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Echec de l'intégration de l'Union du Maghreb Arabe (UMA)

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par Mourad Boudjema
à‰cole nationale d'adminstration publique : Université du Québec en Outaouis - Maà®trise en administration publique 2010
  

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Introduction

Les années 90 ont été marquées par une nouvelle vague de régionalisme caractérisée par le démantèlement des barrières tarifaires et la réduction des tarifs douaniers. La prolifération des accords Nord-Nord entre les pays du nord plus au moins industrialisés, Nord-Sud dans lesquels des pays à revenu élevé et des pays en développement sont des partenaires à part entière et Sud-Sud entre les pays pauvres et en voie de développement s'est accentuée. Il est alors constaté une augmentation importante de régionalisme notamment après la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995. Ainsi plus de 260 accords ont été notifiés à l'OMC.

L'Afrique du nord et plus particulièrement le Maghreb n'est pas resté en marge de ce processus avec la création de l'Union du Maghreb Arabe en 1989. Le Maghreb est une entité de quelque quatre vingt et un millions (81) d'habitants, couvre une superficie de 3 millions de km2 partagée en trois pays : respectivement, de l'Ouest vers l'Est, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Les pays maghrébins partagent un passé commun, la même religion d'État et une unité géographique, sociologique, linguistique et culturelle. À ce vaste fonds commun, s'ajoute les difficultés de développement face aux défis économiques symbolisés par un chômage très élevé, une démographie importante, et une forte dépendance économique extérieure. Largement ouvert sur l'Europe par l'émigration et par les échanges d'hydrocarbures et de produits miniers contre des produits alimentaires, industriels et des technologies, le Maghreb doit faire face à la Mondialisation. Pour faire face à ces difficultés et accélérer le développement économique de cette région, tout le monde s'accorde qu'une intégration des économies est indispensable. Ainsi la proximité des problèmes et la volonté d'unité arabe prônée par les dirigeants ont abouti le 17 février 1989, à la signature de l'Union du Maghreb arabe (UMA) rattachant la Mauritanie et la Libye aux trois pays du Maghreb. L'UMA, qui compte donc cinq États membres (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), comptait intégrer économiquement les pays membres, régler les conflits internes, promouvoir le développement de la région et améliorer le niveau de vie des populations ainsi que la nécessité d'accroitre les échanges et les investissements intra-communautaire. Par ailleurs, l'ouverture et l'intégration régionale permettra à mieux se connecter plus efficacement à un marché mondial de plus en plus compétitif. Selon des études de la Banque Mondiale (BM) et Fonds Monétaire International (FMI), le Maghreb perd un à deux pour cent de croissance chaque année. Cependant, une intégration plus poussée des Pays du Maghreb associée à un régionalisme ouvert, pourrait entrainer une augmentation du produit intérieur brut de 50 pour cent en dix ans.2(*)

Mais à ce jour les efforts d'intégration restent caractérisés par la paralysie à cause des différents problèmes existants entre les chefs d'États de l'UMA. Force de constater qu'à ce jour les échanges intra-maghrébins ne dépassent pas 7 pour cent alors qu'avec l'UE cette part est aujourd'hui de 65 pour cent.3(*) (Plus encore en ce qui concerne le Maroc et la Tunisie). Il est donc nécessaire de renforcer les initiatives prises actuellement en faveur de l'intégration entre les pays de l'UMA. Ainsi pour parvenir à des résultats, les dirigeants des pays membres doivent dépasser leurs différends et disposer d'un leadership solide aux niveaux national et régional et travailler à intégrer les questions commerciales dans les stratégies nationales de développement. Ils doivent mettre dans leur priorité les projets d'intégration régionale en renforçant les mécanismes régionaux et en identifiant les principaux obstacles aux échanges et de se concentrer sur les interventions qui permettent d'obtenir le meilleur retour des investissements.

