Problématique du rôle controverse des médias dans la résolution des conflits en RDC: analyse critique de l'opérationnalité concrète des médias pour la paix( Télécharger le fichier original )par Patrick de Favre BINTENE Université de Kinshasa RDC - Licence 2010 |
III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE CONGOLAISIII.2.1 Les médias publicsAujourd'hui, le paysage radiophonique Congolais est composé de plus de quatre cents radios privées, deux radios publiques. La RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise) « est un opérateur public dont le statut repose sur une ordonnance Loi de 1981 » (78(*)). Lointaine héritière de la Radio Congo Belge, créée en 1949 et léguée aux autorités congolaises à l'indépendance, la RTNC (anciennement appelée « Voix du Zaïre ») a constitué durant trois décennies le fleuron de la propagande Mobutiste. Selon l'ordonnance-loi de 1981, la RTNC a pour mission : · d'exploiter le service public de radiodiffusion et de télévision ; · d'informer, de former et d'éduquer les masses... Caractérisée par une approche hyper verticale, les médias publics servent alors de moyen de communication de l'élite gouvernante vers le peuple gouverné. Chaque jour, le journal parlé et télévisé s'ouvre sur un éditorial à la gloire du Président. C'est une information partisane. La RTNC comprend deux chaînes de télévision opérationnelles : « la première (RTNC 1), chaîne nationale centrée sur l'information, et la seconde (RTNC 2), créée en 1996 sur les vestiges de la RATELESCO - Radio Télévision Scolaire) axée sur le divertissement et émettant uniquement sur la province de Kinshasa » (79(*)). La télévision compte aussi dix stations provinciales qui jouissent d'une autonomie financière totale, seule l'enveloppe permettant de couvrir les salaires du personnel arrive de Kinshasa. Disposant d'une imposante rédaction centrale à Kinshasa et d'une antenne (de production et de diffusion) dans chaque chef lieu de province, la RTNC compte un personnel de plus de 2 300 agents dont un bon millier basé dans la capitale. Elle émet en cinq langues : français, kikongo, swahili, tshiluba et lingala. En ce qui concerne la radio, la RTNC dispose de deux fréquences à Kinshasa sur lesquelles émettent la radio nationale et la FM locale (RTN). Dans l'imposante Cité de la Voix du Zaïre, « construite avec l'appui de la Coopération française et inaugurée en 1978, la radio disposait de dix-sept studios : seuls trois fonctionnent encore aujourd'hui. L'entreprise audiovisuelle publique traverse une crise profonde, sa situation ne cessant de se dégrader depuis plus de vingt ans »(80(*)). Selon Isidore Kabongo, directeur des programmes de la radio, auteur d'un audit de la RTNC réalisé en 2005 à la demande de Journaliste en Danger (JED), « L'État ne se préoccupe de la RTNC que pour sa propagande. Il n'y a pas de politique de l'audiovisuel public, pas de plan de développement pour la RTNC, pas même de projet. »(81(*)) * (78) L'Ordonnance n° 81-050 du 2 avril 1981 portant création et statuts d'un établissement public dénommé Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision (OZRT). Le changement de dénomination de l'office n'a jamais été légalement entériné. * (79) Isidore KABONGO Directeur des programme de la RTNC entretien du 26 Aout 2010 * (80) Georges Tshionza : Op cit, p.23-32. * (81) Isidore KABONGO, entretien personnel, RTNC le 01Septembre 2010 |
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