MINISTERE DE LA SANTE
|
BURKINA FASO
|
-----------
|
-----------
|
SECRETARIAT GENERAL
|
Unité - Progrès -
Justice
|
----------
|
ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE
|
« Dr COMLAN A. A
.QUENUM »
|
----------
|
DIRECTION REGIONALE DE
OUAGADOUGOU
|
-----------
|
SERVICE DE FORMATION
|
DES AGENTS
SPECIALISTES
|
----------
|
SECTION
EPIDEMIOLOGIE
|
![]()

![]()
Présenté par
Madi KABORE
En vue de l'obtention du diplôme
d'Attaché
de Santé en Epidémiologie
Directeur de Mémoire
|
|
Conseiller de Mémoire
|
Dr Joseph A. BIDIGA
|
|
M. Mohamed A. MAÏGA
|
Médecin de Santé Publique
|
|
Attaché de Santé
|
![]()
![]()
PAGES
DEDICACES
i
A NOS MAITRES ET JUGES
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vi
LISTE DES ANNEXES
vi
LISTE DES ABREVIATIONS
vii
DEFINITION OPERATIONNELLE DES TERMES
viii
DELIMITATION DE L'ETUDE
x
RESUME
xi
INTRODUCTION
1
I-PROBLEMATIQUE
3
1.1 EXPOSE DU PROBLEME
3
1.2 JUSTIFICATION DE
L'ÉTUDE
5
1.3 QUESTION GENERALE DE RECHERCHE
6
1.4 HYPOTHESES DE RECHERCHE
6
1.5 BUT DE L'ETUDE
6
1.6 OBJECTIF GENERAL
6
1.7 OBJECTIFS SPECIFIQUES
6
II- REVUE DE LITTERATURE ET CADRE DE
REFERENCE
8
2.1 REVUE DE LITTERATURE
8
2.2 CADRE
CONCEPTUEL
19
III. CADRE ET CHAMP
D'ETUDE
22
3.1 CADRE DE L'ETUDE
22
3.2 CHAMP DE L'ETUDE
26
IV- METHODOLOGIE
28
4.1 TYPE D'ETUDE
28
4.2 POPULATION DE L'ETUDE
28
4.3 ECHANTILLONNAGE / ECHANTILLON
29
4.4 METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE DES
DONNEES
31
4.5. INSTRUMENTS DE COLLECTE
31
4.6 VALIDATION DES INSTRUMENTS
32
4.7 LE DEROULEMENT DE L'ENQUETE
33
4.8 LES LIMITES DE L'ETUDE
33
4.9 LES DIFFICULTES
34
4.10 LES CONSIDERATIONS ETHIQUES
35
4.11 METHODE DE TRAITEMENT DES
DONNEES
35
V- PRESENTATION DES
RESULTATS
36
5.1 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LES
AGENTS DE SANTE
36
5.2 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LES
TRAVAILLEUSES DU SEXE
42
5.3 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LES
RESPONSABLES DES OR
53
5.4 RESULTATS ISSUS DE
L'ENTRETIEN AVEC LE CHARGE DE PROGRAMME IST DU SP/CNLS/IST
56
5.5 RESULTATS ISSUS DE
L'ENTRETIEN AVEC LES GERANTS OU PROPRIETAIRES DES SITES DE TRAVAIL DU
SEXE
56
5.6 RESULTATS ISSUS DE
L'OBSERVATION
59
VI. DISCUSSION ET SYNTHESE DES
RESULTATS
62
6.1 DISCUSSION
62
6.2 SYNTHESE DES RESULTATS
73
VII- RECOMMANDATIONS
75
CONCLUSION
77
BIBLIOGRAPHIE
79
ANNEXES
I
![]()
Nous dédions ce
travail :
· A Allah le tout puissant, qui nous a donné force
et santé pour l'accomplir,
· A mon père et à mes mères qui
m'ont élevé avec tendresse et affection. Trouvez en cette oeuvre,
le couronnement des efforts et sacrifices que vous vous êtes
imposés pour assurer notre succès,
· A ma chère épouse Djénéba
pour le soutien et la compréhension dont tu as fait preuve tout au long
de cette formation,
· A nos enfants Rachidatou et Wendlassida Fatima Imtihal
ainsi que leur cousine Adjaratou. Vous qui avez été quelques fois
privés de notre affection. Que ce travail vous console et cultive en
vous, le goût de l'effort, l'amour du travail et vous incite à
faire mieux,
· A la grande famille KABORE. Merci pour votre soutien
moral et toutes vos bénédictions,
· A ma belle famille pour les soutiens et
bénédictions,
· A mon jeune frère Y. Ousséni pour ta
compréhension et tout ce que tu as dû endurer tout au long de
cette formation. Que ce travail te soulage et te donne plus de courage dans tes
études,
· A tous mes frères et soeurs. Merci pour les
soutiens multiformes,
· A mes nièces et neveux pour vos soutiens,
· A tous ceux qui oeuvrent dans la lutte contre les
IST/VIH/SIDA.
![]()
A notre Directeur de
mémoire
Docteur Joseph Aimé BIDIGA, Médecin de
santé publique. Malgré vos multiples occupations, vous avez bien
voulu nous guider, vous avez toujours été disponible et attentif
à nos nombreuses sollicitations. Vous nous avez fait profiter de votre
appui technique, moral et matériel avec beaucoup de bienveillance tout
au long de ce travail. Qu'il nous soit permis de vous témoigner notre
profonde gratitude.
A notre Conseiller de mémoire
Monsieur Mohamed Abdoulaye MAÏGA, Attaché de
santé. Vous avez été pour nous un recours technique et
moral tout au long de ce travail. Votre rigueur scientifique, l'amour du
travail bien fait et la soif de perfectionner ce document, nous ont permis de
parvenir à ce résultat. Soyez en remercié.
Aux membres du jury,
Nous sommes sensibles à l'honneur que vous nous faites
en acceptant de juger ce modeste travail, malgré vos multiples
occupations.
Permettez-nous de vous exprimer notre respect et notre
gratitude.
Puisse Dieu vous récompenser !
![]()
Ce travail est aussi le
résultat des efforts conjugués de plusieurs personnes, sans
lesquelles il n'aurait sans doute pas pris corps. Qu'il nous soit permis de
leur adresser nos sincères remerciements. Il s'agit
particulièrement:
du Directeur Général de l'ENSP et son
personnel,
de la Directrice Régionale de l'ENSP et personnel,
du corps professoral de la section Epidémiologie,
de Madame OUEDRAOGO Salimata Seg-nogo, Conseiller de
santé à la CADSS, pour son soutien et ses apports à notre
travail.
de Monsieur KABORE Talato, coordonnateur de la section
Epidémiologie,
de Monsieur KABORE O Adolphe et famille pour l'appui moral et
matériel,
de Monsieur KABORE Jean Baptiste et famille pour leur soutien
matériel et moral,
de Monsieur KABORE S. Luc en service au MEBA, pour l'appui
moral et technique,
du Docteur KABORE N. Camille, pour le soutien moral et
technique,
de Monsieur PALE Sié Justin pour son soutien tout au
long de cette formation,
du Docteur KARGOUGOU L.J.C Robert responsable SLM de la DRS de
Ouahigouya pour son appui moral et technique,
du Docteur SAWADOGO Bernard MCD de Ouahigouya et son personnel
pour leur appui,
du Docteur Frédéric KINTIN pour son appui
technique,
de Monsieur KABORE Lucien, attaché de santé en
SST en service à l'abattoir frigorifique pour son soutien moral et
technique,
du DRS du plateau central et son personnel pour le soutien
matériel pendant notre stage,
du MCD de Ziniaré et son personnel pour leur appui
matériel pendant notre stage,
de mes amis DJIGUEMDE O. Aboubakar, FARAGO Madi, OUEDRAOGO
Moumouni Thalès, SONDO Boukaré et leurs familles tous à
Ouahigouya, pour leurs soutiens sans cesse renouvelés,
de Monsieur SANOU Mamadou pour son soutien moral et
matériel,
de Monsieur DIONOU Sogoshim pour son soutien moral et
matériel,
de Monsieur NANA Y. Patrick pour son appui moral,
de Monsieur SAWADOGO Emile pour son appui matériel,
de Mademoiselle SOW Korotimi son appui,
des responsables des associations ATUJB, SOS/JD, AAS et leurs
membres pour leur contribution,
de la Directrice de la DASE de la commune de Ouagadougou et
son personnel pour leur contribution,
de Monsieur ABOUGA Hermann de l'Association ATUJB pour le
soutien inestimable consenti pendant l'enquête,
de Monsieur KIEMTORE Tanga pour son appui pendant le stage,
des gérants et propriétaires des sites de
travail du sexe pour leur contribution,
des travailleuses du sexe pour leur participation à
l'enquête,
de Monsieur KABORE Joseph étudiant en première
année section Epidémiologie pour son apport moral et
matériel,
des agents des formations sanitaires des secteurs 12 et 15
pour leur participation,
de Monsieur SINARE Daouda Blaise au CHR de Ouahigouya pour son
appui moral et technique,
de Messieurs SAWADOGO Issiaka et KABORE Ferdinand en service
à la DSF pour leur appui technique et matériel,
de Monsieur KAFANDO Bénoit en service à la DRS
de Ziniaré pour son appui matériel et technique,
de Monsieur YAMEOGO Grégoire, responsable CISSE du
district sanitaire de Paul VI, pour son soutien matériel,
de Monsieur PODA Barthélemy, Substitut du CISSE du
district sanitaire de Pissy, pour son soutien matériel,
de tous les collègues de la promotion 2004 - 2006 de la
section épidémiologie pour les souvenirs inoubliables de
l'ambiance et de la solidarité qui ont prévalu tout au long de
cette formation.
![]()
TABLEAU I
|
: Répartition des prestataires de soins selon leur
qualification
|
TABLEAU II
|
: Distribution des réponses par rapport aux
activités de suivi médical
|
TABLEAU III
|
: Distribution des réponses par rapport aux
difficultés rencontrées par les prestataires dans le suivi
médical des TS
|
TABLEAU IV
|
: Fréquence des suggestions faites par les agents
de santé
|
TABLEAU V
|
: Répartition des travailleuses du sexe
enquêtées selon la tranche d'âge
|
TABLEAU VI
|
: Répartition des travailleuses du sexe selon la
situation matrimoniale
|
TABLEAU VII
|
: Répartition des travailleuses du sexe
enquêtées selon la langue couramment parlée
|
TABLEAU VIII
|
: Répartition des TS selon leur niveau
d'instruction et la régularité dans la fréquentation des
services adaptés pour le suivi médical
|
TABLEAU IX
|
: Répartition des travailleuses du sexe
enquêtées selon le lieu de résidence
|
TABLEAU X
|
: Répartition des TS selon leur Connaissance du
lien entre IST et VIH et leur régularité dans la
fréquentation des services adaptés pour le suivi
médical
|
TABLEAU XI
|
: Répartition des travailleuses du sexe
enquêtées selon leur appréciation de la distance entre leur
lieu de résidence et le service adapté
fréquenté
|
TABLEAU XII
|
: Répartition des TS selon leur
appréciation de la distance pour accéder aux services
adaptés et leur régularité dans la
fréquentation
|
TABLEAU XIII
|
: Répartition des travailleuses du sexe
enquêtées selon leur appréciation de la
disponibilité du personnel soignant
|
TABLEAU XIV
|
: Répartition des travailleuses du sexe
enquêtées selon leur appréciation de l'efficacité
des traitements administrés
|
TABLEAU XV
|
: Fréquence des causes de la mauvaise
fréquentation des centres
|
TABLEAU XVI
|
: Fréquence des suggestions formulées pour
améliorer la fréquentation des centres
|
TABLEAU XVII
|
: Fréquence des causes de la mauvaise
fréquentation des centres
|
TABLEAU XVIII
|
: Fréquence des suggestions des gérants ou
propriétaires des sites de travail du sexe pour assurer une meilleure
fréquentation des services adaptés
|
![]()
GRAPHIQUE 1
|
: Distribution des travailleuses du sexe
enquêtées selon la nationalité
|
GRAPHIQUE 2
|
: Distribution des travailleuses du sexe
enquêtées selon le nombre de leurs enfants
|
GRAPHIQUE 3
|
: Distribution des travailleuses du sexe
enquêtées selon le niveau de scolarisation
|
GRAPHIQUE 4
|
: Distribution des travailleuses du sexe
enquêtées selon le type de travail du sexe
pratiqué
|
GRAPHIQUE 5
|
: Distribution des travailleuses du sexe
enquêtées selon l'appréciation faite de l'accueil des
agents de santé
|
![]()
ANNEXE 1
|
: Instruments de collecte des données
|
ANNEXE 2
|
: Autorisation d'enquête
|
ANNEXE 3
|
: Carte de la ville de Ouagadougou
|
AAS
|
: Association African Solidarité
|
AFAFSI
|
: Association des Femmes africaines Faces au
SIDA
|
ATUJB
|
: Association Trait d'Union des Jeunes
Burkinabé
|
CCC
|
: Communication pour le Changement de
Comportement
|
CHUP-CDG
|
: Centre Hospitalier Universitaire Charles De
Gaulle
|
CHU-YO
|
: Centre Hospitalier Universitaire Yalgado
Ouédarogo
|
CISSE
|
: Centre d'Information Sanitaire et de Surveillance
Epidémiologique
|
CM
|
: Centre Médical
|
CMA
|
: Centre Médical avec Antenne
Chirurgicale
|
CNLAT
|
: Centre National de Lutte Anti Tuberculeuse
|
CNLS/IST
|
: Conseil national de lutte contre le VIH/SIDA et les
infections sexuellement transmissibles
|
CREN
|
: Centre de Récupération
Nutritionnelle
|
CSLP
|
: Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté
|
CSLS/IST
|
: Cadre stratégique de lutte contre le
VIH/SIDA
et les Infections Sexuellement
Transmissibles
|
CSPS
|
: Centre de santé et de Promotion
Sociale
|
DASE
|
: Direction de l'Action Sociale et de
l'Education
|
DEP
|
: Direction des Etudes et de la Planification
|
DRS
|
: Direction Régionale de la
Santé
|
DSF
|
: Direction de la Santé et de la
Famille
|
EDS
|
: Enquête démographique et de
santé
|
ENSP
|
: Ecole Nationale de la Santé Publique
|
IST
|
: Infections Sexuellement Transmissibles
|
MCD
|
: Médecin Chef du District
|
MEBA
|
: Ministère de l'enseignement de Base et de
l'Alphabétisation
|
MSF
|
: Médecins Sans Frontières
|
OMS
|
: Organisation mondiale de la santé
|
ONUSIDA
|
: Programme commun des Nations unies sur le
VIH/SIDA
|
OR
|
: Organisme Relais
|
PEC
|
: Prise en Charge
|
PMA
|
: Paquet Minimum d'Activités
|
Projet Sida3
|
: Projet d'Appui à la lutte contre le Sida en
Afrique de l'Ouest
|
RFI
|
: Radio France Internationale
|
RGPH
|
: Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
|
SA
|
: Service Adapté
|
SIDA
|
: Syndrome d'immunodéficience acquise
|
SLM
|
: Service de Lutte contre la Maladie
|
SMI
|
: Santé Maternelle et Infantile
|
SOSJD
|
: Association SOS Jeunesse et Défis
|
SP/CNLS/IST
|
: Secrétariat permanent du Conseil national de
lutte contre le SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles
|
SST
|
: Santé et Sécurité au
Travail
|
TS
|
: Travailleuse du sexe
|
VIH
|
: Virus de l'Immunodéficience Humaine
|
![]()
![]()
Services adaptés (S.A) :
Ce sont des unités chargées d'assurer des
prestations de soins préventifs et curatifs appropriées pour les
TS.
Suivi médical
C'est une surveillance attentive et prolongée de
l'état de santé d'un patient. Dans le cas qui nous concerne, les
TS doivent être soumises à cette surveillance tous les deux mois
même en l'absence de manifestation apparente de maladie.
Organisme relais (O.R)
Dans ce cadre, les organismes relais sont des associations
communautaires chargées de mener des activités de communication
pour un changement de comportement, et d'assurer la référence des
TS vers les unités de soins adaptés.
Discrimination :
Refus de possibilités ou d'avantages (pourtant
accessibles à d'autres) à une personne ou un groupe du fait des
ses caractéristiques ou de sa condition réelle ou
supposée.
Stigmatisation :
C'est une condamnation publique de quelqu'un ou de quelque
chose.
Confidentialité
Préservation par le prestataire de soins, du
caractère secret des informations recueillies auprès de la
patiente.
Satisfaction :
Ce qui répond de manière convenable à la
demande de quelqu'un. Dans le cadre de cette étude, c'est la
satisfaction des TS par rapport aux prestations offertes et à
l'environnement dans les unités de soins adaptés.
La passe :
C'est un rapport sexuel tarifié avec un client.
Les maisons de passe :
Ce sont des maisons où se pratique le travail du sexe.
A l'intérieur d'une maison de passe se trouvent
généralement plusieurs chambres de passe.
Conditions et cadre de travail :
Ensemble des éléments de l'environnement de
travail pouvant influencer la prise en charge. Dans cette étude nous
avons surtout retenu le matériel en général et le cadre de
travail des services adaptés.
![]()
Au
cours du suivi médical des TS, diverses affections, autres que les IST
sont prises en charge par les prestataires de soins. Dans le cadre de cette
étude, nous avons choisi de nous intéresser principalement aux
IST qui constituent dans ces services adaptés, les pathologies les plus
fréquemment identifiées et prises en charge au sein de ce groupe
spécifique.
L'utilisation des services est la proportion des personnes
ayant besoin d'un service et qui le reçoivent effectivement au cours
d'une période donnée. Elle se définit comme étant
le rapport entre « nouveaux consultants et la population de
l'aire de santé ». Elle évalue en ce moment, la
proportion des patients qui ont fréquenté une structure sanitaire
au cours d'une période donnée pour des raisons de santé.
Dans le cadre de la présente étude, nous avons plutôt voulu
étudier les différents facteurs qui influencent le respect de la
périodicité des visites médicales effectuées par
les TS au sein des services adaptés, au cours d'une période
donnée, dans le cadre du suivi médical.
![]()
Le
suivi médical des TS est une stratégie essentielle dans la lutte
contre la propagation des IST/VIH/SIDA. Dans cette perspective, des services
adaptés ont été crées dans certaines villes du
Burkina Faso pour assurer le suivi médical des TS. En vue de
réunir les conditions d'une fréquentation régulière
de ces services, de nombreuses actions ont été menées par
les autorités sanitaires. En dépit de ces efforts, la
fréquentation des services adaptés par les TS, est resté
caractérisée par son irrégularité.
Au regard de cette situation, nous avons entrepris la
présente étude en vue de déterminer les facteurs qui
limitent la fréquentation régulière des services
adaptés et formuler des recommandations dans l'optique de contribuer
à son amélioration.
Selon les hypothèses de recherche émises, les
facteurs liés aux prestataires de soins, aux TS, au système de
soins et à la politique sanitaire nationale sont à l'origine de
la fréquentation irrégulière des services adaptés
pour le suivi médical des TS.
L'objectif général visait à
étudier les facteurs limitant la fréquentation
régulière des services adaptés. Plus
spécifiquement, il s'est agit pour nous, d'apprécier la mise en
oeuvre du suivi médical, de décrire les caractéristiques
sociodémographiques et les connaissances des TS, d'apprécier leur
niveau de satisfaction, de décrire la contribution des OR dans la
participation des TS au suivi médical et de recueillir l'avis des
acteurs intervenant dans le domaine du travail du sexe, sur la politique
sanitaire nationale en matière de suivi médical des TS.
L'étude qui est de type transversale à
visée descriptive, a concerné les prestataires de soins, les TS,
les responsables des OR, le chargé du programme IST du SP/CNLS-IST et
les gérants et/ou propriétaires des sites de travail du sexe.
Les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus
révèlent des insuffisances dans la CCC chez un quart (¼) des
agents de santé et des insuffisances dans l'accueil des TS (48% des TS
ne sont pas satisfaites).
Des insuffisances ont été relevées par
rapport aux connaissances des TS sur les IST (67% des TS ne connaissent pas
bien les signes IST de la femme).
En rapport avec les services adaptés, 87,25% des TS ne
sont pas satisfaites de leur accessibilité géographique. Le temps
d'attente ainsi que les horaires d'ouverture et de fermeture sont aussi
décriés respectivement par 40% et 37% des TS.
La principale insuffisance qui se dégage dans le
domaine de la politique nationale en matière de suivi médical des
TS est relative à l'absence de décret d'application de l'article
73 du code de santé publique.
Au vu de ces résultats, des recommandations ont
été formulées à l'intention du ministère de
la santé, des équipes cadre des districts sanitaires de Pissy et
du secteur 30, des autorités communales et des agents des formations
sanitaires.
INTRODUCTION
Plus de deux décennies après sa
découverte, le SIDA reste toujours une préoccupation majeure pour
l'humanité toute entière. Avec cinq (5) millions de nouvelles
infections et trois (3) millions de décès enregistrés dans
le monde en 20051(*), cette pandémie à d'importantes
répercussions socio-économiques dans les efforts de
développement de nombreux pays.
Dans la lutte contre ce fléau d'envergure mondiale, la
prévention et le contrôle des IST se positionnent comme des
composantes essentielles, du fait de la responsabilité de ces infections
dans la transmission du VIH. Selon l'OMS2(*) le risque de l'infection à VIH est 2
à 10 fois plus élevé en présence des IST.
Les IST demeurent toutefois, à des prévalences
élevées dans de nombreux pays. Parmi les cinq (5) principales
causes de consultation de l'adulte dans plusieurs pays en développement,
figurent les IST 3(*)
La lutte contre ces infections s'avère donc
nécessaire dans le contexte de la lutte globale contre le VIH/SIDA.
C'est dans cette optique, que des stratégies ont été
développées dans de nombreux pays, parmi lesquelles, la prise en
charge des IST au sein de groupes vulnérables comme les TS.
Selon l'OMS2(*), la prévalence des IST au sein de
cette population est 5 à 20 fois plus élevée que dans la
population générale.
Au Burkina Faso, la mise en oeuvre de programmes nationaux
spécifiques au profit de cette population s'est
caractérisée par la création de services adaptés en
collaboration avec le Projet SIDA 3, réservés à la
surveillance de l'état de santé des TS et de leurs clients. Au
nombre de ces structures, se trouvent dans la ville de Ouagadougou, le service
adapté du CSPS du secteur 12 et celui du CSPS du secteur 15.
Pour permettre une meilleure fréquentation de toutes
ces structures, diverses actions ont été entreprises par le
CNLS/IST avec l'appui du Projet Sida3. Malgré ces efforts, la
régularité de la fréquentation des services adaptés
de la ville de Ouagadougou par les TS, reste insatisfaisante.
Nous voudrions donc par la présente étude
contribuer à lutter contre les IST/VIH/SIDA à travers
l'amélioration de la qualité du suivi des groupes
vulnérables. Cette étude s'articulera autour des points
suivants :
· Chapitre I :
Problématique
· Chapitre II : Revue de la
littérature et cadre conceptuel
· Chapitre III : Cadre de
l'étude
· Chapitre IV : Méthodologie
· Chapitre V :
Présentation des résultats
· Chapitre VI : Discussion et
synthèse des résultats
· Chapitre VII : Recommandations
Conclusion
I-PROBLEMATIQUE
1.1 EXPOSE DU PROBLEME
Longtemps considérées comme des affections de
préoccupation secondaire, les IST sont devenues depuis
l'avènement du SIDA, un véritable problème de santé
publique. En effet, elles constituent non seulement des facteurs favorisant la
transmission du VIH compte tenu des lésions qu'elles occasionnent, mais
aussi, figurent parmi les affections opportunistes du SIDA les plus
fréquentes.
Selon l'OMS, le nombre de personnes infectées par une
IST chaque jour est estimé à environ 685 000 dans le
monde. En Afrique subsaharienne, environ 69
millions de personnes sont infectées par une IST chaque
année4(*).
Au Burkina Faso, 84 612 cas d'IST5(*) ont
été recensés par les formations sanitaires au cours de
l'année 2005 dont près d'un quart provenait de la région
sanitaire du centre qui abrite la ville de Ouagadougou.
Ces infections se rencontrent à des proportions plus
importantes au sein de certaines populations à risque comme les T.S.
Selon R. Morisset6(*), la prévalence annuelle globale des
IST chez les TS dans les pays en voie de développement, est de 20
à 80%.
A Ouagadougou, une étude menée en juillet
20057(*), a
révélé une prévalence du VIH de 16% et celle des
IST causées par Chlamydiae trachomatis et Neisseria gonorrhoae
de 14,4%.
Au regard de l'ampleur de ces infections au sein de cette
population vulnérable, et de leur lien avec le SIDA,
l'ONUSIDA8(*) a préconisé la
prévention et le traitement des IST chez les TS, comme des
stratégies essentielles de la lutte contre le VIH/SIDA.
Au Burkina Faso, ces stratégies ont consisté en
la création de services adaptés pour le suivi médical des
TS et de leurs clients. Ce suivi consiste en des visites bimestrielles au cours
desquelles les TS bénéficient de prestations sanitaires
intégrant des interventions curatives avec la promotion de comportements
sexuels à moindre risque.
Pour améliorer le suivi médical dans ces
services adaptés, de nombreuses actions ont été
menées : Il s'agit de la formation des prestataires de soins de ces
services, pour la prise en charge des TS, de la supervision des
activités de suivi médical,
de l'aménagement des horaires d'ouverture et de
fermeture des services.
Au niveau communautaire, des organismes relais (O.R) ont
été mis en place ainsi que la formation de pairs
éducateurs pour assurer la sensibilisation des TS et leur orientation
vers les services adaptés.
A l'issu des visites, des kits IST sont mis à la
disposition des malades à des prix abordables, grâce aux
subventions de l'Etat et à l'appui du projet SIDA 3.
Cependant, malgré tous ces efforts, on constate que la
fréquentation des services adaptés de la commune de Ouagadougou
par les TS, n'est pas régulière. En effet, au cours de
l'année 2005, ces deux structures (secteurs 12 et 15) ont reçu
782.(*)9(*)
nouvelles TS pour 1171 visites de suivi. Seulement
16 de ces TS ont effectué au moins les 6 visites attendues, soit une
régularité de 2%.
Ces résultats sont confirmés par le rapport
d'activités d'intervention de l'OR de la Direction de l'Action Sociale
et de l'Education (D.A.S.E) de la commune de Ouagadougou, qui
relève : "Il a été constaté que certaines
TS, après la première visite, ne retournent plus jamais se faire
consulter"1(*)0.
En somme, des efforts ont été consentis afin de
réunir les conditions d'une bonne fréquentation des services
publics adaptés pour le suivi médical des TS. Mais force est de
constater que malgré ces efforts, les TS ne fréquentent pas
régulièrement ces structures. Cette situation pourrait être
en rapport avec des facteurs liés aux services, aux prestataires de
soins et/ou aux bénéficiaires.
Pourtant, la persistance d'une telle
irrégularité du suivi médical dans les services
adaptés, pourrait avoir comme conséquences :
Pour les travailleuses du sexe
- Le recours à l'automédication pour le
traitement des IST et du SIDA,
- la méconnaissance des IST et de leur lien avec le
VIH,
- Les complications des IST au sein de cette
communauté,
- L'augmentation de la propagation des IST et du VIH au sein
des TS.
Pour les services adaptés
- Des insuffisances dans les connaissances sur les aspects
épidémiologiques des IST dans ce groupe spécifique,
- une mauvaise planification des actions sanitaires en faveur
des TS,
- une mauvaise rentabilité des service
adaptés
- la non atteinte des objectifs fixés dans la mise en
place des services adaptés.
Pour la communauté
- L'augmentation de l'incidence des IST et du VIH au sein de
la population générale.
Il s'avère donc nécessaire de rechercher les
facteurs qui pourraient expliquer la fréquentation
irrégulière des services adaptés de la commune de
Ouagadougou par les TS , afin de proposer des solutions pour y
remédier.
1.2 JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE
Les principales raisons qui justifient le choix de ce
thème sont les suivantes :
L'ampleur et les conséquences des IST et du SIDA dans
le monde entier sont très importantes et des études ont
montré qu'une bonne prise en charge des IST chez les TS peut contribuer
à améliorer cette situation. Car elles constituent un noyau
à haute fréquence de transmission.
Le cadre stratégique de lutte contre le VIH/SIDA et
les IST 2006-20101(*)1 du Burkina Faso préconise de
réduire l'incidence des IST de 10% par an jusqu'en 2010. Alors qu'une
des insuffisances relevées dans le renforcement des mesures de
prévention de la transmission des IST et du VIH est l'insuffisance des
interventions en faveur des groupes spécifiques comme les travailleuses
du sexe. Aussi, le suivi médical des TS rencontre des difficultés
dans la plupart des villes du Burkina Faso où il est appliqué.
La fréquence des IST dans la population
générale est relativement élevée dans les districts
de la ville de Ouagadougou (1/3 des cas IST du pays en 20055(*)) et principalement au
sein des travailleuses du sexe.
A notre connaissance, aucune étude n'a
été menée sur les facteurs à l'origine de la
fréquentation irrégulière des services adaptés de
la commune de Ouagadougou.
La contribution à la lutte contre les IST/VIH/SIDA
chez les travailleuses du sexe constitue enfin, une motivation personnelle du
fait de l'importance de ces infections constatée à l'issu de 4
ans passés au CISSE du district sanitaire de Ouahigouya.
1.3 QUESTION GENERALE DE
RECHERCHE
Quels sont les facteurs qui expliquent la
fréquentation irrégulière des services publics
adaptés pour le suivi médical des TS dans la ville de Ouagadougou
?
1.4 HYPOTHESES DE RECHERCHE
- Les facteurs liés aux prestataires de soins limitent
la fréquentation régulière des services adaptés de
la ville de Ouagadougou pour le suivi médical des TS ;
- Les insuffisances liées au système de soins
adaptés de la ville de Ouagadougou ont une influence sur la
participation régulière des TS au suivi médical;
- Les facteurs liés aux TS influencent leur
