I.4.2 Travail informel.
Selon certains auteurs, c'est depuis plus de trente ans que la
notion de « travail informel » est devenue partie intégrante
du vocabulaire des spécialistes qui analysent le monde du travail et
toute sa complexité. Les discussions qu'a générées
ce sujet dans le monde de la recherche ont été assez
nombreuses.
Les débats ont commencé dans les années
70, à partir du rapport sur le Kenya écrit par Hart en 1972
à la demande du BIT (Hart, 1972). Ces débats ont pris une place
centrale dans les réunions des organismes internationaux, notamment dans
la 15e conférence Internationale des statisticiens du travail
de 1993 et la conférence Internationale du Travail de 2002.
On a convenu d'admettre que l'expression « travail
informel » désigne toute activité non
rémunérée mais ayant un caractère
économique, réalisé tant à l'intérieur d'un
ménage qu'à l'extérieur du foyer.
La catégorie « travail informel » peut
cependant s'en remettre à quatre situations de travail particulier :
· Le travail familial non rémunéré
;
· Le travail indépendant (excepté les
techniciens et les professionnels) ;
· Le travail en entreprise comptant jusqu'à cinq
employés (micro entreprise)
· Le travail domestique (incluant la garde d'enfants, le
soutien aux personnes âgées ou aux malades, le
bénévolat au sein d'organismes d'entraide, ...)
Il y a deux manières de comprendre le travail
informel à partir de deux besoins : l'analyse et la pratique.
Le travail informel est tout d'abord une catégorie
d'analyse. Ici on vérifie que les travailleurs inclus dans ce secteur
représentent une importante proportion des travailleurs
occupés.
1. selon le programme Régional d'Emploi pour
l'Amérique latine et les Caraïbes (PREALC) et l'organisation
Internationale du Travail (OIT), le secteur informel est composé de
l'excédent de main d'oeuvre disponible compte tenu de
l'incapacité du secteur formel de l'économie à
l'absorber..
Le travail informel se caractérise ainsi par la
facilité d'entrée dans le secteur, la séparation minimale
entre capital et travail, la faible productivité, le faible
investissement en capital, l'utilisation de main d'oeuvre intensive et la
faible division du travail.
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