MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET
SUPERIEUR
(MESS)
**********************************
DIRECTION DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
(DES)
*********************************************
CHAMBRE ECONOMIQUE EUROPEENNE
Fondation Universitaire Mercure
Bruxelles -BELGIQUE
GROUPE BK- UNIVERSITE
Institut International de Management
Ouagadougou- BURKINA FASO
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES POUR L'OBTENTION DU :
MASTER EN MANAGEMENT ET DROIT DES AFFAIRES
THEME :
LES EFFETS DE L'INCIVISME FISCAL SUR LA MOBILISATION DES
RESSOURCES FISCALES LOCALES : CAS DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU
Soutenu par :
Lawadoun Achille Constant SOW
Sous la direction de :
M. Jules TAPSOBA
Juillet 2011
Année académique 2008- 2009
SOMMAIRE
SOMMAIRE
1
AVERTISSEMENT
2
DEDICACE
3
REMERCIEMENTS
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
5
AVANT PROPOS
7
INTRODUCTION GENERALE
8
PREMIERE PARTIE :
12
ETAT DES LIEUX DE LA FRAUDE FISCALE ET
DE L'INCIVISME FISCAL
12
Chapitre I : Les principales sources
de recettes fiscales de la commune de Ouagadougou
13
Section I : Typologie des sources de recettes
fiscales liées à l'exercice d'une profession
14
Section II- Les impôts et taxes directs non
professionnels
25
Chapitre II : Difficultés
liées à la mobilisation des ressources fiscales locales au sein
de la commune de Ouagadougou.
30
Section I : Analyse des performances de
mobilisation des ressources fiscales locales
30
Section II : Les autres difficultés de
mobilisation des ressources locales
43
DEUXIEME PARTIE : MESURES POUR UNE
AMELIORATION DES RECETTES FISCALES
47
Chapitre III : Mesures de lutte contre
la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal
48
Section I : Les mesures d'élargissement
de l'assiette des impôts
48
Section II : Les mesures répressives
contre la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal
54
Chapitre IV : Point sur les autres
mesures d'accompagnement.
62
Section I : L'amélioration des actions
de sensibilisation
62
Section II- L'instauration d'un climat propice
à la sensibilisation
70
Conclusion générale
74
Bibliographie
77
LiSte des Tableaux
79
Glossaire
80
Annexes
81
Table des matières
94
AVERTISSEMENT
L'Institut International de Management (IIM) n'entend donner
aucune approbation aux opinions, contenues dans le présent
mémoire. Celles-ci doivent être par conséquent
considérées comme propres à son auteur.
DEDICACE
Nous dédions ce travail à ceux qui ont consenti
des sacrifices divers pour notre éducation et notre bien
être :
- à mon regretté père Apollinaire et
à ma mère Joséphine ;
- à mes frères et soeurs qui ont toujours su me
soutenir dans mes épreuves les plus difficiles, particulièrement
Emmanuel, Honoré, Armand, Désiré,
Séraphine ;
- à mon fils Yanis et à sa maman ;
- à monsieur Sounkalo Diallo qui m'a beaucoup soutenu
pour l'aboutissement de ce travail ;
- à mon Directeur de mémoire Jules TAPSOBA
inspecteur des impôts à la DGI ;
- Au Dieu Tout Puissant pour sa protection.
Puisse Dieu vous combler au centuple de vos bienfaits.
REMERCIEMENTS
Ce travail a été rendu possible grâce au
soutien de bonnes volontés et de personnes qui n'ont cessé de me
soutenir tout au long de mon cursus scolaire et académique.
Nous n'avons pas la prétention de citer toutes les
personnes qui nous ont apporté leur soutien dans le cadre de ce travail,
mais nous tenons à remercier singulièrement :
- l'ensemble du corps enseignant de l'Institut International
de Management (IIM) ainsi qu'à son personnel pour la bonne
formation que nous avons reçue;
- mon cousin Arouna SOW ingénieur Statisticien
économiste à l'INSD
- monsieur Jules TAPSOBA, notre Directeur de mémoire
pour sa disponibilité constante ; malgré un emploi du temps
chargé, il a accepté de nous assister pour la rédaction de
ce mémoire.
A mes promotionnaires et à mes amis nous leur
témoignerons notre reconnaissance pour leur soutien sans faille.
Enfin, nous tenons à remercier tous ceux qui, d'une
manière ou d'une autre, nous ont aidé dans la réalisation
de ce document.
Puisse Dieu vous combler au-delà de vos
espérances.
SIGLES
ET ABREVIATIONS
Al : Alinéa
AOF : Afrique Occidentale
Française
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BVE : Brigade des Vérifications et des
Enquêtes
CA : Chiffre d'Affaires
CFA : Communauté Financière Africaine
CI : Code des Impôts
CSB : Contribution du Secteur des Boissons
CSE : Contribution du Secteur Elevage
CSI : Contribution du Secteur Informel
CND : Commission Nationale de la
Décentralisation
DAFB : Direction des Affaires financières et du
Budget
DGI : Direction Générale des
Impôts
DVE : Direction des Vérifications et des
Enquêtes
IBICA : Impôts sur les Bénéfices
Industriels Commerciaux et Agricoles
IBNC : Impôts sur les Bénéfices Non
Commerciaux
INSD : Institut National de la Statistique et de la
Démographie
J.O : Journal Officiel
MATD : Ministère de l'Administration Territoriale
et de la Décentralisation
MEF : Ministère de l'Economie et des Finances
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PRES : Présidence
PM : Premier Ministère
SA : Société Anonyme
SARL : Société A Responsabilité
Limitée
SCS : Société en Commandite Simple
SERCO : Service de la Communication
SNC : Société en Nom Collectif
AVANT PROPOS
Dans tous les pays du monde, la fiscalité est la chose
qui permet à l'Etat d'exister. Aucun Etat ne peut exister sans la
fiscalité. Pourtant sans Etat c'est l'anarchie qui s'installe où
la loi du plus fort ou du plus malin est la règle. La fiscalité
est donc très importante. Elle permet à l'Etat d'assurer
pleinement sa mission régalienne.
Au Burkina Faso, avec le contexte de la communalisation
intégrale, l'accent est plus mis sur le développement des
communautés à la base. Cette politique devrait entrainer à
long terme une autonomie des communes. Tout comme les Etats, sans
fiscalité, les communes ne peuvent pas fonctionner de façon
autonome, encore moins exister.
Il faut donc s'appuyer sur la fiscalité à
travers la mobilisation des ressources pour réussir l'auto gestion des
communes. Malheureusement, la mobilisation des ressources fiscales locales
rencontre beaucoup de difficultés. Parmi ces difficultés, il y a
notamment l'incivisme fiscal et la fraude fiscale qui sont le plus souvent le
fruit d'une fiscalité mal reçue.
A travers cette étude nous allons examiner les effets
de la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal sur la mobilisation des
ressources fiscales locales. Cette étude s'appliquera uniquement au cas
de la commune de Ouagadougou.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Au Burkina Faso, la loi n°0055-2004/AN du 21
décembre 2004 portant code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso définit deux niveaux
de collectivités à savoir les régions qui sont au
nombre de 13 et les communes qui sont au nombre de 351 dont 302 communes
rurales, 47 communes urbaines et 02 communes à statut particulier qui
sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso.
La décentralisation peut se définir comme
étant une prérogative accordée aux collectivités
locales de s'administrer librement et de gérer leurs affaires avec une
autonomie renforcée en vue non seulement de promouvoir le
développement à la base mais aussi de renforcer la gouvernance
locale. Elle est une manière de rapprocher le pouvoir des citoyens au
niveau local afin que ces derniers se sentent plus impliqués dans la
gestion de leurs localités respectives. Ce qui permettra aux
collectivités locales d'atteindre leur objectif principal qui est le
développement local.
Cette décentralisation, faut- il le préciser,
est lourde de conséquences à savoir le désengagement de
l'Etat envers les communes. Fort heureusement, ce désengagement
s'accompagnera par la mise en oeuvre d'entités nouvelles pour la gestion
des collectivités territoriales. Ainsi, afin de permettre aux
collectivités territoriales de remplir pleinement leur mission en
impulsant le développement à la base, l'Etat leur a
transféré des compétences et une autonomie
financière.
Comment s'acquiert cette autonomie financière? Elle
s'acquiert principalement par le recouvrement des ressources locales. Ces
ressources locales viennent en grande partie de la fiscalité locale
à travers le paiement de l'impôt.
Selon Maurice DUVERGER :<<la fiscalité est
l'ensemble des impôts...>>1(*). Il existe plusieurs définitions de
l'impôt mais celle que nous allons retenir nous vient de MM. MELH et
BELTRAME :<<l'impôt est une prestation pécuniaire,
requise des personnes physiques, ou morales de droit privé voire public,
d'après leur facultés contributives, par voie d'autorité,
à titre définitif et sans contrepartie déterminée,
en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins
d'intervention de puissance publique>>2(*).
Une telle définition est juste pour les impôts
locaux à la seule différence que ces derniers servent uniquement
à financer le développement local.
Ainsi, chaque commune doit mieux sensibiliser sa population
pour un recouvrement maximum des impôts locaux. Car le succès de
la décentralisation nécessite une participation directe des
citoyens à l'exercice du pouvoir et à la mise en place des
stratégies de développement de leur collectivité. Face
aux multiples attentes des populations la question financière reste une
problématique à surmonter.
L'autonomie des collectivités territoriales à
laquelle devra aboutir le processus de décentralisation, implique pour
ces dernières, une mobilisation accrue de leurs ressources
financières pour renforcer leurs capacités à financer et
à gérer leur développement local, et à assurer un
niveau satisfaisant de services urbains à leurs administrés.
Il apparaît alors la nécessité de trouver
les ressources nécessaires pour cette mission. La majeure partie de ces
ressources doit provenir de la fiscalité locale. Cela est aussi le point
de vue de Adam Smith qui disait que : <<les dépenses
publiques doivent nécessairement être pour la majeure partie
défrayés par des impôts...>>3(*)
Malheureusement le recouvrement des recettes locales ou
ressources locales rencontre d'énormes difficultés. L'une des
principales causes de la faiblesse de la mobilisation des ressources est
l'incivisme fiscal dont la manifestation la plus courante est la fraude
fiscale. Ce qui handicape sérieusement le recouvrement optimal des
ressources locales.
La fraude fiscale peut être définie comme une
infraction à la loi fiscale dans le but d'échapper à
l'impôt ou d'en minimiser le montant.4(*) La fraude fiscale s'apparente à une notion
voisine qu'est l'évasion fiscale, qui est l'utilisation par le
contribuable des possibilités qui lui sont offertes par la
législation ou par son absence, son imprécision ou ses lacunes
pour minimiser son impôt ou échapper à toute charge
fiscale.5(*)
Quant à l'incivisme fiscal, il peut être
défini simplement comme une absence de civisme. Cela se traduit dans la
pratique, dans le comportement du citoyen, par une grande préoccupation
pour ses intérêts personnels au détriment de ceux de la
communauté dans laquelle il vit. Pourtant l'obligation de payer ses
impôts tire son fondement de la constitution.6(*)
A travers ces définitions nous apercevons clairement
la forte corrélation qu'il y a entre fraude fiscale et incivisme fiscal.
La fraude fiscale n'est que la manifestation la plus courante de l'incivisme
fiscal.
En latin le mot `'civis'' est une expression qui
désigne précisément <<le lien social qui, par-dessus
tous les rapports particuliers et tous les groupements partiels, rattache tous
les membres de la nation à un corps unique de la société
politique>>7(*).
Mais comment pouvons-nous gagner le pari du
développement local en mobilisant le maximum de ressources locales si
les effets de la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal atteignent des
dimensions inquiétantes ? Cela nous amènera à
étudier de manière plus précise : << les effets
de l'incivisme fiscal sur la mobilisation des ressources fiscales
locales>>. Au bout de cette étude nous préconiserons des
voies et moyens pour minimiser les effets de ces deux fléaux sur la
mobilisation des ressources locales afin de mieux faire face au financement du
développement des collectivités territoriales.
Pour une meilleure analyse pratique de ce thème nous
allons étudier le cas de la commune de Ouagadougou.
Il faut préciser que la commune de Ouagadougou est
située au coeur du plateau central. Elle compte 5 arrondissements avec
trente secteurs et dix sept villages rattachés. La population de la
commune de Ouagadougou est de 1.475.223 habitants.8(*)
L'objectif principal de cette étude est de montrer
l'ampleur réelle de la fraude fiscale et de l'incivisme fiscale au
niveau de la commune de Ouagadougou.
De façon plus spécifique il s'agira :
- d'analyser le comportement du contribuable face à
l'impôt
- de dégager les conséquences économiques
et sociales de l'incivisme fiscal et de la fraude fiscale
- de suggérer des stratégies pour mieux lutter
contre la fraude fiscale et l'incivisme fiscal.
A partir de notre problématique et des objectifs que
nous nous sommes fixés, nous pouvons poser les hypothèses
suivantes.
Hypothèse1 : La mobilisation des
recettes fiscales locales est mise à rude épreuve par l'incivisme
fiscal .
Hypothèse 2 : Avec un suivi
régulier du contribuable et une bonne sensibilisation de ce dernier,
l'incivisme fiscal peut être réduit de façon
considérable.
Pour vérifier ces hypothèses nous avons
utilisé la méthodologie suivante :
- D'une part une recherche documentaire qui nous a permis de
comprendre les différents concepts de notre étude. Cette
exploration documentaire a concerné non seulement les ouvrages
généraux sur la fiscalité et plus spécifiquement
sur la fiscalité locale. En plus des ouvrages généraux,
nous avons pu consulter certains ouvrages spécifiques sur la fraude
fiscale et de l'incivisme fiscal. En outre la recherche documentaire nous a
permis de mieux analyser certains concepts et à souligner quelques
aspects en droit comparé.
- D'autre part nous avons eu des entretiens avec certains
acteurs des impôts locaux notamment avec ceux de la mairie de la commune
de Ouagadougou.
Notre étude n'a pas pour objet, de recenser les
insuffisances de la décentralisation ou de confectionner un
précis sur la fraude et l'incivisme fiscal, mais plutôt apporter
notre pierre qui va contribuer à renforcer la lutte contre ces deux
fléaux qui minent le développement de nos collectivités
locales. Aussi nous précisons qu'au cours de cette étude la
fraude fiscale sera fortement associée à cette étude car
l'incivisme fiscal et la fraude fiscale ont presque les mêmes
conséquences sur le recouvrement des ressources fiscales.
Dans le souci de mieux conduire cette étude, nous avons
divisé notre travail en deux grandes parties. La première sera
consacrée à l'étude de l'état des lieux de la
fraude fiscale et de l'incivisme fiscal qui nous permettra de mieux mettre
à nu la fiscalité locale en vigueur dans la commune de
Ouagadougou. Dans cette partie nous aborderons dans un premier chapitre les
principales sources de recettes fiscales de la commune de Ouagadougou et dans
un second chapitre nous traiterons des difficultés de mobilisation des
ressources fiscales locales au sein de la commune de Ouagadougou.
Pour la deuxième partie nous étudierons les
mesures pour une amélioration des recettes fiscales. Le premier chapitre
de cette partie sera consacré aux mesures de lutte contre la fraude
fiscale et de l'incivisme fiscal et dans un second chapitre nous ferons le
point sur les autres mesures d'accompagnement.
Première partie
:
Etat des lieux de la
fraude fiscale et de l'incivisme fiscal.
PREMIÈRE
PARTIE :
ETAT DES LIEUX DE LA FRAUDE FISCALE ET DE L'INCIVISME
FISCAL
La réussite de toute politique de développement
dépend en grande partie de la bonne mobilisation des ressources
fiscales. En rappel, sans impôts il n'y a pas d'Etat. Dans le cadre de
notre étude, les collectivités locales, pour pouvoir offrir des
services satisfaisants aux populations, ont besoin d'optimiser le recouvrement
des ressources locales.
Cette mobilisation passe tout d'abord par une bonne maitrise
de l'assiette fiscale. Ensuite il s'agira de s'attaquer aux problèmes
qui minent le processus de recouvrement des impôts locaux.
L'étude progressive de cette partie va nous conduire
dans un premier temps à nous appesantir sur les principales sources de
recettes fiscales de la commune de Ouagadougou avant d'aborder dans un
deuxième chapitre les difficultés de mobilisation des
ressources fiscales locales au sein de la commune de Ouagadougou.
CHAPITRE I : LES PRINCIPALES
SOURCES DE RECETTES FISCALES DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU
La présentation du cadre théorique de
l'étude va consister en une présentation du potentiel fiscal dont
dispose la commune de Ouagadougou. En d'autres termes il s'agira de recenser
les impôts et taxes en vigueur dans la commune de Ouagadougou. Ceci a
pour but de bien connaître ces impôts et taxes afin de pouvoir bien
les étudier.
En nous référant au code des impôts,
à la loi N°014-2006/AN du 09 mai 2006 portant détermination
des ressources et charges des collectivités territoriales au Burkina
Faso, on relève une kyrielle d'impôts et taxes locaux qui feront
l'objet de la présente étude.
La fiscalité locale s'entend comme l'ensemble des
impôts et taxes qui sont perçus au profit du budget communal et
régional. Elle se décompose en impôts perçus par les
services déconcentrés de l'Etat au profit des budgets locaux et
en ressources à caractère fiscal collectés par les
services techniques de la commune. Cette dernière catégorie de
ressources relèvent de la compétence exclusive des
collectivités locales qui les instituent et en fixent les montants par
délibération du conseil municipal.
Selon le décret n°2007-287/PRES/PM/MBF/MATD du 18
mai 2007 portant modalités de répartition des impôts et
taxes entre les communes et la région, les impôts directs locaux
dont l'assiette, la liquidation, et le recouvrement sont assurés par
les services des impôts sont repartis de la façon
suivante :
-98,5% pour la commune à statut particulier et 1,5%
pour la région lorsque le recouvrement est effectué sur le
territoire d'une commune à statut particulier.
-97% pour la commune et 3% pour la région, lorsque le
recouvrement est effectué sur le territoire des autres communes.9(*)
Dans ce chapitre, il sera question dans une première
section de la typologie des sources de recettes fiscales liées à
l'exercice d'une profession. Dans une seconde section nous allons
procéder à l'examen des impôts et taxes non
professionnels.
Section I : Typologie des sources de recettes fiscales
liées à l'exercice d'une profession
Dans cette section nous étudierons la plupart de ces
impôts et taxes à savoir la patente, la contribution du secteur
informel, la taxe de bien de mainmorte, la licence des débits de
boisson, la taxe sur les jeux, la taxe sur la publicité.
Paragraphe I : Les impôts et taxes directs
professionnels
Dans cette partie nous exposerons de manière
détaillée la contribution des patentes, la contribution du
secteur informel, et la taxe de bien de mainmorte.
I /La contribution des
patentes
La patente a été instituée au Burkina
Faso en 1948 par la délibération n°10 du conseil
général de l'AOF en date du 20 novembre 1948. La patente
était perçue au départ uniquement au profit du budget de
l'Etat. Mais à partir de 1965, la loi n°06-65/AN du 26 mai 1965
portant création du code des impôts transforma la patente en un
impôt local.10(*)
I.1/ Champ d'application
Aux termes de l'article 238 du code des impôts, y sont
assujetties toutes personnes physique ou morale exerçant au Burkina une
activité professionnelle non salariée.11(*) Toutefois, l'exercice de cette
activité professionnelle doit satisfaire un certain nombre
d'exigences :
- Etre exercée à titre indépendant et de
façon habituelle ; cela veut dire que celui qui l'exerce doit le
faire non seulement en son compte propre mais aussi et surtout assumer les
risques et périls de la profession ;
- Etre exercée dans un but lucratif, donc guidée
par la recherche du profit. Cependant il faudrait préciser que
même sans la réalisation de bénéfice, la patente est
due ;
- Etre exercée dans les limites du territoire
burkinabè. Cela sans considération de la nationalité du
contribuable ;
- Ne pas relever de la CSI (contribution du secteur informel),
de la CSE (contribution du secteur de l'élevage) ni de la CSB
(contribution du secteur boissons) ;
- Etre un impôt personnel ;
- Etre justifié par l'implantation d'au moins
un établissement où s'exercent les actes habituels et essentiels
de la profession ou dans une des collectivités locales au profit de
laquelle l'impôt est dû.
I.2/ Exonérations
La liste des personnes physiques ou morales exemptées
du paiement de la patente nous a été donnée par le CI en
son article 239. Ce sont :
- L'Etat, les collectivités locales pour la
distribution de l'eau, de l'électricité, et les services
d'utilité publique lorsque ces activités sont dépourvues
d'un caractère industriel et commercial ; toutefois lorsque de
telles activités sont exercées par des démembrements de
l'Etat qui ont un caractère industriel et commercial (ONEA, SONABEL), la
patente sera exigible ;
- Les établissements publics, privés et les
associations à caractère humanitaire d'utilité
publique ;
- Les cultivateurs et les éleveurs vivant d'une
activité de subsistance ;
- Les artistes amateurs et les troupes artistiques non
professionnelles ; il faut noter que les artisans handicapés
physiques sont soumis à la patente mais ils bénéficient
d'un abattement proportionnel au degré
d'invalidité ;12(*)
- Les coopératives agricoles ;
- La BCEAO ;
I.3/ Modalités de détermination de la
patente.
Selon l'article 240 du CI, la contribution de la patente se
compose d'un droit fixe et d'un droit proportionnel. La patente est une
contribution annuelle mais l'article 241 du CI autorise l'application du
prorata temporis si le contribuable a débuté ou a cessé
son activité en cours d'année.
En cas de cessation pour cause de décès, de
liquidation judiciaire, d'expropriation ou d'expulsion, le patentable ne pourra
bénéficier de cette disposition que s'il adresse au service des
impôts une demande de dégrèvement dans les 30 jours qui
suivent cette cessation.
