SECTION3:PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET
HYPOTHESES
1.1 Problématique
Diverses études montrent que, pour réduire la
pauvreté, les gouvernements ont recours
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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
à plusieurs stratégies nécessitant
d'énormes financements. L'une des sources de financements est les
dépenses publiques. Celles-ci se subdivisent en trois sous groupes : les
dépenses de fonctionnement, le paiement des intérêts de la
dette publique et les dépenses d'investissement. Ces dernières se
réalisent généralement par la mise en place des
infrastructures fournissant des services publics aux populations. Cependant
selon l'OCDE (2006) plus d'un milliard d'individus de par le monde n'ont
accès à aucune route, 1,2 milliard ne sont pas
approvisionnés en eau potable, 2,3 milliards ne disposent pas de sources
d'énergies fiables, 2,4 milliards sont privés d'installations
d'assainissement et 4 milliards ne bénéficient d'aucun
système moderne de communication.
Les infrastructures, qu'elles soient économiques ou
sociales, offrent de nombreux avantages aux populations. On peut lire dans la
SCRP 2007-2009, « Les infrastructures économiques jouent un
rôle stratégique dans le processus de développement. Leurs
caractères transversaux contribuent au développement de tous les
secteurs et ont un impact direct sur toutes les couches de la population».
La Banque mondiale (1994), dans son rapport sur le développement
dans le monde consacré aux infrastructures, a aussi fait des
infrastructures un défi majeur pour l'économie de
développement : ce rapport décrit en effet les infrastructures
comme le moteur de l'activité économique et de
l'amélioration des conditions de vie des populations. Mais elles restent
encore très insuffisances dans les pays en développement comme le
Bénin.
Les infrastructures, moteurs de l'activité
économique, sont aussi importantes dans la formation du capital humain
nécessaire à la croissance économique. Hansen (1965)
affirme que la fonction des infrastructures sociales (ou infrastructures de
base) est d'entretenir et de développer le capital humain. Pourtant au
Bénin, malgré les efforts fournis pour accroître les
dépenses publiques consacrées au secteur social, le capital
humain semble ne pas être impacté par ses efforts.
En effet, 54,2% de la population béninoise
âgée de 15-59ans ne sont pas scolarisés3. Ce
qui pose le problème de la qualité et de l'employabilité
du capital humain disponible. Ce problème de qualité trouve un
début de solution depuis la mise en
3 EMICoV 2007
oeuvre de la gratuité de l'enseignement maternel et
primaire, laquelle gratuité a induit une hausse de la propension des
ménages à scolariser et une amélioration de la
rétention des enfants dans le système éducatif
empêchant du coup, la présence des enfants sur le marché du
travail. Ainsi on note une baisse remarquable du pourcentage de la population
en âge de travailler (10 ans et plus) passant de 63% en 2006 à 53%
en 20074.
Autant que le sous secteur éducation, le sous secteur
santé influence le capital humain. Les infrastructures sanitaires sont
davantage plus importantes en zones rurales quand on sait que presque dans
toutes les communes une grande fraction de la population est
éloignée des chefs lieux de commune où sont
implantés les hôpitaux. En effet, on ne peut parler de main
d'oeuvre de qualité si cette dernière ne jouit d'une bonne
santé. Il est donc nécessaire que les dépenses en
infrastructures sanitaires contribuent à rapprocher des populations les
centres de santé et à leur fournir des soins de qualité.
Mais force est de constater qu'au Bénin la distance entre le domicile et
le centre de santé constitue un problème pour près de deux
femmes sur cinq (38%). Cette situation touche particulièrement les
départements comme l'Atacora, les Collines et le Borgou5.
En général, il ressort que le
développement du capital humain demeure un véritable
problème au Bénin. A quoi cela tient-il ? Est-ce l'orientation
des dépenses publiques ? Est-ce une mauvaise programmation ou
affectation des dépenses publiques ? C'est aux fins d'apporter un temps
soit peu des approches de solutions à la résolution de ces
problèmes que nous avions choisi de travailler sur le thème :
«DEPENSES PUBLIQUES EN INFRASTRUCTURES DE BASE ET INDICATEUR DE
DEVELOPPEMENT HUMAIN ».
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