participation régulière au suivi médical dans la ville de
Ouagadougou ;
- La politique nationale en matière de suivi
médical des TS détermine la régularité de la
fréquentation des services adaptés de la ville de Ouagadougou.
1.5 BUT DE L'ETUDE
Contribuer à la réduction de la propagation des
IST/VIH/SIDA imputables aux TS, dans la ville de Ouagadougou.
1.6 OBJECTIF GENERAL
Etudier les facteurs limitant la fréquentation
régulière des services publics adaptés de la ville de
Ouagadougou pour le suivi médical des TS.
1.7 OBJECTIFS SPECIFIQUES
1. Apprécier la mise en oeuvre du suivi médical
des TS dans les services publics adaptés de la ville de
Ouagadougou ;
2. Décrire les caractéristiques
socio-démographiques et les connaissances des TS admises dans les
services publics de soins adaptés de la ville de Ouagadougou ;
3. Apprécier le niveau de satisfaction des T.S en
rapport avec les prestations de suivi médical reçues ;
4. Décrire la contribution des OR et des gérants
des sites de travail du sexe dans le système de soins adaptés
pour le suivi médical des TS ;
5. Recueillir l'avis des acteurs intervenant dans le domaine
du travail du sexe, sur l'effet du caractère "non obligatoire" de la
politique de suivi médical des TS dans la régularité
de la fréquentation des services adaptés ;
6. Formuler des recommandations en vue d'améliorer la
régularité de la fréquentation des services
adaptés de la ville de Ouagadougou par les TS.
II- REVUE DE LITTERATURE ET CADRE
DE REFERENCE
2.1 REVUE DE LITTERATURE
Les différents points qui feront l'objet de
développement dans la revue documentaire sont:
· Suivi médical des travailleuses du
sexe. ;
· Définition des différents syndromes
IST ;
· Les déterminants sociodémographiques de
l'incidence des IST dans le travail du sexe
· Le travail du sexe et IST ;
· L'ampleur des IST dans le secteur du travail du
sexe ;
· La satisfaction des bénéficiaires par
rapport aux prestations de soins ;
· La politique nationale en matière de lutte
contre les IST/SIDA chez les travailleuses du sexe.
2.1.1. Définition des concepts
Facteurs :
C'est un ensemble d'éléments concourant
à un résultat.
Régularité du suivi
Dans le cadre de cette étude, il s'agit de
l'utilisation des services adaptés par les travailleuses du sexe (TS),
selon une périodicité d'une fois tous les deux (2) mois, pour le
suivi médical.
Travail du sexe (T.S)
C'est l'accomplissement d'un acte sexuel avec autrui,
motivé par un intérêt pécuniaire.
Pour l'ONUSIDA8(*), ce terme de travail du sexe s'est
imposé sur celui de prostitution, car les intéressé(e)s
pensent qu'il est moins stigmatisant et que la notion de travail qu'il recouvre
correspond mieux à leur vécu.
2.1.2 Le suivi médical
des travailleuses du sexe
Pour le Petit Larousse 2005, le suivi médical se
définit comme étant un "contrôle permanent de l'état
de santé sur une période prolongée".
Le suivi médical des TS est un ensemble de services de
santé qui associe la prévention aux soins curatifs des IST. Selon
l'ONUSIDA.8(*), pour être efficace, les programmes au
profit des travailleuses du sexe doivent utiliser une combinaison de
stratégies qui sont :
- La promotion de comportement sexuel à moindre
risque ;
- La mise en place et la promotion des services de
prévention et de prise en charge des IST ;
- une action de proximité comprenant des services
sanitaires, sociaux et juridiques ;
- l'éducation par les pairs, pour les TS et leurs
clients ;
- un plaidoyer pour une réforme des lois et politiques
au niveau national et local, et notamment pour le respect des droits de la
personne.
Les services sanitaires, pour être acceptés par
les TS doivent aussi répondre à certains
critères :
Ils doivent être non stigmatisant et non
pénalisant, les prestataires de soins doivent être
compétents, sans jugement et non moralisateurs, le respect de la vie
privée et de la confidentialité doivent être
assurés. En plus, le temps d'attente ne doit pas être trop long.
Les services de santé doivent aussi avoir l'équipement
nécessaire pour l'examen médical, et être accessibles
géographiquement et financièrement.
Au Sénégal où le travail du sexe a
été officiellement reconnu depuis 1969, des programmes au profit
des TS existent. D'après L.Chrétien et coll, les femmes se
livrant à cette pratique dans ce pays, doivent être
enregistrées à partir de 21 ans, et en plus, fréquenter
régulièrement les centres adaptés au nombre de quinze et
situés dans les principales villes. Elles y bénéficient
mensuellement de visites médicales qui incluent un examen
génital, des essais en laboratoire, la consultation, des séances
de sensibilisation et la remise de condoms. Selon cette même
source, l'efficacité de ce système est
censée avoir contribué au maintien de la
séroprévalence du HIV dans de faibles proportions et à une
réduction des IST. Cette séroprévalence dans la population
générale, serait de 0,7% en 2006 selon le Professeur Papa Salif
Sow, responsable du service des maladies infectieuses de Dakar au cours d'une
émission diffusée le 10 août 2006 sur RFI.
Dans la ville de Ouagadougou au Burkina Faso, le suivi
médical des TS qui est réalisé dans deux unités de
soins publiques, utilise les stratégies suivantes :
- Le suivi médical bimestriel des TS ;
- La prise en charge des IST chez les TS et leurs partenaires
sexuels selon l'approche syndromique ;
- la communication pour le changement de comportement et la
promotion de l'utilisation du préservatif dans les unités de
soins, sur les sites d'exercice et de résidence des TS.
Au cours du premier semestre 2002, ces stratégies ont
permis à 485 TS et 71 serveuses de bar de bénéficier de
626 visites de dépistage et de prise en charge des IST. Au cours de
cette même période, 347 malades IST ont été prises
en charge, soit 55% de l'ensemble des visites avec une efficacité du
traitement prescrit, estimée à 98%.
L'OMS.(*)2(*) affirme que de nombreuses actions de suivi
médical au profit des travailleuses du sexe se sont
révélées efficaces, ralentissant la propagation des IST et
la transmission du VIH. Ces interventions qui se sont couronnées de
succès ont été mises en oeuvre en République
démocratique du Congo, au Sénégal, en Côte d'Ivoire
et au Bénin. Une stratégie combinée ciblant aussi bien les
TS que leurs clients, aurait un impact plus important.
2.1.1.1 La prise en charge syndromique des IST
Les IST doivent être diagnostiquées et
traitées rapidement avec l'aide de laboratoires. Cependant, dans les
pays en voie de développement, des laboratoires fonctionnels n'existent
en général que dans les grandes villes. De plus le coût des
analyses n'est pas accessible au plus grand nombre de patients.
Ces différentes considérations ont amené
l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) à proposer un
traitement des IST selon l'approche syndromique. Cette stratégie est
basée sur le regroupement des principaux symptômes et signes qui
sont communs à certaines infections.
Au Burkina Faso, cette approche a été
adoptée depuis 1996. Les agents de santé qui pour la plupart,
travaillent sans laboratoires d'analyses, traitent alors les IST sur la base
de ces signes et symptômes sans faire d'examens bactériologiques.
En plus du traitement des IST chez les malades, la prise en charge syndromique
prend en compte le traitement des partenaires sexuels, ainsi que la
communication pour un changement de comportement (C.C.C) afin de permettre
l'adoption de comportements à moindre risque.
§ La communication pour un changement de
comportement
La communication pour un changement de comportement (CCC) vise
à favoriser la prise de conscience et l'amélioration des
connaissances de l'individu et des membres de la communauté sur les IST.
Dans le cadre du suivi médical, les séances
d'éducation sont assurées par les agents de santé au sein
des services adaptés mais aussi par des organismes relais (O.R) sur les
sites de résidence et d'exercice des TS. Ces OR sont des associations
communautaires qui servent d'interface entre les TS et les unités de
soins adaptés. Ils assurent l'orientation des TS vers les services
adaptés.
Ces séances de C.C.C sont des occasions pour faire la
promotion de l'utilisation des services de suivi médical, des
préservatifs, du dépistage volontaire du VIH, et de l'observance
du traitement prescrit.
§ La prise en charge des partenaires
sexuels
La prise en charge des partenaires sexuels est aussi
l'aboutissement de la C.C.C, qui aura permis aux malades de convaincre leurs
partenaires à se faire examiner et traiter même s'ils n'ont pas de
symptômes apparents d'IST. Dans le cas des TS, la multiplicité de
leurs partenaires rend difficilement envisageable cette prise en charge.
Des études menées à Dakar
(Sénégal) par DIEYE A. M1(*)2. et coll , sur
l'évaluation de l'efficacité du traitement des écoulements
vaginaux selon l'approche syndromique chez les travailleuses du sexe, montre
que cette approche est efficace. Les patientes qui
présentaient une gonococcie, une chlamydiose ou une trichomonase
étaient guéries à 92,1%.
2.1.3 Les syndromes IST
L'approche syndromique utilise des algorithmes cliniques,
simples, fondés sur les signes et les symptômes du malade pour
décider du traitement. Ainsi une seule consultation suffit en l'absence
de laboratoire équipé pour les examens étiologiques. Les
principaux syndromes retenus au Burkina Faso sont :
ü L'écoulement urétral
C'est la présence de pus dans l'urètre
antérieur, accompagnée souvent de dysurie et de brûlure
à la miction (chaude pisse). C'est une des principales causes de
consultation des hommes atteints d' IST.
ü L'écoulement vaginal
Ce sont des pertes vaginales anormales par leur couleur, leur
odeur et/ou leur abondance accompagnées de prurit, oedème,
dysurie et/ou douleurs abdominales ou lombaires.
Motif fréquent de consultation chez la femme,
l'écoulement vaginal peut évoluer vers des infections
génitales hautes et des complications telles que la
stérilité, les grossesses extra-utérines et des
conjonctivites purulentes chez le nouveau né.
ü Les ulcérations génitales
C'est une perte de substance tégumentaire des organes
génitaux pouvant être douloureuse ou indolore et s'accompagner de
lympho-adénopathie inguinale. Elles peuvent être propres ou sales,
à base indurée ou molle, évoluer vers la guérison
sans cicatrice ou de manière phagédénique. Ces
ulcérations sont des portes d'entrée privilégiées
pour des germes comme le VIH.
ü Le gonflement douloureux du scrotum
C'est une tuméfaction douloureuse du scrotum qui, bien
que pouvant être due à un traumatisme, une tumeur ou une torsion
testiculaire, est dans la majorité des cas, une IST. Le gonflement
scrotal en tant qu'IST peut sans traitement, entraîner la
stérilité.
ü Les douleurs pelviennes
Ce sont des douleurs qui se manifestent au
bas ventre de la femme lorsque les infections se propagent à partir du
vagin et du col pour affecter l'utérus, les trompes de Fallope, les
ovaires et la paroi du pelvis. Elles sont des causes importantes de
stérilités et de grossesses extra-utérines.
ü Le bubon inguinal
C'est une hypertrophie des ganglions
lymphatiques de l'aine qui peut être unie ou bilatérale,
douloureuse, fluctuante et généralement associée à
une ulcération génitale.
ü Les végétations
vénériennes
Également appelées condylomes acuminés ou
crêtes de coq, ce sont des excroissances cutanéo - muqueuses sur
les organes génitaux et/ou les régions anales. Elles sont souvent
asymptomatiques et de découverte fortuite.
ü La conjonctivite purulente du nouveau né
C'est une conjonctivite purulente aiguë survenant au
cours du premier mois de la vie. Elle est généralement
contractée par contact avec des sécrétions
génitales infectieuses de la mère. Quand elle est due à
Neisseria Gonorrhoeae et/ou chlamydia trachomatis, elle peut
provoquer la cécité, si elle n'est pas soignée.
2.1.4 Les déterminants
sociodémographiques de l'incidence des IST dans le
travail du sexe
Les déterminants socio-démographiques des TS en
rapport avec l'incidence des IST sont entre autres, l'âge, le lieu de
résidence, la situation matrimoniale, le niveau d'instruction et la
situation socio-économique.
Une étude menée à Ouagadougou en 2000 par
l'Association des femmes africaines faces au SIDA (AFAFSI)1(*)3, démontre que
le travail du sexe est pratiqué par des étrangères mais
aussi par des burkinabé. Elles ont pour la plupart moins de 30 ans
(69%), avec une bonne proportion de célibataires (59%) et des
connaissances assez bonnes sur les modes de transmission et de
prévention des IST/VIH/SIDA. Elles sont ou non scolarisées avec
une scolarité du niveau primaire estimée à plus de 60%.
L'Enquête démographique et de santé (EDS)
20031(*)4
du Burkina-Faso note qu'en dehors du VIH, les autres IST sont peu connues et
les comportements en cas d'IST sont peu pertinents. En effet, 69% des femmes
déclarent ne pas connaître une IST en dehors du VIH et elles sont
67,7% à rechercher des soins lorsqu'elles déclarent avoir eu une
IST. Cette proportion est plus faible chez les hommes qui ne sont que 40%
à rechercher des soins en cas d'IST.
Pour ce qui est des clients et partenaires sexuels des
travailleuses du sexe, ils se recrutent selon une étude menée en
2001 à Ouagadougou par le Projet SIDA21(*)5, dans toutes les
classes sociales. Aussi, à la variété des clients,
correspond une variété de pratiques sexuelles et de tarif par
passe.
2.1.5 Le travail de sexe et
IST
2.1.4.1 Définition
Qualifiée de « plus vieux métier du monde
», le travail du sexe renferme plusieurs définitions. Le
dictionnaire Robert le défini comme le fait de « livrer
son corps aux plaisirs sexuels d'autrui pour de l'argent et d'en faire un
métier ». Dans Encyclopédie Encarta 2005, on
estime qu'une personne exerce le travail du sexe lorsqu'elle accorde des
faveurs sexuelles à autrui en échange d'argent, de cadeaux ou
d'une autre forme de rétribution.
Pour l'ONUSIDA8(*), "le travail du sexe est le fait pour des
adultes ou des jeunes de sexe féminin ou masculin, et transsexuel (le)s,
de recevoir de l'argent ou des biens en échange de services sexuels,
soit régulièrement soit occasionnellement, et qui peuvent ou non
définir consciemment ces activités comme
génératrices de revenus".
Le contexte de précarité
socio-économique et politique caractérisé par la
misère, le chômage et les situations d'instabilité des
régimes sont souvent à l'origine de l'utilisation du corps comme
une marchandise.
Le quotidien Sidwaya1(*)6 du 2 mai 2006, lie l'arrivée massive
des filles dans le travail du sexe au Burkina Faso, à l'attrait de la
ville, le bannissement, la rupture familiale du fait d'une grossesse, les
grossesses hors mariage, la fuite pour cause de mariage forcé et la
maltraitance.
Lorsqu'on étudie l'influence du travail du sexe sur
les IST/VIH, il est important de connaître les différents types
qui peuvent exister. Le risque de transmission des IST/VIH
encouru par ces femmes est occasionné surtout par le multi partenariat
et le refus ou la mauvaise utilisation du préservatif par leurs
partenaires.
On dénombre divers types de travail du sexe, et
certaines travailleuses du sexe peuvent combiner plusieurs de ces
types
2.1.4.2 Les types de travail du sexe et risque de
transmission des IST/VIH
ü Le travail du sexe sur tabouret ou
sédentaire
Ces travailleuses du sexe restent assises sur des tabourets
devant leur porte dans l'attente des clients. Ces maisonnettes qui servent de
lieu d'exercice sont aussi parfois leur domicile avec leurs petits amis ou
"boyfriends". Ces derniers qui assurent leur protection sont en même
temps leurs partenaires réguliers avec lesquels elles utilisent moins le
préservatif. Leur responsabilité dans la propagation des IST/VIH
est grande.
ü Le travail du sexe occasionnel
C'est une forme non reconnue de travail du sexe. Pour R.
Morisset6(*) et coll, cette forme est le fait d'un groupe
de jeunes femmes qui veulent " arrondir leurs fins de mois ". Ces femmes ne
sont pas conscientes d'exercer un métier, et leurs clients ne les
reconnaissent pas comme des travailleuses du sexe. Les risques de
dissémination des IST/VIH au sein de cette population sont grands.
ü Le travail du sexe des maisons de
passe
Ces maisons de passe sont des lieux d'exercice qui renferment
des chambres que les TS louent tous les soirs auprès des
propriétaires ou gérants pour recevoir leurs clients. Une seule
chambre peut être louée par plusieurs TS (2 à 5), et le
prix de la passe est souvent fonction de celui de la location qui
diffère d'une maison de passe à une autre. Ces TS ont des
responsabilités majeures dans la transmission des IST/VIH
En 2004, la commune de Ouagadougou1(*)7 comptait, 83 maisons
de passe réparties comme suit par arrondissement : Baskuy = 20,
Boulmiougou = 22, Nongremassom =12,
Bogodogo = 23
ü Travail du sexe des serveuses de
bar
C'est une forme de travail du sexe déguisée. Ces
T.S donnent des rendez vous à leurs clients dans les lieux de
divertissement, à leur domicile ou au domicile du client. Selon une
étude menée par le Projet SIDA 21(*)5 à
Ouagadougou, certaines de ces filles accepteraient même des rapports
sexuels en échange d'une bouteille de bière ou de sucrerie. Leur
rôle de vecteur des IST/VIH est essentiel.
ü Le travail du sexe transhumant ou
itinérant
Ces TS exercent leur métier sous la tutelle d'une
« mamie » ou « tantie » ou encore un
« tonton » qui sont en fait des proxénètes.
Leurs lieux de prédilection sont les chantiers de construction et les
sites aurifères où elles véhiculent les germes
responsables des IST et du SIDA.
ü Les travailleuses du sexe anonymes
Elles exercent leur métier dans la
clandestinité : les paysannes (marchés nocturnes), les
femmes en difficultés comme les veuves qui vivent sans ressources avec
des enfants, l'aînée d'une famille orpheline devant subvenir aux
besoins des frères cadets ou encore une fille devant subvenir aux
besoins des parents infirmes ou âgés. Ces femmes, qui pratiquent
une prostitution de subsistance, avec un pouvoir de décision
limité, sont vulnérables. Elles sont beaucoup exposées
à la transmission des IST/VIH.
ü Le travail du sexe de luxe
Les TS qui s'adonnent à cette pratique, sont le plus
souvent bien informées, bien organisées avec des adresses
réservées à cette activité et des clients
réguliers. Elles reçoivent leurs clients dans des hôtels,
des lieux publics peu fréquentés ou à leur domicile.
Malgré la multiplicité de leurs partenaires, R.
Morisset6(*) et coll. soutiennent que
leur rôle reste mineur dans la transmission des IST et du VIH
*
ü Le travail du sexe de rue ou des
trotteuses
Ces TS se caractérisent par leur mobilité
permanente. Elles arpentent le long des rues à la recherche des clients.
On dit qu'elles racolent ou font le trottoir. Dans certains pays, ce type de
travail du sexe est communément associé à la drogue. Ces
TS jouent un rôle primordial dans la transmission des IST et du VIH.
Cette description du travail du sexe s'applique surtout aux
pays en voie de développement comme le Burkina Faso. Dans les pays
industrialisés, certains paramètres pourraient être
très différents voire inappropriés.
2.1.6 Les acteurs dans le
milieu du travail du sexe
Le milieu du travail du sexe fait intervenir de nombreux
acteurs. On y rencontre selon le journal "L'Observateur Paalga"1(*)8 du
2 Mai 2006, des rabatteurs dont le rôle est de faire venir des filles de
certains pays comme le Nigeria, et qui seront ensuite vendues à des
"tutrices" nigérianes à des prix de 150 000 à 250 000 FCFA
selon les atouts physiques de chacune. Elles exercent ensuite le travail du
sexe pour racheter leur liberté à des prix variant entre 400 000
et 500 000F avant de prétendre poursuivre pour leur propre compte. Dans
ce vaste réseau, interviennent aussi les propriétaires et
gérants des maisons de passe qui profitent des frais de location des
chambres de passe. Les "boy-friends" ou petits amis des TS sont chargés
d'assurer leur sécurité contre les agressions, les vols et les
viols dont elles sont parfois victimes. En retour, ils sont le plus souvent
logés avec la TS qui en plus, assure leur prise en charge. Les
propriétaires et gérants des hôtels, des bars et
débits de boisson sont aussi autant d'acteurs auxquels le travail du
sexe profite.
2.1.7 L'ampleur des IST dans
le milieu du travail du sexe
Les travailleuses du sexe sont un
groupe à risque élevé dans la transmission des IST/VIH. R.
Morisset6(*) affirme que la
prévalence annuelle globale des IST chez les TS dans les pays
industrialisés est de 30 à 50% dont 10 à 30% pour les
gonococcies.
Selon un dossier de l'ONUSIDA8(*) intitulé
« commerce du sexe et VIH/SIDA », les taux d'infection
à VIH enregistrés chez les TS et leurs clients sont nettement
plus élevés que dans la population générale. Selon
cette même source, le taux d'infection à VIH chez les femmes
enceintes vietnamiennes est 0,12%, tandis qu'il est de 13% chez les TS. A
Dakar, toujours selon cette source, ce taux est de 1,7% chez les femmes
enceintes et les donneurs de sang alors que les TS enregistrent un taux
d'infection de 10%.
Au Burkina Faso, une étude réalisée par
S. LANKOANDE1(*)9 et coll. en 1994 à Ouagadougou et
Bobo-Dioulasso révèle une séroprévalence du VIH de
8% chez les femmes enceintes, de 18,6% chez les camionneurs et de 60,4% chez
les travailleuses du sexe et les serveuses de bars.
2.1.8 La satisfaction des
bénéficiaires
Des études montrent selon l'ONUSIDA8(*) que les TS
réagissent positivement aux actions de prévention et de lutte
contre les IST et le VIH. Pour y parvenir, ces actions doivent prendre en
compte la totalité de leurs besoins en matière de santé
plutôt que de se limiter aux symptômes immédiats.
La Clinique confiance en Côte-d'ivoire8(*), est parvenue
à susciter la fréquentation de la structure par
l'intégration de l'éducation par les pairs, la prise en charge
sanitaire, la distribution de préservatifs, le transport gratuit des TS
et le respect de la confidentialité.
Pourtant, pour R. Morisset6(*) et
coll., bien que dans la plupart des pays industrialisés il y ait des
structures sanitaires et d'accueil gratuites et souvent anonymes,
fréquentées par les clients, les premières
concernées qui sont les travailleuses du sexe en sont le plus souvent
absentes.
Une étude menée à Ouagadougou en fin
20042(*)0
par le Projet Sida3 montre que la satisfaction de la clientèle face aux
services adaptés n'est que moyenne (71%). Ainsi, les TS et leurs clients
qui fréquentent les services beaucoup plus pour le suivi médical
de routine, sont satisfaits des comportements des agents de santé ainsi
que des informations reçues. Par contre, certaines
bénéficiaires ne sont pas toujours satisfaites de
paramètres tels la compétence (62,8%), l'accueil, la
continuité des soins et l'accessibilité géographique.
2.1.9 La politique nationale
de lutte contre les IST/VIH chez les TS
La politique nationale de lutte contre les IST/VIH/SIDA chez
les TS, est l'ensemble des éléments d'orientation en la
matière. Cette politique sert de référence à tous
les acteurs intervenant dans la mise en oeuvre d'activités dans le
milieu du travail du sexe.
Au Burkina Faso, en dehors du racolage qui est interdit par la
législation, les autres formes de travail du sexe sont certes
illégales mais tolérées. Ce qui n'empêche pas les
répressions des forces de l'ordre dans tous les milieux de travail du
sexe. A propos de ces rafles, un agent de MSF relève ceci dans le
quotidien "Sidwaya" du 02 mai 20061(*)6 : «lorsque les filles sont
raflées par la police, les tenanciers de chambre paient quinze mille
francs (15000 F) pour les libérer. En retour elles doivent se prostituer
pour payer 45000F à leur "sauveur".» Ces répressions rendent
les TS méfiantes vis-à-vis des activités de
prévention et les conduisent à exercer dans la
clandestinité. En plus de ces actions répressives, les
destructions de sites suite au projet d'urbanisation de la ville de Ouagadougou
"projet ZACA" et la révolte des habitants de certains quartiers (Nonsin,
Dassasgho, Goughin) contre les TS, ont changé le profil du travail du
sexe dans la capitale. Ainsi, les TS qui étaient en majorité dans
des domiciles servant en même temps de lieu de d'exercice se sont
dispersées pour se retrouver dans des chambres de passe ou dans le
racolage. Cette dispersion a rendu plus difficile leur accès pour les
interventions des OR. Cette situation est d'ailleurs relevée par
l'ONUSIDA8(*) qui soutient que face
à des actions oppressives, la clandestinité du travail du sexe ne
peut que s'accentuer, rendant les activités de prévention et de
prise en charge des IST/VIH/SIDA difficiles à mettre en oeuvre.
Dans le domaine du suivi médical, l'article
732(*)1du
code de santé publique du Burkina Faso stipule que : "Toute
personne se livrant aux pratiques de la prostitution doit être soumise
aux mesures de surveillance médicale." Mais il n'existe pas
à notre connaissance, de décret d'application de cet article.
Ainsi, malgré cet article, les TS ne sont pas tenues de se soumettre au
suivi médical comme c'est le cas dans certains pays où la
législation l'exige. Le cas du Sénégal est rapporté
par I. Lanièce et coll2(*)2. Dans ce pays où les TS
adhèrent au suivi médical, les forces de l'ordre sont
impliquées dans le contrôle de la régularité de
cette activité.
2.2 CADRE CONCEPTUEL
Notre cadre conceptuel présente le suivi médical
comme le résultat d'une interaction entre plusieurs variables. Il a
été construit sur la base des informations obtenues à
travers la revue de la littérature et se compose essentiellement
de :
· Les caractéristiques liées aux services
de suivi,
· Les Facteurs liés aux travailleuses du sexe
· Les facteurs liés aux prestations offertes
2.2.1 Les facteurs liés
aux services adaptés
Pour une couverture et un impact optimal, les services
chargés du suivi des TS doivent être organisés de telle
sorte que les prestations de services préventifs et curatifs soient
disponibles, accessibles (géographiquement et financièrement),
puis acceptables pour les populations. Cette acceptabilité inclue le
respect de la vie privée et la confidentialité, les attitudes
sans jugement du personnel, la compétence des prestataires de soins et
la disponibilité des ressources. Plus accessibles et acceptables seront
les services, plus leur utilisation sera grande.
.
2.2.2 Les facteurs liés
aux travailleuses du sexe
Les éléments liés aux travailleuses du
sexe peuvent jouer un rôle primordial dans le suivi médical des
TS. Dans le cadre de notre étude, ces facteurs sont :
2.2.2.1 Les caractéristiques socio
démographiques
Ce sont des variables telles l'âge, la
nationalité, les langues parlées, le niveau d'instruction, la
situation matrimoniale et les lieux de résidence et d'exercice.
2.2.2.2 Les connaissances des TS.
Selon le dictionnaire français, les connaissances sont
un ensemble de notions constituant une science ou un ensemble de ce qu'il faut
savoir pour pratiquer un art, un métier.
Elles désignent la somme des savoirs dont dispose un
individu. Elles sont capitales dans une prise de décision consciente et
éclairée.
Dans le cadre de notre étude nous avons
considéré les connaissances comme des acquis assimilés par
le biais des différents canaux de communication et les séances de
sensibilisation.
Dans le suivi médical, les connaissances des TS sur les
voies de transmission, les moyens de prévention et les
conséquences des IST/VIH/SIDA sont capitales pour leur participation aux
différentes actions de prévention et de lutte.
2.2.3 Les facteurs liés
aux prestataires des soins
Ce sont des facteurs en rapport avec
les agents assurant le suivi médical des TS. Les variables retenues
sont :
- Les compétences
- La motivation
- Les aptitudes de communication avec TS anglophones
- La situation professionnelle
- La formation/ recyclage
- La supervision
La compétence des prestataires ainsi que les relations
avec les patients déterminent la qualité de la prise en charge et
la fréquentation des structures par les TS.