I.4/Le droit fixe
Le droit fixe peut comporter une taxe déterminée
et une taxe variable13(*)
(par exemple en fonction du chiffre d'affaires). Nous voyons que la notion de
fixe n'est pas vraiment respectée dans le cadre de la patente.
En guise d'illustration, un transporteur ayant 10
véhicules de 32 places et des 3 camions de 10 tonnes de transport de
marchandises va payer sa prime fixe de la patente de manière
suivante14(*) :
v une taxe déterminée par véhicule de
6 000 FCFA ;
v une taxe variable :
- par place (celle du conducteur non comprise) : 500
FCFA
- par tonne utile : 1500 FCFA
Il faut préciser qu'un contribuable qui possède
plusieurs établissements dans une même localité est soumis
à autant de droit fixe que d'établissement. Mais que faut- il
entendre par la notion d'établissement :
L'article 228 du CI définit l'établissement
comme étant « un centre des affaires où s'effectue les
actes essentiels de la profession ».
Le droit fixe est calculé en fonction du chiffre
d'affaires toutes taxes comprises réalisé au cours de l'avant
dernier exercice précédent celui au titre duquel l'imposition est
due. Autrement dit en se référant au chiffre d'affaires TTC de
l'exercice N-2.15(*)
Relativement aux entreprises nouvelles pour lesquelles les
éléments de détermination de la patente ne sont pas
réunis, le Code prévoit que le droit fixe est
déterminé d'après le chiffre d'affaires TTC
prévisionnel ou celui réalisé au cours des douze
premiers mois de l'activité.16(*)
Aux termes de l'article 245 du CI, la liquidation du droit
fixe est établie sur la base de quatre(4) tableaux.17(*)
I.5/ Le droit proportionnel
C'est la seconde composante de la patente. L'article 243 du CI
dispose que le droit proportionnel est assis sur l'ensemble des valeurs
locatives des locaux professionnels servant à l'exercice de la
profession. La valeur locative se définit comme étant le prix
qu'un propriétaire diligent aurait retiré de ses immeubles s'il
les avait donnés en bail. Donc peu importe le titre en vertu duquel les
locaux sont occupés : propriété, location, à
titre gratuit, le droit proportionnel est dû.
Pour le cas particulier des usines et des
établissements industriels, le droit proportionnel est calculé
sur la valeur locative de ces établissements pris dans leur ensemble et
munis de leurs moyens matériels de production. Dans la pratique il faut
appliquer à ce montant un taux d'abattement de 50% sur le prix de
revient figurant dans le bilan pour tenir compte de la
dépréciation et de l'affectation industrielle.
La valeur locative est obtenue en appliquant à la
valeur vénale un taux d'intérêt de :
- 5% pour les bâtiments et les terrains ;
- 8% pour le matériel de production.
C'est après avoir fait tous ces calculs pour
déterminer la valeur locative, qu'on applique un taux de 8% à
cette valeur.
L'article 243 du CI nous donne des moyens pour minimiser les
sous estimations de la valeur locative.
Le taux actuel du droit proportionnel est de 8%. Mais son
montant ne saurait être inferieur au 1/5 du droit fixe.18(*)
Il faut préciser par ailleurs que le paiement de la
patente concerne aussi des personnes physique ou morale non établies au
Burkina Faso si elles sont attributaires d'un marché public au Burkina
Faso. A ce moment il suffit d'appliquer un taux de 2% sur le montant du
marché.19(*)Elle
doit être acquittée avant l'enregistrement du marché.
II/ La contribution du secteur
informel
La contribution du secteur informel est un impôt qui a
été créé, pour alimenter les budgets locaux. Elle a
été créée par la loi n° 37-93/ADP du 3
décembre 1993, puis modifiée par la loi 17-96/ADP du 9 juillet
1996 puis enfin remodifiée par celle n° 037-2001 du 20
décembre 2001 portant loi de finances pour l'exécution du budget
de l'Etat, gestion 2002. A son institution la contribution du secteur informel
faisait l'objet de répartition entre l'Etat (30%) et les budgets locaux
(70%). Mais de nos jours les recettes de la CSI sont entièrement
reversées au budget local du lieu de résidence du contribuable.
En effet, l'article 371 ter, 8°, tel qu'il résulte de la loi de
finances de 2002, dispose que : « la totalité des
produits [de cette contribution] est réservée aux budgets
locaux »20(*)
En pratique, la contribution du secteur informel est une
fiscalité globale représentative des impôts et taxes
suivants dus par des personnes imposables pour leurs activités
professionnelles :
- impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux (BIC personne physique)
- impôt sur les sociétés institué
par la loi 008-2010/AN du 29 janvier 2010 ;
- impôt minimum forfaitaire sur les professions
industrielles et commerciales (IMFPIC) ;
- taxe patronale d'apprentissage (TPA) ;
- contribution des patentes ;
- taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
- licences des débits de boissons.21(*)
II.1 / Champ d'application
La particularité de la CSI est qu'elle s'applique
uniquement aux personnes physiques relevant du secteur informel. Ainsi les
personnes morales sont exclues de ce régime d'imposition.
Pour le Pr BUABUA wa KAYEMBE Mathias, le secteur informel
regroupe toute activité économique entreprise en dehors des
exigences légales et qui échappe aux mécanismes de
contrôle de l'Etat.22(*) Echappant au contrôle de l'Etat l'on pourrait
être tenté de croire que ces acteurs de l'ombre échappent
au paiement de l'impôt. Pourtant la réalité est tout
autre. Ainsi sont assujetties à la CSI, les personnes physique dont le
CA annuel TTC est inférieur à :
- trente millions de francs CFA lorsqu'elles effectuent des
livraisons de biens, des ventes à consommer sur place, des fournitures
de logements, des travaux immobiliers et travaux publics ;
- quinze millions lorsqu'elles effectuent des
opérations autres que celles visées ci-dessus ;
- lorsque le contribuable exerce des activités mixtes,
il ne peut être admis au régime de la CSI que si son CA global
annuel est inférieur à quinze millions de FCFA.23(*)
La CSI ne s'applique pas24(*) :
- aux contribuables de la CSE et de la CSB ;
- aux personnes physiques soumises au BNC ;
- aux personnes physiques qui effectuent des locations
d'immeubles ;
- aux importateurs ;
- aux professions et activités non expressément
visés à l'article 371 ter alinéa 7.
Mais comment fait-on pour relever de la CSI ? A ce niveau
il faut préciser que le contribuable est libre de choisir au
début de son activité pour ce régime dans les 30 jours qui
suivent le début de son activité.
Il faut préciser que le contribuable n'est pas
confiné à rester dans ce secteur si sa situation
économique évolue. Ainsi tout contribuable qui le désire
peut opter avant le 1er février de chaque année pour
le RSI.
II.2 / Liquidation et recouvrement
La CSI n'échappe pas au sacro saint principe de
l'annualité de l'impôt. Toutefois pour faciliter son recouvrement,
elle est acquittée au quart dans tous les 10 premiers jours de chaque
trimestre.25(*) Cette
adaptation de la loi est avantageuse à deux niveaux :
- elle permet une rentrée régulière de
fonds
- elle permet d'éviter les écarts financiers
auxquels ce secteur est confronté et de prévenir une
éventuelle insolvabilité du contribuable.
Le CI était muet sur l'organe qui devrait recouvrer cet
impôt. Mais depuis le 1er janvier 2007, le recouvrement de la
CSI est du ressort du service des impôts.
Chaque contribuable relevant de ce secteur doit
posséder sa carte d'impôt du secteur informel pour faciliter
la vérification de son acquittement effectif à la CSI.26(*)
Il faut préciser que le territoire du Burkina est
divisé en quatre zone (A ,B,C,D)d'inégale importance. En
fonction de la zone dans laquelle on se situe et pour l'exercice de la
même profession, le montant de l'impôt dû n'est pas le
même. Exception faite du transporteur routier qui est assujetti au tarif
de la zone A quelle qu'en soit sa zone d'activité.
La commune de Ouagadougou relève de la zone A et c'est
cette zone qui paie le plus d'impôt (Cf les tableaux en
annexes.)
Pour les activités exercées en ambulance le
montant de la CSI est fonction du moyen de déplacement
utilisé.
III/ La taxe des biens de
mainmorte (TBMM)
C'est une taxe annuelle représentative des droits de
mutation entre vifs et par décès.27(*) Son origine remonte jusqu'à la période
coloniale. Etant donné que les sociétés ont en
général une durée de vie illimitée, le
législateur a trouvé une astuce pour imposer les sols,
bâtiment et terrain formant une dépendance indispensable et
immédiate des constructions sous déduction de 40% pour les
maisons et de 50% pour les usines au titre du dépérissement, de
l'entretien et des réparations.28(*)
III.1/ Champ d'application
La taxe des biens de mainmorte (TBMM) est un impôt
local29(*) régi par
les dispositions des articles 199 à 210 du CI. Aux termes de l'article
200 la TBMM est due par les sociétés par action et les
collectivités qui ont une existence propre. Les sociétés
visées ici sont celles dont la constitution repose essentiellement sur
l'apport des capitaux sans considération de la personne comme c'est le
cas de la SA et de la SARL exceptée de la SCS et de la SNC qui sont des
sociétés de personne.
Les personnes exemptées sont définies à
l'article 201 du code CI :
- L'Etat, les collectivités secondaires, les
établissements publics et les collectivités présentant un
caractère d'utilité publique ;
- les sociétés en nom collectif et les
sociétés en commandite simple ;
- les sociétés par action ayant pour objet
exclusif l'achat et la vente d'immeubles, sauf en ce qui concerne leurs
immeubles qu'elles exploitent et qui ne sont pas destinés à
être vendus ;
- les sociétés, les collectivités, les
caisses dont les ressources sont affectées exclusivement à des
oeuvres d'assistance médicale ou sociale ;
- les sociétés quelle qu'en soit la forme, ayant
pour but la construction et la vente d'habitation à bon
marché.
III.2/ Base d'imposition et liquidation
L'imposition de la TBMM est établie sur les valeurs
locatives des sols et bâtiments et terrains formant une
dépendance indispensable et immédiate des constructions sous
déduction de 40% pour les maisons et 50% pour les usines au titre du
dépérissement, de l'entretien et des réparations. Cette
base d'imposition est prise à partir du 1er janvier de
l'année d'imposition.
Paragraphe II- Autres impôts et taxes professionnels
Ces impôts et taxes dont nous allons traiter sont la
licence des débits de boisson, la taxe sur les jeux et la taxe sur la
publicité.
I/ La licence des
débits de boisson
Considérée comme un impôt local à
l'indépendance, cette taxe est devenue par la suite un impôt
d'Etat. Mais aux termes des articles 177 et 179 de la loi 042-98-AN du 06
août 1998 portant organisation et fonctionnement des collectivités
locales, cette taxe est redevenue un impôt local.
Le champ d'application de cet impôt s'est largement
rétréci avec l'avènement de la contribution du secteur
informel. Autrement dit, les contribuables relevant du secteur informel sont
dispensés du paiement de cette taxe. Puisque, faut-il le préciser
la contribution du secteur informel est une fiscalité globale qui
regroupe une kyrielle d'impôts, aussi bien des impôts d'Etat
(IBICA) que des impôts locaux. Les contribuables du secteur des boissons
sont aussi dispensés du paiement de cet impôt.
La licence des débits de boissons s'applique aux
personnes physiques ou morales titulaires :
- D'une licence de débit de boissons à consommer
sur place de 1ère, 2ème ou 3ème catégorie ;
- D'une licence de restaurant ;
- D'une licence de boisson à emporter (gros, demi-gros,
détails) ou de fabrication de boissons.30(*)
Pour faciliter le recouvrement de cet impôt, les
boissons sont classées en 3 grands groupes31(*) :
- Le premier groupe concerne les boissons telles que les eaux
minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de
légumes, limonades, sirops, infusions, lait, café, thé,
chocolat, bière, cidre.
- Le deuxième groupe est relatif aux boissons provenant
de la fermentation naturelle de vins ou des vins naturelles
- Le dernier regroupe les boissons alcoolisées
suivantes : vins de liqueur, apéritif à base de vin, vins
doux naturels autres que ceux du groupe II, les liqueurs, le rhum, les alcools
provenant de la distillation de vins, cidre, poires, fruits sans adductions
d'essences, toutes autres boissons dont la fabrication et l'importation ne sont
pas interdites.32(*)
Cette classification faite, la licence de 1ère
catégorie est accordée pour les boissons de groupe I. La licence
de 2ème catégorie est accordée pour les boissons de groupe
I et II. La licence de 3ème catégorie permet de commercialiser
les boissons des 3 groupes.
Soulignons qu'il y a une différence entre la licence
des débits de boisson et la contribution du secteur des boissons. A ce
niveau nous pouvons relever deux grandes différences
- La première grande différence est que la
licence des débits de boisson est un impôt local depuis la loi
042-98-AN du 06 août 1998 alors que la contribution du secteur des
boissons est un impôt d'Etat.
- La deuxième grande différence est que la
contribution du secteur des boissons ne concerne que les revendeurs de boissons
locales.33(*) A ce niveau
il faut préciser que le fabricant lui-même ne paye pas. Toutefois
c'est à lui d'opérer une retenue à la source sur la vente
de sa boisson pour la reverser dans les caisses du receveur avant le 15 du mois
qui suit le fait générateur.
Enfin, la licence des débits de boissons est
différente de la taxe sur les boissons instituée par les articles
332 à 338 du CI. La grande différence réside au fait que
cette taxe est due par les fabricants et les importateurs.34(*)
II/ La taxe sur les
jeux
Cette taxe s'applique aux détenteurs d'appareils de
jeux, d'appareils à sous et de distributeurs de billets de banque. Cette
taxe, aux termes de la délibération n°6/PK/H/SAF/ du 13
avril 1985, frappait uniquement les appareils de jeux d'un montant forfaitaire
de 15000 FCFA/ An. Plus tard avec le faible rendement constaté de cette
taxe il fallait bien élargir son champ d'application. C `est ainsi qu'en
1996 les appareils à sous et les distributeurs de billets furent
atteints par la taxe sur les jeux. C'est la délibération
n°96-37/MAT/PKAD/CO/SG/DAF du 17 Octobre 1996 portant modification et
institution de taxes sur les appareils à sous et les distributeurs des
billets de banque qui fixe le montant de ces taxes :
- Jackpot : 150 000FCFA/an/appareil
- flippers et jeux électroniques : 25
000FCFA/an/appareil
- baby foot : 15 000FCFA/an/appareil
Depuis le 22 avril 2003 par délibération
n°2003-020/CO portant révision de la délibération
précitée le conseil municipal de la ville de Ouagadougou ramena
le montant uniquement pour le jackpot à 150 FCFA/jour/appareil soit 54
000F CFA/an/appareil.
Il convient de faire remarquer que les distributeurs de
billets ne font pas explicitement partie des appareils taxés. Cela est
sans doute dû au fait que de nos jours, pour ce qui est des
distributeurs de billets de banque, cette taxe n'est pas encore
perçue.
La taxe sur les jeux est différente de la taxe sur les
jeux de hasard qui concernent tous les jeux de hasard à l'exclusion des
jeux dont la LONAB a le monopole.35(*)
III/ La taxe sur la
publicité
Instituée par le conseil municipal, cette taxe concerne
toute forme de publicité visible sur mur, pancarte, banderoles, tableaux
électroniques, etc. C'est un droit fixé forfaitairement et
annuellement.
La taxe sur la publicité est due par toute personne
réalisant de la publicité sur des panneaux publicitaires, par
voie d'affichage, ou toute autre activité à caractère
publicitaire.
Dans la ville de Ouagadougou , après avoir
constaté l'accroissement du nombre de panneaux publicitaires et
l'ampleur que prenait le phénomène de la publicité, le
conseil municipal a saisi cette aubaine pour augmenter le prix de cette taxe.
Cette augmentation a eu un impact positif dans le sens de l'amélioration
des ressources fiscales locales.
Section II- Les impôts et taxes directs non
professionnels.
Ces impôts et taxes sont dus indépendamment de
l'exercice ou non d'une activité professionnelle. Autrement dit dans
cette catégorie d'impôts et taxes, l'exercice d'une profession
n'est pas pris en compte dans leur recouvrement, ce qui explique le fait que la
majorité de ces impôts et taxes sont dus par des personnes
physiques.
Paragraphe I : Les conditions de perception des
principaux impôts et taxes non professionnels.
Nous aborderons les principaux impôts et taxes non
professionnels d'abord pour finir par d'autres impôts et taxes non
professionnels qui alimentent aussi le budget communal.
I/ La taxe de résidence
La taxe de résidence a été
instituée par l'ordonnance n°92-016/PRES du 19 mars 1992. Elle a
été reformée par la loi n°050-98-AN du 20 novembre
1998 portant loi de finance pour l'exécution du budget de l'Etat. Cette
taxe alimente fortement le budget des collectivités locales.
I.1/ Champ d'application.
I.1.1/ Locaux
imposables.
Selon la loi de finances de 1999, la taxe de résidence
est applicable à tout local affecté à l'habitation et
situé dans une zone aménagée36(*) du Burkina Faso. Le champ
d'application de la taxe de résidence est bien vaste. Toutefois il faut
préciser que la taxe de résidence est due pour la disposition ou
la jouissance à titre privatif. Que les locaux aient été
occupés à des fins personnelles ou familiales, non
affectés à un usage exclusivement professionnel et situés
dans une zone aménagée au Burkina Faso, la taxe de
résidence est due.
Ce qui signifie que les locaux à usage mixte
(habitation et professionnel) sont imposables.
Le montant de la taxe est fonction du lieu ou sont
situés les locaux. Au Burkina, le territoire a été
divisé en 4 zones A, B, C, et D d'inégale importance. Chaque
zone a ses tarifs propres à elle en fonction du confort qu'offrent les
locaux ( cf annexe III).
I.1.2/Personnes
imposables.
Toute personne physique qui a la jouissance à titre
privatif des locaux imposables doit se faire enregistrer et souscrire sur un
imprimé fourni par l'administration, une déclaration comportant
l'identité complète et la situation géographique du
contribuable. Faut-il souligner que nul n'est besoin d'être
propriétaire des locaux. La seule jouissance à titre privatif des
locaux suffit à asseoir cet impôt. Elle est établie dans la
localité où se trouvent les locaux imposés.
I.2/ Les exonérations
C'est l'article 223 du CI qui nous fournit cette liste
exhaustive des personnes physiques ou morales exemptées du paiement de
cette taxe :
- les femmes mariées vivant sous le même toit que
leur mari ;
- les femmes mariées ne disposant pas de revenus
professionnels qui ne vivent pas sous le même toit que leur
mari ;
- les personnes âgées de plus de soixante
ans ;
- les habitants reconnus indigents par l'autorité
compétente ;
- les infirmes et invalides munis d'un titre justificatif
délivré par l'autorité compétente et qui ne
disposent pas d'autres revenus que la pension d'invalidité ;
- les élèves et étudiants effectivement
inscrits dans les établissements d'enseignements et ne disposant pas de
revenus professionnels ;
- les appelés du Services National ;
- les agents diplomatiques et consulaires de
nationalité étrangère dans la localité de leur
résidence officielle et pour cette résidence seulement dans la
mesure où les pays qu'ils représentent accordent les mêmes
avantages analogues à leurs homologues burkinabè.
II/ La
taxe de jouissance.
Elle est liée à l'occupation et la jouissance
des terres du domaine foncier national appartenant à l'Etat. Elle est
due pour toutes les attributions portant sur les immeubles bâtis ou non
bâtis.
II.1/ Champ d'application
La taxe de jouissance s'applique en principe à toute
occupation et jouissance des terres appartenant au domaine foncier national
propriété de l'Etat.
Le fait générateur est constitué par les
opérations suivantes :
- l'attribution de gré à gré ou
l'adjudication d'une terre du domaine foncier national appartenant à
l'Etat,
- la mutation à titre onéreux ou à titre
gratuit d'une terre du domaine foncier national appartenant à l'Etat non
mise en valeur,
- l'apport en société d'une terre du domaine
foncier national appartenant à l'Etat non mise en valeur.
II.2/ Exonérations.
Malgré le large champ d'application de la taxe de
jouissance, la loi a prévu des exemptions à son paiement. Il
s'agit de :
- l'occupation et la jouissance des terres du domaine foncier
national appartenant à l'Etat résultant d'une affectation, d'un
bail, ou d'une autorisation administrative ordinaire ou spécial,
précaire et révocable et de caractère strictement
personnel ;
- l'occupation et la jouissance des terres du domaine foncier
national appartenant à l'Etat mises en valeur par des personnes
détentrices de titres de jouissance réguliers
délivrés par l'administration ;
- l'occupation et la jouissance des terres du domaine foncier
national appartenant à l'Etat pour la recherche, la prospection,
l'exploitation ou la concession minières ;
- l'occupation et l'exploitation des terres rurales du domaine
foncier national, appartenant à l'Etat par des personnes physiques pour
les besoins exclusifs de logement et de nourriture ;
- l'occupation et la jouissance des terres
aménagées à usage d'habitation du domaine foncier national
appartenant à l'Etat par des personnes physiques dont l'indigence aura
été certifiée par l'autorité administrative
compétente ;
- l'occupation et la jouissance des terres du domaine foncier
national appartenant à l'Etat par suite de succession par les ayants
droits pour le montant de la taxe déjà acquittée.
II.3/ La détermination de la taxe de
jouissance.
La taxe est due même si le titulaire du droit de
jouissance n'occupe pas effectivement le terrain. Le montant de la taxe varie
selon l'usage du terrain. La taxe de jouissance est acquittée par le
titulaire du droit de jouissance. Son montant est fonction de la superficie du
terrain, sa destination et sa situation géographique.
Depuis le 1er janvier 2007, les recettes de la taxe de
jouissance sont reparties entre le budget communal à hauteur de 75% et
le budget régional à hauteur de 25%.37(*)
Toutefois il convient de préciser qu'une partie des
recettes de la taxe de jouissance est reversée au fonds des
opérations de lotissement lorsque les opérations
d'aménagement ont été financées par le budget de
l'Etat et cela conformément à la loi n°062-2009/AN portant
loi des finances pour l'exécution du budget de l'Etat- Gestion 2009.
Paragraphe II: Autres taxes non professionnels.
Ces taxes brillent par leur faible taux de recouvrement par
rapport aux autres impôts et taxes précités.
I/ La
taxe sur les armes
La taxe sur les armes38(*) est régie par les articles 282 à 290
du CI. Elle est recouvrée au profit des budgets communaux. Elle est due
par toute personne possédant une ou plusieurs armes. Il s'agit
notamment des armes à feu ou à air comprimé. Des
exemptions39(*) sont
prévues à l'article 283 à savoir les armes à usage
des troupes de la police ou de toute autre force publique.
Cette taxe devrait faire partie des taxes les plus faciles
à recouvrer dans la mesure où, les personnes imposables devraient
être facilement répertoriées puisque l'achat et la
détention d'armes à feu doivent être autorisés et
déclarés.
Cependant il faut noter que le phénomène de la
criminalité transfrontalière ne permet pas de contrôler
toujours la circulation frauduleuse des armes imposable.
II/ La
taxe de balayage
La taxe de balayage et d'enlèvement des ordures
ménagères ne doit être perçue que si le service
est effectivement rendu. Cette taxe ou redevance n'est pas perçue dans
les petites communes qui n'assurent aucun service de balayage et
d'enlèvement des ordures ménagères.
La redevance est une somme versée par un contribuable
en rémunération d'un service rendu par l'Etat ou un service
public.40(*)
Le montant et les modalités de paiement de la
redevance sont fixés par décision du conseil de
collectivité. La taxe est généralement liquidée
avec la patente et perçue en même temps.
CHAPITRE II :
DIFFICULTÉS LIÉES À LA MOBILISATION DES RESSOURCES
FISCALES LOCALES AU SEIN DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU.
Le recouvrement des ressources fiscales locales rencontre
diverses difficultés. Ces difficultés sont d'ordre
économique social ou culturel. Mais la plus grande de ces
difficultés est la fraude fiscale qui est une conséquence directe
de l'incivisme fiscal.
Pour une meilleure analyse de ces difficultés nous
allons étudier les performances de mobilisation des ressources fiscales
locales (Section I) avant de nous appesantir sur d'autres difficultés de
mobilisation des ressources fiscales locales (Section II).
Section I : Analyse des performances de mobilisation des
ressources fiscales locales.
Il s'agira pour nous essentiellement dans cette partie de
présenter la situation de recouvrement de certains impôts et taxes
(paragraphe I) avant d'analyser le phénomène de la fraude fiscale
et de l'incivisme fiscal (paragraphe II).
Paragraphe I : Situation de recouvrement de certains
impôts et taxes locaux.
Nous présenterons certains impôts et taxes locaux
choisis parmi tant d'autres et nous allons nous intéresser à leur
évolution sur cinq (5) ans à savoir de 2006 à 2010.
I/
Impôts et taxes professionnels
Il s'agit ici de nous intéresser à
l'évolution de certains impôts et taxes dont le recouvrement est
lié à l'exercice d'une activité professionnelle.
I.1/ La contribution des patentes.
Tableau 1:
Contribution des patentes de 2006 à 2010 (En F CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement (2/1)
|
2006
|
3 650 000 000
|
3 468 065 815
|
3 967 793 961
|
114,40%
|
2007
|
4 100 000 000
|
4 525 128 602
|
3 515 440 928
|
77,67%
|
2008
|
4 100 000 000
|
4 094 473 936
|
3 397 421 117
|
82,29%
|
2009
|
4 409 537 001
|
4 556 553 841
|
4 071 592 470
|
89,35%
|
2010
|
5 000 000 000
|
5 253 731 242
|
4 583 040 750
|
87,23%
|
Source : Tableau réalisé par nous
à partir des données de la DAFB (Mars 2011)
La patente est le premier impôt local le plus rentable.
Pour cela une attention particulière doit lui être
accordée. En matière de contribution des patentes, les agents de
la DGI procèdent annuellement au recensement des imposables et à
l'établissement des rôles des patentes.41(*)
Heureusement nous voyons que les taux de recouvrement sont
assez satisfaisants. En 2006 nous avons un taux de recouvrement de 114,40%. Ce
taux a dépassé toute espérance. Cependant ce taux assez
intéressant nous interpelle à plus d'un titre. Il nous fait dire
que du travail reste à faire pour détecter de nouveaux
contribuables. Car la même année(en 2006) nous avons un total
émissions de 3 468 065 815 F CFA contre un total
recouvrement de 3 967 793 961 F CFA. Mais que signifie ce
résultat ?
Le fait que les recouvrements dépassent les
émissions est une chose assez curieuse mais révélateur
d'un potentiel assez intéressant. Autrement dit des contribuables
à qui des rôles n'ont pas été émis sont venus
payer spontanément leur patente. Ce montant est de l'ordre de
499 728 146 F CFA, ce qui explique aisément le fait qu'en 2007
nous ayons une prévision de 4 100 000 000 contre
3 650 000 000 F CFA en 2006, une émission de
4 525 128 602 CFA contre 3 468 065 815 F CFA.
Malheureusement cet effort n'a pas été constant au niveau du
recouvrement en 2007 puisque nous avons un recouvrement de
3 515 440 928 F CFA en 2007 contre 3 967 793 961
F CFA en 2006. Il va falloir attendre 2009 pour voir le montant du recouvrement
atteindre 4 071 592 470 F CFA.
I.2/ La contribution du secteur informel
Tableau 2:
Contribution du secteur informel de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement (2/1)
|
2006
|
700 000 000
|
711 840 226
|
744 526 886
|
104,59%
|
2007
|
700 000 000
|
196 036 628
|
510 488 096
|
260,40%
|
2008
|
700 000 000
|
555 438 136
|
555 438 136
|
100%
|
2009
|
700 000 000
|
517 364 112
|
517 364 112
|
100%
|
2010
|
800 000 000
|
389 110 787
|
447 055 252
|
114,89%
|
Source : Tableau réalisé par nous
à partir des données de la DAFB (Mars 2011)
La contribution du secteur informel est le deuxième
impôt du point de vue rentabilité après la patente.
Malheureusement nous constatons au niveau du tableau que les prévisions
de 2006 à 2009 sont statiques. Seule la prévision de 2010 est de
800 000 000 contre 700 000 000 de 2006 à 2009.
Pourtant le secteur informel est en pleine expansion au Burkina Faso. Donc pour
nous ces prévisions, s'expliquent très mal selon la
réalité économique.
Aussi le fait d'avoir des taux de recouvrement
supérieurs à 100% est révélateur d'une insuffisance
de recensement fiscal. Cela est aussi vrai pour les taux de recouvrement de
100%.
Ce qui est plus curieux c'est le taux de recouvrement de
260,40% en 2007. Mais soulignons que ce taux de 260% pourrait s'expliquer par
le fait que la CSI fut recouvrée en 2007 par la DGI qui est la plus
expérimentée et non par les agents du Trésor qui le
faisaient depuis seulement 2004.
Autre facteur non moins important c'est le fait que les agents
de recouvrement n'arrivent pas à maitriser les contribuables relevant de
la CSI. Ce qui pourrait expliquer sans doute la faiblesse des
prévisions.
I.3/ La taxe sur les biens de mainmorte
Tableau 3:
Contribution de la taxe sur les biens de mainmorte de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement (2/1)
|
2006
|
100 000 000
|
200 309 872
|
56 404 289
|
28,15%
|
2007
|
100 000 000
|
251 173 686
|
78 708 096
|
31,33%
|
2008
|
175 000 000
|
193 546 695
|
68 921 426
|
35,60%
|
2009
|
100 000 000
|
80 951 325
|
80 951 325
|
100%
|
2010
|
100 000 000
|
320 381 344
|
63 815 741
|
19,91%
|
Source : Tableau réalisé par nous
même à partir des données de la DAFB (Mars 2011)
La TBMM est l'une des taxes locales pour laquelle le
recouvrement est mis à rude épreuve par l'incivisme fiscal. En
effet sur la période de 2006 à 2008 nous avons des taux de
recouvrement respectifs de 28,15%, de 31,33%, et de 35,60%. Autrement dit,
sur cette période les recouvrements n'atteignent
même pas 50% des émissions.
En outre les prévisions de 2006, 2007, 2009, et 2010
sont restées à 100 000 000 CFA à l'exception de
la prévissions de 2008 qui a connu une hausse de 75% par rapport
à la prévision de 2007.
Il faut souligner par ailleurs qu'en 2009 nous avons un taux
de recouvrement de 100% avec un recouvrement de 80 951 325 F CFA.
C'est d'ailleurs la seule année sur la période retenue où
le taux de recouvrement a été satisfaisant.
Pour terminer, le fait d'avoir des émissions doublant
parfois les prévisions dénote du fait que les prévisions
ont été faites sur des bases erronées et qu'il y a un
potentiel pour peu qu'on y mette du sérieux au niveau des
différentes opérations de recensement et de contrôle.
I.4/ La taxe sur les jeux
Tableau 4:
Contribution de la taxe sur les jeux de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement(2/1)
|
2006
|
36 000 000
|
38 728 500
|
38 728 500
|
100%
|
2007
|
36 000 000
|
37 597 500
|
37 597 500
|
100%
|
2008
|
36 000 000
|
47 768 140
|
47 768 140
|
100%
|
2009
|
40 000 000
|
47 443 200
|
47 443 200
|
100%
|
2010
|
45 000 000
|
45 704 000
|
45 704 000
|
100%
|
Source : Tableau réalisé par nous
à partir des données de la DAFB (Mars 2011)
La taxe sur les jeux est une taxe non négligeable, pas
parce qu'elle génère de sommes colossales, mais plutôt
parce qu'elle constitue un exemple parfait de recouvrement. En effet sur la
période de 2006 à 2010 nous avons un taux de recouvrement de
100%.
Mais le fait que les prévisions soient statiques de
2006 à 2008 dénote que du travail reste à faire dans le
domaine car au fil des années les maisons de jeux poussent comme des
champignons et ont plus d'adeptes. Cet indicateur à lui seul pourrait
amener les prévisions à varier positivement au lieu d'être
à 36 000 000 F CFA de 2006 à 2008. Sur la même
période les recouvrements sont respectivement de 38 728 500
FCFA, de 37 597 500 F CFA et de 47 768 140 F CFA. Cela
prouve que la taxe sur les jeux peut rapporter plus que ce que l'on
espère dans la commune de Ouagadougou.
Pour preuve en 2009 nous avons une prévision de
40 000 000 FCFA contre un recouvrement de 47 443 000 F FCA
et en 2010 pour une prévision de 45 000 000 F CFA nous avons
un recouvrement de 45 704 000 F CFA.
I.5/La taxe sur la publicité
Tableau 5:
Contribution de la taxe sur la publicité de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement(2/1)
|
2006
|
165 000 000
|
176 589 179
|
142 824 679
|
80,87%
|
2007
|
165 000 000
|
222 181 061
|
176 907 673
|
79,62%
|
2008
|
250 000 000
|
305 232 006
|
236 950 501
|
77,62%
|
2009
|
300 000 000
|
336 375 817
|
318 813 473
|
94,77%
|
2010
|
350 000 000
|
350 907 979
|
372 511 416
|
106,15
|
Source : Tableau réalisé par nous à
partir des données de la DAFB (Mars 2011)
La taxe sur la publicité draine des fonds pour le
budget de la commune plus que ce qu'on imagine. Son niveau de recouvrement est
assez satisfaisant. Les prévisions sont passées de
165 000 000F CFA en 2006 à 350 000 000 F CFA en 2010
soit un peu plus du double. C'est 2008 qui a enregistré le taux de
recouvrement le plus bas soit 77,62% et cela est sans doute dû à
la crise financière qui a secoué bon nombre de secteurs.
En 2010 nous avons une émission de
350 907 979 F CFA pour un recouvrement de 372 511 416 F CFA
soit un taux de recouvrement de 106,15%, ce qui est très
intéressant du point de vue potentiel qui existe au sein du secteur de
la publicité
Ce secteur est relativement nouveau mais la taxe sur la
publicité rapporte plus que certaines vieilles taxes qui existent. Cela
montre que le secteur de la publicité est en pleine expansion et se
porte bien. Le recouvrement de cette taxe n'est pas trop compliqué car
la commune doit délivrer une autorisation avant toute affiche à
caractère publicitaire dans la commune de Ouagadougou. A cet effet, le
contrôle est aisé car au bord de certaines avenues de la ville, il
n'est pas rare de voir sur de gros panneaux
d'affichage : « autorisation annulée ».
II/
Les impôts et taxes directs non professionnels.
Contrairement aux impôts et taxes professionnels,
l'acquittement des impôts et taxes non professionnels n'est pas
lié à l'exercice d'une activité professionnelle.
II.1/La taxe de résidence.
Tableau 6:
Contribution de la taxe de résidence de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement(2/1)
|
2006
|
300 000 000
|
533 628 105
|
187 508 551
|
35,13%
|
2007
|
500 000 000
|
367 378 765
|
175 890 312
|
47,87%
|
2008
|
430 000 000
|
739 952 250
|
210 981 637
|
28,51%
|
2009
|
500 000 000
|
953 031 166
|
272 103 006
|
28,55%
|
2010
|
500 000 000
|
277 981 624
|
295 987 562
|
106,47%
|
Source : Tableau réalisé par nous à
partir des données de la DAFB (Mars 2011)
Le recouvrement de cette taxe est assez difficile si l'on s'en
tient aux chiffres que le tableau ci-dessus rapporte. Les recouvrements de 2006
à 2009 sont respectivement de 35,13%, 47,87% 28,51%, et de 28,55%. Sur
cette période nous voyons aisément les difficultés de
recouvrement de cette taxe. Pourtant elle devrait être à notre
avis plus simple.
On pourrait éventuellement fondre cette taxe dans les
facture d'électricité, d'eau, de téléphone ou dans
certains services demandées à la mairie ou à la
préfecture.
En 2010 nous avons une prévision de
500 000 000 F CFA pour une émission de 277 981 624 F
CFA contre un recouvrement de 295 987 562 FCFA soit un taux de
recouvrement de 106,47%. Chose qui est relativement satisfaisant.
Toutefois des efforts de recouvrement restent à faire
car en 2009 nous avons une émission de 953 031 624 F CFA pour
un recouvrement de 295 987 562 F CFA soit un taux de recouvrement de
28,55%.
II.2/La taxe sur les armes
Tableau 7:
Contribution de la taxe sur les armes de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement(2/1)
|
2006
|
3 000 000
|
3 133 000
|
3 614 624
|
115,37%
|
2007
|
3 800 000
|
3 918 742
|
3 508 305
|
89,52%
|
2008
|
4 000 000
|
3 458 694
|
3 458 694
|
100%
|
2009
|
3 000 000
|
3 713 555
|
3 713 555
|
100%
|
2010
|
3 000 000
|
5 517 471
|
5 842 139
|
105,88%
|
Source : Tableau réalisé par nous à
partir des données de la DAFB (Mars 2011)
La taxe sur les armes connaît des taux de recouvrement
assez satisfaisants. En effet pour 2006, 2008, 2009 et 2010 les taux sont
respectivement de 115,37%, 100%, 100% et 105,88%. Pour 2006 et 2010 les
recouvrements dépassent largement les émissions, ce qui est a
priori acceptable. Cependant cela témoigne du fait que le nombre d'armes
au Burkina est relativement important.
Les émissions ont toujours été
supérieures aux prévisions sur la période de 2006 à
2010. Particulièrement en 2010 nous avons une prévision de
3 000 000 F CFA pour une émission de 5 517 471 F CFA
près du double des prévisions. Cela montre que les contribuables
relevant de cette taxe sont difficilement détectables.
II.3/La taxe de
balayage
Tableau 8:
Contribution de la taxe de balayage de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement(2/1)
|
2006
|
10 000 0000
|
13 989 750
|
13 989 750
|
100%
|
2007
|
25 000 000
|
7 729 000
|
7 729 000
|
100%
|
2008
|
7 000 000
|
5 612 000
|
5000
|
???
|
2009
|
15 000 000
|
5 932 500
|
5 932 500
|
100%
|
2010
|
15 000 000
|
-
|
-
|
-
|
Source : Tableau réalisé par nous à
partir des données de la DAFB (Mars 2011)
Le taux de recouvrement de cette taxe est de 100% pour 2006,
2007 et 2009. Pour des raisons techniques que nous ignorons nous n'avons pas pu
obtenir la totalité des informations pour conduire à bien notre
analyse dans ce domaine.
II.4/La taxe de jouissance
Tableau 9:
Contribution de la taxe de balayage de 2006 à 2010 (En F
CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions(1)
|
Recouvrement(2)
|
Taux de recouvrement(2 /1)
|
2006
|
1 015 000 000
|
709 338 981
|
573 280 035
|
80,81%
|
2007
|
1 015 000 000
|
1 526 843 154
|
1 526 843 154
|
100%
|
2008
|
1 500 000 000
|
1 385 117 645
|
1 385 117 645
|
100%
|
2009
|
1 780 000 000
|
1 696 858 742
|
1 696 858 742
|
100%
|
2010
|
2 000 000 000
|
1 368 368 844
|
1 672 409 258
|
122,21%
|
Source : Tableau réalisé par nous à
partir des données de la DAFB (Mars 2011)
Les prévisions de cette taxe ont pratiquement
doublé de 2006 à 2010. En effet les prévisions sont
passées de 1 015 000 000 F CFA en 2006 à
2 000 000 000 F CFA en 2010. Cela montre que le secteur de
l'immobilier est en pleine expansion dans la commune de Ouagadougou.
Malheureusement cet élan n'est pas suivi quand il
s'agit de payer la taxe de résidence comme nous le montre les
chiffres.
Les taux de recouvrement de 2007 à 2010 sont
respectivement de 100%, 100%, 100%, et 122,21%. Les recouvrements sur cette
période sont respectivement de 1 526 843 154 F CFA,
1 385 117 645 F CFA, 1 696 858 742 F CFA et
1 672 409 258 F CFA. Ce qui fait quand même de belles
sommes pour le budget de la commune.
Paragraphe II : Analyse de la situation de recouvrement
des différents impôts et taxes.
Dans cette partie nous allons donner quelques explications sur
les performances en matière de recouvrement de certains impôts et
taxes qui sont essentiellement liées à l'incivisme fiscal avec
son corollaire, la fraude fiscale.
I/ Les
causes de l'incivisme fiscal et de la fraude fiscale.
Les causes de la fraude fiscale plongent très loin
leur racine dans l'instauration de l'impôt. Comme le souligne le
président français Georges Pompidou : << Tout
impôt en lui-même est une incitation à la
fraude>>42(*). Nous
voyons là qu'il est clair que l'instauration de tout impôt
rencontre l'hostilité des contribuables. Ces derniers manifestent leur
allergie par la fraude fiscale. Mais ces causes peuvent être
classées en deux groupes.
I.1/ Les causes psychologiques.
La psychologie du contribuable n'est pas favorable à
l'impôt. Beaucoup de travaux ont insisté sur l'importance de la
mentalité des contribuables. Ce qui fait que le plus souvent ils
cherchent des voies et moyens pour y échapper. A cet effet MM Brochier
et Tabatoni disait : << la fraude est le fruit d'une
fiscalité mal reçue>>43(*). Autrement dit la mentalité des contribuables
est défavorable au paiement des impôts. Ce qui concourt fortement
à créer un climat favorable à la fraude fiscale. De l'avis
du Pr Filga Michel SAWADOGO le civisme fiscal fait appel à la
psychologie du contribuable.44(*)
Dans les sociétés capitalistes en
général et à Ouagadougou en particulier la valeur d'un
homme est mesurée selon ses biens ou sa richesse. Ce qui amène
très souvent les gens à admirer sans modération aucune
les belles voitures, les belles maisons et autres biens luxuriants de certains
« hommes forts ». Pour corroborer ce propos Jean Yado
Toé a écrit d que : << jamais fléau n'a
été considéré autant que la fraude douanière
et fiscale avec autant d'indulgence et de complaisance. C'est peu dire que les
fraudeurs bénéficient auprès du public d'un
préjugé favorable. Ils ne sont que trop souvent apparus sous
l'étiquette d'hommes intelligents, seuls capables de déjouer
les milles rets tendus par une administration
tracassière>>45(*). Ainsi, nous pouvons affirmer non sans raison
qu'à Ouagadougou l'incivisme fiscal a largement pris une ascendance
sur le civisme fiscal. Ce n'est plus comme au temps du grand père de
Jean MONNET qui arborait son costume de dimanche pour aller s'acquitter de
l'honorable contribution aux charges publiques. De nos jours le contribuable
moderne aurait plutôt tendance à mettre sa tenue de
combat.46(*)
Mais le problème est que l'on ne se pose même pas
la question de savoir comment les intéressés ont fait pour
acquérir leurs biens. Et si c'était le fruit d'une fraude
fiscale ? Cette question ne semble pas effleurer l'esprit de bon nombre
de citoyens. Ce qui nous semble encourager la fraude tout comme si la fin
justifiait les moyens. A cet effet un auteur anglais du XIX siècle
disait : <<le fraudeur fiscal me plaît, c'est un voleur
honnête, car il ne vole que l'Etat qui n'est qu'une
abstraction>>47(*).
De nos jours, malheureusement dans nos sociétés l'opinion de
cet auteur Anglais vaut son pesant d'or. Pourtant à l'opposé
l'opinion publique condamne fermement le vol de la chose d'autrui. Mais
comment pouvons nous expliquer ce paradoxe ? Condamner fermement le vol de
la chose d'autrui et tolérer pourtant la fraude fiscale qui est aussi
un vol aussi.
