3.3 Le marché des biens et des facteurs
Le marché des biens et services confrontent l'offre
nationale à la demande globale. L'offre nationale a deux composantes
essentiellement : la production domestique et les importations.
FIG. 3.1 - Le flux de biens et des services
La figure 3.1 schématise les flux des biens et services
de la production à la consommation. Les biens et services, en provenance
des diverses activités productives, produits par les entrepreneurs
nationaux font l'objet d'une agrégation par une fonction
CES5. Le produit agrégé est destiné au
marché local ou aux exportations selon une fonction CET6, qui
traduit la plus ou moins grande capacité à diriger la production
locale vers l'extérieur. Les producteurs
5Constant Elasticity of Substitution
6Constant Elasticity of Tranformation
Impacts des politiques fiscales sur l'économie
burkinabè: Simulation à l'aide d'un MEGC 38
résidents, une fois la part de la production
destinée au marché locale déterminée, confrontent
leur production aux importations qui est le fait des producteurs non
résidents. Suivant l'hypothèse d'Armington d'imparfaite
substitution entre deux biens similaires mais d'origines géographiques
différentes, on constitue le bien composite. C'est sur ce bien composite
que les ménages adressent leurs demandes de consommation finale,
l'État, la consommation publique et les entreprises, la demande de biens
d'investissement et de consommations intermédiaires.
Les facteurs de production font l'objet d'un échange
sur un autre marché, celui des facteurs. Sur ce marché, les
différentes offres des secteurs institutionnels, notamment les
ménages, rencontrent la demande des entreprises. Les prix qui
s'établissent sont les salaires pour le facteur travail et le taux
d'intérêt qui est la rémunération du capital. Dans
les modèles ECG, le bouclage par défaut suppose que
l'équilibre entre l'offre et la demande est assuré par les
variations du salaire réel.
3.4 Les autres secteurs institutionnels et
l'accumulation
3.4.1 L'état et le reste du monde
L'État collecte les taxes auprès des autres
secteurs institutionnels domestiques directement ou indirectement à
travers les transactions réalisées sur les différents
marchés. Ces taxes alimentent non seulement les dépenses de
consommation publique mais encore, autorisent l'exercice de la fonction sociale
de l'État à travers les transferts sociaux au
bénéfice des ménages et la subvention de certaines
activités productives. La consommation publique est supposée
être en volume alors que les transferts sont indexés sur l'indice
des prix à la consommation.
Trois types de bouclage au niveau de l'État existent
dans la littérature sur les modèles EGC :
1. le premier bouclage suppose que les taux de taxations
directes sont fixes et l'épargne publique est flexible : les variations
de l'épargne publique assurent donc l'équilibre
budgétaire;
2. le second suppose que les taux de taxation des revenus des
secteurs institutionnels domestiques s'ajustent de façon endogène
pour générer une épargne publique fixe;
3. enfin le troisième type de bouclage est similaire au
deuxième, à la seule différence que les taux de taxation
s'ajustent suivant un scalaire identique.
Une des conséquences de ces trois types de bouclage, est
que la consommation publique est fixe, soit en termes réels ou suivant
une proportion fixe de l'absorption totale.
Le dernier secteur institutionnel, le reste du monde, effectue
des opérations d'achats (ex- Impacts des politiques fiscales sur
l'économie burkinabè: Simulation à l'aide d'un
MEGC 39
portations) et de ventes (importations) ainsi que des
opérations de transferts au bénéfice des institutions
domestiques (rémittences, prêts et dons). La théorie sur
les modèles ECG définit deux types de bouclage pour ce secteur
non domestique :
1. Si le régime de change du pays modélisé
est fixe, le taux de change est fixe et dans ce cas le déficit externe
fluctue au gré du climat économique.
2. Alternativement, en régime de changes flexibles,
l'équilibre externe est assuré par la variation endogène
du taux de change et le déficit externe est fixe. Dans ce cas une
dévaluation de la monnaie locale serait à même de
rétablir l'équilibre externe, en autorisant une baisse des
importations et une hausse des exportations, sous certaines
conditions7.
Dans ce mémoire, il est retenu le bouclage externe selon
lequel le taux de change est fixe et le déficit externe flexible, la
raison étant la fixité de change qui lie le franc CFA à
l'euro.
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