IV- DISCUSSIONS :
Le présent chapitre est consacré à
l'interprétation des résultats statistiques obtenus et
exposés dans le chapitre précédent ainsi qu'à
l'analyse des hypothèses qui sous-tendent ce travail de recherche. Ce
chapitre nous permettra de mettre les données quantitatives à
profit sous une forme qualitative. Il sera subdivisé en deux grandes
parties.
Dans un premier temps, nous aurons à partir de
l'interprétation des données à effectuer un exposé
des principaux éléments caractéristiques de la
participation des populations bénéficiaires au programme de
renforcement de la famille.
Ensuite nous passerons à l'analyse des hypothèses
posées au départ afin de saisir dans quelle mesure ces
hypothèses peuvent être confirmées ou infirmées.
Dans ce chapitre il sera rappelé brièvement
chaque résultat important avec des renvois si nécessaires, des
comparaisons seront faites, de même que des analyses, et nous allons
confronté avec les résultats d'autres études ou auteurs en
marquant les références. Aussi allons-nous donner notre point de
vue personnelle sur les résultats.
Ainsi, pour permettre une compréhension claire et simple
des résultats, cette interprétation est abordée par
thèmes.
4.1- La perception et connaissance du village d'enfants
SOS et le PRF :
Par rapport aux données de l'enquête, les
populations bénéficiaires (100 %), du programme de renforcement
de la famille ont tous entendus parler de SOS Village d'enfants. Cependant
seuls 6,8 % ont eu cette information du village d'enfants elle-même
démontrant ainsi un déficit de sensibilisation autour de la
reconnaissance du programme à la population par SOS elle-même.
(Confère le tableau N° 6 et 7) et c'est ce qui justifie la
faiblesse et la non participation des populations au programme de renforcement
de la famille car l'on ne peut s'impliquer dans ce que l'on ne maîtrise.
Ceci étant, il y a lieu de faire un grand travail de fond dans le cadre
de la sensibilisation autour du programme.
Par ailleurs, sur la question de la mission de l'institution
SOS Village d'enfants, 72,7 % des bénéficiaires du programme
connaissent réellement la mission de l'institution Village d'enfants
SOS.
Par contre 36,4 % seulement pensent que le programme vient en
aide aux familles pauvres et aux enfants. Ce qui traduit que mêmes les
bénéficiaires du programme n'ont pas assez d'information sur ce
que fait le programme. Or si les bénéficiaires n'ont pas une
idée claire de la structure qui leur vient en aide, il leur sera
difficile de s'impliquer même si l'objectif est d'améliorer leur
condition de vie. Et comme nous l'avons dit plus haut nous notons ici un
déficit de sensibilisation sur le PRF, quant à ses objectifs et
ses missions.
C'est vrai qu'à l'instar de tous les projets de
développement communautaire, le PRF recourt à la sensibilisation
et à l'animation pour amener les populations bénéficiaires
à s'impliquer dans l'élaboration et la mise en oeuvre de ses
projets. Et si par-dessus tout cela, les populations
bénéficiaires méconnaissent les missions de l'institution
SOS Village d'enfants en général et celles du PRF, il y a
nécessité de faire un grand travail de fond par les responsables
du programme dans le cadre de la sensibilisation.
Sur un autre plan, le niveau d'instruction de la population
bénéficiaire est bas (34,1) seulement ont franchi le cap du
collège et lycée. Il faut beaucoup de temps pour expliquer
à ces populations les exigences du programme et le bien-fondé de
ses actions à leur endroit et surtout en ce qui concerne leur
participation. Avec un tel niveau, les bénéficiaires comprennent
difficilement les actions menées et les missions du programme.
Aussi, la durée du programme (3-5 ans) ne permet pas
une meilleure participation car c'est justement à partir de ce moment
que les populations commencent à comprendre pourquoi ils doivent
participer aux activités du programme et c'est également à
ce moment qu'il faut accéder à l'autonomie.
La lenteur dans le traitement des dossiers (alimentation,
santé et scolarité) et dans le décaissement des fonds
constitue un facteur qui joue énormément de façon
négative sur la participation des bénéficiaires au
programme. Certains entretiens ont permis de comprendre que la
démotivation pour une participation effective des populations
bénéficiaires vient du fait que ces dernières, même
après avoir difficilement donner leur contribution qui est
évaluée à 75 % (Graphique N°1), la lenteur dans le
décaissement des 25 % du programme décourage.
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