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Impacts des politiques fiscales sur l'économie Burkinabé: simulation à  l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable

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par Souleymane KORMODO
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée d'Abidjan - Ingénieur statisticien économiste 2011
  

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4.3 Recommandations

Tout au long de l'analyse des impacts de la politique fiscale sur les agrégats macroéconomiques et les indicateurs microéconomiques, nous avons mis en exergue les effets différenciés des différentes actions sur la redistribution des revenus et le bien-être des ménages. Les résultats de notre analyse permettent de formuler des recommandations qui serviront à améliorer la gestion de la politique fiscale au Burkina Faso.

La crise érode l'assiette fiscale et le désarmement douanier constitue également une baisse de recette

Impacts des politiques fiscales sur l'économie burkinabè: Simulation à l'aide d'un MEGC
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Le premier résultat est relatif au secteur agricole. La taxation des intrants agricoles se solde par une baisse de la production, laquelle est déjà soumise aux caprices climatiques. Nous recommandons la poursuite et l'intensification de la politique d'allégement fiscal sur les intrants agricoles déjà entamée par les autorités responsables de la politique fiscale. Cette réduction des taux d'imposition sur les biens de consommation intermédiaire utilisés par la branche agricole, auraient deux vertus :

elle accroît la production agricole : ce qui signifie que les revenus des ménages agricoles s'accroissent. Comme la majorité des personnes pauvres sont employés dans le secteur agricole, cette politique favorise la migration d'individus pauvres vers la classe des non pauvres : c'est une politique favorable aux pauvres.

une annulation de la taxation des intrants agricoles réduit, ceteris paribus le deficit ex-
terne11, réduit l'inflation de 1% et entraîne une croissance12 économique de 0,2%.

Cette politique est un moyen de lutte contre la famine en milieu rural : c'est une politique pro-pauvre.

Le second résultat illustre une des caractéristiques de la politique fiscale qui la réduction des effets des chocs récessifs qui affectent l'économie du Burkina Faso. Nous avons montré qu'un allégement fiscal était à même d'atténuer l'impact des chocs négatifs sur l'économie du Burkina Faso. Ainsi, nous préconisons l'usage de la politique économique à des fins de stabilisation des fluctuations économiques. La pression fiscale devrait être réduite lorsque la conjoncture économique est mauvaise (périodes de vaches maigres) et les responsables de la politique fiscale envisageront un rééquilibrage du déficit public en période de "vaches grasses" : la politique fiscale constitue un amortisseur de choc. L'État devrait réduire la durée des processus de prise de décision par la généralisation de la pratique de l'intelligence économique au sein des ministères techniques en charges des politiques économiques.

En ce qui concerne la Taxe de Développement Communal, les résultats indiquent un effet négatif sur le bien-être des menages non pauvres et une amelioration de la situation des menages pauvres (quelque soit leur milieu de résidence). Nous pensons que l'État devait accroître la communication autour de cette taxe dans l'objectif de convaincre le groupe des perdants afin qu'elle soit mise en oeuvre. Elle constituerait une source de financement qui ne degrade pas le bien-être des pauvres. Mais il faudrait que son montant soit en adéquation avec les recommandations issues de l'analyse de la courbe de Laffer13.

11les exportations augmentent de 4% tandis que les importations augmentent de 2% 12Il s'agit de la croissance du PIB réel

13Il ne faudrait pas rendre les riches pauvres mais aider les pauvres à devenir riches.

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