|
0,36
|
1032,88
|
1032,12
|
0,03
|
Brix %
|
10,1
|
0,03
|
10,16
|
10,08
|
0,37
|
10,2
|
0,05
|
10,35
|
10,18
|
0,57
|
Acidité
|
15,15
|
0,46
|
15,75
|
14,54
|
0,88
|
15,49
|
0,13
|
15,66
|
15,27
|
9,05
|
Mg(g)
|
39,37
|
0,65
|
40,19
|
38,27
|
1,66
|
39,07
|
0,77
|
39,89
|
37,91
|
1,98
|
EST%
|
12,38
|
0,05
|
12,46
|
12,29
|
0,45
|
12,51
|
0,17
|
12,77
|
12,32
|
1,40
|
Analyses et discussions
Le paiement du lait d'après sa qualité est un
moyen essentiel pour accroitre l'intérêt et améliorer la
compétence des personnes chargées de collecte et réception
.cette amélioration est particulièrement importante ou moins dans
cette région où l'on manque souvent de sensibilisation et
où la population n'apprécie guère les qualités
d'hygiène de ce produit biologique complexe. Cette méthode
consiste à primer les laits de meilleure qualité et
pénaliser ceux de temps à l'autre ne satisfont pas au minimum
fixé, si les résultats d'analyses obtenus présentent des
différences par rapport aux normes en vigueur, les
pénalités ou les primes seront pratiquées « exemple
tableur 10>>. Alors que le paiement d'après la qualité
peut, de toute évidence, rendre des services considérables de la
production laitière dans cette région qui compte 200
coopératives laitières.
Tableau 10: exemple de paiement de lait à la
qualité
Type d'analyse
|
Inférieur aux normes
|
Normes
|
Supérieur aux normes
|
Taux butyreux
|
Pénalité de 2cts/l par Y2 points
|
34 à 36 g/l
|
primes de 2cts/l par Y2 points
|
Densité
|
Pénalisation en
fonction des autres analyses de 2cts/l par Y2 points
|
1028 à 1032
|
Avertissement en
fonction des autres analyses
|
Acidité
|
Pénalisation en
fonction des autres analyses
|
14 à 17
|
Avertissement problème de refroidissement
|
Brix
|
Pénalité de 2cts/l par 1/4 points
|
9 à 10.5
|
Avertissement en
fonction des autres analyses
|
Corps étrangers
|
Destruction
|
Absence
|
Destruction
|
Plusieurs système de paiement d'après la
qualité sont en usage .pour exercer des effets encourageants le
système choisi doit être adapté aux conditions locales, on
peut « classer>> ou « catégoriser >> un ramasseur
d'après les résultats moyens d'une quinzaine d'épreuves,
et sur cette base on classe les analyses en trois catégories :
> La première aurait droit à un prix
supérieur correspondant à une sortie de prime. > La
deuxième serait payée au prix standard.
> La troisième serait pénalisée.
La sanction finale, pour une qualité très
médiocre, consisterait à envoyer le lait au producteur, sans
paiement .cette mesure sévère, ou même la réduction
de la rétribution, provoque généralement une
démarché de centre de collecte qui se montre extrêmes
désireux d'obtenir des conseils et une aide pour mettre de l'ordre dans
ses affaires.
La question de savoir si l'usine laitière doit
appliquer la même norme de contrôle du lait, en toute saison
<< basse lactation >> et >> << haute lactation
>>, ainsi forte demande du lait << Ramadan >>, ou si elle
doit établir une norme plus rigoureuse pour les mois de haute lactation
, et sujette à controverse ; l'opinion semple pencher en faveur d'une
seule norme, élevée , à laquelle il serait naturellement
plus difficile de satisfaire pendant la basse lactation .
La conclusion pratique de ce raisonnement .c'est que le
paiement d'après la qualité hygiénique doit être
basé , autant que possible , sur une épreuve et sur l'état
du lait , et qu'il faut , par laboratoire , des usines laitières ou une
contre analyse au sein d'un laboratoire officiel.
III- Tests des fraudes
L'objectif de cette partie est de résumer,
l'évolution des caractéristiques physicochimique des
échantillons, que nous avons testé, pour dégager des
conclusions permettant de classer les lait en fonction des paramètres
d'analyses.
