Royaume du Maroc Université Mohammed V - Rabat AGDAL
- Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales Unité de Formation et de Recherche : Sciences
Financières et Fiscales
MEMOIRE
Présenté pour l'obtention du Diplôme des
Etudes Supérieures Spécialisés (DESS) GESTION
FINANCIERE ET FISCALE
Sous le thème :
DEMATERIALISATION DES PROCEDURES DES SERVICES FISCAUX
: CAS DU SYSTEME D'INTEGRATION DE TAXATION (SIT) A LA DIRECTION GENERALE
DES IMPOTS
Présenté par : Mme Fatiha
AMRANI Jury :
Président : Professeur Mohamed SBIHI
Suffragants : Professeur Omar IDALI Professeur Hassan EL ARAFI
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à
monsieur Hassane ELARAFI, Docteur professeur à l'université
Mohamed V qui a bien voulu accepter d'encadrer ce travail de recherche.
Je remercie vivement les membres du jury qui ont bien voulu
accepter d'évaluer ce modeste travail.
Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont
aidé de prés ou de loin par leurs relectures, leurs corrections
et leurs remarques pertinentes.
LISTE DES ABREVIATIONS
ADII Administration de la Douane et des Impôts Indirects
ANASCE Autorité nationale d'agrément et de
surveillance de la certification
électronique
ANRT Agence Nationale de Règlementation des
Télécommunications
BADR Base d'Activité Douanière en Réseau
CGEM Confédération Générale des
Entreprises du Maroc
CREDAF Centre de Rencontres et d'Études des Dirigeants des
administrations fiscales
CSTI Comité public et privé de Suivi des
Technologies de l'Information
DAAG Direction des Affaires Administratives et
Générales
DGCP Direction Générale de la Comptabilité
Publique
DGI Direction Générale des Impôts
DUM Déclaration Unique des Marchandises
EDI Echange de Données Informatisé
E-Gov e-Governement
IDARATI Informatisation des Départements Administratif et
leur mise en Réseau
Adéquate via les Technologies de l'Information
INDH Initiative Nationale pour le Développement Humain
IR Impôt sur le Revenu
IS FMI Fonds Monétaire International
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Économiques
APEBI Association des Professionnels de Technologies de
l'Information
MEDOC Mécanisation des opérations comptables
MICT Ministère de l'Industrie, du Commerce et des
Télécommunications
MRE Marocains Résidant à l'Etranger
NTIC Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
ODEP Office d'Exploitation des Ports
OMPI Organisation Marocaine de la Propriété
Intellectuel
RLP Rémunération Liée à la
Performance
SADOC Système de l'Administration des Douanes et de
l'Office des Changes
SDIT Schéma Directeur Informatique et de
Télécommunications
SEPTTI Secrétariat d'Etat auprès du Premier
ministre chargé de la Poste et des
Technologies des Télécommunications et de
l'Information
SIMPL Services des IMPôts en Ligne
SIT Système Intégré de Taxation
TED Transmission Electronique des Données
TGR Trésorerie Générale du Royaume
TIC Technologies de l'Information et de la Communication
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
UML Unified Modeling Language
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 2
Liste des abréviations 3
SOMMAIRE 4
INTRODUCTION GENERALE 6
PARTIE I : DEMATERIALISATION DES PROCEDURES FISCALES A LA
DGI : UN ATOUT DE MODERNISATION DE LA GESTION DE L'IMPOT 10
Chapitre 1 : Contexte de la dématérialisation de la
gestion fiscale à la DGI 12
Section 1 - Modernisation de l'administration publique 13
I. Introduction des NTIC au Maroc (1995-2007) 13
II. Programme national de «l'Administration en ligne »
15
Section 2 - Schéma Directeur de l'Information et des
Télécommunications (2003-2007) de la DGI 18
I. Contexte et objectifs du SDIT 18
II. Les principales étapes 20
III. Projets inscrits au SDIT 20
Chapitre 2 : Système Intégré de Taxation
(SIT) : Corollaire d'une gestion moderne 22
Section 1 : Nouveau système d'information de la Direction
: Outil de rationalisation de la gestion de
l'impôt au Maroc 24
I. Système d'information actuel de la DGI : Architecture
fonctionnelle 24
II. SIT projet du SDIT pour le futur système
d'information 26
Section 2 : Benchmarking en matière de la
dématérialisation des procédures fiscales 30
I. Expériences étrangères 30
II. Expérience marocaine de l'Administration des Douanes
et Impôts Indirects 37
Conclusion de la première partie
40
PARTIE II : VERS UNE MODERNISATION DE LA GESTION DE
L'IMPOT AU MAROC
42
Chapitre1 : Vers un dispositif législatif adapté
à la dématérialisation 44
Section 1 - Vers un cadre juridique fiscal adapté à
la dématérialisation des procédures 44
I. Codification et unification des textes fiscaux 44
II. La reconnaissance juridique des
Télédéclarations et Télépaiement des
impôts 46
Section 2 - Vers un dispositif législatif et
réglementaire technologique perfectible 47
I. Loi régissant la signature électronique et les
échanges numériques 47
II. Autorité nationale d'agrément et de
surveillance de la certification électronique (ANASCE) 49
Chapitre 2 : Vers une administration fiscale efficace et
efficiente 53
Section 1 - Modernisation de l'administration fiscale 54
I. Organisation administrative harmonisée orientée
sur le client 54
II. Conduite de changement 57
Section 2 : Vers une amélioration de la relation entre
l'administration fiscale et le contribuable 64
I. Simplification des procédures et amélioration
du service du public 64
II. Vers un contribuable - citoyen 68
Conclusion de la deuxième partie
73
Conclusion Générale 74
Bibliographie et webliographie 76
TABLE DES MATIERES 78
ANNEXES 81
INTRODUCTION GENERALE
<<La portée stratégique du secteur
pour les nouvelles économies conjuguée aux mutations profondes et
rapides qui s'y opèrent, en prélude à l'émergence
de la société du savoir et de la communication, nous impose un
devoir de mise à niveau, permettant de doter notre pays de la
capacité de maîtriser les nouvelles technologies de notre
société, et d'exploiter, de façon optimale, les vastes
possibilités qu'elles nous offrent. Car Notre voeu est d'assurer
à notre grand peuple un développement global et
intégré permettant au Maroc d'occuper la place qui lui revient
dans un monde transformé par la révolution numérique qui
est en cours».
Lors de ce discours au symposium sur le Maroc dans la
société globale de l'information et du savoir, tenu le 23 avril
2001, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a mis en exergue l'importance des
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) et leur
impact sur la société marocaine.
A ce titre, le Gouvernement s'est fixé comme l'une de
ses priorités majeures, le développement du programme de
l'Administration en ligne << e-Gouvernement » qui a pour but
d'améliorer le processus de traitement de l'information effectué
par l'administration et la mise en ligne de ses services au profit de
l'entreprise et du citoyen.
Cette notion du << e-Gouvernement » traduit deux
notions, à savoir :
- L'utilisation des NTIC dans les administrations, les
établissements publics et les collectivités locales ;
- La dématérialisation des procédures
publiques et la numérisation intégrale de l'accès aux
services publics de l'Etat et des administrations locales.
Ainsi dans ce contexte, et dans le cadre d'un nouveau
schéma directeur d'informatique et de télécommunication
2003-2007, la Direction Générale des Impôts (DGI) a retenu
la dématérialisation comme choix stratégique et
incontournable. Evoluant dans un environnement en mutation, cette
dématérialisation avait mené, avant le schéma
directeur 2003-2007, à une architecture décentralisée.
Pour son nouveau système SIT (Système Intégré de
Taxation), la DGI aspire à fournir un meilleur service aux
contribuables, améliorer l'appréhension de la matière
fiscale et assurer une plus grande efficacité et productivité de
ses
ressources humaines. Pour atteindre ces objectifs, les options
suivantes ont été retenues au niveau du SIT :
- L'informatisation accrue des processus de gestion et
l'extension de leur couverture à l'ensemble des missions de la DGI ;
- La refonte des applications métier existantes et la
réalisation de nouvelles pour construire un système
intégré, centré sur le contribuable, ouvert sur les
contribuables et les partenaires ;
- Le choix d'une architecture technique centralisée
exploitable de par tout le territoire national ;
- L'adoption des nouveaux standards basés sur la
technologie objet.
A. Intérêt et problématique de la recherche
:
Le processus de modernisation du pays contribue à la
croissance et au développement du pays. En parallèle la
modernisation du système fiscal marocain va permettre d'aboutir à
un système plus efficace et transparent.
Et afin de lui permettre de fonctionner de manière
efficiente et équitable, des mécanismes de régulation
existent dont l'un des plus importants, est la modernisation de
l'Administration fiscale par le biais de l'introduction des NTIC.
Cette administration est appelée à donner
à la notion de service public toute sa plénitude car le redevable
est en attente d'un service personnalisé, des procédures moins
compliquées et plus rapides et une application homogène de la
loi.
Pour atteindre ces besoins légitimes, la
dématérialisation des procédures fiscales serait d'un
grand apport.
Le thème abordé revêt, donc, un
intérêt particulier du moment qu'il traite d'un aspect de la
modernisation de l'Administration fiscale par l'utilisation des Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication dans ses procédures
de gestion.
C'est ainsi se dessine notre problématique du sujet. En
effet, dans quelle mesure le SIT va contribuer à l'amélioration
de la gestion fiscale au sein de la Direction Générale des
Impôts ?
Pour cela, plusieurs questions de la recherche se posent. Dans
quel contexte le projet de la dématérialisation des
procédures fiscales a pu voir le jour ? La DGI adopte-t-elle les
meilleurs pratiques en termes de développement et conception du SIT par
rapport aux autres expériences étrangères et marocaines ?
Quelles sont les conditions d'intégration du programme SIT dans la DGI ?
Y a-t-il un dispositif législatif et réglementaire fiscal et
technologique perfectible pour l'installation de la
dématérialisation des procédures fiscales ? Y a -t- il un
accompagnement organisationnel et structurel de la DGI pour réussir
cette dématérialisation ? Existe-t-il une harmonisation de
l'architecture de la modernisation de la gestion fiscale en global avec celle
du programme SIT ? Cette dématérialisation parviendra-telle
à contribuer au rapprochement de l'administration des citoyens ?
Afin de répondre, dans l'ensemble, à ces
questions, nous essayons dans une première partie d'étudier la
dématérialisation des procédures fiscales comme un atout
de la modernisation de la gestion fiscale, et ce en exposant d'abord le
contexte de cette dématérialisation au niveau national et au
niveau interne de la DGI. Ensuite, nous décrivant le système
d'information actuel de la gestion fiscale pour en déceler les
défaillances. Ensuite, nous allons définir les objectifs du
projet SIT dans la modernisation de la gestion fiscale dans le futur
système d'information de la DGI. La présentation de certaines
expériences réussites en étranger et les enseignements
à tirer de l'échec du projet BADR comme expérience
marocaine aura un important intérêt dans cette étude.
La deuxième partie sera consacrée à
l'étude des moyens permettant la modernisation de la gestion de
l'impôt au Maroc en parallèle de la
dématérialisation des procédures fiscales. Ainsi, nous
metterons l'accent sur la nécessité d'harmoniser les dispositifs
législatifs fiscaux et d'installer des textes juridiques et
réglementaires pour l'application des NTIC et pour la protection des
droits des utilisateurs, ainsi que l'institution de l'autorité nationale
qui veille au respect de ces textes. Enfin, comme dernier point de la
deuxième partie, nous étudierons les conditions d'une
administration efficace et efficiente afin de pouvoir améliorer la
relation entre l'administration fiscale et le contribuable et atteindre
l'objectif d'avoir assuré un service public de qualité.
# PARTIE I :
Dématérialisation des procédures fiscales à la DGI,
un atout de modernisation de la gestion de l'impôt
|
PARTIE I : DEMATERIALISATION DES PROCEDURES FISCALES
A LA DGI, UN ATOUT DE MODERNISATION DE LA GESTION DE L'IMPOT
Aujourd'hui, le monde vit des transformations majeures dont les
mots clés sont : la mondialisation, l'ouverture, la numérisation
et l'automatisation de l'information.
Ainsi chaque pays s'emploie à développer le
secteur des technologies de l'information notamment dans les administrations
publiques, en créant une nouvelle forme d'administration appelée
<< e-administration >> ou << Administration en ligne
>>, et ce pour offrir un meilleur service à l'usager.
Dans le cadre du programme e-Gouvernement, l'Administration
publique marocaine a entamé un processus global de modernisation avec
pour principales orientations d'alléger les structures, de simplifier
les procédures, de réduire le coût de la gestion afin
d'améliorer la performance et de rendre un service de qualité aux
citoyens et aux entreprises1.
Parmi les engagements pris dans ce cadre, la mise en place de
systèmes d'information métiers, qui permettent un traitement
électronique des procédures publiques en vue de faciliter
l'accès des citoyens aux services de base et d'alléger les
charges de l'administration.
Consciente des enjeux de transparence et d'efficacité,
la Direction Générale des Impôts (DGI) a lancé le
chantier de plusieurs projets, notamment, les e-services (Simpl-TVA, Simpl-IS,
Simpl-IR) et le Système Intégré de Taxation (SIT).
Ceci étant précisé, nous proposons
d'étudier, dans cette première partie, le contexte par lequel est
encadré le projet de la dématérialisation de la gestion
fiscale de la DGI, et ce en passant par l'introduction des NTIC dans
l'administration publique jusqu'au nouveau schéma directeur de
l'informatique et des télécommunications (Chapitre 1) , ensuite
nous décrivant le nouveau système d'information de la direction
comme outil de rationalisation de la gestion de l'impôt au Maroc, avec
une réalisation d'un benchmarking pour tirer des enseignements des
1 Comité National e-Gov, IDARATI - Programme national
e-Government, "Pour une administration électronique
intégrée et citoyenne", Version 3 du 19 mai 2005.
bonnes pratiques des autres applications en matière de la
dématérialisation des procédures fiscales soit en interne
soit en externe du Maroc (Chapitre 2).
"Le chercheur ne peut s'attacher à un problème
sans le situer d'abord dans son contexte, sans faire une mise au point claire
de l'état actuel de la question. Sans ce préliminaire,
l'intérêt et la pertinence de la recherche ne peuvent
apparaître de façon nette" LANDSHEERE.
Chapitre 1 : Contexte de la
dématérialisation de la gestion fiscale à la DGI
Pour une préparation à l'intégration dans
la société de l'information, le Maroc a l'obligation d'adopter
les nouvelles Technologies de l'information et de la communication (NTIC) dans
sa stratégie du développement. De là, il y a eu lieu
l'élaboration d'une stratégie << e-Maroc 2010 >>
suite aux orientations soulignaient par SA Majesté le Roi Mohammed VI
lors du discours prononcé en avril 2001, lors du symposium sur "le Maroc
dans la société globale de l'information et du savoir".
L'élaboration de << e-Maroc 2010 >> s'est
basée sur plusieurs principes directeurs 2 :
- La prise en compte des réalisations considérables
depuis le premier coup d'envoi à la société de
l'information en 1995 ;
- La mise à profit des expériences internationales
réussies pour le déploiement de << Cyber-stratégies
>> dans différents pays ;
- La définition d'une vision claire et précise de
la place des NTIC dans le processus global de développement de notre
pays ;
- et enfin l'adoption d'une démarche rigoureuse
plaçant le citoyen, l'entreprise et l'administration au premier plan du
processus de planification identifiant les plans d'actions à
déployer et les indicateurs de performance à évaluer.
Ainsi, le projet << Administration en ligne >> va
être consacré à la modernisation de l'administration
publique marocaine par les NTIC à travers un programme national
dirigé par le comité e-Gov (Section 1). L'administration fiscale,
dans le cadre de ce programme, a procédé à la
réalisation d'un nouveau schéma directeur informatique afin de
permettre de créer de nouveaux projets concernant la modernisation de la
gestion des impôts dont la dématérialisation des
procédures fiscales (Section 2).
2 Livre de référence -septembre 2007 : <<
Stratégie e-Maroc 2010 - Réalisations, Orientations & Plans
d'action >>
Section 1 - Modernisation de l'administration
publique
I. Introduction des NTIC au Maroc (1995-2007)
La dématérialisation présente aujourd'hui
un enjeu majeur pour les sociétés modernes. En effet, la
contribution des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC)
à la croissance du PIB et de la productivité du travail, certes
complexes à évaluer, montre que l'importance des secteurs
producteurs de TIC dans l'économie représente un facteur non
négligeable de croissance. Au Maroc, le développement
d'introduction des TIC a évolué progressivement3:
- 1995 : Introduction de l'Internet au Maroc ; - 1996 :
Initiative << Maroc Compétitif » ;
- 1997 : Création en juin du Groupe de Technologies de
l'Information par le Ministère du commerce et de l'industrie et
organisation du premier séminaire national sur le "développement
des télé-services au Maroc" ;
- Promulgation de la loi 24-96 portant réforme du secteur
des télécommunications ;
- 1998 : Création du Secrétariat d'Etat
auprès du Premier ministre chargé de la Poste et des Technologies
des Télécommunications et de l'Information, le SEPTTI ;
- Mise en place du Comité public et privé de
Suivi des Technologies de l'Information (CSTI), composé de
représentants des sphères publique et privée qui publiera
quelques mois plus tard le rapport sur "Le Maroc et les technologies de
l'information : bases d'une stratégie" ;
- 1999 : Insertion dans le plan quinquennal 1999-2003 de la
volonté d'inscrire le développement des
télécommunications et des TIC comme une priorité nationale
et une option stratégique du développement économique,
industriel et social du Royaume ;
- Attribution d'une licence pour un 2ème réseau GSM
pour 1, 08 milliard US$
- 2000 : Mise en place de deux comités
interministériels pour et la promotion du commerce électronique
et le développement de l'Administration électronique ;
3 Livre de référence -septembre 2007 : <<
Stratégie e-Maroc 2010 - Réalisations, Orientations & Plans
d'action »
- Constitution du comité stratégique national
chargé de la réflexion sur l'insertion du Maroc dans la
société de l'information et du Savoir ;
- l'ouverture du capital de Maroc Télécom à
hauteur 35% à Vivendi ;
- 2001 : Signature entre le Gouvernement et l'Association des
professionnels des TIC, l'APEBI, d'un contrat-progrès appelant à
une "rupture positive" ;
- Publication de la lettre de politique sectorielle
présentant le "Programme de développement des infrastructures de
l'information" et organisation du symposium national sur la
société de l'information ;
- Présentation du premier document " Stratégie
e-Maroc : propositions pour une mise en Oeuvre opérationnelle" ;
- Octroi de 8 licences satellitaires ;
- 2003 : Instauration du Comité National e-Gov pour le
développement de l'administration électronique ;
- 2004 : Le CSTI devient le Comité Stratégique des
TIC organisé en plusieurs pôles ; - Lancement du processus de
libéralisation de l'Audiovisuel ;
- Nouvelle loi des télécommunications 55-01
modifiant et complétant la loi 24-96 ;
- Introduction de 15% du capital de l'opérateur historique
en bourse (Casablanca et Paris) ;
- L'ouverture du capital de Maroc Télécom à
hauteur 51% à Vivendi ;
- Vision de développement du secteur des
télécommunications 2004-2008 ;
- 2005 : Elaboration et lancement de la Cyber-Stratégie
nationale e-Maroc 2010 ; - L'ouverture de chaînes de radio et de TV
privées ;
- 2007 : Attribution d'une licence pour un 3ème
réseau GSM « WANA ».
Actuellement, les utilisateurs qui ont accès à
Internet jusqu'au décembre 2007 est de 526 080 abonnés, chiffre
avancé par l'ANRT4. Une étude du Ministère de
l'Industrie, du Commerce et des Télécommunications (MICT) a
révélé qu'en 2002, 42% des entreprises nationales ont
été reliées à Internet, chiffre à
pondérer selon les secteurs d'activité, la taille de l'effectif
et
4 cf. Tableaux et Schéma en Annexe n°= 1 sur les
évolutions du parc des abonnés Internet en décembre
2007.
l'importance du chiffre d'affaires. Alors qu'on constate une
faible pénétration de l'Internet dans les administrations.
Les axes de la stratégie e-Maroc se sont articulés
autour de :
- La généralisation de l'utilisation des NTIC pour
un accès au grand public à travers la garantie du service
universel et l'élargissement des communications en milieu rural,.. ;
- La promotion et la construction d'une infrastructure
nationale de l'information, la généralisation de l'utilisation
des NTIC dans les administrations et l'encouragement des projets et des
activités liées aux NTIC ;
- L'accélération de la libéralisation
dans un cadre réglementaire adapté et maîtrisé afin
de promouvoir une concurrence effective et dynamique et de favoriser une mise
à niveau du secteur.
Le plan d'action de cette stratégie a compris :
- La formation des ressources humaines (intégration des
NTIC dans le système éducatif national, formation continue des
cadres, ...) ;
- Le déploiement des entreprises technologiques ;
- La généralisation des NTIC dans la vie sociale
(baisse des coûts des liaisons et des équipements, . .) ;
- La révision de l'environnement réglementaire
(amendement de la loi 24-96, accélération du projet de loi sur le
commerce électronique et sur la propriété intellectuelle,
...) ;
- Le développement de la mise en ligne de
l'Administration II. Programme national de «l'Administration en ligne
»
Par l'initiative du Premier Ministre, le Comité e-Gov a
été constitué en février 2003 dans le but de
contribuer à la mise en oeuvre du programme national de
«l'Administration en ligne ». Ce programme a eu comme but
principal de créer une administration performante,
transparente et proche de l'usager pour servir les objectifs
prioritaires du Maroc, comme l'INDH, le développement du tourisme
...5
Le développement du e-Gov au Maroc suit le
modèle standard de beaucoup de pays. D'abord, la création des
programmes de dématérialisation ministérielle
isolée, puis une consolidation des premières expériences,
puis la définition de l'importance des TIC dans l'administration et
enfin une structuration de la démarche au niveau
interministériel6.
Le nombre de projets e-Governement qui découle de ses axes
stratégiques pour la période 2005-2008 est d'environ 180 actions
et projets portant sur les aspects suivants :
- Cadre commun d'interopérabilité, chartes communes
des portails (graphique, nomenclature, . .), normes et standards, etc. ;
- Projets à caractère transversal tels que le
portail national de l'annuaire de l'Administration publique, etc. ;
- Projets « e-services » des différents
départements ministériels tels que: e-Finance, e-Justice,
e-Santé, etc. ;
- Infrastructure informatique sécurisée,
plate-forme de transaction, Système d'échange Inter
Administration ;
- Projets à caractère commun et unifié
tels que la gestion des ressources humaines, la gestion budgétaire,
la gestion des immobilisations, le suivi du courrier, le stock, etc.
Le Comité National e-Gov préconise la mise en
ligne de 200 services au bénéfice des usagers du secteur public
à l'horizon de l'an 2008. L'enveloppe budgétaire globale
nécessaire à cette opération dépasse 1,5 milliards
de dirhams. Le plan 2005-2008 de la dématérialisation
présentera les budgets respectifs des différents projets.
Par conséquent, et sous l'impulsion de ce comité,
de nombreux projets ont été engagés dont certains ont
conduit à des réalisations concrètes et à la mise
en ligne des premiers services tels
5 IDARATI -Programme national e-Government 2005-2008 - "Pour une
administration électronique intégrée et citoyenne",
PROGRAMME E-GOVERNMENT 4. 5 - Version 4. 5 du 25 Janvier 2006
6 Interview 1er partie : "E-Gov:le Maroc est sur la bonne voie
..." avec Marc Ribes, expert en e-gouvernance
que e-Douane, DAMANCOM de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale, e-Justice et l'eservise « Simpl-TVA
».
Dans ce cadre que la DGI a entamé à la
réalisation d'un nouveau schéma directeur informatique et de
télécommunication pour moderniser son système
d'information.
Section 2 - Schéma Directeur de l'Information et
des Télécommunications (2003- 2007) de la DGI
Les missions de la DGI sont essentielles au fonctionnement du
pays. Elle gère un nombre important d'activités et constitue un
des moteurs de la vie économique et sociale du pays. Elle établit
les impôts de l'Etat, assure le contrôle et le recouvrement des
recettes.
L'administration fiscale procure une plus grande partie des
ressources ordinaires de l'Etat. Aussi la mobilisation des recettes fiscales
est-il un axe majeur de la stratégie de financement du budget
général eu égard aux contraintes engendrées par la
baisse des recettes douanières suite au démantèlement
tarifaire.
De ce fait, et pour améliorer le rendement en
qualité et en quantité des services de l'administration fiscale
et amener le redevable à mieux respecter ses obligations, une
stratégie de modernisation permettant d'approfondir et
d'accélérer les réformes, a été
indispensable.
Cette stratégie a été axée sur
l'intégration des NTIC dans les procédures de déclaration
et de recouvrement et le renforcement du suivi des défaillants et
d'audit.
Pour ce faire, la Direction Générale des
Impôts a entamé, un nouveau Schéma Directeur Informatique
et de Télécommunications (SDIT) 2003-2007.
I. Contexte et objectifs du SDIT
1) Contexte
Après une première planification informatique en
1983 suivie d'une actualisation en 1994, la DGI a décidé de
réexaminer son système d'information par l'élaboration
d'un Schéma Directeur Informatique et de
Télécommunications en 2002.Cette remise en cause s'est
imposée pour différentes raisons :
- L'actuel système d'information n'est plus en mesure de
supporter tous les objectifs stratégiques et les axes de modernisation
que la DGI s'est fixée.
- L'évolution importante des technologies de l'information
nécessite la modernisation permanente du parc et des outils
informatiques et de télécommunications.
- Les attentes nombreuses et diversifiées des
contribuables et des partenaires de la direction ne peuvent être
facilement satisfaites avec les moyens et possibilités du Système
d'Information actuel.
2) Les objectifs
Les objectifs stratégiques assignés dans le
schéma directeur de l'Administration fiscale ont ciblé :
- l'amélioration de l'appréhension de la
matière fiscale par l'élargissement du champ de couverture
fiscale (assiette) à plusieurs secteurs d'activités difficiles
à cerner ;
- la séparation des domaines par nature d'impôts
a respecté les structures d'organisation mais a compliqué les
aspects relatifs à la consolidation des informations et au recoupement
des données d'un même redevable ;
- la dotation des principales Directions Régionales d'une
connexion Internet/ Intranet ;
- Consécration à la DGI d'une infrastructure
Internet indépendante de celle du Ministère des Finances
(dotation de la DGI d'une infrastructure matérielle et logicielle
permettant l'hébergement d'un site indépendant de celui du
Ministère à l'instar de l'ADII et de la TGR) ;
- Mise à la disposition des gestionnaires régionaux
la base de données de la brigade de recherche ;
- l'adaptation et l'amélioration de l'organisation, des
procédures, des règles et des méthodes de codification.
- Assainissement des bases de données et
homogénéisation des tables de codification actuelles et la mise
en oeuvre de l'identification IGR/TVA ;
- un meilleur service aux redevables et aux partenaires par le
biais de la simplification des procédures dans une perspective de rendre
la compréhension et le paiement de l'impôt plus simple
(développement des nouveaux services électroniques).
Pour atteindre pleinement ces objectifs, la DGI doit
opérer une plus grande décentralisation du pouvoir
décisionnel, une amélioration des ressources humaine et
matérielle et une plus forte informatisation.
II. Les principales étapes
Le Schéma Directeur Informatique et de
Télécommunications a été structuré autour de
quatre grandes phases :
Phase 1 : L'étude de l'existant et des
besoins
Dans cette phase, des analyses fonctionnelle, technique et
organisationnelle du système d'information ont évalué sa
compatibilité avec les besoins issus des nouvelles orientations
stratégiques de la DGI. La collaboration avec l'ensemble du personnel
tant au niveau central qu'au niveau régional et avec les
différents départements ministériels, le patronat
«CGEM» et les experts comptables, a permis de formaliser ces besoins
permettant de profiler l'architecture du système d'information cible.
Phase 2 : Elaboration des scénarios et
d'un plan d'action à court terme
Un recensement des différentes possibilités
d'évolution a été dressé en tenant compte des
besoins exprimés lors de la première phase.
Phase 3 : Mise en oeuvre des différents
scénarios
Cette étape a permis d'étudier et d'évaluer
plusieurs options techniques et organisationnelles possibles qui permettront de
réaliser le nouveau système d'information.
Phase 4 : Elaboration du schéma
directeur
Le scénario le plus soutenu a été retenu
avec la définition des projets à mener selon les plannings et les
logistiques nécessaires.
III. Projets inscrits au SDIT
La mise en place du Schéma Directeur a abouti
à la planification de plusieurs projets7 :
7 rapport d'activité de la DGI
- 8 projets d'équipements et d'infrastructures : relatifs
à l'acquisition et à la mise en
place du matériel et logiciels de base nécessaires
pour supporter le futur système ;
- 11 projets de solutions ayant pour objectif de mettre en place
des logiciels disponibles
sur le marché ;
- 3 projets de développement des applications relatifs
à la conception, la réalisation et la mise en oeuvre des
applications informatiques spécifiques.
Ainsi, les projets prévus dans le plan de mise en oeuvre
ont tous été mis en chantier, tel que : - La mise à niveau
du réseau téléinformatique ;
- L'acquisition des postes de travail ;
- La mise en service et la généralisation au niveau
national de la solution « Messagerie >>
- La mise en exploitation des solutions d'impression Laser ;
- La mise en oeuvre d'un infocentre ;
- la conception, la réalisation, le test et la mise en
oeuvre des applications «ASSIETTE>> - La mise au point des
études préalables du projet « Programmation,
Vérification et Recoupement >> ;
- La mise en oeuvre de l'application relative au recouvrement de
la TVA par la DGI suite à l'ouverture de 12 recettes ;
- La mise en ligne du portail public qui offre les
télé-services suivants :
· La télé déclaration et le
télépaiement de la TVA « Simpl-TVA >> ;
· et prochainement, la télé
déclaration et le télépaiement de l'Impôt sur les
Sociétés « Simpl-IS >> ;
- Le lancement du e-service « Simpl-TVA >> en
2007.
Chapitre 2 : Système Intégré de
Taxation (SIT) : Corollaire d'une gestion moderne
Pour atteindre son objectif de maximisation du rendement des
différents impôts, l'administration fiscale a besoin de collecter,
de traiter et d'analyser une masse importante d'informations et de
données, provenant de différentes sources d'informations
concernant les contribuables. Ainsi, elle ne peut aspirer à assurer sa
mission de manière satisfaisante qu'en présence d'un
système performant de gestion de ces informations.
En 1984, la DGI a entamé la construction de son
système d'information et l'a progressivement étendu. Dans le
premier titre de cette section, on se limitera à la description de ce
système d'information de la DGI du point de vue d'architecture
fonctionnelle sur les applications métiers. Poursuivant le même
chemin d'adoption des TI en vue de la modernisation et de l'amélioration
de sa qualité de service, la DGI a entrepris en 2002
l'élaboration d'un nouveau schéma directeur pour les
années 2003-2007. Ce dernier a relevé un certain nombre
d'insuffisances au niveau du système préexistant.
Partant de ce constat, le schéma directeur 2003-2007 a
préconisé la refonte du système d'information
préexistant en un système centralisé et
intégré ; orientation possible et opportune grâce aux
technologies nouvelles, d'une part, et à la réduction des
coûts des équipements et de communication, d'autre part.
Dans ce sens, le projet SIT (Système
Intégré de Taxation) pour la gestion de la matière fiscale
en interne, a été érigé en un projet
intégré couvrant l'ensemble des missions de la DGI. Par
l'extension du périmètre couvert, l'enrichissement fonctionnel et
l'intégration applicative, ce projet apportera une optimisation accrue
du travail des agents fiscaux et une meilleure appréhension de la
matière fiscale (Section 1).
Certes, la dématérialisation des
procédures fiscales de la DGI, notamment par le projet SIT, constitue
une démarche importante pour la modernisation de son système
d'information et de gestion, mais cela ne signifie pas qu'il ne faille pas
aller plus avant, et ce en s'inspirant, essentiellement, des bonnes pratiques
des Etats plus développés qui ont investi dans ces
systèmes de dématérialisation. A ce jour,
ces pratiques sont couramment utilisées au niveau du continent
d'Amérique et d'Europe8.
De là une présentation générale
de ces expériences étrangères (France, Chili, Canada et
Tunisie), et marocaine, notamment, l'expérience de la
dématérialisation des procédures par l'administration
fiscale la plus proche « l'Administration de la Douane et des Impôts
Indirects -ADII-» a un intérêt primordial dans cette
étude (Section 2).
8
http://www. srci.
fr/wfrmContexte_iXBiz. aspx- SRCI- Solutions de
dématérialisation
Section 1 : Nouveau système d'information de la
Direction : Outil de rationalisation de la gestion de l'impôt au
Maroc
I. Système d'information actuel de la DGI :
Architecture fonctionnelle
1) Applications métiers actuels
dédiées à la gestion fiscale
L'architecture applicative du Système d'Information
actuel de la DGI est constituée, pour la plus grande partie,
d'applications métier dont ci après celles qui relèvent de
l'assiette, notamment de l'IS, la TVA et l'IR.
1.1) Impôt sur les sociétés
(IS)
Cette application a été développée
afin d'assurer :
- L'identification des sociétés assujetties
à l'IS (attribution automatique de l'identifiant fiscal, recherche
multicritère...) ;
- La prise en charge et le suivi des différentes
déclarations fiscales (déclaration de résultat fiscal,
déclaration du chiffre d'affaires... .) ;
- La prise en charge et le suivi des versements et le suivi des
dossiers de chaque société ; - La gestion de la
régularisation ou la restitution des sociétés ;
- Le suivi des dossiers du contentieux ;
- Les outils d'aide à la programmation des
sociétés et de suivi pour la vérification ;
- L'échange d'informations de la DGI avec la TGR
(Trésorerie Générale du Royaume) ;
1.2) Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
Les objectifs de cette application sont :
- La prise en charge de la déclaration d'existence ;
- La prise en charge des paiements de la TVA (soit par saisie,
soit à partir des supports magnétiques reçus de la TGR)
;
- Le recouvrement de la TVA par la DGI ;
- Le traitement et la prise en charge des déclarations
;
- La relance des retardataires et leur régularisation
;
- La liquidation des dossiers de remboursement ;
- La prise en charge des achats en suspension ou en
exonération de la taxe ;
- Le suivi des dossiers du contentieux.
1.3) Impôt sur le Revenu (IR)
Cette application permet la gestion de : - L'IR/Rôle, par
:
· La prise en charge des données d'identification
;
· La prise en charge des données d'imposition
à partir de la déclaration IR ;
· La gestion des contribuables ;
· Regroupement des données saisies pour le
traitement des émissions.
- L'IR/Source, par :
· Régularisation de l'IR/Source à partir de
la déclaration des employeurs et à partir des avis de versements
;
2) Défaillances des applications métiers
de la gestion fiscale
Basé sur des technologies dépassées, le
système des applications métiers de la gestion fiscale
décrit au dessus, présente aujourd'hui des points faibles par
rapport à ce qu'offrent les NTIC. Parmi les faiblesses
détectées lors de l'analyse de l'étude de l'existant
réalisé dans le cadre du SDIT, on peut citer :
- Les applications métiers sont centrées sur les
processus et non sur le contribuable ;
- Les fonctions à valeur ajoutée permettant une
meilleure appréhension de l'impôt et qui
fournissent l'outil de décision et l'aide
nécessaire aux utilisateurs, ne sont pas
suffisamment développées dans l'actuel
système d'information.
- L'architecture technique de ces applications est basée
sur des outils dépassés ce qui rend la tâche de leur
maintenance très lourde et incertaine ;
- Dispersion des données sur plusieurs bases de
données ce qui ne facilite pas l'accès à l'information et
d'avoir une vision claire sur le dossier du contribuable ;
- Décentralisation des données à trois
niveaux : central, régional et local, ce qui nécessite de
récupérer à chaque mois la majorité des fichiers
des différents sites de la DGI.
Ainsi, il a fallu repenser le système des applications
de la gestion fiscale vers un système plus évolutif, ouvert,
modulable et centré sur le contribuable, mais aussi facilitant aux
agents de la DGI l'exercice de leurs missions grâce à des outils
techniques plus récents. Il s'agit bien du Système
Intégré de Taxation.
II. SIT projet du SDIT pour le futur système
d'information
1) Description du projet SIT
La Direction Générale des Impôts a
lancé le projet SIT pour « Système Intégré de
Taxation >> dans le cadre de la réalisation de son Schéma
Directeur Informatique et de Télécommunications (SDIT), afin
d'atteindre les objectifs suivants :
- Mettre en place un système d'information centré
sur le contribuable,
- Avoir un système d'information intégré
assurant la célérité des traitements et la
cohérence des données,
- Assurer l'ouverture de la DGI vers les usagers et
développer des services de proximité,
- Mettre à niveau les ressources humaines et
matérielles pour accompagner l'évolution technologique et faire
évoluer les performances des gestionnaires,
- Elargir la couverture fonctionnelle. Il se compose de deux
sous-projets :
1) SIT Assiette : Conception,
réalisation, tests et mise en oeuvre des applications. Il consiste
à la conception générale de l'intégralité du
SI et la refonte des applications Métier «Assiette>> dans un
environnement technologique nouveau. Les objectifs de ce projet sont :
- La refonte de l'actuel système autour d'une base de
données nationale unique, et dans un environnement technologique
nouveau,
- La gestion de l'assiette des impôts avec le nouveau
système, sans faire appel aux anciens modules et outils,
- L'utilisation du système par l'ensemble des agents
concernés, - La satisfaction des utilisateurs et partenaires de la
DGI.
Dans son volet relatif à l'Assiette, le projet SIT a
été lancé le 1er mars 2005. Sa durée de
réalisation s'étale sur une période de 30 mois.
2) SIT-PVRC : Il consiste en la
réalisation et la mise en oeuvre des applications de la programmation,
la vérification, le recoupement et les affaires juridiques :
- <<Programmation>> : Ce projet permet de mettre
à la disposition des responsables, gestionnaires et inspecteurs, les
outils et informations nécessaires pour planifier les programmations des
vérifications fiscales,
- <<Vérifications>> : Ce projet consiste
à la conception, à la réalisation et à la mise en
oeuvre du module des vérifications fiscales, qui permet d'assister les
brigades et services concernés durant l'ensemble des étapes de la
vérification,
- <<Contentieux>> : Ce projet consiste à la
conception, à la réalisation et à la mise en oeuvre des
modules des contentieux administratifs et judiciaires et le recours devant les
commissions.
En 2005, la conception globale de la programmation, la
vérification, le recoupement et les affaires juridiques a
été réalisée au niveau de la conception du
système d'information global.
Par rapport au système existant, basé sur des
applications séparées et non intégrées, le SIT a
permis d'intégrer les innovations et les apports suivants :
- La constitution du dossier unique du contribuable ; -
L'instauration du compte fiscal et du relevé fiscal ; -
L'intégration de la situation patrimoniale ;
- La transformation du système en un système de
veille (alertes, recoupement, aide à la décision, ...) ;
- Elargissement de la couverture fonctionnelle (remboursement,
recouvrement forcé, ...) ;
- L'incorporation du comportement fiscal du contribuable et son
scoring (respect des échéances, irrégularités, ...)
;
- La construction du système autour d'une base de
données nationale globale et centralisée.
Grâce aux nouvelles technologies d'information et des
possibilités qu'elles offrent dans le sens de la puissance des
traitements, de la capacité de stockage et des débits
réseaux, le SIT apportera également les bénéfices
suivants :
- Disposer de l'ensemble des données du contribuable,
fournies ou collectées par la DGI, intégrales, recoupées,
cohérentes et accessibles en temps réel de par tout le territoire
;
- Offrir au contribuable une meilleure visibilité sur son
dossier et son compte fiscaux ;
- Soulager les agents de la DGI des tâches à faible
valeur ajoutée pour accorder plus de priorité aux travaux
à plus fort rendement ;
- Par le contrôle automatisé et systématique,
éviter le traitement partiel ou incomplet des déclarations et
dossiers ;
- Grâce au système d'alertes, l'action de l'agent
DGI est plus rapide et plus ciblée ;
- Par la systématisation des contrôles,
accélérer les procédures de régularisation et de
recouvrement ;
- Grâce aux technologies des moteurs de règles,
offrir une meilleure adaptabilité du système aux changements ;
- Augmenter le rendement.
2) Structuration du SI fiscal autour du projet SIT
Le projet SIT propose une vision du SI fiscal centré
autour du contribuable, permettant d'intégrer, dans une base de
données unique, l'ensemble des données relatives aux
contribuables. Le SIT permet de mettre en place une organisation, favorisant
d'améliorer les rapports avec le contribuable : centre de gestion
unique, interlocuteur unique, ...
Ainsi, le SIT propose une structuration du SI qui repose
essentiellement sur :
- La base de données contribuables : capable
d'intégrer toutes les opérations liées à
l'application de la législation fiscale (traitement des
déclarations, des versements spontanés, des vérifications
ou des actions en recouvrement ou en contentieux),
- Les mécanismes d'autorisation et d'habilitation
liés aux applications et aux données.
3) Mise en oeuvre des meilleures pratiques dans le
projet SIT
Le SIT est construit sur les `meilleures pratiques', telles
qu'elles sont généralement déduites des projets
récents, et présentées dans les différentes
études commanditées par le Fonds Monétaire International
(FMI). En effet, plus de 80% des projets d'informatisation analysés par
le FMI depuis 10 ans, concernent la modernisation des applications fiscales et
douanières.
Les orientations du schéma directeur prônent
l'utilisation de l'approche Orientée Objet, et la conception d'un
système évolutif et modulaire. A la suite de l'étude de
conception générale, viennent les étapes de conception
détaillée puis de développement. Ces étapes sont en
continuité de la démarche d'urbanisation adoptée.
L'étape de la conception détaillée est basée sur le
langage de modélisation UML, et celle de développement s'appuie
sur l'environnement J2EE ; La construction du futur SI s'inscrit donc
naturellement dans une logique Orientée Objet et services.
Section 2 : Benchmarking en matière de la
dématérialisation des procédures fiscales
I. Expériences étrangères
1) Cas de la France : La révolution
copernicienne
En France, le projet COPERNIC9 a été
lancé en avril 2000 dans le cadre de la réforme de l'Etat. Il
vise essentiellement à moderniser les relations entre l'administration
fiscale et ses usagers.
1.1) Stratégie adoptée
Le programme COPERNIC a pour but d'évoluer les
systèmes d'informations fiscaux des deux directions (Direction
Générale des Impôts (DGI) et Direction
Générale de la Comptabilité Publique (DGCP)), vers un
nouveau système unique, décloisonné et partagé,
centré sur l'usager via la mise en place du compte
fiscal10.
La conduite du programme a été
réalisée étapes par étapes en évitant
l'effet de « bing bang ». Il s'agit donc d'une stratégie
pragmatique qui repose sur l'offre progressive, et à
échéance régulière, de nouveaux services
dématérialisés à l'ensemble des usagers de
l'administration fiscale11.
1.2) Compte fiscal
Depuis 20 ans, les systèmes d'informations des deux
directions (DGI et DGCP) ont été construits par processus
(impôts) et par missions (par exemple des applications pour les travaux
d'assiette comme MEDOC (Mécanisation des opérations comptables),
et des applications pour le recouvrement MIRIAM)12 et non par
contribuable. Ce qui ne permet pas d'avoir une vision claire sur la situation
fiscale des contribuables soit pour les agents des contrôles fiscaux,
soit pour les contribuables eux même.
9 Copernic, astronome polonais, proposa au XVIe siècle
une vision de notre système planétaire centré non plus
autour de la terre mais autour du soleil. C'est parce qu'il faut , selon le
directeur du programme, tout aussi radicalement changer notre vision du
contribuable et repenser le système d'information autour de la
globalité de ses besoins que le projet a été
baptisé Copernic.
10 N°111. INDUSTRIES - FEVRIER 2006, interview avec
directeur du programme COPERNIC Patrick Dailhé à Bercy, p15
11 idem
12 Rapport d'information du Sénat sur les missions
fiscales de la DGI
Le compte fiscal consolidera toute l'information utile sur les
impositions des contribuables actuellement dispersée dans plusieurs
applications comme celles cités au dessus. Ce compte a double fonction
selon qu'il s'agisse des contribuables dont il leur offre des services de
très hautes technologies basées sur la
dématérialisation de leur relation avec l'administration fiscale,
ou des agents de l'administration fiscale, et ce en leur offrant une vision
unifiée du contribuable, ainsi que de nouveaux services pour faciliter
l'accomplissement de leurs missions dans un environnement de travail
rénové13.
1.3) Coût budgétaire et humain.
Budget : le coût global prévisionnel du programme
s'établit aux environs d'un milliard d'euros sur la période
2001/2009. L'essentiel des moyens budgétaires sera utilisé au
cours de la période 2003/2005 (environ 500 millions d'euros), au cours
de laquelle sont engagés les grands projets de refonte du système
d'information14.
Effectif (agents et contractuels) : Le service à
Compétence Nationale COPERNIC est composé d'environ 300
personnes, agents issus des deux administrations fiscales et contractuels
informaticiens auxquelles il convient d'ajouter plus de 300 agents des sous
directions informatiques assurant la maîtrise d'oeuvre du
programme.15
1.4) Bilan de fonctionnement
Les services aux usagers : A partir de l'année
2006, tous les professionnels peuvent déclarer et payer leur TVA en
ligne ainsi que leurs autres impôts. Ils peuvent également
consulter leur compte fiscal. Plus de six milliards d'euros transitent
désormais par ce canal chaque mois. Ce sont surtout les grandes
entreprises qui utilisent ce moyen les entreprises petites ou moyennes y
viennent progressivement16.
Les services aux agents de l'administration
fiscale17 :
13 Revue Française de Finances Publiques
N°89/02-2005- article « COPERNIC » de Patrick DALHE directeur du
projet, p128
14 Idem. p130.
15 Idem. P130.
16 N°111. INDUSTRIES - FEVRIER 2006, interview avec
directeur du programme COPERNIC Patrick Dailhé à Bercy, p15
17 Revue Française de Finances Publiques
N°89/02-2005- article « COPERNIC » de Patrick DALHE directeur du
projet, p139
- Renforcement de la gestion fiscale des agents grâce
à la mise en cohérence, la disponibilité en temps
réel et le décloisonnement des données concernant les
usagers.
- Mise en place d'un « Portail métiers », qui
donnera accès au compte fiscal des contribuables.
- Outils de travail modernisés, qu'il s'agissent des
outils de production et de gestion, des outils d'analyse de données, des
outils donnant accès à l'information ou de ceux, enfin,
permettant le travail collaboratif (intranet, boîte de messagerie
électronique).
- Avoir une vision globale du dossier du contribuable pour
faciliter l'exercice de leurs missions.
- Allégement de la charge de saisie et de traitement de
masse par les télé-procédures offertes sur le portail
fiscal aux contribuables, et ce au profit des missions d'expertise, d'analyse
et de contrôle.
2) Succès de l'expérience des services
fiscaux chiliens
L'administration fiscale chilienne -- Servicio de Impuestos
Internos (SII) -- a donné la priorité absolue à la mise en
oeuvre de services en ligne dès qu'elle a pris le la décision
stratégique d'utiliser les NTIC pour gérer la
fiscalité18.
Ce système en ligne a eu une panoplie d'avantages pour les
citoyens que pour l'administration elle-même.
Du côté citoyen :
- Simplifier les démarches fastidieuses et
bureaucratiques de paiement des impôts, tout en limitant les
possibilités de fraude fiscale puisque les bases de données de
l'administration fiscale contenaient des informations de meilleure
qualité.
- Echapper à la corvée chronophage de se rendre ou
de téléphoner au centre des impôts.
18 « A l'heure de l'administration fiscale
électronique », Liselott Kana, Chef des services fiscaux
internationaux, Servicio de impuestos internos, Ministère des Finances
du Chili et Fernando Barraza, Sous-directeur de l'informatique, Servicio de
impuestos internos, Publié le: février 2001.
- Accès à des informations plus
détaillées et actualisées sur la fiscalité s'est
amélioré, ce qui lui simplifie ses obligations fiscales.
- Le traitement de l'information coûte moins cher
dès lors qu'il fait intervenir moins de tiers et qu'il ne
nécessite pas de transfert physique d'informations imprimées,
d'opérations de saisie de données informatiques, de
vérification de données, entre autres.
- Un programme automatique opère une
vérification pour détecter des erreurs de logique ou
d'arithmétique, ainsi que toute information manquante, avant de
l'accepter. Une fois la déclaration de revenu transmise, le contribuable
peut suivre à la trace son traitement en consultant Internet. Cette
possibilité de consultation est offerte à tous les contribuables,
même à ceux qui préfèrent établir leur
déclaration de revenu sur papier.
- rectifier ou modifier la déclaration par voie
électronique et résoudre ainsi d'éventuels
problèmes sans avoir à se déplacer jusqu'au bureau local
du SII.
- Déclarations de revenu préremplies en y
introduisant par voie électronique les revenus notifiés à
l'administration par des tiers.
- Aussi, lors de l'enregistrement de la déclaration
complète, il en sera accusé réception au moyen de
certificats numériques et de signatures électroniques.
Du côté administration fiscale :
- L'administration épargne les frais de diffusion
d'information imprimée, d'exemplaires de formulaires, de transcriptions,
etc.
- Elle réalise aussi des économies en
évitant d'avoir à corriger d'éventuelles erreurs, sans
parler du gain de temps de travail dans les centres des impôts au niveau
local et central.
- Cette technologie permet à encourager le respect des
obligations fiscales, tout en veillant à accroître toujours plus
l'efficience et la transparence de l'administration fiscale.
Le site Web du SII remplit deux fonctions essentielles : l'une
est interactive et permet au contribuable de communiquer avec
l'administration pour accomplir les démarches en ligne, l'autre est
celle d'un fournisseur d'information. Le contribuable a accès à
des renseignements
sur la législation fiscale et les modifications de la
réglementation, ainsi qu'à des données le concernant qui
ont été communiquées à l'administration par des
tiers, notamment des établissements bancaires ou des employeurs.
L'accès à ces informations sensibles est protégé
par un code personnel et permet au contribuable de vérifier
immédiatement l'exactitude des informations archivées. Les
entreprises contribuables peuvent transmettre en ligne tous les mois au SII
leurs déclarations relatives à la taxe sur la valeur
ajoutée et les particuliers peuvent faire de même pour leur
déclaration annuelle de revenu.
La confidentialité et la sécurité sont
des arguments clés pour convaincre les gens de confier à un
écran d'ordinateur des détails sur leur situation
financière personnelle. Le Chili s'est efforcé de gagner la
confiance du public en mettant en place un système de protection
à plusieurs strates. Ainsi, le contribuable souhaitant consulter ses
déclarations fiscales doit introduire un numéro personnel
d'identification fiscale (chaque contribuable chilien en a un), puis un code
secret, puis le numéro de déclaration d'impôt
archivée. Un autre code attribué est indispensable pour modifier
ou mettre à jour les informations contenues dans son dossier.
