2.2. Stère de bois
C'est une unité de mesure du bois empilé
correspondant à un volume de 1 m 3. (Encarta 2010). Il s'agit
d'un ensemble de rondins de bois découpés sur 1 mètre de
longueur et empilés sur 1 mètre de hauteur et 1 mètre de
largeur. Les rondins formants 1 stère peuvent être de
diamètres homogènes ou non. Seul le volume final qu'ils
représentent (1m3) importe. Ce qui implique qu'ils puissent
également être de masse totale différente
(Encyclopédie Universalis 2011).
2.3. Carbonisation
C'est la pyrolyse (décomposition thermique en l'absence
d'air) du bois avec pour finalité le charbon de bois. (Doat et Petroff,
1975). C'est un processus exothermique complexe à plusieurs
étapes (Tableau 1):
- dès 100°C, il y a séchage de la
matière par dégagement de vapeur d'eau. Les composés
volatils et le dioxyde de carbone, le monoxyde de carbone et
l'acide acétique sont aussi libérés,
- vers 300°C, le bois s'enflamme et dégage des gaz
oxygénés et des hydrocarbures (méthane, éthane,
éthylène). Parallèlement, se forment des produits comme
l'acide acétique, le méthanol et l'acétone, ainsi que des
goudrons légers. Le charbon atteint une teneur de 80 % environ de
carbone,
- aux alentours de 400-500°C, les hydrocarbures plus lourds
s'échappent et le taux de
carbone atteint 85 %,
- jusqu'à 700°C, les composés contenant de
l'hydrogène s'évaporent, ce qui conduit à
une augmentation du pourcentage de carbone du charbon final
(90-95 %).
Tableau 1: Etapes de la carbonisation et produits obtenus (DOAT
& PETROFF, 1975)
Période de
|
Départ
|
Dégagement
|
Début du départ
|
Phase à
hydrocarbures
|
Phase à
Dissociation hydrogène
500-700 700-900
89 91
|
carbonisation
|
de l'eau
|
gaz oxygénés
|
des
|
|
|
|
|
hydrocarbures
|
|
Température °C
|
150-200
|
200-280
|
280-380
|
380-500
|
Teneur en carbone
|
60
|
68
|
78
|
84
|
Gaz non
|
|
|
|
|
condensables
(%)
|
|
|
|
|
CO2
|
68
|
66,5
|
35,5
|
31,5
|
12,2
|
0,5
|
CO
|
30
|
30
|
20,5
|
12,3
|
24,6
|
9,7
|
H2
|
0
|
0.2
|
6,5
|
7,5
|
42,7
|
80,9
|
Hydrocarbures
|
2
|
3,3
|
37,5
|
48,7
|
20,5
|
8,9
|
Pouvoir calorifique
par m3 de gaz en
calories 1,100 1,210 3,920 4,780 3,630 3,160
Constituants condensables dans les gaz
vapeur
d'eau
vapeur d'eau et acide acétique
acide acétique alcool méthylique,
goudron léger
goudron épais
goudron et paraffine
pas de condensation
Quantités de gaz très faible
faible importantes importantes faible très faible
La carbonisation est influencée par plusieurs
paramètres que sont :
- L'espèce
Pour différents bois la teneur en cendres peut
varier. Mais cette variation est généralement peu importante
comparée a l'écorce qui en revanche a une teneur en cendres
excessive, et donne un charbon trop friable pour la plupart des usages. C'est
pourquoi, chaque fois que possible, l'écorce ne doit pas être
utilisée, ou bien sa proportion dans la charge de bois doit être
réduite au minimum. (FAO, 1983).
- La densité du bois
Ce qui compte en définitive, c'est la masse de charbon
de bois marchand produite par unité de masse de matière ligneuse.
Le volume de bois produit à l'hectare ne donne qu'une indication
approchée de la masse de matière ligneuse produite. Un fort
accroissement en volume peut correspondre à une faible densité,
et par conséquent à un faible rendement en charbon par
unité de volume de bois. Un bois plus dense, par ailleurs,
fournit généralement un charbon plus dense, moins friable (Figure
1).
Figure 1: Corrélation entre densité des bois et
densité des charbons (CTFT, 1985)
- Teneur en eau du bois
L'humidité est un facteur très important en
matière de carbonisation. Elle a une influence négative sur le
rendement (figure 2) ainsi que la durée de carbonisation. En effet comme
présentée sur la figure 2a, le rendement diminue avec le taux
d'humidité croissant du bois. L'influence négative de
l'humidité sur la durée de carbonisation réside dans le
fait qu'elle l'augmente ; entrainant ainsi d'autres couts relatifs surtout a la
main d'oeuvre et la conduite des techniques de carbonisation (figure 2b).
Figure 2:Rendement en fonction de l'humidité du bois(a)
et influence de l'humidité sur la
durée de carbonisation(b) (CTFT 1985)
La demande en bois sec pour une bonne carbonisation introduit
également la notion de séchage du bois qui s'avère
être une opération très importante avant carbonisation.
Celui-ci n'est pas toujours réalisé par les charbonniers qui n'y
voient qu'un intérêt secondaire. Il existe plusieurs techniques de
séchage (air libre ou dans différents types de séchoirs).
Mais en exploitation forestière la plus simple est le séchage
à l'air libre. Une étude du CTB a permis d'établir une
relation entre humidité du bois et temps de séchage (figure 3).
Elle propose de laisser sécher les bois jusqu'à environ 20
à 25% sur brut avant de les carboniser.
Figure 3: Humidité de rondins en fonction du temps et
du mode de stockage (CTB, 1985)
Par ailleurs une étude conduite par D. Louppe, A.
Oteng-Amoako, M. Brink sur le séchage des planches de Teck
présente les variations du taux d'humidité en fonction du nombre
de jours de séchage. Celles-ci ont été
résumées dans le Tableau 2 (PROTA, Bois d'oeuvre 2010). Ces
résultats permettent de constater qu'il y a une relation entre la
durée du séchage et le diamètre des planches.
Tableau 2: Table de séchage du teck
Diamètre des planches Durée de séchage
(jours)
Humidité
initiale(%)
Humidité
finale (%)
10cm 15 40 15
25cm 30 40 15
45cm 50 40 15
- Dimensions des bois
La vitesse de carbonisation est en relation étroite
avec la taille des bois. Les gros morceaux se carbonisent lentement, du fait
que la transmission de chaleur à l'intérieur du bois est
relativement lente. La sciure de bois, par exemple, peut être
carbonisée très rapidement, mais le charbon pulvérulent
obtenu n'a qu'une valeur marchande faible. D'une autre côté, les
troncs de gros diamètre d'essences denses peuvent éclater
à la carbonisation, en donnant un charbon plus friable. Des
études ont montré qu'on obtenait un charbon de
propriétés optimales pour la sidérurgie avec des bois de
2,5 à 8 cm de section transversale. La longueur dans le sens du fil a
peu d'influence (FAO, 1985). On peut éviter les difficultés de
carbonisation en plaçant les plus gros morceaux au centre de la charge.
Il est recommandé d'étudier attentivement la relation entre
croissance, séchage et charge de carbonisation pour déterminer
les dimensions optimales des bois, tant en longueur qu'en diamètre, de
façon à réduire au minimum les frais de manipulation et de
carbonisation, et obtenir un charbon de propriétés optimales pour
l'usage auquel il est destiné.
- Température de carbonisation
La température de carbonisation est le facteur le plus
important qui conditionne les propriétés physico-chimiques du
charbon de bois. Une température de carbonisation basse donne un
rendement en charbon plus élevé mais de basse qualité car
corrosif en fonction des goudrons acides qu'il contient (cf. Tableau 1) et ne
brule pas avec une flamme claire sans fumée. Un bon charbon de bois
commercial doit avoir une teneur en carbone pur d'environ 75%, ce qui demande
une température finale de carbonisation de l'ordre de 500°C
(Figure4 et Tableau 3).
Figure 4: Evolution des produits de pyrolyse (charbon,
pyroligneux et gaz) en fonction de la température (CTB, 1985)
Tableau 3: Température de carbonisation, composition
chimique et rendement en charbon de bois (FAO, 1983)
Composition chimique du charbon de bois
Température de carbonisation (°C)
Carbone pur (%) Matières volatiles
(%)
Rendement anhydre en charbon de bois
(%)
300 68 31 42
500 86 13 33
700 92 7 30
Résultats de la carbonisation
Charbon de bois : Le charbon de bois est un terme
usuel pour définir un carbonisât de bois et de certains
matériaux organiques naturels. Sa densité est de 110 à 180
kg. m-3. Il possède un pouvoir calorifique supérieur
au bois pour une même masse anhydre (respectivement 4500 kcal.kg-1 et
7000 kcal.kg-1) (FAO, 1987)
Fumerons ou incuits : bois qui n'ont pas
été correctement transformés en charbon au cours de la
carbonisation. La détermination de leurs poids total est importante dans
les calculs de rendement. (FAO, 1987)
Notion de Rendement de la carbonisation
Pour éviter toute évaluation erronée
d'une carbonisation, il est important de définir et de préciser
les notions de rendements. Les valeurs de rendement pondéral sont
très différentes selon qu'elles sont exprimées en masse de
charbon par stère, en masse de charbon par masse de bois initial humide
ou en masse de charbon par masse de bois anhydre. Ce dernier est le seul qui
permet une comparaison assez rigoureuse de plusieurs carbonisations. On
définit par ailleurs un rendement énergétique de la
transformation de la matière première en charbon, qui est le
rapport entre l'énergie calorifique potentielle du charbon produit et
l'énergie calorifique potentielle du bois brut initial. Le rendement
d'une carbonisation dépend de l'humidité du bois enfourné,
de la température finale de carbonisation, de la qualification de
l'opérateur et de l'appareillage utilisé. Il est en moyenne de
15% pour la meule et de 25% pour les fours métalliques à
combustion partielle(e). La notion de rendement volumique (volume charbon
produit/volume bois initial) intéresse plus particulièrement le
producteur qui vend le charbon en litre. Cette notion est peu précise,
puisque la quantité du bois anhydre contenue dans un même volume
n'est pas constante selon l'essence, l'humidité et les dimensions.
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