Malgré l'élaboration d'une politique Nationale de
l'Emploi au Sénégal en 2010, des contraintes majeures subsistent
à plusieurs niveaux :
· Les insuffisances de la politique de formation
professionnelle et technique et le faible niveau de qualification des
travailleurs. Cette situation impacte négativement sur
l'adéquation, Formation/Emploi (les profits de sorties des Ecoles de
formation ne sont pas souvent adaptés aux besoins du marché du
travail) et sur la productivité du travail qui est une condition sine
qua non pour favoriser la croissance et développer les entreprises ;
· Les insuffisances du syst~me d'information sur
le marché du travail (SIMIT). Il s'agit de l'incapacité
à rendre compte des tendances et du dynamisme sur le marché du
travail et de la formation professionnelle. Les instruments actuels disponibles
ne permettent pas d'obtenir une bonne lecture des dynamiques réelles du
marché (faible visibilité du marché de l'emploi,
données disponibles souvent incomplètes et
désuètes). Cette situation s'explique en partie par l'existence
de plusieurs sources publiques, parapubliques et privées de statistiques
sur l'emploi, la formation et la sécurité sociale.
· L'insuffisance de la coordination des
différentes interventions de l'Etat. la dispersion des actions
et des ressources posent avec acuité l'efficacité des
programmes
et projets tout en entrainant une absence de leadership
institutionnel des départements en charge des questions au sein de
l'appareil gouvernemental.
· L'environnement des affaires fait face
à d'énormes difficultés relatives au recouvrement
des créances, la faiblesse consécutive á la baisse du
pouvoir d'achat, au coût élevé des impôts, á
la concurrence déloyale et á la fraude.
Par ailleurs, le manque de flexibilité à
l'embauche constitue une enclave majeure pour le développement des
PME et la création d'emplois.
· La faible expansion des PME/PMI
Les PME/PMI apparaissent, aujourd'hui, comme des leviers
importants de la croissance économique nationale et constituent par
conséquent un instrument essentiel de lutte contre la
précarité, le chômage et le sous emploi. Elles
représentent á elles seules prés de 90% des entreprises
sénégalaises et emploient 30% des ressources humaines. Cependant,
elles ne parviennent toujours pas à s'imposer et leur niveau
d'intégration au système commercial reste faible en raison de
leur manque de compétitivité.
· L'expansion de l'économie informelle.
L'économie informelle crée certes beaucoup d'emplois
(70% des emplois au Sénégal) mais participe parallèlement
à déstructurer toute forme de protection sociale et fait perdre
à l'Etat des ressources financières inestimables qui auraient pu
être utilisées pour promouvoir l'emploi formel, stable et
sécurisé tout en participant au développement des
affaires.