Le succès de l'initiative chilienne en matière
d'administration fiscale électronique, peut se mesurer grâce au
nombre croissant de personnes qui utilisent Internet dans leurs relations avec
le SII. Selon une étude menée en 2000, 860 000 personnes environ
avaient accès à Internet au Chili. Et 85 % de ces Internautes,
soit quelque 734 000 personnes sur un total de près de deux millions de
contribuables -- entreprises et particuliers confondus --, s'en servent pour
leurs démarches fiscales, ce qui fait du site Web du SII l'un des plus
grands du pays.
Les employeurs, les banques et d'autres acteurs qui y
introduisent des données sur les salaires, les intérêts et
les versements de dividendes à des tiers ont représenté
57, 5 % des 713 282 dossiers reçus en 2000, contre 4, 2 % à peine
en 1998. S'agissant du volume d'information reçue, 94, 9 % du total des
informations nécessaires provenaient de déclarations par voie
électronique, contre 40, 5 % en 1998.
Les particuliers ont un peu moins utilisé ce moyen, la
proportion des déclarations de revenu effectuées par voie
électronique ayant représenté quelque 25, 7 % du total en
2000. La progression de 523 % par rapport à 1999 n'en est pas moins
spectaculaire, d'autant plus que la proportion de Chiliens qui font
eux-mêmes leur déclaration de revenu est relativement faible car
l'impôt est retenu à la source sur leur fiche de paie.
3) Canada : Service ImpôtNet (NETFILE)
ImpôtNet est l'un des services électroniques de
dépôt de l'impôt. Ce service de transmission permet au
contribuable de déposer l'impôt sur le revenu directement à
l'Agence du Revenu du Canada (ARC) à l'aide de
l'Internet19.
ImpôtNet est un service facile à utiliser, option
pratique pour le dépôt de déclaration de revenus
personnelle. Il rationalise le processus de dépôt d'impôt et
offre les avantages suivants20:
- Sécurisé et confidentiel ;
- Des remboursements plus rapides (en aussi peu que huit jours
ouvrables) ;
- Une plus grande précision (avec l'utilisation de
logiciels, il y a moins de chance d'erreurs) ;
- Pas de papier retour à la poste ;
- Pas de reçus à envoyer, à moins que le
service fiscal les demande à une date ultérieure ; - Une
confirmation immédiate que le service fiscal a reçu la
déclaration d'impôt.
- Service gratuit.
Pour demander le dépôt direct ou modifier les
renseignements, le contribuable peut utiliser l'une des options suivantes:
- Compte service ;
- Remplir un formulaire « Demande de dépôt
direct » au centre fiscal ; - Déposer le formulaire directement
à un bureau des impôts ;
- Appeler un numéro spécial en cas de besoin d'aide
pour remplir le dépôt direct de renseignements, ou d'annuler le
service de dépôt direct.
La Transmission Electronique des Données (TED) permet aux
déclarants, de préparer et de transmettre par voie
électronique autorisée leurs déclarations
d'impôt.
19 Agence du revenu du Canada :
Www. cra. gc. ca.
20 idem.
IMPOTNET est destiné à 4 millions de canadiens
pour transmettre leur déclaration de revenus et de prestations par
l'Internet pour la période de production des déclarations
d'impôt de l'an 2000. Plus de 400 000 se sont prévalus de ce
projet pilote.
Les contribuables ont un code d'accès constitué
d'un nombre à quatre chiffres qui leur permet d'utiliser le service de
transmission ImpôtNet. Ainsi, le numéro à quatre chiffres
du code d'accès et le numéro d'assurance sociale et la date de
naissance constitue la signature électronique.
4) Télédéclaration: Modernisation
du système fiscal tunisien
Le mécanisme de la télédéclaration
qui concerne actuellement les entreprises et sera
généralisé à partir de 2009 aux personnes
physiques, s'inscrit dans le cadre de cette approche visant à moderniser
l'administration, tout en la rapprochant du citoyen qui gagnera beaucoup de
temps en s'acquittant de ses devoirs fiscaux à distance par
l'utilisation des nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) 21.
Un cadre réglementaire a été mis en place
pour garantir l'application effective de la
télédéclaration fiscale et faciliter son suivi.
En effet, l'article 57 de la loi de finances pour l'exercice
2001, stipule la possibilité d'effectuer toutes les opérations
relatives à la déclaration fiscale, au paiement des impôts
et des pénalités y afférentes, outre l'échange
d'informations et de documents destinés aux services fiscaux, par le
biais des moyens électroniques22.
La loi de finances pour l'exercice 2005, est venue pour sa
part ajouter un nouveau maillon à la chaîne, en instituant le
caractère obligatoire de la télédéclaration et du
télépaiement pour les entreprises qui détiennent une
comptabilité informatisée et qui réalisent un chiffre
d'affaires équivalent ou dépassant un montant fixé par
arrêté. La même loi de finances accorde un autre avantage au
contribuable, en lui permettant de charger un professionnel d'effectuer la
déclaration à distance.
21 Tunis Afrique Presse (TAP), TUNIS, 14 jan 2008.
22 Idem.
Le chiffre d'affaires assujetti à l'obligation de la
télé- déclaration a été fixé à
15 millions de dinars en 2005, puis à 10 millions de dinars en 2006,
pour baisser à 5 millions de dinars en décembre 2007.
II. Expérience marocaine de l'Administration des
Douanes et Impôts Indirects
Consciente de la nécessité de s'adapter au
nouveau contexte compétitif international, l'Administration des Douanes
et Impôts Indirects (ADII) a mené un chantier de grande envergure
pour la modernisation de ses structures, de ses méthodes de travail et
de ses moyens de gestion afin de mieux servir les opérateurs
économiques.
S'inscrivant ainsi dans le cadre d'une nouvelle dynamique,
toutes ces mesures entreprises ont ambitionné l'amélioration de
la réactivité et la compétitivité des entreprises
exportatrices marocaines.
L'objectif a consisté à alléger les
procédures douanières et à faciliter les opérations
du commerce extérieur pour une plus grande fluidité dans les
échanges commerciaux et pour une meilleure contribution à la
promotion des exportations marocaines à l'étranger.
1) e-douane
L'outil informatique a été d'un grand apport
dans le processus de simplification des procédures douanières. Il
a permis la migration du système de dédouanement
automatisé vers un environnement technique moderne apte à
l'échange direct des informations avec les systèmes informatiques
des entreprises.
Le développement du site web de l'ADII : <<
www.douane.gov.ma» ainsi
qu'un lien interactif par le biais du portail du Ministère de tutelle
<<
www.finances.gov.ma», lui
a permis de mettre en place un service intitulé <<e-douane»
visant la réalisation de certaines opérations à
distance23.
Ce service a touché cinq opérations de la Douane
:
23 cf. Textes juridiques n°= 1 en Annexe.
- La caution en douane, les dons et les franchises ; - Le
dédouanement des véhicules ;
- L'Admission Temporaire (AT) des véhicules et les
marchés (appels d'offres, CPS, ...).
L'objectif du << E-douane » est d'offrir la
possibilité aux usagers de l'Administration des Douanes (entreprises,
transitaires, particuliers) d'effectuer diverses opérations sans se
déplacer.
Enfin, pour préserver un contact direct avec les
utilisateurs, le site web propose, en plus des coordonnées des
responsables de l'Administration des Douanes, une rubrique
questions/réponses via l'adresse électronique <<
adii@douane.mfie.gov.ma»
pour répondre à leurs interrogations éventuelles.
2) SADOC corrigé par le système BADR
Le premier système d'information inscrit sous le sigle
de SADOC, (Système de l'Administration des Douanes et de l'Office des
Changes) et opérationnel depuis 1991, a permis de couvrir les
opérations de dédouanement depuis la conduite en douane
jusqu'à l'enlèvement des marchandises.
Sa refonte par un nouveau système connu sous le nom de
: <<Base d'Activité Douanière en Réseau»
(BADR), a eu pour objectif de le fiabiliser davantage, de le doter d'autres
fonctionnalités plus importantes, de développer les outils d'aide
à la décision et de restituer l'information aux utilisateurs
interne et externe.
L'architecture modulaire de BADR a eu comme objectif d'avoir
un meilleur accès à l'information et une plus grande souplesse
pour la prise en charge des développements futurs. Il a
été bâti sur des technologies standard, ce qui garantit une
meilleure ouverture sur les systèmes des partenaires.
De manière synthétique, ce système a
été caractérisé par :
- Une large couverture fonctionnelle du métier de la
douane (colis postaux, déclarations occasionnelles, impôts
indirects, ...) et une intégration avec les autres systèmes
(tarif intégré et sélectivité automatique des
contrôles) ;
- Une plus grande autonomie des utilisateurs et un meilleur
accès à l'information (accès direct ou en lien avec le
Datawarehouse, exemple : la gestion des déclarants, ...) ;
- Une technologie moderne sur le plan technique qui lui permet
d'être accessible aux opérateurs économiques et aux
déclarants à partir du site web institutionnel de l'ADII.
Parmi ses principaux objectifs :
- La prise en charge de toutes les phases routinières et
fastidieuses dans le traitement des déclarations ;
- L'élaboration des statistiques aussi bien pour l'ADII
que pour le commerce extérieur ;
- La réduction de la durée des formalités de
dédouanement entre le dépôt d'une déclaration et la
délivrance de l'autorisation d'enlèvement.
Mais, malheureusement, le système BADR n'a pu accomplir
tous ses objectifs à cause d'un premier échec lors de la mise en
ligne du deuxième palier du projet.
Toutefois, le système BADR continue d'être
opérationnel, affirme l'Administration des douanes et des impôts
indirects (ADII). Dans un communiqué rendu public, l'ADII affirme que
les paliers 1 et 4 de la Base automatisée des douanes en réseau
sont toujours en service. «Le retour à SADOC n'est que
provisoire», affirme la même source. Le retour à l'ancien
système de l'Administration des douanes et de l'Office des changes est
intervenu après que le lancement, le 7 novembre, du deuxième
palier de BADR qui devrait consacrer le basculement total de la douane dans
l'ère numérique, ait connu des anomalies24. Ces
anomalies ont concernés essentiellement des problèmes de
connexions (tests de montées de charge non satisfaisants).
Il est vrai que l'adoption des nouvelles technologies dans un
tel système est un enjeu à défier par l'installation
progressive de ces technologies, et leur accompagnement par une gestion plus
rigoureuse et attentive, et surtout en termes de gestion des risques. Chose qui
permettront d'instaurer un climat de confiance à ces technologies pour
les usagers.
24 Article « Administration des douanes : BADR n'est pas
totalement abandonné » sur le site
http://www.aujourdhui.ma/economiedetails58026.html
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Une compétitivité internationale, une
volonté politique, une modernisation de l'administration, une
évolution technologique, ... Tant des facteurs qui contribuent à
la modernisation de la gestion de l'impôt au sein de la DGI. Cette
dernière s'est fixée comme principal objectif d'assurer un
service public de meilleure qualité.
Pour cela, la dématérialisation des
procédures fiscales notamment par le programme SIT introduit des
changements significatifs et plonge la DGI dans l'ère numérique.
Aujourd'hui, et en se basant sur les meilleurs pratiques dans le domaine aux
pays développés, le projet SIT est en train de devenir une
réalité. D'abord, le lancement du e-service « Simpl-TVA
» qui est une interface interactive entre les contribuables et les
applications métiers actuelles (en attendant la migration progressive et
définitive vers programme SIT). Et ensuite, la livraison du premier
palier du projet SIT dont il est le noyau du système. Ce palier
comportera les parties concernant l'authentification des utilisateurs du
système, la traçabilité (possibilité de remonter
à l'origine d'une saisie), le référentiel commun et
l'identification des contribuables. Ce livrable est en cours des tests par les
gestionnaires dont plus de 90% sont satisfaits de ce qu'il offre comme
possibilité d'une gestion moderne.
Certes que l'intégration du SIT dans la gestion des
impôts à la DGI, permettra d'acquérir plusieurs avantages,
notamment en terme d'unification des méthodes de la gestion des
fiscalistes, et en terme d'installation d'un outil performant pour l'aide
à la décision. Et en même temps d'avoir un service public
de qualité avec le moindre coût de gestion.
Cependant, pour réussir cette intégration, la
dématérialisation des procédures fiscales, doit
nécessairement s'accompagner de réformes législatives,
d'un cadre juridique propre. C'est le cas notamment en ce qui concerne le
statut juridique des échanges, la protection des données
personnelles, la mise en place d'une procédure de signature
électronique qui permettra d'authentifier l'origine du message et
d'assurer de l'intégrité de son contenu. Il en est de même
de la modernisation de l'administration en termes d'organisation structurelle
et gestionnaire. Ainsi que la nécessité d'adopter une
stratégie d'accompagnement de ces changements, d'une part, en interne
par la motivation, la formation et la communication concernant les ressources
humaines de la direction, d'autre part, et en externe par l'amélioration
des rapports entre l'administration et les contribuables.
# PARTIE II : Vers une modernisation de la gestion de l'impôt au
Maroc
|
PARTIE II : VERS UNE MODERNISATION DE LA GESTION
DE L'IMPOT AU MAROC
Aujourd'hui, et en parallèle d'une modernisation de la
gestion par la dématérialisation, la DGI poursuit son
amélioration et son extension dans le cadre d'un important programme de
modernisation de la gestion de l'impôt dans son ensemble. Ce programme
touche aussi bien au dispositif législatif afin qu'il soit adapté
au processus de la dématérialisation qu'à l'organisation
de la Direction Générale des Impôts pour but d'avoir une
gestion efficace et efficiente.
En effet, sur le plan juridique et réglementaire, la
DGI a mis l'accent sur la simplification et l'harmonisation de la
réglementation et des procédures, l'objectif étant de
faciliter la compréhension de la part du contribuable ainsi que
d'améliorer et de standardiser leur application par les gestionnaires
des dossiers fiscaux. Sur ce plan, les actions majeures entreprises sont :
1) L'harmonisation et l'aménagement des textes
fiscaux, aboutissant à l'adoption du « Code Général
des Impôts », corpus simplifié à 248 articles au lieu
des 415 articles initialement recensés ;
2) La participation et la préparation à
l'élaboration d'un ensemble de textes réglementant les nouvelles
technologies.
Ces deux points seront comme objet d'analyse du premier volet de
cette deuxième partie.
Pour le volet lié à la modernisation de
l'administration fiscale et de la gestion de l'impôt, d'une part, un
ensemble d'actions sur les plans organisationnel et procédural, ont
été effectuées, dont les plus signifiantes concernent :
1) La réorganisation des structures de la Direction
Générale des Impôts par type de contribuable. L'objectif
est d'offrir un service plus personnalisé et répondant aux
attentes de l'usager ;
2) Le transfert de la mission du recouvrement de la
Trésorerie Générale du Royaume à la Direction
Générale des Impôts et ce pour une gestion
intégrée de l'Impôt ;
3) La promotion des ressources humaines par la formation et
l'enrichissement des fonctions.
D'autre part, la modernisation concerne aussi
l'amélioration de la relation entre l'administration fiscale et les
contribuables, et le développement du civisme fiscal et l'acceptation de
l'impôt chez ces citoyens. Pour cela, il faut simplifier les
procédures et améliorer le service tout en respectant les
engagements de l'un vers l'autre dans cette relation entre le fisc et le
client.
Chapitre1 : Vers un dispositif législatif
adapté à la dématérialisation
La concrétisation de la dématérialisation
des procédures fiscales par le projet SIT et les e-services (Interfaces
d'interactivités des données entre le programme SIT et le
contribuable), suppose une adaptation du dispositif législatif et
réglementaire fiscal et technologique.
D'une part, il faut normaliser et harmoniser l'architecture
des textes de lois fiscales de façon à permettre d'unifier les
méthodes et les procédures dématérialisées
dans le programme SIT, chose qui facilitera la conception et le
développement informatique de ce programme aux fiscalistes, aux
ingénieurs et aux techniciens (Section 1).
D'autre part, le cadre réglementaire et juridique
marocain doit être revu en fonction de l'évolution des
technologies (la signature électronique, certificat électronique,
échange numérique, ...), du contexte international et des besoins
des acteurs économiques afin de garantir un environnement
approprié aux développements des technologies de l'information.
(Section 2).
Section 1 - Vers un cadre juridique fiscal
adapté à la dématérialisation des
procédures
I. Codification et unification des textes fiscaux
La dématérialisation des procédures
fiscales à travers la réalisation du programme SIT se base
essentiellement sur une démarche de normalisation et unification des
méthodes et règles de la gestion fiscale par les gestionnaires
comme par exemple la création d'un référentiel des
règles communes et spécifiques des impôts pour faciliter
l'exploitation de ces règles. Or, cette démarche ne peut
atteindre pleinement son objectif qu'à travers la codification et le
regroupement des textes fiscaux.
