II.3 Méthodes
d'évaluation de l'activité antidermatophytique
Pour une analyse scientifique des extraits de plantes,
différentes méthodes d'évaluation de l'efficacité
de celles-ci sont utilisées.
II.3.1
Evaluation de l'activité antidermatophytique in vitro
Plusieurs méthodes permettent d'évaluer
l'activité antidermatophytique in vitro. Cette
évaluation peut se faire avec des substances pures (Afolayan et Meyer,
1996) ou des extraits bruts (Freiburghaus et al., 1996). Les
principales méthodes généralement utilisées
sont : la méthode d'incorporation en milieu solide et la
méthode de dilution en milieu liquide (Cowan, 1999).
a) La méthode d'incorporation en
milieu solide
La substance à tester est incorporée au milieu
de culture en surfusion, puis l'homogénat est coulé dans une
boite de Pétri ou dans des puits d'une plaque de macrotitration.
Après gélification, un explant fongique (mycélium, spores)
y est ensemencé. Pendant toute la durée de l'incubation, le
diamètre de la croissance des champignons est mesuré (Kuiate,
2005). Cette méthode est généralement utilisée pour
des substances hydrophobes (Rios et al., 1998).
b) La méthode de dilution en milieu
liquide
La méthode de dilution en milieu liquide est
généralement utilisée pour la détermination des
concentrations minimales inhibitrices. Dans le milieu de culture, des volumes
d'extraits sont introduits pour des concentrations précises. Un
même volume d'homogénat obtenu est ensuite coulé dans des
puits. L'inoculum y est ensuite ajouté. Après incubation, la CMI
est déterminée soit par colorimétrie (Eloff, 1998) ou par
observation de la turbidité (Santos et Hamdan, 2005).
II.3.2
Evaluation de l'activité antidermatophytique in vivo
L'utilisation du modèle expérimental animal
constitue une étape importante en pharmacologie moderne. Cette
étape apporte des informations indispensables pour le traitement de
certaines infections. En effet, elle permet de déterminer les
paramètres pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
prédictifs de l'activité in vivo. L'étude in
vivo aide également à donner des recommandations sur les
modalités optimales d'administration chez l'homme.
Pendant plusieurs années, des infections
dermatophytiques expérimentales ont été produites sur la
peau de l'homme et des animaux avec des succès variés (Knight,
1972). Plusieurs techniques ont été utilisées, mais
quelques ont été standardisées pour les cochons d'Inde
expérimentaux (Greenberg et al.,1976). Ces procédures
permettent une observation directe du développement des lésions
chez les individus vierges et ceux ayant subi une première infection.
Elles donnent également une idée du nombre de spores
nécessaire pour initier une infection. Le meilleur model
expérimental pour l'induction des dermatophytoses est le cochon d'Inde
(Cavia porcellus). Cette position remarquable occupée par cet
animal est due au fait qu'il est facilement manipulable et susceptible à
une grande variété de maladies infectieuses qui attaquent
l'Homme et les animaux (Harkness et Wagner, 1989).
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