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Impact des subventions agricoles sur les exportations de coton du Burkina Faso

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par Mama Talla FAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2011
  

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Conclusion et recommandations:

Il ressort de l'analyse de nos résultats que les subventions américaines et européennes impactent négativement sur les exportations de coton du Burkina, En effet les subventions influencent négativement le prix mondial du coton. Ainsi tout choc sur les subventions, se répercute sur les exportations de coton du Burkina à travers un effet négatif des subventions sur le prix mondial du coton.

Cela confirme donc nos hypothèses de départ. Toutefois, ce résultat n'est pas surprenant. Il rejoint les conclusions des travaux de certaines études comme celles C .A.bonjean, S .Calipel et F .Traoré(2006) et celui de Goreux(2003). Cependant il infirme l'étude de B. Shepherd. Toute porte à croire qu'en définitive les subventions des Etats Unis et de l'Union Européenne influencent négativement le prix mondial du coton, surtout les subventions américaines.

Considérant la relation entre les subventions et la production de coton du Burkina, il ressort de nos analyses que les subventions impactent négativement sur ce dernier mais pas de manière direct. Autrement dit c'est à travers le prix mondial du coton que les subventions influencent les exportations de coton du Burkina, qui par suite influencent la production de coton du Burkina.

Ainsi en termes de recommandations, il faudrait que le Burkina et les autres pays de l'initiative sectorielle (Benin, Tchad et Mali) continuent la bataille pour la réduction des subventions accordées aux producteurs de coton des Etats Unis et l'Union Européenne. Car leurs positions est justifié à savoir des subventions record, une surproduction et un effondrement des prix pénalisant leurs producteurs africains de coton tel que ceux du Burkina Faso, qui destinent la quasi-totalité de leurs productions de coton aux exportations et qui n'ont pas les mêmes soutiens en cas de baisse des prix.

Toutefois, dans la mesure où la baisse ou l'arrêt des subventions constituera sans doute un changement majeur, structurel, pouvant entrainer une rupture dans les comportements des producteurs américains et européens de coton, il n'est pas sur le point d'être observé. Mais dans tous les cas, afin de ne plus être victimes de la volatilité des cours mondiaux du coton, il appartient au Burkina Fasso d'investir dans les industries de transformation du coton.

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Autrement dit il consistera à transformer le coton produit en des produits finis tel que les vétements, l'alimentation de bétail, à l'huile... et créer ainsi de la valeur ajouté et plus d'emploi.

CONCLUSION GENERALE

La plupart des pays en développement producteurs de coton considèrent que le faible niveau des cours mondiaux est en grande partie la conséquence des aides accordées par les Etats-Unis et l'Union européenne à leurs producteurs. Ces pays attendent à ce titre des gains substantiels en matière de recettes d'exportation et de développement économique en général avec l'arrêt des subventions. Le travail mené dans le cadre de ce mémoire a permis de montrer que cette vision, semble être justifié. En effet, cette étude visait à analyser l'impact des subventions américaines et européennes sur les exportations de coton du Burkina.

Notre recherche a consisté dans un premier temps, d'analyser la problématique du coton au Burkina. Il ressort comme conclusion que le coton joue un rôle tés important dans ce pays car il entraine des effets positifs sur le plan socioéconomique. Cela résulte du fait que le Burkina possède un avantage dans la production du coton grâce à ses couts de productions faible par rapport à ceux des USA et de l'UE. Ce pendant ces derniers ont mis en place des politiques de soutiens pour venir en aide à leurs producteurs de coton, faussant ainsi cet avantage du Burkina.

Dans un second lieu, la revue de la littérature a permis de parcourir quelques études relatives à l'impact des subventions agricoles sur le marché mondial du coton. Ainsi un aperçu sur la revue de la littérature nous a permit de constater certains résultats.

En effet une étude menée par L. Goreux montre que l'abandon des subventions entraînerait une hausse des cours du coton de 12%.

