V. Le mode de gestion des ressources naturelles et des
conflits liés à leur exploitation
L'exploitation des ressources naturelles est
l'activité première des populations rurales qui n'ont pas
beaucoup d'alternatives pour leur survie. Du fait de leur importance pour les
populations et de leur raréfaction, les ressources naturelles sont
source de conflits. Les propositions de solutions pour la gestion de ces
conflits supposent que l'on connaisse le système de gestion
traditionnelle en place et les sources des conflits.
Parmi les ressources naturelles de la localité, seules
celles foncières sont gérées clairement. En effet, pour
avoir accès à la terre, il faut une autorisation des
propriétaires terriens qui possèdent les droits légitimes
(droit du premier occupant) et qui sont habilités à la
prêter. De ce fait, on ne peut pas changer de champ quand et comme on le
veut. La terre s'acquière aussi sous forme de legs. Néanmoins,
toute personne membre ou non des villages enquêtés a accès
aux ressources foncières et forestières. C'est dans ce sens qu'il
est possible de couper du bois frais pour la construction des maisons ou des
hangars. Cependant, il faut normalement une autorisation du forestier, ce qui
n'est pas souvent respectée.
Du fait de l'absence d'une politique de gestion traditionnelle
très rigoureuse (planification rigoureuse de l'utilisation des
terres) de l'espace rural et la raréfaction des ressources
naturelles, il y a des conflits liés à leur occupation et
à leur exploitation. Ces conflits se manifestent la plupart du temps par
des joutes verbales quoique souvent, on en arrive à l'utilisation d'arme
blanche. Les conflits opposent généralement les agriculteurs aux
éleveurs, mais aussi, les agriculteurs entre eux. Ces conflits trouvent
leurs dénouements dans les cadres traditionnels qui sont les plus
efficaces.
En somme, la population de la zone se compose de
Gourmantché qui sont les autochtones et les plus nombreux, de Mossi,
d'Haoussa, de Yorouba, de Djerma et de Peuls qui constituent des peuplements
récents. Les mouvements de populations se manifestent par
l'arrivée de migrants qui, comme les autochtones, vivent des
activités agro-sylvo-pastorales. On a également les
activités de transformation et de commercialisation des produits
forestiers ligneux et non ligneux et ceux agricoles. Toutes ces
activités pratiquées sans grand soucis de préservation de
l'équilibre écologique, ont eu au fil du temps, des
conséquences sur le couvert végétal en particulier et sur
les ressources naturelles en général. Ces conséquences se
manifestent par leur raréfaction et par l'accentuation des conflits
liés à leur exploitation.
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