Conclusion et recommandations:
Il ressort de l'analyse de nos résultats que les
subventions américaines et européennes impactent
négativement sur les exportations de coton du Burkina, En effet les
subventions influencent négativement le prix mondial du coton. Ainsi
tout choc sur les subventions, se répercute sur les exportations de
coton du Burkina à travers un effet négatif des subventions sur
le prix mondial du coton.
Cela confirme donc nos hypothèses de départ.
Toutefois, ce résultat n'est pas surprenant. Il rejoint les conclusions
des travaux de certaines études comme celles C .A.bonjean, S .Calipel et
F .Traoré(2006) et celui de Goreux(2003). Cependant il infirme
l'étude de B. Shepherd. Toute porte à croire qu'en
définitive les subventions des Etats Unis et de l'Union
Européenne influencent négativement le prix mondial du coton,
surtout les subventions américaines.
Considérant la relation entre les subventions et la
production de coton du Burkina, il ressort de nos analyses que les subventions
impactent négativement sur ce dernier mais pas de manière direct.
Autrement dit c'est à travers le prix mondial du coton que les
subventions influencent les exportations de coton du Burkina, qui par suite
influencent la production de coton du Burkina.
Ainsi en termes de recommandations, il faudrait que le Burkina
et les autres pays de l'initiative sectorielle (Benin, Tchad et Mali)
continuent la bataille pour la réduction des subventions
accordées aux producteurs de coton des Etats Unis et l'Union
Européenne. Car leurs positions est justifié à savoir des
subventions record, une surproduction et un effondrement des prix
pénalisant leurs producteurs africains de coton tel que ceux du Burkina
Faso, qui destinent la quasi-totalité de leurs productions de coton aux
exportations et qui n'ont pas les mêmes soutiens en cas de baisse des
prix.
Toutefois, dans la mesure où la baisse ou l'arrêt
des subventions constituera sans doute un changement majeur, structurel,
pouvant entrainer une rupture dans les comportements des producteurs
américains et européens de coton, il n'est pas sur le point
d'être observé. Mais dans tous les cas, afin de ne plus être
victimes de la volatilité des cours mondiaux du coton, il appartient au
Burkina Fasso d'investir dans les industries de transformation du coton.
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Autrement dit il consistera à transformer le coton
produit en des produits finis tel que les vétements, l'alimentation de
bétail, à l'huile... et créer ainsi de la valeur
ajouté et plus d'emploi.
CONCLUSION GENERALE
La plupart des pays en développement producteurs de
coton considèrent que le faible niveau des cours mondiaux est en grande
partie la conséquence des aides accordées par les Etats-Unis et
l'Union européenne à leurs producteurs. Ces pays attendent
à ce titre des gains substantiels en matière de recettes
d'exportation et de développement économique en
général avec l'arrêt des subventions. Le travail
mené dans le cadre de ce mémoire a permis de montrer que cette
vision, semble être justifié. En effet, cette étude visait
à analyser l'impact des subventions américaines et
européennes sur les exportations de coton du Burkina.
Notre recherche a consisté dans un premier temps,
d'analyser la problématique du coton au Burkina. Il ressort comme
conclusion que le coton joue un rôle tés important dans ce pays
car il entraine des effets positifs sur le plan socioéconomique. Cela
résulte du fait que le Burkina possède un avantage dans la
production du coton grâce à ses couts de productions faible par
rapport à ceux des USA et de l'UE. Ce pendant ces derniers ont mis en
place des politiques de soutiens pour venir en aide à leurs producteurs
de coton, faussant ainsi cet avantage du Burkina.
Dans un second lieu, la revue de la littérature a
permis de parcourir quelques études relatives à l'impact des
subventions agricoles sur le marché mondial du coton. Ainsi un
aperçu sur la revue de la littérature nous a permit de constater
certains résultats.
En effet une étude menée par L. Goreux montre que
l'abandon des subventions entraînerait une hausse des cours du coton de
12%.
