Chapitre 3 : Engagements et trajectoires militantes
Chercher à comprendre comment se compose le mouvement
du 20 février est une opération assez délicate, qui
nécessite un suivi et une fréquentation du mouvement dans sa
dimension collective et ses composantes individuelles. La trajectoire du
mouvement, ses positions et ses pratiques reposent sur un syncrétisme
militant produit de la diversité des parcours et des expériences
des individus le composant.
Les jeunes militants les plus expérimentés du
mouvement du 20 février vivent cet engagement sur le mode de la
continuité avec leurs engagements précédents. Il ne s'agit
pas pour eux d'une rupture biographique, d'un baptême augurant une
conversion, ou bien d'une déviance par rapport à leur
passé, mais plus simplement d'un positionnement supplémentaire
dans leur capital militant accumulé. Leur coût d'entrée
dans le mouvement est faible, car leurs vies trouvent une cohérence dans
un parcours militant qui se perpétue et se bonifie. Aussi l'engagement
au sein du 20 février est moins susceptible de les marginaliser que de
les doter d'atouts supplémentaires dans l'espace de la militance
contestataire, pouvant être éventuellement réinvestis dans
d'autres champs sociaux. Qu'ils viennent du champ associatif, du champ partisan
ou plus généralement de collectifs engagés dans des
mobilisations sociales antérieures, toujours est-il qu'au sein du 20
février ils nagent dans le même bain. Et s'y sentent
particulièrement à l'aise. Leurs compétences acquises et
rodées dans les mobilisations antérieures, alliées
à leur jeune âge, produisent une chimie légitimatrice qui
les propulse sur les devants de la scène. Jamais désignés
directement comme leaders (le mouvement se revendique acéphale) ils
incarnent cependant des figures charismatiques (ou en tout cas reconnaissables)
qui les fait sortir de l'anonymat. Les médias se focalisent sur eux dans
les manifestations et leurs prises de parole au cours des AG valent en
général plus que les autres en tant qu'elles cristallisent des
positions. Même si cela ne peut être mesuré, on l'imagine
aisément les avis de ces individus ont un impact équivalent
à leur degré de légitimité dans le mouvement.
Les militants novices, c'est-à-dire souvent les plus
jeunes (quoiqu'il existe aussi des engagements tardifs venant de personnes
plus âgées) entrent dans le mouvement avec
plus ou moins d'aptitudes, et plus ou moins d'enthousiasme. Le
degré d'engagement de ces novices varie en intensité selon leurs
compétences (leur utilité au mouvement) et leur appétence
à porter des responsabilités. Un militant peut être un
simple participant aux manifestations et sit-in hebdomadaires, comme il peut
tout aussi bien consacrer plus de temps et assister aux assemblées
générales en donnant son avis, ou encore entrer dans les
différents comités d'organisation au sein du 20 février.
Cette gradation dépend de la volonté d'investissement du militant
et de sa capacité à faire ses preuves. << Faire ses preuves
>> cela signifie se rendre utile en faisant un << don de soi
>>, par exemple en apportant une compétence technique, un
savoir-faire organisationnel, en agrégeant des réseaux, en
publiant sur la toile ou dans des journaux, ou encore tout simplement en
donnant de son temps pour des préparatif divers. Un point important
à noter est qu'aucun des novices n'est en fait absolument novice, dans
le sens où leur engagement ne marque pas une rupture nette avec leurs
passés, mais marque plutôt le franchissement d'une étape
dans leurs biographies. Leurs << politisations >> ne datent pas de
l'avènement du << printemps arabe >>, même pour les
plus jeunes les questions de société et l'intérêt
pour la politique s'inscrivent dans un processus de maturation à long
terme. S'ils rejoignent le mouvement, c'est tout simplement parce que celui-ci
arrive à un moment où les conditions sont réunies pour
engendrer leur adhésion. Il est évident que les novices font leur
entrée dans ce mouvement parce que celui-ci offre dans l'immédiat
une nouvelle façon de produire de l'action collective, à la marge
des institutions traditionnelles (partis ou syndicats), et pour des changements
d'ampleurs, c'est-à-dire avec une dimension politique qui n'en reste pas
à une échelle revendicative corporatiste ou simplement locale.