FACTEURS LIES AU SYSTEME DE SOINS ADAPTES
- Organisation des services
- Accessibilité financière et géographique
des services
- Disponibilité des ressources
- Discrétion visuelle et auditive des salles
- Motivation des prestataires
Politique nationale en matière de suivi
médical des TS
Textes réglementaires
Participation communautaire
Collaboration avec les OR et les gérants des maisons de
passe
FACTEURS LIES AUX TRAVAILLEUSES DU SEXE
Profil sociodémographique
(Age, nationalité, langues parlées, niveau
d'instruction, statut matrimonial, résidence)
Connaissances des TS
(En matière d'IST et de suivi médical)
Satisfaction des
bénéficiaires
- ( Accueil, temps d'attente, efficacité du traitement,
Horaires du service)
Respect de la vie privée et de la
confidentialité
![]()

COLLABORATION TRADIPRATICIENS /SERVICES DE
SANTE
FACTEURS LIES AUX PRESTATAIRES
- Ancienneté
- Compétences
- Respect de l'intimité
- Formation/ recyclage
- Supervision
- motivation
- Possibilité de communication avec TS anglophones
- Disposition à prendre en charge les TS
III. CADRE ET CHAMP D'ETUDE
3.1 CADRE DE L'ETUDE
3.1.1 Brève description
du Burkina Faso
3.1.1.1 Données géographiques
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé
avec une superficie de 274 200km2. Il est situé entre les
latitudes 9° et 15° Nord et les latitudes 2.5° et 5.5°
Ouest. Le méridien 0° traverse le pays à peu près
à hauteur de Markoye et Dori au Nord et à mi-chemin entre
Koupéla et Fada N'Gourma au Sud.
Ses limites sont :
§ Au Nord et à l'Ouest, le Mali
§ Au Sud, le Bénin, le Togo, le Ghana et la
Côte d'Ivoire
§ A l'Est, le Niger
L'altitude moyenne est d'environ 400m au dessus du niveau de
la mer. Ses principaux cours d'eau sont : le Mouhoun, le Nazinon et le
Nakambé.
Le pays a un climat tropical de type soudano-sahélien
qui alterne en deux saisons :
§ Une saison sèche, d'octobre à avril
§ Une saison pluvieuse, de mai à septembre
La pluviométrie moyenne est de 600 à 900mm d'eau
par an.
La végétation est également de type
soudano-sahélien.
3.1.1.2 Données démographiques
La population du Burkina Faso était estimée
à 10 312 609 habitants en 1996. Elle croît à un
rythme de 2,4% l'an et est estimée en 2006 à 13 037 080
habitants (population réactualisée). Le taux but de
natalité est estimé à 46,1 pour mille : celui de la
mortalité générale est de 15,2 pour mille et
l'espérance de vie à la naissance de 53,8 ans.
La population vit à près de 90% en milieu rural.
Les femmes représentent près de 52% de cette population qui est
essentiellement jeune et exposée à certaines maladies comme les
IST. La densité de la population est de 47.6 habitants au km2
avec de grandes disparités entre les régions. Cette
densité est plus forte dans les provinces du centre du pays ; Elle
varie grandement, allant de 6 habitants au km2 dans les provinces du sahel
à 335 habitants au km2 dans la région de Ouagadougou.
Le Burkina Faso est un pays de forte migration tant
intérieure qu'extérieure. Le mouvement migratoire
intérieur se fait des provinces du nord et du centre vers celles du sud
et du sud ouest et des zones rurales vers les villes. La migration
extérieure se fait surtout vers la Côte d'Ivoire et le Ghana.
Depuis quelques années, des destinations comme l'Italie, et les
Etats-Unis d'Amérique sont de plus en plus convoitées.
3.1.1.3 Données administratives
Le territoire national est découpé en 13
régions administratives, regroupant 45 provinces. Chaque province est
subdivisée en départements et on dénombre 351
départements/ communes dont 302 rurales et 49 urbaines avec environ 8000
villages.
La région et la commune sont des collectivités
locales dotées de personnalité morale et d'autonomie
financière. Le processus de décentralisation administrative est
toujours en cours.
3.1.1.4 Données socio-économiques et
culturelles
La population du Burkina est caractérisée par
une soixantaine de groupes ethnolinguistiques. Les principales langues
parlées sont : le moré, le dioula et le fulfuldé. La
langue officielle est le français.
Les religions dominantes sont : l'islam (52%), le
christianisme (24.3%) et l'animisme (23.3%).
L'activité économique repose surtout sur
l'agriculture et l'élevage. L'artisanat contribue de façon
notable à l'économie nationale. L'industrie est encore
embryonnaire et bénéficie d'un partenariat avec des investisseurs
étrangers.
· Dans le domaine de l'éducation,
malgré des avancées significatives ces dernières
années, l'accès à l'éducation de base demeure
limité au Burkina Faso. Estimé à 42,7% en 2001, le taux
brut de scolarisation a atteint 60,7 % en 2005-2006, ce qui signifie qu'un
nombre important d'enfants (39,3%) ne fréquente pas l'école. Le
système éducatif entretient encore de fortes disparités
selon le sexe, les zones géographiques et le milieu de résidence.
En 2005-2006, le taux brut de scolarisation des garçons au niveau
national atteignait 66,1% contre 55,2% pour les filles. Le taux
d'alphabétisation est passé de 29% en 2001 à 32% en
20041(*)1
3.1.1.5 Données sanitaires
Le Burkina Faso compte 13 régions sanitaires qui
correspondent aux 13 régions administratives et dans lesquelles sont
repartis 55 districts sanitaires. Le pays dispose de 03 hôpitaux
universitaires dont 02 à Ouagadougou et un à Bobo-Dioulasso.
Sur le plan organisationnel, le système national de
santé comprend 03 niveaux qui sont :
Le niveau central comprenant le cabinet du ministre, le
secrétariat général et les directions centrales.
En 2003, la situation des niveaux intermédiaires et
périphériques était la suivante :
Le niveau intermédiaire correspondant aux 13
régions sanitaires qui sont sous la responsabilité de Directeurs
régionaux de la santé.
Le niveau périphérique avec 55 districts
sanitaires. Ce dernier niveau est subdivisé en 02 échelons dont
le premier est formé d'un réseau de formations sanitaires (1138
CSPS). Le deuxième échelon de référence comprend
les hôpitaux de district ou Centres Médicaux avec Antenne
chirurgicale (38 CMA), 42 Centres Médicaux dont certains sont à
transformer en CMA, 1148 Centres de Santé, 93 dispensaires et 28
maternités isolées.
En 2002, l'inventaire des structures privées de
santé donnait 215 centres de soins dont 4 polycliniques, 27 cliniques,
24 cliniques d'accouchement, 5 cliniques chirurgicales, et 153 cabinets de
soins médicaux et infirmiers. La majorité de toutes ces
structures privées se retrouvent à Ouagadougou et à
Bobo-Dioulasso.
Morbidité : La morbidité
générale de la population du Burkina Faso est de 5,8 % en
20032(*)3
(CSLP, 2004). Elle est de 6.8% en milieu urbain et de 5.3% en milieu rural et
est principalement due aux endémo -épidémies locales et
aux affections chroniques non transmissibles. La morbidité est surtout
élevée chez les enfants de moins de 5 ans et les personnes
âgées sans distinction de sexe. Les principales causes de
consultation dans les services de santé de base sont le paludisme, les
infections respiratoires, les maladies diarrhéiques, la rougeole et les
infections sexuellement transmissibles. La prévalence du VIH en fin 2004
était estimée à 2,7% dans la population
générale avec environ 75% des cas chez les 15-40 ans. En outre,
on observe des flambées épidémiques d'ampleur variable
dues aux maladies telles la rougeole, la méningite
cérébro-spinale, la fièvre jaune et le choléra.
Le taux d'utilisation des formations sanitaires au Burkina
Faso était de 34,06% en 2004.
La couverture en infrastructures sanitaires se
caractérise d'une manière générale, par son
insuffisance et une inégalité dans la répartition des
formations sanitaires selon les régions par rapport aux normes
définies. Le rayon moyen d'action des formations sanitaires de base
(CSPS, dispensaires et maternités confondus) était de 8,37 km
avec un ratio de 11 180 habitants par CSPS en 2004.
3.1.2. Direction Régionale
de la santé du centre
Essentiellement centrée sur la capitale Ouagadougou,
elle se trouve au centre du pays. Avec une superficie de 2857,124 km2, la
population totale de la région sanitaire pour l'année 2005 est
estimée à 1 422 626 habitants (RGPH 1996).
La région sanitaire du centre couvre quatre (04)
districts sanitaires : Pissy, Paul VI, Kossodo et Secteur 30.
3.1.3. La ville de Ouagadougou
Chef-lieu de la province du Kadiogo, la ville de Ouagadougou
est la capitale du Burkina Faso. Elle a une superficie de 217,5 km2 avec une
population estimée à 1 200 000 habitants en 2002.
Géographiquement, elle est limitée :
§ Au nord par le département de
Pabré ;
§ Au sud par le département de Komsilga ;
§ A l'ouest par le département de Tanghin
Dassouri ;
§ A l'est par le département de Saaba.
La commune de Ouagadougou compte 30 secteurs, dix villages
rattachés et cinq arrondissements repartis comme suit :
- l'arrondissement de Baskuy qui comprend les secteurs 1
à 12 ;
- l'arrondissement de Bogodogo constitué des secteurs
14,15,28,29,30 et les villages de Balkui et Yamtenga ;
- l'arrondissement de Boulmiougou, composé des secteurs
16, 17,18,19 et les villages de Sandogo, Zongo, Zagtouli et Boassa ;
- l'arrondissement de Nongremassom avec les secteurs 13, 23,
24, 25, 26, 27 et les villages de Sakoula, Polesgo, Doumtenga, Nioko II et
Sogodin ;
- l'arrondissement de Signoghin avec les secteurs 20,21,22 et
les villages de silmiougou, Bassinko, Bassinghin, Yagma, Darsalam et
Kamboinsin.
La commune est administrée par un maire central et 5
maires d'arrondissement depuis 1995. Sa population est cosmopolite, vivant
parfois dans des conditions précaires marquées par le
surpeuplement, la promiscuité, la pauvreté et la malnutrition qui
sont des facteurs de propagation de nombreuses notamment les IST et le
VIH/SIDA. A ces facteurs il faut ajouter les manifestations culturelles et
économiques d'envergure internationale qui drainent des flux importants
d'étrangers, et la croissance démographique rapide avec son
corollaire de délinquance, de chômage et de travail du sexe.
Un vaste réseau d'infrastructures sanitaires existent
pour la prise en charge des problèmes de santé des
populations ; ce sont essentiellement :
· le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO
(CHU YO);
· le Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique
Charles De Gaule (CHUP CDG) ;
· le Centre national de lutte anti-tuberculose (CNLAT)
avec quatre centres de traitement ambulatoires de la tuberculose ;
· les quatre districts sanitaires avec les CMA et les
CSPS ;
· le service d'hygiène ;
· le service de médecine du travail ;
· divers laboratoires ;
· des cabinets médicaux, des cabinets de soins
infirmiers et des unités caritatives et missionnaires (CREN Morija, CREN
Saint-Camille, CREN Paul VI).
Dans le domaine des IST/VIH/SIDA, la ville abrite un centre de
traitement ambulatoire des personnes vivant avec le VIH, plusieurs centres de
dépistage et de prise en charge, ainsi que deux structures de mise en
oeuvre du suivi médical des TS.
3.2 CHAMP DE L'ETUDE
Notre étude se déroule dans deux structures que
sont l'unité de soins adaptés du CSPS du secteur 12 dans le
district sanitaire de Pissy et celle du CSPS du secteur 15 dans le district
sanitaire du secteur 30.
Ouvert en 2002 pour assurer le suivi médical des TS, le
service adapté du secteur 12 est un bâtiment à part
entière situé dans l'enceinte du CSPS. Ce bâtiment
comporte :
- une salle d'attente ;
- une salle de causerie éducative
équipée de poste téléviseur avec
magnétoscope des places assises et divers matériels de
sensibilisation ;
- deux salles de consultation ;
- une salle d'accueil :
- deux bureaux.
Le personnel est composé d'une Sage Femme, d'un
Infirmier, d'une éducatrice sociale, d'une accoucheuse auxiliaire et
d'une fille de salle chargée de l'accueil.
Le service adapté du secteur 15 a été
ouvert en 2004 dans l'optique d'améliorer l'accessibilité
géographique des services adaptés. C'est une salle de
consultation logée dans l'enceinte d'un bâtiment destiné
à la SMI. En plus de la salle de suivi médical des TS, ce
bâtiment comporte des salles pour des activités de planning
familial, de conseil dépistage du VIH et une salle d'attente commune aux
clientes de la SMI et aux TS venues pour le suivi médical.
Deux sages femmes, un infirmier et une accoucheuse auxiliaire
sont chargés du suivi médical des TS.
IV- METHODOLOGIE
4.1 TYPE D'ETUDE
Il s'agit d'une étude transversale à
visée descriptive.
4.2 POPULATION DE L'ETUDE
La population d'étude est
constituée par des prestataires de soins, des TS, des responsables
d'OR, du chargé du programme IST et des gérants ou
propriétaires des sites de travail du sexe.
4.2.1 Les prestataires de
soins
Ce sont les agents chargés du suivi des TS dans les
services publics adaptés, nous les avons retenu pour recueillir des
informations sur la mise en oeuvre de cette activité.
4.2.1.1 Les critères d'inclusion
· Etre un agent de santé assurant le suivi
médical des TS dans le service adapté ;
· Etre présent au moment de
l'enquête ;
· Accepter de participer à l'enquête.
4.2.2 Les travailleuses du
sexe
Ce sont les principales bénéficiaires des
prestations de suivi médical au niveau des services adaptés.
Leurs connaissances et leur niveau de satisfaction par rapport aux prestations
reçues sont des critères qui permettront d'apprécier le
suivi médical mis en place.
4.2.2.1 Les critères d'inclusion pour
l'entretien
· Etre une TS enregistrée dans l'une des 2
unités publiques de soins adaptés de la ville de
Ouagadougou ;
· Avoir fréquenté une de ces structures
pour le suivi médical entre 2005 et 2006 ;
· Etre présente lors de l'enquête ;
· Posséder la carte de suivi médical
délivrée par les unités de soins adaptés ;
· Accepter de répondre aux questions.
4.2.2.2 Les critères d'inclusion pour
l'observation
· Etre une TS venue pour le suivi médical dans les
services adaptés de la commune de Ouagadougou ;
Donner son accord pour que l'enquêteur assiste au suivi
médical.
4.2.3 Les responsables des
organismes relais
Les responsables des OR interviennent avec les membres, dans
la sensibilisation des TS et leur orientation vers les services adaptés.
4.2.3.1 Les critères d'inclusion
· Appartenir à un OR actif dans le cadre des
activités en faveur des TS et reconnu par les services
adaptés ;
· Etre impliqué dans les activités en
faveur des TS ;
· Etre présent au moment de
l'enquête ;
· Accepter de participer à l'enquête.
4.2.4 Le chargé de
programme IST du SP/CNLS-IST
Il est chargé de coordonner les activités en
matière de lutte contre les IST/VIH/SIDA en faveur des groupes
spécifiques comme les TS.
4.2.5 Les gérants et/ou
propriétaires des sites de travail du sexe
Ils sont responsables des lieux d'exercice des TS
4.2.4.1 Les critères d'inclusion
· Travailler régulièrement dans le site de
travail en tant que gérant ou propriétaire
· Avoir dans le site, des TS fréquentant, dans le
cadre du suivi médical, les services adaptés concernés par
l'étude ;
· Etre présent au moment de
l'enquête ;
· Accepter de participer à
l'enquête
4.3 ECHANTILLONNAGE / ECHANTILLON
4.3.1 La taille de
l'échantillon des prestataires de soins
La taille de l'échantillon est constituée de 08
agents de santé.
4.3.2 L'échantillonnage
des prestataires de soins
Nous avons procédé à un
échantillonnage exhaustif des prestataires de soins exerçant dans
les deux (2) services publics adaptés de la commune de Ouagadougou.
4.3.3 La taille de
l'échantillon des TS interrogées
Nous avons procédé à un choix
raisonné pour constituer notre échantillon.
Devant les difficultés liées à la
mobilité des TS et à la modicité de nos moyens, nous avons
retenu 70 TS.
4.3.4 L'échantillonnage
des TS interrogées
Pour retenir les TS à enquêter, nous avons
procédé à un échantillonnage aléatoire
simple. Un tirage au sort à partir des fiches de suivi des TS
disponibles au niveau des services adaptés et comportant le nom et
prénom, le numéro de la fiche (il est le même que celui de
la carte dont dispose la TS), et l'adresse (lieu de résidence et
d'exercice), nous a permis d'identifier les TS qui participeront à
l'étude. Nous avons pu obtenir leur participation avec l'aide des
membres des OR et des gérants et propriétaires des sites.
4.3.5 La taille de
l'échantillon des TS observées
Nous avions opté à partir d'un choix
raisonné d'observer 10 TS dont 5 par service adapté.
Mais devant le manque d'affluence des TS dans les services
adaptés et le refus de certaines d'accorder la réalisation du
suivi médical en présence d'une personne étrangère,
nous avons été contraint de nous limiter à l'observation
de seulement 6 TS dans l'ensemble des deux structures.
4.3.6 L'échantillonnage
des TS observées
Nous avons procédé à l'observation de
toutes les TS, venues dans le service adapté pour le suivi
médical en notre présence.
4.3.7 La taille de
l'échantillon des responsables des organismes relais (OR)
La taille de l'échantillon est constituée des
responsables de 04 OR dont 03 sont des associations et un service public. Ce
sont :
§ Les Associations
Leurs actions sont à l'endroit de TS
étrangères et nationales
ATUJB (Association Trait d'Union des jeunes
Burkinabé)
SOS JD (Association SOS jeunesse et
Défis)
AAS (Association African
Solidarité)
§ Service public
DASE (Direction de l'Action Sociale et de
l'éducation de la Commune de Ouagadougou). Ses actions sont en faveur de
TS nationales de toute la ville.
4.3.8 L'échantillonnage
des OR
Nous avons procédé à un
échantillonnage exhaustif des OR menant régulièrement des
activités dans le domaine du travail du sexe et connus comme tel dans
les 2 services publics adaptés de la commune de Ouagadougou.
4.3.9 La taille de
l'échantillon des propriétaires ou gérants des sites de
travail du
sexe
La taille de l'échantillon est constituée de 10
propriétaires ou gérants des sites de travail du sexe.
4.3.10 L'échantillonnage
des propriétaires ou gérants des sites de travail du sexe
Pour obtenir les informations sur les activités qu'ils
mènent en faveur des TS et leur avis pour améliorer la
fréquentation des services adaptés, nous avons
procédé à un choix raisonné de 10 personnes. Ces
gérants ou propriétaires de sites ont été retenus
pour l'enquête suite à un tirage aléatoire simple parmi 23
gérants ou propriétaires de sites identifiés par les OR.
Ce sont essentiellement des responsables de sites où exercent des TS
participant au suivi médical dans les services adaptés.
4.3.11 Les échantillons
des personnes enquêtées
Les agents de santé
: 08
Les travailleuses du sexe
: 70
Les responsables des organismes relais
: 04
Les propriétaires ou gérants des sites de travail
du sexe : 10
Le chargé de programme IST du SP/CNLS/IST
: 01
Soit un effectif total de
: 93
4.4 METHODES ET TECHNIQUES DE
COLLECTE DES DONNEES
4.4.1 Méthode
La méthode utilisée pour la présente
étude est l'enquête.
4.4.2 Techniques
Les techniques utilisées sont : le questionnaire,
les entretiens individuels et l'observation.
4.5. INSTRUMENTS DE COLLECTE
Les outils de collecte des données utilisés pour
cette étude sont le questionnaire, le guide d'entretien, et la
grille d'observation.
.5.1 Questionnaire
administré aux prestataires de soins
Il s'est agi pour nous d'apprécier leurs connaissances
dans la mise en oeuvre des activités, les difficultés
rencontrées ainsi que les suggestions pour améliorer le suivi
médical des TS.
4.5.2 Un guide d'entretien
adressé aux T.S
L'entretien avec ces dernières a porté sur leurs
connaissances en matière de prévention contre les IST/SIDA et les
activités de suivi médical. Nous avons recueilli également
leurs suggestions pour améliorer le suivi médical.
4.5.3 Un guide d'entretien
adressé aux responsables des OR
Ce guide a pour objet de recueillir des informations sur les
activités qu'ils mènent au profit des TS ainsi que leurs avis sur
les raisons de leur participation irrégulière au suivi
médical. Leurs suggestions ont aussi été recueillies pour
améliorer la fréquentation de ces structures par les TS.
4.5.4 Un guide d'entretien
adressé au chargé de programme IST du SP/CNLS-IST :
Cet entretien avait pour but de recueillir les informations
sur les actions menées en faveur du suivi médical des TS aussi
bien à Ouagadougou que sur toute l'étendue du territoire
national.
4.5.5 Un guide d'entretien
adressé aux propriétaires ou gérants des sites de
travail du sexe
Il nous permettra d'apprécier la contribution des
propriétaires ou gérants des sites de travail du sexe dans
le suivi médical, et les actions à entreprendre pour
améliorer la régularité de la fréquentation des
services adaptés pour les visites.
4.5.6 Une grille d'observation:
Cet outil a été élaboré pour
apprécier des informations relatives aux salles de suivi des TS, au
matériel, à l'exécution du suivi médical, aux
consommables et aux kits de médicaments contre les IST.
4.6 VALIDATION DES INSTRUMENTS
Pour valider les instruments nous avons utilisé deux
méthodes :
4.6.1 La méthode des juges
Elle a consisté à des appréciations par
notre directeur et notre conseiller de mémoire pour la validation de nos
instruments.
Le but de ces actions étant d'apprécier la
pertinence des items et leur cohérence avec les objectifs et les
hypothèses de l'étude
4.6.2 Le pré test
Le pré test des outils s'est effectué
auprès d'acteurs du travail du sexe (TS, gérants, responsables
O.R ) dans la ville de Ouahigouya qui abrite aussi un service adapté de
prise en charge des TS. Le but était de permettre une meilleure
compréhension des questions par les enquêteurs et les
enquêtés. A l'issu du pré test, des questions relatives
à l'exigence de l'utilisation du condom, et aux raisons qui ont conduit
la TS dans cette pratique, ont été supprimées. Il en est
de même pour la question "quelles autres langues parlez vous?"
4.7 LE DEROULEMENT DE
L'ENQUETE
4.7.1 La procédure administrative
Des demandes formulées auprès des
Médecins-chefs des districts sanitaires de Pissy et du secteur 30, nous
ont permis d'avoir officiellement des autorisations d'enquête.
4.7.2 Choix et formation des enquêteurs
Nous avons eu recours à des gérants de sites de
travail du sexe et à des membres d'OR qui assurent des activités
de prévention des IST/SIDA chez les TS. Cela, en vue de travailler avec
des enquêteurs connus des TS et s'exprimant assez bien en anglais afin de
permettre d'une part la communication avec les TS anglophones et d'autre part,
obtenir la confiance et l'adhésion des TS à l'enquête. Le
responsable de l'étude s'est chargé de la supervision des
enquêteurs sur le terrain, de l'observation ainsi que de l'entretien avec
les gérants des sites de travail du sexe et les responsables des OR.
Avant la collecte des données, les enquêteurs ont
bénéficié d'une formation d'une journée, sur les
instruments et les techniques de collecte.
4.7.3 L'enquête proprement dite
Après le pré test, nous avons
procédé aux corrections et à la reproduction des fiches
d'enquête, avant d'effectuer l'enquête proprement dite.
L'enquête s'est déroulée du 14 août au 02 septembre
2006.
4.8 LES LIMITES DE L'ETUDE
Les affections autres que les IST n'ont pas été
prises en compte au cours de cette étude.
Les clients des TS et leurs " petits amis " ou" boyfriends "
sont des acteurs dans le milieu du travail du sexe, qui peuvent avoir une
influence dans la pratique des TS. Ils n'ont pas été pris en
compte dans la présente étude.
Néanmoins, nous osons espérer que les
résultats obtenus reflètent assez bien la réalité.
4.8.1 Les biais
Dans une telle étude, des biais d'information et de
sélection peuvent apparaître.
Afin de minimiser les biais de sélection, les TS qui
participent à l'étude devaient avoir consulté dans les
unités de soins adaptés de la commune de Ouagadougou et avoir
été retenues par l'échantillonnage. Les entretiens ont eu
lieu sur les sites de travail du sexe ou les domiciles des TS.
Le biais d'information qui est à considérer dans
toute étude impliquant des volontaires, pourrait être
minimisé par le consentement éclairé des TS à
participer à l'étude et par le choix d'enquêteurs connus
des TS, s'exprimant assez bien en anglais et qui n'ont pas de relations
directes avec les services adaptés.
4.9 LES DIFFICULTES
En plus des insuffisances imputables à toute
étude descriptive, les difficultés liées à la
participation des TS à l'enquête, au temps limité et
à l'insuffisance de moyens ont conduit souvent au choix raisonné
de petits échantillons.
La non maîtrise de la langue anglaise a constitué
un handicap au cours des entretiens avec les TS anglophones (TS
nigérianes et ghanéennes)
Nous avons rencontré des cas de refus de la part de
certaines TS à participer à l'entretien.
Les TS enquêtées sur les lieux d'exercice ne
possédaient pas leurs cartes de visites et les enquêteurs ont
été souvent obligés de repasser 2 à 3 fois sur les
lieux pour compléter les informations ou avant de constater que
certaines avaient égarées leurs cartes. Nous avons
été obligé devant ces cas, de les remplacer par d'autres
TS qui remplissaient les conditions de l'enquête et qui ont
accepté d'y participer.
Les entretiens avec la majorité des TS se sont
effectués la nuit souvent à des heures tardives où les TS
sont plus préoccupées à intercepter leurs clients
qu'à écouter les enquêteurs et dans un environnement
très bruyant.
Le manque d'affluence dans les services adaptés,
couplé au refus de certaines TS à accorder le suivi
médical en présence d'une personne étrangère, nous
ont obligé à prolonger le temps initialement prévu pour
l'enquête. Nous avons passé certaines journées dans les
services adaptés sans assister à une seule visite
médicale.
Un des membres d'organisme relais qui nous a beaucoup soutenu,
a été raflé dans un site de travail du sexe pendant qu'il
y était pour récupérer des fiches de la présente
enquête. Il a passé une nuit en garde à vue dans les locaux
de la gendarmerie nationale.
4.10 LES CONSIDERATIONS ETHIQUES
Avant l'inclusion de toute enquêtée dans
l'étude, un consentement verbal éclairé a
été requis de leur part. L'anonymat des sujets de l'étude
et la confidentialité des informations recueillies ont été
respectés.
Tous les enquêteurs ont été
informés quant au respect strict de ces règles.
Nous avons promis de mettre à leur disposition toute
information en rapport avec l'étude que nous serons à mesure de
fournir.
4.11 METHODE DE TRAITEMENT DES
DONNEES
Les données collectées ont été
vérifiées et compilées à l'aide des logiciels
suivants:
· EPI INFO version 3.2.2 pour la saisie des fiches
d'enquête et l'analyse des données,
· Microsoft EXCEL version 2003 pour la confection des
tableaux et des graphiques,
· Microsoft WORD version 2003 pour le traitement du
texte.
Les résultats sont présentés sous forme
textuelle, de tableaux et de graphiques
V- PRESENTATION DES RESULTATS
Les résultats sont présentés selon le
plan suivant:
§ Les résultats de l'entretien avec les agents de
santé des services adaptés
§ Les résultats de l'entretien avec les
travailleuses du sexe
§ Les résultats de l'entretien avec les
responsables des OR intervenant dans le milieu du travail du sexe
§ Les résultats de l'entretien avec le
chargé du programme IST du SP/CNLS/IST :
§ Les résultats de l'entretien avec les
gérants des sites de travail du sexe
§ Les résultats de l'observation
5.1 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LES AGENTS DE
SANTE
5.1.1 Les renseignements
généraux
5.1.1.1 Le sexe et la qualification
Les activités de suivi médical des TS dans les
02 services de soins adaptés, sont assurées par 08 agents dont 04
dans chaque centre. Par sexe, ce personnel est composé de 06 femmes et
de 02 hommes. Le tableau suivant résume la qualification de ce
personnel :
Tableau I : Répartition
des prestataires de soins selon leur qualification. (N=8)
Qualification
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Accoucheuse auxiliaire
|
2
|
25
|
Educatrice sociale
|
1
|
12,5
|
Infirmier d'Etat
|
2
|
25
|
SFE
|
3
|
37,5
|
Total
|
8
|
100
|
Les infirmiers et les sages femmes représentent 62,5%
des enquêtés.
5.1.1.2 Le nombre d'années de service et
l'ancienneté dans le poste
Le nombre d'années de service de ces agents varie entre
15 et 24, avec une moyenne de 20 ans et un âge médian de 21ans.
L'ancienneté dans le poste actuel varie entre 2 et 5
ans, avec une moyenne de 3,5 ans. De ce fait, le personnel pourrait être
considéré comme expérimenté.
5.1.2 Les connaissances
théoriques des agents
5.1.2.1 La formation continue
Tous les 8 agents ont bénéficié de
formation continue dans le domaine du suivi médical des TS. Ces
formations qui ont eu lieu entre 2002 et 2006, ont abordé les
thèmes suivants:
- La communication avec les TS ;
- l'utilisation du condom féminin ;
- le remplissage des supports;
- la prise en charge syndromique des IST ;
- la communication pour un changement de comportement;
- Le counselling.
La formation continue étant source de motivation des
agents, le rendement d'un agent en dépend le plus souvent. Ces
formations doivent donc contribuer à assurer une bonne qualité du
suivi médical et partant, une régularité dans
l'utilisation de ces services.
5.1.2.2. La supervision
Dans le domaine de la supervision, les agents des 2 structures
affirment avoir bénéficié de supervisions au cours de
l'année 2006.
Au centre de soins adaptés du secteur 12, la
dernière supervision remonte en mars et a porté sur: le
remplissage des supports, l'utilisation de l'algorithme, l'accueil des TS et la
communication pour un changement de comportement.
En ce qui concerne le centre du secteur 15, la dernière
supervision date de juin 2006. Au cours de cette supervision, le remplissage
des supports et la perspective de poursuite des activités de suivi des
TS dans le service adapté après le départ du Projet Sida3,
ont été abordés.
5.1.2.3. Connaissances des étapes de la prise en
charge syndromique
Les étapes de la prise en charge syndromique sont assez
bien connues par les prestataires. En effet, 6 agents soit 75% ont cité
convenablement les étapes de la prise en charge syndromique des IST. Les
autres agents n'ont pas évoqué la communication pour un
changement de comportement comme faisant partie de ces étapes.
5.1.2.4. Connaissances des activités de suivi
médical
Pour les agents, les activités menées dans le
cadre du suivi médical sont résumées dans le tableau
ci-dessous
Tableau II : Distribution des
réponses par rapport aux activités de suivi
médical (N=8)
Activités
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Communication pour un changement de Comportement
|
6
|
75
|
Prise en charge syndromique des IST
|
8
|
100
|
Dépistage des IST
|
4
|
50
|
Examen médical et gynécologique
|
5
|
62,5
|
Counselling
|
4
|
50
|
Remplissage de supports
|
2
|
25
|
Des différentes activités relevées par
les prestataires, on peut noter l'omission de la démonstration du port
du condom, de la promotion du dépistage volontaire du VIH et de la
négociation du rendez-vous pour la prochaine visite. La visite
médicale étant une occasion d'entretien avec les TS, elle
constitue une opportunité de leur rappeler la nécessité de
participer régulièrement à cette activité.
5.1.2.5 Le coût des prestations
Le suivi médical coûte 100 F au service
adapté du secteur 12 alors que selon le personnel du secteur 15, il y
est gratuit. Les coûts des kits de médicaments contre les IST sont
les mêmes dans les 2 centres et oscillent entre 100F et 500 F selon le
kit concerné.
5.1.2.6 Les besoins de formation
Pour assurer un meilleur suivi médical des TS, les
agents enquêtés ont souhaité avoir des séances de
formation ou de recyclage sur les thèmes suivants :
§ Le dépistage et la prise en charge syndromique
des IST (5/8)
§ La prise en charge des affections en dermatologie
(1/8)
§ La prise en charge des végétations
vénériennes (1/8)
§ L'apprentissage de l'anglais pour mieux communiquer
avec les TS anglophones (2/8)
Les pratiques
5.1.3.1 L'utilisation du spéculum
De l'ensemble des agents interrogés, cinq (05) d'entre
eux soit 62,5% ont affirmé utiliser toujours le spéculum au cours
de l'examen des TS. Les 3 autres reconnaissent qu'ils ne l'utilisent pas avec
toutes les TS mais seulement quand ils le jugent nécessaire.
5.1.3.2 Le toucher vaginal
Il ressort de l'enquête, que des 8 agents
interrogés, 06 ont affirmé qu'ils effectuent le toucher vaginal
de toute TS venue au centre pour le suivi médical. Les autres ne le font
qu'occasionnellement.
5.1.3.3 L'utilisation de l'algorithme
Tous les agents interrogés ont affirmé qu'ils
utilisent toujours l'algorithme pour la prise en charge des IST chez les TS.
Pourtant, quand on leur a demandé de citer les différents
syndromes figurant dans cet algorithme, aucun agent n'a pu les
énumérer de façon exhaustive. Des syndromes comme les
végétations vénériennes, le bubon inguinal et le
gonflement douloureux du scrotum sont omis par la majorité des agents.
Certains confondent le diagnostic syndromique au diagnostic clinique.
5.1.3.4 Jours et horaires d'ouverture et de fermeture
des services de suivi médical
Les 2 centres assurent le suivi médical des TS du lundi
au vendredi, mais les horaires d'ouverture et de fermeture sont
différents.
Le centre du secteur 12 ouvre ses portes à 9 heures
pour fermer à 15 heures en continue. Au secteur 15, le service
chargé du suivi médical s'ouvre et ferme à des heures
identiques à celles du CSPS : le matin de 7heures à 12
heures puis le soir de 15 heures à 17 heures.
5.1.3.5 Cadre de concertation entre les organismes
relais et les services de soins
adaptés
Selon les enquêtés, ce cadre de concertation
existe au niveau des 2 services de soins adaptés. Mais concernant la
périodicité des rencontres, trois (3) agents affirment qu'elle
est trimestrielle ; les autres (62,5%) soutiennent que les rencontres sont
irrégulières.
5.1.3.6 Dispositions à assurer le suivi
médical des TS
A la question de savoir s'il arrive aux agents d'être
mal à l'aise pour assurer le suivi médical des TS, 25% ont
répondu par l'affirmative. Les raisons invoquées sont
essentiellement le manque de motivation, la population cible (essentiellement
constituée de TS) et de l'insuffisance de matériel
médico-technique. 75% soutiennent qu'ils sont toujours à l'aise
pour assurer le suivi médical des TS.
5.1.3.7 Communication avec les TS
Tous les agents interrogés ont reconnu qu'ils ont
parfois des problèmes de communication avec les TS
étrangères en raison des barrières linguistiques (anglais
surtout).
5.1.3.8 Conditions de travail et de motivation
Parmi les enquêtés, deux agents (25%) ont
estimé que toutes les conditions de travail ne sont pas réunies
pour assurer de manière efficace le suivi médical des TS. Pour se
justifier, ils déplorent le manque de matériel en quantité
suffisante et les ruptures de kits de médicaments de lutte contre les
IST.
Les agents exerçant au service adapté du secteur
12 ont affirmé qu'ils bénéficiaient de motivation
grâce au projet Sida3 ; mais avec leur départ imminent, se
pose le problème de la poursuite de cette motivation. Par contre, au
niveau du service adapté du secteur 15, on note l'absence de motivation
spécifique des agents, liée à cette activité.
D'où selon eux, le manque d'engouement envers les activités de
suivi médical des TS.
5.1.3.9 Avis sur l'absence de textes
réglementaires
La plupart des agents interrogés (3/4) estiment que le
caractère non obligatoire du suivi médical, limite les actions
devant permettre une participation régulière des TS au suivi
médical. Un autre agent bien que favorable aux textes, émet des
réserves, car selon lui, même avec cette réglementation, de
nombreuses TS (surtout les nationales) vont toujours évoluer dans la
clandestinité et ne respecteront pas le suivi médical. En
revanche, un autre agent n'est pas du tout favorable à l'adoption de
textes obligeant le suivi médical des TS. Il invoque la liberté
pour tout individu de décider de sa prise en charge sur le plan
sanitaire.
5.1.3.10 Les difficultés rencontrées
dans l'exécution du suivi médical
Le tableau suivant résume les différentes
difficultés rencontrées par les agents de santé dans la
réalisation du suivi médical des TS.
Tableau III : Distribution des
réponses par rapport aux difficultés rencontrées par les
prestataires dans le suivi médical
des TS. (N=8)
Les difficultés
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Problèmes de communication avec TS anglophones
|
6
|
75
|
Non respect de la périodicité du suivi
médical
|
6
|
75
|
Oubli ou perte des cartes par les TS
|
3
|
37,5
|
Non respect des heures de fermeture du service
|
2
|
25
|
Pas de prise de conscience des TS sur leur santé
|
1
|
12,5
|
Regroupement des TS par site
|
1
|
12,5
|
Les problèmes de communication avec les TS anglophones
et le non respect de la périodicité du suivi médical sont
les difficultés les plus fréquemment relevées par les
agents enquêtés.
5.1.3.11 Les suggestions
Les agents de santé ont fait
les suggestions pour améliorer la régularité de la
participation des TS au suivi médical dans les services adaptés
de la ville de Ouagadougou. Les principales suggestions faites figurent dans le
tableau suivant:
Tableau IV : Fréquence des
suggestions faites par les agents de santé. (N=8)
Suggestions
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Sensibiliser sur les IST/VIH/SIDA, les avantages du suivi
médical et la nécessité de changer de comportement
|
7
|
87,5
|
Créer un cadre plus approprié et adapter les
horaires d'ouverture et de fermeture des unités de soins
adaptés
|
3
|
37,5
|
Financer OR pour assurer la sensibilisation et l'orientation
des TS vers les services adaptés
|
5
|
62,5
|
Recenser toutes TS et les différents sites de travail
du sexe
|
1
|
12,5
|
Assurer le suivi médical sur les sites de travail du
sexe
|
7
|
87,5
|
Rendre obligatoire le suivi médical des TS
|
2
|
25
|
La sensibilisation des TS, le suivi médical sur les
sites de travail du sexe ainsi qu'une plus grande implication des OR dans les
activités de sensibilisation et d'orientation des TS, sont les
suggestions formulées par la majorité des agents de
santé.
5.2 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LES TRAVAILLEUSES DU
SEXE
5.2.1 Les renseignements
généraux
5.2.1.1 L'âge
Tableau V : Répartition des
travailleuses du sexe enquêtées selon la tranche
d'âge. (N=70)
Tranche d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 18 ans
|
7
|
10
|
18 à 29 ans
|
52
|
74,3
|
30 ans et plus
|
11
|
15,7
|
Total
|
70
|
100
|
L'âge des TS qui ont participé à
l'enquête est compris entre 15 et 38 ans avec un âge moyen de 23,9
ans et 24 ans comme âge médian. Aussi, on retrouve parmi elles, 59
TS (84,3%) qui ont moins de 30 ans et 07 soit 10% qui sont des mineures (moins
de 18 ans).
5.2.1.2 La nationalité
Les TS qui ont été retenues au cours de cette
enquête sont composées de burkinabé, de ghanéennes
et de nigérianes. La répartition selon la nationalité est
présentée dans le graphique suivant :
N =70