Le mouillage du lait par l'eau constitue la fraude la plus
fréquente. Pour sa détection on doit comparer les valeurs de
certains paramètres dans le lait suspect et les valeurs de ces
mêmes paramètres dans le lait normal.
Pour avoir une aidée sur l'évolution des
paramètres d'analyses physicochimiques du lait et le taux de mouillage,
nous avons réalisé l'expérience suivante :
A/ Test de mouillage
Tableau11 : paramètres d'analyses en fonction taux de
mouillage
|
Acidité D
|
MG g/l
|
Densité
|
Brix %
|
PH
|
Eau
|
1000ml lait
Normal
|
15
|
37
|
1033
|
10,4
|
6.81 a 15.1
|
0
|
+ 1% Eau
|
15
|
36,5
|
1032,4
|
10,2
|
6.81 a 15.9
|
10 ml
|
+2 % Eau
|
14.5
|
35,5
|
1032,1
|
10,1
|
6.79 a 17.5
|
20 ml
|
+ 3% Eau
|
14
|
34,5
|
1031,2
|
9,8
|
6.78 a 18.1
|
30 ml
|
+ 4% Eau
|
13.5
|
34
|
1029,7
|
9,2
|
6.76 a 17
|
40 ml
|
+ 5% Eau
|
13
|
32
|
1028,3
|
9
|
6.79 a 18.9
|
50 ml
|
+ 6% Eau
|
12
|
30
|
1026,7
|
8,2
|
6.80 a 19.3
|
60 ml
|
+ 7% Eau
|
11.5
|
27
|
1024,8
|
7,9
|
6.80 a 19.2
|
70 ml
|
+ 8% Eau
|
10.5
|
26
|
1023,8
|
7,3
|
6.82 a 19.2
|
80 ml
|
+ 9% Eau
|
10.0
|
24,5
|
1023,3
|
7
|
6.73 a 19.4
|
90 ml
|
+ 10% Eau
|
9.0
|
23
|
1021,8
|
6,7
|
6.75 a 19.2
|
100 ml
|
Figure 9: Variation de la densité en fonction du taux de
mouillage.
Figure10 : Variations du taux butyreux en g/L, et taux de Brix %
en fonction de toux de mouillage.
Les deux figures montrent que le mouillage abaisse
naturellement la teneur du lait en ses divers constituants et
caractéristiques : densité, acidité, matière grasse
et Brix et EST.
Le mouillage peut être détecté suite
à la détermination de l'extrait sec, mais celle-ci ne suiffait
pas à elle seule pour établir des conclusions définitives
d'autres instruments servions exemple Cryoscopie. Selon Hamama « 1996
» on peut calculer le mouillage M en fonction de l'extrait sec par la
formule suivante :
M= (90-ESD)/90
Soit 90 grammes par litre étant la moyenne de l'extrait
sec dégraissé des laits normaux.
B/ Test Ecrémage
Ecrémage également est une opération de
fraude au Gharb, cette pratique est déjà ancienne et
répandue.
Dans les laits de grand mélange, la détection de
cette fraude est plus aisée, selon Hamama 2002, la
teneur en matière grasse est inférieur à 5 g/l de la
moyenne de la région de collecte, on peur présumer alors
l'écrémage du lait.
Tableau2 : résultats d'analyses d'un lait après
écrémage partiel
|
ACIDITE
|
MG g/l
|
DENSITE
|
BRIX%
|
EST g/l
|
ESD g/l
|
LAIT NORMAL
|
14,5
|
39
|
1030,6
|
10
|
123
|
84
|
ECREMAGE A 77%
|
14,5
|
22
|
1032
|
9,2
|
104.1
|
82.1
|
D'après les résultats d'analyses on note une
augmentation de la densité et une diminution de la matière
sèche et de la matière grasse. L'écrémage peut etre
calculé à partir de la formule suivante :
Ecrémage% =[ (G1-G)/G]×100 G : teneur en
matière grasse du lait suspect. G1 : teneur en matière grasse
d'un lait normal d'une région donnée Veisseyre 1966
C/ Teste de mouillage et écrémage
combiné
Afin de comprendre, l'évolution des
caractéristiques d'un lait vis-à-vis de mouillage et
écrémage combiné, nous avons réalisé une
expérience résumée dans le tableau cidessous
Tableau12 : variations des caractéristiques du lait en
fonction d'écrémage et mouillage combiné.
