B.4. Prélèvement des ions par les arbres
Le prélèvement des ions par l'arbre est un
processus sélectif. Les éléments ne sont pas
prélevés en proportion directe de leurs concentrations relatives
dans le sol ou dans la solution du sol, non plus qu'en fonction des besoins
minimaux de l'arbre. La demande d'éléments est
contrôlée par des facteurs génétiques et varie selon
les espèces (Paré et al., 2002). Sur la base de leurs
exigences quantitatives en nutriments, les végétaux sont
classés en arbres microtrophes, mésotrophes et
mégatrophes ; les programmes de reboisement doivent tenir compte de
ces exigences différentes des espèces.
La nutrition d'un peuplement ne peut toutefois pas être
envisagée qu'en termes de besoins physiologiques des différentes
espèces.
Le bilan annuel du prélèvement ou de
l'absorption d'éléments par un peuplement, doit tenir compte
à la fois :
- De l'accumulation d'éléments dans la biomasse
végétale ;
- De la restitution d'éléments au sol par le
délavage des cimes et de l'écorce, la litière de surface,
la litière de racines et les exsudats radicalaires. Ce
prélèvement varie avec l'âge du peuplement et pour chaque
élément.
B.5. Eléments requis pour la nutrition des
arbres
Tous les végétaux ont besoin d'au moins 17
éléments pour satisfaire leurs besoins végétatifs
et reproductifs. Ces éléments sont dits essentiels, car ils ne
sont pas entièrement substituables par d'autres éléments
(Marschner, 1994). Ce sont, outre C, H et O, les éléments dits
majeurs ou « macronutriments » (N, P, K, Ca, Mg et S) et
les éléments dits mineurs ou
« micronutriments » ou
« oligoéléments » (Fe, Cu, Zn, Mn, Ni, B, Mo,
et Cl). L'appellation de ces deux derniers fait référence pour
chaque élément, à la quantité relative
nécessaire pour satisfaire les besoins de l'arbre et non à
l'importance physiologique, car chacun est essentiel au maintien de certains
processus vitaux.
Lors de l'analyse chimique des arbres, presque tous les
éléments du tableau périodique peuvent être
identifiés mais mis à part ceux cités ci-dessus, aucun n'y
joue un rôle fonctionnel défini.
Toutefois, certains éléments, tels que le Fluor
(F), le Sodium (Na), le Sélénium (Se) et l'Iode (I) sont
essentiels aux animaux. Cette particularité est importante pour les
milieux agricoles et aussi dans la perspective de la productivité
secondaire (nutrition de la faune) des écosystèmes naturels.
Tous les éléments essentiels peuvent provenir de
la minéralisation des débris organiques, phénomène
d'une importance considérable dans la très grande majorité
des écosystèmes forestiers. Ils peuvent aussi être
d'origine non organique et, sur cette base, ils sont classés en deux
groupes : d'une part ceux qui proviennent de l'air et de l'eau (C, H, O,
N) et d'autre part ceux qui proviennent de l'altération des
minéraux (Ca, K, Mg, S, Fe, Cu, Zn, Mn, Ni, B, Mo, Cl).
Cependant, dans certaines régions, les apports
atmosphériques peuvent constituer une source non négligeable de
nutriments (Ouimet et Duchesne, 2008).
|