6.2. Effet du Séchage sur la carbonisation
Le séchage est une activité
élémentaire de la carbonisation. L'eau est différemment
localisée à l'intérieur du bois. On trouve en effet de
l'eau dans les vides cellulaires (eau libre), de l'eau de saturation
située dans les membranes cellulaires (eau de saturation) et de l'eau
qui entre dans la constitution intime des molécules du bois (eau de
constitution). Au cours de cette opération, c'est l'eau libre qui est
séparée du bois (FAO, 1987). Les vents desséchants et
l'hygrométrie de l'air accélère le processus de
séchage des bois coupés ce qui en matière de carbonisation
est un avantage considérable. En effet, cela raccourcit la durée
de stockage des bois avant carbonisation mais surtout ça permet
d'augmenter les rendements car en début du cycle de carbonisation les
pertes d'énergie sont moindres lors de la phase de
déshydratation. Dans le cas des fours, les charbonniers qui ne peuvent
attendre de longues durées de séchage après collecte du
bois , parce que pressés de rentabiliser utilisent du bois
fraîchement coupé pour faire au plus vite leur charbon et le
vendre. Un grand savoir-faire est alors nécessaire pour obtenir
malgré cela des rendements acceptables.
Plus le bois sera humide et plus l'énergie
nécessaire à l'évaporation sera importante et plus le taux
de matière carbonisable sera faible. Or, dans les procédés
dits à combustion partielle, cette énergie provient de la
combustion d'une partie de la charge de bois introduite dans la meule. Le
rendement sera donc diminué d'autant (Ducenne, 2001). L'humidité
étant donc un facteur limitant du bois avant carbonisation, il convient
donc de la réduire à un maximum acceptable (15% pour la FAO
,1987; 20 à 25% pour le CTFT, 1985).
Le séchage de 4 semaines réalisé au cours
de cette étude pour le Senna siamea a montré que
l'humidité ne suit pas une relation linéaire en fonction du
séchage (figure 16) et qu'il faut environ 4 semaines sur bois brut pour
passer de 35% en moyenne à 20% environ. Pour
Sallenave (1959) « un bois sec à l'air contient en
moyenne 18 à 20% d'eau sous climat équatorial et 10 à 12%
sous climat guinéen. ». Au Sénégal,
caractérisé par 6 mois de saison sèche et 6 mois de saison
pluvieuse avec des températures oscillant entre 23,2 et 27°C, des
expérimentations sur le séchage du Khaya senegalensis et
du Chlorophora regia ont permis de passer respectivement pour les 2
espèces de 61 à 10% d'humidité d'Octobre à
Février ; 87 à 10% d'humidité de Décembre à
Février. Ces résultats donnent des moyennes respectives de
10 et 25% de perte d'eau par mois. Nos résultats sont
donc conformes à ceux obtenus, la forêt
de la Lama ayant des températures moyennes de 27,5%
durant toute l'année.
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