Ainsi, deux axes importants ont permis de tracer la voix de
codification des textes fiscaux, d'abord les recommandations conclues lors des
assises nationales tenues le 26-27 novembre 1999 sur la modernisation du
système fiscal et de l'administration fiscale, et ensuite, l'objectif
définie comme axe de modernisation dans SDIT 2003-2008, d'atteindre une
plus grande efficacité et productivité des ressources humaines
ainsi qu'une meilleure gestion des ressources matérielles et
financières qui ne peut être réalisé que par la mise
en oeuvre de plusieurs actions dont notamment, l'adaptation et
l'amélioration de l'organisation, des
procédures (pour les simplifier), des règles et
méthodes de codification qui doivent être menées en
parallèle avec le démarrage du système.
Ainsi, en vue de concrétiser les recommandations des
assises fiscales d'une part, et les orientations tracées par le SDIT,
d'autre part, sur la codification des textes, un code générale
des impôts25 a été élaboré
progressivement, selon les étapes suivantes :
- De 1999 à 2003, des mesures ont été
introduites pour :
· L'harmonisation de la législation fiscale avec
l'environnement juridique ;
· La simplification des textes fiscaux et le recentrage de
la fiscalité sur les impôts synthétiques par la suppression
de certains impôts.
- En 2004, la refonte des droits d'enregistrement a
consisté en une restructuration du texte pour répondre aux
impératifs d'harmonisation avec les autres impôts et taxes,
l'allégement de la charge fiscale et le renforcement des garanties des
contribuables ;
- En 2005, l'élaboration du livre des
procédures fiscales constitue une étape décisive dans
l'élaboration du CGI et le couronnement des travaux de simplification et
d'harmonisation menés de 1999 à 2005. Ce livre a regroupé
l'ensemble des règles de procédure, de contrôle et de
contentieux, prévues par les textes régissant l'IS, l'IR, la TVA
et les DE ;
- En 2006, l'élaboration du livre d'assiette et de
recouvrement a consisté en:
· Le regroupement de l'ensemble des règles
d'assiette et de recouvrement relatives à l'IS, à l'IR, à
la TVA et aux DE ;
· La restructuration du texte ;
· L'harmonisation avec le droit des sociétés
et la loi comptable ;
· L'introduction de nouvelles dispositions visant
notamment la prise en charge du recouvrement de l'IR par la Direction
Générale des Impôts (DGI) et l'extension à l'IR de
la télé déclaration et du télépaiement
prévus en matière d'IS et de TVA.26
25 institué par l'article 5 de la loi de
finances n°43-06 pour l'année budgétaire 2007
promulguée par le Dahir n°1-06-232 du 10 Hija 1427 (31
Décembre 2006)- Cf. textes juridiques n°2 en annexe.
26 Cf. Tableaux et Schémas, annexe n°3, statistiques
du recouvrement à la DGI.
- En 2007, l'édition du Code Général des
Impôts est le couronnement des travaux de simplification et
d'harmonisation entamés depuis 1999.
D'autre part, il y eu lieu aussi l'adéquation de la
fiscalité locale et de la fiscalité d'Etat tant au niveau de
l'architecture des textes qu'à celle des procédures, avec
notamment l'harmonisation des procédures relatives aux sanctions et
majorations, au contrôle et vérification, à la
notification, au droit de communication, au contentieux et à la
rectification des impositions. De même, en matière de
recouvrement, les dispositions du code de recouvrement des créances
publiques sont applicables au niveau de la fiscalité locale.
II. La reconnaissance juridique des
Télédéclarations et Télépaiement des
impôts
Les e-services « télédéclaration et
télépaiement >> des impôts constituent l'interface
principale entre le contribuable et le système d'intégration de
taxation (SIT). Ces e-services ont pour but de dématérialiser les
déclarations fiscales par la publication en ligne d'un ensemble «
SIMPL >> (les Services des IMPôts en Ligne). Le lancement du
téléservice « SIMPL-TVA >> a été ouvert
d'abord en avril 2006, en test, à un échantillon d'une trentaine
de grandes entreprises de Rabat et Casablanca, ensuite et à l'aide de
l'assistance mise à leur disposition à travers un centre d'appel,
ainsi qu'à la documentation et certificats électroniques, ces
sociétés ont pu au cours des mois suivants déposer des
copies électroniques de leurs déclarations réelles.
En parallèle, et pour asseoir le support juridique et
réglementaire de ce téléservice, la DGI a
préparé ou a participé à l'élaboration d'un
ensemble de textes. Ainsi, la DGI a finalisé :
- L'arrêté du ministre des finances et de la
privatisation n° 2623-06 fixant les conditions de mise en oeuvre de la
télé déclaration et du télépaiement de la
TVA ; arrêté publié au bulletin officiel le 7
décembre 2006 27 ;
- Les règles générales d'utilisation des
services « SIMPL >>, faisant office de contrat d'adhésion et
stipulant les conditions, droits et règles à respecter pour
l'utilisation de ce télé service. Ces règles ont
été annexées à l'arrêté ci-dessus ;
- La convention de partenariat avec les banques précisant
les modalités de mise en oeuvre du télépaiement à
travers le prélèvement automatique.
27 Voir annexe
Section 2 - Vers un dispositif législatif et
réglementaire technologique perfectible
I. Loi régissant la signature électronique et
les échanges numériques
En général, la dématérialisation
de l'écrit engendre la suppression du papier puisqu'il y a une
transformation des documents sous forme des données numériques
susceptibles d'être échangé électroniquement via le
réseau Internet vers un autre utilisateur.
De là, on relève deux aspects de la
problématique juridique de la dématérialisation :
- Les données numériques qui se substituent aux
documents écrits (dématérialisation documentaire) : ces
données entraînent au problème de preuve et de
validité juridique de la signature numérique.
- L'échange numérique : cet échange met
en relation deux personnes dans un espace virtuel avec un grand potentiel de
risque de déformation des données transmises par des incidents
techniques, et cela se traduira en une impossibilité d'administrer la
preuve. En conséquence, le média utilisé pour le transfert
des données doit être suffisamment fiable pour pouvoir
sécuriser l'échange numérique. Cette condition est
indispensable pour le droit en termes de preuve.
Ainsi, en 2007, la loi n° 53-0528
réglementant l'échange électronique de données
juridiques, vient d'être publié sur le BO29 et elle
s'articule autour de plusieurs axes.
Le premier axe traite du régime des transactions
conclues par voie électronique. Dans cet axe, la loi aborde la
validité des actes établis sous forme électronique ou
transmis par voie électronique. En d'autres termes, le document
électronique tiendra lieu d'acte sous-seing privé.
Dans le deuxième axe, le texte prévoit dans
quelles conditions la signature électronique30 peut
être sécurisée pour attester de l'identité du
signataire. Ainsi, la signature électronique consiste en l'usage d'un
procédé fiable d'identification garantissant l'identité de
son auteur et son lien avec l'acte auquel elle s'attache. Si ce
procédé de fiabilité répond aux critères
définis par la loi, la signature est dite sécurisée et a
la même force probante que la signature manuscrite.
28 Dahir n° 1-07-129 du 30 novembre 2007 portant
promulgation de la loi n° 53-05 relative à l'échange
électronique de données juridiques.
29 Bulletin Officiel n° 5584 du Jeudi 6 Décembre
2007.
30 Une signature électronique est, par
définition, une donnée sous forme électronique qui est
jointe ou liée logiquement à d'autres données
électroniques et qui sert de méthode d'authentification. Une
telle signature peut être utilisée pour identifier le(s)
signataire(s) d'un acte juridique accompli par voie électronique.
Légalement, elle ne peut être refusée quant à son
efficacité juridique ou sa recevabilité comme preuve en justice.
Néanmoins, elle ne sera reconnue comme équivalente à la
signature manuscrite que si elle répond à un certain nombre de
critères de sécurité technique. Dans ce cas, on dit que la
signature électronique est qualifiée.
Sécuriser le contenu de l'acte signé signifie que
le document n'a pas été affecté par des modifications
durant son transfert.
Sur le plan technique, la confidentialité des
données est assurée par l'utilisation des moyens de
cryptographie. Cette technique vise à brouiller le message initial,
à le coder selon une clé et de rendre quasi-impossible sa lecture
et sa modification sans l'utilisation d'un code «Key» qui en permet
le décodage. Cette clé est détenue par le destinataire du
message.
Cette technologie, qui constitue une condition sine qua non
pour la confidentialité, l'intégrité et la
fiabilité des données échangées par voie
électronique, est également réglementée dans le
même titre que la signature électronique. Ainsi, les services de
sécurité pourront lutter contre les infractions.
Dans le deuxième chapitre du 2ème
titre du texte, a trait à la certification de la signature
électronique. Ainsi, une autorité d'agrément et de
surveillance de la certification se chargera de la mise en oeuvre du
système de certification électronique. La loi prévoit
aussi des obligations des prestataires de la certification électronique.
Il faut que les prestataires de ces services remplissent des conditions
précises avant de les agréer à délivrer des
certificats électroniques. Des sanctions et des amendes sont
prévues pour toute infraction aux dispositions du texte.
Par ailleurs, en dépit de la réalisation d'une
loi encadrant la problématique juridique de la
dématérialisation des documents et les échanges
électronique, il reste beaucoup d'effort à réaliser en
terme de la réglementation d'accès aux documents privés
des citoyens pour consultation ou pour modification, de la loi sur la
protection des données personnelles et de la loi fixant les
modalités d'archivage des données numériques et leurs
sécurités.
II. Autorité nationale d'agrément et de
surveillance de la certification électronique (ANASCE)
1) Missions de l'ANASCE
De l'A15 à l'A19 de la loi n° 53-0531
réglementant l'échange électronique de données
juridiques, sont définies les missions de l'ANASCE pour
l'agrément de création des certificats électronique aux
services demandeurs de cet agrément, et aussi missions de
contrôles aux dites services. Ainsi, l'Autorité nationale
d'agrément et de surveillance de la certification électronique, a
pour mission :
- de proposer au gouvernement les normes du système
d'agrément et de prendre les mesures nécessaires à sa mise
en oeuvre ;
- d'agréer les prestataires de services de
certification électronique et de publier un extrait de la
décision d'agrément, ainsi que le registre des prestataires de
services de certification électronique agréés au <<
Bulletin officiel » ;
- de s'assurer du respect, par les prestataires de services
de certification électronique délivrant des certificats
électroniques sécurisés, des engagements prévus par
les dispositions de la présente loi et des textes pris pour son
application ;
- de vérifier ,soit d'office, soit à la demande
de toute personne intéressée, ou faire vérifier la
conformité des activités d'un prestataire de services de
certification électronique délivrant des certificats
électroniques sécurisés aux dispositions de la
présente loi ou des textes pris pour son application. Elle peut avoir
recours à des experts pour la réalisation de ses missions de
contrôle ;
- et dans l'accomplissement de leur mission de
vérification, les agents de l'autorité nationale, ainsi que les
experts désignés par elle ont, sur justification de leurs
qualités, le droit d'accéder à tout établissement
et de prendre connaissance de tous mécanismes et moyens techniques
relatifs aux services de certification électronique
sécurisée qu'ils estimeront utiles ou nécessaires à
l'accomplissement de leur mission.
A l'heure actuelle, et à défaut de manque de
l'expertise professionnelle dans le domaine du certificat électronique,
le gouvernement n'a pu encore définie l'autorité nationale
responsable de la création d'argument pour les prestataires des
certificats électroniques. Seuls des rumeurs qui laissent propager
l'idée que probablement l'ANRT qui se chargera de l'ANASCE ! Ce qui sera
à découvrir d'ici à l'avenir prochain.
2) Les prestataires de services de certification
électronique
Toujours dans la même loi régissant les
échanges électronique, l'A 20 stipule que << Seuls
les prestataires de service de certification électronique
agréés dans les conditions fixées par la
31 Dahir n° 1-07-129 du 30 novembre 2007 portant
promulgation de la loi n° 53-05 relative à l'échange
électronique de données juridiques.
présente loi et les textes pris pour son application
peuvent émettre et délivrer les certificats électroniques
sécurisés et gérer les services qui y sont
afférents. »
Alors que l'A21, fixe les conditions d'être
agréé en qualité de prestataire de services de
certification électronique, dont le demandeur de l'agrément doit
être constitué sous forme de société ayant son
siège social sur le territoire du Royaume :
- 1 - remplir des conditions techniques garantissant :
a - la fiabilité des services de certification
électronique qu'il fournit, notamment la sécurité
technique et cryptographique des fonctions qu'assurent les systèmes et
les moyens cryptographiques qu'il propose ;
b - la confidentialité des données de
création de signature électronique qu'il fournit au signataire
;
c - la disponibilité d'un personnel ayant les
qualifications nécessaires à la fourniture de services de
certification électronique ;
d - la possibilité, pour la personne à qui le
certificat électronique a été délivré, de
révoquer, sans délai et avec certitude, ce certificat ;
e - la détermination, avec précision, de la date et
l'heure de délivrance et de révocation d'un certificat
électronique ;
f - l'existence d'un système de sécurité
propre à prévenir la falsification des certificats
électroniques et à s'assurer que les données de
création de la signature électronique correspondent aux
données de sa vérification lorsque sont fournies à la fois
des données de création et des données de
vérification de la signature électronique.
- 2 - être en mesure de conserver,
éventuellement sous forme électronique, toutes les informations
relatives au certificat électronique qui pourraient s'avérer
nécessaires pour faire la preuve en justice de la certification
électronique, sous réserve que les systèmes de
conservation des certificats électronique garantissent que :
a - l'introduction et la modification des données sont
réservées aux seules personnes autorisées à cet
effet par le prestataire ;
b - l'accès du public à un certificat
électronique ne peut avoir lieu sans le consentement préalable du
titulaire du certificat ;
c - toute modification de nature à compromettre la
sécurité du système peut être détectée
;
- 3 - s'engager à :
- 3-1 : vérifier, d'une part, l'identité de la
personne à laquelle un certificat électronique est
délivré, en exigeant d'elle la présentation d'un document
officiel d'identité pour
s'assurer que la personne à la capacité
légale de s'engager, d'autre part, la qualité dont cette personne
se prévaut et conserver les caractéristiques et
références des documents présentés pour justifier
de cette identité et de cette qualité ;
- 3-2 - s'assurer au moment de la délivrance du certificat
électronique :
a) que les informations qu'il contient sont exactes ;
b) que le signataire qui y est identifié
détient les données de création de signature
électronique correspondant aux données de vérification de
signature électronique contenues dans le certificat ;
- 3-3 - informer, par écrit, la personne demandant la
délivrance d'un certificat électronique préalablement
à la conclusion d'un contrat de prestation de services de certification
électronique :
a) des modalités et des conditions d'utilisation du
certificat ;
b) des modalités de contestation et de règlement
des litiges ;
- 3-4 - fournir aux personnes qui se fondent sur un certificat
électronique les éléments de l'information prévue
au point précédent qui leur sont utiles ;
- 3-5 - informer les titulaires du certificat
sécurisé au moins soixante (60) jours avant la date d'expiration
de la validité de leur certificat, de l'échéance de
celui-ci et les inviter à le renouveler ou à demander sa
révocation ;
- 3-6 - souscrire une assurance afin de couvrir les dommages
résultant de leurs fautes professionnelles ;
- 3-7 - révoquer un certificat électronique,
lorsque :
a) il s'avère qu'il a été
délivré sur la base d'informations erronées ou
falsifiées, que les informations contenues dans ledit certificat ne sont
plus conformes à la réalité ou que la
confidentialité des données afférentes à la
création de signature a été violée ;
b) les autorités judiciaires lui enjoignent d'informer
immédiatement les titulaires des certificats sécurisés
délivrés par lui de leur non conformité aux dispositions
de la présente loi et des textes pris pour son application.
Enfin, pour la cessation de ses activités, l'A23
stipule que « Le prestataire de services de certification de signature
électronique qui émet, délivre et gère les
certificats électroniques informe l'administration à l'avance,
dans un délai maximum de deux mois, de sa volonté de mettre fin
à ses activités.
Auquel cas, il doit s'assurer de la reprise de celles-ci par
un prestataire de service de certification électronique garantissant un
même niveau de qualité et de sécurité ou, à
défaut, révoque les certificats dans un délai maximum de
deux mois après en avoir averti les titulaires.
Il informe également l'autorité nationale, sans
délai, de l'arrêt de ses activités en cas de liquidation
judiciaire. »
Chapitre 2 : Vers une administration fiscale efficace
et efficiente
L'objectif du processus de la dématérialisation
des procédures fiscales de l'administration fiscale par l'usage des
technologies de l'information, est de mettre en place une administration
efficace et efficiente. Ce qui signifie de rendre le meilleur service au
moindre coût pour l'ensemble des contribuables.
L'atteinte de cet objectif engendre, d'une part, une mutation
du mode d'action de l'administration, l'obligeant à repenser
l'organisation de ses structures et la gestion régionale de ses services
fiscaux, et en parallèle d'adopter une stratégie de conduite de
changement de ses ressources humaines (Section 1).
D'autre part, l'administration fiscale fait partie de
l'administration de l'Etat dont les relations avec ses usagers se sont
longtemps exercées sur la base du principe d'autorité. Au cours
des années récentes, elles se sont toutefois engagées dans
une mutation culturelle visant à fonder sur une plus grande confiance
réciproque le consentement des contribuables à payer leurs
impôts. A la lumière de cette évolution, en analysera
comment continuer à améliorer les relations entre
l'administration et les contribuables sans, pour autant, réduire
l'efficacité de l'administration fiscale (Section 2).