|
Mouillage et écrémage
combiné
|
MG g/L
|
DENSITE
|
BRIX %
|
ESTg/L
|
ESDg/L
|
LAIT NORMAL
|
|
39
|
1030,6
|
10
|
118.6
|
84
|
ECREMAGE à 77%
|
|
22
|
1032
|
9,4
|
104,1
|
82,1
|
Taux de mouillage
du lait partiellement ecr erne
|
2 % eau
|
21,5
|
1031,4
|
9,2
|
101,6
|
80,1
|
4 % eau
|
21
|
1030,6
|
9
|
100,4
|
79,4
|
6 % eau
|
20,6
|
1030,4
|
8,9
|
99,8
|
79,2
|
10 % eau
|
20
|
1029,2
|
8,5
|
96
|
76
|
14 % eau
|
19,5
|
1028,4
|
8,1
|
91,9
|
72,4
|
20 % eau
|
18
|
1026,4
|
7,8
|
87,9
|
69,9
|
D'après les résultats d'analyses, cette
falsification est difficile à détecter, au sein des centres de
collecte, car le test de la densité est le seul retenu par le
responsable de centre de collecte .Or, l'addition d'eau tend à la
diminuer ( graphique 3), alors que l'écrémage
l'augmente.
Figure 10 : variations de la densité en fonction de
Mouillage et écrémage combiné
Le graphique montre que l'écrémage, pourrait
jeuner en faveur de la deuxième falsification qui est le mouillage,
d'après les résultats d'analyses on peut dire que le trafiquant
peut aller jusqu' 14 % de mouillage d'un lait écrémé
à 77 %, sans avoir aucune pénalité relative à la
densité (supérieur à 1028).
Figure 11/12 : variations de EST et ESD, MG et BRIX en fonction
de Mouillage et écrémage combiné
Les analyses montent que l'écrémage et mouillage
combiné, diminue d'une manière considérable le taux
d'extrait sec totale du lait, cette fraude est facile à détecter
après l'analyses de la matière grasse du lait son EST.
D/ Teste de l'urée :
tableau 13. Variation des analyses physicochimique du lait en
fonction de la teneur e l'urée ajouté
|
Acidité d
|
PH
|
BRIX %
|
Densité
|
MG g/L
|
1000 CC Lait Normal
|
16,5
|
6,58
|
9,6
|
1028,3
|
31
|
1 g (0.1%) Urée
|
16,5
|
6,56
|
9,6
|
1028,8
|
31
|
2 g (0.2%) Urée
|
16,5
|
6,53
|
9,6
|
1029
|
31
|
3 g (0.3%) Urée
|
16
|
6,51
|
9,6
|
1029,2
|
30
|
4 g (0.4%) Urée
|
16
|
6,5
|
9,6
|
1029,2
|
30
|
5 g (0.5%) Urée
|
16
|
6,52
|
9,6
|
1030,4
|
29,5
|
6 g (0.6%) Urée
|
16
|
6,52
|
9,6
|
1030,4
|
29
|
7 g (0.7%) Urée
|
16
|
6,5
|
9,6
|
1030,4
|
29
|
8 g (0.8%) Urée
|
16
|
6,5
|
9,6
|
1030,4
|
29
|
9 g (0.9%) Urée
|
16
|
6,49
|
9,6
|
1030,4
|
29
|
10 g (1%) Urée
|
15,5
|
6,47
|
9,6
|
1030,9
|
29
|
EL.BOUICHOU
|
152
|
Figure 14 : effets de l'urée sur la densité du lait
falsifié
Le graphique montre que l'urée augmente la densité
du lait, cette engrais azoté utilisé par quelques centres pour
falsifier le lait, le trafiquant ajoute l'eau et l'urée, pour stabiliser
la densité à l'état normal, on peut détecter
l'urée par le test de concentration de l'urée dans la lait (
Azotest).