Graphique 1 : Distribution des
travailleuses du sexe enquêtées selon la nationalité
Ce graphique montre que la majorité des TS
enquêtées est étrangère de nationalité
nigériane et Ghanéenne. Elles représentent 66% et les
burkinabé 34%.
5.2.1.3 La situation matrimoniale
Bien que dominé par des célibataires comme le
montre le tableau suivant, on retrouve aussi parmi les TS
enquêtées, des mariées, des veuves et des
divorcées
Tableau VI : Répartition
des travailleuses du sexe selon la situation matrimoniale
(N =70)
Situation
matrimoniale
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
célibataire
|
54
|
77
|
divorcée
|
9
|
13
|
mariée
|
5
|
7
|
veuve
|
2
|
3
|
Total
|
70
|
100
|
77% des TS avec lesquelles les enquêteurs se sont
entretenus, sont célibataires. Les veuves et les divorcées
représentent 16%. 7% exercent la profession de TS, tout en étant
mariées.
5.2.1.4 Le nombre d'enfants par TS
N =70

Graphique 2 : Distribution des
travailleuses du sexe enquêtées selon le nombre de
leurs enfants.
Plus de la moitié des TS ont des enfants et près
d'un tiers d'entre elles ont plus de 2 enfants. Celles qui n'ont pas d'enfants
représentent près de 49%.
5.2.1.5 La langue couramment parlée
Pour ce qui concerne les langues couramment parlées, de
nombreuses TS communiquent en anglais dans un pays où la langue
officielle reste le français qui est parlé par moins d'un tiers
des TS.
Tableau VII : Répartition
des travailleuses du sexe enquêtées selon la langue
couramment
parlée. (N=70)
Langue parlée
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Anglais
|
46
|
65,7
|
Français
|
16
|
22,9
|
Gourounsi
|
1
|
1,4
|
Mooré
|
7
|
10
|
Total
|
70
|
100
|
La plupart des TS (65,7%) communiquent en anglais; 22,9%
parlent français. Celles qui communiquent en langues nationales
(mooré et gourounsi) représentent 11,4%.
5.2.1.6 Le niveau d'instruction
Aussi bien des scolarisées que des non
scolarisées se retrouvent dans le travail du sexe. La moitié des
TS ont atteint le niveau secondaire.
N =70
Graphique 3: Distribution des travailleuses du
sexe enquêtées selon le niveau de
scolarisation
Près des ¾ des TS ont été
scolarisées dont plus de la moitié ont atteint les niveaux
secondaire et supérieur. Les non scolarisées représentent
plus d'1/4 de l'ensemble des enquêtées
Tableau VIII: Répartition des
TS selon leur niveau d'instruction et la régularité dans la
fréquentation des services
adaptés pour le suivi médical. (N=70)
Niveau d'instruction
|
Régularité des visites
|
TOTAL
|
Irrégulier
|
Régulier
|
Non scolarisées
|
15
|
3
|
18
|
Primaire
|
12
|
4
|
16
|
Secondaire
|
25
|
10
|
35
|
Universitaire
|
1
|
0
|
1
|
TOTAL
|
53
|
17
|
70
|
Avec un khi2 (÷2) de 1,24 et P=
0,74 (P>0,05) ; la différence par rapport au niveau
d'instruction des TS et la régularité de la fréquentation
des services adaptés, n'est pas statistiquement significative.
En d'autres termes, on pourrait dire que les résultats
de cette enquête ne permettent pas d'établir une relation entre le
niveau d'instruction et la fréquentation régulière des
services adaptés par les TS.
5.2.1.7 La résidence
Les TS sont présentes dans de nombreux quartiers
à travers la commune de Ouagadougou. Celles qui ont participé
à la présente enquête se retrouvent dans les
différents secteurs à des proportions différentes comme le
témoigne le tableau suivant.
Tableau IX: Répartition des
travailleuses du sexe enquêtées selon le lieu de résidence
(N =70)
Résidence
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Secteur 12
|
7
|
10
|
Secteur 15
|
24
|
34,3
|
Secteur 16
|
8
|
11,4
|
Secteur 23
|
1
|
1,4
|
Secteur 27
|
2
|
2,9
|
Secteur 28
|
5
|
7,1
|
Secteur 29
|
2
|
2,9
|
Secteur 3
|
7
|
10
|
Secteur 30
|
10
|
14,3
|
Secteur 8
|
4
|
5,7
|
Total
|
70
|
100
|
Ce tableau montre que les répondantes proviennent de
dix secteurs de la ville de Ouagadougou. Celles résidant au secteur 15
sont les plus nombreuses et représentent plus du tiers. 14,3% habitent
le secteur 30, tandis que les secteurs 12 et 3 hébergent chacun 10% des
TS.
5.2.1.8 Le type de travail du sexe pratiqué
Trois types de travail du sexe sont pratiqués par les
TS enquêtées. Plus de la moitié d'entre elles se retrouvent
dans les chambres de passe. Les autres sont soit des TS sédentaires qui
attendent leurs clients à domicile ou des racoleuses qui rencontrent
leurs clients en arpentant les rues de la ville de Ouagadougou.
N =70

Graphique 4: Distribution des
travailleuses du sexe enquêtées selon le type de travail
du sexe pratiqué
53% des TS exercent dans les chambres de passe, 24% à
domicile et 23% passent le temps dans la rue à la recherche de leurs
clients.
5.2.1.9 Le nombre de visites médicales
effectuées et leur régularité
Au cours de l'année 2005, les 70 TS participant
à l'étude ont effectué au total 222 visites. Le nombre de
visites effectuées par TS est compris entre 1 et 10 visites. La plupart
des TS (70%) ont effectué entre une et trois visites médicales.
La moyenne des visites est de 3,17 par TS ; le mode et la médiane
sont égales et sont de 3 visites.
En ce qui concerne la régularité des TS au suivi
médical, moins d'un tiers (soit 24,3%) sont régulières. En
plus, la majorité de celles qui sont régulières ont
effectué un nombre limité de visites (2 à 4 visites).
5.2.2 Connaissances des
travailleuses du sexe sur le suivi médical et les IST
5.2.2.1 Les raisons des visites médicales
Les TS interrogées ne sont pas très bien
informées sur les raisons du suivi médical. Selon elles, les
raisons de leur venue dans les centres de soins adaptées sont :
§ pour se soigner (23) ;
§ pour surveiller leur santé (11) ;
§ pour se faire examiner (18)
§ pour ne pas tomber malade (12) ;
§ 06 enquêtées ignorent la portée des
visites médicales.
Seulement 7 TS ont cité la prévention des
IST/VIH/SIDA.
5.2.2.2 La périodicité et l'importance
du suivi médical
Les TS enquêtées, ont des avis variés sur
la périodicité du suivi médical. Pour la plupart d'entre
elles (63%), la TS doit aller une fois tous les mois à l'unité de
soins adaptés pour le suivi médical. Seulement 26 TS savent que
la périodicité du suivi médical en vigueur est d'une fois
tous les 2 mois.
Bien que de nombreuses TS effectuent
irrégulièrement les visites médicales, elles reconnaissent
dans leur grande majorité (97,1%), l'importance de cette
activité. Seulement 02 TS (2,9%) estiment qu'il est peu important.
5.2.2.3 Les IST
Toutes les 70 TS interrogées reconnaissent avoir
déjà entendu parlé des IST. Mais moins du tiers, soit 23
TS ont pu citer la majorité des signes IST de la femme, ce qui
correspond à une proportion de 32,9%. Certaines considèrent
l'amaigrissement, les troubles relatifs au cycle menstruel et les
hémorroïdes comme des manifestations d'IST. A la question :
"Existe-t-il un lien entre les IST et le VIH/SIDA ? ", 26 TS (37,1%)
ignorent que ce lien existe.
Tableau X: Répartition des TS
selon leur connaissance du lien entre IST et VIH et leur
régularité dans la
fréquentation des services adaptés pour le suivi médical.
(N=70)
Lien entre IST et VIH
|
Régularité du suivi
médical
|
TOTAL
|
Irrégulier
|
Régulier
|
Non
|
14
|
2
|
16
|
NSP
|
8
|
2
|
10
|
Oui
|
31
|
13
|
44
|
TOTAL
|
53
|
17
|
70
|
Avec un khi2 (÷2) de 1,97 et P=
0,37 (P>0,05) ; la différence entre la connaissance du lien
entre IST et VIH et la régularité de la fréquentation des
services adaptés, n'est pas statistiquement significative.
Les résultats de cette enquête ne permettent donc
pas d'établir un rapport entre la connaissance de la relation IST et VIH
et la régularité dans la fréquentation des services
adaptés par les TS.
5.2.3 Satisfaction des
travailleuses du sexe
5.2.3.1 Appréciation du coût des
prestations
Les frais de consultation et des kits de traitement des IST
constituent les prestations qui ont été appréciées
par les répondantes au questionnaire.
De toutes les 70 TS interrogées, 09 (12,9%) ne sont
pas satisfaites de l'accessibilité financière des centres
adaptés. Parmi ceux-ci, 03 (4,3%) estiment que le coût des
prestations est très élevé et les 06 autres (8,6%) pensent
que les prestations sont un peu cher. Par ailleurs, la majorité (87,1%)
trouve que le prix à payer pour bénéficier des prestations
au niveau des 02 centres adaptés n'est pas du tout cher.
5.2.3.2 Appréciation de la distance
Les enquêtées ont apprécié au cours
de cette étude, la distance qui sépare leur lieu de
résidence et l'unité de soins adaptés qu'elles
fréquentent. Les résultats de cet entretien figurent sur le
tableau qui suit :
Tableau XI : Répartition
des travailleuses du sexe enquêtées selon leur appréciation
de
la distance entre leur lieu de
résidence et le service adapté fréquenté
(N=70)
Appréciation de la distance
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Pas longue (moins de 2 km)
|
9
|
12,8
|
Un peu longue (2 à 5 km)
|
27
|
38,6
|
Très longue (Plus de 5 km)
|
34
|
48,6
|
Total
|
70
|
100
|
61 TS (87,2%) ne sont pas satisfaites de la distance qui
sépare leur domicile du service adapté fréquenté.
Ainsi, 48,6% d'entre elles, soit 34 TS, trouvent cette distance très
longue et 38,6% la trouvent un peu longue. Seulement 6 TS soit 12,8% estiment
que les services sont accessibles géographiquement.
Tableau XII: Répartition des TS
selon leur appréciation de la distance pour accéder aux
services adaptés et leur
régularité dans la fréquentation
(N=70)
Avis sur la distance
|
Régularité des visites
|
Total
|
Irrégulier
|
Régulier
|
Pas longue
|
8
|
1
|
9
|
Très longue
|
23
|
11
|
34
|
Un peu longue
|
22
|
5
|
27
|
Total
|
53
|
17
|
70
|
Avec un khi2 (÷2) de 2,54 et P=
0,2806 (P>0,05) ; la différence par rapport à
l'appréciation faite de l'accessibilité géographique et la
régularité de la fréquentation des services
adaptés, n'est pas statistiquement significative.
5.2.3.3 Appréciation du temps d'attente
Près de 50% des TS interrogées ne sont pas
satisfaites du temps d'attente. 40% le trouvent moyen et 8,6% estiment qu'il
est très long. Celles qui apprécient favorablement ce temps sont
au nombre de 36 TS, soit 51%.
5.2.3.4 Appréciation de l'état des
locaux
Concernant les locaux consacrés au suivi
médical, plus de 85% des enquêtées les trouvent
adéquats. Celles qui les trouvent inadéquats, avancent pour se
justifier, des raisons d'insuffisance de propreté ou de
discrétion auditive et visuelle.
5.2.3.5 Appréciation de l'accueil des agents de
santé
Près de la moitié des TS trouvent que l'accueil
des agents de santé reste à être amélioré. La
fréquence des appréciations faites est matérialisée
par le graphique suivant :
N = 70