A notre avis le contraire aurait été
raisonnable, car celui qui fraude vole une communauté toute
entière alors que celui qui vole le bien d'autrui ne vole qu'un
élément de la communauté. A ce propos Laurent FABUIS
disait que << voler l'impôt, c'est voler les autres et ce vol ne
mérite aucune indulgence>>48(*).
I.2/Les causes économiques.
Le prélèvement de l'impôt repose fortement
sur l'économie. Plus l'économie d'un pays est performante, plus
les recettes fiscales sont importantes. Mais le cas de la commune de
Ouagadougou est spécifique puisqu'elle ne possède pas d'autres
sources de revenu si ce n'est les impôts et taxes. Mais le niveau de
recouvrement des impôts reste insatisfaisant. En tout état de
cause le contribuable n'est tenté d'éluder frauduleusement
l'impôt et de courir les risques que cela comporte que si la charge
fiscale qu'il supporte excède sa capacité contributive.
Dans une société donnée, plus
l'économie est performante plus les risques de fraude sont
minimisés. A contrario, une productivité faible ou
médiocre est un facteur de fraude. En d'autres termes l'impôt est
beaucoup mieux supporté lorsqu'il frappe un revenu élevé
que lorsqu'il s'applique à un revenu faible. Ce qui est
réconfortant c'est que l'impôt est payé en fonction de la
faculté contributive de chaque contribuable. Cette justice fiscale n'est
pas une vérité absolue à cause de l'incivisme fiscal qui
engendre la fraude fiscale.
II/
Les conséquences de l'incivisme fiscal et de la fraude fiscale.
La fraude fiscale est un phénomène qui n'est pas
sans conséquences, surtout pour une ville en voie de
développement comme la commune de Ouagadougou. Nous allons
évoquer ses conséquences sur le plan social d'une part et d'autre
part sur le plan économique.
II.1/Sur le plan social.
La fraude fiscale est un phénomène fortement
social. Elle est tributaire plus ou moins de la mentalité de chaque
communauté. Mais ce qui est inquiétant, c'est qu'elle est
beaucoup plus prononcée dans les pays en voie de développement.
Au moment où ces pays ont plus besoin d'argent pour se
développer, la fraude et l'incivisme fiscal s'invitent dans le milieu
socio économique pour ralentir les efforts de développement.
Nous pouvons retenir entre autres les conséquences suivantes :
Premièrement la fraude fiscale ébranle le
fondement de l'impôt. L'impôt se veut équitable et juste.
Autrement dit, chaque contribuable doit ressentir le même poids en payant
son impôt. D'où la notion de justice fiscale. Mais la fraude
fiscale porte une atteinte grave à la justice fiscale en ce sens que
ceux qui fraudent allègent leur charge fiscale et la transfère
sur le dos des honnêtes contribuables. Donc les honnêtes
contribuables sont obligés de payer à la place des fraudeurs, ce
qui efface toute notion de justice fiscale.
Deuxièmement, par ce comportement, les fraudeurs auront
comme impression qu'ils sont assistés puisque les honnêtes
contribuables vont payer à leur place. Cela aura pour
conséquence de les rendre paresseux car ils ne fourniront plus d'efforts
pour aller de l'avant. Cette paraisse ne favorise pas l'essor des
activités économiques, toute chose qui fera baisser le potentiel
fiscal de la commune.
Enfin la fraude fiscale pourrait être à l'origine
des conflits sociaux car nous avons déjà relevé le fait
que la fraude fiscale détruit la justice fiscale. Donc plus la fraude
va perdurer et se développer, plus les honnêtes contribuables vont
ressentir une forte pression fiscale. Autrement dit un étouffement de
leur activité par la pression fiscale. Cela va amener certains d'entre
eux à mettre la clé sous le paillasson, ce qui va accroitre la
pauvreté. Cependant ceux qui vont refuser de fermer boutique risquent
fort au fil du temps, de s'insurger contre l'Administration fiscale ou
même les fraudeurs.
II.2/Sur le plan économique.
La fraude fiscale provoque une diminution des recettes
fiscales. Cela est une conséquence logique car ceux qui fraudent
créent un manque à gagner pour la collectivité qui sera
obligée de recourir à d'autres voies et moyens pour combler ce
vide causé par les contribuables malhonnêtes. En plus de cela,
elle favorise les méfaits économiques suivants :
En premier lieu la fraude fiscale fausse le jeu de la
concurrence. Rappelons que dans une économie de libre marché, la
concurrence est le facteur qui régule les prix sur le marché.
Certes les prix sont libres, mais les prix sont fixés en fonction des
prix les plus bas du marché. Pourtant la fraude peut contribuer à
faire chuter le prix des produits sur un marché. A ce moment ceux qui ne
fraudent pas ne pourront pas suivre cette tendance et feront faillite.
Autrement dit ceux qui fraudent ont une plus grande manoeuvre car ils pourront
utiliser les produits de la fraude pour combler la perte qu'ils subissent en
baissant le prix de leurs biens ou services. D'où la notion de
concurrence déloyale. Aussi cette concurrence déloyale peut
provoquer la faillite de beaucoup d'entreprises, ce qui ne fera que
réduire le rendement fiscal.
Deuxièmement elle permet la fuite des capitaux. La
fraude étant une dissimulation des fonds qui doivent servir au paiement
de l'impôt, il appartiendra aux fraudeurs de faire sortir ces fonds
discrètement du pays pour ne pas attirer l'attention du fisc. Notons que
le fisc a une prérogative très importante en matière de
calcul de l'impôt à travers les signes extérieurs de
richesse. Malheureusement cette prérogative est rarement
utilisée.
Enfin la fraude fiscale favorise le chômage.
Généralement la fraude fiscale est l'oeuvre de petites
unités le plus souvent familiales. Elles arrivent à frauder
grâce à leur structure économique. En plus, elles exercent
le plus souvent sans comptabilité. Elles se complaisent dans cette
situation car elles arrivent ainsi à tromper la vigilance du fisc sur la
nature de certaines opérations. Donc elles ne cherchent pas à
grandir. Pourtant si elles ne grandissent pas elles ne vont pas chercher
à embaucher de nouvelles personnes. A ce moment le chômage ne fait
que s'accroître.
Les mauvaises rentrées fiscales accroissent le besoin
de financement et une augmentation du déficit du budget de la commune de
Ouagadougou. Ainsi les projets de développement se trouvent
compromis.
Section II : Les autres difficultés de
mobilisation des ressources locales
C'est vrai que l'incivisme fiscal et la fraude fiscale sont
les obstacles majeurs au recouvrement optimal des ressources fiscales locales,
mais à côté de ces obstacles, il y a lieu de souligner
d'autres difficultés qui minent aussi la bonne mobilisation des
ressources fiscales locales.
Nous traiterons ainsi dans un premier paragraphe les
difficultés liées à la gestion de notre système
fiscal, et nous évoquerons ensuite les difficultés liées
au système de contrôle des impôts locaux.
Paragraphe I : Les difficultés liées
à la gestion de notre système fiscal
La DGI dispose de nos jours d'une batterie de textes
législatifs et réglementaires qui devraient lui permettre de
faire un travail remarquable afin que l'impôt soit rentable.
Malheureusement la gestion de notre système fiscal qui est de nature
déclarative est très complexe. Toute chose qui complique la
tâche en ce qui concerne les opérations d'assiette d'une part et
de recouvrement d'autre part.
I/ Les
difficultés liées aux opérations d'assiette.
L'assiette est le point de départ de toute imposition
car elle consiste à déterminer ce sur quoi est assis
l'impôt.49(*) Les
opérations d'assiette se résument essentiellement à la
recherche de la base imposable et la détermination de l'impôt. La
rentabilité de tout impôt est liée à son assiette.
Plus l'assiette est large plus l'impôt sera rentable. Aussi c'est
à partir de l'assiette que l'on peut faire de très bonnes
prévisions concernant le recouvrement d'un impôt ou d'une taxe. Il
apparaît dès lors nécessaire de mener cette
opération annuellement pour pouvoir faire des prévisions plus
proches de la réalité.
Pourtant cela ne semble pas être le cas en ce qui
concerne les impôts locaux en vigueur dans la commune de Ouagadougou.
Dans les tableaux que nous avons examinés précédemment, il
nous a été donné de voir des prévisions qui sont
statiques sur trois ou quatre ans.
En guise d'illustration nous avons pour la CSI des
prévisions statiques de 700 000 000 sur la période de 2006
à 2009, pour la TBMM nous avons des prévisions statiques de
100 000 000 en 2006, 2007, 2009 et 2010, pour la taxe de
résidence nous avons des prévisions statiques de
500 000 000 en 2007, 2009 et en 2010, pour la taxe sur les jeux nous
avons des prévisions statiques de 36 000 000 de 2006 à
2008.
Si des efforts sont faits en ce qui concernent certains
impôts, il n'en demeure pas moins que les impôts cités sont
révélateurs de sérieuses difficultés en ce qui
concerne la recherche de matière imposable.
Pour la recherche de la matière imposable, le code des
impôts retient deux méthodes à savoir le recensement et la
déclaration d'existence.
Malheureusement la méthode la plus fréquemment
utilisée est la déclaration d'existence. En rappel la
déclaration d'existence est plus conforme à notre système
fiscal qui est de nature déclarative. Pourtant cette méthode
comporte bon nombre d'inconvénients :
- le nombre des contribuables peut rester statique en
l'absence de nouvelles déclarations. Ce qui fait que très souvent
nous avons des prévisions statiques qui ne sont que des reconductions
d'impôts issues des dossiers des contribuables qui ont
déclaré leurs impôts ;
- l'absence de prise en compte des différentes
mutations intervenues dans les activités des contribuables ;
surtout celles qui doivent avoir une incidence positive sur le niveau de
recouvrement ;
-les activités nocturnes ne sont
généralement pas surveillées et cela crée un manque
à gagner pour le budget communal.
Il faut souligner aussi que dans le cadre de la
détermination de la base imposable les deux méthodes
utilisées à savoir la déclaration contrôlée
et l'évaluation administrative ne rendent pas fidèlement compte
la réalité.
Dans la déclaration contrôlée, le
contribuable dépose lui-même au service des impôts, une
déclaration sur imprimé administratif contenant les
éléments imposables et mentionnant directement le montant de
l'impôt à payer. Cette déclaration est simplement
contrôlée par l'agent des impôts avant que l'imposition ne
soit définitive. Mais ce contrôle ne porte que sur les erreurs
commises dans la déclaration.
Dans l'évaluation administrative, la base d'imposition
est fixée de façon unilatérale par l'administration
fiscale lorsque le contribuable n'a pas accompli ses obligations
déclaratives.
Fort heureusement ces inconvénients sont
corrigés par les recensements, même s'ils ne sont pas faits
annuellement.
II/
Les difficultés liées au recouvrement des impôts locaux
Il faut le rappeler le paiement de l'impôt comporte
trois phases : l'assiette, la liquidation et le recouvrement. Le
recouvrement est la phase qui permet l'entrée effective de l'argent dans
les caisses de la commune.
Le premier problème est l'extrême pauvreté
des populations. Ce qui n'encourage pas un civisme fiscal digne de ce nom. Ce
problème mine de façon importante le développement du
secteur privé capable de générer des ressources à
même d'améliorer le rendement en matière de recouvrement
des impôts.
Le second problème est l'analphabétisme. Ce qui
fait que beaucoup de contribuables n'arrivent pas à comprendre le
rôle important de l'impôt dans le développement
économique et social d'un pays.
Mais un contrôle adéquat devrait au moins
minimiser de façon significative tous ces risques dont nous venons de
faire cas.
Paragraphe II : Les difficultés liées au
système de contrôle.
Heureusement qu'au Burkina le CI prévoit à son
article 393 un contrôle tant pour les impôts d'Etat que les
impôts locaux. Mais la mise en oeuvre de ces contrôles n'est pas le
plus souvent satisfaisante. Ces difficultés poussent souvent
l'Administration fiscale à octroyer indument des attestations fiscales
à des entreprises. Pourtant les attestations fiscales devraient
être uniquement octroyées aux entreprises en règle
vis-à-vis de leurs obligations fiscales. Les attestations fiscales
devraient, selon le point de vue du Pr Filga Michel SAWADOGO, contribuer
à améliorer les contrôles qui, en dernière analyse
visent eux-mêmes l'amélioration et l'accroissement des
rentrées fiscales.50(*)
I/ Le
contrôle sur pièces.
Ce contrôle est effectué par les services sur la
base des déclarations souscrites et les divers documents soumis à
l'appréciation des agents du fisc, mais ce contrôle ne couvre pas
tous les impôts locaux.
Les contribuables de la CSI échappent le plus souvent
au paiement de l'impôt avec ce système de contrôle. Nous
avons déjà souligné que les acteurs du secteur informel
oeuvrent le plus souvent en méconnaissance des textes fiscaux. Et
même si certains le savent, ils ne se font pas déclarer à
moins qu'on ne les épingle. Pourtant la CSI est le deuxième
impôt le plus rentable après la patente. Il y a aussi la taxe de
résidence que les gens ne déclarent pas.
II/ Le
contrôle sur place.
Ce type de contrôle permet à l'agent
contrôleur de se rendre compte de la réalité du terrain.
Cette opération vise essentiellement les impôts d'Etat exception
faite de certains impôts locaux comme la patente et la taxe sur les biens
de mainmorte. Nous pouvons relever deux insuffisances majeures de ce type de
contrôle :
La première insuffisance est qu'une discrimination est
faite au profit des impôts d'Etat et au détriment des impôts
locaux. Autrement dit, les agents du fisc sont plus regardants sur le
contrôle des impôts d'Etat. Par contre tous les impôts
locaux ne sont pas concernés par ce type de contrôle.
La deuxième insuffisance est que le contrôle ne
fait pas office d'une opération de recensement fiscal. Il ne porte que
sur les dossiers disponibles déposés par les contribuables,
surtout ceux qui comportent des caractéristiques douteuses.
En somme, on peut dire que quel que soit le type de
contrôle effectué, nous assistons à des insuffisances
préjudiciables au budget des collectivités territoriales au
profit du budget national.
Deuxième
Partie : Mesures pour une amélioration des recettes
fiscales.
DEUXIÈME PARTIE :
MESURES POUR UNE AMÉLIORATION DES RECETTES
FISCALES.
Dans la première partie nous avons fait le tour des
principaux impôts locaux de la commune de Ouagadougou. A présent
nous savons que le budget de la commune est basé en moyenne sur 2/3 des
impôts locaux. Dès lors il s'avère plus qu'une
nécessité de construire un plan dans le sens de
l'amélioration des recettes locales.
La commune de Ouagadougou est la capitale du Burkina Faso, et
de ce point de vue des efforts doivent être faits à tous les
niveaux pour qu'elle soit le reflet de la richesse de notre pays à bien
des niveaux.
Pour mieux conduire notre travail nous allons dans un premier
chapitre dépeindre les mesures de lutte contre la fraude fiscale et de
l'incivisme fiscal avant de faire le point sur d'autres mesures
d'accompagnement pour renforcer ces mesures dont nous aurions
déjà parlées (chapitre II).
CHAPITRE III : MESURES DE
LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE ET DE L'INCIVISME FISCAL.
La lutte contre la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal a
toujours été le combat du fisc. Si jadis les contribuables se
paraient de leurs habits de dimanche pour aller payer l'impôt, il n'en
est pas ainsi de nos jours. Car le contribuable porte sa tenue de combat quant
il s'agit de payer ses impôts. Cette triste réalité va nous
conduire à examiner la situation sous un angle nouveau et trouver non
pas une recette miracle, mais plutôt des solutions parmi tant d'autres
pour lutter contre cette gangrène.
De notre point de vue ces mesures résident moins dans
la recherche de nouvelles mesures que dans l'application des mesures
déjà existantes. Car des mesures de choc sont prévues par
les textes fiscaux mais très souvent inappliquées.
C'est ainsi que nous parlerons dans une première
section des mesures d'élargissement de l'assiette des impôts. Et
dans une seconde section nous aborderons les mesures répressives contre
la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal.
Section I : Les mesures d'élargissement de
l'assiette des impôts.
L'assiette est composée de trois principaux
éléments à savoir : la matière imposable, les
personnes imposables, et le fait générateur.
La matière imposable constitue l'indicateur de la
ressource ou de l'opération économique à atteindre.
Les personnes imposables sont les personnes physiques ou
morales qui possèdent de la matière imposable et par
conséquent doivent payer l'impôt.
Le fait générateur est l'évènement
ou l'acte qui crée les conditions d'existence de la dette fiscale.
Précisons qu'il y a deux techniques pour identifier les
personnes imposables : le recensement fiscal et la déclaration
d'existence qui feront l'objet de notre paragraphe I
Compte tenu de l'insuffisance des ressources
matérielles, cette mesure peut être renforcée par les
contrôles tant sur place que sur pièces (paragraphe II).
Paragraphe I : La déclaration d'existence et le
recensement fiscal.
I/ La
déclaration d'existence.
L'article 251 du CI fait obligation à toute personne
qui entreprend une activité professionnelle susceptible d'être
imposée à souscrire auprès du service des impôts une
déclaration d'existence dans les 30 jours qui suivent l'ouverture de son
établissement. Cette façon de procéder constitue l'essence
même de notre fiscalité car elle est fondée sur un
système déclaratif. La déclaration est l'acte par lequel
le contribuable fait connaître à l'Administration l'existence de
la matière imposable, son montant, et éventuellement tous les
éléments nécessaires au calcul de l'impôt.51(*) L'une des
caractéristiques principales de la déclaration d'existence est
qu'elle est un acte de collaboration au service public, justifiée par
l'idée que l'obligation fiscale n'est pas une dette ordinaire mais
l'accomplissement d'un devoir civique
De nos jours, avec la création du CEFORE (Centre de
Formalités des Entreprises), le contribuable n'a plus besoin de
s'adresser exclusivement au Fisc pour faire sa déclaration. Le CEFORE
dans ses attributions est habilité à aider le contribuable
à faire cette déclaration d'existence. Cela se passe le plus
souvent lors de la constitution de la société.
Cette déclaration d'existence contient les
informations essentielles sur l'activité du
contribuable notamment52(*) :
- l'identité et l'adresse complète du
redevable ;
- la forme juridique de l'entreprise ;
- la nature de l'activité exercée ;
- le lieu d'exercice de l'activité ;
- l'existence ou non d'établissements
secondaires ;
- le chiffre d'affaires prévisionnel,
- le nombre de salariés ;
- l'identité complète du bailleur ;
- le loyer des locaux professionnels.
Cette déclaration d'existence doit être
datée et signée par le déclarant et déposée
à la division fiscale de son ressort territorial. C'est à partir
de ce document que l'administration fiscale va déterminer :
- L'ensemble des impôts et taxes dont le
déclarant est redevable
- Le régime d'imposition auquel il sera
soumis ;
- Le numéro d'identifiant fiscal unique du
contribuable.
A ce moment précis le contribuable va être
fiché dans la base de données du fisc afin que le fisc puisse
suivre l'évolution de ses activités.
Cette méthode est efficace si le contribuable est de
bonne foi. Que se passera t-il s'il est de mauvaise foi ? Qu'en est- il
réellement du cas des contribuables qui relèvent de la CSI qui,
de mauvaise foi, mènent leur activité en dehors de tout cadre
légal ?
A travers ces interrogations nous nous apercevons qu'il va
falloir aller plus loin pour renforcer les mesures de lutte contre la fraude
fiscale et de l'incivisme fiscal.
II/ Le
recensement fiscal.
Les déclarations du contribuable lors de la
déclaration d'existence brillent le plus souvent par leur
caractère incomplet, inexact, ..... Face à un tel danger qui est
une manifestation délibérée de frauder pour payer moins
d'impôts, le recensement fiscal apparaît plus que
nécessaire. Pire encore si le contribuable ne produit pas de
déclaration d'existence, il sera relativement à l'abri du
paiement de l'impôt. Là encore nous voyons la
nécessité du recensement fiscal.
En effet le recensement fiscal consiste pour l'administration
fiscale à se déplacer sur le terrain et avoir pour objectifs
principaux de procéder à une identification et à un
dénombrement des personnes imposables et à cerner les
activités économiques susceptibles de générer
l'impôt. C'est une opération qui peut être ponctuelle ou
périodique. Mais la réussite de cette opération
dépend de son caractère inopiné. Sinon, d'autres
contribuables une fois au courant de l'opération ferment les locaux
où ils mènent leurs activités pour échapper
à l'interrogatoire du fisc.
Les agents recenseurs parcourront toutes les rues, immeuble
après immeuble de la commune à la recherche des informations
suivantes :
- identité et adresse de l'occupant ;
- adresse et identité du propriétaire ;
- nature de l'activité exercée dans
l'immeuble ;
- date de commencement de la profession ;
- montant des loyaux acquittés ;
- consistance de l'immeuble ;
- caractéristiques du secteur.
Le recensement fiscal permet de compléter ou d'enrichir
le fichier des contribuables. Toutefois, il faut relever que ces informations
ne sont pas nécessairement données par les occupants des lieux.
C'est là que l'on parle de recensement indirect.
Les impôts locaux les plus touchés par le
recensement fiscal sont :
- la patente ;
- la taxe des biens de mainmorte ;
- la taxe de voirie ;
- la contribution du secteur informel ;
- la taxe de résidence ;
- La taxe sur les jeux ;
- La taxe sur la publicité ;
- La licence des débits de boisson.
Le plus souvent le recensement fiscal permet
d'améliorer de façon significative la mobilisation des ressources
fiscales locales. Il est un correctif de la mauvaise foi du contribuable. Pour
que l'opération ait les effets escomptés il faut qu'elle soit
menée par les agents des différentes divisions fiscales.
Paragraphe II : Le renforcement des contrôle ou des
vérifications.
Pour mieux se donner les chances de réussir dans les
mesures préventives contre la fraude, il est plus que nécessaire
de renforcer les contrôles et d'en améliorer leur qualité.