Par ailleurs une étude menée par C .A.bonjean, S .Calipel et F .Traoré(2006) montre que, du fait de leur caractère contracyclique, l'impact des aides américaines sur le prix mondial du coton varie, en moyenne, de 3 % (base 2003-04) à 7% (base 2002-03). En revanche, l'impact des aides européennes, dont le montant global est stable, est de l'ordre de 2% quelque soit l'année de référence.

Quant à l'étude de F. TRAORE l'analyse des fonctions de réponse impulsionnelles montre un impact négatif, mais limité des subventions américaines sur le prix mondial du coton.

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Cependant, l'étude de B. Shepherd conduit à des résultats complètements opposés. En effet avec un modèle vectoriel autorégressif standard (VAR), le résultat de ses régressions montre que les subventions agissent plus sur la production mondiale que sur les prix. De plus en décomposant la variance, B. Shepherd montre que les variations de prix sont plus dues à la variation de la demande, plutôt qu'a un quelconque effet des subventions. La conclusion de L. Shepherd est que l'abandon des subventions aurait un impact quasi nul sur les prix.

En fin dans un troisième et dernier lieu, pour faire une étude relativement identique, nous nous sommes inspirés de l'étude L. Shepherd en y apportant des modifications du point de vue des variables retenues. C'est ainsi qu'on a choisi un modèle Var dans le cadre de notre analyse, lequel semble correspondre le mieux à notre recherche.

Trois hypothèses ont été formulées. Les simulations réalisées afin de tester ces hypothèses ont fait ressortir un certain nombre de points essentiels, qui peuvent être résumés comme suit :

Premièrement, l'analyse par le modèle VAR à travers les fonctions de réponses impulsionnelles montre que les aides américaines et européennes impactent négativement sur les exportations de coton du Burkina. De même que la décomposition de la variance conduit aux mêmes résultats.

Deuxièmement, ces impacts ne s'opèrent pas de manière directe. C'est-à-dire que c'est à travers le prix mondial du coton que ca passe. En effet les subventions américaines et européennes influencent négativement le prix mondial du coton et par conséquent elles impactent négativement sur les exportations de coton du Burkina. Ainsi il s'en suit une baisse de la production de coton du Burkina car n'étant plus incité par le prix mondial du coton à produire pour exporter.

Enfin, c'est les subventions américaines qui influencent plus le prix mondial du coton et donc les exportations de coton du Burkina par rapport aux Subventions européenne. En effet les subventions américaines expliquent jusqu'à 45,72% la variation du prix mondial du coton contre 15,95% pour les subventions européennes.

Cependant, sans remettre en cause essentiellement ses résultats, notre travail comporte des limites en certains points.

- Les aides prises en compte dans ce travail pour les simulations s'arrête en 2007. En 2008, une nouvelle loi, la Food, Conservation and Energy Act, a été adoptée par le Congrès américain. Elle est censée couvrir la période 2008-2012. Naturellement, il faudrait disposer de données d'au moins deux à trois campagnes afin d'apprécier les effets d'une telle loi.

- Notre étude n'a pas pris en compte les subventions chinoises. Pourtant la Chine est le deuxième pays qui subventionne le plus le coton après les Etats-Unis. Ceci est dû au fait que les données relatives aux subventions chinoises sont peu connues ; à telle enseigne que la politique de subvention de la Chine est difficilement appréciable.

- Les données pourraient aussi être tirées d'autres sources. On peut citer entre autres : les sources de données de la FAO, du CCIC, de la Banque mondiale...

Les études ultérieures pourraient s'employer à comparer les résultats provenant de ces différentes sources.

Enfin, notre étude a considéré la modélisation VAR qui comporte des limites notamment concernant l'ordre des variables. C'est ainsi que les travaux futurs devront s'intéresser à d'autre méthode d'analyse telles que l'analyse d'équilibre partiel ou dynamique, l'économétrie Bayésiens..., afin d'analyser la contribution ou non des subventions à la perte de recettes d'exportation pour les producteurs africains de coton.

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