Graphique 5: Distribution des
travailleuses du sexe enquêtées selon l'appréciation faite
de l'accueil des agents de santé
L'accueil dans les services adaptés a été
diversement apprécié par les enquêtées. 52% sont
satisfaites tandis que 11% le trouvent mauvais et 37% estiment qu'il est de
qualité moyenne.
5.2.3.6 Appréciation de la disponibilité
du personnel
Tableau XIII : Répartition
des travailleuses du sexe enquêtées selon leur appréciation
de la disponibilité du personnel
soignant. (N =70)
Appréciation de la disponibilité du
personnel
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Pas disponible
|
4
|
5,7
|
Très disponible
|
42
|
60
|
Un peu disponible
|
24
|
34,3
|
Total
|
70
|
100
|
La disponibilité du personnel des services
adaptés est appréciée diversement par les TS. 60% d'entre
elles le trouvent très disponible. En revanche, 6% estiment que les
agents ne sont pas du tout disponibles et 24 TS soit 34,3% trouvent qu'ils sont
peu disponibles. Elles soutiennent leurs propos par le fait qu'ils sont
quelques fois absents ou renvoient par moment des TS parce que leur temps ne
permet pas de les prendre en charge.
5.2.3.7 Appréciation des horaires d'ouverture
et de fermeture des centres
Plus d'un tiers, soit 37% des répondantes ne sont pas
satisfaites des horaires d'ouverture et de fermeture des centres. Cette
situation d'insatisfaction est plus prononcée chez les TS
fréquentant le centre du secteur 15, où 2/3 des patientes ne sont
pas satisfaites contre 1/6 dans l'unité du secteur 12.
5.2.3.8 Discrétion visuelle et auditive des
salles de consultation
La majorité des TS (83%) estime que la
discrétion visuelle et auditive est assurée. 6% estiment que des
personnes peuvent les entendre ou les voir étant dehors. Les autres ont
répondu par « je ne sais pas ».
5.2.3.9 Efficacité des traitements
prescrits
Tableau XIV : Répartition
des travailleuses du sexe enquêtées selon leur appréciation
de l'efficacité des traitements
administrés. (N=70)
Efficacité des traitements
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Non
|
4
|
5,7
|
Ne sais pas
|
3
|
4,3
|
Oui
|
63
|
90
|
Total
|
70
|
100
|
Parmi 67 TS qui se sont prononcées sur
l'efficacité des traitements prescrits par les agents des services
adaptés, 63 estiment qu'ils sont efficaces. Par contre, 04 TS (5,7%) ont
trouvé ces prescriptions inefficaces pour traiter les affections
qu'elles ont présentées.
5.2.3.10 Les raisons évoquées pour
justifier la fréquentation irrégulière des services
Les raisons évoquées par les TS pour justifier
les fréquentations irrégulières des services de soins
adaptés sont multiples:
§ La distance (22) ;
§ Le manque d'informations sur la nécessité
du suivi médical régulier (16) ;
§ La stigmatisation (14) ;
§ La discrimination (16) ;
§ Le manque de moyens financiers (11) ;
§ L'oubli (4) ;
§ Le manque de temps (3) ;
§ Les critiques négatives sur les services
adaptés (2) ;
§ L'indisponibilité des agents (6) ;
§ La honte (2) ;
§ Le manque de surveillance du suivi par les
gérants des sites de TS (3).
La plupart des répondantes ont évoqué la
distance, la stigmatisation et le manque d'information sur le suivi
médical régulier, pour justifier la fréquentation
irrégulière des services adaptés. Les autres facteurs,
bien que rarement évoqués, gardent tout de même une
importance du fait qu'ils proviennent des utilisatrices des services
adaptés.
5.2.3.11 Les suggestions pour améliorer la
régularité de la fréquentation
Afin d'améliorer cette situation de
fréquentation irrégulière des services adaptés de
la commune de Ouagadougou, les suggestions suivantes ont été
formulées par les TS
§ Intensifier la sensibilisation (22)
§ Avoir plus de considération de la part des
agents de santé et de la population (13) ;
§ Assurer la gratuité des soins dans les
structures (6) ;
§ Assurer le transport des TS vers les centres
(8) ;
§ Assurer le suivi médical sur les sites de
travail du sexe (11) ;
§ Décentraliser (augmenter le nombre) des services
adaptés (6) ;
§ Impliquer les gérants des sites dans le suivi de
la régularité des fréquentations (3) ;
§ Améliorer la qualité des prestations
(2).
5.3 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DES
ORGANISMES RELAIS (OR)
Cet entretien a été réalisé avec 4
OR et a porté sur les actions qu'ils mènent sur le terrain au
profit des TS. Nous avons aussi voulu par cet entretien, avoir leur avis sur la
fréquentation irrégulière des TS au suivi médical
et les solutions qu'ils proposent pour y remédier.
.
5.3.1 Les actions
A la question de savoir "quelles sont les actions qu'ils
mènent au profit des TS de la ville de Ouagadougou ? ", il
ressort que les actions à leur endroit sont principalement des
séances de sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA qui ont lieu aussi bien
dans les domiciles des TS que sur les sites de travail du sexe. Ces
séances sont aussi des occasions pour parler de la
nécessité du suivi médical et de les orienter vers les
unités de soins adaptés du secteur 12 ou du secteur 15.
5.3.2 La couverture spatiale des actions
La question sur les quartiers de la ville de Ouagadougou
couverts par les actions des 4 OR a permis de savoir qu'ensemble, ils couvrent
toute la commune de Ouagadougou.
5.3.3 Les raisons de la
mauvaise fréquentation des centres
Selon les responsables des OR, les raisons qui expliquent la
fréquentation irrégulière des services adaptés pour
le suivi médical, sont nombreuses. Les facteurs figurant sur le tableau
suivant ont été relevés.
Tableau XV : Fréquence des
causes de la mauvaise fréquentation des centres.
(N=4)
Causes
|
Fréquence
|
Pourcentage
(%)
|
Distance
|
4
|
100
|
Dispersion des TS les rendant inaccessibles pour les
sensibilisations
|
01
|
25
|
Manque de moyens financiers
|
02
|
50
|
Les rafles policières qui les font dépenser, les
rendant hostiles au suivi médical
|
03
|
75
|
Horaires de service inadaptés
|
02
|
50
|
N'ont pas conscience de la nécessité du suivi
médical, tant qu'elles ne sont pas souffrantes
|
3
|
75
|
La mobilité des TS
|
03
|
75
|
Le mauvais accueil dans les services
|
03
|
75
|
Moyens insuffisants des OR pour des actions d'envergure
|
02
|
50
|
Faible participation des TS aux séances de CCC
|
01
|
25
|
Faible niveau de scolarisation de nombreuses TS
|
01
|
25
|
L'inaccessibilité géographique, les rafles
policières, le mauvais accueil, la mobilité des TS et l'absence
de prise de conscience sur la nécessité du suivi médical
sont les raisons les plus citées pour justifier la fréquentation
irrégulière des services adaptés par les TS.
5.3.4 Avis sur l'absence de
textes réglementaires
Les responsables des OR sont favorables à la mise en
application des articles 72 et 73 du code de santé publique. Selon eux,
ces dispositions permettront d'exiger de la part des TS un suivi
régulier, d'impliquer les forces de l'ordre dans les efforts de lutte
contre les IST/VIH/SIDA au sein de la population et d'harmoniser les
interventions des différents acteurs.
5.3.5 Les suggestions
Pour améliorer la participation des TS au suivi
médical, les suggestions suivantes ont été faites par les
responsables des OR :
Tableau XVI : Fréquence
des suggestions formulées pour améliorer la fréquentation
des centres. (N=4)
Suggestions
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Impliquer la police dans les actions de sensibilisation
|
2
|
50
|
Prévoir au moins un centre de soins adaptés par
arrondissement
|
3
|
75
|
Renforcer les appuis aux OR
|
3
|
75
|
Décentraliser les services adaptés sur
l'étendue du territoire national
|
1
|
25
|
Motiver les agents de santé
|
1
|
25
|
Collaboration entre tous les acteurs du milieu
|
2
|
50
|
Impliquer les gérants des sites et les leaders des
TS
|
1
|
25
|
Améliorer les prestations au niveau des centres
|
2
|
50
|
Intensifier les séances de CCC
|
3
|
75
|
La sensibilisation, la décentralisation des centres et
le soutien des OR sont les actions privilégiées par la
majorité des responsables des OR pour assurer une amélioration de
la fréquentation des centres par les TS en vue du suivi
médical.
5.4 RESULTATS ISSUS DE L'ENTRETIEN AVEC LE CHARGE DE
PROGRAMME IST DU SP/CNLS/IST
Il ressort de cet entretien, l'existence dans la ville de
Ouagadougou des deux structures consacrées au suivi médical des
TS, avec l'appui technique et financier de l'ex-projet Sida3. Aussi, un cadre
de concertation, non encore formalisé, existe avec les partenaires
intervenants dans le milieu du travail du sexe.
Au niveau national, le chargé de programme IST a
relevé l'existence de services pour le suivi médical des TS
à Banfora, Ouahigouya, Niangoloko et Pouytenga. Il a fait remarquer
l'inexistence de ces services adaptés, dans de nombreuses villes du
pays, avant de révéler la mise en oeuvre très prochaine du
suivi médical des TS sur toute l'étendue du territoire national.
Pour ce faire, un document intitulé Guide à l'intention des
intervenants dans les milieux de la prostitution dans le cadre de la lutte
contre le SIDA et les IST au Burkina Faso et autres supports (registres, cartes
de suivi...) ont été déjà élaborés.
Un lancement officiel des documents, suivi de formation des agents de
santé sont prévus avant le démarrage effectif de cette
activité.
Ces services chargés du suivi médical, seront
intégrés dans des formations sanitaires existantes avec
l'implication de tous les agents de santé desdites formations.
Par rapport au statut juridique du travail du sexe, il a
relevé l'existence de l'article 73 du code de santé publique et
le manque de son décret d'application.
5.5 RESULTATS ISSUS DE
L'ENTRETIEN AVEC LES GERANTS OU PROPRIETAIRES DES SITES DE TRAVAIL DU SEXE
L'entretien avec les gérants ou propriétaires
des sites de travail du sexe a été orienté principalement
vers les activités menées en faveur des TS dans le domaine
sanitaire, les raisons de la mauvaise fréquentation des unités de
soins adaptés par les TS et les solutions à proposer pour
l'améliorer.
5.5.1 Participation des TS au
suivi médical
A la question de savoir si les TS du site concerné
participent au suivi médical, l'ensemble des gérants
interrogés a répondu par l'affirmative avant de reconnaître
que la régularité de ce suivi n'est pas assurée par toutes
les TS.
5.5.2 La contribution des
gérants ou propriétaires de sites
L'organisation de séances de sensibilisation sur le
site (6/10), l'accompagnement de nouvelles TS vers les services adaptés
(2/10) et la vérification par moment des cartes pour s'assurer de la
participation des TS au suivi médical (4/10), sont autant d'actions que
mènent certains gérants de sites.
5.5.3 Les causes de
l'irrégularité de la fréquentation des centres par les
TS
Pour justifier l'irrégularité dans la
fréquentation des services adaptés, les gérants ou
propriétaires des sites de travail du sexe avancent les raisons figurant
dans le tableau suivant:
Tableau XVII : Fréquence des
causes de la mauvaise fréquentation des centres.
(N=10)
Causes
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Bâtiment de suivi médical au secteur 15
fréquenté par des patients non TS
|
03
|
30
|
Manque de moyens financiers
|
03
|
30
|
Rafles policières
|
07
|
70
|
Horaires de service inadaptés au secteur 15
|
03
|
30
|
Distance
|
9
|
90
|
Mauvais accueil dans les services
|
8
|
80
|
Absence des agents
|
3
|
30
|
Stigmatisation
|
8
|
80
|
Long temps d'attente
|
3
|
30
|
Mauvaise volonté de certaines TS
|
2
|
20
|
Réduction du nombre de préservatifs offerts aux
TS
|
1
|
10
|
La distance le mauvais accueil des agents, la stigmatisation,
et les rafles policières constituent selon les gérants des sites
de travail du sexe les causes majeures de la mauvaise fréquentation des
services adaptés pour le suivi médical des TS.
5.5.4 Les suggestions
Les solutions préconisées par les gérants
ou propriétaires des sites de travail du sexe pour assurer une meilleure
fréquentation des unités de soins adaptés sont
répertoriées dans le tableau suivant:
Tableau XVIII : Fréquence
des suggestions des gérants ou propriétaires des sites de
travail du sexe pour assurer une
meilleure fréquentation des services
adaptés
(N=10)
Suggestions
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Suivi strict des TS par les gérants dans les
sites
|
2
|
20
|
Sensibiliser
|
6
|
60
|
Augmenter le nombre d'unités de soins
adaptés
|
3
|
30
|
Réduire les rafles policières
|
3
|
30
|
Assurer le suivi médical sur les sites de
travail
|
7
|
70
|
Améliorer la qualité des prestations au
niveau des services
|
6
|
60
|
Répressions pour les TS irrégulières
dans le suivi
|
2
|
20
|
Les suggestions les plus fréquemment
évoquées par les gérants ou propriétaires des sites
de travail du sexe pour assurer une participation régulière des
TS au suivi médical sont : l'amélioration de la
qualité des prestations, le suivi médical sur les sites de
travail du sexe et la sensibilisation.
5.6 RESULTATS ISSUS DE L'OBSERVATION
5.6.1 Observation de la
consultation
Le seuil de performance que nous avions fixé est de
80%. A partir de ce seuil, les prestations des services adaptés sont
jugées satisfaisantes. Les constats faits par domaine sont les
suivants :
5.6.1.1 L'accueil
Les agents, dans les 2 services, saluent les TS à leur
arrivée et les invitent à s'asseoir. Cependant, ils ne les
mettent pas suffisamment en confiance.
5.6.1.2 L'interrogatoire
L'interrogatoire a lieu dans la salle de consultations avec
les portes fermées et les fenêtres couvertes par des rideaux. La
barrière linguistique est un handicap majeur qui a été
perçu au cours de l'interrogatoire avec les TS anglophones. Elle limite
l'expression des préoccupations par les TS et les explications de la
part des agents. La date du prochain rendez-vous est notée sur la carte
de la TS et portée à sa connaissance. Elle ne fait pas l'objet
d'échanges ou de négociation pour avoir l'avis de la TS.
5.6.1.3 L'examen physique, l'utilisation de
l'algorithme et le remplissage des supports
Les différentes étapes de l'examen physique de
la femme sont respectées et bien conduites. Au cours des examens, le
toucher a été pratiqué et le spéculum
utilisé. La TS a été à chaque fois
protégée contre les regards grâce au paravent.
Dans les cas de TS souffrant d'IST, l'algorithme n'a pas
toujours été consulté pour la prise en charge mais les
kits prescrits étaient en adéquation avec le diagnostic.
Les supports ont été bien remplis au cours des
différentes visites médicales. Mais dans le service adapté
du secteur 12, les cas de perte de carte de suivi de la TS conduisent à
une réinscription avec délivrance d'une nouvelle fiche et d'une
nouvelle carte qui sont toutes gratuites. Cette réinscription expose
à une mauvaise estimation de la fréquentation des services
adaptés.
5.6.1.4 La communication pour le changement de
comportement
Cette activité n'est véritablement mise en
exergue qu'en présence des TS venues dans le service adapté pour
la première fois. Les anciennes TS ne bénéficient que de
rappels superficiels sur la nécessité d'exiger toujours le
préservatif pour se protéger contre les IST/SIDA et les
grossesses non désirées. Avec elles, l'explication de la
nécessité d'un suivi médical régulier, la
démonstration du port des préservatifs et la promotion du
dépistage volontaire du VIH ne sont pas toujours effectuées.
5.6.2 Les locaux
Les salles consacrées au suivi médical dans les
deux services sont propres, assez spacieuses et équipées pour les
examens cliniques. Les ouvertures sont couvertes par des rideaux en plus de
l'existence de paravent pour protéger les patientes des regards lors de
l'examen physique.
5.6.3 Le matériel
médico-technique
Le matériel médico-technique existe dans les
deux centres en quantité suffisante pour permettre une bonne prise
en charge des TS.
5.6.4 Les consommables
Dans tous les 2 centres, les consommables sont disponibles
grâce à des dotations de la part du projet Sida 3. Avec la
fermeture de ce projet l'approvisionnement en consommables pourrait constituer
un problème si toutefois des mesures de la part des autorités
sanitaires ne sont pas prises à temps.
5.6.5 Les kits de
médicaments
Le centre du secteur 12 connaît une rupture du "kit
bubon inguinal" suite à la péremption des médicaments qui
le constituent. En dehors de ce kit, les autres sont disponibles et ne
connaissent pas de rupture. En revanche, le centre du secteur 15 a connu des
ruptures de kits qui sont à présent comblées.
Les préservatifs qui sont destinés à
être offerts aux TS au cours du suivi médical connaissent une
rupture dans les 2 services.
5.6.6 Répartition des
tâches et définition des postes
Dans le service adapté du secteur 12, même si la
répartition des tâches et la définition de postes ne sont
pas affichées, les postes et tâches de chaque agent sont
précis et ces agents n'exécutent que ces tâches dans le
domaine du suivi médical des TS.
La situation au secteur 15 est bien différente de celle
du secteur 12. En effet, dans ce centre, il n'existe pas de répartition
de poste ni de description de tâches en matière de suivi
médical. Les agents qui assurent le suivi médical, s'occupent
aussi de la prise en charge de malades au dispensaire ainsi que d'autres
activités du CSPS comme le conseil dépistage volontaire du VIH
pour tous les malades sans exception.
VI.
DISCUSSION ET SYNTHESE DES RESULTATS
6.1
DISCUSSION
L'objectif de notre étude consiste à mettre en
évidence les facteurs qui sont à l'origine de la
fréquentation irrégulière des services publics
adaptés de la ville de Ouagadougou pour le suivi médical des TS.
Au regard des résultats ci-dessus, et en tenant compte des
éléments de la revue de la littérature et du cadre
conceptuel, nous allons mener la discussion autour des points
suivants :
§ Les facteurs liés aux prestataires de
soins ;
§ Les facteurs liés aux travailleuses du
sexe ;
§ Les facteurs liés à l'organisation des
services publics adaptés ;
§ Les facteurs liés à la politique
nationale en matière de suivi médical des TS.
6.1.1 Les facteurs liés
aux prestataires
6.1.1.1 Caractéristiques des agents
Dans ce volet, les éléments suivants ont
été étudiés pour identifier les facteurs ayant une
influence sur la fréquentation des services adaptés.
ü La qualification professionnelle, la formation
continue et la supervision
D'après notre étude, les agents qui assurent le
suivi médical sont en majorité, des sages femmes et des
infirmiers ayant tous bénéficié de formation en
matière de prise en charge des TS et de supervisions des
activités de suivi médical. On peut donc considérer que le
personnel chargé du suivi médical est qualifié et
compétent. Cela peut être un facteur pour assurer une bonne
qualité des prestations et la fréquentation des services
adaptés, d'autant plus que parmi les critères clefs retenus par
l'OMS pour une accessibilité des services de santé aux TS,
figurent la compétence et le professionnalisme des
prestataires2(*)
ü Le sexe
La majorité des agents (75%) sont de sexe
féminin. Toute chose qui pourrait favoriser la fréquentation des
TS, étant donné qu'elles sont du même sexe.
ü Le nombre d'années de service et
l'ancienneté dans le poste
Le nombre d'années de service des agents de
santé est de 20 ans en moyenne, avec une ancienneté dans les
services adaptés qui varie entre 2 et 5 ans. Le personnel a une
ancienneté pas très élevée (3,5 ans en moyenne)
dans le suivi médical, ce qui leur éviterait de tomber dans la
routine.
Cela peut constituer un avantage dans la qualité des
prestations de soins en matière de suivi médical.
6.1.1.2 Les connaissances théoriques des agents
ü Connaissances des
étapes de la prise en charge syndromique et des
activités de suivi
médical
La majorité des agents (75%), ont de bonnes
connaissances sur les étapes de la prise en charge syndromique des IST.
Mais l'insuffisance de la communication pour un changement de comportement par
un quart des prestataires, ne favorise pas la prise de conscience des TS sur la
nécessité du suivi médical et peut contribuer au non
respect de la périodicité des visites
En matière de suivi médical, les connaissances
des agents sur les différentes activités sont insuffisantes. Ces
insuffisances, traduites par les omissions de la démonstration du port
du condom, de la promotion du dépistage volontaire du VIH et de la
négociation du rendez vous pour la prochaine visite, sont des obstacles
dans la qualité des prestations, capables d'influencer la
régularité de la fréquentation des services
adaptés.
6.1.1.3 Les pratiques des agents
ü Utilisation du spéculum, de l'algorithme
et pratique du toucher vaginal
Près de 2/3 des prestataires affirment faire usage du
spéculum et du toucher vaginal lors du suivi des TS. Ces pratiques qui
doivent être systématiques lors de l'examen physique de toute TS,
gagneraient à être améliorées car plus d'un tiers
ont reconnu qu'ils ne les effectuent qu'occasionnellement. La plupart des IST
chez les femmes pouvant être asymptomatiques, il est nécessaire de
bien mener l'examen physique en vue de les dépister.
Même si tous les prestataires affirment utiliser
toujours l'algorithme pour le suivi médical, les insuffisances
constatées dans la connaissance des syndromes figurant dans ce document,
peuvent permettre de dire que son utilisation n'est pas effective. Ceci a
d'ailleurs été confirmé lors de l'observation des
prestations. Ce qui peut influencer la qualité de la prise en charge des
TS et la fréquentation des services adaptés.
ü Disposition à assurer le suivi
médical des TS
Un quart des agents ont affirmé qu'ils sont parfois mal
à l'aise pour assurer le suivi médical des TS, à cause du
manque de motivation et de l'insuffisance de matériel médico
technique. Certains agents qui ont été formés auraient
même refusé de mener cette activité, évoquant leur
conviction religieuse, le manque de motivation ou la crainte d'être
jugés par la communauté. Tout cela nous permet de dire que la
stigmatisation des TS n'est pas seulement l'apanage des membres de la
communauté. En plus, on pourrait lier ce manque d'intérêt
des agents pour le suivi médical, au fait que cette activité ne
fait pas partie du PMA ou au fait qu'elle est considérée comme
une activité initié par un projet. et de ce fait, doit leur faire
bénéficier d'une prise en charge.
L'ensemble de ces insuffisances influence la qualité
des prestations et par ricochet la fréquentation régulière
des services adaptés.
ü Communication avec les TS
Tous les agents ont affirmé avoir des
difficultés de communication avec la majorité des TS, eu
égard à la barrière linguistique. Ce qui ne permet pas de
véhiculer convenablement les informations en faveur du suivi
médical et des mesures de prévention. Cette barrière
linguistique qui a été d'ailleurs ressortie par les prestataires
de soins comme une difficulté majeure dans le suivi médical, a
aussi été constatée lors de
l'observation. Elle peut influencer significativement la fréquentation
des services adaptés par les TS.
A ce propos, une étude socio-anthropologique
réalisée par la Direction de la santé de la famille
(DSF)2(*)4 a révélé que la faible
communication des agents de santé constituait un frein à
l'utilisation des services d'une manière générale.
Au regard des différentes insuffisances
relevées, nous pouvons conclure que les facteurs liés aux
prestataires de soins ne favorisent pas la fréquentation
régulière des services adaptés de la ville de
Ouagadougou : Ce qui vérifie notre première
hypothèse.
6.1.2 Les facteurs
liés aux travailleuses du sexe
6.1.2.1 Caractéristiques des TS
ü L'âge et la nationalité
L'âge moyen des TS est de 23,9 ans. 84,3,% ont moins de
30 ans. Les TS sont donc en majorité jeunes. Ces résultats sont
corroborés par une étude menée à Ouagadougou en
2000 par l'AFAFSI1(*)3 et qui avait trouvé que 69% des TS
avaient moins de 30 ans. Cette jeunesse doit être à notre avis un
atout dans la fréquentation des services adaptés, parce qu'elles
sont sensées mieux percevoir la nécessité du suivi de
l'état de santé. Cet avis est soutenu par F. KINTIN et MAIGA
2(*)0 qui
affirment que la proportion de perception de la gravité des
problèmes de santé est plus élevée chez les TS qui
ont moins de 25 ans.
Les TS enquêtées sont en majorité de
nationalité nigériane (65,8%). Les burkinabé viennent en
seconde position et représentent 34,2%, ce qui rejoint la remarque du
quotidien sidwaya1(*)6 qui affirmait que "La prostitution jadis
l'affaire des filles venant de pays voisins est maintenant pratiquée par
les nationaux."
ü La situation matrimoniale et le nombre
d'enfants
La majorité des TS (77%) sont célibataires. Les
mariées représentent 7%. Dans l'étude de F. KINTIN et
MAIGA2(*)0, les TS célibataires étaient
aussi majoritaires (64,6%)
Plus de la moitié des TS ont au moins un enfant. Ces
charges familiales peuvent constituer un handicap dans la fréquentation
régulière des TS en dépit de la subvention des soins
offerts dans les services adaptés.
ü Le niveau d'instruction
La majorité des TS (74%) sont instruites, 23% sont du
niveau primaire, celles du niveau secondaire représentent 50%. Dans
cette étude, nous n'avons pas pu établir une relation entre le
niveau d'instruction et la fréquentation régulière des
services adaptés. Pourtant, un bon niveau d'instruction devrait
augmenter la capacité de compréhension et de discernement sur la
nécessité d'un suivi médical régulier et de
l'adoption de comportement à moindres risques. La faible
fréquentation des services adaptés malgré le bon niveau
d'instruction des TS, pourrait être due à la barrière