Car c'est une étape importante dans la lutte contre la fraude et
l'incivisme fiscal. Le contrôle se déroule après la
déclaration du contribuable pour vérifier sa
sincérité. Le contrôle fiscal est la contrepartie d'un
système fiscal ou la quasi-totalité des impôts sont
établis à la suite de déclarations des
contribuables.53(*)
Mais ces contrôles ne doivent viser que la performance
du système fiscal. Elles doivent être faites dans l'intime
conviction d'améliorer la qualité du contrôle fiscal en vue
d'accroitre les recettes fiscales.
En France la loi de finances de 1981 a autorisé un
renforcement des effectifs de l'Administration fiscale dont une grande partie
sera affectée au contrôle.54(*) Cette mesure a eu pour impact positif en 1986 le
recouvrement d'une trentaine de milliards de francs sur 1000 milliards de
recette totale à suite des contrôles sur pièces et sur
place.
C'est aussi au vérificateur, premier interlocuteur de
l'entreprise ou du contribuable vérifié, qu'incombe le
rôle particulièrement difficile d'être à la fois
ferme et courtois, perspicace et ouvert à la discussion,
sévère et juste, efficace et objectif.55(*)
La vérification fiscale remplit deux fonctions
essentielles. Elle permet d'assurer non seulement l'égalité de
tous devant l'impôt mais aussi constitue un moyen inévitable de
dépistage de la fraude.56(*)
Nous avons deux grands types de contrôle qui ont le
même objectif.
I/ Le
contrôle sur pièces
Le contrôle sur pièces consiste en l'examen de la
déclaration des contribuables. Le contrôle peut toutefois donner
lieu à des contacts contradictoires avec le contribuable sous forme de
demande de renseignements, d'éclaircissements ou de
justifications.57(*) Le
contrôle sur pièce est primordial dans l'exercice d'une
surveillance efficace du système déclaratif.58(*)
Faut-il relever qu'il y a un prélude au contrôle
sur place à savoir le contrôle formel. Ce contrôle a pour
but de déceler les dossiers « à
problème » pour mieux les analyser. Si des informations
manquent dans la déclaration du contribuable on pourrait lui faire appel
pour les corriger s'il est de bonne foi.
Le contrôle sur pièces a pour objectifs
principaux :
- de déceler si les contribuables ont omis de souscrire
leur déclaration ou s'ils ont produit des déclarations hors
délais ;
- de prévenir et de réparer les erreurs,
insuffisances, omissions ou inexactitudes relevées dans les
déclarations souscrites et ;
- enfin d'assurer éventuellement le redressement
nécessaire.
Ainsi si des insuffisances corrigibles sont
décelées dans la déclaration du contribuable, des
sanctions lui sont appliquées. Ces sanctions lui sont notifiées
afin qu'il puisse donner des explications s'il en a. Dans le cas contraire, il
exécutera les sanctions qui lui seront appliquées. Par contre si
les incohérences nécessitent un examen plus approfondi ou des
recherches supplémentaires, le contrôle sur place est alors plus
approprié pour comprendre ces incohérences.
II/ Le
contrôle sur place
C'est la meilleure forme de contrôle qui convient le
plus à notre système fiscal car il actionne des techniques
d'investigation plus élaborées.
Le contrôle sur place est l'une des attributions de la
Brigade de Vérification et des Enquêtes (BVE) et de la Direction
des Vérifications et des Enquêtes (DVE). Il vise
principalement :
- l'examen de la comptabilité de l'entreprise en
vue de la confronter aux éléments d'exploitation dans le but de
vérifier le fond des opérations et d'en déceler
d'éventuelles failles ;
- infliger des sanctions prévues par la loi en cas
d'incohérence.
Ces deux types de contrôle (contrôle sur
pièces et contrôle sur place) peuvent permettre de réduire
la fraude fiscale de façon considérable. Si la
déclaration de chaque contribuable est passée au peigne fin, les
contribuables réfléchiront par deux fois avant de produire des
déclarations tronquées.
Cependant, il va falloir que les agents vérificateurs
ne s'appesantissent pas sur les questions de détails qui conduisent le
plus souvent à de petits rehaussements irritants, même
justifiés. Il est important qu'ils se concentrent sur la rectification
des déclarations manifestement inexactes.59(*)
Malheureusement le fisc a de sérieux problèmes
pour opérer de façon exhaustive ces deux types de contrôle
par manque de personnel tant au plan qualitatif que quantitatif. L'accent est
le plus souvent mis sur le contrôle de la déclaration des grandes
entreprises qui sont au nombre de six cent(600) et qui contribuent à
hauteur de 85% aux recettes fiscales (impôts d'Etat et impôt
locaux). Dans un tel contexte les chances de passer à travers les
mailles du filet reposent moins sur l'astuce du fraudeur que sur
l'impossibilité pour le fisc de vérifier
régulièrement les déclarations de
l'intéressé. Il y a des fraudes qui ne résistent pas
à l'examen et que le moindre contrôle permet de déceler.
Au Burkina les contrôles inopinés sont
interdits. Le contribuable devra être avisé au minimum 8 jours
à l'avance, de la vérification projetée.60(*)
En France la jurisprudence a précisé qu'il
fallait donner un délai raisonnable au contribuable pour qu'il se face
assister par un conseil s'il le désire. Elle a fixé délai
ce raisonnable a 6 jours.61(*)
Le renforcement des contrôles dépend aussi d'une
volonté politique de finir avec la fraude fiscale car il est
évident que la fraude fiscale et l'incivisme fiscal sont des pratiques
courantes dans la commune de Ouagadougou.
Si malgré toutes ces précautions des
contribuables réussissent à passer les mailles du filet, on doit
leur appliquer des mesures répressives exemplaires pour dissuader ceux
qui voudraient emboiter leur pas.
Section II : Les mesures répressives contre la
fraude fiscale et de l'incivisme fiscal
Le phénomène de la fraude fiscale et de
l'incivisme fiscal a atteint une proportion inquiétante. La commune de
Ouagadougou vit de la fiscalité car n'ayant pas été
gâtée par la nature.
Les mesures de lutte contre la fraude fiscale et de
l'incivisme fiscal passent aussi par l'effectivité et l'application des
sanctions prévues par la loi en cas de fraude.
En effet, le but de la sanction est d'inciter le contribuable
à accomplir ses obligations fiscales en lui insufflant une peur
d'enfreindre la loi. Car en droit c'est la sanction qui assure
l'effectivité de la règle de droit.
Pour réprimer un acte en droit pénal il faut un
élément matériel et un élément intentionnel
ou moral (Paragraphe I) avant de passer à l'application de la
sanction (Paragraphe II).
Paragraphe I : Les fondements des mesures
répressives de lutte contre la fraude
En droit, pour qu'un acte soit condamnable il faut que celui
qui l'a commis ait eu l'intention de le commettre(II) mais aussi et surtout que
l'acte commis ait été prévu par la loi comme
répréhensible(I).
I/
L'élément matériel
L'élément matériel peut être
simplement défini comme la manifestation extérieure d'une
pensée délictueuse sous formes de paroles (cas des contribuables
qui menacent verbalement les agents de recouvrement), de gestes (cas des
contribuables qui portent atteinte à l'intégrité physique
d'un agent recenseur), d'attitudes (cas des contribuables qui tentent de
tromper la vigilance des agents par leur comptabilité
tronquée).
Succinctement l'élément matériel est un
comportement réprimé par la loi. Ce comportement peut être
négatif ou positif.
Négatif dans le cas où la loi prescrit un acte
comme obligatoire et qu'une personne ne le fait pas. Par exemple la loi
fiscale fait obligation aux contribuables de déclarer leur
activité. Celui qui ne le fait pas est fautif d'un comportement
négatif.
Positif dans le sens où la loi prescrit un acte comme
prohibé par la loi fiscale et qu'une personne se trouve dans le champ
du comportement proscrit. Par exemple une loi fiscale fait obligation
d'être sincère dans ses déclarations et un contribuable
produit des déclarations tronquées. Dans ce cas son acte est un
comportement positif.
II/
L'élément intentionnel ou moral.
Pour que l'acte répréhensible engage la
responsabilité de la personne qui l'a commis il va falloir prouver
qu'elle a commise une faute. D'où la question centrale de sa
culpabilité. Car on peut poser un acte répréhensible sans
être coupable. Il y a beaucoup d'éléments qui entrent en
ligne de compte pour établir la culpabilité d'un individu. Mais
avant tout, la culpabilité est conditionnée par la jouissance des
facultés intellectuelles.
L'élément intentionnel ou moral peut être
défini comme la représentation de l'élément
matériel dans l'esprit d'une personne. Mais il faut préciser que
le seul fait d'avoir l'intention de commettre un acte incriminé par la
loi fiscale ne suffit pas à punir une personne. En outre la tentative ne
constitue pas une infraction.
C'est le cas aussi en France sauf en ce qui concerne la
tentative de revivification d'alcool dénaturé. Par contre le
défaut de bonne foi ou d'intention n'efface pas l'infraction dès
lors que l'acte incriminé a été commis.62(*)
Ces deux éléments doivent être
cumulativement réunis avant qu'on ne puisse sanctionner une personne
ayant commis un acte incriminé.
Paragraphe II : Les sanctions contre l'incivisme fiscal
et de la fraude fiscale.
Le contribuable négligent ou fraudeur doit être
sanctionné pour le préjudice causé à la
collectivité locale et aux autres citoyens. Eluder l'impôt peut
exposer le contribuable à bien de déconvenues. Car ceux qui ne
payent pas l'impôt transfèrent leur charge aux contribuables
honnêtes. Car l'impôt est perçu en fonction de la
capacité contributive de chaque contribuable et la justice fiscale se
réalise par la participation de tous les citoyens aux charges de la
collectivité. Selon M. RICCI << les sanctions fiscales sont
l'ensemble des moyens coercitifs attribués au fisc pour prévenir,
faire cesser, ou réprimer les violations commises par les redevables
à l'encontre des lois fixant les contributions
publiques>>63(*).
Les manifestations de l'incivisme fiscal se résument
en réalité à la pratique de la fraude fiscale. Pour
endiguer le phénomène cela revient à lutter contre la
fraude fiscale en réprimant vigoureusement les auteurs. Les sanctions
doivent être le reflet de la fermeté du pouvoir politique et de la
réalité de l'Etat.
La loi fiscale réprime entre autres 64(*):
- voies de fait, menaces ou manoeuvres visant à ne pas
payer l'impôt ;
- complicité pour soustraction frauduleuse ou tentative
de soustraction frauduleuse au paiement de l'impôt ;
- dissimulation volontaire de sommes sujettes à
l'impôt ;
- insolvabilité organisée ;
- tout obstacle au recouvrement de l'impôt.
Notre CI prévoit deux types de sanctions à
savoir les sanctions de nature administrative et les sanctions de nature
pénale. C'est en fonction de la gravité des faits ci-dessus
citées que l'administration décidera d'appliquer une sanction
administrative ou une sanction pénale ou cumulativement les deux.
I/ Les
sanctions administratives.
Ces sanctions sont de nature pécuniaire. Elles se
traduisent dans les faits par un supplément que le contribuable doit
payer en plus du montant réel de son impôt.
Elles peuvent aussi se traduire dans les faits par la
fermeture d'une société ou d'un établissement ne voulant
pas payer ses impôts. Des faits allant du retard à la non
déclaration en passant par les déclarations tronquées.
I.1/ Les
redressements
Les redressements consistent à examiner de plus
près la déclaration du contribuable pour y relever les
transgressions faites à la loi fiscale afin de les corriger. En pratique
c'est une correction de la déclaration du contribuable pour la rendre
conforme à la loi fiscale. Selon Lambert THIERRY le redressent fiscale
vise à réparer une insuffisance d'imposition d'une part, d'autre
part à sanctionner un contribuable qui n'a pas respecté la
plénitude du principe déclaratif.65(*)
A l'issue de cette correction on opère ce que l'on
appelle un redressement de la déclaration en y intégrant des
éléments que le contribuable avait déduits à tort
de son résultat. Ces intégrations viendront grossir la base
imposable et par voie de conséquence grossir du même coup le
montant de l'impôt à payer.
Cette sanction administrative est peu sévère car
elle ne fait que redresser la déclaration du contribuable. Très
souvent c'est de bonne foi que le contribuable déduit certains
éléments de son résultat puisque les textes en la
matière sont souvent instables. Et même face à un
même dossier deux agents peuvent trouver des bases d'imposition
différentes ce qui traduit toute la complexité de notre
fiscalité.
I.2/Les pénalités.
Les pénalités visent à sanctionner la non
observation d'une obligation par le contribuable. En pratique elles
sanctionnent un retard ou un défaut de déclaration. Les sanctions
deviennent plus sévères en cas de récidive.
En guise d'illustration l'article 251 du CI dispose que si un
patentable a un retard dans le paiement de son impôt il paiera en plus de
sa patente 50% de pénalité sur le montant normal de sa patente.
En cas de défaut de déclaration la pénalité sera de
100% du montant normal de la patente.
Pour la taxe de résidence l'article 235 du CI
prévoit que cette pénalité sera de 25% avec un minimum de
5000F et doublée d'une amende de 100.000F pour les employeurs.
Dans le cas d'une déclaration insuffisante les
sanctions sont plus sévères car on suppose une intention
manifeste de tromper le fisc.
C'est ainsi qu'en cas de déclaration insuffisante en
matière de patente, l'article 251 du CI fixe la pénalité
à 200%.
Les pénalités dissuadent les contribuables
à produire leur déclaration dans les délais
conformément à la loi fiscale. Si les déclarations sont
produites dans les délais cela permet une entrée
régulière d'argent afin que la commune de Ouagadougou ne soit pas
en rupture de liquidités.
II/
Les sanctions pénales.
Les sanctions pénales visent à punir le
contribuable qui s'est rendu coupable d'un délit de fraude fiscale.
L'initiative de la poursuite appartient au fisc qui juge de
l'opportunité de la poursuite d'un contribuable. C'est à lui
aussi d'apporter les preuves nécessaires pour prouver la
culpabilité de l'auteur de l'infraction.
Il faut préciser que ces peines sont le plus souvent
prononcées pour des violations graves en ce qui concerne les
impôts d'Etat. Mais si nous en parlons dans le cadre de notre
étude, c'est qu'une effective application de ces sanctions permettra de
dissuader les contribuables à tous les niveaux. Ainsi le rendement des
différents impôts pourra être meilleur. Cela concerne aussi
bien les impôts d'Etat que les impôts locaux.
L'effectivité de l'application de ces sanctions
pourrait amoindrir de façon considérable l'effet de contagion
systémique.
Malheureusement, au Burkina comme dans beaucoup d'autres pays,
la poursuite pénale est l'un des soucis mineurs de l'Administration et
elle ne l'utilise qu'avec une très grande parcimonie, car
l'Administration fiscale veut faire oublier l'image négative et
répressive qu'elle a aux yeux du contribuable. 66(*)
Notre législation fiscale prévoit deux types de
sanctions pénales à savoir les amendes (I) et l'emprisonnement
(II).
II.1/Les
amendes
Les amendes sont des sanctions visant à faire supporter
au contribuable une somme supplémentaire à son impôt qu'il
doit aussi payer.
A la différence des pénalités, les
amendes interviennent après une décision de justice. Elles visent
à corriger pénalement les « délinquants
fiscaux » pour dissuader ceux qui nourrissent des intentions
malsaines de voler la collectivité car, ne pas payer l'impôt,
c'est voler la collectivité toute entière.
II.2/L'emprisonnement.
L'emprisonnement fait suite à une décision de
justice qui châtie un contribuable s'étant rendu coupable d'un
délit de fraude fiscale.
Ces peines d'emprisonnement sont les plus souvent
prévues en matière de violation de la législation fiscale
concernant pour la plupart les impôts d'Etat.
Par exemple les articles 455 et suivants édictent une
série de sanctions. En substance ces articles sanctionnent les
contribuables qui ont opéré des retenues à la source de
tout impôt, droit ou taxe (TVA, IUTS , IRC, IRVM, IRF) et ne les ont
pas déclarées dans les délais légaux. Ces
contribuables sont passibles, selon l'article 455 bis, alinéa 1 du CI,
d'une amende de 1 000 000F à 5 000 000 F et d'un
emprisonnement de un à douze mois ou l'une de ces deux peine
seulement.67(*)
Il faut préciser qu'en cas de récidive le
tribunal peut prononcer des peines complémentaires notamment une
interdiction d'exercer de 10 jours à un an directement ou par personne
interposée ; pour son compte ou pour le compte d'autrui.
Ces peines sont aussi applicables dans les cas
suivants :
- quiconque, par voie de fait, menaces ou manoeuvres
concertées, aura dissuadé ou tenté de dissuader une
personne d'exécuter les obligations fiscales mises à sa charge
par la loi, notamment en ce qui concerne la retenue à la source
d'impôts, droits et taxes pour le compte du Trésor, et le
versement au Trésor de sommes en exécution d'avis à tiers
détenteur ;
- quiconque aura exercé ou tenté d'exercer ,
directement ou par personne interposée, des représailles, quelles
qu'en soient la nature ou la forme , à l'encontre d'une personne en
raison de l'exécution par elles d'obligations fiscales qui lui
incombaient légalement, notamment en matière de retenue à
la source d'impôt, droits et taxes pour le compte du Trésor, ou
d'exécution d'avis à tiers détenteur émis par un
comptable public ;
- quiconque de manière délibérée,
fait usage, pour ses opérations à l'importation ou en
régime intérieur, d'un numéro d'identification fiscal
fictif ou falsifié ou appartenant à un autre contribuable.
Pour ces infractions le Ministre en charge des finances a
quatre ans pour déposer plainte à partir de la date à
laquelle l'infraction a été commise.
Au Burkina Faso, on n'a jamais eu l'écho d'un
contribuable qui est allé en prison pour fraude fiscale. Pourtant les
fraudeurs existent et souvent les délits de fraude sont dûment
constatés. Mais pourquoi le fisc ou le ministre des finances n'use pas
de cette prérogative pour dissuader les contribuables
malhonnêtes ?
Pourtant en France le fisc utilise cette prérogative
avec parcimonie et discernement en traitant différemment le contribuable
ignorant et maladroit et le fraudeur invétéré.
Tableau 10:
Répartition des jugements prononcés en matière de fraude
fiscale (décisions définitives)
|
1981
|
1982
|
1984
|
1986
|
Nombre de décisions définitives
|
702
|
748
|
498
|
685
|
Nombre de condamnations
|
622
|
643
|
451
|
635
|
Amende
|
223
|
255
|
191
|
247
|
Emprisonnement avec sursis
|
353
|
347
|
242
|
346
|
Emprisonnement ferme
|
35
|
32
|
13
|
39
|
Interdiction d'exercer
|
10
|
6
|
5
|
2
|
Retrait permis de conduire
|
1
|
3
|
-
|
2
|
Autres (non condamnés, sursis à statuer)
|
19
|
60
|
13
|
13
|
Source : Pierre LASCOUSMES cité par THIERRY
LAMBERT in Contrôle fiscal : principes et pratiques, Paris 1988,
Economica, p 68
A notre avis l'utilisation de cette prérogative
pourrait améliorer de façon considérable le rendement des
impôts en général. Mieux encore ces sanctions pourraient
venir à bout de la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal. Nous avons
vu avec la lutte contre l'excision au Burkina que l'introduction des peines
d'emprisonnement a permis à cette pratique de reculer de façon
importante. Dans le cadre de la lutte contre la fraude, l'application
effective de ces peines marquera un signal fort dans la lutte contre la fraude
fiscale.
CHAPITRE IV : LES AUTRES
MESURES D'ACCOMPAGNEMENT.
Ces autres mesures d'accompagnement vont se résumer
exclusivement à la sensibilisation du contribuable. Ce travail de
sensibilisation n'est pas à négliger car il rendra le
contribuable plus réceptif au paiement de l'impôt. Non seulement
le contribuable doit être sensibilisé (section I) mais aussi et
surtout le fisc doit prendre un ensemble de mesures pour instaurer un climat
propice à la sensibilisation (section II).
Section I : L'amélioration des actions de
sensibilisation.
L'impact positif de la sensibilisation sur le rendement du
recouvrement des impôts et taxes est connu de tous. Autrement dit, tout
le monde reconnaît qu'un contribuable bien sensibilisé aura une
forte propension à payer ses impôts et taxes par rapport à
un contribuable non sensibilisé sur l'importance de payer ses
impôts.
Par contre un contribuable non formé est «
un délinquant en puissance ». Pour preuve en mai 1993, des
contribuables ont vandalisé le domicile du chef de la division fiscale
du Kénédougou. N'eût été l'intervention de la
gendarmerie, ce dernier aurait sans doute été lynché.
La question de fond qui se pose maintenant est comment
sensibiliser le contribuable ? Comment le rendre plus réceptif au
paiement de l'impôt ?
Pour aborder cette question de la sensibilisation, nous
estimons que la DGI devra être au centre de ces actions (paragraphe I),
en plus de la contribution d'autres acteurs qui vont l'épauler dans
ses initiatives pour leur donner plus d'éclat.
Paragraphe I : Au sein de la DGI.
La DGI à travers son service de la communication(SERCO)
peut initier des actions de sensibilisation à l'égard des
contribuables. Cela passera sans doute non seulement par la dynamisation de ce
service(I) mais aussi et surtout par l'instauration d'un meilleur
système d'information du contribuable(II) afin que ce dernier puisse
être plus réceptif à la sensibilisation.
I/ La
dynamisation du SERCO.
