Le faible développement du marché financier
régional et les exigences de transparence financière, de
capitalisation boursière, de marché et de diffusion d'une part du
capital dans le public rendent impossible l'accès des PME au dit
marché et inhibent les possibilités de refinancement de ces types
d'entreprises par les établissements de crédit.
Par ailleurs au Sénégal, le crédit-bail,
réglementé depuis 1971 par le décret 71-458 du 22 avril
1971, est faiblement développé alors qu'il est l'un des
instruments de financements les plus adaptés aux PME. Cette situation
est due, d'une part, à des contraintes légales et
réglementaires qui empêchent la récupération des
biens et d'autre part, à des difficultés
d'ordre comptable, fiscale, économique et financier.
Les autres établissements de financement tels que les
sociétés d'investissement à capital risque sont peu
développés au Sénégal et en Afrique de l'ouest.
« La plupart des fonds de capital risque présents sur le continent
semblent en réalité davantage s'apparenter à des fonds
d'investissement classiques. Les faiblesses et les confusions institutionnelles
constatées dans bon nombre de pays d'Afrique n'aident en rien à
stimuler le gout du risque indispensable pour investir les PME.
Le faible développement des marchés financiers,
l'asymétrie d'information et ses effets collatéraux ainsi que
l'insuffisance de dispositifs efficaces d'appui au secteur privé ne sont
pas les seuls obstacles qui empéchent le développement des PME au
Sénégal. D'autres facteurs propres à ces entreprises
empêchent leur financement.
> L'acc~s au financement
Les difficultés que rencontrent les PME lorsqu'elles
tentent d'accéder à des financements peuvent être dues
à des au caractère incomplet de la palette de produits et
services financiers, à des rigidités réglementaires ou des
insuffisances du cadre juridique, ou un manque d'information de la banque comme
de l'entreprise. Il peut arriver que les banques évitent de financer
certains types de PME, en particulier les jeunes pousses et les très
jeunes entreprises qui, bien souvent, ne présentent pas les garanties
suffisantes, ou les entreprises dont les activités offrent certes
d'excellentes perspectives de rentabilité, mais présentent un
risque de perte lui aussi substantiel.
De part leur nature même, les PME présentent
plutôt un profil de croissance et de rentabilité bien plus
irrégulier, et aux fluctuations plus grandes, que les grandes
entreprises. Leur taux de survie est inférieur à celui de ces
dernières : un analyste a constaté que les entreprises
manufacturières employant moins de personnes avaient cinq fois plus de
chance de connaitre l'échec, au cours d'une année donnée,
que leurs homologues de plus grande taille. Ainsi par rapport aux entreprises
plus grandes et plus anciennes, les PME se trouvent particulièrement
désavantager dans leur recherche de financements.
Il peut aussi s'avérer difficile, pour des
créanciers et des investisseurs potentiels, de distinguer la situation
financière de l'entreprise de celle de ses propriétaires.
Il se peut par exemple que l'entrepreneur est
hypothéqué son domicile pour disposer du capital
d'amorçage de l'entreprise.
La PME peut avoir plusieurs parties prenantes, mais à
la différence d'une grande entreprise, il
est probable qu'il s'agisse
d'amis et de proches du propriétaire. Que se passe t- il si l'un
d'eux
décide de récupérer son apport ? Les
autres actionnaires vont-il investir pour compenser, chercher un nouvel
investisseur autour d'eux ou demander un nouveau concours à la banque ?
Les circonstances financières sont très différentes de
celles que connaissent les banques lorsqu'elles traitent avec de grandes
entreprises solides, de sortes que leur évolution globale du risque est
tout à fait autre. Les banques et les autres sources traditionnelles de
crédit peuvent décider que les PME représentent un risque
plus élevé. Les PME connaissent alors davantage des
difficultés pour emprunter que les grandes entreprises, et peuvent
même ne plus pouvoir emprunter du tout en raison d'un cout de
crédit trop élevé.
Si les entrepreneurs ne peuvent accéder à un
financement par les circuits traditionnels, il se peut qu'ils ne lancent pas
leur entreprise ou qu'ils la ferment une perte potentielle pour
l'économie. Mais l'autre danger est qu'ils se détournent
carrément des mécanismes officiels et opèrent dans
l'économie informelle, esquivant taxes et règlement et
contribuant ainsi incomplètement à la connaissance
économique et à la création d'emplois.
> L'accès au crédit
Dans la plupart des pays, les banques commerciales sont les
principales sources de financement des PME ; l'accès au crédit
bancaire est donc une condition essentielle de l'éclosion de ce
secteur.
Le déficit global de financement des PME et un
problème particulièrement pressant dans les pays non membre de
l'OCDE, qui signalent le plus souvent une vaste pénurie de financement
pour toutes les catégories des PME. Alors même qu'elles
présentent une large part des entreprises et sont synonymes d'emplois
potentiels et de croissance économique dans les économies
émergentes, les PME ne bénéficient que d'une proportion
très faible des crédits accordés. De ce fait, elles sont
pour la plupart privées de tout accès aux marchés
officiels de capitaux. Les caractéristiques du système bancaire
des marchés sont souvent préjudiciables au crédit visant
les PME. La plupart des banques appartiennent à l'Etat, et leurs
concours peuvent être alloués sur la base de garanties publiques
ou en application d'une politique publique de ciblage de certains secteurs. Les
banques sont fréquemment soumises à un plafonnement des taux
d'intérêt facturables, ce qui ne facilite pas une tarification du
crédit conforme au risque que représente l'activité de
préts aux PME. De nombreuses banques peuvent avoir des participations
croisées ou d'autres liens avec des intéréts industriels
et auront ainsi tendance à favoriser des entreprises affiliées.
Sur les marchés où les banques peuvent afficher une
rentabilité acceptable dans d'autres activités de crédit,
elles ne développeront pas les compétences nécessaires
à l'octroi de crédits aux PME.
Les activités bancaires de marché, au titre
desquelles les banques sont tenues à une rentabilité
élevée au profit des actionnaires et au maintien des normes
prudentielle élevées, recueillent une adhésion mondiale
croissante. Ce modèle crée un marché concurrentiel
où les banques sont davantage incitées à préter aux
PME, mais de nombreux marchés émergents n'ont appliqué ce
modèle qu'avec une certaine lenteur relative
> Une offre de crédits à la PME
limitée par la réglementation prudentielle
Le dispositif prudentiel de la BCEAO limite les actions
commerciales des banques qui deviennent de plus en plus sélectives dans
la définition de leur stratégie. En effet, les banques sont
tenues de respecter un certain nombre de ratios prudentiels et de
réglementation parmi lesquels le ratio de couverture des risques, le
ratio de structure du portefeuille ou encore celui de la couverture des emplois
à moyen et long terme par des ressources stables et à la
règle de provisionnement des créances douteuses.