II - Facteur de variation matière grasse du lait.
A- Généralité :
Les facteurs génétiques influent sur la
quantité et la qualité du lait. «
L'héritabilité est de l'ordre de moitié pour le taux
butyreux (TB) et le taux protéique (TP), alors qu'elle se situe vers un
quart pour la production laitière » (WOLTER, 1994). La race, le
stade de lactation (les teneurs du lait en matières grasses et en
protéines évoluent de façon inverse avec la
quantité de lait, elles sont maximales au cours des premiers jours de
lactation, minimales durant les 2ème et
3ème mois de lactation et s'accroissent ensuit jusqu'à
la fin de lactation) et la saison peuvent aussi influencer la qualité du
lait.
Mais l'alimentation a un rôle aussi important que les
autres facteurs. Elle
permet en effet d'exprimer les qualités
intrinsèques de la génétique. Une sous-alimentation
pourrait disqualifier les caractères génétiques. L'emploi
des fourrages est bénéfique pour la quantité de lait
produite, ainsi que pour Taux butyreux et protéiques.
B- Effet de l'alimentation sur les matières
grasses :
L'alimentation peut influencer le taux butyreux essentiellement
par l'intermédiaire des modifications des synthèses d'acides gras
volatils dans le rumen, précurseur de la lipogenèse mammaire.
Elle peut également modifier la disponibilité des acides gras de
réserves pour le prélèvement mammaire.
B-1 Effet de l'apport énergétique
Le taux butyreux tend à baisser dans le cas d'un apport
énergétique très élevé : il n'y a pas de
mobilisation des réserves corporelles qui entraînent souvent une
augmentation du taux butyreux.
Une sous-alimentation qui correspond à un bilan
énergétique fortement négatif, entraîne une
diminution de la production laitière et du taux protéique et une
augmentation du taux butyreux.
Une ration composée de 50 % du concentré et 50 % du
fourrage permettent de produire un lait riche en matière grasse qu'une
même ration avec 2 % d'huile de poisson (Baer, 2001).
L'augmentation de proportion du concentré dans la
ration se répercute négativement sur le taux butyreux. Cette
diminution est variable et surtout nette au-delà de 40 % de
concentré.
B-2 Effet de l'apport azoté
L'augmentation du taux azoté de la ration peut
accroître la production laitière et ainsi entraîner une
dilution de la matière utile (INRA 88).
Les apports azotés n'ont que peu d'effet sur la
composition du lait. L'augmentation de ces apports dans la ration quotidienne
entraîne une augmentation conjointe des quantités du lait produit
et des protéines secrétées, de sorte que le taux
protéique reste peu modifié. Mais une ration riche en
protéines brutes (17% ou plus) peut entraîner des laits contenant
des quantités importantes d'urée. Ce taux d'urée du lait
est très corrélé à celui du sang de la vache et
peut être utilisé comme indicateur d'une sur-alimentation
azotée.
Par ailleurs, l'amélioration du profil en acides
aminés limitants, en particulier en méthionine et en lysine
digestible dans l'intestin, permet d'augmenter la teneur du lait en
protéines et en caséines sans avoir d'effet significatif sur le
volume de lait produit ou sur le taux butyreux.
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