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Données anthropométriques des enfants d'à¢ge préscolaire à  Garoua, Cameroun

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par Danièle NEM TCHUENTEU épouse SIMNOUE
Université de Yaoundé I - Diplôme de spécialiste en pédiatrie 2009
  

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V. 2 EPIDEMIOLOGIE 

V.2.1 Ampleur générale de la malnutrition

L'OMS estime que dans les très prochaines années, les maladies non transmissibles seront la principale cause de morbidité et de mortalité, et le rôle de l'alimentation dans l'étiologie de ces maladies est bien établi (20). Près de 30 % de la population mondiale souffre de la malnutrition sous une forme ou une autre; d'un coté ceux qui ne reçoivent pas suffisamment d'aliments énergétiques ou de nutriments et de l'autre ceux qui souffrent de maladies causées par une alimentation trop abondante ou déséquilibrée (21,22).

La malnutrition est responsable de plus de la moitié de ces décès d'enfants chaque année, notamment par sa participation aux taux de diarrhée, d'infection respiratoires, de causes périnatales, de rougeole, de paludisme, et d'autres maladies (23,24).

Les trois quarts des enfants qui meurent de cause liées à la malnutrition sont atteints de formes modérées ou légères; On sous-estime beaucoup la part de la malnutrition dans les statistiques sur la maladie et la mortalité (25,26).

Les plus récentes estimations de la FAO indiquent que 842 millions d'individus dans le monde étaient sous alimentées entre 1991 et 2001 : 798 millions dans les pays en voie de développement, 34 millions dans le pays en transition et 10 millions dans les pays industrialisés. Cela correspond à une moyenne de 17% de la population des pays en voie de développement, soit un minimum de 10% dans les pays du Proche- Orient / Afrique du nord et ceux d'Amérique Latine / Caraïbes et un maximum de 33 % en Afrique subsaharienne (21). Le nombre le plus élevé de personnes sous alimentées vit encore en Asie, les pays africains accusant le plus haut pourcentage de celles-ci (27).

Selon les estimations, dans les pays en voie de développement en 2000, dans la tranche d'âge des enfants de zéro à cinq ans, 24,8% souffraient d'insuffisance pondérale, 3% de retard de croissance et 8,2% étaient émaciés (27). Cette répartition ubiquitaire de la malnutrition peut être étayée par la figure 1.

Selon l'OMS, dans le monde, plus d'un tiers des enfants de moins de 5 ans sont malnutris, c'est-à-dire atteints de retard de croissance, d'émaciation ou de carence en iode, en vitamine A ou en fer. Ces formes de malnutrition, souvent irréversibles et potentiellement mortelles, sont profondément ancrées dans la pauvreté et le sous-développement au point de compromettre le développement durable des populations concernées (3).

Dans les pays en voie de développement, la malnutrition de l'enfant reste un problème de santé publique majeur et les enfants de 0 à 5 ans constituent le groupe le plus susceptible; mais la malnutrition s'installe principalement chez l'enfant entre 0 et 2 ans. Trente pour cent de la population et presque un tiers des enfants est sous alimentée de façon chronique. Onze millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année et la malnutrition est responsable de plus de la moitié de ces décès. Chaque année 11 millions de bébés de petit poids (moins de 2,5 kilogrammes) naissent en Asie du sud et 3,6 millions en Afrique subsaharienne. Plus de 2 milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments ; 100 à 140 millions d'enfants souffrent d'avitaminose A, 39% sont anémiés (5,2).

Au Niger, la situation est particulièrement inquiétante. L'état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans est critique : 15 % sont émaciés, 40% sont atteints de retard de croissance (dont près de la moitié dans des conditions sévères), 40% souffrent d'insuffisance pondérale et 1,1 % sont en surpoids (28).

Au Congo, la prévalence de l'émaciation reste modérée sur toute l'étendue du territoire aux alentours de 5 %. En revanche, la manifestation principale des problèmes nutritionnels chez les jeunes enfants est le retard de croissance, traduisant un état de malnutrition chronique. Elle atteint près d'un tiers des enfants en âge scolaire (29).

Les données de l'EDS au Burkina Faso en 1998-99 ont révélé parmi les enfants de moins de 5 ans, que 37 % souffraient de malnutrition chronique, et accusaient ainsi un retard de croissance, 13% présentaient une émaciation et 34% présentaient une insuffisance pondérale (9).

En Tunisie par contre, les dernières décennies ont été marquées par une amélioration remarquable des indicateurs nutritionnels chez les jeunes enfants. En 1975, 20,2% des enfants d'âge préscolaire présentaient encore une insuffisance pondérale et 39,5% présentaient un retard de croissance. Selon l'enquête nationale de nutrition de 1996/97 l'insuffisance pondérale était de 4 ,2% et la maigreur de 1,1%. Par contre, d'après l'enquête "Multiple indicator Cluster surveys" 2 en 2000, l'insuffisance pondérale était de 4% et la maigreur de 2,2%. Les prévalences observées restent significativement plus élevées en milieu rural qu'en milieu urbain (30).

Au Cameroun, plusieurs études sur la malnutrition de l'enfant dans la communauté ont déjà été faites dans différentes régions. Parmi les plus récentes, Betsem A Betsem en 2001 dans la localité de Niété (Sud du Cameroun) a retrouvé lors de l'évaluation de 432 enfants 37,1% de retard de croissance, 14,1% d'insuffisance pondérale et 3,2% d'émaciation [31]. Motouom Kamga en 2004 a fait une étude sur l'évaluation de l'état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans du bassin versant de la Mingoa à Yaoundé. Cette étude portant sur 386 enfants a révélé 15% d'insuffisance pondérale, 15,9% d'émaciation et 30,3% de retard de croissance (32).

L'EDSC 2004 retrouve parmi 3699 enfants de moins de 5 ans, 32% de retard de croissance dont 13% de formes sévères, 5% d'émaciation avec 1% de formes sévères et 18% d'insuffisance pondérale avec 4% de formes sévères. L'état nutritionnel des enfants est moins satisfaisant en milieu rural qu'en milieu urbain. Le niveau de retard de croissance croît rapidement avec l'âge, étant le plus élevé parmi les enfants de 12 à 23 mois (43%) ; il est le plus élevé dans la région du Nord (44,4%) et le moins élevé à Yaoundé (10,4%). Le taux d'émaciation est le plus important pour les enfants de 12 à 23 mois et pour les enfants de la région de l'Extrême Nord (9%) ; l'Adamaoua est la région la moins atteinte (2%). C'est dans l'Extrême Nord qu'on retrouve la prévalence d'insuffisance pondérale la plus élevée (35,7%); les moins élevées sont retrouvées dans les régions du Littoral et du Centre avec chacune 7,9% (10).

Nous n'avons retrouvé aucune étude faite dans la communauté après 2004, date de la dernière EDSC.

Figure 1: Prévalence de la malnutrition dans le monde en 2007 (33)

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore