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Impact des subventions agricoles sur les exportations de coton du Burkina Faso

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par Mama Talla FAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2011
  

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3) L'étude F. TRAORE

Cette étude visait à évaluer l'impact éventuel des subventions américaines sur le prix mondial du coton. Les principaux résultats qui s'en sont dégagés peuvent être résumés comme suit :

· d'un point de vue purement économétrique, l'approche par les modèles vectoriels autorégressifs Bayésiens donnent des résultats plus précis par rapport à l'approche classique notamment en palliant le problème de nombre de degrés de libertés;

· l'analyse des fonctions de réponse impulsionnelles montre un impact négatif, mais limité des subventions américaines sur le prix mondial du coton.

Cependant, un certain nombre de limites demeurent.

La variable de subventions n'est certainement qu'un proxy des soutiens accordés aux producteurs cotonniers américains. Il conviendrait de chercher d'autres variables pertinentes comme les différentes formes d'aides accordées par les États respectifs à leurs producteurs. Les garanties de crédit à l'exportation pourraient également être prises en compte. En effet, l'identification de l'impact des subventions reste tributaire de la variable retenue, d'où la nécessité d'isoler parmi les mesures de soutien domestique celle étant la plus à même d'influer sur la production.

Une recherche future devrait également concerner l'évaluation de la performance du modèle en termes de prévision, à travers notamment des statistiques comme la moyenne du carré des erreurs ou la moyenne des erreurs absolues.

Les chocs simulés ont été orthogonalisés par la méthode de Cholesky. Il pourrait être intéressant d'introduire, en réponse à la critique de Bernanke (1986), d'autres contraintes identifiantes structurelles, tenant beaucoup plus compte des aspects théoriques, notamment en distinguant les effets de court terme de ceux de long terme. A cet effet, les nouvelles méthodes développées notamment par Villani et Warne (2003) pour l'estimation des modèles Bayésiens structurels pourront être mis à profit.

Enfin, comme toute variable simulée, un certain degré d'incertitude reste lié à la fonction de réaction du prix du coton et ce malgré la tendance marquée à la baisse.

4) L'étude de C .A.bonjean, S .Calipel et F .Traoré(2006)

Une étude récente a était mené par ces chercheurs du Centre d'Etude et de Recherche sur le Développement International (CERDI) en Mai 2006 intitulé :

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L'impact des aides américaines et européennes sur le marché du coton : résultats d'un modèle d'équilibre partiel dynamique

L'objectif était d'évaluer l'impact des subventions américaines et européennes sur le marché international du coton à partir d'un modèle d'équilibre partiel dynamique.

Après avoir analysé les études empiriques antérieures portant sur ce thème, les auteurs ont constatés que certains de ces études aboutissent sur le fait que les subventions ont un impact sur le cours mondial du coton mais avec des niveaux d'influences différentes.

En effet l'étude qui sert de base aux revendications du Groupe africain estime à 12% l'impact sur le prix mondial de la suppression des aides américaines, européennes et chinoises (Goreux, 2003).D'autre part au Brésil: les estimations produites par le Brésil, bien que basées sur une modélisation du marché mondial radicalement différente, sont du même ordre de grandeur (Sumner, 2003). Cependant des études récentes conduites à la FAO (Poonyth et al., 2004) et aux Etats Unis (Pan et al., 2004) font apparaître un impact beaucoup plus faible des subventions, inférieur à 3 %.

Ainsi l'objectif de leur travail est de clarifier et d'informer le débat sur la question de l'influence des politiques américaine et européenne sur le marché international du coton. L'outil privilégié est un modèle d'équilibre partiel du marché du coton, permettant d'effectuer des analyses comparatives statiques et dynamiques de l'impact relatif des aides américaines et européennes.

La modélisation repose sur une analyse détaillée de la nature et du montant des aides accordées par chaque pays au secteur cotonnier. Six mesures de soutien sont prises en compte pour les Etats Unis : les aides directes, les aides contracycliques, les marketings assistance loans et loan deficiency payments, les aides à l'exportation (Step 2) et les subventions sur les primes d'assurance.

Pour l'Union Européenne, le modèle permet de simuler la modification du système d'aides qu'entraîne la réforme de la PAC à partir de la campagne 2005/06.

Deux campagnes de référence sont retenues : ,une marqué par un bas prix international (56 cts/livre en moyenne) et un niveau d'aide élevé aux USA 2002/03 , et celle de 2003/04 caractérisée par un prix international relativement élevé (69 cts/livre) et un niveau d'aide plus faible.

De plus ils ont pris en compte le risque de prix au niveau de l'offre, et l'estimation économétrique des fonctions d'offre, de demande et de stockage pour les principaux pays producteurs et consommateurs de coton.

