4.2- Degré de participation des familles au
programme de renforcement de la famille :
En matière de développement local, il faut des
initiations locales et une participation locale pour sa mise en oeuvre et
surtout sa réussite. Or, pour une bonne participation, il faut que les
populations, outre leur bonne volonté citoyenne, soit suffisamment
formée et informée. Malheureusement, les données
recueillies sur le terrain, nous permettent de toucher du doigt la
réalité de la participation de la population
bénéficiaire au PRF.
Ainsi, selon les résultats des enquête du
terrain, la population ne participe pas à la hauteur de ce qui est
espéré des dirigeants du PRF. En effet dans la définition
des problèmes les bénéficiaires ont un fort taux de
participation (60 %) alors que dans la mise en oeuvre, le degré de
participation est plutôt moyen 48,4 (Tableau 19, Graphique 6 et 7).
De plus les informations recueillies auprès des
populations ont révélé que le niveau bas des
enquêtés est un facteur qui freine la compréhension de
certaines réalités de développement local. De même,
il est difficile de saisir le bien fondé du Programme de renforcement de
la famille.
Notons également qu'il y a un manque d'informations sur
les activités du PRF, ce qui justifie la faible implication des
bénéficiaires au programme. Cette situation pose un réel
problème général de la participation aux activités
du développement de la communauté.
Pour toutes les entrevues successives avec les enfants d'une
part, avec les décideurs, responsables du programme et d'autre part,
avec les membres du CDQ de Tame, un seul point commun : les populations
bénéficiaires ne font pas partie de la phase d'élaboration
du programme. Elles n'ont pas été associées à la
conception du programme qui fait l'objet de notre étude. Toute
collaboration avec les populations commence une fois les
bénéficiaires identifiés et recrutés sur le
programme pas avant. Le vrai travail avec les populations ne se fait pas avant
la mise en oeuvre du programme. Ce type de participation déterministe
n'implique pas les populations bénéficiaires aux principales
phrases des projets de développement. Tout au plus, les intervenants
associent les bénéficiaires à la phase d'exécution,
les percevant comme une simple ayant droit. Cela a des conséquences sur
l'aboutissement même du projet. Ce type de participation ne prend pas en
compte le contexte socioculturel de la logique ou de la rationalité de
la population locale dans la réalisation des projets. La question de
faire participer les populations vient toujours trop tard, car au lieu de
la situer en amont de l'opération, on la pose en aval
quand les jeux sont déjà faits. 4.3- Participation
et accession à l'autonomie vis-à-vis du PRF :
A la lumière de l'analyse des données
recueillies sur le terrain, les bénéficiaires du PRF ne sont pas
prêts à quitter le programme (97,7 %) même si certains des
enquêtés ont déjà accédé à
l'autonomie. Ils affirment avoir été surpris de la nouvelle de
leur accession à l'autonomie (Tableau N° 21). Ceci démontre
que les bénéficiaires n'ont pas été suffisamment
préparés à accéder à l'autonomie et de
surcroît leur situation de misère n'a pas beaucoup changé ;
ils manquent toujours de moyens pour prendre en charge leurs enfants. Cet
état de chose n'étonne pas car le niveau de la population
togolaise est généralement faible. Cette situation ne favorise
pas la participation des bénéficiaires. Pour les responsables du
programme de renforcement de la famille, la participation est une des
conditions pour faire partie des bénéficiaires du programme. Ceci
dit tout bénéficiaire qui ne participe pas aux activités
du programme est immédiatement exclu du programme de peur que cette non
participation milite en faveur de la difficulté d'accession à
l'autonomie de ces bénéficiaires. C'est ce que Hamidou
Benoît OUEDRAOGO a voulu faire remarquer à travers son
ouvrage, L'appropriation des projets de développement. Le cas des
Micro-réalisations au Burkinafaso, Université de
Québec à Rimouski (GRIDEQ), 1992. Il estime que la vraie mesure
de réussite réside dans les changements durables et autonomes qui
continueront de se produire auprès des populations cibles et de
l'ensemble de la communauté après le départ des acteurs
extérieurs. Ceci dit seule la participation peut garantir les
changements durables et autonomes après le départ du PRF.
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