linguistique, car la majorité des TS a reçu cette instruction en
anglais. Autrement, nous sommes d'avis avec T. LOUGOUSSE 2(*)5 qui soutient que le
niveau d'instruction est un facteur de motivation à l'utilisation des
services de santé. Son étude a montré qu'il y a 4 fois
plus de malades alphabétisés parmi les consultants par rapport
à la population générale.
La scolarisation de la majorité des TS doit donc
être un facteur favorisant l'utilisation régulière des
services adaptés pour le suivi médical.
6.1.2.2 Connaissances des TS sur le suivi
médical et les IST
Les connaissances des TS en matière d'IST et de suivi
médical restent insuffisantes. Seulement 32,9% connaissent bien les
signes des IST de la femme. L'EDS1(*)4 2003 a trouvé qu'en dehors du VIH,
les autres IST sont peu connues par les femmes. En effet, 69% d'entre elles
déclarent ne pas connaître une IST en dehors du VIH. Elles sont
67,7% à rechercher des soins lorsqu'elles déclarent avoir eu une
IST.
Même si la majorité (97%) reconnaît
l'importance du suivi médical, dans le cas de notre étude,
seulement 10% savent qu'il permet d'assurer la prévention contre les IST
et le SIDA.
Ces limites en matière de connaissances sur les IST et
la nécessité du suivi médical peuvent être dues,
soit à des insuffisances dans la transmission des messages de
sensibilisation, soit à un manque d'intérêt de la part des
TS ou soit à la barrière linguistique comme évoquée
plus haut.
Toutes ces faiblesses peuvent constituer un obstacle à
une prise de conscience sur la nécessité d'un suivi
médical régulier et conduire à une mauvaise
fréquentation des services adaptés. Une TS du secteur 30 a
d'ailleurs traduit parfaitement cette idée à travers la phrase
suivante: "On paie cher le taxi pour venir jusqu'ici et chaque fois vous
nous examinez seulement pour dire que tout va bien sans donner de
médicament, ni d'analyse de laboratoire".
6.1.2.3 Satisfaction des travailleuses du sexe
ü Le coût des prestations
La plupart des TS (87%) apprécient favorablement
l'accessibilité financière des services adaptés. Elles
estiment que les frais de la consultation et des médicaments sont
abordables. Ces appréciations devaient constituer un atout majeur pour
la fréquentation régulière des services adaptés,
quand on sait que le coût est fréquemment cité comme une
cause qui limite la fréquentation des services de santé. Ceci est
confirmé par une enquête d'opinion réalisée par
LINGANI C. et YODA C2(*)6et qui a montré que
les causes de la mauvaise fréquentation des centres de santé sont
entre autres: le manque de moyen financier et le coût élevé
des prestations.
ü Appréciation de la distance
Contrairement à l'accessibilité
financière, la plupart des TS (87,25%) ne sont pas satisfaites de
l'accessibilité géographique. Quand on sait l'influence de cette
accessibilité dans l'utilisation des services de santé en
général, cela constitue sans doute un obstacle important dans
l'utilisation régulière des services adaptés pour le suivi
médical. Ceci est d'ailleurs corroboré par J.A.BIDIGA
2(*)7 qui a trouvé que
plus on s'éloigne des services de santé, plus le taux de
fréquentation diminue.
ü Appréciation du temps d'attente, de
l'état des locaux et de l'accueil
Un peu plus de la moitié des TS interrogées (51%),
trouvent que le temps d'attente est satisfaisant; 40% le trouvent peu
satisfaisant. Sur cette base, on peut estimer que dans l'ensemble, le temps
d'attente est passable. Pourtant, le temps passé dans les
différents centres pour assurer l'observation, nous a permis de
constater que deux TS (1/3 des observées) ont eu un temps d'attente
excédant 30 minutes.
Pour 85% des enquêtées, les locaux
réservés au suivi médical sont adéquats. Quant
à l'appréciation de l'accueil, satisfaction est moyenne :
52% trouvent que l'accueil est bon, pour 37%, il est passable contre 11% qui
l'on trouvé mauvais. Ces différents éléments sont
pourtant importants dans l'utilisation des services. Leur amélioration
peut constituer un atout majeur pour une fréquentation
régulière des services adaptés par les TS.
ü Appréciation de la disponibilité du
personnel
La plupart des TS (60%) estiment que le personnel est
disponible. Celles qui ne sont pas du tout satisfaites, bien que minoritaires,
affirment que des agents sont quelques fois absents ou renvoient des TS pour un
rendez-vous ultérieur, sous prétexte que leur temps ne permet pas
de les prendre en charge. Cette situation pourrait à notre sens,
engendrer une mauvaise fréquentation des services pour le suivi
médical.
ü Appréciation des horaires d'ouverture et de
fermeture des centres
37% des répondantes ne sont pas satisfaites des
horaires d'ouverture et de fermeture des centres. Cette situation est plus
prononcée chez les TS fréquentant le service adapté du
secteur 15 où 2/3 des patientes ne sont pas satisfaites contre 1/6 dans
l'unité du secteur 12. Au secteur 15, le service s'ouvre le matin de 7h
à 12h et le soir de 15h à 17h . Au secteur 12, il s'ouvre de
9h à 15h. Les jours ouvrables sont du lundi au vendredi pour les deux
(2) services. Dans les critères clefs d'accessibilité des
services adaptés, l'OMS relève ceci :"la clinique
devrait être ouverte aux périodes où le demandeur de soins
peut avoir accès aux services. Des travailleurs du sexe chercheront les
services l'après midi parce qu'ils travaillent dès la
tombée du jour jusqu'à tard dans la nuit." D'où la
nécessité d'adapter les horaires du service du secteur 15.
ü Discrétion auditive et visuelle des salles
de consultation
La discrétion visuelle et auditive pendant la
consultation de suivi des TS tient compte d'un certain nombre de
critères qui sont la fermeture des portes de consultation et la
protection des fenêtres par des rideaux. Partant de ces critères,
les résultats de l'étude font ressortir une appréciation
favorable de la discrétion visuelle et auditive des salles de
consultation par les TS (80% sont satisfaites). Cette appréciation a
d'ailleurs été confirmée par l'observation. Cette
situation devrait favoriser la régularité de la
fréquentation des services adaptés.
ü Efficacité des traitements prescrits
La grande majorité des TS (90%) ont affirmé que
les traitements prescrits en cas d'IST se sont avérés efficaces.
Cette satisfaction peut constituer une motivation pour une bonne
fréquentation des services adaptés au détriment de
l'automédication. Car, selon le pré sondage
IST/VIH/SIDA2(*)8 mené par la
Direction de l'action sociale et de l'éducation de la commune de
Ouagadougou à l'endroit des TS burkinabé, 45% des TS font de
l'automédication et de la thérapie de proches (amies, partenaires
sexuels) contre 40% qui ont recours aux formations sanitaires en cas de
maladie.
ü Les raisons évoquées pour justifier
la fréquentation irrégulière des services
adaptés
La distance, la stigmatisation et le manque d'information sur
la nécessité du suivi médical régulier ont
été les raisons les plus évoquées pour justifier
la fréquentation irrégulière des services adaptés.
Des actions envers ces facteurs contribueraient sans doute à assurer une
régularité dans la fréquentation des services
adaptés. D'autres facteurs tels la disponibilité des agents, la
honte, les critiques négatives sur les services, bien que peu
évoqués méritent une attention particulière afin
d'assurer une fréquentation régulière des services
adaptés pour le suivi médical des TS.
L'ensemble de ces éléments défavorables
identifiés confirme notre hypothèse selon laquelle, des facteurs
en rapport avec les travailleuses du sexe ont une influence sur la
régularité de la fréquentation des services
adaptés de la ville de Ouagadougou, dans le cadre du suivi
médical.
6.1.3 Les facteurs
liés au système de soins adaptés
6.1.3.1 Cadre de concertation
ü Cadre de concertation entre les organismes
communautaires et les services
de soins adaptés
Selon les enquêtés, ce cadre de concertation avec
les OR existe au niveau des 2 services de soins adaptés. Trois agents
affirment que la périodicité des rencontres est trimestrielle;
les autres (62,5%) soutiennent que les rencontres sont
irrégulières. De ce qui précède, on pourrait
déduire que le cadre de concertation entre les services adaptés
et les OR n'est pas formalisé et ces rencontres ne sont pas
régulières. Quand on connaît l'importance des OR dans la
sensibilisation et l'orientation des TS vers les services adaptés, cette
situation peut engendrer une mauvaise fréquentation des services
adaptés.
L'implication des gérants et propriétaires de
sites de travail du sexe dans les différentes actions de
prévention est insuffisante. Pourtant, pour la réussite des
interventions visant à améliorer la fréquentation des
services adaptés, cette implication s'impose. Ceci peut leur permettre
de suivre la régularité de la fréquentation des TS et
exiger qu'elles soient à jour.
6.1.3.2 Conditions et cadre de travail
ü Matériel médico technique,
consommables et médicaments
Bien que des agents aient déploré le manque de
matériel et de consommables en quantité suffisante, l'observation
a permis de constater que dans les 2 services, la disponibilité des
ressources est acceptable pour assurer le suivi médical des TS. Au
premier trimestre, des ruptures de kits de médicaments avaient
été constatées au secteur 15. Présentement les kits
sont disponibles, et l'ensemble de ces atouts devait contribuer à
assurer des prestations de qualité.
ü Les locaux
Les locaux du service adapté du secteur 12, qui ne sont
réservés qu'aux TS, paraissent plus adaptés pour le suivi
médical, si l'on s'en tient aux directives de l'OMS2(*) qui relèvent
que : "les travailleurs sexuels évitent souvent les services
offerts par les centres de santé fréquentés par la
population générale ".
Le service du secteur 15 qui est de type
intégré, ne répond pas à cette exigence. En plus,
les agents chargés du suivi médical dans ce service s'occupent
d'autres tâches dans le CSPS. Ces occupations ne leur permettent pas
d'être disponibles pour s'occuper avec diligence du suivi des TS,
d'où le risque de stigmatisation et les longues attentes.
Toutes ces insuffisances ne favorisent pas l'utilisation
régulière des services adaptés pour le suivi
médical. Pour J.C.GOVOU,2(*)9 « Plus les femmes
traînent dans un service de santé, moins elles ont envie d'y
aller».
Néanmoins, la propreté et l'équipement
des salles restent des forces communes aux deux services adaptés.
6.1.3.3 Organisation des services
ü Répartition des tâches et description
de postes
Dans le service adapté du secteur 12, la
répartition des tâches et la définition de postes
permettent une bonne organisation des activités. L'absence de
répartition des tâches et de définition des postes au
niveau du service adapté du secteur 15, peut conduire à une
mauvaise exécution des activités. Cette situation peut aussi
être à l'origine de l'indisponibilité des agents,
relevée au cours de cette enquête par près de 40% des TS.
L'organisation reste un facteur très important dans la bonne marche d'un
service et des insuffisances en la matière peuvent avoir des
répercussions sur sa fréquentation.
6.1.3.4 La prise en charge
A travers l'observation de la pratique du suivi
médical, les services adaptés ont été jugés
performants. Ceci constitue un facteur favorable à l'utilisation de ces
services mais il ne doit pas occulter les insuffisances dans différents
domaines de la prise en charge. Celles-ci contribuent sans doute des facteurs
de mauvaise utilisation des services adaptés par les TS.
ü L'accueil
Bien que plus de la moitié des TS soient satisfaites de
l'accueil, elles ont besoin d'être mises plus à l'aise. Cela
dissiperait la gêne et la honte qui animent certains demandeurs de soins
pour IST, y compris les TS et faciliterait aussi l'expression de leurs
attentes.
ü L'examen physique, l'utilisation de l'algorithme et
le remplissage des supports
Le respect des étapes de l'examen physique et
l'utilisation de l'algorithme tout en prenant en compte la
confidentialité et la vie privée sont nécessaires pour
assurer le dépistage et le traitement efficace des IST ainsi que la
fréquentation régulière des services adaptés. Un
bon remplissage des supports permet d'assurer une bonne qualité des
informations sanitaires produites dans le but d'une planification efficace des
actions à entreprendre. Les réinscriptions constatées en
cas de perte de cartes, au service adapté du secteur 12, conduisent
à une mauvaise estimation de la régularité de la
fréquentation des services adaptés par les TS. Le registre des
visites médicales devait permettre de poursuivre le suivi au lieu d'une
nouvelle inscription devant les cas de perte.
ü La communication pour le changement de
comportement
Les séances de suivi médical doivent être
toujours des occasions privilégiées pour sensibiliser les TS sur
la nécessité du suivi médical régulier, du port du
préservatif et du dépistage volontaire du VIH. Ces mesures
doivent être rappelées à chaque visite pour permettre une
prise de conscience de la part des TS, seul gage d'une fréquentation
régulière des services de santé pour les visites
périodiques.
6.1.3.5 Les services adaptés sur le plan
national
L'entretien avec le responsable du service chargé des
groupes spécifiques, a permis de révéler la mise en place
très prochaine sur toute l'étendue du territoire national, de
services intégrés pour le suivi médical. Cette
décentralisation devrait permettre d'assurer un meilleur suivi des TS.
En ce sens, qu'elle sera l'occasion de résoudre le suivi des TS sur tout
le territoire, ainsi que celui des TS transhumantes. Quoiqu'au regard des
insuffisances relevées dans le type intégré en vigueur au
secteur 15, il est nécessaire de les prendre en compte dans la mise en
oeuvre future de ces services.
L'ensemble des insuffisances relevées dans le domaine
du système de soins adaptés, permet de confirmer notre
hypothèse selon laquelle les facteurs liés au système de
soins adaptés sont à l'origine de la fréquentation
irrégulière des services adaptés de la ville de
Ouagadougou par les TS.
6.1.4 Les facteurs liés à la politique
nationale sur le suivi médical des TS
La majorité des agents de santé et des
responsables des OR sont favorables à l'application de textes exigeant
le suivi médical régulier des TS. Pour les responsables d'OR,
l'absence de décret d'application de l'article 73 du code de
santé publique, limite leurs actions sur le terrain. Cet avis est
soutenu par l'ONUSIDA8(*), qui reconnaît que "le statut
juridique du commerce du sexe dans une région donnée influe de
façon significative sur l'efficacité des programmes de lutte
contre les IST/SIDA destinés aux professionnel(le)s du sexe."
Des textes réglementaires permettront la
réduction de la clandestinité des TS et l'implication des forces
de l'ordre dans le contrôle de la régularité du suivi
médical. Ceci pourrait améliorer la fréquentation des
services adaptés.
La prise en compte des interventions ciblées dans le
CSLS 2006-2010 est à saluer mais il serait nécessaire de
l'accompagner par l'intégration du suivi médical des TS dans le
PMA et sa prise en compte dans les plans d'action des districts sanitaires, qui
constitueraient un gage de réussite de l'intervention ciblée
auprès des groupes spécifiques. Il faut aussi souligner que ces
actions ne pourraient avoir de résultats significatifs, s'il n'existe
pas sur le plan structurel des responsables chargés du suivi
évaluation de cette intervention à tous les niveaux de la
pyramide sanitaire.
6.2 SYNTHESE DES RESULTATS
De la discussion des résultats, il ressort des points
forts et des points à améliorer en vue d'accroître la
régularité de la fréquentation des services adaptés
de la ville de Ouagadougou, pour le suivi médical des TS.
En résumé, nous retiendrons les
éléments suivants:
6.2.1
Les forces du suivi médical dans les services adaptés
· Les agents de santé
§ Le bon niveau de connaissances en matière de
suivi médical ;
§ L'organisation des activités par la
répartition des tâches et la description de postes au secteur
12 ;
§ La bonne expérience des agents ;
§ La bonne conduite de l'examen clinique des TS ;
§ La formation de tous les prestataires de
soins ;
§ La motivation des agents du service du secteur
12 ;
§ La supervision des activités.
· Les services
adaptés
§ Les prestations financièrement
accessibles ;
§ La propreté des services adaptés;
§ L'existence de cadre de concertation avec les OR;
§ L'équipement des services adaptés;
§ La disponibilité de kits de médicaments
et consommables;
§ Les horaires d'ouverture et de fermeture au secteur 12
sont adaptés;
§ La discrétion auditive et visuelle des salles
est assurée;
§ La participation communautaire par implication des
OR.
· Les travailleuses du
sexe
§ Le bon niveau d'instruction de la majorité des
TS ;
§ Les connaissances assez bonnes de certaines TS sur les
IST.
· La politique nationale sur le suivi
médical des TS
§ L'existence de l'article 73 du code de santé
publique ;
§ La prise en compte dans le CSLS 2006-2010 des
interventions ciblées, comme domaine d'actions prioritaires de l'axe
stratégique 1.
6.2.1 Les insuffisances du
suivi médical dans les services adaptés
· Les agents de santé
§ L'insuffisance de CCC lors du suivi
médical ;
§ Les insuffisances dans la promotion du suivi
médical régulier des TS et du dépistage volontaire du
VIH;
§ Les insuffisances dans l'utilisation de
l'algorithme;
§ Les insuffisances dans l'organisation des
activités;
§ La faible disponibilité des agents du service du
secteur 15;
§ Les difficultés de communication avec les TS
anglophones;
§ L'absence de motivation des agents du S.A du secteur
15.
· Les services
adaptés
§ Le type de service adapté intégré
du secteur 15, ne semble pas très efficace;
§ La réinscription des TS ayant perdu leur carte
au secteur 12;
§ Les horaires d'ouverture et de fermeture du S.A du
secteur 15 sont peu adaptés;
§ La collaboration avec les OR et gérants est
insuffisante;
§ L'insuffisance de moyens des OR pour mener les
activités;
§ La faible accessibilité géographique des
services;
§ La faible fréquentation des S.A;
§ Le long temps d'attente ;
· Les travailleuses du
sexe
§ La barrière linguistique avec les TS
anglophones ;
§ L'analphabétisme de certaines TS;
§ La perte des cartes de suivi;
§ La mobilité des TS;
§ Les connaissances insuffisantes sur les IST;
§ Les connaissances insuffisantes sur la
périodicité du suivi médical.
· La politique nationale sur le suivi
médical des TS
§ L'inefficacité des programmes de lutte contre
les IST/VIH/SIDA destinés aux TS;
§ L'absence de décret d'application de l'article
73 du Code de Santé Publique;
§ La faible implication des forces de l'ordre dans les
actions en faveur du suivi médical ;
§ La non intégration du suivi médical des
TS dans le PMA
VII- RECOMMANDATIONS
La présente étude a permis de mettre en exergue
non seulement des acquis mais aussi des insuffisances. Dans la perspective
d'une contribution à l'amélioration de la
régularité de la fréquentation des services adaptés
par les TS, nous formulons les recommandations suivantes à l'endroit des
autorités politiques, sanitaires, communales et des agents de
santé.
· Au Ministère de la
santé
§ OEuvrer à la mise en place d'un décret
d'application de l'article 73 du code de santé publique;
§ OEuvrer à l'implication des forces de l'ordre
dans les programmes en faveur du suivi médical des TS;
§ Prendre en compte l'activité dans le
PMA ;
§ Mettre en place un service réservé aux TS
dans le CSPS du secteur 15;
§ Améliorer l'accessibilité
géographique des services adaptés, par leur mise en place dans
les autres arrondissements de la commune de Ouagadougou;
§ Mettre en place des services adaptés dans les
principales villes du Burkina Faso;
§ Poursuivre le financement des OR pour assurer leur
participation aux actions de communication pour un changement de
comportement.
· Aux responsables de la commune et des
arrondissements de la ville de Ouagadougou
§ S'impliquer dans les activités de suivi
médical des TS;
§ Appuyer financièrement et matériellement
les structures chargées du suivi médical des TS;
§ Impliquer la police municipale dans les
activités de suivi médical des TS.
· Aux équipes cadre des districts
de Pissy et du secteur 30
§ Assurer une concertation régulière avec
les autorités communales, les OR et les gérants de sites de
travail du sexe sur le suivi médical des TS;
§ Organiser des séances de suivi médical
sur les sites de travail du sexe;
§ Impliquer les gérants et propriétaires
des sites de travail du sexe dans le contrôle de la
régularité du suivi médical;
§ Adapter les horaires d'ouverture et de fermeture du
service adapté du secteur 15 aux temps des
bénéficiaires;
§ Superviser régulièrement les agents des
formations sanitaires sur le suivi médical et le remplissage des
supports;
§ Assurer le suivi/évaluation des activités
de suivi médical des TS;
§ Assurer un apprentissage de langue anglaise aux agents
chargés du suivi médical et aux membres des OR impliqués
dans la CCC;
§ Faire un plaidoyer auprès des partenaires pour
la mobilisation des ressources dans le cadre de la mise en oeuvre des
activités de suivi médical des TS;
§ Instaurer un système de motivation des
prestataires de soins;
§ Elaborer et mettre à la disposition des agents
des formations sanitaires des descriptions de poste de travail.
· Aux agents des formations
sanitaires
§ Instituer des cadres de concertation pour discuter de
thèmes sur le suivi médical des TS;
§ Impliquer tous les agents de la formation sanitaire
dans les activités de suivi médical des TS;
§ Assurer un bon remplissage des supports en
évitant la double notification;
§ Assurer la sensibilisation des TS sur la
nécessité du suivi médical, de la promotion du
dépistage volontaire et les mesures de prévention;
§ Utiliser l'algorithme pour la prise en charge des
TS;
§ Elaborer une répartition de tâches pour
une meilleure organisation des activités de suivi des TS.
· Aux Travailleuses du sexe
§ Utiliser les services adaptés pour le suivi
médical;
§ Participer activement aux séances de CCC lors du
suivi médical et dans les différents sites;
§ Bien conserver les cartes de suivi médical;
§ Faire la promotion du suivi médical
auprès des paires.
CONCLUSION
Le travail du sexe est un phénomène qui prend
véritablement de l'ampleur dans la ville de Ouagadougou, avec un nombre
de TS nationales sans cesse croissant et avec une grande proportion de jeunes.
La précarité des conditions de vie et les pesanteurs socio-
culturelles sont des facteurs qui favorisent cette pratique.
Pourtant, les conséquences sanitaires au sein de cette
communauté et dans la population générale sont
importantes, d'où la nécessité de mesures de lutte
appropriées.
La présente étude a porté sur les
déterminants de la fréquentation irrégulière des
services adaptés de la ville de Ouagadougou pour le suivi médical
des travailleuses du sexe. Elle a pour but de contribuer à la
réduction de la propagation des IST/VIH/SIDA imputable aux TS, par
l'amélioration de la fréquentation des services adaptés
pour le suivi médical. Nous avons pour ce faire, collecté des
données dont l'analyse a permis d'identifier plusieurs facteurs qui
sont:
- Les limites liées aux prestataires de soins,
traduites entre autres, par une organisation insatisfaisante des
activités, des insuffisances dans la communication pour un changement de
comportement et une barrière linguistique avec les TS
anglophones ;
- Les insuffisances liées au système de soins
adaptés, marquées par un service peu adapté, une
collaboration avec les OR et gérants insuffisante, un temps d'attente
long et une faible accessibilité géographique des
services ;
- Les facteurs liés aux TS, sont
caractérisés par leur mobilité, les barrières
linguistiques et la perte des cartes de suivi médical ;
- La politique nationale en matière de suivi
médical des TS (le caractère "non obligatoire" du suivi
médical) déterminé par l'absence de décret
d'application de l'article 73 du code de santé publique, une
inefficacité des programmes en faveur du suivi médical
régulier et des difficultés d'implication des forces de l'ordre
dans le contrôle de la régularité du suivi.
Ces résultats nous permettent de confirmer les
hypothèses énoncées en début d'étude.
Mais nous ne saurons passer sous silence les différents
acquis dans le domaine du suivi médical, évoqués dans la
synthèse et dont nous souhaitons le renforcement.
A l'endroit des différents intervenants, nous avons
formulé des recommandations et nous osons croire que leur mise en oeuvre
contribuera à améliorer la régularité de la
fréquentation des services adaptés.
Toutefois, conscient des limites de cette étude, nous
émettons le souhait que cette production serve de base pour approfondir
le sujet de la fréquentation des services adaptés et poursuivre
les recherches dans le but de réunir les conditions pour la
réussite de leur implantation dans les principales villes du pays.
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41.
http://www.thèses.ulaval.ca/2005/22928/aph.hml
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES TS
N° d'identification..............
Enquêteur........................... Date...........................
I. RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR LES
ENQUETEES
1) Quel age avez vous ?..............
2) De quelle nationalité
êtes-vous ?...........................................
3) Quel est votre statut matrimonial ?
Célibataire
Mariée
Séparée