E/ Test d'Hydroxyde de sodium (NaOH)
Tableau 14. Variation des analyses
physicochimique du lait en fonction de la teneur de NaOH ajouté.
|
Acidité °D
|
PH
|
BRIX
|
Densité
|
MG
|
1000 CC Lait Normal
|
16
|
6,66
|
9,2
|
1030,2
|
21
|
1 g (0.1%) NaOH
|
15,5
|
6,88
|
9,2
|
1030,3
|
19
|
2 g (0.2%) NaOH
|
14,5
|
6,97
|
9,2
|
1031,2
|
19
|
3 g (0.3%) NaOH
|
14,5
|
7,11
|
9,2
|
1031,5
|
20
|
4 g (0.4%) NaOH
|
14
|
7,17
|
9,2
|
1032,2
|
19,5
|
5 g (0.5%) NaOH
|
13,5
|
7,3
|
9,2
|
1033,2
|
19,5
|
6 g (0.6%) NaOH
|
13,5
|
7,4
|
9,2
|
1034,2
|
20
|
L'hydroxyde de sodium peut être diminué
l'acidité Titrable d'un lait et augmente l'acidité ionique .
L'urée et la soude caustique peuvent provoquer gravement
abîmer le coeur, le foie et les reins. Elle peut même tuer les
personnes souffrant d'hypertension ou de problèmes cardiaques.
Si le lait est fraudé, il y aurait apparition d'une
coloration rose.
En présence de l'eau oxygénée, il y aurait
apparition d'une coloration bleue, sinon le lait est normal.
Figure .15 variation de l'acidité Dornic en fonction de
concentration de NaOH dans le lait
E/2 Test de Bicarbonate de Sodium
Tableau 15 : Relation Test d'alcool et bicarbonate de sodium
Test
|
PH
|
Acidité °D
|
Test d'Alcool 70
|
500 cc lait normal
|
6.72 à 13.4
|
17
|
Positif
|
+ 2g de soude
|
7.13
|
15
|
Négatif
|
+ 3g de soude
|
7.27 à 18.6
|
14
|
Négatif
|
Le bicarbonate se combine à l'acide lactique produit
lors de la fermentation lactique du lait et neutralise ainsi l'acidité
du lait, en conséquence le lait ne caillera plus à
l'ébullition et accusera une acidité normal ; tableau15
Pour tester le bicarbonate dans lait la méthode est la
suivante :
- Mettre 5 ml de l'échantillon de lait dans un tube
à essai, porter à ébullition pendant 3 minutes.
- Ajouter 5 gouttes d'oxalate de potassium à 30 %. -
Ajouter 3 gouttes de phénolphtaléine à 2 %,
F/ Recherche des autres fraudes dans le lait 1/ Recherche
du formol
Mode opératoire
- Introduire 10 ml de l'échantillon de lait à
examiner dans un tube à essai. - Chauffer jusqu'à
ébullition.
- Ajouter 1 ml d'acide chlorhydrique (1 N).
En présence de formol, on observe l'apparition d'une
coloration jaune
2/ Recherche de l'eau de javel Mode
opératoire
- Dans un tube à essai, introduire 2 ml de lait à
examiner.
- Ajouter 1 ml d'iodure de potassium préparé
à une concentration de 1 %. - Ajouter 1 ml d'empois d'amidon (1 %).
Si le lait est falsifié, il y aurait apparition d'une
coloration grisâtre; si la couleur de l'échantillon ne change pas,
donc le lait est normal.
3/ Recherche de l'eau oxygénée
Ce test doit être effectué très vite
après la réception du lait; car l'eau oxygénée
entre rapidement en réaction avec une demi molécule de
l'oxygène pour former deux molécules de l'eau:
112O2 + 1 / 2 O2 ? 2 112O2
Mode opératoire
- Dans un tube à essai, introduire 2 ml de lait à
examiner.
- Ajouter 2 ml d'acide chlorhydrique titré à N = 0,
27.
- Ajouter 2 ml d'iodure de potassium préparé
à une concentration de 10 %.
- Porter à ébullition pendant une minute et laisser
l'échantillon se refroidir à l'air ambiant.
