3.3.3 Interprétation des résultats sur les
profils des adolescentes enceintes selon le niveau de vie du ménage
Dans cette sous section, nous allons présenter les
profils des adolescentes selon qu'elles sont issues d'une famille pauvre ou
pas. Pour ce fait, il existe la problématique de la redéfinition
de notre variable Niveau de vie en deux modalités,
celle de « Pauvre » et de « Non
pauvre ». Une ACM a été faite en mettant la variable
Niveau de vie en illustrative.
La figure C.2. en annexe C, nous montre que sur le premier
plan factoriel, les modalités « pauvre » et
« moyen » s'opposent à celle de
« riche ». Ainsi, dans la population étudiée,
les caractéristiques des adolescentes issues des familles
qualifiées de moyen sont similaires à celles issues de
ménages pauvres.
3.3.3.1 Adolescentes « Pauvres »
L'histogramme du tableau C.3.3.A, en annexe C nous
révèle une décroissance irrégulière des
valeurs propres. Le critère de Cattell suggère un coude entre la
2ème et la 3ème valeur propre. Nous
retiendrons donc les 2 premiers axes factoriels. Sur un ensemble de 30 axes,
ils fournissent environ 18,70 % de l'information, ce qui est assez suffisant
pour nous limiter à l'interprétation de ces 2 axes.
Le tableau C.3.4.A (voir annexe C) fournit les indicateurs
nécessaires pour interpréter les positions des modalités
actives sur les 5 premiers axes factoriels. Seules les modalités ayant
une contribution supérieure à 2,38 % (100 % / 42) seront
interprétées. Concernant la qualité de
représentation des modalités sur les axes factoriels, nous
interpréterons les modalités donc la contribution relative ou
cosinus carré est supérieur ou égal à 0,10.
Le premier axe est principalement expliqué par les
variables Niveau d'instruction de la fille (16,9 %), Ethnie (10,1 %), Religion
de l'adolescente (9,5 %), Lieu de résidence pendant l'enfance (4,4 %),
Méthodes contraceptives (4,2 %), Précocité du premier
rapport sexuel (6,4 %), Précocité du mariage (15,7 %), Sexe du
chef de ménage (4,3 %), et la relation avec le chef de ménage
(19,0 %). Ces variables expliquent à elles seules près de 90,5 %
de l'inertie globale. Il faut aussi ajouter que la contribution de certaines
variables n'est due essentiellement qu'à certaines modalités. Le
second axe quant à lui est expliqué pour près de 87,5 %
par les variables Age de l'adolescente (15,3 %), le Niveau d'instruction de la
fille (6,5 %), Méthodes contraceptives (15,3 %), Précocité
du mariage (10,7 %), Précocité du premier rapport sexuel (23,2
%), le Niveau d'instruction du chef de ménage (8,5 %) et la Relation
avec le chef de ménage (8,0 %). Pour presque chacune de ces variables,
on remarque aussi que ces fortes contributions globales sont dues
essentiellement à quelques modalités et non à
l'ensemble.
Dans le tableau C.3.5.A (voir annexe C) sont données
les valeurs-test et les coordonnées des modalités actives et
illustratives sur les 5 premiers axes. Il ressort de ce tableau que:
· le premier axe oppose principalement les adolescentes
épouses des chefs de ménage, sans niveau d'instruction, du groupe
ethnique Adamaoua-Oubangui, pratiquant la religion musulmane, n'ayant aucune
connaissance des méthodes contraceptives, ayant conclu
précocement leur premier mariage, et qui attendent un enfant au moment
de l'enquête, aux adolescentes filles du chef de ménage, de niveau
d'instruction secondaire et plus, des groupes ethnies
Bamiléké/Bamoun et Béti/Bassa/Mbam, ayant
résidées dans les capitales pendant l'enfance, n'ayant jamais eu
des rapports sexuels, ne vivant aucune union avec un homme, provenant des
ménages dont le chef de ménage est de sexe féminin, et qui
ne sont pas enceintes ;
· le second axe, quant à lui, oppose
principalement les adolescentes de 18 ans et plus, de niveau d'instruction
secondaire et plus, connaissant et pratiquant des méthodes de
contraception, ayant connu leur premier rapport sexuel et conclu leur premier
mariage de façon précoce, dont le chef de ménage est de
niveau secondaire et qui sont enceintes, aux adolescentes filles des chefs de
ménage ayant 15 ans, sans niveau d'instruction, qui n'ont aucune
connaissance des méthodes contraceptives, n'ont jamais eu de relations
sexuelles, n'ont jamais vécu en union avec un homme et dont le chef de
ménage est sans niveau d'instruction, et qui ne sont pas
enceintes ;
En superposant les deux axes, on obtient un hypercube de
contingence qui permet de mieux visualiser les observations faites sur ces
axes.
Figure
: Caractéristiques des adolescentes issues des
ménages « pauvres » selon qu'elles soient enceintes
ou pas [plan factoriel (1,2)]
Source : EDSC-III, 2004
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