Objectif 8 : Mettre en place
un partenariat mondial pour le développement
En 2009, les décaissements nets de l'aide publique au
développement (APD) se montaient à 119,6 milliards de dollars,
soit 0,31 pour cent du revenu national cumulé des pays
développés. Il s'agit d'une légère hausse en termes
réels (0,7 pour cent) par rapport à 2008, même si, en
dollars actuels, l'APD a diminué de plus de 2 %, puisqu'elle
était de 122,3 millions de dollars en 2008.
Pour la plupart des donateurs, l'aide est loin d'avoir atteint
la cible de 0,7 pour cent du revenu national brut fixée par les Nations
Unies. En 2009, les seuls pays à avoir atteint ou dépassé
cette cible étaient le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la
Norvège et la Suède. En 2009, les plus gros donateurs, en termes
de volume, ont été les États-Unis, suivi par la France,
l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon.
B. Critique sur la réalisation
des OMD
Les choix stratégiques efficaces qui contribuent
à la réalisation des OMD doivent se fonder sur des données
et des analyses solides (réalités locales). Cependant les
approches existantes (technocratiques) qui visent à identifier ces choix
stratégiques ne sont pas fiables. Plus particulièrement, les
estimations du coût des stratégies de rechange sont
dérivées d'hypothèses restrictives et peu vraisemblables,
dépendent de données de mauvaise qualité et ne
reflètent pas suffisamment les incertitudes concernant l'avenir. Les
insuffisances des méthodes existantes peuvent être
atténuées mais non surmontées. Par contre, une approche
démocratique de la planification stratégique établit un
cadre institutionnel qui permet aux décideurs représentatifs
d'opérer des choix en toute connaissance de cause et de façon
continue. Une démarche démocratique réduit le risque
d'interventions fondées sur des recommandations inappropriées
faites par les technocrates. Une approche démocratique de la
réalisation des OMD peut être effectuée par un processus
d'évaluation périodique par les pairs et les partenaires, un
mécanisme institutionnalisé de financement et d'assimilation des
connaissances (MIFAC). Celui-ci permet à chaque `'milieu'' de tirer les
enseignements de son expérience et de celle d'autres pays et
accroît donc les chances de succès (Sanjay REDDY et Antoine HEUTY,
2004).
C. Évaluation des progrès
accomplis dans la réalisation du 7ème OMD
Le 7ème OMD qui consiste à
``assurer la durabilité de l'environnement'' engage les pays
à « inverser la tendance actuelle à la déperdition de
ressources environnementales » à l'horizon 2015 via 4 cibles dont
Intégrer les principes du développement durable dans les
politiques et programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la
déperdition des ressources naturelles, surtout des forêts ;
Réduire l'appauvrissement de la diversité biologique et en
ramener le taux à un niveau sensiblement plus bas d'ici à
2010 ; Réduire de moitié, d'ici à 2015, le
pourcentage de la population qui n'a pas d'accès à un
approvisionnement en eau potable ni à des services d'assainissement de
base ; Améliorer sensiblement, d'ici à 2015, les conditions
de vie de 100 millions d'habitants des taudis.
La plupart des pays ont du mal à traduire cet objectif
dans les actes, l'absence d'indicateurs de développement durable
n'étant pas la moindre des raisons. Il ne se passe de jour sans que les
décideurs ne soient tenus d'opérer des choix touchant
l'utilisation des ressources naturelles et les conséquences
environnementales des projets et politiques de développement. En
l'absence de solides indicateurs pour les guider dans ces choix, les pays
auront du mal à déterminer s'ils sont en fait sur une trajectoire
viable.
Ainsi, dans un ouvrage d'accompagnement intitulé
Where is the Wealth of Nations ?, la Banque Mondiale propose des
solutions pratiques pour évaluer la durabilité. Cet ouvrage
présente des estimations de la richesse totale, produite, naturelle,
humaine et institutionnelle. Le capital naturel représente, dans les
pays à faible revenu, une partie importante de la richesse totale, plus
importante que la part du capital produit. Pourtant, des nombreux pays pauvres
enregistrent une baisse, par habitant, du capital total et naturel. Cette
évolution est lourde de conséquences, non seulement du point de
vue de l'environnement, mais aussi dans la perspective du développement
en général (Banque Mondiale, 2005). L'évaluation des
variations de la richesse totale et de la richesse naturelle permettra de
disposer d'une mesure globale pour déterminer si le développement
se trouve sur une trajectoire viable. Cette évaluation devrait aller de
pair avec une action concertée visant à faire l'inventaire et
à déterminer la valeur des services environnementaux qui
sous-tendent l'activité économique et le bien-être.
Cinq ans après la Déclaration du
Millénaire, la communauté du développement et les pays en
développement ont déjà passé cinq années sur
les quinze prévues jusqu'à la date cible de 2015 pour les OMD
Le temps commence à presser pour la réalisation
de ces objectifs. Ce serait cependant une catastrophe si les résultats
obtenus d'ici à 2015 n'étaient pas viables en raison de la
surexploitation des sols et de l'épuisement des ressources halieutiques
et forestières.
Le septième objectif de développement pour le
Millénaire consiste véritablement à éviter une
telle issue.
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