Conclusion partielle
Dans cette seconde partie, la problématique de
l'évolution régressive du couvert végétal a
été posée à travers une analyse diachronique et un
examen des causes et des conséquences. L'aménagement forestier a
aussi été envisagé comme la solution idoine qui puisse
garantir une meilleure gestion des ressources forestières. Une zone de
5.498,25 ha de forêt a été délimitée, ses
potentialités et ses insuffisances identifiées. En terme de
potentialité, la forêt est constituée de 39 espèces
végétales dont 11 sont d'intér~t socio-économique
et culturelle.
La densité moyenne des arbres est de 183 arbres/ha et
le volume moyen de bois, de 31,57 m3/ha, même si ces deux
valeurs ont des différences sur le terrain. La répartition des
arbres selon les classes fonctionnelles, montre que 10,39 % des arbres
appartiennent à la classe de régénération (Dhp <
10), 61,68 % à celle de bois commercialisable (10 = Dhp < 25) et
27,92 % à celle de bois d'oeuvre ou semencier (Dhp = 25).
La situation sanitaire d'ensemble des arbres est assez
intéressante et les actions anthropiques au regard des indices
considérés sur la forêt ne sont pas très
importantes. Pour une bonne gestion de ces ressources à travers un plan
d'aménagement, des enjeux, qui sont d'ordre socio-économique et
environnemental, ont été identifiés.
Ces enjeux se résument à la prise en compte des
besoins traditionnels des populations, la préservation, la restauration
ainsi que l'amélioration de la productivité des ressources
forestières et fauniques. Ils concernent également le
renforcement des capacités organisationnelles des populations,
l'utilisation de techniques appropriées dans la gestion des ressources
forestières et la gestion efficiente des finances et du
matériel.
Pour une gestion durable des ressources naturelles dans la
commune, il est nécessaire de procéder à une
sensibilisation des populations sur la problématique de la
dégradation et à des aménagements agricoles, pastoraux et
forestiers, en tenant compte du cadre institutionnel et législatif.
CONCLUSION GENERALE
Dans un contexte international et local marque par une
degradation des ressources vegetales dont les causes sont liees en grande
partie à la pression anthropique, la recherche de solutions durables
s'impose. Par consequent, les solutions pour une gestion durable des ressources
végétales résident dans l'aménagement qui garantit
la préservation de l'équilibre entre les usages et les
ressources. Mais avant toute action d'aménagement, il est indispensable
de connaître l'environnement humain et physique. C'est dans ce contexte
que l'on a voulu s'intéresser à la situation dans la commune
rurale de Matiacoali à travers ce thème « Etude
prospective pour l'aménagement d'une fort naturelle dans la commune
rurale de Matiacoali (Province du Gourma) ». L'objectif principal est
de contribuer à proposer un système d'aménagement
participatif et durable d'une forJt naturelle dans cette commune rurale.
La demarche methodologique adoptee afin de disposer des
donnees necessaires à la verification des hypothèses a consiste
à faire une analyse diachronique de la vegetation et des enquêtes
auprès des populations riveraines. Elle a egalement consiste à
realiser des entretiens avec les autorités coutumières et
municipales ainsi qu'à un inventaire forestier. L'analyse et
l'interprétation des données ont conduit à un certain
nombre de conclusions qui confirment d'ailleurs les hypothèses
émises pour cette étude.
- La première hypothèse, qui stipule que la
zone, malgre la degradation de son couvert végétal,
possède encore un important potentiel forestier naturel, est
vérifiée. L'analyse diachronique de l'évolution du couvert
végétal entre 1992 et 2005 a démontré qu'elle se
dégradait. L'analyse a donc permis de poser la problématique de
la dégradation du couvert végétal dont les causes sont
d'ordre naturel mais surtout anthropique. Les consequences de cette degradation
sont d'ordre environnementales et socio-economiques. Elles sont importantes et
interagissent les unes sur les autres. Les conséquences sur
l'environnement s'observent à travers l'appauvrissement des sols et la
péjoration climatique. Sur le plan socio-economique, elles se
manifestent par le bouleversement de la societe traditionnelle et des
systèmes de cultures ainsi que par la pauperisation des populations.
- La deuxième hypothèse est aussi
vérifiée. Elle stipule qu'une portion du potentiel forestier est
propice à un amenagement. En effet, une superficie de 5.498,25 ha de
forêt a pu être delimitee et ses ressources evaluees. En terme de
potentialite, sa flore est constituee de 39 espèces
végétales qui sont réparties d'une manière
homogène dans la forIt et dont 11 d'entre elles sont d'intérIt
économique et socioculturelle. Elle a également des
potentialités en matière de pâturage et de faune.
La densite moyenne des arbres est de 183 arbres/ha et le
volume moyen de bois est de 31,57 m3/ha avec cependant des
variations spatiales. La repartition des arbres selon les classes
fonctionnelles, montre que 10,39 % appartiennent à la classe de
regeneration (Dhp < 10), 61,68 % à la classe de bois commercialisable
(10 = Dhp < 25) et 27,92 % à la classe de bois d'oeuvre ou semencier
(Dhp = 25).
La situation sanitaire des arbres est assez interessante et
les actions anthropiques, au regard des indices considérés sur la
forIt, ne sont pas très importantes. Mais, l'exploitation de toutes ces
potentialites doit se faire dans un cadre bien organise, qui prend en
consideration les enjeux socio-economiques, environnementaux et qui garantit sa
durabilite.
- Selon la troisième hypothèse, il existe des
enjeux environnementaux et socioéconomiques autour de
l'aménagement de la future foret. Les resultats de l'étude
confirment egalement cette hypothèse. Il ressort de l'analyse de la
situation de l'écosystème forestier et de l'environnement humain
que les enjeux pour garantir la durabilité du type d'aménagement
qui va etre mis en place, se situent à plusieurs niveaux. Il s'agit de
la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement qui doit nécessairement
intégrer la satisfaction des besoins traditionnels des populations, la
préservation, la restauration ainsi que l'amélioration de la
productivité et la biodiversite de la foret. Les enjeux concernent
egalement le renforcement des capacites organisationnelles des populations,
l'utilisation de techniques appropriees dans la gestion forestières et
l'administration efficiente des ressources financières et
matérielles.
Cependant, au regard des facteurs de dégradation du
couvert végétal, l'aménagement de la foret reste
insuffisant pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune.
Pour cela, il doit ~tre intégrer dans un vaste plan d'aménagement
de l'espace communal afin d'y propulser un développement durable. Ce
plan doit intégrer l'aménagement de zones pour la production
agricole, pour la production des produits forestiers et fauniques ainsi que des
zones pastorales. Des modules de sensibilisation et de formation, sur la
problematique de la gestion durable des ressources naturelles et sur les
techniques d'intensification des productions, devront etre aussi dispenses.
Tout cela devra se faire dans un contexte de securisation foncière en
tenant compte du cadre institutionnel et legislatif existant.
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