CHAPITRE III : LE MILIEU HUMAIN
La gestion durable des ressources forestières suppose
un équilibre entre les usages et les ressources. Pour mieux cerner les
usages, il faut impérativement connaître l'environnement humain.
Il s'agit exactement de connaître les populations humaines à
travers leurs activités socio-économiques telles l'agriculture,
l'élevage et celles spécifiques à l'exploitation des
ressources forestières. Il s'agit aussi d'appréhender leurs
systèmes de production, leur niveau technologique, leur mode de gestion
des ressources naturelles et des conflits liés à leur
exploitation.
I. La population
La commune rurale de Matiacoali compte 54.574 habitants selon les
résultats préliminaires du Recensement Général de
la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2006.
La population est composée essentiellement de six
groupes ethniques qui sont les Gourmantché, les Peulh, les Mossi, les
Haoussa, les Djerma et les Yorouba. Les plus nombreux sont les
Gourmantché qui sont les autochtones. Ils sont suivis par les Peulhs.
Les autres sont des peuplements récents puisque les Mossi seraient
arrivés à Matiacoali il y a environ 50 ans, les Haoussa et les
Djerma 45 ans et les Yorouba 40 ans (34- SANOU, 2006).
Les différentes ethnies cohabitent de manière
harmonieuse et cela se manifeste lors des évènements tels
mariages, décès, baptêmes ou religieux.
Les religions qui y sont pratiquées sont par ordre
d'importance, le traditionalisme, l'islam et le christianisme. La
première est pratiquée principalement par les autochtones
Gourmantché. La majorité des fidèles de l'islam sont les
Haoussa, Djerma, Yorouba, Mossi et certaines familles Gourmantché. Le
christianisme est la religion qui compterait le moins de fidèles. Les
pratiquants sont le plus souvent des Gourmantché et des Mossi.
En général, les populations ont des
activités socio-économiques telles que l'agriculture,
l'élevage, les activités de transformation et de
commercialisation des produits forestiers et agricoles.
DI 40TUEXltXII
L'agriculture, pratiquée par toutes les populations
enqu~tées, constitue l'activité majeure. Les rendements, mrme
s'ils sont en baisse, sont toujours acceptables et l'activité dispose
encore d'assez de réserves en terre. Dans l'ensemble, l'agriculture
reste traditionnelle dans sa pratique et se caractérise par un faible
niveau d'équipement. Les cultures sont assez variées et se
résument au maïs, mil, sorgho, soja, arachide, sésame et au
coton. Néanmoins, le sorgho et le maïs sont les
plus cultivés dans la zone d'étude (Cf. tableau
1). La production de coton est en plein essor dans la localité et cela
est probablement lié à l'encadrement apporté par la
société cotonnière du Gourma (SOCOMA).
Les pratiques agricoles telles que la jachère, la
rotation de culture et l'amendement sont connus et appliqués par
certains agriculteurs. Cependant, la durée de la jachère a
tendance à diminuer et n'excède plus 10 ans. L'amendement est
fait essentiellement avec la fumure organique mais pour les champs de coton,
c'est avec l'engrais chimique pour pallier à l'épuisement des
terres. D'une manière générale, on assiste à une
faible association de l'agriculture et de l'élevage par les
populations.
Tableau 1: La proportion des personnes par rapport aux
cultures pratiquées et aux types culturaux
Cultures
|
Type cultural
|
Manuel
|
Traction animale
|
Bovine
|
Asine
|
Autre
|
Coton
|
6 %
|
6 %
|
6 %
|
0
|
Maïs
|
86 %
|
31 %
|
43 %
|
0
|
Mil
|
37 %
|
26 %
|
23 %
|
0
|
Sorgho
|
91 %
|
31 %
|
40 %
|
0
|
Autres
|
43 %
|
23 %
|
26 %
|
0
|
Source: Enquête terrain (Juin 2007)
|