4.5- Limites et contraintes de l'approche participation
du Programme de Renforcement de la Famille :
La participation des bénéficiaires dans les
projets et programmes s'est imposée à nos pays avec
l'échec des anciens projets des années des indépendances
jusqu'au discours de la baule tenu les 19, 20 et 21 juin 1990 où les
bailleurs à travers l'intervention du président français
prônait la démocratie dans tous les pays.
A partir de cette date historique jusqu'à aujourd'hui
l'approche participative est devenue la principale conditionnalité dans
tout financement extérieur. Mais sur le terrain des contraintes
objectives limitent l'efficacité de cette participation. Le Programme de
renforcement de la Famille souffre des mêmes obstacles au nombre desquels
on note :
4.5.1-Les faiblesses méthodologiques :
L'introduction de la participation dans la planification
présente parfois d'importants points faibles.
Cela s'explique d'une part par le fait qu'on aboutit souvent
après diagnostic à des masses de données ne traduisant que
les besoins immédiats de la situation présente ayant l'aspect de
revendications stéréotypées et d'autre part par le fait
que le diagnostic qui se résume en une liste de recensement de
problèmes entraînent souvent des lenteurs et des blocages à
cause des intérêts parfois divergents des différentes
populations bénéficiaires.
Pour expliquer ce fait, MEISTER (1973) cité par HAMMANI
(1997) pense que « les limites de la participation peuvent être sous
forme de difficultés sociales car elle implique des changements d'une
démarche très lente et des blocages dus à des
intérêts de groupes sociaux ». En plus des difficultés
sociales, MEISTER pense que la participation présente également
des difficultés d'ordre structurel et économique.
Il faut également souligner que l'utilisation des
approches participatives nécessite une grande compétence et de
l'expérience surtout qu'une mauvaise utilisation peut entraîner,
par inadvertance, un obstacle à la communication.
ALLISTER (1999) justifie nos propos en affirmant que « Les
approches participatives peuvent causer de façon non intentionnelle des
préjudices à la communauté ».
4.5.2-Les faiblesses liées au coût :
En plus des problèmes Méthodologiques que
connaît la participation, il faut ajouter les problèmes de
coût que l'on peut étudier comme suit :
> Le coût en temps : CLAYTON et al.
(1996) affirme que les approches participatives exigent plus de temps que les
autres méthodes conventionnelles, aussi bien pour les populations cibles
que pour les bailleurs de fonds.
> Le coût financier : Comme le
coût de temps qu'elles engendrent, les méthodes
participatives peuvent engendrer des coûts financiers plus
importants pour les bailleurs et
pour le bénéficiaires, en particulier ceux qui sont
les plus démunis comme les femmes.
Ce coût financier élevé s'explique par les
différentes formations à tous les niveaux qu'exige la
participation. Cette formation peut aller des agents de développement
aux populations bénéficiaires sans oublier les femmes ou certains
groupes socioprofessionnels ciblés.
Par ailleurs les approches participatives, quant à
elles, - en particulier lorsqu'elles ont un caractère
expérimental - entraînent un rythme de progression plus lent des
projets, ce qui se traduit nécessairement par un coût. Celui-ci
doit cependant être rapproché du coût que représente
le défaut de pérennité des projets non participatifs.
Enfin, la durée nécessairement limitée des missions de
préparation des projets sur le terrain rend difficile la participation
des populations au stade de la conception. D'où l'intérêt
de promouvoir des conceptions de projets qui soient à la fois souples
dans leurs contenus et précises dans leurs démarches.
L'expérience confirme l'importance d'une autre
contrainte, celle-ci parfaitement bien identifiée par les concepteurs de
projets : celle de la formation des ressources humaines dans un contexte
où la population est obligée d'investir de nouveaux domaines
d'activité pour lesquels elle ne dispose traditionnellement d'aucune
expérience.
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