<< Écouter le client n'est pas une fonction ou une
structure, mais un mode de fonctionnement. »
F. DUPUY, le client et le Bureaucrate, éd. Dunod, 1998.
|
Section 1 - Modernisation de l'administration
fiscale
L'organisation constitue un ensemble des techniques
destinées à améliorer le fonctionnement de
l'administration. L'organisation est la fonction qui consiste à
rechercher les moyens à mettre en oeuvre pour déterminer le
degré d'efficacité du service, sa rentabilité ainsi que sa
faculté d'adaptation au milieu extérieur.32
Ainsi, pour plus de proximité au contribuable, la DGI a
opté pour modernisation de sa structure, au mode d'organisation autour
du contribuable - client.
I. Organisation administrative harmonisée
orientée sur le client
1) Modernisation du schéma de l'organigramme
Au niveau international, la tendance générale,
selon le rapport de l'OCDE sur les administrations fiscales des pays OCDE,
semble être qu'un nombre croissant de pays ne se basent pas sur un
critère principal d'organisation, mais adoptent une démarche
éclectique et pragmatique intégrant tous les types de
modèles. La structure fondée sur les catégories
d'impôts fait manifestement place à une organisation
fonctionnelle, centrée sur le contribuable ou à un dosage des
deux. Parmi les pays de l'OCDE, 9 ont une organisation purement fonctionnelle,
4 combinent cette formule avec une structuration par catégories
d'impôts ou de contribuables, tandis que 12 pays déclarent
utiliser toutes ces formes d'organisation. Dans 5 pays seulement,
l'administration fiscale n'est pas du tout structurée par
fonctions33.
Dans la pratique, la structure de nombreux services fiscaux des
pays de l'OCDE et non membres constitue un hybride des modèles
d'organisation.34 Il s'agit souvent d'un
32 H. L. Baratin, << Organisation et méthodes dans
l'administration publique », Berger - Levrault 1971
33 Voir le rapport sur << L'administration fiscale dans les
pays de l'OCDE et dans certains pays hors OCDE: série <<
Informations comparatives » (2006) » CENTRE DE POLITIQUE ET
D'ADMINISTRATION FISCALES - Février 2007-
34 Selon le rapport sur << L'administration fiscale dans
les pays de l'OCDE et dans certains pays hors OCDE :
<< Depuis 20 à 30 ans, on distingue nettement une
tendance dans la façon dont l'organisation interne des services fiscaux
a évolué. Il s'agit des types de modèles suivants :
- Le modèle par type d'impôt ;
organigramme largement basé sur des critères
« fonctionnels », mais qui comprend une direction ou une unité
plurifonctionnelle chargée de traiter les dossiers des plus gros
contribuables.35
Au Maroc, le processus de modernisation de l'administration
fiscale, portant sur son organisation et ses modes de fonctionnement, a
débuté avec la restructuration des services centraux de la
Direction des Impôts en 1988 par nature d'impôt (division des
impôts directs, division des taxes sur le chiffre d'affaires, division de
l'enregistrement et du timbre).
Par conséquence, cette organisation a eu des lacunes et
des défaillances, notamment, la lourdeur et la complexité
d'administration de l'impôt, le cloisonnement des services et la
difficulté pour les contribuables de suivre leur dossier. Ainsi, les
défauts d'un tel type d'organisation ont suscité les pouvoirs
publics et les responsables de l'administration fiscale d'instituer une
nouvelle forme d'organisation basée sur une architecture fonctionnelle
en 1991. Ce qui implique que pour l'ensemble des impôts, la gestion sera
décomposée en trois fonctions distinctes (l'assiette, la
vérification et le contentieux).
Par rapport au modèle fondé sur la nature de
l'impôt, le modèle fonctionnel a paru offrir de nombreux avantages
et sa mise en place a facilité de nombreuses évolutions allant
dans le sens d'une amélioration des performances de l'administration
fiscale (par exemple, une réorganisation dans la polyvalence ainsi que
l'informatisation progressive des services fiscaux ce qui permet une gestion
plus efficace des fonctions de contrôle fiscal, l'harmonisation des
procédures, la simplification de l'identification des contribuables
selon leur forme juridique depuis janvier 1997 par la mise en place de
l'identifiant fiscal unique36).
Néanmoins, ce modèle a lui aussi ses points faibles
- la division par fonctions peut aboutir à la médiocrité
ou à l'incohérence du service37.
- Le modèle fonctionnel : avec ce modèle, le
personnel est réparti principalement en unités à
caractère fonctionnel ; (par exemple
enregistrement, comptabilité, traitement de l'information,
contrôle, recouvrement, recours,
etc. et s'occupe généralement
de l'ensemble des impôts.
- Le modèle de segmentation des contribuables : ces
dernières années, un petit nombre de pays
développés s'est engagé dans une troisième voie ;
elle consiste à centrer principalement les fonctions de service et de
discipline fiscale sur différents segments de contribuables (les grandes
entreprises, les PME, les salariés etc.). »
35 Idem.
36 Il s'agit d'un numéro d'identification national commun
à la Direction Générale des Impôts et au
Trésor
37 Selon le rapport sur « L'administration fiscale dans les
pays de l'OCDE et dans certains pays hors OCDE »
En effet, la mise en oeuvre du nouveau modèle
articulée sur des <<segments de contribuables >> commence
à être généralisée dans différents
pays38 en mettant en place des directions/unités qui se
consacrent uniquement aux gros contribuables. La logique de ce modèle
est que chaque catégorie des contribuables présente une
variété de caractéristiques et de comportements en
matière de civisme fiscal, et donc des risques différents pour
les services fiscaux. Pour gérer efficacement ces risques,
l'administration doit formuler et mettre en oeuvre des stratégies (par
exemple une clarification de la loi, une formation des contribuables, une
amélioration des services, un meilleur ciblage des contrôles)
convenant aux particularités et aux problèmes de
conformité propres à chaque catégorie. Selon les partisans
d'une organisation basée sur les <<segments de contribuables
>>, le regroupement d'activités fonctionnelles essentielles au
sein d'une structure de gestion unifiée et spécialisée
renforce les perspectives d'amélioration du niveau global de la
discipline fiscale39.
A l'égard des administrations fiscales d'autres pays,
et pour une gestion efficace des dossiers fiscaux des gros contribuables dont
ils ont des spécificités particulières (un chiffre
d'affaires important, des activités diverses et/ou une participation
à des transactions qui posent des problèmes complexes ou nouveaux
d'interprétation du droit, l'utilisation de mécanismes de
financement complexes, ...), il a fallu mettre en place une administration
fiscale marocaine multi-services adaptée aux différents types des
contribuables : Grandes entreprises, PME/PMI, professionnels et particuliers.
Une organisation prenant en compte la taille des contribuables permet à
l'administration fiscale d'accroître son efficacité en calibrant
l'utilisation des moyens disponibles aux risques et aux enjeux pour chaque
catégorie de contribuables.
Dans la pratique, et au niveau régional,
l'administration a procédé à la création d'un
service des grandes entreprises (dont le chiffre d'affaires dépasse 50
millions de dirhams, aux entreprises du secteur financier et aux
établissements stables des sociétés
étrangères) à la Direction Régionale de Casablanca
et de Rabat dans un premier temps, pour étendre ensuite
l'expérience aux autres Directions régionales. Par ailleurs, le
plan d'action de la Direction Générale prévoit d'autres
structures spécialisées qui seront chargées de la
fiscalité des petites et moyennes entreprises et d'autres
réservées à la fiscalité des professionnels et des
particuliers.
38 Cf. Tableaux et Schémas annexe n°2 : tableau
<< Organisation interne de l'administration fiscale >>
39 Rapport sur << L'administration fiscale dans les pays de
l'OCDE et dans certains pays hors OCDE: série << Informations
comparatives >> (2006) >> CENTRE DE POLITIQUE ET D'ADMINISTRATION
FISCALES - Février 2007 -
En juillet 2005, la restructuration des services centraux
adopte aussi que ces directions régionales, le concept de gestion
orientée client. Les entités centrales ont été
ainsi restructurées en fonction des catégories de contribuables
(grandes entreprises, autres personnes morales, professionnels, particuliers,
établissements stables, non résidents).
En effet, au-delà des aspects organisationnels, se posait
la question de l'approche et du style de management régional capable
d'aller de pair avec un environnement en pleine mutation.
2) Autonomisation des services régionaux
Au cours des dernières années, la DGI a
procédé à la déconcentration de certaines
activités au niveau régional (émissions d'impôts ,
affaires juridiques, remboursement de la taxe sur la valeur ajoutée et
de la restitution de l'impôt sur les sociétés.), mais le
problème d'accès aux informations qui sont dispersées dans
différentes base de données régionales, ne permet pas de
favoriser l'autonomisation de la gestion des services régionaux ainsi
que l'existence des difficultés de la coordination entre services pour
le contrôle fiscal face aux nouveaux enjeux de la lutte contre la
fraude.
En effet, la mise en oeuvre du Système
Intégré de Taxation (SIT) permettra une meilleure maîtrise
de la matière fiscale. Le SIT est avant tous une base de données
nationale, orientée contribuable, qui va progressivement remplacer les
bases régionales. De là, les informations saisies dans n'importe
quelle région du royaume seront mises à la disposition de tous
les agents de la DGI habilités à y accéder, quelle que
soit leur localisation, ce qui leur permettra d'avoir une vision exhaustive et
cohérente sur la situation fiscale du contribuable, et ce pour mieux
réaliser l'ensemble de leurs missions fiscales.
Ainsi, L'Administration centrale peut espérer gagner du
temps dans le traitement des demandes tandis que les services
déconcentrés gagnent de la lisibilité.
II. Conduite de changement
Une administration efficace et efficiente ne peut se
concrétiser qu'avec une intégration rationnelle et efficace du
personnel dans le processus de la modernisation de la DGI par la
dématérialisation.
Cependant, la gestion classique des ressources humaines a
connu des limites (un système basé sur l'évaluation du
rendement plutôt que de la performance, un système
d'évaluation qui a montré ses limites, un système
d'incitations peu motivant...) face aux changements et aux évolutions du
cadre organisationnel et gestionnaire de l'administration publique en
général.
« Un agent bien informé, valorisé,
responsabilisé, connaissant parfaitement les orientations de ses
missions, est incontestablement placé dans les meilleures conditions
possibles pour accomplir un travail de qualité
»40.
Pour mener à bien les réformes en profondeur de
ses structures et de ses modes d'action, la DGI a opté pour une
stratégie d'accompagnement du changement. La formation continue,
l'adaptation aux innovations du système d'information, la communication
interne sont autant d'actions qui permettent à l'ensemble des
fonctionnaires de se sentir porteurs et bénéficiaires des
mutations en cours.
Par ailleurs, le contribuable est aussi concerné par le
changement et la modernisation de l'administration fiscale. Cette
dernière doit donc, mobiliser une compagne médiatique de ses
projets envers les entreprises et les particuliers, et ce à travers une
politique de communication externe publiant l'image moderne et transparente de
l'administration fiscale et sensibilisant et familiarisant les contribuables
aux nouveaux services fiscales en lignes (Télédeclarations et
télépaiement des impôts).
1) Formation : levier de la modernisation de la DGI
Nouvelle organisation, nouvelles missions de recouvrement,
nouveau système d'information, dématérialisation des
procédures fiscales par les e-services et le projet SIT..., tant de
chantier et de réforme élaboré par la DGI. Ainsi, la
direction s'emploie à élaborer des programmes de formation aux
agents en vue d'accompagner ces évolutions et changements engagés
par elle afin de s'adapter à son environnement, de développer sa
réactivité pour répondre efficacement aux exigences des
usagers et en fin leur assurer une meilleure qualité de service.
La formation vise à doter ses bénéficiaires
de compétences nouvelles à travers la transmission des types de
savoir, le développement du savoir-faire et l'amélioration du
savoir être.
40 SANDOZ, Jean-Marie. La communication dans les services locaux.
In : Revue française de finances publiques, n 57, 1997, p. 138
Les cycles de formations à la DGI se déclinent sous
5 formes principales :
- La formation initiale pour assurer l'enseignement
théorique de base et une formation opérationnelle pour les
nouvelles recrues ;
- La formation continue pour renforcer les compétences des
cadres et agents dans les domaines de leurs activités ;
- La formation sur les nouvelles technologies ;
- La formation à l'étranger afin de
développer le benchmark avec les systèmes fiscaux les plus
performants au niveau international ;
- Les séminaires en management et en communication pour
moderniser les techniques de gestion à tous les niveaux.
Séminaires en management et en communication
Formation Initiale &
Opérationnelle
Formation à l'étranger
Formation sur NTIC
Formation Continue
Formes principales du cycle de formation à la
DGI
La formation sur les NTIC, est une formation riche et
diversifiée selon la nature des tâches des agents dans un service
:
- Pour les agents du métier fiscal, on leur propose des
formations technologiques de base qui leur permettent d'exercer leurs
tâches en plus de pertinence : Par exemple, l'utilisation de la
messagerie électronique, formation sur la bureautique de base et
avancée (Excel avec utilisation des macros programmés afin
d'éviter la répétition des tâches sur les
tableaux...). Aussi, et dans le cadre de la livraison des programmes de la
dématérialisation d'un projet, les fiscalistes
bénéficient d'une assistance et transfert de compétences
pour pouvoir exploiter les programmes indépendamment des informaticiens.
Dans ce sens, le projet SIT a commencé à planifier un planning
de
formation et d'assistance au niveau central et régional,
et ce au fur et à mesure de chaque livraison des paliers du projet.
- En vu des évolutions rapides des nouvelles
technologies, la mise à niveau des compétences techniques des
informaticiens (ingénieurs et techniciens) est prise en
considération à chaque période de la réalisation de
l'un des projets définis au schéma directeur. Dans ce cadre,
chaque projet sous traiter à une société, doit être
accompagné d'un planning des formations sur les technologies <<
JAVA >> les plus avancées, les << Framework >>
récemment adoptées dans les projets, les nouveaux environnements
<< DataBase >>, ...
Chaque année, le service de la formation propose un
plan de formation aux agents de la DGI centrale et régionale via un
email du compte du service, et ce pour avis et propositions d'autres types de
formation dont un ou plusieurs agents en ont besoin.
Au total, en 2006, plus de 2500 fonctionnaires de la DGI ont
bénéficié au moins d'un cycle de formation, soit environ
60% de l'effectif global. 41
Par ailleurs, 63 responsables et cadres en pris part à
des rencontres et des séminaires organisés au niveau
international notamment par l'Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE), le Centre de Rencontres et
d'Études des Dirigeants des administrations fiscales (CREDAF), le Bureau
International de la documentation Fiscale (IBFD) et les universités
étrangères. 42
L'objectif de la politique de formation de la direction est de
réussir un processus de formation pédagogique global et riche
pour tous les fonctionnaires quelques soit leur statut ou fonction et au niveau
du service central ou régional, et de pouvoir réussir à
intégrer les futurs gestionnaires utilisateurs du programme SIT. Mais il
reste à consacrer plus d'efforts à évoluer, notamment :
- L'activation du développement de la formation en
ligne, à l'instar de la Direction des Affaires Administratives et
Générales (DAAG) du ministère de l'économie et des
finances. Un projet a été dédié pour cette action
au niveau du nouveau schéma directeur << Portail Privée
avec e-Learning >>. Mais à défaut du budget, l'appel
d'offre pour ce projet n'a pu être lancé.
41 Rapport d'activités de la DGI pour l'année
2006.
42 Idem
- Les compétences pédagogiques des formateurs
internes par leur intégration dans un processus de formation des outils
et méthodes pédagogiques plus modernes pour l'animation des
séminaires.
- L'installation plus importante des centres de la formation
de l'administration dont actuellement sont répartis seulement en trois
centres (Rabat, Casablanca et Marrakech), et ce pour plus de proximité
aux gestionnaires des services régionaux profitant des formations.
- Et puisque la stratégie de la modernisation de
l'administration est centrée sur les contribuables, pourquoi ne pas
réaliser des séminaires sur la fiscalité au Maroc au
profit de ces contribuables et les professionnels concernés (Comptables,
Notaires, ...).
2) Grandes lignes de la politique de la
communication
Afin de réussir la conduite de changement, il faut
s'attaquer sur deux niveaux de communication : en interne et en externe.
1.1) Communication Interne
Principalement, les gestionnaires des dossiers fiscaux, les
vérificateurs et les gestionnaires des dossiers du contentieux, sont la
population cible de la politique de la communication au cours
d'intégration progressive des livraisons des projets d'informatisation
des procédures fiscales (e-services :Simpl-TVA, projet Simpl-IS, projet
Simpl-IR, et le projet SIT).