- Ensuite ajouter 2 ml d'empois d'amidon (1 %).
4/ recherche de l'urine : Mode
opératoire
- Introduire dans un tube à essai 1 à 2 ml d'acide
sulfurique.
- Ajouter 10 gouttes de sulfate ferrique à 5 %, et
mélanger doucement. - Recouvrir de 10 ml de lait suspect.
Si le lait contient de l'urine, un anneau rose se forme à
la séparation des deux liquides. Cette teinte rose n'apparaît
parfois qu'après un léger chauffage.
5/ recherche de l'amidon
V' Cas des laits reconstitués:
Le lait reconstitué est reconnu par la recherche de
l'amidon, du fait que les autorités exigent, lors de la fabrication de
lait en poudre, l'ajout de l'amidon à raison de 5 %o.
Mode opératoire
- Introduire 5 ml de lait suspect dans un tube à essai.
- Porter à ébullition, puis laisser
l'échantillon se refroidir (environ 45 °C) à l'air
ambiant.
- Ajouter 5 gouttes de l'eau iodée ou de Lugol.
Coloration jaune ? lait normal.
V' Cas de la poudre lait:
- Peser 1 g de poudre lait à examiner.
- Ajouter 20 ml d'eau distillée, agiter par l'agitateur
à tube.
- Bouillir le mélange puis laisser le se refroidir
à l'air ambiant jusqu'à 45 °C environ.
- Ajouter 1 ml d'eau iodée.
Apparition d'une couleur bleue ? présence de l'amidon.
Apparition d'une couleur jaune ? absence de l'amidon.
Préparation de l'eau iodée:
|
|
> Iodure de potassium
|
11 g.
|
>
|
Iode
|
1 g.
|
>
|
Eau distillée
|
100 ml.
|
EL.BOUICHOU
|
156
|
Noter la couleur rouge persistante ou la décoloration
(virage au jaune) qui a lieu en moins d'une minute et d'autant plus que le taux
de chlorures du lait examiné est élevé.
6/ Recherche des produits amylacés
> Introduire 2 ml de lait dans un tube à essai
> Porter le tube dans un bain-marie bouillant pendant 5 minute
ensuite refroidir.
> Ajouter 2 à 3 goutes de la solution iodée
« iode 1% + iodure de potassium Ki 2%»
L'apparition d'une coloration bleue plus ou moins intense indique
la présence de produits amylacés
Coloration jaune indique la réaction négative
7/ Recherche des produits alcalins
> Introduire 2 ml de lait dans un tube à essai
> Ajouter 2 ml d'alcool 95°
> Ajouter 2 gouttes de la solution d'acide rosolique à
0.2%
Coagulation et coloration orange indique l'absence de produit
alcalin
Si absence de coagulation et coloration rose, réactif
positive exemple présence de la soude caustique dans le lait.
8/ Recherche des sels
Dans un tube à essai introduire :
> 5 ml de la solution d'argent préparé à
0.13145 %
> Ajouter 2 goutes de la solution de chromate de potassium
à 1% > Ajouter 1 ml de lait est agité
9/ Les aflatoxines dans le lait
Chez le bétail, l'aflatoxine B1 absorbée avec
des aliments contaminés est métabolisée au niveau du foie
en un dérivé 4-hydroxy - appelé aflatoxine M1 - qui est
chez les animaux laitiers (notamment vaches, brebis et chèvres)
excrété dans le lait. Il existe de plus une relation
linéaire entre la concentration de AFM1 excrétée et la
quantité de AFB1 ingérée. Ainsi, il fut montré,
chez la vache laitière, que 0.5 à 4% de l'aflatoxine B1
ingérée se retrouve sous forme d'aflatoxine M1 dans le lait.
