Conclusion 1 :
D'après nos observations sur l'exposition des
importateurs camerounais face au risque de change, on pourrait conclure que
notre étude est biaisée à la base ; Vue le contexte
socioéconomique, géopolitique, et le partenariat
stratégique des sociétés camerounaises. En effet, dans la
pratique quotidienne de leurs activités, la plupart des importateurs
camerounais, ne prennent pas en compte la gestion du risque de change. Tout
simplement parce que sur cent entreprises importatrices, soixante dix
opèrent dans l'informel, dans les trente restantes, quatre vingt
pourcent importent depuis l'Europe et la zone Franc CFA ; Donc, la part des
entreprises formelles qui n'importent pas depuis l'Europe est minime (en terme
de volume). Revenons sur ce dernier cas à travers nos estimations
mathématiques : Notre étude révèle que les
principaux partenaires des importateurs camerounais hors UE, sont
respectivement en termes de volume le Nigéria, la Chine (qui à
récemment devancé les Etats unis) et les Etats unis. Pour la
plupart des entreprises qui importent dans cette zone, nos recherches nous
permettent d'identifier deux attitudes majeures face au risque de change :
- La non couverture : 70% de ces entreprises paient au prix
spot, soit à travers des virements internationaux ou western union ;
Effectivement le cas des importateurs de chine qui ne déclarent pas
généralement le volume de leur marchandise, sous peine
d'augmentation des tarifs douaniers.
- La couverture par le change à terme : presque
systématiquement, les entreprises camerounaises importatrices (hors mis
les multinationales, qui disposent des pôles financiers), optent pour un
crédit documentaire, avec un taux de change à terme. C'est la
technique la plus utilisées et la plus réglementée dans
les transactions internationales camerounaises.
Au final nous jugeons impertinent d'expliquer une pratique
quasi inexistante (ce serait comme chercher les poux sur un crane rasé),
incongrue mrme aussi du fait de l'inaccessibilité des informations de
quelques rares entreprises qui utilisent des instruments structurés
(montages d'instruments classiques ou optionnels) pour se couvrir du risque de
change potentiel à l'importation.
D'autre part, vu que nous jugeons de l'intér~t de la
mise en place d'un dispositif de gestion de risque de change aussi bien au
niveau de la banque que dans l'entreprise, et de sa pratique
opérationnelle par l'usage d'instruments de couvertures adéquats,
nous expliquerons donc un mécanisme de couverture simple au travers
d'une simulation assimilable à cas pratique.
CHAPITRE III- CAS PRATIQUE DE LA GESTION DU RISQUE DE
CHANGE PAR LA SOCIETE X.
A- Présentation de la société X
:
· Activité :
La société X est une société
camerounaise au capital social de 10 000 000 F CFA, donc le coeur de
l'activité est la commercialisation au près des grandes surfaces
des conserves d'olives. La société X est leader de son secteur et
couvre plus de 70 % de son marché.
Son secret : contrairement aux entreprises concurrentes qui
commercialisent directement les olives conditionnées (sous conserve), la
société X importe des fruits et les conditionnent sur place via
un procédé particulier, et transforme une partie des rebus de
produits en huile d'olive, qu'elle commercialise à travers des salons
d'esthétique et de coiffure.
On peut donc dire que la société X est une
industrie « primaire », vu qu'elle transforme sa matière
première en conserve et en huile.
· Volume du poste « fournisseur
(étranger)» et niveau d'exposition :
La société X a deux principaux fournisseurs :
- Un fournisseur camerounais du
- Un fournisseur marocain de fruits d'olives
Conditionnement en verre (SOCAVER)
Avec une production annuelle de 65 millions bouteilles,
SOCAVER est le fournisseur des principales brasseries du
Cameroun. Plus de 60 % de sa production est exportée vers
14 pays d'Afrique.
Chiffre d'affaires : < 999 K€
Pourcentage du chiffre d'affaires à l'export :
100 %
Dans le poste charge d'exploitation, du compte de
résultat de la société X (rubrique achat de marchandise),
le volume des charges liées aux achats de SOCAVER est 2 fois
inférieures au volume des charges liées aux achats d'ETS PRAT.
Et de plus, au bilan de la société X le compte
fournisseur à payer est constitué à 90 % des encours
fournisseur ETS. PRAT, du fait de délai fournisseur cours (1 mois)
accordé par le fournisseur camerounais SOCAVER.
Rappelons que la capacité de conservation de l'entreprise
X, lui oblige un cycle d'approvisionnement TRIMESTRIEL.
Mise en situation :
Au 1er janvier 2010, la société X passe
une commande de 5 tonnes d'olive, à raison de 10 DH le Kg (vente en
gros), soit au total une facture TTC estimée à 50 000 DH TTC.
A cette date on a un cours spot MAD/XAF suivant 1DH =
57,8697 FCFA.
Donc si l'entreprise X, paie au cours spot (J+2, maximum) elle
devra décaisser 2 893 485 FCFA (soit 4 419.8108 EURO), pour payer 50 000
DH à son fournisseur marocain.
Identification du risque courut par la
société X :
Risque de transaction : risque lié
à dépréciation du CFA (ou de l'euro) par rapport au dirham
marocain, ou contrairement d'appréciation du DH par rapport au CFA (ou
Euro). Qui pourra entraîner une augmentation de la facture initiale
à terme.
Risque comptable : Perte de valeur
liée à une appréciation du Dirham. En effet, les encours
fournisseurs en Dirham peuvent augmenter les engagements de la
société X vis-à-vis de son fournisseur marocain.
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