Le marché modélisé est celui de la fibre de coton, type Middling 1-3/32 pouces et comprend trente pays producteurs et/ou consommateurs.

Pour pouvoir bien mener une comparaison des aides américaines et européennes au secteur coton, les auteurs ont présentés les principales mesures de soutiens appliqués aux états unis et en union européenne.

Ainsi les résultats sont que La comparaison des aides américaines et européennes au secteur coton fait ressortir le caractère contracyclique des aides américaines.

Alors que le volume des aides européennes est relativement constant dans le temps, de l'ordre de 1 milliard de dollars, les aides américaines fluctuent entre 1 et 4,5 milliards de dollars. Elles sont particulièrement élevées en 1999/00, 2001/02 et 2002/03, trois campagnes pendant lesquelles le prix international du coton est particulièrement bas. En 2004/05, cependant, le montant total des aides américaines atteint un record de 4,5 milliards et paraît anormalement élevé par rapport au prix mondial qui se stabilise au niveau de 2003/04.

Rapportées à la production, les aides européennes sont en moyenne très nettement supérieures aux aides américaines : plus de dix fois supérieures en 1996/97 année où le prix mondial est relativement élevé, mais « seulement » 1,5 fois supérieures en 2001/02 année où le prix mondial est au plus bas. En 2003/04, l'aide reçue par les producteurs européens est de 2,26 $ contre 0,44 $ aux Etats Unis

Ainsi la modélisation passe d'abord du coté de l'offre pour chaque pays puis de la demande :

Du coté de l'offre de coton, la production américaine est désagrégée en six régions.

Les producteurs effectuent leurs choix de production en fonction de leur revenue net espéré qui dépend des différentes formes d'aides et de leur taux de découplage. Le modèle d'offre européen distingue deux régions de production, la Grèce et l'Espagne. Dans le nouveau système d'aide européen, les producteurs reçoivent une aide à l'hectare, dégressive au-delà d'un seuil fixé à l'avance, et une aide directe qui peut être considérée comme ayant une influence nulle, partielle ou totale sur l'offre. Par ailleurs, le modèle autorise différentes hypothèses sur la forme des anticipations des producteurs et prend en compte l'impact sur le risque de prix sur l'offre.

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Du coté de la demande, la concurrence des fibres synthétique (polyester) est intégrée. Le prix de la fibre synthétique est modélisé comme une fonction du prix du pétrole brute. Le modèle intègre également le jeu des stocks au niveau de chaque pays. Enfin, la modélisation des échanges extérieurs pour chaque pays prend en compte, le cas échéant, la non homogénéité du coton local par rapport au coton échangé internationalement.

Le modèle est utilisé pour simuler la réforme du système d'aides communautaires et la suppression des aides américaines et(ou) européennes. Parmi les variables de résultat, les auteurs s'intéressent plus particulièrement à l'impact de la suppression des aides sur le prix mondial de la fibre de coton (indice A du cotlook), les quantités produites et commercialisées par les états unis, l'Europe et les pays d'Afrique de la zone franc.

Les résultats montrent le rôle critique joué par le choix de l'année de référence dans l'évaluation de l'impact des aides. Du fait de leur caractère contracyclique, l'impact des aides américaines sur le prix mondial varie, en moyenne, de 3 % (base 2003-04) à 7% (base 2002-03). En revanche, l'impact des aides européennes, dont le montant global est stable, est de l'ordre de 2% quelque soit l'année de référence.

Les calcules montrent aussi une forte sensibilité des résultats par rapport à la valeur des élasticités de l'offre, à la perception que les producteurs ont du caractère plus ou moins découplé des aides et aux hypothèses concernant les couts de production.

Au total, l'augmentation du prix mondial consécutive à la suppression de toutes les aides est, pour (moyennes) sur la valeur des élasticités et des couts de production, de l'ordre de 5%, base 2003-04, proche de 10% base 2002-03.

Cet impact est beaucoup plus élevé si l'on considère que les couts unitaires de production se maintiennent à leur niveau initial. Dans ce cas, par exemple, la production américaine chute de prés de 60% et l'augmentation du prix mondial est proche de 17%. D'autres études notamment (Poonyth et al, 2004) essaient également d'évaluer l'impact des subventions- de tous les pays subventionneurs cette fois-ci- sur le prix mondial et les volumes échangés du coton. Cette dernière tentative utilise le modèle ATPSM (Agricultural Trade Policy Simulation Model) développé conjointement par la FAO et la Conférence des Nations Unis sur le Commerce Et le Développement (CNUCED).

Les auteurs trouvent qu'une réduction complète des subventions dans tous les pays aboutirait à un relèvement de 3,1% à 5% du prix mondial suivant les valeurs des élasticités de l'offre et de la demande.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus