1.5.2. Organisation de marché
Le marché est à la fois le lieu de rencontre
entre offreurs et demandeurs de bétail et les conditions permettant aux
offreurs de céder leurs bêtes. Le vendeur peut être un
paysan, un missionnaire, une coopérative ou propriétaire d'un
cheptel. En effet, tout détenteur d'une ferme peut, pour une raison ou
un autre être amené à vendre une ou plusieurs bêtes.
Les clients se recrutent parmi les paysans, les commerçants provenant
des grands centres urbains, etc.
C'est pour résoudre un problème familial
(mariage, constitution d'une dot, décès, maladie, frais de
scolarité ...), gagner de l'argent afin de renouveler son outil de
production ou payer les salariés et effectuer les investissements
nouveaux que le fermier vend ses bêtes.
L'achat d'une bête s'effectue pour répondre
à certains besoins notamment : la revente, la consommation, la
constitution de sa propre ferme (investir). Le marché se conclut
à n'importe quel endroit pourvu que le vendeur et l'acheteur s'accordent
sur le prix.
En raison des prix intéressants pratiqués dans
les différents centres urbains, certains éleveurs
préfèrent aller vendre ou abattre leurs bêtes de boucherie
sur les marchés urbains à l'exemple de Bunia, Beni, Butembo,
Bukavu, Kisangani et autres. Ainsi, le marché n'est pas
nécessairement un lieu géographique déterminé mais
aussi les conditions qui mettent d'accord l'acheteur et le vendeur.
La vente peut se faire de trois manières :
> Soit qu'il vend sa bête sur pied au comptant aux
bouchers, qui, à leur tour, iront la revendre abattue ;
> Soit qu'il abat lui-même au village et le vend
à ses voisins ;
> Soit enfin, qu'il va lui même l'abattre sur le
marché.
La vente peut se faire également par troc.
Par troc, nous entendons l'échange pouvant s'effectuer
entre détenteur d'un taureau et d'une vache sachant bien que cette
dernière coûte plus cher que le premier, d'une part, et d'autre
part l'échange d'un bien et une certaine quantité de viande de
boeuf. La cession d'une bête ou de la viande par l'éleveur
à un bénéficiaire peut aussi se faire
moyennant un prix qui est l'expression monétaire et la valeur du bien
cédé.
Tableau 2 : marchés à bétail de 1996
à 2005
Année
|
Nombre de bêtes
|
Rendement du marché,%
|
Présentées
|
Vendues
|
Non vendues
|
1996
|
23.546
|
18.616
|
4.930
|
79,06
|
1997
|
27.638
|
20.660
|
6.978
|
74,75
|
1998
|
12.565
|
10.800
|
1.765
|
85,95
|
1999
|
13.857
|
11.099
|
2.758
|
80,9
|
2000
|
9.152
|
8.273
|
879
|
90,39
|
2001
|
13.492
|
8.488
|
5.004
|
62,91
|
2002
|
5.615
|
4.665
|
950
|
83,08
|
2003
|
4.325
|
2.876
|
1.449
|
66,50
|
2004
|
4.850
|
3.571
|
1.279
|
73,62
|
2005
|
6.750
|
4.695
|
2.055
|
69,55
|
Total
|
121.790
|
93.743
|
28.047
|
76,97
|
Source: Association Coopérative des
éleveurs de l'Ituri, Rapport Annuel, 2005, P.128
L'analyse des données statistiques du tableau 2
révèle que les ventes de bétail ont accusé de
très fortes baisses au cours de ces dix dernières
années.
La moyenne de ventes annuelles se situe à 9.374
bêtes vendues. Les meilleures ventes ont été
effectuées en 2001, avec 208.660 bêtes vendues, sans doute les
éleveurs ont profité de la petite accalmie, après la
première guerre de « libération » pour écouler
leurs bêtes ; tandis que les plus faibles ventes ont eu lieu en 2007,
avec 22.876 bêtes vendues.
Il en est de même pour le nombre de bêtes
présentées aux marchés, la tendance générale
est aussi très baissière, avec une moyenne de 148.130 bêtes
présentées aux marchés. Le nombre de bêtes le plus
élevé acheminé aux marchés est de 272.638 en 2001
et le nombre le plus bas est de 43.325 en 2008.
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CHAPITRE DEUXIEME
STRATEGIES POUVANT ETRE APPLIQUEES POUR
RELANCER L'ELEVAGE BOVIN EN RDC
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Une stratégie est l'art de coordonner des actions, de
manoeuvrer habilement pour atteindre un but.11 A partir de la
définition de la stratégie de la sécurité
alimentaire donnée par le Professeur MOKONDA BONZA12, nous
retenons qu'une stratégie est un ensemble de moyens que se donne un
pays, une collectivité, un groupe... en vue d'arriver à une
meilleure maîtrise d'une situation donnée ou d'atteindre des
objectifs spécifiques.
La relance quant à elle est une action de donner un
nouvel élan, un essor à quelque chose.
Dès lors, nous pouvons entendre par stratégie de
relance de l'élevage bovin, un ensemble de dispositions à
conduire un ensemble d'actions à mener en vue d'assurer à cet
élevage bovin un mouvement dans le sens du progrès.
Dans ce chapitre nous allons étudier un certain nombre de
stratégies pouvant permettre la relance de l'élevage en
République Démocratique du Congo.
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