Le service de la communication a été
créé par l'arrêté du 17 novembre 1997. L'
arrêté actuel portant attribution, organisation et fonctionnement
de la DGI dit en son article 11 que « placé sous
l'autorité d'un chef de service , le service de la communication est
chargé de la stratégie de la communication, de l'organisation du
protocole auprès du directeur général des impôts et
de l'organisation de l'accueil dans le différents services, de
l'information et de la sensibilisation des contribuables. En collaboration avec
les autres services, le SERCO élabore et procède à la
diffusion des guides, journaux et documents similaires ainsi qu'à
l'organisation de toutes actions allant dans le sens de l'amélioration
du civisme fiscal. Il est chargé des relations publiques de la direction
générale des impôts ».
Pour une mission aussi importante que délicate, il
faudra mettre à la disposition du SERCO des moyens humain et
matériel suffisant tout en valorisant le service en donnant une grande
visibilité à ses actions.
I.1/ L'octroi des moyens humain, matériel et
financier.
Une tâche aussi délicate que celle confiée
au SERCO ne peut être accomplie efficacement sans des moyens humain,
matériel et financier.
En ce qui concerne les moyens humains, le SERCO doit disposer
d'assez d'agents pour couvrir toute la commune de Ouagadougou. Les agents
doivent être repartis en cinq équipes sur l'ensemble des cinq
arrondissements de la commune. Ainsi chaque année, chaque équipe
pourra être jugée selon les résultats atteints. Au sein de
chaque équipe, un agent de la mairie de Ouagadougou doit être
présent. Ainsi ce dernier pourra appuyer les actions de sensibilisation
pour donner plus de détails sur les investissements que la commune a pu
réaliser grâce à la collecte des impôts locaux.
Il faut souligner que bon nombre d'impôts locaux sont
recouvrés par la DGI puis reversés à la commune. En
permettant à un agent de la mairie d'être présent dans les
équipes de sensibilisation, cela permettra à ce dernier de
prêcher pour la chapelle de la commune. Autrement dit d'inciter les
contribuables au paiement des impôts locaux.
Sur le plan matériel, le SERCO doit disposer de moyens
matériels et financiers conséquents pour mener à bien ses
actions de sensibilisation. Pour leur permettre d'être mobiles sur le
terrain, chacune des cinq équipes doit disposer d'un véhicule, du
matériel de sonorisation et du matériel de projection complets
(ordinateur portable, vidéo projecteur et écran de
projection).
En outre le service doit disposer d'une ligne
budgétaire assez conséquente pour pouvoir faire face de
façon efficace au coût financier de certaines actions comme la
publicité, les communiqués dans les médias, la production
des théâtres forum ou des sketchs.
Pour terminer, un défi important que le SERCO doit
relever c'est de pouvoir rédiger un code des impôts en
français facile et même dans les langues locales les plus
usitées.
I.2/ La valorisation du service.
Nous sommes dans un monde où l'information est
très importante. Celui qui veut réussir dans un domaine
donné doit d'abord gagner la bataille de la communication.
Appliquée à notre système fiscal, nous
apercevons que la communication doit être la pierre angulaire pour
optimiser le recouvrement des impôts. Autrement dit notre système
fiscal étant déclaratif il faut expliquer la portée de
l'impôt au contribuable afin que celui-ci puisse s'acquitter de son
honorable obligation de payer l'impôt.
Comment plumer les oiseaux sans les faire crier ?
Comment rendre le paiement de l'impôt indolore ?
Comment faire comprendre au contribuable que sans impôt,
il n'y a pas de collectivité et encore moins d'Etat ?
Si ces questions sont bâties autour d'une bonne
stratégie de communication, la pilule sera moins amère à
avaler. Car il faut adapter la communication aux réalités du
Burkina pour atténuer la résistance psychologique du contribuable
pour réaliser une certaine anesthésie fiscale.
Malheureusement, beaucoup d'agents prennent mal leur
affectation au SERCO car eux mêmes se méprennent sur l'importance
de la mission de ce service. Il va falloir travailler à ce niveau pour
convaincre d'abord les agents afin qu'ils se plaisent au sein de ce service.
C'est ainsi qu'ils pourront être à même d'assurer leur
fonction avec enthousiasme.
II/
L'amélioration du système d'information.
La sensibilisation doit commencer d'abord par la formation
continue des agents en charge du SERCO. Car mieux ils seront formés
mieux ils seront convaincants pour faire explorer toutes les arcanes de notre
système fiscal au contribuable. Le Pr BUABUA wa KAYEMBE Mathias
disait :<< le vérificateur doit être porteur des
qualités morales à toute épreuve et des connaissances
techniques indiscutables... une grande intelligence dans
l'interprétation des textes juridiques...>> 68(*)
Cela est valable pour tout agent des impôts qui doit
être en contact avec les contribuables.
II.1/ La mise à jour des codes, barèmes
et guides.
Le fisc doit informer les contribuables sur la
législation fiscale en vigueur. Cette tâche n'est pas facile avec
la perpétuelle mutation des textes. Mais un effort collectif doit
être fait pour assurer l'effectivité de cette tâche.
Pour atteindre cet objectif une commission peut être
créée pour faire un toilettage des textes afin d'expurger de
notre législation fiscale les textes qui sont tombés en
désuétude ou des textes qui se contredisent.
A côté de ce toilettage des textes, il faut
effectuer une mise à jour des guides et barèmes pour mieux faire
comprendre les mutations qui se font fréquemment dans le milieu fiscal.
Mais avant la mise à jour de ces guides, il va falloir travailler
à ce qu'il y ait une constance dans leur production.
Après, l'on pourrait élaborer un Code
général des impôts comme en France qui va rassembler tous
les textes fiscaux qui sont actuellement éparpillés.
Ce n'est qu'après ce travail de production
régulière que la mise à jour aura toute son importance
pour élaguer ces guides des informations désuètes.
Pour une meilleure qualité de ce travail il faudra en
amont que les agents en charge de cette tâche puissent eux-mêmes
être imprégnés des changements qui interviennent dans ce
domaine à travers une formation continue.
II.2/La formation continue des agents.
L'agent des impôts ne doit pas seulement être
perçu comme un individu qui ne vient vers le contribuable que pour
prélever. Il faut bannir cette pensée de l'esprit du contribuable
en dotant l'agent des impôts des informations nécessaires pour
informer le contribuable.
Mais avant que l'agent des impôts puisse remplir
correctement cette mission d'informateur, il va falloir que lui-même soit
bien formé.69(*)
C'est à cette seule condition qu'il pourra donner des informations
fiables au contribuable. Actuellement le niveau des agents baisse faute de
recyclage ou même faute de formation technique de base.70(*)
C'est ainsi que formation continue des agents leur permettra
d'être à l'aise dans les séances d'explication aux
contribuables. Cela permettra aussi aux agents des impôts de ne pas se
contredire sur le terrain. Aussi ils pourraient multiplier les séances
de contrôle purement éducatif auprès du contribuable.
En plus de cela l'agent doit être imprégné
des règles d'éthique et de déontologie de la profession
(cf annexes I: les règles de la vertu) ; cela lui permettra
d'être plus crédible aux yeux du contribuable.
Paragraphe II : La
contribution d'autres acteurs.
A ce niveau nous aborderons l'amélioration des
relations avec les organisations socioprofessionnelles(I) et le concours de la
société(II).
I/
L'amélioration des relations avec les organisations socio
professionnelles.
A notre avis les contribuables se sentent plus
rattachés à leur corporation ou organisation qu'au fisc. Donc le
contribuable serait plus réceptif à un message qui viendrait de
sa corporation. Aussi le fisc doit oeuvrer pour un fonctionnement
régulier des cadres de concertation et à une formation du
contribuable car la formation dépasse le seuil de la sensibilisation.
I.1/ Le fonctionnement régulier des cadres de
concertation.
La DGI doit consulter régulièrement les cadres
de concertation qui existent et veiller à leur fonctionnement
régulier.
Elle doit particulièrement renforcer sa collaboration
avec la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina. Elle doit faire de cette
dernière un partenaire privilégié tant au niveau de la
conception que de la mise en oeuvre que de la gestion des reformes fiscales.
C'est à cette condition qu'elle pourra non seulement bien mettre en
oeuvre certaines reformes mais aussi et surtout à bien les mettre en
oeuvre car répondant plus aux pratiques des contribuables. En vue d'une
grande vulgarisation des reformes fiscales, la DGI pourrait transmettre les
nouveaux textes fiscaux afin qu'ils soient publiés dans le bulletin de
la chambre de commerce.
Aussi la DGI doit faire des efforts pour se rapprocher des
différents syndicats et corporations dont relèvent la
majorité des contribuables. A travers eux des actions pourront
être menées de concert.
Enfin, les centres agréés de gestions doivent
aussi être consultés pour mieux connaître les
difficultés auxquels sont confrontées les contribuables. Ainsi
des mesures pourront être prises pour aplanir ces difficultés.
I.2/ La formation des contribuables.
La formation des seuls agents des impôts ne suffit pas.
Il va falloir penser à la formation des contribuables. Car les
contribuables qui remplissent mal les formulaires sont déjà
sensibilisés mais il leur manque une formation pour pouvoir remplir
efficacement les multiples formulaires qu'ils doivent remplir. Le remplissage
des formulaires n'est pas chose aisée même pour ceux qui sont
allés à l'école et encore moins pour ceux qui n'y sont
pas allés. Pourtant notre économie est dominée en
majorité par des illettrés. Cette formation peut être
dispensée à travers les associations professionnelles dont ils
relèvent. A côté du remplissage des formulaires, la DGI
pourrait initier des séminaires de formation sur les reformes fiscales
et leur bien fondé. Car beaucoup de contribuables voient le fic comme un
monstre qui cherche toujours à prélever plus d'impôts.
Pourtant certaines reformes sont à l'avantage du contribuable. Tout cela
pourrait être expliqué aux contribuables afin qu'ils sachent que
leurs préoccupations sont le plus souvent prises en
considération.
En outre la formation du contribuable pourrait aussi porter
sur le bien fondé de l'impôt, leurs obligations et droits fiscaux,
car nous observons que beaucoup de contribuables ne sont pas bien
informés sur leurs obligations fiscales.71(*)
Ces formations pourraient bien améliorer la
qualité des déclarations et permettre un meilleur niveau de
compréhension de l'impôt.
II/ Le
concours de la société.
Dans les pays africains, bon nombre d'observateurs sont
unanimes en disant que les programmes d'éducation sont en
déphasage avec nos réalités. La lutte contre l'incivisme
fiscal et la fraude fiscale devrait commencer dans l'enseignement. Des
programmes devraient être élaborés dans ce sens de la
maternelle jusqu'au supérieur.
Au Burkina, de la maternelle jusqu'à la terminale,
aucune éducation n'est donnée en ce qui concerne l'importance de
l'impôt et ses implications dans la vie socio économique du pays.
C'est seulement à l'Université que l'on commence à
enseigner la fiscalité. Même la encore, ce n'est que dans quelques
unités de formations notamment en droit et en sciences économique
et gestion.
Par contre en France, pour améliorer le civisme
fiscale, un certain nombre d'actions pédagogiques ont été
lancés tant au niveau scolaire qu'universitaire, afin de faire mieux
comprendre les buts de l'impôt et de l'organisation de l'Administration
fiscale.72(*)
La presse se chargera par la suite de rappeler ces valeurs
acquises à l'école(I). Les élus locaux aussi doivent
sensibiliser leur électorat au paiement de l'impôt car la
pérennité de leur poste tiendra à la paix sociale(II).
II.1/ Le concours des médias.
Il n'est pas exagéré de dire que la presse
constitue le quatrième pouvoir dans un régime
démocratique. Mais nous avons souvent mal exploité les attributs
de ce pouvoir. Surtout de nos jours où l'incivisme fiscal et la fraude
fiscale ont atteint des proportions inquiétantes.
Pour réparer cette erreur, nous proposons des plages
animées par des agents des impôts en commençant par les
organes de presses d'Etat (radios, télévision, presse
écrite). La télévision nationale a déjà
commencé avec l'émission Eco finances mais cette émission
n'est pas consacrée exclusivement à la résolution des
problèmes fiscaux. Donc il est nécessaire de créer des
émissions qui seront consacrées exclusivement à
sensibiliser les contribuables. A Ouagadougou par exemple la radio municipale
de Ouagadougou pourrait, initier des émissions allant dans ce sens. Le
maire de la commune pourrait par le biais des ondes de la radio municipale,
expliquer annuellement la situation du budget de l'année
écoulée en précisant les réalisations faites
grâces aux impôts en faveur des populations.
Cela aurait sans doute un impact positif dans le recouvrement
des impôts locaux au sein de la commune.
Aussi on pourrait penser à former des journalistes
à l'Ecole Nationale des Régies Financières (ENAREF) pour
aider à donner plus d'éclats aux actions de sensibilisation.
II.2/ Le rôle des élus.
La fiscalité est une science. Toute science a son
langage qui lui est propre. L'accès au langage fiscal est une
difficulté qui découle même de la nature de la science.
Cela est aggravé par la multiplicité et la complexité des
textes fiscaux.
Dans un tel contexte il est plus que nécessaire que les
élus initient des actions pour mieux expliquer le langage fiscal
à leur électorat et aussi leur expliquer le bien fondé de
l'impôt. Surtout les députés se sentiront à l'aise
dans l'accomplissement de cette tâche car ce sont
eux qui consentent l'impôt. Qui d'autre
pourrait être bien placé qu'un député pour expliquer
les textes fiscaux aux contribuables puisque lui au moins a participé
à la discussion du texte au parlement. Ces séances de
sensibilisation peuvent être dispensées en langues nationales pour
permettre leur compréhension à bon nombre de contribuables qui
sont analphabètes et illettrés.
En ce qui concerne le maire, il peut organiser des
tournées avec un groupe de contribuables pour leur montrer les
réalisations opérées grâce à leur
contribution. Ce qui va les convaincre sur la finalité de l'impôt.
Ces mesures que nous venons d'annoncer n'auront véritablement un effet
positif que si elles sont mises en oeuvre dans un climat favorable.
Section II- L'instauration d'un
climat propice à la sensibilisation.
Pour que la sensibilisation porte ses fruits, il faut oeuvrer
en amont à instaurer des conditions de nature à encourager le
contribuable au respect de ses obligations fiscales.
Succinctement ces mesures concernent l'allègement de la
tâche du contribuable, la fourniture d'un service de qualité et la
transparence dans la gestion des deniers publics.
Paragraphe 1- L'allègement
de la tâche du contribuable.
Compte tenu du fait que notre système fiscal est de
nature déclarative, le contribuable est soumis à de multiples
déclarations qui assurent une relative sécurité pour le
recouvrement des impôts. A coté de ces multiples
déclarations que doit remplir le contribuable on pourrait penser
à faire un regroupement de certains impôts.
La mise en place de cette mesure contribuera sans doute non
seulement à simplifier la législation fiscale(I) mais aussi
à simplifier les déclarations à souscrire(II).
I/
Simplification de la législation.
La simplification de la législation doit avoir pour
principal objectif de rendre le langage fiscal plus accessible au
contribuable afin que ce dernier puisse bien le comprendre. Car un fisc
complexe et répressif soulève des résistances et aiguise
l'hostilité des contribuables.73(*)
Cependant, nous reconnaissons que cette tâche n'est pas
du tout facile. La fiscalité est une science et parler de science c'est
parler de terminologie propre à la fiscalité.
Par contre Gérard CHAMBAS pense que :
<<...le plus souvent un effort supplémentaire devrait être
engagé pour rendre le langage de l'Administration accessible au grand
public ne connaissant pas la langue officielle ; ainsi que cela a
été fait dans divers pays( Burundi, Madagascar) ;la
diffusion par voies diverses(affiche, radio, télévision)de
messages sur la fiscalité en langue locale, éventuellement
illustrés, peut concourir à rapprocher l'Administration fiscale
des contribuables et à mieux faire admettre
l'impôt>>.74(*)
Mais la simplification dont nous voulons faire cas ne concerne
pas exclusivement la simplification du langage fiscal. Elle prend en compte
aussi les dispositions complexes concernant certains impôts. En la
matière une mesure à saluer concerne la simplification de la
détermination du droit fixe de la patente intervenue en 1992.
Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y a
toujours des mesures que l'on pourrait prendre dans un souci de simplification
pour mieux rendre accessible le langage fiscal aux contribuables.
II/
Simplification des déclarations.
De nos jours les contribuables se plaignent du nombre
élévé de renseignements que comportent les
déclarations. Pourtant ce ne sont pas toutes ces informations qui sont
exploitées au cours d'un contrôle fiscal. Très souvent les
agents de contrôle se perdent dans cette pléiade de
renseignements.
D'un côté la multitude de ces renseignements ne
facilite pas la tâche aux contrôleurs, surtout qu'ils ne sont pas
en nombre suffisant pour assurer efficacement cette tâche.
D'un autre côté le contribuable se plaint car le
remplissage de toute cette paperasse lui coûte en temps. Pourtant l'on
sait bien que c'est le temps que l'on converti en argent. Pourtant le
contribuable doit pouvoir être nettement informé de ses
obligations et de ses droits par l'Administration. Il devrait être
guidé dans ses déclarations par des documents administratifs
concis et faciles à remplir.75(*)
Dès cet instant il apparaît nécessaire de
revoir certains aspects. Il va falloir plus mettre l'accent sur la
qualité des renseignements plutôt que sur leur quantité.
Aussi à l'heure des nouvelles technologies de la communication et de
l'information, l'on pourrait penser au remplissage des formulaires en ligne.
Paragraphe II- Service de
qualité et la transparence dans la gestion des deniers publics.
La DGI , service qui a pour mission principale le recouvrement
de l'impôt, doit tout mettre en oeuvre pour assurer un service de
qualité afin que le contribuable se sente à l'aise avant, au
moment et après l'acquittement de son devoir fiscal(1). Un point non
négligeable qu'il faudrait souligner est la transparence et la bonne
utilisation des deniers publics(2).
I/
Fourniture d'un service de qualité
La fourniture d'un service de qualité passe par la
disponibilité des agents et le traitement rapide des dossiers des
contribuables.
En ce qui concerne la disponibilité des agents, il faut
noter que les agents sont souvent absents à leur poste, même s'ils
sont présents l'accueil des usagers n'est pas toujours courtois.
Il faut corriger les choses, les comportements qui frustrent
le contribuable. Ainsi les agents du fisc doivent éviter le
piège d'une bureaucratie trop rigoureuse en se mettant effectivement
au service des contribuables qui sont comme des clients du fisc. Cette
conception doit être tellement ancrée dans les habitudes des
agents du fisc jusqu'à ce que l'on puisse considérer le
contribuable comme un roi tout comme le commerçant considère ses
clients comme des rois.
Pour rendre effective la fourniture d'un service de
qualité, la DGI pourrait instituer annuellement un prix pour
récompenser les meilleurs agents. Ces meilleurs agents seront
proposés par les contribuables eux même en fonction de la
qualité de l'accueil des agents. L'instauration d'un tel prix aura pour
avantage de cultiver non seulement l'excellence dans l'accomplissement des
tâches confiées aux agents mais aussi à susciter une saine
émulation entre les agents. Il ne s'agira pas ici de brimer certains
agents mais seulement cette pratique s'inscrira uniquement dans le cadre de la
recherche d'une meilleure exécution des missions de l'Administration et
de la satisfaction optimale des contribuables et d'autres usagers.
II/ La
transparence dans la gestion des deniers publics.
La corrélation entre la bonne utilisation des
ressources publiques et la fraude fiscale s'établit aisément dans
tous les systèmes fiscaux. Cette corrélation est encore
très forte dans les pays en voie de développement comme le
nôtre. Donc des mesures politiques très fortes doivent être
prises pour assurer la transparence dans la gestion des deniers publics. Au
titre de ces mesures nous pouvons retenir la lutte contre la corruption, la
lutte contre les détournements de deniers publics, et l'utilisation
efficiente des ressources publiques.
Selon la conception populaire et comme le dit Jean Baptiste
FOSTING :<< l'Etat apparaît comme un fromage que se partagent
les différents titulaires des postes publics>>76(*).
En ce qui concerne la lutte contre la corruption, nous pouvons
prendre le cas de certains agents qui acceptent des avantages financiers de la
part de certains contribuables. En contrepartie ces agents acceptent
d'alléger leur charge fiscale. De tels comportements ne sont pas dignes
et jettent un discrédit sur le travail de toute l'Administration
fiscale. Ainsi des mesures rigoureuses doivent être prises pour
sanctionner rigoureusement les agents coupables de faits de corruption. A ce
niveau nous voyons apparaître la nécessité du
contrôle fiscal pour pouvoir mettre à découvert de telles
pratiques afin de châtier les coupables.
S'agissant des détournements de fonds publics, nous
pouvons dire que l'impôt doit servir uniquement à la couverture
des charges publiques. Donc, il est inadmissible que des agents sans
éthique et sans déontologie puissent ponctionner dans les fonds
publics pour satisfaire des besoins purement personnels. Malheureusement cela
est une pratique courante dans les pays en voie de développement.
Certains fonctionnaires profitent des lacunes des mécanismes de
contrôle pour puiser impunément dans les ressources publiques.
Cela sans doute contribuera à décourager le contribuable de payer
l'impôt sachant que certains se remplissent les poches avec le fruit de
leur effort. Donc, il est impérieux de traduire tout fonctionnaire
s'étant rendu coupable de toute malversation financière devant
les tribunaux afin de lui donner un châtiment exemplaire sans
considération aucune de son bord politique.
Concernant l'utilisation efficiente des fonds publics, il faut
souligner que des efforts sont entrain d'être faits. Mais beaucoup de
choses pourraient être faites pour réduire le train de vie de
l'Etat et rationnaliser certaines dépenses publiques.
Au niveau de la réduction du train de vie de l'Etat,
nous pouvons suggérer l'interdiction de l'utilisation de certains
véhicules 4X4 qui sont connus comme champions en consommation de
carburant. Aussi le Burkina investit trop dans l'organisation de grandes
manifestations dont la rentabilité pour le pays n'est pas
proportionnelle avec les sommes dépensées. Pourtant un accent
particulier devrait être mis sur l'éducation, la santé et
l'agriculture.
