111.3 Allégement de la dette et l'initiative
PPTE
L'initiative PPTE est l'aboutissement d'un long
processus d'allégement de la dette qui a commencé au début
de la crise en 1982. La plupart de ces mesures étaient fonction de
l'idée que l'on se faisait de cette crise qui, au début,
paraissait temporaire. Mais avec le temps, la crise prenait des allures d'une
crise fondamentalement structurelle qui menaçait l'équilibre
macroéconomique des pays débiteurs. La réponse à
cette évolution fut l'adoption des solutions plus globales.
Tableau n°2 Indicateurs de la dette
extérieure de la RDC avant allégement
|
|
Indicateurs
|
Ratio stock dette/PIB
|
+7
|
Ratio stock dette/Exportation
|
+9
|
Ratio stock dette/Revenus
|
+77
|
Ratio service dette/exportations
|
+13
|
Ratio service dette/revenus hors dons
|
-8
|
Source : FMI (2006)
Tableau n°3 Service de la dette extérieure de
la RDC (2001-2003)
|
2001
|
2002
|
2003
|
Service de la dette avant programme (en millions USD)
|
727
|
588,8
|
625,5
|
Service de la dette après programme (en millions USD)
|
0
|
38,3
|
155, 1
|
Service de la dette après programme (en % des revenus)
|
218%
|
8%
|
22%
|
Source : FMI
Par ce tableau nous constatons une nette diminution du
service de la dette après l'accession du pays au point de
décision
Avant d'analyser l'allégement de la dette dans le
cadre de l'initiative PPTE, nous allons d'abord faire un survol
rétrospectif des mécanismes d'allégement de la
dette.
111.3.1. Alleaement de la dette dans le passe
Lorsque la crise éclata au début des
années 80, les créanciers étaient convaincus qu'elle
était passagère : ils l'imputaient à une crise de
liquidité temporaire. Aussi refusèrent-ils d'envisager des
mesures globales, préférant s'y prendre au cas par cas. Soit que
les dettes étaient restructurées -
rééchelonnées - soit refinancées (apport de
nouveaux crédits pour payer la dette). Parfois des créances
furent échangées contre les produits du pays où contre des
actions de développement.39
Malgré ces actions ponctuelles, la crise de
liquidité ne fut pas résorbée et pire encore, la dette des
PED continuait de gonfler. Cette évolution entraîna une prise de
conscience, par la Communauté Internationale, d'une insolvabilité
durable. Alors, petit à petit, on envisageait l'adoption des solutions
globales.
En 1987, la Citicorp, banque américaine, prit
la décision de provisionner 50% de l'encours de créances
latino-américaines. Ce qui fut un encouragement pour les autres banques
à constituer des provisions sur les créances douteuses. Cette
option sera suivie puis généralisée par les banques du
monde entier.
C'est à Toronto (1988), lors de la
réunion du G7, que les premières réductions de la dette
publique seront évoquées. Les pays riches proposèrent
d'alléger d'un tiers la dette des pays pauvres et les plus
endettés. Ces réductions ont atteint 4 milliards d'USD en 1991,
somme très modique relativement à l'encours de la dette de ces
pays. En mars 1989, le Secrétaire Américain au
Trésor, Brady, proposa un plan qui portera son nom et qui
se voulait un accord cadre pour la dette bancaire. Cet accord permettait aux
pays à revenu intermédiaire de racheter les prêts en cours
avec une décote (garantie par la banque centrale américaine) ou
de les échanger contre des titres qui diminuent la dette ou son service.
Près de 100 milliards de dette avaient pu être restructurés
en 1991, mais ce ne sont que des gros débiteurs d'Amérique Latine
et le Nigeria qui en ont
bénéficié.40
39 Brunel Sylvie, Le sud dans la nouvelle
économie mondiale, Ed. PUF, Paris, 1995, p. 232-233
40 Benjamin EUELA B. Op. Cit. P. 36
Beaucoup d'autres initiatives vont suivre. Au sommet
de Naples, en 1995, l'idée d'une réduction substantielle de la
dette pour les pays les plus pauvres et les plus endettés, vit le jour.
Elle trouvera enfin son expression avec l'initiative PPTE, proposée par
la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International en
1996.
|