Par ailleurs une étude menée par C .A.bonjean, S
.Calipel et F .Traoré(2006) montre que, du fait de leur caractère
contracyclique, l'impact des aides américaines sur le prix mondial du
coton varie, en moyenne, de 3 % (base 2003-04) à 7% (base 2002-03). En
revanche, l'impact des aides européennes, dont le montant global est
stable, est de l'ordre de 2% quelque soit l'année de
référence.
Quant à l'étude de F. TRAORE l'analyse des
fonctions de réponse impulsionnelles montre un impact négatif,
mais limité des subventions américaines sur le prix mondial du
coton.
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Cependant, l'étude de B. Shepherd conduit à des
résultats complètements opposés. En effet avec un
modèle vectoriel autorégressif standard (VAR), le résultat
de ses régressions montre que les subventions agissent plus sur la
production mondiale que sur les prix. De plus en décomposant la
variance, B. Shepherd montre que les variations de prix sont plus dues à
la variation de la demande, plutôt qu'a un quelconque effet des
subventions. La conclusion de L. Shepherd est que l'abandon des subventions
aurait un impact quasi nul sur les prix.
En fin dans un troisième et dernier lieu, pour faire
une étude relativement identique, nous nous sommes inspirés de
l'étude L. Shepherd en y apportant des modifications du point de vue des
variables retenues. C'est ainsi qu'on a choisi un modèle Var dans le
cadre de notre analyse, lequel semble correspondre le mieux à notre
recherche.
Trois hypothèses ont été
formulées. Les simulations réalisées afin de tester ces
hypothèses ont fait ressortir un certain nombre de points essentiels,
qui peuvent être résumés comme suit :
Premièrement, l'analyse par le modèle VAR
à travers les fonctions de réponses impulsionnelles montre que
les aides américaines et européennes impactent
négativement sur les exportations de coton du Burkina. De même que
la décomposition de la variance conduit aux mêmes
résultats.
Deuxièmement, ces impacts ne s'opèrent pas de
manière directe. C'est-à-dire que c'est à travers le prix
mondial du coton que ca passe. En effet les subventions américaines et
européennes influencent négativement le prix mondial du coton et
par conséquent elles impactent négativement sur les exportations
de coton du Burkina. Ainsi il s'en suit une baisse de la production de coton du
Burkina car n'étant plus incité par le prix mondial du coton
à produire pour exporter.
Enfin, c'est les subventions américaines qui
influencent plus le prix mondial du coton et donc les exportations de coton du
Burkina par rapport aux Subventions européenne. En effet les subventions
américaines expliquent jusqu'à 45,72% la variation du prix
mondial du coton contre 15,95% pour les subventions européennes.
Cependant, sans remettre en cause essentiellement ses
résultats, notre travail comporte des limites en certains points.
- Les aides prises en compte dans ce travail pour les
simulations s'arrête en 2007. En 2008, une nouvelle loi, la Food,
Conservation and Energy Act, a été adoptée par le
Congrès américain. Elle est censée couvrir la
période 2008-2012. Naturellement, il faudrait disposer de données
d'au moins deux à trois campagnes afin d'apprécier les effets
d'une telle loi.
- Notre étude n'a pas pris en compte les subventions
chinoises. Pourtant la Chine est le deuxième pays qui subventionne le
plus le coton après les Etats-Unis. Ceci est dû au fait que les
données relatives aux subventions chinoises sont peu connues ; à
telle enseigne que la politique de subvention de la Chine est difficilement
appréciable.
- Les données pourraient aussi être tirées
d'autres sources. On peut citer entre autres : les sources de données de
la FAO, du CCIC, de la Banque mondiale...
Les études ultérieures pourraient s'employer
à comparer les résultats provenant de ces différentes
sources.
Enfin, notre étude a considéré la
modélisation VAR qui comporte des limites notamment concernant l'ordre
des variables. C'est ainsi que les travaux futurs devront s'intéresser
à d'autre méthode d'analyse telles que l'analyse
d'équilibre partiel ou dynamique, l'économétrie
Bayésiens..., afin d'analyser la contribution ou non des subventions
à la perte de recettes d'exportation pour les producteurs africains de
coton.
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