Les ressources publiques devraient être utilisées
de façon à ce que le contribuable sente la satisfaction de ses
besoins primaires.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Selon Honoré de Balzac << le budget n'est pas un
coffre fort mais un arrosoir ; plus il puise et répand l'eau, plus
un pays prospère>>.77(*) Donc plus un Etat ou une collectivité va
prélever des impôts plus la prospérité sera au
rendez vous. En effet nul n'est sans savoir que sans impôts il n'y a pas
d'Etat.
Le présent travail avait pour objet de montrer que le
recouvrement des impôts locaux est mis à rude épreuve par
la fraude fiscale afin de pouvoir faire des propositions pour une saine et
âpre lutte contre ces fléaux.
Nous nous sommes fixés deux principales
hypothèses : d'une part que la mobilisation des recettes fiscales
locales est mise à rude épreuve par l'incivisme fiscal, et
d'autre part, avec un suivi régulier du contribuable et une bonne
sensibilisation de ce dernier, l'incivisme fiscal peut être
réduit de façon considérable.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
réalisé une étude documentaire à travers des
chiffres obtenues à la DAFB et procédé à des
entretiens avec certains acteurs en charges des impôts locaux au niveau
de la DRIC (Direction Régionale des Impôts Communaux). Cette
recherche documentaire nous a permis d'un côté de nous rendre
compte des difficultés de mobilisation des ressources fiscales locales
et de l'autre, de nous apercevoir de certaines insuffisances quant au
recensement des contribuables et de leur sensibilisation pour
l'amélioration du rendement du recouvrement des recettes fiscales
locales.
S'agissant des mauvais taux de recouvrement de certains
impôts locaux comme la taxe de résidence, nous avons
proposé un recensement fiscal annuel pour permettre de déceler de
nouveaux locataires ou propriétaires de maison. Aussi il faudrait
veiller à ce que le contribuable ait la bonne information fiscale avant
toute action de sensibilisation. Nous avons préconisé la
diffusion de spots, des émissions radio et télé sur les
impôts locaux, les théâtres forum sur la
nécessité de payer l'impôt.
Pour le suivi régulier des contribuables, nous avons
suggéré de créer un fichier plus vaste de ces derniers
pour les suivre dans l'évolution de leur activité. Cela donnera
moins de manoeuvres au contribuable pour frauder.
Pour ce qui est de la politique de communication, nous
suggérons une dynamisation du SERCO avec une dotation en moyens
matériel et humain pour porter toute la stratégie de
communication.
Nos hypothèses de départ se trouvent ainsi
vérifiées étant donné d'une part que les chiffres
dans les tableaux nous montre des difficultés de mobilisation sans doute
liées à la fraude fiscale et à l'incivisme fiscal et
d'autre part que la part des recettes fiscales dans le budget communal est
respectivement sur la période 2006 à 2010 de 75,33%, 52,34%,
36,42%, 47,13%, 52,34%. Avec de bonnes actions de sensibilisation et un suivi
de près du contribuable ces taux peuvent s'accroître et atteindre
les 95% un peu moins de 100%. L'une de ces principales mesures est la
sensibilisation du contribuable au regard même de la nature de notre
fiscalité qui est de type déclaratif. Cette sensibilisation
apparaît comme un moyen efficace pour obtenir l'acceptation de
l'impôt. De nos jours, il s'agit essentiellement de corriger les
insuffisances au sein de la DGI à savoir l'insuffisance de vulgarisation
de l'information fiscale auprès du citoyen ou même la non
vulgarisation de cette information fiscale, le mauvais fonctionnement des
cadres de concertation entre la DGI et ses partenaires. Ces quelques actions
sommairement citées pourraient venir renforcer les mesures pour un
meilleur civisme fiscal qui augmentera sans nul doute les taux de recouvrement
des différents impôts locaux.
Toutefois il convient de souligner que l'avènement d'un
meilleur civisme fiscal nécessite aussi la réalisation d'un
certains nombre de conditions :
-le changement de mentalité des contribuables qu'il
faut inscrire dans le long terme en enseignant le civisme fiscal dans
l'éducation de base, car comme le disait Albert Einstein : <<
il est plus facile de briser un atome que de vouloir changer la
mentalité d'un homme>>.
- une gestion transparente des deniers publics et montrer aux
citoyens les réalisations faites grâce aux impôts.
-une informatisation de l'administration fiscale permettant de
faire des déclarations en ligne et même le paiement des
impôts en ligne.
Ces mesures ne sont pas certes exhaustives mais pourront aider
à lutter efficacement contre la fraude fiscale.
Malgré cela les contribuables qui auront la propension
à frauder doivent être punis pour dissuader ceux qui seraient
tenter de les suivre. C'est dans ce sens que l'application effective des
sanctions administratives et pénales pourrait aider à renforcer
le dispositif de lutte contre la fraude.
Notons cependant que plusieurs facteurs ont rendu difficile
cette étude et leur incidence mérite qu'on l'on reconnaisse des
limites aux conclusions si dessus :
- l'étude est seulement qualitative ce qui nous
empêche d'affirmer certaines choses avec plus d'exactitude
- la sensibilité du sujet ne nous pas permis d'avoir le
maximum d'informations
- le difficile accès aux données qui ne sont pas
toujours disponibles.
- l'absence de chiffres qui nous a pas permis de faire voir
l'impact réel de la sensibilisation sur le niveau de recouvrement des
impôts locaux.
Pour minimiser ces limites il conviendrait d'approfondir la
présente étude grâce à une étude quantitative
qui permettra de voir davantage l'impact des actions de sensibilisation dans
la lutte contre la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal.
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fiscal, Economica, Paris 1988, 180 pages
MARTINEZ Jean Claude, La fraude
fiscale, PUF, Que sais-je ? Paris 1984, 127 pages
TADDEI Bruno, La fraude fiscale,
LITEC, 1974
Mémoires, Rapport, Thèses, et cours
KONVOLBO Moussa, Cours de
fiscalité, Institut International de Management, 2009
Rapport CREDAF, Relations entre
Administration fiscale et contribuables, Dakar 1989
SANDWIDI Mahamoudou, le pouvoir
fiscal local : réalités et perspectives, ENAREF, option
fiscalité 2006
SAVADOGO Harouna, La
contribution des impôts locaux dans la stratégie de
développement de la commune de Ouagadougou, ENAREF, option
fiscalité 2008
TOE Jean Yado, Les aspects
fiscaux et douaniers du développement économique de l'Afrique
occidentale, Tomes 1 et 2, Université de PARIS IV, Thèse de
3ème cycle
YAMEOGO Jean, La contribution
des recettes fiscales dans les budgets locaux : Cas de la commune de
Ouagadougou, ENAREF, option fiscalité 2005
Textes législatifs et
réglementaires.
Constitution du 2 juin 1991
Code des impôts mis à
jour le 31 mars 2010
Loi N° 055/2004/AN du 21
décembre 2004 portant Code Général des
Collectivités territoriales au Burkina Faso
Loi 042-98/AN du 06 Aout 1998
portant organisation et fonctionnement des collectivités locales
Loi n°014-2006/AN du 09 mai
2006 portant détermination des ressources et charges des
collectivités territoriales
Décret n° 2007-287/PRES/PM/MBF/MATD
du 18 mai 2007 portant modalités de répartition des
impôts et taxes entre les communes et les régions.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Contribution des patentes de 2006
à 2010
31
Tableau 2: Contribution du secteur informel de 2006
à 2010
32
Tableau 3: Contribution de la taxe sur les biens de
mainmortes de 2006 à 2010
33
Tableau 4: Contribution de la taxe sur les jeux de
2006 à 2010
34
Tableau 5: Contribution de la taxe sur la
publicité de 2006 à 2010
35
Tableau 6: Contribution de la taxe de
résidence de 2006 à 2010
36
Tableau 7: Contribution de la taxe sur les armes de
2006 à 2010
37
Tableau 8: Contribution de la taxe de balayage de
2006 à 2010
38
Tableau 9: Contribution de la taxe de balayage de
2006 à 2010
38
Tableau 10: Répartition des jugements
prononcés en matière de fraude fiscale (décisions
définitives)
62
GLOSSAIRE
Abattement : diminution
pratiquée sur la base imposable
Annualité : principe
selon lequel l'impôt doit être payé chaque année
Assiette : Base de
l'impôt. Ce sur quoi va porter l'impôt
Date de référence :
Date à laquelle sont observés les loyers et les valeurs
vénales servant de base d'élaboration des tarifs.
Délibération : En
matière de fiscalité locale, les collectivités sont
autorisées par la loi à modifier certaine modalité
d'établissement de l'impôt. De telles décisions doivent
être prises par voie de délibération
Exonération :
allègement total ou partiel se traduisant par une perte de recette pour
la collectivité locale
Recouvrement : c'est
l'opération qui consiste à transférer la dette fiscale des
contribuables dans les caisses de l'Etat ou de la collectivité.
Rôles : titres en vertu
desquels la DGI effectue et poursuit le recouvrement de l'impôt. Il
s'agit d'une liste des contribuables passibles de l'impôt comportant
notamment pour chacun d'eux les éléments imposés et les
impôts et taxes y afférents. Cette liste est dressée au vu
des éléments fournis par le service d'assiette
Réclamation contentieuse :
demande par laquelle un contribuable conteste le montant des impositions mises
à sa charge avant de porter le litige, le cas échéant,
devant le juge.
Réclamation gracieuse :
demande présentée par un contribuable enfin d'obtenir de
l'administration fiscale une mesure de bienveillance portant abandon ou
atténuation des impositions ou des pénalités mises
à sa charge
Valeur locative : loyer annuel
théorique qu'un immeuble bâti ou non bâti est susceptible de
produire, s'il est loué dans des conditions normales. Cette valeur est
calculée forfaitairement à partir des conditions du marché
locatif, à une date de référence figée
ANNEXES
ANNEXE I/ REGLES D'ETHIQUE DES
AGENTS DES IMPÔTS
Collecter l'impôt est une mission particulière et
difficile. Une telle responsabilité exige de l'agent des impôts,
en plus du respect des obligations ordinaires résultant de son statut
d'agent de l'Etat, de réunir un certain nombre de qualités et
valeurs morales appelées vertus. La vertu, c'est l'effort pour bien se
conduire et tendre en toute chose vers le sommet, la perfection, l'excellence.
Les vertus sont nombreuses comme les faiblesses qu'elles visent à
combattre en nous et les imperfections qu'elles aspirent à corriger dans
nos actes.
Cependant, douze d'entre elles correspondent aux exigences de
la mission de l'Administration fiscale. Elles constituent les règles
essentielles que tout agent des Impôts doit strictement observer et
pratiquer au quotidien. Faisons de ces douze vertus notre credo, pour le bien
du contribuable et pour le rayonnement de notre Administration.
VERTU N° 1 : LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE.
La conscience professionnelle est à l'agent des
impôts, ce que sont les racines et la sève à l'arbre.
Travailler avec conscience, c'est agir conformément à la loi,
observer scrupuleusement le secret professionnel et exécuter ses
tâches avec soin et sérieux, honnêteté et
sincérité. La conscience professionnelle est le socle de notre
serment.
VERTU N° 2 : LA RIGUEUR
La rigueur est pour l'agent des impôts, la recherche
permanente de l'excellence au double plan moral et technique. Cette exigence
repose sur la compétence et le refus du laxisme dans l'accomplissement
de notre devoir et de nos tâches.
L'agent des Impôts doit avoir un sens
élevé de la responsabilité et accomplir ses tâches
de façon exclusive.
VERTU N° 3 : LA LOYAUTE
La loyauté, c'est le respect de la loi et des
institutions. Elle commande de servir l'Administration fiscale et d'une
manière générale l'Etat, avec honnêteté et
droiture, engagement et dévouement.
VERTU N° 4 : LE SENS DU SERVICE
PUBLIC
Le sens du service public, c'est la disposition à
toujours agir dans l'intérêt général et pour le bien
de la collectivité. L'agent des Impôts doit éviter
d'utiliser ses fonctions et son pouvoir pour consentir des avantages indus
à un contribuable. Il ne doit jamais tirer un profit personnel de la
charge publique qui lui est confiée.
VERTU N° 5 : LE RESPECT DE L'AUTORITE ET DE LA
HIERARCHIE
Le respect de l'autorité et de la hiérarchie est
le devoir de l'obéissance de l'agent au supérieur
hiérarchique. L'agent des impôts doit se conformer aux
instructions et exécuter les tâches et les missions qui lui sont
confiées. L'observation de ce principe est le gage du bon fonctionnement
de notre Administration.
VERTU N° 6 : L'IMPARTIALITE
L'impartialité, c'est la qualité de ce qui est
juste et équitable. Elle est le gage de la neutralité de
l'Administration fiscale et l'expression de la primauté de
l'intérêt général sur les intérêts
individuels. Dans l'exercice de ses fonctions, l'agent des impôts doit
faire preuve d'objectivité et traiter de manière égale
tous les contribuables.
VERTU N° 7 : LA PROBITE
La probité est l'observation des règles de la
morale sociale et des devoirs qu'imposent la justice, l'intégrité
et l'honnêteté. L'agent des Impôts doit être de bonne
moralité. Il doit s'interdire tout comportement
répréhensible notamment :
· Le détournement de deniers ou de biens
publics ;
· La concussion et la corruption ;
· Le faux en écritures publiques ou
privées ;
· Le chantage sur les contribuables.
VERTU N° 8 : LA DISPONIBILITE
La disponibilité pour l'agent des Impôts,
consiste à se consacrer entièrement et exclusivement aux
tâches qui lui sont confiées. Elle exige de sa part, le respect
des règles de ponctualité et d'assiduité au travail.
L'agent des impôts doit faire preuve d'ouverture d'esprit et avoir un
sens aigu de l'accueil et de l'écoute.
VERTU N° 9 : LE DEVOIR DE RESERVE
Le devoir de réserve est l'obligation de
discrétion. Il s'impose à l'agent des Impôts dans
l'expression de ses opinions et dans son comportement dans le service et hors
du service.
VERTU N° 10 : LE RESPECT DE L'AUTRE
Le respect de l'autre, c'est l'expression de la
considération due à autrui. Les rapports de l'agent des
Impôts avec les contribuables doivent être empreints
d'humilité et de courtoisie.
Dans ses relations avec ses collègues, l'agent doit
veiller à l'instauration d'un climat de convivialité, pratiquer
la solidarité et cultiver l'esprit de famille.
VERTU N°11 : LA DIGNITE
La dignité, c'est le respect dû à
soi-même et aux autres. Elle impose à l'agent des Impôts,
l'obligation d'observer aussi bien dans le service qu'en dehors de celui-ci, un
comportement fait « de savoir être et de savoir-vivre ». Dans
le service, l'agent doit avoir une tenue vestimentaire correcte, une attitude
noble, réservée et un langage mesuré. Hors du service, il
doit s'abstenir de tout acte de nature à porter atteinte à son
honneur et à l'image de l'Administration Fiscale.
VERTU N° 12 : LE RESPECT DU BIEN PUBLIC
Respecter le bien public, c'est traiter avec soin, les
installations, les équipements, les mobiliers et les véhicules
appartenant à l'Etat, ainsi que les dossiers et autres biens
affectés au service. L'agent des impôts est responsable des biens
mis à sa disposition. Il doit veiller à leur
sécurité et leur entretien en « bon père de famille
» et les utiliser exclusivement dans le cadre professionnel. Les locaux
sont des lieux publics ouverts aux usagers. Ils doivent être tenus
toujours propres. L'agent évitera donc de les transformer en lieu de
commerce, de rencontres privées ou de restauration.
«CONSCIENCIEUX ET SOUCIEUX D'UN SERVICE PUBLIC DE
QUALITE, SOYONS UNE FORCE DE PROPOSITION POUR PLUS DE CIVISME FISCAL »
ANNEXE II /TABLEAU DE
CLASSIFICATION DES ACTIVITÉS DU SECTEUR INFORMEL
Professions ou activités
|
Article I.
Classes
|
Agence d'accueil
|
3ème classe
|
Appareil automatique(par appareil) sauf machine à
sous
|
|
De 10 à 25
francs
|
8ème classe
|
De 50 francs
|
7ème classe
|
De 100 francs
|
6ème classe
|
Autres
|
5ème classe
|
Bals et amusements publics (entreprises de)
|
4ème classe
|
Bijoutiers fournissant la matière
première
|
2ème classe
|
Bijoutiers ne fournissant pas la matière
première
|
3ème classe
|
Blanchisseur
|
7ème classe
|
Bois (Marchands de)
|
8ème classe
|
Bois de chauffe en détail
|
3ème classe
|
Autres bois en gros
|
7ème classe
|
Autres bois au détail
|
1ère classe
|
Boucher faisant de l'abattage
|
5ème classe
|
Boucher ne faisant pas de l'abattage
|
2ème classe
|
Boulanger n'utilisant pas de machine
|
5ème classe
|
Bronzier
|
5ème classe
|
Carreleur
|
5ème classe
|
Chargeur de batterie
|
7ème classe
|
Cinématographe ambulant
|
1ère classe
|
Coiffeur ambulant
|
8ème classe
|
Coiffeur en salon ne vendant pas des produits de
beauté
|
4ème classe
|
Coiffeur en salon utilisant des appareils et vendant des
produits de beauté
|
1ère classe
|
Coiffeur en salon n'utilisant pas d'appareils
|
4ème classe
|
Coiffeur en salon utilisant des appareils
|
2ème classe
|
Coiffeur esthéticien en salon utilisant des
appareils et vendant des produits de beauté
|
1ère classe
|
Coiffeur esthéticien en salon n'utilisant pas des
appareils et vendant des produits de beauté
|
2ème classe
|
Coiffeur esthéticien
|
3ème classe
|
Coiffeur esthéticien en salon utilisant des
appareils et ne vendant pas des produits de beauté
|
1ère classe
|
Commerçant réalisant des recettes
journalières
|
|
(a)inférieur ou égales à 5 000
francs CFA
|
8ème classe
|
supérieures à 5 000 et
inférieures ou égales à 10 000
|
7ème classe
|
Supérieures à 10 000 et
inférieures ou égales à 25 000
|
6ème classe
|
Supérieures à 25 000 et
inférieures ou égales à 40 000
|
5ème classe
|
Supérieures à 40 000 et
inférieures ou égales à 50 000
|
4ème classe
|
Supérieures à 50 000 et
inférieures ou égales à 65 000
|
3ème classe
|
Supérieures à 65 000 et inférieures
ou égales à 75 000
|
2ème classe
|
Supérieures à 75 000 et
inférieures ou égales à 85 000
|
1ère classe
|
Confiseur glacier
|
3ème classe
|
Cordonnier
|
7ème classe
|
Dépanneur auto
|
1ère classe
|
Dépanneur (radio, machine à écrire
etc ..)