Leur coût d'entrée dans le mouvement est plus important que pour
les plus expérimentés, car ils n'ont pas a priori
bâti leurs expériences antérieures sur des fondements
militants. Le nouvel environnement suppose donc qu'ils s'y adaptent avec tout
ce que cela comporte comme acculturation aux pratiques et façons de
faire dont ils n'ont jusqu'alors qu'une vague idée. Ces nouvelles
contraintes sont parfois perçues comme des formes d'apprentissage et
d'habilitation, pour d'autres elles sont vécues comme des limites
anomiques à leurs propres vision de ce que doit être l'engagement
collectif.
Le délitement des structures partisanes et syndicales au
Maroc n'est pas sans générer ce phénomène que le
sociologue Jacques Ion a appelé l' << engagement distancié
>> ou l' << engagement post-it >> pour définir un
phénomène de militance à intensité variable
qui est intimement corrélé au fonctionnement des
sociétés modernes dans lesquelles les perspectives individuelles
rivalisent avec les impératifs collectifs. Les jeunes militants arrivent
parfois à des moments charnières de leur existence qui les
poussent à prendre des distances avec le militantisme. Cet << exit
>> n'est pas irréversible, mais il est tout du moins le signe
d'une faiblesse inhérente aux nouvelles formes d'action collective
défaites des structures et des dogmes. Les discours idéologiques
structurant la cohérence cognitive du groupe et effectuant le lien
nécessaire entre l'individuel et le collectif dans l'offre d'une lecture
de la réalité liée à une praxis
corollaire, a laissé la place à une approche cognitive
beaucoup plus sceptique et pluraliste fragilisant les certitudes sur les
modalités de décision et d'action. A l'époque des luttes
politiques << citoyennes >>, dont le printemps arabe est
actuellement une illustration canonique, le nombre des militants semble
s'accroître (à mesure que la politisation gagne les esprits). Mais
ces militants s'avèrent être davantage des << participants
>> ponctuels que des militants de carrière, et leur enthousiasme
est aussi grand que l'est leur incertitude. Une fragilité qui
empêche le plus souvent d'inscrire l'engagement dans une forme
structurée et pérenne. Certes il est de plus en plus aisé
de s'engager pour une cause mais il est en contre partie tout aussi aisé
d'en sortir. A cette fragilité caractérisant des luttes qui ne
sont plus accompagnées des supports idéologiques et des supports
d'encadrement (le collectif comme une famille), s'ajoute la persistance de
l'engagement comme un stigmate, une forme de sortie de la normalité,
dont le regard de l'Autre est la mesure. Le moment du << voice >>
fonctionne encore sur le mode du tabou dans la société marocaine,
l'acte démocratique (c'est à dire l'action en tant qu'elle
provient d'un individu à la fois citoyen collectif et citoyen
indivisible) quand il est du ressort de l'engagement individuelle
(auto-fondé par le sujet) réveille une sorte d'hubris
suscitant le soupçon et la crainte. M. Emperador relève bien ce
phénomène dans son observation des mobilisations des
diplômés chômeurs au Maroc. << L'activité
protestataire est appréhendée comme un phénomène
pathologique : un "cercle vicieux" qui érode les anciennes
sociabilités et qui fait sombrer les manifestants dans un "monde
à part" >>63. L'aspect stigmatisant de
l'engagement protestataire est une constante, dont les militants les moins
intégrés dans les cercles associatif ou partisans (les moins
professionnels) subissent avec d'autant plus
63 Montserrat Emperador, Diplômés
chômeurs au Maroc : dynamiques de pérennisation d'une action
collective plurielle, L'Année du Maghreb, III, 2007, p 306
de crainte qu'ils ne bénéficient pas
nécessairement d'un entourage (famille, milieu professionnel...) qui
accepte leur choix.