Cette mycotoxine conserve à un moindre degré certes - les
importantes propriétés cancérigènes de l'aflatoxine
B1. Aussi, l'effet cumulatif lié à l'ingestion
régulière et itérative de telles toxines fait courir de
grands risques aux enfants et aux nourrissons grands consommateurs de laits et
de produits laitiers. Ce risque est d'autant plus important que l'aflatoxine M1
résiste aux traitements usuels de conservation et de transformation des
produits laitiers (chaleur, froid, lyophilisation...). On retrouve la presque
totalité de l'aflatoxine M1 dans le lait écrémé, et
dans les produits obtenus par précipitation lactique (yaourts, fromages
blancs, crèmes lactées...), alors que l'on en retrouve
très peu dans le beurre. Ceci est lié à la présence
d'interactions hydrophobes entre l'aflatoxine M1 et les caséines, et de
fait il est fréquent de constater un enrichissement des fromages
initialement contaminés en aflatoxine M1 au cours de l'égouttage
(les AFM1 se lient aux protéines du lait et sont donc plus
concentrées dans le caillé que dans le lait frais et le petit
lait). Actuellement, le taux maximal d'AFM1 autorisé dans le lait est de
50 ng/kg. Pour limiter la concentration des aflatoxines dans le lait,
différentes mesures peuvent être prises en amont de la production
des aliments destinés aux animaux laitiers :
· Un système de rotation des cultures assez long
pour permettre l'assainissement des cultures;
· Une utilisation de variétés de maïs
moins sensibles à la contamination fongique ou plus précoces;
· Un système de récolte qui évite de
rompre les grains;
· Une analyse de l'ensilage utilisé pour
l'alimentation des animaux (détection et/ou quantification de l'AFB1
dans des échantillons d'ensilage), et en cas de détection
d'aflatoxines, un retrait du silo des parties présentant des signes de
détérioration aérobie et un traitement de l'ensilage
restant au propionate, additif alimentaire accélérant la
fermentation. D'autres agents chimiques tels que les acides, les bases
(ammoniaque, soude), des agents oxydants (peroxyde d'hydrogène, ozone),
des agents réducteurs (bisulfites), des agents chlorés, du
formaldéhyde peuvent aussi être utilisés pour
dégrader ou biotransformer les aflatoxines. On peut également
épandre un agent d'ensilage hydrodispersible contenant une souche de
bactérie lactique brevetée : Lactobacillus buchneri
NCIMB 40788, reconnue pour sa capacité à améliorer la
stabilité aérobie (action antifongique) des ensilages à
forte matière sèche. Cet agent est particulièrement
recommandé pour les ensilages de maïs ouverts au
printemps/été;
· Une couverture constante de l'ensilage;
·
Dans le cas de grains de maïs, un séchage des grains
avant l'entrepôt et un maintien du niveau d'humidité à 14
ou 15%;
· Une ventilation dans le dessiccateur à
fourrage.
Une analyse régulière du lait et des produits
laitiers (détection et/ou quantification de l'AFM1 à partir
d'échantillons de lait frais, de lait en poudre reconstitué ou de
fromage) permet également de limiter les risques d'intoxication.
Étant donné qu'on retrouve les aflatoxines dans
une vague gamme de nourriture et considérant leurs effets toxiques chez
les humains et les animaux, il devient alors très important d'avoir des
méthodes de détections adéquates pour répondre aux
diverses normes établies dans plusieurs pays. Plusieurs méthodes
sont utilisées pour la détection des aflatoxines dans les
produits agricoles. Par exemple, on retrouve la chromatographie sur couche
mince, des méthodes de HPLC couplées à de la fluorescence
et des technique immunologiques. Une des plus récentes et efficaces est
la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de
masse (LC-MS) ou couplée à la spectrométrie de masse en
tandem (LC-MS/MS).
10- Détection des résidus d'antibiotiques
dans le lait.
Les résidus d'antibiotiques dans les aliments sont une
source de préoccupation, car ils présentent des risques pour la
santé en raison des réactions allergiques qui peuvent leur
être associées, de leur pouvoir cancérogène et de
l'augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques
en médecine humaine. De plus, les cultures bactériennes
utilisées pour la fabrication des fromages et des yogourts risquent
aussi d'être affectées par les résidus d'antibiotiques dans
le lait. Ces derniers peuvent donc causer d'importantes pertes
économiques lorsque des lots de produits sont déclassés ou
retirés. Les producteurs sont tenus de commercialiser un produit exempt
d'antibiotiques et doivent prévenir la présence de résidus
illégaux d'antibiotiques dans le lait. Il pourrait être
très coûteux pour les producteurs qu'un événement
malheureux porte atteinte à la réputation du lait.
