CHAPITRE III : LA POLITIQUE AGRICOLE AU SENEGAL
Dans ce chapitre nous allons respectivement exposer
l'évolution de la politique agricole au Sénégal de 1960
à nos jours, parler des principales réformes agricoles, des
nouveaux programmes agricole, des enjeux et perspectives de la politique
agricole au Sénégal.
III.1 - Evolution de la politique agricole de 1960 à
1980
De 1960 à 1980, les investissements agricoles
étaient essentiellement orientés dans la production
arachidière avec un programme agricole basé sur des subventions
et crédits aux producteurs par le système des coopératives
agricoles. La conduite d'un tel programme était assurée par un
dispositif d'intervention représenté par des
sociétés publiques nationales et régionales de
développement rural et fonds mutualistes.
Le crédit agricole lié au système
coopératif finançait l'équipement et la commercialisation
essentiellement pour l'arachide et dans une moindre mesure le coton à
travers la Banque Nationale de Développement du Sénégal
(BNDS). Les coopératives liées au mil, au sorgho et à
l'élevage ont très peu bénéficié de ces
crédits.
Cet interventionnisme étatique montra ses limites
à la fin des années soixante dix avec un passif de 20 milliards
de dettes paysannes auxquelles l'Etat a dü renoncer. Cette situation
conduisit à un nouveau paradigme du développement agricole avec
le retrait de l'Etat au profit d'organisations professionnelles paysannes,
d'organisations non gouvernementales (ONG) et des collectivités
locales.
En 1976, des leaders paysans dans le but de renforcer la
solidarité entre leurs associations et constituer une force capable de
réhabiliter le statut du paysan mirent en place la
Fédération des Organisations Non Gouvernementales du
Sénégal (FONGS), qui fut officiellement reconnue par les pouvoirs
publics en 1978. A côté des systèmes financiers formels et
informels proprement dits, les ONG et associations paysannes appuyées
par des bailleurs de fonds vont soutenir et promouvoir des expériences
d'épargne et de crédit en milieu rural mais également en
milieu urbain. Ces expériences constituent les prémices de ce
qu'il est convenu d'appeler les systèmes de microfinance ou
systèmes financiers décentralisés. Cette situation de
crise a été aggravée par les conséquences de la
sécheresse des années soixante dix, de la crise
pétrolière, des variations de taux de change du dollar, avec
comme corollaire l'augmentation de l'endettement extérieur du
Sénégal et la détérioration des termes de
l'échange.
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