|
7ème classe
|
Dolo (fabricants)
|
4ème classe
|
Dolo (marchands)
|
6ème classe
|
Ecrivain public
|
7ème classe
|
Electricien ayant un à cinq employés
|
3ème classe
|
Electricien ayant plus de cinq employés
|
1ère classe
|
Electricien travaillant seul
|
5ème classe
|
Entreprise de vidange
|
6ème classe
|
Esthéticienne ambulante
|
8ème classe
|
Esthéticienne au salon utilisant des
appareils
|
2ème classe
|
Esthéticienne en salon n'utilisant pas des
appareils
|
4ème classe
|
Professions ou activités
|
Articles II Classes
|
Esthéticienne en salon utilisant des appareils et
vendant des produits de beauté
|
1ère classe
|
Esthéticienne en salon n'utilisant pas des
appareils et vendant des produits de beauté
|
3ème classe
|
Ferblantier autres que fabricant de marmites en
fonte
|
5ème classe
|
Ferronnier
|
4ème classe
|
Fabricant de briques
|
5ème classe
|
Fabricant de marmites en fonte
|
5ème classe
|
Fleuriste
|
7ème classe
|
Frigoriste
|
5ème classe
|
Horloger
|
7ème classe
|
Kiosque
|
6ème classe
|
Location de cassettes vidéo
|
4ème classe
|
Location de matériel
|
6ème classe
|
Maroquinier
|
5ème classe
|
Matelassier
|
7ème classe
|
Mécanicien auto disposant d'un garage
|
1ère classe
|
Mécanicien auto ne disposant pas d'un
garage
|
3ème classe
|
Mécanicien(Autres)
|
4ème classe
|
Mécanographe
|
4ème classe
|
Menuisier ayant un à cinq employés
|
4ème classe
|
Menuisier ayant plus de cinq employés
|
2ème classe
|
Menuisier travaillant seul
|
7ème classe
|
Métreur
|
3ème classe
|
Moulin (exploitant de, par moulin)
|
5ème classe
|
Orchestre (entrepreneur de)
|
4ème classe
|
Parking (gardiennage de cycles et véhicules)dont le
montant des recettes journalière est :
|
|
(a)inférieures ou égales 4500
|
6ème classe
|
(b) supérieures à 4500 et inferieures ou
égales à 15 000
|
4ème classe
|
(c)supérieures à 15 000 et
inférieures ou égales à 22 à00
|
3ème classe
|
(d)supérieures à 22 000 et
inférieures ou égales à 30 000
|
2ème classe
|
(e)supérieures à 30 000 et inferieures
ou égales à 42 000
|
1ère classe
|
(f) pâtisserie artisanale (n'utilisant pas de
machines)
|
6ème classe
|
Peintre en bâtiment
|
5ème classe
|
Peintre autre que le bâtiment
|
6ème classe
|
Photographe ambulant
|
6ème classe
|
Photographe effectuant des vente de matériels,
articles ou produits
|
3ème classe
|
Photographe n'effectuant pas des ventes ce
matériels, articles ou produits
|
5ème classe
|
Plombiers ayant un à cinq employés
|
4ème classe
|
Plombier ayant plus de cinq employés
|
2ème classe
|
Plombier travaillant seul
|
7ème classe
|
Pressing
|
4ème classe
|
Réparateur (de vélocipèdes)
|
8ème classe
|
Représentant de commerce
|
1ère classe
|
Restaurant dont les recettes journalières
sont :
|
|
Inferieures ou égales à 5 000
|
8ème classe
|
Supérieures à 5 000 et
inférieures ou égale 10 000
|
7ème classe
|
Supérieures à 10 000 et
inférieures ou égales à 25 000
|
6ème classe
|
Supérieures à 25 000 et
inférieures ou égales à 40 000
|
5ème classe
|
Supérieures à 40 000 et
inférieures ou égales à 50 000
|
4ème classe
|
Supérieures à 50 000 et
inférieures ou égales à 65 000
|
3ème classe
|
Supérieures à 65 000 et inferieures ou
égales à 75 000
|
2ème classe
|
Supérieures à 75 000 et
inférieures ou égales à 85 000
|
1ère classe
|
Secrétariats publics(entreprises de)
|
5ème classe
|
Staffeur
|
4ème classe
|
Soudeur
|
7ème classe
|
Tâcheron
|
2ème classe
|
Professions ou activités
|
Articles III Classes
|
(a)Tailleur
|
|
Une machine
|
7ème classe
|
Deux machines
|
5ème classe
|
Plus de deux machines
|
3ème classe
|
(b)Tailleur haute couture
|
1ère classe
|
(c)Tailleur brodeur
|
2ère classe
|
(d) Tapissier
|
4ème classe
|
(e) Tapissier matelassier
|
3ème classe
|
(f) Teinturier
|
7ème classe
|
(g) Télécentres dont le montant des recettes
journalières est :
|
|
(h) inferieures ou égales à 4 500
|
8ème classe
|
(i)Supérieures à 4 5000 et inferieures ou
égale à 15 000
|
7ème classe
|
(j) supérieures ures à 15 000 ou
inferieures ou égales 22 500
|
6ème classe
|
(k) supérieures à 22 500 et
inférieures ou égales à 30 000
|
5ème classe
|
(l) supérieures à 30 000 et inferieures
ou égales à 42 000
|
4ème classe
|
Tôlier
|
3ème classe
|
Transporteur (par véhicules)
|
|
Véhicule de moins de 9 places
|
6ème classe
|
Véhicules de 9 à 22 places
|
4ème classe
|
Véhicules de plus de 22 places
|
2ème classe
|
Véhicules de moins de 2,5 tonnes
|
6ème classe
|
Véhicules de plus de 2,5 tonnes à 5
tonnes
|
4ème classe
|
Véhicules de plus de 5 tonnes
|
2ème classe
|
Vendeur de fruits, légumes et produits
similaires
|
8ème classe
|
Vidéo (exploitant de)
|
4ème classe
|
Vulcanisateur
|
6ème classe
|
Pour les activités exercées en ambulance
ANNEXE III/ TARIFS EN VIGUEUR
DEPUIS 2007(LOI 033-2007)
Moyen de déplacement
utilisé
|
Moyen CSI
|
Véhicule automobile (par véhicule)
|
80 000
|
Véhicules à moteur deux ou trois roues ou
charrettes (par engins)
|
24 000
|
Vélo (par vélo)
|
18 000
|
Autres moyens
|
12 000
|
Pieds
|
8 000
|
ANNEXE III/ TARIF EN VIGUEUR
DEPUIS 2007(LOI 033-2007)
Classe
Zone
|
1ère
|
2ème
|
3ème
|
4ème
|
5ème
|
6ème
|
7ème
|
8ème
|
Zone A
|
400 000
|
320 000
|
240 000
|
160 000
|
120 000
|
60 000
|
40 000
|
20 000
|
Zone B
|
320 000
|
240 000
|
160 000
|
120 000
|
84 000
|
40 000
|
24 000
|
12 000
|
Zone C
|
240 000
|
160 000
|
108 000
|
84 000
|
60 000
|
24 000
|
18 000
|
4 200
|
Zone D
|
160 000
|
96 000
|
60 000
|
36 000
|
28 000
|
12 000
|
6 400
|
2 400
|
Zone A : Ouagadougou et Bobo Dioulasso
Zone B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupéla,
Fada N'Gourma, Tenkodogo, Kaya, Pô, Gaoua, Dédougou et
Pouytenga
Zone C : les chefs lieux de province et autres
communes
Zone D : les autres
localités
ANNEXE IV/ LA TAXE DE RESIDENCE
(LOI 050/98/AN DU 20/11/1998)
Eléments d'appréciation
|
Niveau de confort
|
Tarif de base
|
Electricité
|
Eau courante
|
Ouagadougou et Bobo Dioulasso(Zone A)
|
Non
|
Non
|
Niveau 1
|
2000F
|
Non
|
Oui
|
Niveau 2
|
3500F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Non
|
Niveau 3
|
4000F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Oui
|
Niveau 4
|
5000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Non
|
Niveau 5
|
7500F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Oui
|
Niveau 6
|
9000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 7
|
10000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 8
|
12500F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 9
|
180000F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 10
|
20000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Non
|
Niveau 11
|
28000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Oui
|
Niveau 12
|
32000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Consommation forte existence de piscine
|
Niveau 13
|
36000F
|
Koudougou- Banfora-Ouahigouya-Fada
N'Gourma-Dédougou-Gaoua-Tenkodogo-Kaya-Pô-Dori(Zone B)
|
Non
|
Non
|
Niveau 1
|
1500F
|
Non
|
Oui
|
Niveau 2
|
2500F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Non
|
Niveau 3
|
3000F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Oui
|
Niveau 4
|
4000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Non
|
Niveau 5
|
6500F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Oui
|
Niveau 6
|
8000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 7
|
9000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 8
|
11500F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 9
|
17000F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 10
|
19000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Non
|
Niveau 11
|
28000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Oui
|
Niveau 12
|
32000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Consommation forte existence de piscine
|
Niveau 13
|
36000F
|
Autres communes et chefs-lieux de provinces(Zone C)
|
Non
|
Non
|
Niveau 1
|
1000F
|
Non
|
Oui
|
Niveau 2
|
2000F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Non
|
Niveau 3
|
2500F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Oui
|
Niveau 4
|
3500F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Non
|
Niveau 5
|
5500F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Oui
|
Niveau 6
|
7000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 7
|
8000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 8
|
9000F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 9
|
14000F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 10
|
16000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Non
|
Niveau 11
|
28000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Oui
|
Niveau 12
|
32000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Consommation forte existence de piscine
|
Niveau 13
|
36000F
|
Autres localités(Zone D)
|
Non
|
Non
|
Niveau 1
|
500F
|
Non
|
Oui
|
Niveau 2
|
1500F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Non
|
Niveau 3
|
2000F
|
Consommation faible (tarif social : 3 A)
|
Oui
|
Niveau 4
|
3000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Non
|
Niveau 5
|
5000F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 5 A)
|
Oui
|
Niveau 6
|
6500F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 7
|
7500F
|
Consommation moyenne (tarif ménage : 10 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 8
|
9500F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Non
|
Niveau 9
|
11000F
|
Consommation forte (tarif confort : 15 A
monophasé)
|
Oui
|
Niveau 10
|
13000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Non
|
Niveau 11
|
28000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Oui
|
Niveau 12
|
32000F
|
Consommation forte (tarif grand confort : 20 A ou plus
ou tout triphasé)
|
Consommation forte existence de piscine
|
Niveau 13
|
36000F
|
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE
1
Avertissement
2
DEDICACE
3
REMERCIEMENTS
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
5
Avant propos
7
Introduction générale
8
Première partie :
12
Etat des lieux de la fraude fiscale et
de l'incivisme fiscal.
12
Chapitre I : Les principales sources
de recettes fiscales de la commune de Ouagadougou
13
Paragraphe I : Les impôts et taxes
directs professionnels.
14
I/ La contribution des patentes.
14
I.1/ Champ d'application
14
I.2/ Exonérations
15
I.3/ Modalités de détermination de la
patente.
15
I.4/Le droit fixe
16
I.5/ Le droit proportionnel
17
II/ La contribution du secteur informel
18
II.1 / Champ d'application
18
II.2 / Liquidation et recouvrement
20
III/ La taxe de bien de mainmorte
20
III.1/ Champ d'application
21
III.2/ Base d'imposition et liquidation.
21
Paragraphe II- Autres impôts et taxes
professionnels
21
I/ La licence des débits de
boisson
22
II/ La taxe sur les jeux
23
III/ La taxe sur la publicité
24
Paragraphe I : Les conditions de perception
des principaux impôts et taxes non professionnels.
25
I/ La taxe de résidence
25
I.1/ Champ d'application.
25
I.2/ Les exonérations
26
II/ La taxe de jouissance.
26
II.1/ Champ d'application
27
II.2/ Exonérations.
27
II.3/ La détermination de la taxe de
jouissance.
28
Paragraphe II: Autres taxes non
professionnels.
28
I/ La taxe sur les armes
28
II/ La taxe de balayage
29
Chapitre II : Difficultés
liées à la mobilisation des ressources fiscales locales au sein
de la commune de Ouagadougou.
30
Paragraphe I : Situation de recouvrement de
certains impôts et taxes locaux.
31
I/ Impôts et taxes professionnels
31
I.1/ La contribution des patentes.
31
I.2/ La contribution du secteur informel
32
I.3/ La taxe sur les biens de mainmortes
33
I.4/ La taxe sur les jeux
34
I.5/La taxe sur la publicité
35
II/ Les impôts et taxes directs non
professionnels.
36
II.1/La taxe de résidence.
36
II.2/La taxe sur les armes
37
II.3/La taxe de balayage
38
II.4/La taxe de jouissance
38
Paragraphe II : Analyse de la situation de
recouvrement des différents impôts et taxes.
39
I/ Les causes de l'incivisme fiscal et de la
fraude fiscale.
39
I.1/ Les causes psychologiques.
39
I.2/causes économiques.
41
II/ Les conséquences de l'incivisme
fiscal et de la fraude fiscale.
42
II.1/Sur le plan social.
42
II.2/Sur le plan économique.
43
Paragraphe I : Les difficultés
liées à la gestion de notre système fiscal.
44
I/ Les difficultés liées aux
opérations d'assiette.
44
II/ Les difficultés liées au
recouvrement des impôts locaux
46
Paragraphe II : Les difficultés
liées au système de contrôle.
46
I/ Le contrôle sur pièces.
46
II/ Le contrôle sur place.
47
Deuxième Partie : Mesures
pour une amélioration des recettes fiscales.
48
Chapitre III : Mesures de lutte contre
la fraude fiscale et de l'incivisme fiscal.
49
Paragraphe I : La déclaration
d'existence et le recensement fiscal.
50
I/ La déclaration d'existence.
50
II/ Le recensement fiscal.
51
Paragraphe II : Le renforcement des
contrôle ou des vérifications.
52
I/ Le contrôle sur pièces
53
II/ Le contrôle sur place
54
Paragraphe I : Les fondements des mesures
répressives de lutte contre la fraude.
56
I/ L'élément
matériel
56
II/ L'élément intentionnel ou
moral.
56
Paragraphe II : Les sanctions contre
l'incivisme fiscal et de la fraude fiscale.
57
I/ Les sanctions administratives.
58
I.1/ Les redressements
58
I.2/Les pénalités.
59
II/ Les sanctions pénales.
59
II.1/Les amendes
60
II.2/L'emprisonnement.
60
Chapitre IV : Point sur les autres
mesures d'accompagnement.
63
Paragraphe I : Au sein de la DGI.
63
I/ La dynamisation du SERCO.
64
I.1/ L'octroi des moyens humain, matériel
et financier.
64
I.2/ La valorisation du service.
65
II/ L'amélioration du système
d'information.
66
II.1/ La mise à jour des codes,
barèmes et guides.
66
II.2/La formation continue des agents.
67
Paragraphe II : La contribution d'autres
acteurs.
67
I/ L'amélioration des relations avec
les organisations socio professionnelles.
67
I.1/ Le fonctionnement régulier des cadres
de concertation.
68
I.2/ La formation des contribuables.
68
II/ Le concours de la
société.
69
II.1/ Le concours des médias.
69
II.2/ Le rôle des élus.
70
Paragraphe 1- L'allègement de la tâche
du contribuable.
71
I/ Simplification de la
législation.
71
II/ Simplification des
déclarations.
72
Paragraphe II- Service de qualité et la
transparence dans la gestion des deniers publics.
73
I/ Fourniture d'un service de
qualité
73
II/ La transparence dans la gestion des
deniers publics.
73
Conclusion générale
75
Bibliographie
78
Liste des Tableaux
80
Glossaire
81
Annexes
82
Annexe I/ REGLES D'ETHIQUE DES AGENTS DES
IMPÔTS
82
ANNEXE II /Tableau de classification des
activités du secteur informel
85
ANNEXE III/ Tarifs en vigueur depuis 2007(Loi
033-2007)
91
ANNEXE III/ Tarif en vigueur depuis 2007(loi
033-2007)
92
ANNEXE IV/ La taxe de RESIDENCE (Loi 050/98/AN du
20/11/1998)
93
Table des matières
95
* 1 Maurice DUVERGER,
Eléments de fiscalité, Paris 1976, PUF, p 5
* 2 MELH Lucien et BELTRAME
Pierre, Sciences et techniques fiscales, PUF, Thémis,
1984, p 77
* 3 Adam SMITH cité
par Lucien MEHL et Pierre BELTRAME, op cit, p 54
* 4 Filga Michel SAWADOGO et
Salifou DEMBELE, Précis de droit fiscal
Burkinabè, Collection Précis de Doit Burkinabè,
Imprimerie Presses Africaines, Ouagadougou, p 93
* 5 Filga Michel SAWADOGO,
Précis de droit fiscal Burkinabè, Namur 1991,
André Boland, p 72
* 6 Article 17 de la
constitution :<< le devoir de s'acquitter de ses obligations
fiscales conformément à la loi s'impose à tous>>.
* 7 R.Carré de
MALBERG, Contribution à la théorie générale
de l'Etat, Paris 1969
* 8 Source INSD, Rapport RGPH
2006, P 10
* 9 Décret
n°2007-287/PRES/MBF/MATD du 18 mai 2007 portant modalités de
répartition des impôts et taxes entre les communes et les
régions, Art 2, J.O N°23, P 805
* 10 Art.228 al 3 du
CI<<elles[les patentes] sont perçues au profit des
collectivités locales...>>
* 11 Voir Art 238 al 1 du
CI
* 12 Art.248 du CI
* 13 Art.240 al 2 du CI
* 14 Pour les transports
mixtes, il sera retenu la taxe variable la plus élévée.
* 15 Art. 245 al 2 du CI
(voir aussi cet article pour la liquidation du droit fixe
récapitulé dans un tableau)
* 16 Art. 245 al 3 du CI
* 17 Voir aussi Pr Filga
Michel SAWADOGO, op cit, p 199 à 203
* 18 Art. 246 du CI
* 19 Art.247 al 1 du CI
* 20 Voir aussi
article 371 al 8<< ... La totalité des produits est
réservée aux budgets locaux>>.
* 21 Art.371 ter al 2 du
CI
* 22 Pr BUABUA wa KAYEMBE
Mathias, La fiscalisation de l'économie informelle au
Zaïre, PUZ KINSHASSA 1995,p 11
* 23 Art. 371 ter al 3 du
CI
* 24 Art.371 ter al 4 du
CI
* 25 Art. 371 ter al 7a du
CI
* 26 Art. 371 ter al 10 du
CI
* 27 Art. 199 du CI
* 28 Art. 202 al 1 du CI
* 29 Art. 199 du CI
* 30 Art 367 al 2 du
CI :<< Les personnes qui se livrent à la fabrication du dolo
ou du bangui sont également redevables de la licence >>.
* 31 Classification faite
par la loi n°9/79/AN du 7 juin 1979
* 32 Art 368 du CI, Pour
Ouagadougou le tarif annuel des licences est fixée comme suit :
1ère catégorie<<48 000 FCFA>>,
2ème catégorie<<96 000 FCFA>>,
3ème catégorie<<150 000 FCFA>>. Mais
pour le bangui et le dolo pour Ouagadougou et Bobo Dioulasso nous avons un
tarif annuel de 24 000 FCFA.
Arti 368 bis :<< les droit de licences sont
réduits de moitié pour les associations
récréatives, cercles, clubs et coopératives sous
réserve qu'ils ne vendent qu'à leur adhérents>>.
* 33 Art 371 quater al 2 du
CI.
* 34 Art 332 du CI
* 35 Voir article 371
sexiès du CI
* 36 L'habitation doit se
trouver dans une zone lotie
* 37 Décret
n°2007-287/PRES/PM/MBF/MATD du 18 mai 2007 op cit, JO N°23 , P
805
* 38 Art. 282 du CI<<
Tout détenteur d'une arme à feu ou à air comprimé
est assujetti dans toute l'étendue du Burkina Faso au paiement d'une
taxe annuelle dont tarif est fixé par la [loi]>>.
* 39 Voir liste
complète des exemptions à l'article 283 du CI
* 40 Moussa KONVOLBO, Cours
de fiscalité, p 12
* 41 Art.249 al 1 du CI
* 42 Repris par Philippe
AUBERGER in L'allergie fiscale, Calmann Levy, 1984
* 43 Cité par Bruno
TADDEI dans son ouvrage La fraude fiscale, Litec, 1974
* 44 Filga Michel SAWADOGO,
op cit, p 75
* 45 Jean Yado TOE, Les
aspects fiscaux et douaniers du développement économique de
l'Afrique de l'Ouest, tome 2, Paris IV, 1978, P.185
* 46 Jean Claude MATINEZ,
La fraude fiscale, Paris 1994, PUF, Que sais-je ?, p 24
* 47 Repris par Philippe
AUBERGER in L'allergie fiscale, Paris 1984,
Calmann-Lévy, p 57
* 48 Repris par Bruno TADDEI
in La fraude fiscale, Litec 1974
* 49 Maurice DUVERGER, op
cit
* 50 Filga Michel SAWADOGO,
op cit, p 46
* 51 François DERUEL
cité par BUABUA wa K.M in Traité de droit fiscal
Zaïrois : Constats et propositions sur les contributions et les
douanes, KINSHASSA, PUZ 1993, p 28
* 52 Cet imprimé
était fourni par l'administration fiscale avant la création du
CEFORE à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso.
* 53 Patrice FORGET
cité par Lambert THIERRY in Contrôle fiscal :
principes et pratiques, Paris 1988, Economica, p 37
* 54
Frédérique SEBBAH et Muriel TREMEUR dans l'ouvrage de Lambert
THIERRY précité, p 85
* 55 J.P LECLERC cité
dans l'ouvrage de Lambert THIERRY précité, p 86
* 56 Jean SCHMIDT et
André TURQ repris par Philippe COLIN dans son ouvrage La
vérification fiscale, Paris, Economica 1979, p V
* 57 Patrice FORGET
cité par Lambert THIERRY, op cit, p 37
* 58
Frédérique SEBBAH et Muriel TREMEUR dans l'ouvrage de Lambert
THIERRY précité, p 89
* 59 Lucien MEHL et Pierre
BELTRAME, op cit, p 761
* 60 Voir Article 395 du
CI
* 61 CE 7 mai 1982
Ministre du budget vs c/ ROLLET en ce qui concerne les contrôles
inopinés
* 62 Jacques BRURON,
Droit pénal fiscal, Paris 1993, LGDJ, p 84
* 63 J.C RICCI, Le
pouvoir discrétionnaire de l'Administration fiscale, Presses
Universitaire d'Aix -Marseille 1977
* 64 En France les sanctions
contre la fraude fiscale sont plus sévères(publicité du
jugement, La privation des droits civiques, l'interdiction d'exercer toute
profession commerciale, industrielle ou libérale, le retrait du permis
de conduire, la confiscation du fonds de commerce, l'exclusion des commissions
participant à l'assiette des impôts, l'exclusion des
marchés publics ,les sanctions disciplinaires dans certaines
professions, la solidarité pour le paiement des impôts dus par le
bénéficiaire de la fraude), Voir Lambert THIERRY ,
Redressement fiscal, op cite, p 140 à 144
* 65 Lambert THIERRY,
Redressement fiscal, Paris 1988, Economica, p 157
* 66 Lambert THIERRY, op
cit, p 198
* 67 Art 455 bis al 3 du
CI
* 68 BUABUA wa K.M op cit, p
31
* 69 Voir Filga Michel
SAWADOGO, op cit, p 46
* 70 Rapport du CREDAF
(communication de Mme Drabo), Relations entre administration fiscale et
contribuables, Dakar 1989, p 182
* 71 Rapport du CREDAF
précité (Communication de Mme Drabo), p 182
* 72 Rapport CREDAF
précité (communication de M. Fontaine), p 167
* 73 Rapport CREDAF
précité (communication de Mme Drabo), p 183
* 74 Gérard CHAMBAS,
Fiscalité et développement en Afrique
subsaharienne, p 121
* 75 Les Etats-Unis et le
Canada ont depuis compris la nécessité de l'assistance fiscale.
En 1977 l'internal Revenue (service américain) a consacré
à cette tâche des effectifs importants et une somme de 144
millions de dollars US). En plus de cela des milliers de volontaires ont
complété cette tâche.
Au Danemark, des conseillers économiques en partie
rémunérés par le ministère de l'agriculture aident
les exploitants agricoles à tenir leur comptabilité.
En Suède, l'inspecteur des impôts effectue
surtout auprès des entreprises nouvellement créées des
visites d'informations pour donner des conseils au contribuable quant à
leur gestion et à la tenue de leur compte.
* 76 MEDART J.C, La
spécificité des pouvoirs africains, cité par J.B
FOSTING, Le pouvoir fiscal en Afrique : Essai sur la
légitimité fiscale dans les Etats d'Afrique Noire, Paris
1995, LGDJ, p 264
* 77 Repris par Philippe
Auberger, op cit, p 137