Les antibiotiques ont été utilisés chez
les animaux destinés à la consommation pour le traitement et la
prévention des maladies ainsi qu'à titre de facteur de
croissance, depuis une cinquantaine d'années. La pénicilline G
fut le premier antibiotique introduit en médecine
vétérinaire, en 1947, pour administration sous forme d'infusions
intramammaires. Depuis, les antibiotiques font partie des programmes de
santé vétérinaire en agriculture.
Les antibiotiques sont administrés aux animaux par
différentes voies, c'est-à-dire par injections, oralement dans
l'eau ou la nourriture, par voie cutanée ou par des infusions
intramammaires ou intrautérines. Théoriquement, toutes ces voies
d'administration peuvent entraîner l'accumulation de résidus dans
les aliments d'origine animale comme le lait, la viande et les oeufs si les
délais d'attente ne sont pas observés. On estime que moins d'un
pour cent des aliments, à l'échelle du globe, contiennent de
faibles doses de résidus d'antibiotiques.
Les antibiotiques les plus couramment utilisés chez les
animaux destinés à l'alimentation peuvent être
regroupés en cinq classes : les bêta-lactamines ( - lactamines)
(ex. : la pénicilline et la céphalosporine) les
tétracyclines (ex. : l'oxytétracycline, la tétracycline et
la chlortétracycline), les aminoglycosides (ex. : la streptomycine et la
gentamicine), les macrolides (ex. : l'érythromycine) et les sulfamides
(ex. : la sulfaméthazine). Une enquête récente,
menée auprès de vétérinaires américains, a
révélé que les antibiotiques étaient les
médicaments les plus souvent prescrits ou utilisés chez les
vaches laitières en lactation. La pénicilline G est
l'antibiotique utilisé le plus souvent, et à l'exception de
l'oxytétracycline, les cinq médicaments les plus prescrits
étaient l'ensemble des -lactamines dont l'usage est approuvé chez
les vaches laitières en lactation: soit la pénicilline G, le
sodium de ceftiofur, la cloxacilline, la céphapirine et
l'ampicilline.
Mesures de prévention à l'intention des
producteurs
La grande majorité des résultats positifs sont
liés à une utilisation inadéquate des antibiotiques
à la ferme. Les producteurs doivent donc prendre toutes les
précautions nécessaires lorsqu'ils utilisent des antibiotiques et
observer les recommandations suivantes :
· Administrer des médicaments uniquement suivant la
recommandation d'un vétérinaire.
· Respecter les instructions de l'étiquette et du
vétérinaire, y compris les voies d'administration, les doses et
la posologie.
· Identifier les animaux traités avec des marques ou
des bagues, et les mettre à l'écart des autres vaches en
lactation.
· Tenir un registre écrit permanent sur les animaux
qui reçoivent des médicaments, la posologie et les dates de
traitement.
· Voir à ce que toutes les personnes
concernées par la traite sachent quels sont les animaux qui ont
reçu des médicaments et soient au courant que des méthodes
spéciales de traite sont requises.
· Traire séparément les animaux ayant
reçu des médicaments.
· Ne pas acheminer le lait dans le réservoir,
conformément aux instructions du vétérinaire et de
l'étiquette.
· Utiliser une trousse de détection
appropriée pour analyser le lait des vaches ayant reçu des
médicaments avant de le réacheminer dans la ligne de lait.
Autres facteurs susceptibles d'occasionner un
résultat positif :
· Le métabolisme de l'animal peut être plus
lent que la normale, ce qui ralentit le rythme d'élimination du
médicament de son système.
· Le recours à une combinaison de médicaments
pour traiter un animal peut rallonger la durée d'attente pour un
médicament en particulier.
· L'utilisation d'un médicament en
dérogation des directives de l'étiquette peut influer sur son
rythme d'élimination. Par utilisation en dérogation des
directives, on entend l'administration de médicaments d'une
manière qui ne respecte pas les instructions précisées sur
l'étiquette, comme administrer un médicament par
voie intramammaire plutôt que par voie intramusculaire ou
donner une dose plus élevée que celle qui est
recommandée.