Ainsi, cette politique de la communication doit remplir au moins
six objectifs envers cette population cible définie par rapport au
changement :
- Faire connaître la vision à tous les acteurs
concernés (la problématique, la solution envisagée, les
moyens à mettre en oeuvre),
- Informer sur le déroulement du processus,
- Rassurer sur le bien fondé du changement et sur la
cohérence de la démarche adoptée (mettre tout
particulièrement l'accent sur les résultats et les
améliorations attendus)
- Valoriser les efforts faits par les acteurs pour
concrétiser le changement, - Aider à anticiper/résoudre
les difficultés,
- Diffuser les nouvelles règles ;
Autour de ces objectifs, les actions de la communication interne
de la DGI, ont été concrétisées par la
réalisation :
- Des rencontres d'information et de sensibilisation à
l'adoption de la loi de finances 2006, et ce par une série de
conférences animée par les responsables et cadres de la Division
de la Législation, au profit des ressources relevant du Service Central
et des Directions Régionales.
- Journée du fiscaliste : La DGI a
organisé une rencontre avec 400 personnes représentant les
différents grades et profils de la DGI, pour communiquer sur la
stratégie de modernisation de la Direction Générale.
- « MesInfos43 »
est une feuille d'information interne publiée à travers
la messagerie de la DGI, pour informer les ressources :
· Des projets de réformes conduits par la DGI ;
· De l'actualité fiscale ;
· Des orientations stratégiques (lettre de M. Le
Directeur Général des Impôts).
- Site Intranet : Le site intranet de la DGI comprend des
rubriques informationnelles et des services (revue de presse, formulaires). En
outre, la rubrique destinée à mettre en avant les
potentialités de nos ressources humaines à travers la publication
de leurs travaux personnels et professionnels a connu un engouement particulier
en 2006. La rubrique <<Etudes et analyse >> regroupe ainsi des
rapports, des thèses, des articles.
- Portail documentaire : Il est également possible,
à travers Intranet, d'accéder aux bases de données
constituées par le service de documentation, couvrant la documentation
générale (livres, articles de périodiques
spécialisés) et la documentation fiscale (circulaires, notes de
service, questions fiscales, etc.), de faire des recherches
multicritères, de s'inscrire à des profils de recherche, de
réserver en ligne des documents et de consulter les divers produits
documentaires offerts.
- Journal << L'info SIT >> : à l'occasion
d'une première livraison du Palier n° 1 pour test du projet SIT, le
service de la communication a publié le premier numéro en
Août
43 Au cours de l'année 2006, deux feuilles ont
été diffusées auprès des cadres et responsables de
la DGI : la première sur les dépenses fiscales avec un
éditorial précisant que l'évaluation des dépenses
fiscales qui entre dans le cadre de la réforme fiscale ; la seconde sur
le Portail de la DGI et sur les e-services.
2007 ayant pour ambition de créer un lien entre le
projet et les futurs utilisateurs du système et donner la parole
à l'ensemble des acteurs de ce nouveau système.
De ce qui précède, on peut remarquer la
présence des nouvelles technologies comme moyen de communication
(intranet, portail). Mais, il existe des outils informatiques qui favorisent la
communication en groupe. Sachant que les projets sont organisés autour
des différents groupes selon la fonction assignée, la mise en
place d'un forum en ligne pourra aider mieux à la communication en un
temps réel et dans un lieu totalement virtuel. En plus, ce forum sera un
lieu des débats très intéressants sur la fiscalité
ou autres sujets plus spécifiques comme les problèmes de
traitement ou de gestion d'une telle ou telle affaire fiscale ou juridique d'un
contribuable ou tous simplement suivre de prés les évolutions des
projets de la dématérialisation des procédures fiscales. A
noter, qu'il existe d'autres moyens de discussions en ligne comme les
visioconférences, les vidéotransmissions, les
audioconférences, ...et à l'administration de faire installer le
système qui répond à ces besoins en communication en
groupe soit au niveau des groupes décisionnels ou opérationnels
ou entre les deux.
1.2) Communication Externe
L'image de notre administration est injustement
dégradée dans l'esprit des citoyens, et les services
électroniques représentent une opportunité afin de changer
cet état de fait. Mais ceci n'est possible qu'à travers une
politique de communication adaptée et énergique. Celle-ci doit
permettre l'accompagnement du développement des services
électroniques, afin que ces services bénéficient
dès leurs premiers pas, d'une bonne image.
Il s'agit de faire d'une pierre deux coups : améliorer
l'image de l'administration, tout en accompagnant le lancement des services
électroniques. C'est la raison pour laquelle cette politique de
communication devrait bénéficier d'un budget important,
exprimé en pourcentage des sommes consacrées au
développement des services électroniques. Cette politique doit
bien sûr être conduite au niveau central, et régional.
Un vaste plan de communication doit être lancé
par l'administration. Il aurait pour objectif de faire connaître les
réalisations des services électroniques et autres projets de la
dématérialisation, de les valoriser, et d'inciter à leur
usage. Ce plan permettrait à l'administration de communiquer notamment
sur son engagement de modernisation concernant la valeur légale de
l'information publique et des Téléprocédures.
Section 2 : Vers une amélioration de la
relation entre l'administration fiscale et le contribuable
On ne peut nier que plus que tout autre domaine, la
matière fiscale est par nature conflictuelle puisqu'elle oppose deux
intérêts antagonistes, l'intérêt du contribuable
à ne payer que le stricte minimum de l'impôt, voir à ne
rien payer du tout et l'intérêt de l'administration à
collecter le maximum possible de recettes au trésor publique et ce en
réprimant toute fraude.
Mais soucieuse de la confiance que doit accorder le
contribuable aux fiscs, la DGI a mis au centre de ses préoccupations et
priorités l'enjeu d'amélioration de sa relation avec ce
contribuable.
Cet objectif peut être concrétisé à
travers plusieurs axes, notamment :
- La simplification des procédures pour rendre la
compréhension et le paiement de l'impôt plus simple pour le
contribuable, et la recherche de la plus grande satisfaction des contribuables
par l'amélioration de la qualité des services rendus (I).
- Promouvoir et développer le civisme fiscal par
l'information et la sensibilisation du contribuable (II).
I. Simplification des procédures et
amélioration du service du public
Généralement, la simplification des
formalités et des procédures administratives consiste en une
série de mesures pragmatiques et concrètes destinées
à faciliter les relations entre l'administration et ses usagers. La
dématérialisation des procédures fiscales constitue l'une
de ces mesures de simplification des procédures à la DGI.
1) Simplification des procédures
A l'échelle nationale, l'amélioration de la
relation qui lie l'administration à ses usagers a constitué un
chantier important invoqué lors d'un premier colloque national sur la
réforme administrative au Maroc sous le thème: «
L'ADMINISTRATION MAROCAINE ET LES DEFIS DE 2010 ». Ce chantier a
souligné les actions à suivre :
- L'institution d'une Haute Commission Nationale
chargée de la simplification des procédures administratives et y
faire représenter les partenaires économiques et sociaux de
l'administration ;
- Du point de vue juridiques, actualisation des textes
juridiques et la création des lois interdisant aux fonctionnaires de
demande au citoyen des pièces justificatives non prévues par la
loi ;
- Actions de regroupement des services complémentaires
au sein de complexes administratifs sont effectifs (Centres Régionaux
d'Investissement) ou en cours de réalisation ;
- Codification des procédures par une série de
documents dont ils sont mis à la disposition des administrations et des
usagers pour renforcer la communication et l'information :
· Elaboration d'un guide des procédures
administratives en vigueur dont 270 les plus usuelles ont été
mises sur le site du MMSP,
· Elaboration d'un manuel méthodologique de
simplification des procédures et des démarches
administratives,
· Mise en place d'une ligne dédiée à
l'enregistrement des réclamations des citoyens.
- La formation des fonctionnaires et des responsables est
à renforcer dans le sens du changement de la culture du service
public.
Dans le cadre des directives prises lors du colloque sur les
simplifications des procédures au niveau national, la DGI continue ce
processus de modernisation de ces procédures fiscales.
D'abord, la simplification des démarches implique celle
du langage administratif. D'une part le courrier dont il est fréquemment
utilisé dans les relations entre les contribuables et l'administration
fiscale, emploie des termes techniques et un vocabulaire juridique difficile
à être bien conçue par le contribuable. En
conséquence, il y a souvent des risques d'incompréhensions ou de
malentendus. D'autre part, les déclarations fiscales, eux aussi,
utilisent parfois des termes techniques non clairs par le contribuable surtout
de profil personne physique particulier.
Pour simplifier le langage dans les courriers et formulaires
administratifs, la DGI a procédé à la sélection
des modèles des formulaires pour leur fréquence et la
sensibilité de leur contenu,
afin de réécrire le contenu de façon plus
claire par un comité dédié à cette tâche.
Ensuite, en plus de l'existence d'un lexique fiscal sur le portail, ces
formulaires et courriers ont été publiés dans l'espace
<< documentations >> et à la rubrique << Vos
impôts et taxes >> sur la page d'accueil du portail de la DGI, et
ce pour facilité l'accès à ces documents.
La simplification vise aussi l'harmonisation des textes de loi et
la création d'un Code Général des Impôts (CGI). Les
principales caractéristiques de ce code sont 44:
- L'instauration d'un seul référentiel fiscal et
l'abrogation de toutes les mesures fiscales prévues par des textes
particuliers ;
- L'adoption d'une nouvelle architecture permettant une lecture
aisée des dispositions fiscales ;
- La réduction du corpus d'articles de la
législation fiscale de 415 à 248 articles seulement.
Enfin, la simplification passe aussi par la
dématérialisation des procédures fiscales soutenues par le
projet SIT (description dans la première partie) et les projets
e-services (Simlp-TVA, Simpl-IS et Simpl-IR). En avril 2006, l'e-service
Simpl-TVA, relatif à la télédéclaration et au
télépaiement de la TVA, a été ouvert en test,
à un échantillon d'une trentaine de grandes entreprises de Rabat
et Casablanca. Grâce à l'assistance mise à leur disposition
à travers un centre d'appel, ainsi qu'à la documentation et
certificats électroniques, ces sociétés ont pu, au cours
du mois février 2007, déposer des copies électroniques de
leurs déclarations réelles et en même temps procéder
au paiement en ligne de ces déclarations. Dans le projet de loi de
finances 2009, il y aura l'obligation de déclaration de la TVA par voie
électronique pour les entreprises ayant un chiffre d'affaires
égale ou supérieur à 50 millions Dhs.
2) Amélioration du service au public
Dans un contexte plus moderne de la gestion, le but principal
de l'administration est de rendre un service de façon continue et
régulier, d'une manière plus égale et adapté aux
besoins évolués et spécifiques de chaque contribuables.
44 Rapport d'activité 2006 de la DGI.
Or, l'administration fiscale a une mission historique du
contrôle et de la vérification de la sincérité des
déclarations des contribuables. Ainsi, on ne peut s'échapper
à cette mission, l'administration a au moins la possibilité de
rendre << l'impôt facile >> ce qui est illustré par la
devise hollandaise en ce sens << Nous ne pouvons pas vous rendre
l'impôt plus agréable, mais nous pouvons vous le rendre plus
facile >>.
Faciliter l'impôt pour les contribuables, afin de
consolider le cap du civisme fiscal, tant pour les particuliers que pour les
entreprises, nécessite d'abord de s'attaquer à une
première priorité qui consiste à progresser vers un
interlocuteur fiscal unique : En 2002, Les bureaux d'accueil et de coordination
ont été crée au sein de toutes les Directions
Régionales afin de répondre aux besoins exprimés par les
usagers.
En outre, une adresse fiscale électronique unique
<<
webmaster@tax.gov.ma >>
et une rubrique << Contact >> pour les numéros des
téléphones de certains services de la DGI figurent sur le nouveau
Portail lancé en janvier 2008.
Les entreprises, y compris les PME,
bénéficieront également des progrès vers un
interlocuteur fiscal unique du fait d'une part de la mise en place des nouveaux
<<services des grandes entreprises >> qui ont une mission
polyvalente (assiette, contrôle, et affaires juridiques) et d'autre part
de la prise en charge du recouvrement de la TVA et de l'IS à partir de
2005 par la DGI qui a permis plus d'efficacité dans la gestion et un
meilleur service à l'usager, notamment au niveau des délais de
remboursement, de restitution et en matière d'affaires juridiques.
La seconde priorité porte, au-delà de la mise en
place d'un interlocuteur fiscal unique, sur l'amélioration de la
qualité des services rendus par les administrations fiscales à
travers la mise en ligne des déclarations fiscales (télé
déclaration et télépaiement des impôts), et dans ce
cadre, l' e-service << Simpl-TVA >> est lancé par la DGI en
2007 d'une manière progressive au profit des grandes entreprises,
ensuite en fin d'année 2008 sera lancé l'e-service <<
Simpl-IS >> dans des conditions de sécurité, de
fiabilité et de régularité de service optimales.
Les démarches fiscales devraient être
également facilitées grâce à la création de
la charte du contribuable qui porte sur la définition des
engagements, lesquels permettront l'instauration
d'une relation plus simple, plus respectueuse et plus
équitable avec les entreprises et les particuliers.
II. Vers un contribuable - citoyen
Un contribuable - citoyen, est un responsable qui respecte ses
devoirs fiscaux de citoyens. En contre partie, l'administration a l'obligation
de veiller aux respects des droits des citoyens définis dans la loi
fiscale. Quels sont les moyens utilisés pour promouvoir le civisme
fiscal, et la définition du rôle de la charte du contribuable dans
l'amélioration de la relation entre l'administration et le
contribuable.
1) Promouvoir le civisme fiscal et l'acceptation de
l'impôt
L'une des causes de la fraude ou de l'évasion fiscale
est << l'affaiblissement du sens du devoir fiscal >>. <<C'est
un fait bien connu que, pour un grand nombre de citoyens, la conscience fiscale
est moins rigoureuse que la conscience morale. >>45.
Donc pour remédier à ce mouvement de la fuite devant
l'impôt, il est nécessaire de prévoir les moyens
adéquats pour développer et promouvoir le civisme fiscal chez les
citoyens.
Outre que l'amélioration de la qualité du
service et la simplification des procédures par les nouvelles
technologies d'information et de communications (voir détail dans les
paragraphes précédents), l'administration fiscale devrait
exploiter aussi les NTIC pour médiatiser un slogan fiscal significatif.
La plupart des pays, comme en Mexique qu'illustre les affiches et les
publicités par le slogan << Payer ses impôts, c'est
participer >>. Même constat en France pour sa compagne de la
modernisation de l'administration fiscale <<Pour vous faciliter
l'impôt>>, en Egypte, l'administration fiscale a pour slogan
<< ÉäØÇæãáÇ ??
ÉÈíÑÖáÇ ÁÇÏ
>>...
En effet, la DGI utilise différents supports
informationnels pour promouvoir le civisme fiscal. Pour l'information du grand
public, divers canaux d'information sont mis à la disposition du public
: les mass médias, le portail et les publications informationnelles.
1 - Les mass médias utilisés par
la direction sont :
- Presse écrite : La presse est également mise
à contribution pour informer les usagers des nouveautés au sein
de la DGI, à travers les insertions presse qui viennent rappeler aux
citoyens au fait les échéances fiscales qui les concernent
(notamment, les
45 P. M. Gaudemet/ J. Molinier , << Finances publiques
>> Fiscalité / Tome2- 5éme Edition. P226
acomptes d'IS, la vignette, la déclaration d'IGR).
Signalons par ailleurs la poursuite de la campagne d'information suite à
l'ouverture des différentes recettes de la TVA. En outre, en 2005, un
partenariat a été conclu avec le quotidien L'Economiste pour
publier gracieusement le calendrier des échéances fiscales.
- Télévision : La DGI a réalisé en
partenariat avec le Ministère de la Modernisation des Secteurs Publics,
des émissions télévisées diffusées sur la
deuxième chaîne et traitant de sujets fiscaux touchant un grand
nombre de télé spectateurs comme « la déclaration de
la TVA au titre des livraisons à soi-même de constructions
»... ;
- Radio : De même, la DGI a été
représentée dans des émissions radio à vocation
informative et vulgarisatrice.
2 - Internet : la représentation de la
DGI sur Internet se concrétise par le portail récemment
publié sur le web (janvier 2008), il s'agit d'un ensemble d'espaces
documentaires et informationnels avec un ensemble des e-services des
télédéclarations et télépaiements.
3 - Publications informationnelles,
notamment, à travers la mise à jour et l'édition des
brochures du dispositif d'incitations fiscales (en arabe et en
français), des guides fiscaux des MRE (en arabe et en français)
et la réalisation de la version du rapport annuel destiné au
public externe.
En termes de relations publiques, la DGI va au devant des
citoyens dans diverses manifestations : salons, forums, expositions... par
exemple en 2005, la DGI a participé au 4ème Salon National des
Marocains Résidant à l'Etranger organisé à la foire
Internationale de Casablanca le 10 août 2004.
En outre, une permanence a été assurée
durant les mois de juillet et août 2006 pour assister, informer et
orienter les marocains résidant à l'étranger au
siège de la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant
à l'Etranger à Rabat et aux centres d'accueil des MRE de
Kénitra, de Tanger et d'Oujda.
En parallèle de ces moyens d'information et de
sensibilisation des contribuables, il est important de concrétiser la
relation quotidienne entre le contribuable et l'administration, par
un document de référence, et ce pour en
définir les droits et les devoirs du contribuable de façon plus
claire et simple. Il s'agit de la création d' « UNE CHARTE
DU CONTRIBUABLE ».
