II
Traitement des mycoses et perspectives offertes par les plantes
Le traitement des dermatophytoses, qui se fait par des
antifongiques administrés soit par voie orale, soit par application
cutanée est généralement de longue durée. Le
traitement est généralement double. Il est général
par administration d'un antifongique (très souvent la
griséofulvine per os à la dose 15- 20 mg/kg/j), en
association avec une application locale d'un antifongique pendant au moins six
mois (Hamoir et al.,2001).
II.1
Les antifongiques de synthèse utilisés dans le traitement des
mycoses
En fonction de leurs structures chimiques, on distingue
plusieurs classes d'antifongiques de synthèse (Hamoir et al.,
2001).
II.1.1
Les azoles
Les azoles (ketonazole, fluconazole) sont des substances
synthétiques qui dérivent soit de l'imidazole, soit du triazole
(Colanceska-Ragenivic et al.,2001). Ces substances modulent la
synthèse de l'ergostérol, biorégulateur de la
fluidité et de la symétrie membranaire (Boiron, 2005), en
interagissant avec la lanostérol 14-á-déméthylase
qui forme un complexe avec le cytochrome P-450. L'inhibition de cette enzyme
induit un changement de la fluidité membranaire, puis une diminution de
la croissance de la cellule fongique, et la mort de celle-ci. Mais, une
inhibition croisée du système cytochrome P-450 de l'hôte
peut faire apparaître des effets secondaires tels que la perturbation du
métabolisme des molécules endogènes et exogènes
(Hamoir et al.,2001). Les champignons résistent aux azoles
soit par modification de la qualité et la quantité de la
14-á-déméthylase qui est l'enzyme cible (Sanglard et Odds,
2002) soit par diminution de la concentration intracellulaire
d'ergostérol par un système de pompe à efflux (Ghannoum et
Rice, 1999).
Kétonazole
Fluconazole
(Ghannoum et Rice, 1999)
II.1.2
Les polyènes
Cette classe d'antifongiques renferme notamment
l'Amphotéricine B et la nystatine qui sont d'origine bactérienne.
Ils possèdent une grande affinité pour l'ergostérol et
provoquent la formation de pores aqueux qui altèrent la
perméabilité la membrane fongique, ce qui aboutit à une
fuite du matériel intracellulaire et la mort de la cellule fongique
(Ghannoum et Rice, 1999). Les polyènes sont relativement actifs contre
les levures, certains champignons filamenteux , mais, sont
réputés moins efficaces contre les dermatophytes (Hamoir et
al., 2001).
L'Amphotéricine B, dont le spectre d'action inclut
Candida, Aspergillus, est utilisée dans le traitement des
mycoses profondes. Malgré sa néphrotoxicité,
l'Amphotéricine B est un outil thérapeutique de choix pour le
traitement de certaines mycoses profondes (Hamoir et al.,2001). La
résistance aux polyènes serait due aux modifications de
l'ergostérol membranaire ayant une faible affinité avec les
polyènes, et une diminution de l'ergostérol cellulaire qui
entrainerait une baisse de la sensibilité des cellules fongiques aux
polyènes (Ghannoun et Rice, 1999).
R= Amphotéricine B R= nystatine (Hamoir et al.,2001)
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