Problématique :

L'Union du Maghreb Arabe (UMA), un échec après vingt ans d'existence, les cinq pays entretenaient une fiction :

L'Union du Maghreb Arabe (UMA) a fêté ses 21 ans d'existence le 17 février 2010. Le bilan de cette organisation a été plombé par le différend entre le Maroc et l'Algérie sur le Sahara occidental. Les cinq dirigeants de l'organisation qui regroupe la Tunisie, la Libye, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie, n'ont pas réussi à tenir de sommet depuis 1994, date à laquelle la frontière entre l'Algérie et le Maroc a été fermée. En effet, en 1994, les autorités marocaines accusèrent les services algériens d'être les instigateurs de l'attentat terroriste perpétré à Marrakech. Ajouté à cela, le Maroc instaura le visa pour les Algériens. En réponse, Alger décide la fermeture des frontières. La fermeture des frontières entre ces deux pays constitue un véritable frein aux échanges commerciaux de toute la région. Quelques années après (1999), la Libye et la Mauritanie rompent leurs relations diplomatiques suite aux accords passés par cette dernière avec Israël. Alors, pouvait-on encore croire toute autre action qui permettra l'intégration. Ce projet est réalisable pour peu que la volonté politique existe. Il semblerait même que les trois pays aient déjà engagé unilatéralement les discussions à ce sujet. Par ailleurs le développement du commerce intra régional devrait booster la croissance et la convergence des revenus de la région. L'intégration des marchés devrait accroître l'investissement privé et l'investissement direct étranger.

Le régionalisme au Maghreb répond donc à deux nécessités. La première étant de nature non économique, et vise le renforcement de l'unité politique et l'établissement des liens culturels plus étroits au niveau maghrébin. La seconde consistant à promouvoir la croissance économique et le développement. Particulièrement dans le cadre d'une intégration des marchés au niveau régional, le régionalisme, est un moyen d'aider les pays maghrébins à surmonter les problèmes structurels auxquels ils sont confrontés, les aider à améliorer leurs capacités de production, leur permettre de mettre en oeuvre de politiques commerciales appropriées qui permettent de mettre en place des projets industriels et des unités de prestations de services de taille optimale qui se prêtent aux économies d'échelle. Enfin l'intégration régionale renforcera la compétitivité et servira à ces pays de tremplin pour participer de manière effective à l'économie mondiale.

A l'heure où la question de la mondialisation et le risque de marginalisation de la région se pose avec acuité, les motivations des pays afin de se constituer dans le cadre d'un ensemble régional intégré doivent constituer une préoccupation majeure et prioritaire. En effet, l'intégration peut rompre le cercle infernal du sous développement dans un contexte marqué par la faiblesse de l'économie au niveau interne, la baisse drastique de l'aide et les effets pervers de l'endettement. L'expérience du développement des pays émergents d'Amérique du sud, constitue une illustration frappante.

Le Maghreb doit mettre à profit les opportunités des partenariats bilatéraux signés avec l'Union européenne qui peuvent l'aider à parvenir à des taux de croissance économique plus élevés et à réaliser ses objectifs de développement. L'intégration régionale peut à travers la mise en commun des ressources et le développement des marchés locaux, stimuler la production, le commerce et l'investissement.

Mais si un des objectifs primordiaux de l'Union du Maghreb arabe était la création d'un espace économique commun, alors pourquoi, indépendamment, chaque pays a signé un accord avec l'Union Européenne? Pourquoi le volume des échanges entre les pays de l'UMA est aussi faible. Qu'es qui bloque réellement cette organisation à réaliser ses objectifs de développement? L'UMA fait semblant d'exister et elle souffre bien avant sa naissance du conflit sur le Sahara occidental (dont l'origine remonte à 1974, à l'époque de Hassan II et Boumediene), devenu conflit armé, opposant les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger aux marocains. Mais le rôle de l'UMA dans tout ça n'est-il pas d'aider les pays à résoudre les problèmes qui les opposent ou du moins d'essayer de les dépasser pour pouvoir développer la région, réaliser le bien être des populations et non de faire semblant d'exister avec un slogan vide de sens, un siège à Rabat, un Secrétaire Général Tunisien.4(*) À partir de ce constat d'échec, et à travers les objectifs de l'organisation et les avantages de l'intégration régionale, nous tenterons de répondre aux contraintes et obstacles de l'intégration et de l'échec de ce bloc. Ainsi, découle notre question de recherche : quelles sont les raisons de l'échec de l'UMA?