Divorcée
Veuve
Autres.............
4) Avez vous des enfants? Oui
Non

Si oui combien ? :...............
5) Quel est votre niveau d'instruction ?
Aucun
Alphabétisé
Primaire

Secondaire
Universitaire
Autres.............
6) Quelle langue(s) parlez vous
couramment ? .............................................
.............................................................................................................
7) Dans quel secteur (quartier) résidez
vous?................................................
8) Quel type de prostitution pratiquez vous ?
Prostitution sur tabouret
Prostitution de rue
Prostitution transhumante
Prostitution de serveuse de bar

Autres à
préciser.......................................................................................
9) Quel service adapté de la ville de Ouagadougou
fréquentez vous?
S.A du secteur 15
S.A « Zoodo » du secteur 12
10) Demander sa carte de visites médicales puis
noter :
La date de la première
visite :................................
La date de la dernière
visite :................................
Le nombre total de visites
effectuées ::...................................
CONNAISSANCES DES TS
11) Quels sont les services dont vous bénéficiez
au cours du suivi ?
Examen
Traitement
C.C.C
Don de préservatifs

Traitement des partenaires
Autres à
préciser.............................................
12) Avez-vous déjà entendu parler des IST ?
Oui
Non
Ne sait pas

12a) Si oui, quels sont les signes des IST que vous
connaissez ?................................
...............................................................................................................
13) Existe-t-il selon vous un lien entre les IST et le
VIH/SIDA ?
Oui
Non
Ne sait pas

14) A quel rythme devez vous effectuer les visites
médicales ?
Une fois par mois
une fois tous les 2 mois
1 fois par trimestre

Autres à
préciser.................................................................................
15)Que pensez-vous des visites médicales
régulières des TS ?
Important
peu important
Pas du tout important