2) Charte du contribuable
L'acceptation de l'impôt par le citoyen, ainsi que le
respect des droits du contribuable par l'administration fiscale, constituent
deux conditions inséparables pour atteindre l'objectif de l'impôt
défini par l'accumulation des recettes pour le financement des services
publics.
Or, atteindre cet objectif implique l'instauration d'un climat
de confiance et de transparence entre le contribuable et l'administration
fiscale. Ce climat ne peut se réaliser qu'à travers la conception
d'une charte du contribuable. En définissant les droits et les devoirs
de chacun, elle contribue à faire progresser la qualité de
service de l'administration fiscale et à développer un civisme
fiscal.
En raison historique, politique et économique, le
régime fiscal le plus proche de notre pays, est celui de la France et
dont il est souhaitable de s'inspirer de sa démarche de modernisation de
l'administration fiscale par les NTIC. La charte du contribuable constitue
l'une des phases du processus de cette modernisation.
La Charte du contribuable a été
présentée en mai 2005 par le ministre
délégué au Budget et à la réforme de
l'État, Jean-François COPÉ. Elle s'inscrit dans une
démarche de qualité, engagée depuis plusieurs
années par l'administration fiscale, afin d'améliorer ses
relations avec les contribuables. Conçue comme un guide de «
savoir-vivre », elle récapitule les droits et les devoirs de
chacun.
Actualisée tous les ans, la Charte regroupe 34 mesures
concrètes au service du contribuable, autant d'engagements de
l'administration d'améliorer la qualité du service.
D'une part, l'administration fiscale s'engage à ce que la
simplicité, le respect et l'équité soient au coeur de son
action. Voici quelques exemples des réformes engagées :
- La simplicité, avec des services plus accessibles par
Internet, mais aussi par téléphone (accueil 6 jours sur 7,
jusqu'à 22h en semaine).
- Le paiement en ligne est favorisé. En 2005, 225 000
contribuables ont payé leur impôt sur le revenu par Internet.
- Le respect, avec la création de la relance amiable.
L'administration adresse un simple courrier proposant au contribuable de
procéder lui-même à la régularisation de sa
déclaration, sans sanction, ni intérêt de retard à
payer. La reconnaissance de la bonne foi du contribuable est désormais
de règle.
- La procédure de rescrit, garante de la
sécurité juridique. Le contribuable peut interroger les services
des impôts sur un point précis. Par sa réponse,
l'administration fiscale prend position et engage sa responsabilité. Les
questions générales ou apportant un nouvel éclairage sur
l'application de la loi, sont mises en ligne sur le site «
impots.gouv.fr ». Ainsi, tous
les usagers ont un même accès à information. Si leur
situation est similaire, ils peuvent se référer à la
réponse de l'administration fiscale.
- L'équité : en s'engageant à
répondre dans un délai de 30 jours, l'administration s'applique
les mêmes règles que celles imposées aux contribuables.
- Les contrôles fiscaux voient leur durée
limitée : trois mois pour les plus petites entreprises et 9 mois pour
les entreprises moyennes.
D'autre part, la Charte définit les devoirs du
contribuable vis-à-vis de l'administration fiscale. Le contribuable doit
:
- Accepter le principe de l'impôt,
- Respecter ses obligations et ne pas tenter de se soustraire
à l'impôt,
- Fournir des informations sincères et complètes
lors de ses déclarations fiscales,
- Reconnaître la légitimité du
contrôle fiscal en contrepartie du système déclaratif. S'il
fait l'objet d'un contrôle, il coopère avec le vérificateur
et contribue au bon déroulement des opérations.
En termes de réforme, au Maroc, la DGI a bien
évolué sa démarche de modernisation comme constatée
et analysée dans les paragraphes précédents du
présent sujet. Cette modernisation qui a permis d'améliorer le
service rendu aux contribuables à travers la
dématérialisation des procédures fiscales pour les
simplifier et les rendre accessibles de façon équitable,
transparente et au moindre coût par les contribuables, et aussi par
l'aménagement interne
d'organisation afin de personnaliser les services, et ce par la
création des interlocuteurs uniques selon le profil du contribuable.
De ce fait, le terrain est presque parfait pour pouvoir
établir, à l'instar d'autres payes développés, une
Charte du contribuable rappelant les modes d'application du devoir fiscal de
chaque citoyen avec plus de respect, de loyauté et
d'équité.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
De ce qui précède, la modernisation de la
gestion des impôts au Maroc au sein de la DGI par la
dématérialisation des procédures fiscales, doit être
appuyé par la consolidation de deux points :
D'abord, le renforcement du cadre juridique et
réglementaire, et ce, au niveau des textes fiscaux ainsi qu'au niveau
des textes concernant la réglementation du domaine technologique.
Ensuite, la lutte, en interne contre la résistance des
ressources humaines, et en externe contre la résistance des
contribuables par la fraude et l'évasion fiscale. Cette lutte doit
être concrétisée par deux moyens essentiels :
- Entreprendre des actions efficaces sur le plan de formation
et d'accompagnement des ressources humaines qui constituent un levier important
dans la réussite du processus de la modernisation en global de la
DGI.
- Instituer des bases solides de la communication en interne
ou en externe, et ce pour bien médiatiser la modernisation de la DGI,
car l'impression générale qui règne dans le public, a une
idée et une image presque floue des ambitions stratégiques de la
modernisation de cette administration. Chose qui ne peut faciliter la
volonté d'améliorer la relation entre le fisc et le
contribuable.
CONCLUSION GENERALE
Assurer un meilleur service public et moderniser la gestion
des impôts, sont deux défis majeurs que la DGI doit en faire face.
Aujourd'hui, l'outil le plus imposant sur le terrain international et national
avec une forte influence, c'est bien sûr, les NTIC.
Ces nouvelles technologies ont bien affirmé leur pouvoir
magique dans le développement des pays en différents secteurs
industriels, économiques, sociales et culturels.
Consciente aux biens effets des NTIC, la DGI a pu exploiter
les moyens offerts par ces technologies dans son processus de modernisation.
L'un de ces moyens est la dématérialisation de ses
procédures fiscales.
Ainsi, une panoplie des projets informatiques a
été définie dans le cadre du nouveau schéma
directeur d'informatique et de télécommunications 2003-2007. Ces
projets sont structurés en deux grands thèmes, ceux de la
dématérialisation de la gestion fiscale et d'autres en projets de
support.
Le projet SIT s'inscrit, évidemment, dans la
première catégorie des projets pour but de moderniser la gestion
fiscale et contribuer à sa rationalisation au sein de la DGI.
Jusqu'à nos jours, le projet SIT en global, n'est encore finalisé
pour pouvoir étudier de près ses effets sur la gestion de
l'impôt au Maroc.
Mais, à travers l'exposition de ses objectifs ainsi que
sa consolidation par l'adoption des choix stratégiques basés sur
les bonnes pratiques des expériences étrangères, en
matière de conception et de développement, on ne peut
qu'être optimiste d'avoir dans les prochaines mois à venir, un
Système Intégré de Taxation permettant d'atteindre une
efficacité de la gestion fiscale avec le moindre coût et en
même temps réaliser un service de meilleur qualité.
En outre qu'aux avantages offerts par SIT dans le processus de
la dématérialisation de la gestion de l'impôt, il est
nécessaire de préparer en parallèle, un environnement
idéal oüs'installera le future programme SIT à la
DGI. Il s'agit d'instituer un environnement juridique fiscal et
technologique perfectible, de moderniser l'environnement structurel et
organisationnel, et de préparer le cadre de
l'environnement des ressources humaines qui sont un facteur non
négligeable à effet primordial dans le processus de modernisation
de la DGI.
Ainsi, à la multiplication de ces conditions, le
rôle de la dématérialisation des procédures fiscales
ne peut qu'à se renforcer pour la modernisation en global de la DGI.
BIBLIOGRAPHIE ET WEBLIOGRAPHIE
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e-Government, "Pour une administration électronique
intégrée et citoyenne", Version 3 du 19 mai 2005.
2. Livre de référence -septembre 2007 : «
Stratégie e-Maroc 2010 - Réalisations, Orientations & Plans
d'action »
3. IDARATI -Programme national e-Government 2005-2008 - "Pour
une administration électronique intégrée et citoyenne",
PROGRAMME E-GOVERNMENT 4. 5 - Version 4. 5 du 25 Janvier 2006
4. "E-Gov: Le Maroc est sur la bonne voie ..." Interview avec
Marc Ribes, expert en egouvernance, In :
www.itmaroc.com/E-Administration-le-Maroc-est-sur.html
5.
http://www.srci.fr - SRCI - Solutions
de dématérialisation
6. Interview avec le directeur du programme COPERNIC Patrick
Dailhé à Bercy. In : INDUSTRIES - N°111 - FEVRIER 2006.
7. Rapport d'information du Sénat sur les missions
fiscales de la DGI :
8. Revue Française de Finances Publiques
N°89/02-2005- article « COPERNIC » de Patrick DALHE directeur du
projet.
9. « A l'heure de l'administration fiscale
électronique », Liselott Kana, Chef des services fiscaux
internationaux, Servicio de impuestos internos, Ministère des Finances
du Chili et Fernando Barraza, Sous-directeur de l'informatique, Servicio de
impuestos internos, Publié en février 2001.
10. Agence du revenu du Canada :
www.cra.gc.ca.
11. Tunis Afrique Presse (TAP), TUNIS, 14 jan 2008.
12. Dahir n° 1-07-129 du 19 kaada 1428 (30 novembre
2007) portant promulgation de la loi n° 53-05 relative à
l'échange électronique de données juridiques. Bulletin
Officiel n° 5584 du Jeudi 6 Décembre 2007.
13. H. L. Baratin, << Organisation et méthodes dans
l'administration publique », Berger - Levrault 1971
14. L'administration fiscale dans les pays de l'OCDE et dans
certains pays hors OCDE: série << Informations comparatives »
(2006) » Centre de Politique et d'Administration Fiscales - Février
2007-
15. SANDOZ, Jean-Marie. La communication dans les services
locaux. In : Revue française de finances publiques, n° 57, 1997
16. Rapport d'activités de la DGI pour l'année
2006.
17. P.M. Gaudemet/ J. Molinier, <<Finances publiques
» Fiscalité / Tome2- 5éme Edition.
18. Schéma Directeur Informatique et de
Télécommunication de la DGI 2003-2008.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS 2
Liste des abréviations 3
SOMMAIRE 4
INTRODUCTION GENERALE 6
PARTIE I : DEMATERIALISATION DES PROCEDURES FISCALES A LA
DGI : UN ATOUT DE MODERNISATION DE LA GESTION DE L'IMPOT 10
Chapitre 1 : Contexte de la
dématérialisation de la gestion fiscale à la DGI
12
Section 1 - Modernisation de l'administration publique 13
I. Introduction des NTIC au Maroc (1995-2007) 13
II. Programme national de «l'Administration en ligne »
15
Section 2 - Schéma Directeur de l'Information et des
Télécommunications (2003-2007) de la DGI 18
I. Contexte et objectifs du SDIT 18
1) Contexte 18
2) Les objectifs 19
II. Les principales étapes 20
III. Projets inscrits au SDIT 20
Chapitre 2 : Système Intégré de
Taxation (SIT) : Corollaire d'une gestion moderne 22
Section 1 : Nouveau système d'information de la Direction
: Outil de rationalisation de la gestion de
l'impôt au Maroc 24
I. Système d'information actuel de la DGI : Architecture
fonctionnelle 24
1) Applications métiers actuels dédiées
à la gestion fiscale 24
1.1) Impôt sur les sociétés (IS) 24
1.2) Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) 24
1.3) Impôt sur le Revenu (IR) 25
2) Défaillances des applications métiers de la
gestion fiscale 25
II. SIT projet du SDIT pour le futur système d'information
26
1) Description du projet SIT 26
2) Structuration du SI fiscal autour du projet SIT 29
3) Mise en oeuvre des meilleures pratiques dans le projet SIT
29
Section 2 : Benchmarking en matière de la
dématérialisation des procédures fiscales 30
I. Expériences étrangères 30
1) Cas de la France : La révolution copernicienne 30
1.1) Stratégie adoptée 30
1.2) Compte fiscal 30
1.3) Coût budgétaire et humain. 31
1.4) Bilan de fonctionnement 31
2) Succès de l'expérience des services fiscaux
chiliens 32
3) Canada : Service ImpôtNet (NETFILE) 35
4) Télédéclaration: Modernisation du
système fiscal tunisien 36
II. Expérience marocaine de l'Administration des Douanes
et Impôts Indirects 37
1) e-douane 37
2) SADOC corrigé par le système BADR 38
Conclusion de la première partie
40
PARTIE II : VERS UNE MODERNISATION DE LA GESTION DE
L'IMPOT AU MAROC
42
Chapitre1 : Vers un dispositif législatif
adapté à la dématérialisation 44
Section 1 - Vers un cadre juridique fiscal adapté à
la dématérialisation des procédures 44
I. Codification et unification des textes fiscaux 44
II. La reconnaissance juridique des
Télédéclarations et Télépaiement des
impôts 46
Section 2 - Vers un dispositif législatif et
réglementaire technologique perfectible 47
I. Loi régissant la signature électronique et les
échanges numériques 47
II. Autorité nationale d'agrément et de
surveillance de la certification électronique (ANASCE) 49
1) Missions de l'ANASCE 49
2) Les prestataires de services de certification
électronique 49
Chapitre 2 : Vers une administration fiscale efficace et
efficiente 53
Section 1 - Modernisation de l'administration fiscale 54
I. Organisation administrative harmonisée orientée
sur le client 54
1) Modernisation du schéma de l'organigramme 54
2) Autonomisation des services régionaux 57
II. Conduite de changement 57
1) Formation : levier de la modernisation de la DGI 58
2) Grandes lignes de la politique de la communication 61
1.1) Communication Interne 61
1.2) Communication Externe 63
Section 2 : Vers une amélioration de la relation entre
l'administration fiscale et le contribuable 64
I. Simplification des procédures et amélioration du
service du public 64
1) Simplification des procédures 64
2) Amélioration du service au public 66
II. Vers un contribuable - citoyen 68
1) Promouvoir le civisme fiscal et l'acceptation de
l'impôt 68
2) Charte du contribuable 70
Conclusion de la deuxième partie
73
Conclusion Générale 74
Bibliographie et webliographie 76
TABLE DES MATIERES 78
ANNEXES 81
ANNEXES
TABLEAUX ET SCHEMAS
Annexe N°1 : Evolution du Parc Total des
abonnés Internet : source ANRT
Annexe N°2 : Organisation de l'administration
fiscale dans les pays OCDE : source OCDE
Source : Rapport sur « L'administration fiscale dans
les pays de l'OCDE et dans certains pays hors OCDE: série «
Informations comparatives » (2006) » CENTRE DE POLITIQUE ET
D'ADMINISTRATION FISCALES -février 2007-
Annexe N°3 : Statistiques sur le recouvrement
réalisé en 2005 : source rapport d'activité de la
DGI
TEXTES JURIDIQUES
N°=1 : Dahir n°= 1-85-347 du 7 Rebia
II 1406 (20 décembre 1985) portant promulgation de la loi n°= 30-85
relative à la taxe sur la valeur ajoutée (BO n°= 3818 du 19
rebia II 1406 /1/1/1986).
Article 43 :
«Dans le cas où l'inspecteur des taxes sur le
chiffre d'affaires est amené à rectifier les impositions
initiales, que celles- ci résultent des déclarations de chiffre
d'affaires souscrites par le redevable ou d'une taxation d'office, il notifie
à celui- ci par lettre recommandée avec accusé de
réception, les motifs, la nature et le montant détaillé du
redressement envisagé et l'invite à produire ses observations
dans un délai de 30 jours suivant la date de la réception de la
lettre de notification. A défaut de réponse dans le délai
prescrit, l'imposition est établie et ne peut être
contestée que dans les conditions prévues à l'article 47
de la présente loi II. - Si les observations du redevable parviennent
à l'inspecteur dans le délai prescrit et si ce dernier les estime
non fondées en tout ou en partie, il notifie au redevable, par lettre
recommandée avec accusé de réception, dans un délai
maximum de 60 jours suivant la date de réception de la réponse du
redevable, les motifs de son rejet partiel ou total ainsi que les impositions
qui lui paraissent devoir être retenues en faisant connaître au
redevable que ces impositions seront définitives s'il ne pourvoit pas
devant la commission locale de taxation prévue à l'article 45 de
la présente loi dans un délai de 30 jours suivant la date de
réception de la lettre de notification >>.
N°=2 : la loi de finances n°43-06 pour
l'année budgétaire 2007 promulguée par le Dahir
n°1-06-232 du 10 Hija 1427 (31 Décembre 2006).
Article 5 :
« Sont modifiées par la présente loi, les
dispositions de l'article 10 de la loi de finances n° 35-05 pour
l'année budgétaire 2006, et sont codifiées sous la
dénomination « code général des impôts >>
les dispositions du livre des procédures fiscales prévues
à l'article 22 de la loi de finances n° 26-04 pour l'année
budgétaire 2005 et celles du livre d'assiette et de recouvrement
prévues à l'article 6 de la loi de finances n° 35-05
précitée, telles que
modifiées dans la forme et le fond. >>
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