Cadre conceptuels :

Fondements théoriques :

Le concept de l'intégration est omniprésent dans la littérature. Il a plusieurs dimensions, commerciales, monétaire, économique par convergence des économies, sectorielle par coopération et politique, sociologique et psychologique. C'est un concept complexe qui peut être de diverses natures : politique, économique ou sociale et qui peut être défini selon plusieurs angles : insertion, complémentarité, coopération bloc, unification... Par ailleurs l'approche économique est insuffisante pour expliquer toute seule ce concept dynamique et ses effets peuvent revêtir plusieurs aspects économiques, sociaux, et politiques et sur la souveraineté des états. Pour les fins de notre sujet nous allons nous pencher sur l'intégration économique comme instrument de développement régional et nous allons nous demander quelle forme peut prendre l'intégration régionale du Maghreb pour favoriser un développement régional intégré. Face au phénomène de la mondialisation les pays africains et particulièrement les pays de l'UMA n'ont d'autres choix que d'accepter et de s'adapter à ce courant ou de s'exclure. La question d'intégration est donc d'actualité. C'est ainsi que plusieurs politiques d'intégration ont été expérimentées dans les pays industrialisés et les moins industrialisés. Beaucoup de ces expériences ont échouées et parmi elle l'expérience maghrébine a été uniformément décevante malgré les avantages géographiques, les ressources naturelles et les facteurs culturels de la région.

Ainsi sur la base de l'analyse Forces Faiblesses Opportunités et Menaces (FFOM), nous allons essayer de comprendre l'intégration régionale du Maghreb et nous tenterons sur la base des différentes théories du commerce international de dresser son bilan.

Faiblesses :

L'intégration régionale du Maghreb se présente comme réponse aux faiblesses et contraintes de la crise multidimensionnelle que traverse la région depuis les années 1980 : Au niveau économique elle est une réponse aux contraintes de chômage, de l'étroitesse du marché et de l'endettement. Au niveau politique elle représente une solution au problème de manque de démocratie et de liberté et qui contraint les dirigeants à se préoccuper des droits des peuples. Aussi, l'intégration constitue un appel à cesser la bataille de leadership que se disputent les dirigeants maghrébins. Ils doivent s'engager à coopérer de manière sérieuse et à placer les intérêts de la région au-dessus des leurs. Dans ce sens, les dirigeants doivent avoir un leadership fort, une vision commune et générative capable d'impliquer toute les forces dans le processus de réaliser les buts communs fixés dans le cadre des partenariats. La nécessité de faire travailler ensemble des « multi acteurs » qui vont ignorer et dépasser les conflits s'avère plus que nécessaire pour parvenir à fédérer le problème du Sahara Occidental qui paralyse l'UMA depuis sa naissance 5(*). Il faut l'émergence d'un leader charismatique qui saurait convaincre toutes les parties de la nécessité de dépasser le conflit, en recourant à la négociation partagée. Dans le nouveau management, le leader ne peut imposer sa vision. Pour (Kourilsky-Belliard, 1995, P.93) « Les rapports négociés favorisent la responsabilisation et la coopération». À ce titre, « la négociation est en effet au coeur de la communication interhumaine ».6(*)

Au niveau social elle est un moyen de redorer le bien être social pour les populations de la région. Enfin, face aux mutations de l'économie mondiale et la formation et à l'élargissement de grands ensembles économiques dans le cadre des différents partenariats notamment avec le bloc de l'Union Européenne, elle représente un moyen efficace de contre pouvoir.