SATISFACTION DES BENEFICIAIRES
16) Comment trouvez vous le coût des
prestations dans le service adapté?
Pas du tout cher
Un peu cher
Très cher

17) Comment trouvez vous le temps d'attente avant de
bénéficier des visites médicales?
Pas du tout long
Un peu long
Très long

18). Comment trouvez-vous l'état des locaux quand vous
venez pour le suivi?
Adéquat
peu adéquat
Non adéquat
19). Comment trouvez-vous l'accueil des agents de
santé ?
Bon
assez bon
Mauvais
Ne sait pas

20). Comment trouvez-vous la distance qui sépare votre
domicile du service adapté? Pas du tout longue (moins de 2 km)
Un peu longue (2 à 5 km)
Très longue (Plus de 5 km)

21) Comment appréciez vous la disponibilité du
personnel pour assurer les visites médicales?
Pas du tout disponible
Un peu disponible
Très disponible

22) Les horaires d'ouverture du service de visite
médical vous conviennent-ils ?
Oui
Non
Ne sait pas

22.a) Si non, quels horaires proposez
vous ?................................................................
23) Avez-vous déjà entendu des informations
sur les IST ?
Oui
Non
Ne sait pas

24) Avez-vous déjà entendu des informations
sur les visites médicales?
Oui
Non
Ne sait pas

24a) Si oui, quelles sont vos sources d'information ?
Des agents de santé
Des animateurs d'une association

Des pairs éducateurs
D'une amie
Autres à préciser ........................
25) De la part de qui préférez vous
bénéficier des séances de sensibilisation ?
Des agents de santé
Des membres d'une association

Des pairs éducateurs
Autres à préciser
....................................
26) Pendant que l'on s'entretient avec vous dans les salles de
consultation, pensez-vous que quelqu'un peut vous voir de
l'extérieur ?
Oui
Non
Ne sait pas

27)Pendant que l'on vous examine, pensez-vous que quelqu'un
peut vous entendre de l'extérieur ? Oui
Non
Ne sait pas

28). Fréquentez vous régulièrement (une
fois tous les 2 mois) le service adapté pour les visites
médicales ? Oui
Non
Ne sait pas

Si non,
pourquoi ?..........................................................................................................
29). Les traitements qui vous sont prescrits vous
guérissent-ils ?
Oui
Non
Ne sait pas

30). Que proposerez vous aux agents de santé pour assurer
la fréquentation régulière du service de visites
médicales ?......................................................................................
........................................................................................................................................................................................................................................
Merci de votre collaboration !
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AGENTS DE SANTE DES
SERVICES ADAPTES
Bonjour cher collègue. Dans le cadre de notre
formation à l'Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP), chaque
étudiant à obligation de fournir un mémoire de fin
d'étude. C'est dans cette perspective, que nous effectuons cette
étude dont le thème est: "Etude des facteurs limitant la
régularité du suivi médical des TS dans la ville de
Ouagadougou ".
Vos réponses nous serons d'un grand apport pour la
rédaction de ce mémoire. Aussi nous vous garantissons de la
confidentialité et l'anonymat des informations que vous nous livrez et
nous vous promettons une restitution des résultats de notre
étude.
I GENERALITES
Date............................. CSPS:
.........................Sexe............ Qualification..............
Nombre d'années de
service................Ancienneté dans le poste
actuel.......................
MISE EN OEUVRE DU SUIVI MEDICAL
Connaissances théoriques
1) Avez-vous suivi une formation sur le suivi médical des
TS ? Oui
Non

1a) )Si oui, à quand remonte la dernière
formation ?
.................................................................................................................................
1b).Quels ont été les thèmes
abordés :................................................................
.....................................................................................................................
2) Quelles sont les activités que vous menez dans le
cadre du suivi médical ?
.................................................................................................................................................................................................................................
3) Avez-vous suivi une formation sur la prise en charge
syndromique des IST ?
Oui
Non

4) En quoi consiste selon vous le suivi médical des
TS ? .......................................
....................................................................................................................................................................................................................................
5) Bénéficiez vous de supervisions sur le suivi
médical des TS ? Oui
Non
5.a) Si oui, A quand remonte la dernière
supervision ?.....................................................
5b)Quels ont été les thèmes
abordés ? :...............................................................
..................................................................................................................
6) Combien coûtent : le suivi médical
........................ Les kits médicaments :...............
....................................................................................................................
7) Quelles sont vos besoins de formation en matière de
suivi médical des TS ?
..................................................................................................................................................................................................................................................
Pratiques
8) Combien d'agents assurent le suivi médical des
TS ?...........................................
9) Faites vous des examens au spéculum ? Jamais
Souvent
Toujours

10) Faites vous un toucher vaginal ? Jamais
Souvent
Toujours

11) Quels sont les étapes de la prise en charge
syndromique de la patiente consultant pour
IST?......................................................................................................
..................................................................................................................
12) Utilisez vous l'algorithme pour la prise en charge des IST
chez le TS ?
Jamais
Souvent
Toujours

13) Quels sont les syndromes retenus dans l'algorithme de
prise en charge des
IST ?.......................................................................................................................................
...............................................................................................................
14) Quels sont les jours de la semaine au cours desquels le suivi
médical des TS est effectué ? Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi

15) Quels sont les horaires d'ouverture et de fermeture du
service chargé du suivi médical des
TS?...................................................................................................................................
16) Existe-t-il un cadre de concertation entre les
associations intervenant dans le domaine des TS et votre structure ? Oui
Non

16.a) Si oui, quelle est la périodicité des
rencontres ?......................................................
17) Etes vous motivé dans le cadre du suivi
médical des TS ? Oui
Non

17a) Si oui, de quel(s) type(s) de motivation
bénéficiez-vous ?........................................
....................................................................................................................
18) Vous arrive-t-il de ne pas être disposé
à assurer le suivi médical des TS ?
Toujours
parfois
jamais

18a) Si cela vous arrive, dites
pourquoi......................................................................
..................................................................................................................
19) Vous arrive-t-il d'avoir des problèmes de
communication avec les TS lors du suivi médical? Toujours
parfois
jamais

20) Estimez vous que toutes les conditions de travail
(matériel, temps, personnel...) sont réunies pour permettre
d'exécuter de manière efficace le suivi médical des
TS ?
Oui
Non

20.a) Si non, à quoi pourrait on lier les insuffisances
dans l'exécution des tâches de suivi
médical ?...................................................................................................................
....................................................................................................................
21) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
l'exécution du suivi médical des TS ?
...................................................................................................
..................................................................................................................
22) Que pensez vous de l'absence au niveau national de textes
obligeant les TS à se soumettre régulièrement à un
suivi
médical ?...................................................................
........................................................................................................................23)
Estimez vous nécessaire de rendre obligatoire par des textes le suivi
médical régulier des TS ? Oui
Non

24) Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la
régularité du suivi médical des TS dans votre FS ?
..................................................................................................................
..................................................................................................................
Merci de votre participation !
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DES
ASSOCIATIONS INTERVENANT DANS LES MILIEUX DU TRAVAIL DU SEXE
1) Quels sont les secteurs ou quartiers concernés par vos
actions ?..............................
......................................................................................................................................................................................................................................
2) Dans quelles formations sanitaires referez-vous les TS pour le
suivi médical ?..........
....................................................................................................................3)
Quelles sont les différentes actions que vous menez au profit des
TS ?.......................
.....................................................................................................................
4) Nous avons constaté au niveau des services
adaptés des secteurs 12 et 15, que la fréquentation des TS au
suivi médical est irrégulière. Quelles sont selon vous les
raisons qui expliquent cette
situation ?..............................................................................
.......................................................................................................................................................................................................................................
5) Quelle appréciation faites vous de l'absence au niveau
national des textes obligeant les TS à se soumettre
régulièrement au suivi
médical ?.................................................
....................................................................................................................................................................................................................................
56) Quelles solutions proposez vous pour permettre une
fréquentation régulière des services adaptés, pour
le suivi médical des
TS?........................................................
.....................................................................................................................
Merci de votre collaboration !
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES GERANTS DES SITES DE
TRAVAIL DU SEXE
1) Les TS qui exercent dans votre site suivent-elles les visites
médicales ?
Oui
Non
Ne sais pas

1a) Si oui, dans quelles structures sanitaires
bénéficient elles du suivi médical ?
....................................................................................................................................................................................................................................
2) Quelles actions entreprenez-vous pour leurs permettre de
participer régulièrement aux visites
médicales ?.......................................................................................................
....................................................................................................................
3) Nous avons constaté au niveau des services
adaptés des secteurs 12 et 15, que la fréquentation des TS au
suivi médical est irrégulière. Quelles sont selon vous les
raisons qui expliquent cette
situation ?...............................................................................
......................................................................................................................................................................................................................................
4) Quelles solutions proposez vous pour permettre une
fréquentation régulière des services adaptés, pour
le suivi médical des
TS?...............................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................
55) Quelles solutions proposez vous pour permettre une
fréquentation régulière des services adaptés, pour
le suivi médical des
TS?...............................................................
....................................................................................................................
Merci de votre collaboration !
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LE CHEF DU SERVICE CHARGE DES
GROUPES SPECIFIQUES DU SP/CNLS/IST
1) Quelles sont les différentes actions que vous menez au
profit du suivi médical des TS dans la ville de
Ouagadougou ?...................................................................................
.....................................................................................................................
2) Existe-t-il un cadre de concertation entre votre structure et
les différents acteurs intervenant dans le domaine du travail du sexe
dans la ville de Ouagadougou ?..............
.....................................................................................................................
3) Quelle est la situation du suivi médical au niveau
national ?
................................................................................................................................................................................................................................................
4) Quelle appréciation faites vous de l'absence de textes
obligeant les TS à se soumettre régulièrement au suivi
médical ?.......................................................................
..................................................................................................................
Merci bien Monsieur !
GRILLE D'OBSERVATION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA
TS
District sanitaire
de.............................................
Service adapté
de :.............................................
Date :..........................................
Nom de
l'enquêteur :...........................................
Critère d'observation
|
Performance
|
Score
|
Oui
|
Non
|
|
Critères relatifs aux soins offerts a la
TS
|
|
|
|
*L'accueil
|
|
|
|
1 Le prestataire salue la TS en la regardant
|
|
|
|
2 Invite la T.S à s'asseoir
|
|
|
|
3 Met la TS en confiance en lui demandant comment elle va.
|
|
|
|
4 Utilise un langage compréhensible
|
|
|
|
*Interrogatoire/ Anamnèse
|
|
|
|
5 Reçoit la TS seule dans la salle d'examen
|
|
|
|
6 Recueille tous les renseignements nécessaires
|
|
|
|
7 Demande à la TS si elle désire avoir des
éclaircissements sur certains points
|
|
|
|
Préparation physique et psychologique de la
TS
|
|
|
|
8 Le prestataire informe la TS de l'examen
|
|
|
|
9 Rassure la TS de la confidentialité des informations
|
|
|
|
10 L'invite à se déshabiller
|
|
|
|
11 L'invite à s'installer
|
|
|
|
12 Installe la gestante en position gynécologique
|
|
|
|
Conduite de l'examen
|
|
|
|
13 Le prestataire examine les organes génitaux
|
|
|
|
14 Recherche les signes : ulcérations,
écoulement, prurit, excroissance, douleur
|
|
|
|
Diagnostic et traitement
|
|
|
|
15 Le prestataire a identifié le syndrome dont la TS se
plaint
|
|
|
|
16 Conformité du diagnostic aux plaintes et
résultats de l'examen physique
|
|
|
|
17 Utilise l'algorithme pour le diagnostic et le traitement
|
|
|
|
18 Prescrit un kit conforme au syndrome diagnostiqué
|
|
|
|
Communication pour un changement de
comportement
|
|
|
|
19 Le prestataire explique à la TS souffrant d'IST
l'utilité de bien suivre le traitement
|
|
|
|
20 Explique la nécessité du suivi médical
|
|
|
|
21 Explique la nécessité d'utiliser le
préservatif au cours de tout rapport sexuel
|
|
|
|
22 Fait la démonstration du port du condom
|
|
|
|
23 Encourage la TS à effectuer le dépistage
volontaire du VIH
|
|
|
|
Remplissage des supports
|
|
|
|
24 Les données sur la TS sont inscrites sur les
différents supports
|
|
|
|
25
|
|
|
|
25 Recherche l'albumine et le sucre dans les urines
|
|
|
|
26 Demande un bilan prénatal (test de Bordet et Wassermann
ou VDRL)
|
|
|
|
27 Demande un bilan prénatal (groupe sanguin
rhésus)
|
|
|
|
28 Remplit le protocole de facteur de risque
|
|
|
|
* Communication pour le changement de
comportement
|
|
|
|
Explique à la femme l'importance de l'examen physique
|
|
|
|
29 Explique à la gestante ce qu'elle a observé
|
|
|
|
30 Donne des conseils à la gestante
|
|
|
|
31 Explique les examens à faire
|
|
|
|
32 Informe la gestante des résultats de l'examen
|
|
|
|
33 Explique à la gestante les conclusions issus de
l'examen : Facteurs de risque ou pathologies diagnostiquées
|
|
|
|
34 Recherche des informations sur des évènements
survenus depuis la dernière visite
|
|
|
|
*Critères relatifs à la prise en charge
thérapeutique, à la référence, et à la
continuité des contacts
|
|
|
|
35 Prescrit une chimioprophylaxie du paludisme
|
|
|
|
36 prescrit du fer
|
|
|
|
37 Demande si la cliente a d'autres préoccupations
liées à sa grossesse
|
|
|
|
38 oriente les cas graves au médecin ou à
l'hôpital
|
|
|
|
39 Négocie le prochain rendez vous
|
|
|
|
40 Vaccine la gestante
|
|
|
|
Liste de vérification du matériel et
consommables pour la consultation et la sensibilisation
District sanitaire
de :....................................................
service
adapté :.........................................................
Matériel
|
Disponibilité
|
Observations
|
Oui
|
Non
|
|
Algorithme IST
|
|
|
|
Registre de consultation
|
|
|
|
Table gynécologique
|
|
|
|
Spéculum vaginal
|
|
|
|
Tensiomètre
|
|
|
|
Stéthoscope médical
|
|
|
|
Thermomètre médical
|
|
|
|
Lampe d'examen
|
|
|
|
Antiseptiques
|
|
|
|
Stérilisateur
|
|
|
|
Poubelle
|
|
|
|
Gants
|
|
|
|
Doigtiers
|
|
|
|
Pénis en bois
|
|
|
|
Places assises
|
|
|
|
Brochures murales
|
|
|
|
Radio K7
|
|
|
|
Poste téléviseur
|
|
|
|
Magnétoscope
|
|
|
|
Date :..........................................
Nom de
l'enquêteur :...........................................
Observations
Liste de vérification des médicaments
essentiels génériques utilisés pour le traitement des
IST
District sanitaire
de :.........................................................
service adapté
de :...........................................................
Date :..........................................
Nom de
l'enquêteur :...........................................
Médicaments
|
Disponibilité
|
Observations
|
Oui
|
Non
|
|
Benzathine Benzyl Penicilline 2,4M UI injectable
|
|
|
|
Ciprofloxacine 500 mg comprimés
|
|
|
|
Erythromycine 500 mg comprimés
|
|
|
|
Ceftriaxone 125 mg injectable
|
|
|
|
Métronidazole 500 mg comprimés
|
|
|
|
Métronidazole comprimés gynécologiques
|
|
|
|
Miconazole ovules
|
|
|
|
Doxycycline comprimés
|
|
|
|
Polyvidone iodée
|
|
|
|
Kit UG
|
|
|
|
Kit GC 1
|
|
|
|
Kit GC 2
|
|
|
|
Kit VAGI 1
|
|
|
|
Kit VAGI 2
|
|
|
|
Kit SIP
|
|
|
|
Kit BUB
|
|
|
|
- Connaissez des ruptures de molécules contre les
IST ?
Oui
Non

- Si oui, quelles sont les molécules
concernées? ..........................................
............................................................................................................
- Combien de temps durent en moyenne ces ruptures ?
............................
Vérifier les fiches de stock
Observations
Grille d'observation du service
adapté
District sanitaire
de.............................................
Service adapté
de :.............................................
Date :..........................................
Nom de
l'enquêteur :...........................................
Service adapté
|
Disponibilité
|
Observations
|
Oui
|
Non
|
|
La salle de consultation est-elle spacieuse ?
|
|
|
|
La salle est-elle propre ?
|
|
|
|
Les ouvertures de la salle sont-elles protégées par
des rideaux ?
|
|
|
|
La salle est-elle éclairée ?
|
|
|
|
Existence de paravent ?
|
|
|
|
La salle permet-elle d'assurer une discrétion
auditive ?
|
|
|
|
La salle permet-elle d'assurer une discrétion
visuelle ?
|
|
|
|
Existe-t-il une répartition des tâches
affichée ?
|
|
|
|
Existe-t-il une description de postes affichée ?
|
|
|
|
Observations

* 1
ONUSIDA/OMS (2005) Le point sur l'épidémie de SIDA
décembre 2005,104 pages
* 2 OMS
Renforcement du contrôle des IST et prévention du VIH
pour les populations vulnérables en Afrique, P.37
* 3
Présidence du FASO, Algorithme de PEC des IST
Révision Septembre 2002 P 4-5
* 2OMS
Renforcement du contrôle des IST et prévention du VIH
pour les populations vulnérables en Afrique, P.37
* 4 WHO
(2001). Global prevalence and incidence of selected curable sexually
transmitted infections
* 5
Ministère de la santé, D.E.P (2006), Annuaire
statistiques, 2005
* 6
R. Morisset, et coll. (1990), Reconnaître,
comprendre, traiter les MTS P 485-488
* 7
Projet Sida3 (2005), 2ème
mesure Surveillance de seconde génération (SSG)
* 8
ONUSIDA, Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003 20 pages
* 9
Projet Sida 3 Bilan des interventions, 26 pages, 2006
* 10
Commune de Ouagadougou,D.A.S.E, Rapport général
d'activités d'intervention en IST/VIH/SIDA2005
*
11Ministère de la santé,
SP/CNLS/IST, Cadre stratégique de lutte contre le Sida et les
IST 2006-2010
* 5
Ministère de la santé, D.E.P (2006), Annuaire
statistiques, 2005
* 8
ONUSIDA, Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages
* .8
ONUSIDA, Commerce
du sexe etVIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages
* .
* 2
OMS Renforcement du contrôle des IST et prévention du VIH
pour les populations vulnérables en Afrique 37 pages
* 12
Réseau d'information francophone sur le Sida,
SidaNet, 2005, N° 765 du Mardi 11 janvier 2005
* 13
AFAFSI (2000). Analyse situationnelle des femmes à
partenaires multiples dans la commune de Ouagadougou : Rapport final.
Ouagadougou, mars 2000.
* 14
Ministère de la santé, (2003) Enquête
démographique et de santé ; 343 pages
* 15
Projet SIDA 2 (2001). Profil de la prostitution, faisabilité
des activités de lutte contre les IST et le SIDA dans les milieux
prostitutionnels de la commune de Ouagadougou
* 8 ONUSIDA,
Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages
.
* 16
SIDWAYA N° 5587 du 2 Mai 2006
* 6 R.
Morisset et coll. , Reconnaître, comprendre,
traiter les MST P 485-488
* 17
Commune de Ouagadougou : Recensement des chambres de passe de la
commune de Ouagadougou, réduction de la prostitution et chambre de
passe, Avril 2004, P.7
* 15
Projet Sida 2, 2001 ). Profil de la prostitution, faisabilité
des activités de lutte contre les IST et le SIDA dans les milieux
prostitutionnels de la commune de Ouagadougou
* 6 R.
Morisset et coll. (1990), Reconnaître,
comprendre, traiter les MST P 485-488
* 18
L'Observateur Paalga N°6629 du 02 Mai 2006
* 6
R. Morisset et coll. (1990),
Reconnaître, comprendre, traiter les MST P
485-488
* 8
ONUSIDA Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages
* 19
S. LANKOANDE Etude de prévalence des M.S.T et des infections
à VIH au B .F
* 8
ONUSIDA, Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003
8 ONUSIDA, Commerce
du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003
* 6 R.
Morisset et coll. (1990), Reconnaître,
comprendre, traiter les MST P 485-488
* . 20
F.KINTIN, MAIGA M. A. Etude sur la satisfaction des clientèles
cibles face aux services adaptés
* 16
SIDWAYA N°5587 du 02 Mai 2006
* 8
ONUSIDA Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages
* 21
BURKINA FASO, ADP Loi N°23/94/ADP portant code de la
santé publique, 19 Mai 2004, P.23
* 22
I. LANIECE et coll. les IST au Sénégal:
Epidémiologie et modalités de lutte dans le Bulletin
Epidémiologique, N° 11-12, Juil-Déc 2000 P.5
* 11
Ministère de l'enseignement de Base et de l'Alphabétisation, DEP,
Statistiques de l'éducation de base 2005-2006
* 23
Ministère de l'Economie et du
développement, Cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté, Janvier 2004
* 2
OMS Renforcement du contrôle des IST et prévention du VIH
pour les populations vulnérables en Afrique, P.37
* 24
BURKINA FASO, Ministère de la Santé, DSF, Etude
socio anthropologique sur les connaissances, attitudes et pratiques des
populations dans le domaine de la santé maternelle et infantile dans
les provinces : Houet, Kouritenga, Sanguié et Tapoa, Janvier 1992,
p.27
*
13 AFAFSI Analyse situationnelle
des femmes à partenaires multiples dans la commune de Ouagadougou :
Rapport final. Ouagadougou, mars 2000.
* 20
F. KINTIN et M. A. MAIGA Etude sur la satisfaction des TS,
Décembre 2004
* 16
SIDWAYA N°5587 du 02 Mai 2006
* 20 F. KINTIN et M. A.
MAIGA Etude sur la satisfaction des TS, Décembre
2004
* 25 T.
LOUGOUSSE, Les prestations curatives dans la zone
médicale de SOLENZO Burkina FASO, OUAGADOUGOU, Faculté des
sciences de la santé, 1986, p.64
*
14 Ministère de l'économie et
des finances,(2003) Enquête démographique et de
santé ; 343 pages
* 26
LINGANI C. et YODA C ; Enquête d'opinion sur l'utilisation
des service de santé, p.23
* 27
J.A. BIDIGA , Prestations de soins de santé à l'enfant
dans les services de SMI en milieu rural : exemple de SOLENZO,
OUAGADOUGOU, Faculté des sciences de la santé, 1986, p.60
*
28 Commune de Ouagadougou, Direction de
l'action sociale et de l'éducation ; Pré sondage
IST/VIH/SIDA à l'endroit des TS de nationalité burkinabé
de la ville de Ouagadougou dans le cadre du développement d'une
stratégie d'IEC IST/VIH/SIDA pour un changement de comportement, juin
2002, p.22
* 2
OMS Renforcement du contrôle des IST et prévention du VIH
pour les populations vulnérables en Afrique, P.37
*
29 J.C GOVOU ; Utilisation des
services de SMI/PF dans la zone sanitaire de PARAKOU (Bénin), 2001;
p.88
* 8
ONUSIDA, Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages
|