Les réformes structurelles entreprises par l'Etat ont
lourdement affecté la politique du crédit rural.
Pour répondre aux besoins de financement du monde
rural et de combler le vide laissé par la disparition de certaines
structures, la CNCAS a été créée en 1984. Les
procédures d'accès au crédit, définies par la CNCAS
et l'insuffisance des lignes de crédit ne permettaient pas à tous
les acteurs du secteur rural de pouvoir bénéficier de ses
services.
Ces facteurs de blocage ont conduit à une
révision du système financier rural. Ainsi de 1987 à 1989
il a été procédé à la restructuration du
secteur bancaire pour assainir le secteur financier en général,
et relancer en même temps le financement des investissements.
Cette décision eut des conséquences graves sur
l'économie nationale. Beaucoup de Banque comme la BNDS, USB, SONABANQUE,
BSK ont disparu du paysage financier du Sénégal. Cette
restructuration a encore rendu plus difficile l'accès au crédit
pour les populations.
En effet, les Banques qui n'ont pas été
touchées par ces mesures devenaient plus exigeantes quant aux conditions
de taux d'intérêt, de garantie etc. Ainsi, l'accès au
crédit bancaire est hors de portée des petits promoteurs. Ces
banques se contentant essentiellement des grosses affaires juteuses à
dénouement rapide.
Face à l'échec du système bancaire en
matière d'intermédiation, une bonne partie des populations ayant
toujours un besoin pressant de crédit, se tourna vers le système
financier informel. Il s'agit notamment des structures reposant sur des
pratiques traditionnelles telles que les tontines diverses, les caisses de
solidarité sociale, les gardes- monnaies et des préteurs dits
usuriers. Ce sont des intermédiaires financiers octroyant le
crédit comme le font les banques. Mais dans des conditions
différentes puisque ces opérations se font à partir des
relations personnelles extrêmement étroites entre les parties.
Ceci a comme inconvénient l'insuffisance notoire de ressources
disponibles destinées aux investissements des sociétaires.
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L'objectif de l'Etat dans la nouvelle politique
économique est de créer et mobiliser une épargne
disponible à l'investissement. Pour cela, il fallait mettre en place un
système financier réorganisé accessible qui devrait
permettre une mobilisation de l'épargne et faciliter l'accès du
crédit aux producteurs et à tous les agents économiques du
pays. Cette politique devait aussi maintenir et renforcer l'esprit d'entraide,
d'entente et de solidarité au sein des communautés (villageoise
et urbaine).
Memoire de fin de cycle/ Diplôme de Licence, Option :
Banque Finance et Assurance Modou SALL
Face à l'échec du système financier
formel et informel en ce qui concerne le financement de l'économie, les
autorités monétaires ont tenté d'apporter une solution
avec des expériences structurées telles que les réseaux
mutualistes d'épargnes et de crédit. Ces derniers
connaîtront un regain de vitalité à partir de 1988 se
traduisant sur le terrain par de nombreuses expériences et une
participation effective des populations.
C'est dans ce contexte précis que les crédits de
campagne agricole ont vu le jour au CMS. Quelle est la procédure
d'octroi de crédit de campagne agricole adoptée par le CMS ?
Quelles sont les critères d'exigibilité au CCA
?
Que renferme le contrat de CCA ?
Quel est l'objet du crédit de campagne agricole ?
Quel est son impact dans la vie des sociétaires ?
Quels sont les outils d'analyse de risque de crédit
agricole ?
Au terme de ce travail recherche, nous tenterons de
répondre à toutes ses interrogations. I.2- Les Objectifs
de la recherche
Les objectifs poursuivis à travers ce travail sont :
· Contribuer à la divulgation des techniques de
crédit à l'agriculture, destiné au monde rural.
· Décrire sous un aspect purement professionnel
les processus de gestion de ces techniques afin de confronter théories
et pratiques et d'analyser les éventuels écarts (gap), en tenant
compte des spécificités du Crédit Mutuel du
Sénégal et de son environnement.
· Proposer des recommandations pratiques à la
suite des analyses précédentes, profitant ainsi de l'occasion
pour jeter les bases de réflexions plus poussées qui
permettraient à terme d'épuiser la question du financement de
l'agriculture.