· Le fait de retenir uniquement le lait provenant des
enclos où les vaches ont reçu des médicaments
· Les animaux qui s'abreuvent à même les
bassins médicamentés de nettoyage pour pieds.
· Les moulées médicamentées.
CONCLUSIONS
Cette étude avait pour objectif d'évaluer les
pratiques frauduleuses du lait bovin collectée dans la région de
Gharb Chrarda Bni hcen , pour cela, du lait provenant de près de douze
(12) sites a été examiné pendant une période d'une
année.
Les résultats montrent que les principaux
réseaux de ramassage de la zone étudiée est
concernée par le lait trafiqué. Les fraudes par le corps
étranger (bicarbonate, chaux ; urée, sel, l'eau
oxygénée ...) sont faibles, même pour les CCP.
L'écrémages et mouillage sont des pratiques dominantes, ont
donné des résultats physicochimiques allant jusqu'à 77% et
14 % respectivement, les aspects concernant les conditions d'élevage
n'ont pas pu être approfondis non plus. Compte tenu l'objectifs de cette
étude.
Le lait produit au sein des centres de collectes
privés(CCP), présente une acidité moyenne de 15 °D et
une densité de 1028, On note une pratique fréquence de mouillage
et écrémage combinée, et un niveau de stabilité
acceptable. Du point de vue chimique, les taux d'Extraits Secs, de
matière grasse, , de Brix sont de l'ordre de 10.20%, 3 %, 9%,
respectivement. On observe des variations plus ou moins importantes d'un centre
à l'autre et entre sites de collecte, variations qui peuvent être
dues à l'expérience de chaque responsable du centre
(contrôle et ciblage des éleveurs clients) l'état
d'avancement de l'encadrement des usines laitières et aux conditions de
ramassage. Cependant, les caractéristiques moyennes du lait sont
conformes aux données disponibles dans les laboratoires des
unités de collecte et transformation laitière de la zone ; il
faut signaler que pour coopératives laitières, les teneurs en
matière sont assez élevées, elles peuvent être dues
à la gestion des coopératives (respect des horaires d'ouverture
et le rythme des la livraison, durée des livraisons). Il faut ajouter
que
Afin d'améliorer les conditions de viabilité des
centres de collectes, il serait utile de:
Contribuer à l'augmentation de la production par un
encadrement plus rapprochée des producteurs laitiers permettant
l'amélioration du potentiel génétique et des conditions
d'élevage;
Contribuer à l'amélioration de la
qualité du lait collecté, grâce à une formation des
éleveurs en matière d'hygiène du lait et grâce
à un raccourcissement de l'intervalle de temps entre la traite au niveau
du producteur et le refroidissement du lait au centre de collecte
Mettre en place un système de contrôle
(détection des fraudes, mesure de la quantité produite, dosage de
la matière grasse et Brix, etc.) par livreur permettant d'identifier les
sources de contamination dans le but de les corriger;
Mieux équiper le laboratoire des coopératives,
ou à défaut équiper un laboratoire central
indépendant, afin de mieux contrôler la qualité des laits
ramassé.
Limiter le nombre des CCP, par la création des
coopératives laitières avec un règlement intérieur,
qui pourrait jouer en faveur de la qualité.
Sur le plan recherche, il serait utile d'entreprendre une
étude plus élargie aux niveaux géographique et temporel
afin de proposer une image plus complète de la situation.
Contribution à l'évaluation des pratiques
frauduleuses dans le lait à la réception
Mes remerciements à :
Tous les enseignants chercheurs d'IAV, ENA, et chercheurs de
l'INRA, pour leurs publications, recherches et communications scientifiques.
ANPA, ORMVAG, PNTTA, coopératives laitières, centres de collectes
privés, éleveurs de la région du Gharb, unités de
transformations laitières.
Et tous ceux qui ont participés de prés ou de loin
à la réalisation de ce travail.
Toutes vos remarques, questions, suggestions, observations,
commentaires mais aussi encouragements sont évidemment les
biens venus.
bouichouelhoussain@yahoo.fr
EL HOUSSAIN BOUICHOU
LOT 230 N°6 MAGHRIB ARABI
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