Par ailleurs depuis l'imposition des premiers plans d'ajustement structurels par le FMI, les pays du Maghreb on prit conscience que l'intégration s'impose comme nécessité et non un choix pour régler le problème d'endettement. Que désormais leur développement dépond par l'intégration dans le nouvel ordre économique mondial, un ordre bâti sur l'insertion sur les valeurs occidentales et la libéralisation des économies. La nécessité de s'incérer en tant que bloc régional unis dans le marché mondial devient plus que primordial pour rattraper le retard de développement.

Dans ce sens les théoriciens du libre échange du commerce international (courant libéral) préconisent l'abolition des barrières entre les économies pour définir les prix d'équilibre et faciliter la circulation de personnes, des marchandises, des services et des capitaux  pour satisfaire tous les membres. Pour Baldwin R. E. (1997) cité par El Fillali l'élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires dans le contexte de l'intégration contribue à une allocation des ressources plus efficiente. 7(*) Cette approche attribuée à J .Viner le père de la théorie de l'union douanière rassemble les défenseurs du libre échange et les protectionnistes. Il définit l'intégration par un modèle de coopération économique mondiale idéale (libre échange) et de ce fait les unions douanières constituent une forme de protection collective. Cette approche met l'accent sur la création du commerce et le détournement de trafic. Ainsi la formation d'une union douanière se traduit par l'institution d'un tarif extérieur commun, engendre deux effets possibles, l'un de détournement des échanges, au détriment des pays non-membres, et l'autre de création des échanges au profit des pays membres de l'Union. E.Nyahoho, (2000)8(*). Parallèlement à cette approche internationale statique 9(*) se situe une position régionale où l'union douanière implique un accord entre plusieurs États pour abaisser et supprimer les restrictions douanières et l'adoption d'un tarif extérieur commun vis-à-vis du reste du monde. Pour Balassa, ces mesures permettront d'intensifier les échanges intra-zones ce qui constitue un second best par rapport au libre échange généralisé. P .Hugon (2003) 10(*)

Des pays qui s'intègrent sur le plan économique se proposent de constituer et passent par les quatre étapes de Bella Balassa que l'UMA est censé représentée de part ces statuts de création:

1. Zone de libre-échange (Free-Trade Area) : Avec l'abolition des obstacles internes dans les échanges commerciaux entre les pays signataires et ou chaque pays signataire reste maître de sa politique douanière avec les pays tiers.

2. Union douanière (customs union) : C'est une zone de libre-échange accompagnée d'un tarif extérieur commun. Les échanges commerciaux avec les pays tiers sont régis par un tarif extérieur commun et unique. Les membres d'une union douanière renoncent à toute souveraineté en matière de politique douanière.

3. Marché commun (Common Market) : Il s'agit d'une union douanière avec libre-circulation des marchandises et des facteurs de production (mobilité des facteurs, capital, travail).

4. Union économique et monétaire (Economic Union) : Un marché commun accompagné d'une coordination des politiques économiques, financières et sociales et de l'utilisation d'une monnaie unique

5. Union politique (Political Union) : L'intégration économique amène les pays membres à unifier totalement leurs politiques économiques mais également celles qui concernent les affaires étrangères et la défense

Forces de l'UMA :

L'intégration est une réalité inéluctable pour un Maghreb des peuples uni par la situation géographique, la culture, la langue (berbère, français et l'arabe), la religion (l'islam) et la même colonisation (France). La montée d'accords régionaux permet de donner un cadre plus structuré à une proximité géographique qui représente une source d'approfondissement des échanges. Ainsi la formation «de blocs naturels » entre pays proche géographiquement est une bonne chose du point de vue du bien-être. Krugman (1991) cité par Mathilde Lemoine (2007).11(*) En relations internationales l'intégration régionale désigne les accords économiques et politiques entre les nations souveraines. Ces accords peuvent prendre différentes formes : formels ou informels, bilatéraux ou multilatéraux avec des objectifs précis et des phases qui concourent où visent à préparer les États à la mondialisation.

S'agissant de l'intégration politique, elle consiste dans l'affirmation de l'identité des facteurs culturels, politiques et sociaux d'une région et qui procède au besoin de sécurité entre les États à la création d'un bloc commun dans le but ultime est de maintenir la paix, réglementer la coopération régionale et consolider la solidarité entre les États de la région. 12(*)

Opportunités :

L'intégration régionale ferait répartir aux pays du Maghreb leurs charges et leurs avantages compétitifs en matière de développement économique et de réforme de la gouvernance. Le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et l'Organisation des Nations Unis n'ont pas cessé d'appeler les dirigeants à laisser de coté les querelles qui enveniment les relations entre les pays membres de l'UMA. Le Maghreb perd un à deux pour cent de croissance du PIB chaque année. Pour la théorie économique, l'élimination des obstacles à l'échange contribue à une allocation des ressources plus efficiente. À ce titre pour Baldwin, (1997), (cité par M. Lemoine) 13(*) considère que la nécessité d'établir un accord régional «réside dans l'effet d'allocation et l'effet d'accumulation résultant du libre échange à l'intérieur du bloc régional». Les «effets d'échelle et de variété» sont un corollaire de l'effet d'allocation. Il explique que l'effet d'échelle, découle de l'ouverture des marchés dans le cadre d'une libéralisation du commerce ou au sein d'au accord commercial régional. Ainsi il permet de diminuer la protection des entreprises inefficientes et à réorganiser les industries à travers une réallocation des ressources ce qui permet une concurrence accrue de la production et concoure à la baisse des coûts et des prix ainsi qu'à la multiplication des offres pour le consommateur afin de contribuer à son bien être (l'effet de variété). S'agissant de l'effet d'accumulation, le processus d'intégration régionale attire les investisseurs, accroit la mobilité des ressources humaines et financières, et pousse les entreprises à se spécialiser et à se doter des nouvelles technologies conduisant à améliorer la productivité et à réduire les coûts moyens de production à l'intérieur du bloc pour pouvoir s'assurer une part de marché. Ainsi l'efficience accrue combinée à une accumulation plus rapide est un signe d'un système compétitif, d'où l'attractivité du bloc commercial qui favorise l'entrée des capitaux et l'implantation des entreprises étrangères. Cependant l'implantation de ces entreprises est fonction de la taille du marché, du coût de production ainsi que la disponibilité des facteurs de production pertinents et de l'accès au marché. Krugman (1991). Ainsi l'intégration régionale permet l'expansion du marché, la libre circulation des capitaux et de la main d'oeuvre et des autres facteurs de production. Toutefois, l'effet positif de l'intégration régionale n'est pas unanime et beaucoup d'économistes soutiennent que les barrières tarifaires et non tarifaires érigées par les blocs commerciaux pour l'extérieur représentent un frein pour l'intégration et à l'expansion du commerce mondial. Schiff, Schiff M. (1997). 14(*) Cité dans le rapport de la CNUCED, (2009). Aussi selon Ricardo et Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS) partisans de la théorie des avantages comparatifs des unions douanières, les pays maghrébins ont beaucoup à y gagner. Le Maghreb se distingue avec deux modèles économiques différents, d'un côté les économies riches en ressources (Libye et Algérie) et d'un autre les économies de services (Maroc et Tunisie). L'exploitation de ces différences pourrait être de nature à créer les conditions d'une fructueuse spécialisation sectorielle ce qui proliférerait des mesures incitatives de marché pour la complémentarité intra régionale du commerce, qui fait défaut au Maghreb.15(*)

Menaces :

Enfin s'agissant des menaces le statu quo de l'UMA ferait retarder des chances de développement pour les générations à venir. L'intégration économique est une stratégie qui présente pour elle le meilleur moyen de s'intégrer harmonieusement dans l'économie mondiale et de répondre aux nombreux défis qui l'attendent sur la voie du développement économique et du bien-être social. Le Maghreb doit faire face à une forte pression démographique, les déficits de développement humain, le changement climatique, et la compétitivité mondiale. L'intégration régionale permettrait aux pays du Maghreb de supplanter les malentendus politiques, d'amener les dirigeants à coopérer de manière sérieuse et à placer les intérêts de la région au-dessus des leurs, de retrouver la sécurité, la paix de la région et la confiance qui a tant manquée, de mettre fin à la corruption d'instaurer la démocratie capable d'attirer les investissements étrangers qui ont longtemps fait défaut. Enfin, l'intégration et la participation à un accord préférentiel augmenterait le pouvoir de négociation des pays de la zone vis-à-vis des partenaires européens en parallèle à celui de chaque État. Siroen, (2004).16(*)

Méthodologie

Le présent travail est réparti en quatre parties. La première partie est répartie en deux étapes:

Dans la première étape, on s'est penché sur l'évolution du processus d'intégration de l'UMA tout en faisant un rappel historique de la formation de l'organisation, les institutions ainsi que leur fonctionnement

Quant à la seconde phase, elle est consacrée à l'étude des mesures d'intégration maghrébine, tout en faisant une analyse stratégique de processus de régionalisation.

La deuxième partie de ce travail a pour objet de décrire les réalisations de ce bloc en comparaison des différentes théories du commerce international. L'histoire du commerce international démontre que les classiques et les néoclassiques sont les avocats ardents du libre-échange. Ainsi dans l'analyse de cette partie, nous avons recouru à la méthode Hecksher - Ohlin Samuelson pour analyser les flux commerciaux dans la zone UMA afin de ressortir les effets possibles de l'intégration économique. Notre focus a porté aussi sur la mesure du bien-être social (BES) des pays et les facteurs incidentiels adéquats. En raison de ses avantages démontrés, nous avons utilisé l'approche ex post qui consiste à retenir l'état des échanges après la création du bloc régional. Trois pays ont été retenus dont l'Algérie, le Maroc et la Tunisie dont les données sont plus ou moins disponibles.

Collecte de données :

Donc notre analyse s'est basée sur la revue de la littérature existante. Concernant la méthode de collecte de données, tout d'abord, en ce qui a trait à l'évolution du processus d'intégration, on a fait recours à l'analyse documentaire des publications de la littérature. Sur le plan méthodologique il s'agit principalement d'une approche statistique. Ainsi nous nous sommes basés sur la revue des différents rapports et statistiques économiques des pays et des organismes internationaux tels le FMI et la Banque Mondiale. Nous avons aussi consulté des données depuis différentes sources (ouvrages de caractère politique, économique ou social, journaux). Enfin notons que nous nous sommes confrontés à la rareté des ouvrages sur le sujet. Certes les écrits sont abondants sur le Maghreb mais ils concernent essentiellement l'Algérie, le Maroc et la Tunisie et datent de la période d'avant la création de ce bloc.

Analyse des donnés :

Une fois les données récoltées, nous avons procédé à une analyse stratégique afin de déterminer les forces et les faiblesses du processus en analysant ses différentes composantes institutionnelles, économiques et sociales tout au long du processus d'intégration.

Une fois les données analysées vient la dernière partie qui est consacrée à décrire les obstacles et les opportunités de l'intégration régionale pour le Maghreb. À partir de la description des menaces (obstacles) et des opportunités du processus dérivées de l'analyse, et compte tenu que le travail à l'intention d'être une étude à caractère opérationnel, cette partie avance sur une série de recommandations pour l'ensemble régional applicables dans le court, le moyen et le long terme, centrées plus particulièrement sur trois volets : institutionnel, économique et social.

* 2 Banque mondiale. 2006. « Is There a New Vision for Maghreb Economic Integration?» Washington, D.C.: Groupe sur le développement économique et social de la Banque mondiale. Disponible (en anglais) à : site resources.worldbank.org/INTMENA/Resources/Vol1JANUAR22.pdf.

* 3 http://www.cgem.ma/doc1/pays/opp/8.pdf, «enjeux de l'intégration maghrébine le coût du non Maghreb», octobre 2008 consulté le 2 février 2010 consulté le 02 février 2010.

* 4 http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2009/01/07/feature-02 consulté le 24 février 2010

* 5 Luc, Édith., (2004). « Vision personnelle et leadership», dans Le leadership partagé. Modèles d'apprentissage et d'actualisation, Montréal, Canada- presses de l'Université de Montréal, 155 p., chapitre 6, p. 113 -133, ISBN 2-7606 - 1969-9.

* 6 KOURILSKY- FBELLIARD, Françoise, (1995).  « La négociation, une pédagogie de l'accord et du changement » dans Du désir au plaisir de changer. Comprendre et provoquer le changement, Inter Éditions, Paris - France. 324 p., chapitre 8, ISBN2-7296-0566-5

* 7 Baldwin R. E. (1997) cité par El Fillali Review of theoretical developments on regional integration, dans Oyejide A., Elbadawi I. et Collier P. (eds.) Regional Integration and Trade Liberalization in sub-Saharan Africa. Volume 1: Framework, Issues and Methodological Perspectives. Londres: Macmillan Press Ltd: 24-88

* 8 E.Nyahoho., (2000). « Le commerce international : Théories, Politiques et Perspectives Industrielles», 2e édition, presses de l'Université du Québec, p 248

* 9 El Fillali., « Quelle intégration pour un développement autocentré du Maghreb à l'ère de la mondialisation ?» http://www.unites.uqam.ca/aep/vei/Filali2.PDF consulté le 13mars 2010

-Cette approche reste prisonnière de l'intégration des marchés et des effets des facteurs économiques qui n'existent pas dans les pays sous développés et néglige les facteurs politiques, historiques et culturels.

* 10 Philippe, Hugon., « Les économies en développement à l'heure de la régionalisation», Éditions Karthala, 2003, page 39 ISBN : 2-84586-251-2

* 11 Mathilde Lemoine - Philippe Madiès - Thiérry Madiès., (2007). «Les grandes questions d'économie et finance internationales», Bruxelles. Éditions de Boeck Université, p. 283

* 12 http://www.memoireonline.com/10/09/2768/m_Lintegration-des-Etats-africains-au-sein-de-lUnion-Africaine-Etude-de-son-effectivite-au-regard2.html#toc13 consulté le 24 mars 2010

* 13 (Baldwin, 1997). Baldwin R. E. (1997). Review of theoretical developments on regional integration, dans Oyejide A., Elbadawi I. et Collier P. (eds.) Regional Integration and Trade Liberalization in sub-Saharan Africa. Volume 1: Framework, Issues and Methodological Perspectives. Londres: Macmillan Press Ltd: 24-88,

Dans Mathilde Lemoine - Philippe Madiès - Thiérry Madiès., (2007). «Les grandes questions d'économie et finance internationales», Bruxelles. Éditions de Boeck Université, Ch 4, p 255-301

* 14 Schiff, Schiff M. (1997). Small is beautiful: Preferential trade agreements and the impact of country size, market share and smuggling. Journal of Economic Integration. 12 (3): 359-387 1997; Banque Mondiale, 2000) Banque mondiale (2000). Trade Blocs. New York: Oxford University Press.

Dans le rapport 2009 des Nations Unies. « Le développement économique en Afrique» disponible en ligne http://www.unctad.org/fr/docs/aldcafrica2009_fr.pdf

* 15 http://www.cipe.org/francais/PDF/Maghreb%20Integration%20FS%20francais.pdf consulté le 2 avril 2010

* 16 Siroen J.M., (2004), « La régionalisation de l'économie mondiale », Repères, La Découverte, p. 76

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