6.3. Une méthode pour le milieu paysan
Le bois fraîchement coupé ou "vert" contient de
l'eau sous forme liquide, ce qui donne une teneur en humidité totale de
40 à 100%, exprimée en pourcentage du poids de bois anhydre (FAO,
1987). Le dispositif expérimental de cette étude ayant
comporté des bois de 45% d'humidité, ceux-ci peuvent donc
être considérés comme verts. En pratique, les charbonniers
n'observent pas de temps de séchage particulier.
Les résultats obtenus du séchage montrent qu'en
4 semaines le rendement augmente de 4% à
6% de 1 à 2 semaines et 2% de 2 à 4 semaines
quelque soit le niveau de diamètre choisi. Comme démontré
plus haut pour de très faibles humidités le rendement baisse le
taux de cendres étant de plus en plus élevé. Ce qui
explique les faibles variations de rendement obtenues entre 2 et 4 semaines de
séchage.
De plus, une forte humidité du bois augmente la
durée de carbonisation. Il s'en suit alors une hausse des coûts de
surveillance des meules qui diffère selon les catégories de
producteurs (petit, moyen et gros) énoncées par Gbozo (2010).
Les valeurs d'humidité de 27 et 28% donnant les
rendements maximum équivalent à un
rendement brut d'environ 10% pour le Senna et une durée
de carbonisation de 3 jours.
Par ailleurs, un producteur X récolte du bois vert de
Senna siamea à environ 45% d'humidité. Il obtiendra pour
sa meule et pour une carbonisation d'un stère environ 37 kg de charbon
et un rendement brut de 6% pour avoir surveillé sa meule pendant 4
jours. Il lui serait donc plus judicieux de laisser sécher les bois
pendant au moins 2 semaines avant de démarrer une carbonisation pour
gagner 1 jour de repos, 24 kg de charbon (4% de rendement) et obtenir
moins de fumerons sans craindre d'attendre trop longtemps pour
démarrer ses activités. En outre, l'humidité des bois
formant les stères étant assez variables, le séchage
à l'air libre serait d'autant plus efficace si un espace vide est
laissé sous les piles de bois pour permettre une meilleure
aération (Sallenave, 1959).
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