Axé sur le mode de l'engagement citoyen et basé
sur une structure minimaliste laissant la « démocratie directe
» opérer les décisions, le mouvement du 20 février
subit logiquement ce phénomène de labilité des
participants, en même temps qu'il tente de s'en prémunir. Le
premier aspect qui freine la tendance à l'abandon de la cause (ou
à la mise en parenthèse de l'engagement) réside dans
l'aspect global de la lutte menée. En réalité au Maroc
personne n'échappe à un positionnement à l'égard de
ce qui se passe dans le royaume depuis le 20 février. La nation
entière est concernée, et l'essentiel de l'enjeu réside
dans la capacité du mouvement à remporter l'adhésion du
plus grand nombre et donc in fine à faire basculer l'opinion
contre les cibles du 20 février. Ainsi il ne s'agit pas d'une cause
sociale comme il y en a tant eu dans le passé mais de LA cause qui,
inondant les champs social, politique, économique et culturel, trace au
Maroc un événement d'ampleur nationale qui oblige la population
à se déterminer par rapport à lui. De sorte
qu'au-delà de l'investissement dans le collectif, l'adhésion aux
objectifs du 20 février est déjà une réussite pour
le mouvement. Les individus qui ont côtoyé le mouvement
adhèrent inévitablement à l'esprit protestataire du 20
février, et qu'ils soient ou non dans la « salle des machines
», leur adhésion aux principes ne change pas. Un
élément qui prend part aux actions du mouvement puis s'en
détache, ne signifie pas qu'il retourne sa veste pour autant, et cela
n'en fait évidemment pas un ennemi du mouvement. Il n'y a pas de
phénomène de rupture dans cette labilité militante comme
il pouvait au contraire y en avoir jadis dans les luttes
révolutionnaires où sortir des rangs signifiait pratiquement
faire acte de trahison. Le deuxième aspect qui protège le
mouvement de l'engagement distancié est la constitution d'un noyau dur
reposant sur des militants chevronnés et structurés, si bien
qu'au-delà des flux d'entrée et de sortie le mouvement se
préserve d'une fragilité organisationnelle excessive et s'assure
d'une continuité des personnes ressources. Enfin dernier aspect quant
à la labilité des membres qui laisse planer des incertitudes sur
la force du collectif, le mouvement s'en prémunit d'avance en optant
pour des modalités d'action qui ne comportent rarement des mises en
situation périlleuse. En effet le répertoire d'actions est
limité et s'évertue à diffuser un pacifisme
indéfectible et à toujours à rester dans la plus stricte
légalité, ce qui empêche de faire courir des risques
importants aux militants. A cet égard les quelques cas
d'affrontement avec les forces de l'ordre recensés au
cours de certaines manifestations, l'ont toujours été de
l'initiative de militants radicaux en marge des marches.
Les dix profils militants64 que nous allons
examiner représentent un échantillon de parcours et de
positionnements au sein de la vague de contestation actuelle. Cet
échantillon ne vise pas l'exhaustivité, quoiqu'une enquête
quantitative ne soit pas impossible à réaliser dans l'absolu. Il
serait possible en effet de parvenir à saisir l'ensemble des
positionnements et des parcours militants de la coordination locale de Rabat,
par exemple sur la base des participants au assemblées
générales se tenant dans la capitale marocaine et qui ne comptent
en général qu'entre cinquante et soixante assidus (d'après
nos observations). Notre approche limitée dans le temps s'est
intéressée aux figures représentant chacune une attitude
typique et qui rassemblées nous offre néanmoins une bonne vue
d'ensemble des éléments qui composent le mouvement.
1) R, l'engagement distancié
R fait partie des innovateurs de la scène protestataire
marocaine, qui depuis quelques années investissent la toile comme espace
public de rencontre et de débat. Féministe et progressiste
laïque issue d'une famille casablancaise « libérale »,
elle débute son « cyber-activisme » à partir de 2003
sur le web. Comme un nombre conséquent de marocains
désabusés par les structures de pouvoirs autant que par les
moyens disponibles pour y faire face, elle devient blogueuse. Ce qu'elle
souhaite c'est faire avancer le débat sur la laïcité au
Maroc, un débat qui selon elle est un tabou absolu sur la scène
politique traditionnelle. Elle décrit la politique marocaine comme un
espace sclérosé et perclus de contradictions au sommet duquel
règne une chape de plomb distillant le conformisme dans les moindres
recoins de la société. Cette culture de la bienséance
à laquelle se soumettent la plupart des partis de gauche sur le
thème des libertés individuelles et notamment les libertés
religieuses, l'a fait très tôt renoncer à un investissement
militant dans des structures formelles. Relativement peu touché par la
censure au Maroc (quoique des dispositifs de surveillance et de censure
existent mais
64 Certains militants de la coordination de Rabat
ayant fait la demande de conserver l'anonymat, nous avons étendu cette
forme d'identification factice à l'ensemble de l'échantillon.
dans une bien moindre mesure qu'en Tunisie par exemple) le web
devient très vite un refuge où viennent s'échouer les
individus rongés par la frustration d'habiter un pays qui ne les laisse
pas s'exprimer au-delà des limites fixées par les conventions
morales et la bienséance.
C'est à travers le forum Internet Paltalk et à
travers tous les réseaux de discussion panarabes qu'elle fait la
connaissance d'un certain nombres de blogueurs marocains, notamment dans les
<< rooms >> (espace de débat) du Paltalk consacrés
à la question de la << laïcité et de l'athéisme
>>. Ce n'est pas à travers ce système virtuel qu'elle se
conscientise ou qu'elle se socialise à ces questions, son
éducation politique remonte à plus loin et provient des canaux
académiques traditionnel (universités marocaine et
française) à partir desquels elle a construit son univers
d'indignation. Le système des forums Internet, puis des réseaux
sociaux, va permettre de faire rencontrer ces univers au-delà des
filtres innervant les sphères réelles de l'expression publique
autorisée.
Quand elle décrit son milieu familiale R insiste sur
l'aspect politiquement neutre de celle-ci, une famille qui n'a eu affaire ni au
Makhzen ni à l'opposition clandestine. Cependant qu'elle reconnaît
avoir bénéficier d'un milieu familial libéral en
matière de moeurs et sachant cultiver un esprit critique. Son milieu
familial nourrit néanmoins une rancoeur particulièrement acerbe
à l'égard des riches familles fassies (de la ville de Fès)
et R fait très tôt l'expérience des contradictions entre ce
que l'histoire officielle enseignée à l'école accorde
à ces familles de notables fassis et l'avis de ses parents à cet
égard. L'école publique marocaine dans laquelle R fait ses
classes, représente selon elle le symptôme des << leurres
>> dont les marocains sont imprégnés au plus tôt de
leur socialisation. Selon elle c'est le récit officiel concocté
par le régime d'Hassan II qui permet de donner au royaume ce prestige et
cette reconnaissance que la grande majorité des marocains n'ose remettre
en cause. Or pour R il s'agit d'un tissu de mensonges, d'un oubli
délibéré de pans entiers de l'histoire marocaine,
notamment concernant la période de la construction de l'Etat
après l'indépendance, période durant laquelle le
régime hassanien a étouffé les forces modernistes et
progressistes qui avaient pris part à la libération du joug
français, et au premier chef l'Armée de Libération
Nationale. Pour R l'opinion marocaine doit son conservatisme au fait qu'elle
s'est construite sur le balisage idéologique d'un régime dont le
plus grand souci était de maintenir dans les consciences le sentiment
d'appartenir à une nation qui n'existe (et n'a existé) que par la
grâce d'un système monarchique providentiel et sacré. Or la
période qu'ouvre
l'indépendance est tout autre que cet unanimisme
idéologique bâti de toute pièce par le régime et la
bourgeoisie fassie et qui trouvera à s'imprégner pourtant dans
tout le corps social par le biais d'une institutionnalisation de l'ignorance,
dont le piètre état du système scolaire marocain actuel et
les taux alarmants d'analphabétisme représentent encore les plus
éloquents stigmates.
On peut s'étonner que la colère de R vienne en
premier lieu investir l'histoire de son pays plutôt que son
actualité immédiate, mais c'est une colère de plus de 50
ans qui n'a pas trouvé à s'apaiser. Et c'est aussi un trait
commun à cette jeune génération de militants, qui font
sans cesse référence au passé des luttes et à
l'histoire du Maroc pour se situer et motiver leur mobilisation
présente. Au Maroc, bien des motifs d'indignation secouent l'activisme
de jeunes militants, mais aucun ne semble le faire avec autant de force que
celui qui touche à l'histoire de leur pays, à sa part d'injustice
et d'imposture.
R confesse qu'elle n'a jamais voté au Maroc. Pour elle,
les partis politiques marocains sont tous logés à la même
enseigne. Nous lui demandons si elle a le même regard envers les jeunes
partisans qui investissent le mouvement du 20 février, et dés
lors elle modère un peu ses propos, ajoutant qu'elle considère
les personnes pour ce qu'ils sont individuellement, pour les valeurs qu'ils
défendent et leur contribution non intéressée. La question
de leur appartenance partisane ne la dérange pas.
Au fond son militantisme elle ne l'explique pas par une
conscientisation construite, mais par un sentiment de révolte. Et si
elle est révoltée, dit-elle c'est avant tout parce qu'elle est
une femme vivant dans un pays patriarcal. Le quotidien d'une femme marocaine
est traumatisant, nous dit-elle, c'est la femme qui porte dans sa chair la
réputation familiale, et les occasions de perdre sa dignité sont
si nombreuses que la femme est contrainte à la discrétion,
à l'effacement. Cette condition première de la femme marocaine a
suscité chez R toute une cascade de révoltes à l'endroit
des injustices et des formes d'oppression.
Ayant passé deux ans en Egypte, elle rentre au Maroc en
2007 avec la ferme intention de « tuer le spectre de la réputation
». La mobilisation du MALI (mouvement alternatif pour les libertés
individuelles) durant le mois de ramadan de l'été 2009 et les
répercussions blessantes pour les militants ayants pris part, comme
elle, au pique-nique
public la laissent amère. Contente que cette
mobilisation courageuse ait contribué à brisé le tabou des
obligations religieuses dans un contexte où l'espace politique ne permet
pas l'expression d'un vouloir politique laïc, elle reste néanmoins
blessée par le stigmate que les << déjeuneurs »
portent sur eux et dont elle a particulièrement souffert moralement. Ce
genre d'engagement est en effet porteur d'un grand risque sur la
réputation, et elle se décrit à présent comme
<< indésirable », << black listée » et
<< radioactive ».
Elle dit être parfois lassée et
désabusée par les cercles militants et par le fait de devoir
être un lutteur perpétuel qui voit son identité
résumée à une révolte. Elle avoue vouloir prendre
parfois ses distances avec les mobilisations militantes, pour pouvoir profiter
d'une vie moins étriquée et ne pas être en permanence dans
le ressentiment. C'est pour ça qu'elle a besoin pour se ressourcer de
ses cercles d'amis d'enfance qui ne sont absolument pas militants et avec
lesquels elle peut retrouver une vie << normale ». Sa situation de
<< chômeuse black-listée » au Maroc après la
perte de son travail de journaliste au moment de la fermeture du <<
Journal Hebdomadaire » l'a amenée à se concentrer sur ses
études de sociologie à Paris. Elle partage donc son temps entre
le Maroc et la France, et son militantisme se voit quelque peu
redéployer à l'étranger où, comme à Paris,
des coordinations locales du 20 février ont été
créé par des étudiants et expatriés marocains.
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