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Dépenses publiques en infrastructures de base et indicateur de développement humain (IDH) au Bénin

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par Ulysse Vital Arthur NANGBE
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Diplôme de technicien supérieur en statistique 2010
  

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CHAPITRE III:

ANALYSE ECONOMETRIQUE

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

SECTION 1 : ANALYSE DES SERIES CHRONOLOGIQUES

1.1 Stationnarité d'un processus et résultats des tests de stationnarité

Stationnarité d'un processus

Une série temporelle est dite stationnaire si sa moyenne et sa variance sont constantes dans le temps et si la valeur de la covariance entre deux périodes de temps ne dépend que de la distance ou écart entre ces deux périodes et non pas du moment auquel la covariance est calculée. Une telle série temporelle est qualifiée de faiblement stationnaire.

Cette définition se traduit comme suit pour une série Yt :

i) Moyenne : E(Yt )= u

ii) Variance: V(Yt ) = E(Yt - u)2 = ó2

iii) Covariance: Cov(Yt , Yt+k ) = E[ (Yt - u)( Yt+k - u)] = ãk

De façon pratique, la non stationnarité s'explique par deux phénomènes que sont la présence de tendance déterministe et/ou de tendance aléatoire dans la structure de la série temporelle étudiée.

Il existe plusieurs tests pour détecter la stationnarité. Nous aborderons le plus utilisé dans les travaux empiriques, à savoir le test de Dickey-fuller Augmenté.

Toutefois, il convient de faire remarquer que l'analyse du corrélogramme de la série peut donner une première indication sur la nature probable de la série.

Analyse du corrélogramme

Si les coefficients d'autocorrélation simple et les coefficients d'autocorrélation partielle sont à l'intérieur de la zone de confiance délimitée par les pointillés, alors la série est stationnaire.

Test de Dickey-Fuller Augmenté(ADF)

Le test de Dickey-Fuller Augmenté est une version améliorée du test de Dickey-Fuller simple, par l'introduction dans les modèles du test des valeurs retardées de la série destinées à corriger une éventuelle autocorrélation du terme d'erreur.

Les trois modèles s'écrivent comme suit :

Modèle 1 : AYt = pYt-1 + E cjAYt-1 + Et

Modèle 2 : AYt = pYt-1 + a0 + E cjAYt-1 + Et

Modèle 3 : AYt = pYt-1 + a0 + a1t + E cjAYt-1 + Et

La procédure à suivre pour réaliser le test est le suivant :

1-) Il faut commencer par le modèle 3 et rechercher le p optimal sur la base du critère d'information d'akaike ou schwarz.

2-) Sur la base du p retenu, il faut estimer le modèle.

3-) Voir si la tendance déterministe (t) est significative. Si la tendance n'est pas significative, la retirer et estimer de nouveau le modèle. C'est-à-dire le modèle 2.

4-) Vérifier si la constante est significative. Si la constante n'est pas significative, la retirer et estimer de nouveau le modèle. C'est-à-dire le modèle 1.

5-) Faire le test de racine unitaire à partir de la statistique de Dickey Fuller Augmenté et du niveau retenu pour la marge d'erreur a. En général, on retient a=5%.

Si le résultat conclut à une non stationnarité de la série, alors il faudra différencier la série et effectuer de nouveau le test jusqu'à aboutir à un résultat stationnaire. Dans ce cas, on dit que la série temporelle est intégrée d'un ordre égal au nombre de fois qu'elle a été différenciée avant d'être stationnaire. Soit d le nombre de fois que la série a été différenciée. On note Yt -->I(d).

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

Résultats des tests de stationnarité

La lecture des résultats du test se fait en deux étapes :

Etape1 : la significativité ou non du trend. Elle est appréciée à partir de la statistique calculée ou la probabilité attachée à cette statistique (elle est comparée à 5%).

Etape2 : la présence ou non de racine unitaire. A cet effet, on teste l'hypothèse nulle Ho contre l'hypothèse alternative H1. Les hypothèses sont :

Ho : Présence de racine unitaire ; H1 : Absence de racine unitaire.

- Si ADF Test Statistic > Critical Value, alors on accepte Ho : la série a une racine unitaire.

- Si ADF Test Statistic < Critical Value, alors on accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.

Tableau 3 : Résultat des tests de stationnarité

Variables

Ordre de stationnarité

L(1+idh)

Stationnaire en différence première

Ldpie

Stationnaire en différence première

Ldpis

Stationnaire en différence première

Ldpiso

Stationnaire en différence première

Source: Nos réalisations

Dépenses publiques en infrastructures de base et indicateur de développement humain (IDH) 1.2 Analyse de la cointégration entre les variables

Test de cointégration

Le concept de cointégration fournit un cadre théorique de référence pour étudier les situations d'équilibre et de déséquilibre qui règnent respectivement à long et

à court terme. Si les variables sont cointégrées, elles admettent une spécification dynamique de type correction d'erreur, qui transforme le problème initial de régression sur les variables non stationnaires. La cointégration permet d'identifier la relation véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet, le cas échéant.

Deux séries Yt et Xt sont dites cointégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées :

-Elles sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d : Yt ? I(d) et Xt ? I(d) ;

-Une combinaison linéaire de ces séries permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur:

á1Yt + á2Xt > I(d-b) avec d?b>0.

Ce test se fait en deux étapes :

ère

1 étape : tester l'ordre d'intégration des variables

Une condition nécessaire de cointégration est que les séries soient intégrées de même ordre. Cette condition n'est valable que pour le test Engel et Granger.

Dans le cas contraire la cointégration n'est pas possible. Il convient donc de déterminer l'ordre d'intégration « d » de chacune des variables étudiées. Dans la mesure où les séries sont intégrées du même ordre, on passe à la seconde étape.

2ème étape : estimation de la relation de long terme

Si la condition nécessaire est vérifiée, on estime par les MCO la relation de long terme entre les variables :

Yt = á+ â Xt + åt

Pour que la relation de cointégration soit acceptée, le résidu de la régression de
Y sur X doit être stationnaire. Il suffit de procéder à un test de stationnarité sur le
résidu (DF, ADF ou PP). Dans ce cas, nous pouvons estimer le modèle à correction

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

d'erreur.

Mais le concept de cointégration ne s'applique pas de la même manière lorsqu'on est en présence de plusieurs variables explicatives. Compte tenu du risque de cointégration entre les variables, il est conseillé de faire le test de cointégration proposé par Johannsen (1988) entre les variables d'intérêt. Ce test est basé sur le rang de la matrice A des coefficients du vecteur des variables d'intérêt (Y) à leur plus grand retard dans le modèle :

Yt = A0 + AYt-p + A1 Yt-1 + A2 Yt-2 +..+ Ap-1 Yt-p+1 + Et

La statistique calculée est ensuite confrontée aux valeurs d'une distribution tabulée par Johannsen et Juselius (1990) pour une décision par exclusion progressive d'hypothèses alternatives.

S'il n'existe qu'une relation de cointégration entre les variables alors la méthode de cointégration avec deux variables peut s'appliquer au cas où il y a plus de deux variables.

Le test de Johannsen comporte un test portant sur la trace et un autre sur les valeurs propres maximales. Le test de la trace sera effectué en supposant l'absence de tendance dans la relation de cointégration et la présence d'une constante dans le modèle à correction d'erreur (ECM).

Tableau 4 : Résultat du test de la trace des valeurs logarithmiques

Source : Nos calculs sur Eviews5

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

Tableau 5: Résultat du test de la valeur propre maximale

Source : Nos calculs sur Eviews5

L'analyse des tableaux 2 et 3 permet de déduire qu'il existe une seule relation de cointégration entre les variables.

Par conséquent, il convient d'estimer la relation entre les variables à travers un modèle à correction d'erreur (ECM) par la méthode à deux étapes de Engel et Granger.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe