3.4 Topographie et hydrographie
La forêt classée de la Lama se trouve dans un
bassin sédimentaire et forme une vaste dépression entre le
plateau d'Abomey au nord et celui d'Allada au sud. La pente de raccordement
à ces plateaux est brutale au sud et devient progressive au nord.
L'altitude moyenne de la forêt est de 60 mètres et culmine
à environ 120 mètres.
Les rivières Agbé et Kénomadjè,
toutes deux affluents de Mokpé, influencent le régime hydrique de
la zone. En saison pluvieuse, les eaux débordent leur lit et inondent
une bonne partie des plantations en favorisant parfois l'installation de la
végétation naturelle caractéristique des milieux
marécageux. A l'intérieur de la forêt, un drainage au
tracé indécis et à vitesse lente s'effectue vers le lac
Hlan à l'est et vers la vallée du Kouffo à l'ouest.
Sur toute l'étendue de la forêt et sur
ses bordures, existent de très nombreux chenaux d'érosion
d'une profondeur de 30 cm, aux parois abruptes et de 40 à 60 cm de large
(Paradis et Houngnon, 1977).
3.5. Géologie et sols
La zone de la Lama-sud fait partie du bassin
sédimentaire côtier du Bénin. Ce bassin,
constitué d'un ensemble de formations repose en discordance sur
le socle précambrien granito-gneissique. Cette zone comporte des
formations géologiques du secondaire (Maestrichtien du
Crétacé supérieur) et du tertiaire
(Paléocène, Eocène moyen, Eocène supérieur
et Continental Terminal) (Slansky, 1962). Le Lutétien, qui est l'une des
trois composantes de la formation argilo-calcaire de l'Eocène, affleure
largement à la gare ferroviaire de Toffo et près de l'enclave
d'Adjaho (Viennot, 1966). Viennot (1966) a montré que la
dépression de la Lama comporte surtout des vertisols hydromorphes
très gras, formés sur les argilo-calcaires et argiles
éocènes, de faible pendage sud. La carte de Volkoff (1976) classe
ces sols dans la catégorie des vertisols topomorphes non grumosoliques
sur argile sédimentaire.
Cinq grands types de sol ont été
distingués lors d'une étude réalisée par le Centre
National d'Agro-Pédologie en 1986 sur un bloc de 1.000 hectares
appartenant à la zone d'intervention du PBF, à savoir :
Les sols gris argileux lourds. Ces sols sont
caractérisés par un micro-relief gilgaï et des ondulations
de faible amplitude. Ils sont rencontrés sur argiles dépourvues
de bancs calcaires sur au moins un mètre de profondeur. Dans ces sols,
les carbonates se présentent sous forme de traînées
farineuses diffuses avec quelques nodules. Ces sols sont classés dans
les vertisols topomorphes à drainage externe réduit, à
structure de surface compacte, sur matériau argileux
sédimentaire.
Les sols argileux calcaires à graviers, cailloux et blocs
calcaires. Le modèle en général correspond au sommet
d'interfluve à pente longue et moyenne. On les rencontre dans les zones
à bancs calcaires proches de la surface et dans les argiles pourvues de
bancs calcaires à moins d'un mètre de profondeur, et sur les
niveaux argileux riches en attapulgite. Parmi ces sols, on peut distinguer ceux
qui sont graveleux et calcaires dès la surface et ceux qui sont
graveleux et à blocs calcaires en profondeur. Ils sont classés
comme vertisol topomorphe à drainage externe possible, à
structure arrondie sur 15 cm formé sur une argile
sédimentaire-calcaire.
Les sols argileux à tâches et concrétions
d'hydromorphie. On les rencontre en position
basse dans les cuvettes où les pentes sont faibles
à nulles. Ils sont caractérisés par la
présence de microrelief gilgaï et de
micro-cuvettes. Ces sols sont classés dans les vertisols topomorphes
à drainage réduit à nul à structure de surface
anguleuse fine à tâches d'hydromorphie sur sédiment de
l'éocène.
Les sols argileux à recouvrement sableux. Ils sont
développés dans la zone de rupture de pente et sur les pentes
faibles à nulles. L'origine du matériau de recouvrement serait
les formations sablo-argileuses du Maestrichtien ou celles argilo-sableuses du
continental terminal. Ils appartiennent à la classe des vertisols
argileux à recouvrement sableux à sablo-argileux à
caractères vertiques peu accentués dans des
sédiments complexes.
Les sols ferralitiques ou " terres de barres " de type
homogène ou avec accumulation d'argile en profondeur, filtrants et
profonds. Ils n'apparaissent qu'à l'extrême sud-est du
périmètre.
Les vertisols sont 5 à 6 fois plus riches en calcium et
en magnésium que les terres de barre, ce qui constitue un avantage
pour la croissance des espèces végétales. Leurs
propriétés physiques particulières (compacité,
retrait en saison sèche, gonflement et inondation en saison pluvieuse),
constituent des contraintes à l'installation et à la croissance
de certaines espèces forestières s'ils ne sont pas
préalablement labourés et billonnés,
particulièrement dans les zones hydromorphes.
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