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Les déterminants de l'inflation en RDC

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par Béridabaye Ndilkodje
Institut sous-régional de la statistique et d'économie aplliquée  - Ingénieur d'application de la statistique 2007
  

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2.2. Causes théoriques et traditionnelles de l'inflation contemporaine

Définie comme une hausse du niveau général des prix, l'inflation est un phénomène apprécié très subjectivement par des économistes voire le grand public. Les explications de l'inflation les plus répandues sont en terme de déséquilibres réels ou monétaires de l'économie et de l'évolution des structures économiques ou socioculturelles.

2.2.1. Inflation comme déséquilibre réel

Les explications de l'inflation relatives au déséquilibre réel de l'économie peuvent être regroupées en deux grandes catégories : celles qui voient l'origine de l'inflation dans la demande et celles qui soutiennent qu'elle est le fait des coûts de production, donc de l'offre.

Ø L'inflation par la demande

D'après Goux, on parle de l'inflation par la demande lorsque, globalement, la demande de produits excède durablement l'offre sur les marchés. L'excès de demande peut avoir plusieurs origines : accroissement des dépenses publiques avec déficit budgétaire ; accroissement des dépenses de consommation des ménages dû à une hausse des salaires ou au développement excessif du crédit ; accroissement des dépenses d'investissement des entreprises financés par le crédit bancaire sans épargne préalable ; accroissement des revenus provenant d'un excédent de la balance des paiements. Quant à l'insuffisance de l'offre, elle peut résulter de différents facteurs : plein emploi ; absence de capitaux ; insuffisance des stocks ou inélasticité de la production ; pénuries ; blocage des importations. Face à cette situation, une hausse des prix est inévitable pour rétablir l'équilibre sur le marché des biens et services.

Ø L'inflation par les coûts

Selon les tenants de cette théorie, la hausse des prix serait provoquée par des hausses excessives des coûts de production. Les coûts les plus souvent mis en cause sont le prix des matières premières, les charges financières et fiscales, les salaires et charges sociales. Cette approche explique le fait que, dans certains cas, l'inflation perdure même en situation de demande défaillante, de récession ou de sous-utilisation des capacités de production. D'après cette théorie, les salaires et les charges sociales sont responsables à partir de la différence entre leur augmentation et celle de la productivité. L'impact sur l'inflation dépend de leur part dans les charges de l'entreprise et est fonction de l'excédent de leur hausse sur celle de la productivité. Quant aux coûts des matières premières, plus particulièrement ceux des produits pétroliers, ils agissent dans le processus inflationniste par deux effets :

ü un effet mécanique qui débute par la hausse immédiate des prix intérieurs des hydrocarbures et la propagation de ce choc s'étend à toute l'économie ;

ü un second effet sur les prix provenant de la réaction de certains agents qui cherchent à se prémunir contre ces chocs (les producteurs effectuent une augmentation des prix supérieure à celle de l'effet mécanique).

Ø L'inflation de croissance

Plus généralement, en période de croissance économique, la demande de biens de consommation et de biens d'investissement est forte, les salaires et la plupart des coûts sont élevés, et le chômage est faible ; on risque donc de connaître une situation de « surchauffe économique » et de tensions inflationnistes. La théorie keynésienne, qui explique les prix par les coûts salariaux, considère que les prix sont stables ou orientés à la baisse en période de sous-emploi, mais qu'il existe des tensions inflationnistes à proximité du plein emploi. Le risque d'inflation n'existerait qu'en situation de plein emploi, se serait une conséquence de la « surchauffe économique ». L'explication keynésienne consiste finalement à considérer que l'inflation est un résultat plus moins inéluctable de la croissance économique et des hausses des salaires qu'elle engendre.

Ø L'influence des structures économiques

Les structures économiques ont d'une manière ou d'une autre une certaine influence sur l'inflation et cela peut s'expliquer de la manière suivante.

ü D'après de nombreux auteurs, l'inflation est due au pouvoir de fixer les prix dont disposent les structures oligopolistiques dans certains pays. Pour les entreprises oligopoles, le prix n'est plus déterminé par la loi du marché mais une variable fixée par elles-mêmes en fonction de leurs propres critères.

ü Les banques sont aussi indexées comme facteurs influents de la hausse des prix par les monétaristes qui voient en la monnaie la cause essentielle, sinon unique, de l'inflation. Pour ces auteurs, les banques contribuent au processus de l'inflation par le flux du pouvoir d'achat supplémentaire qu'elles injectent dans l'économie à travers les crédits accordés aux agents économiques.

ü La troisième explication est donnée par le rôle de l'environnement international dans le processus inflationniste. La hausse du coût des produits importés peut s'analyser comme une inflation par les coûts. La hausse brutale du prix de pétrole en 1973 en est un exemple. Tout excès de demande extérieure peut également être analysé comme une inflation par la demande telle que nous l'avons présentée précédemment.

ü La quatrième explication est donnée par l'influence des structures industrielles de production sur l'inflation. En effet, lorsque l'appareil de production est obsolète ou inadapté, il est dans l'incapacité de répondre rapidement à la demande ; la seule réponse possible est la hausse des prix. Il s'agit là d'une inflation par l'insuffisance de l'offre face à la demande.

Ø L'influence des structures socioculturelles

Cette théorie est soutenue par le psychologue Katona3(*) d'après qui, les causes premières de l'inflation sont d'ordre psychologique en raison du rôle prépondérant des anticipations. Pour lui, les individus sont convaincus que le processus est cumulatif et sans fin (phénomène de spirale). Les prévisions sont auto réalisantes : les anticipations créent les conditions de leur réalisation et renforcent la croyance dans la poursuite de l'inflation. Les contagions mimétiques y participent également.

Ø L'influence des structures institutionnelles

D'après la théorie régulationniste, les institutions économiques et politiques d'un pays peuvent également être considérées comme facteurs influents de la hausse des prix à travers ce qu'elle appelle le mode de régulation. De la multitude des régulations praticables a priori, dans le cas d'une économie capitaliste, deux sont privilégiées : la régulation concurrentielle et la régulation monopolistique. Mais l'inflation actuelle s'explique uniquement en référence à ce deuxième type de régulation. En effet, dans la régulation monopolistique ou administrée, apparaissent des nouvelles formes institutionnelles: concentration financière, structure oligopolistique de l'économie, conventions collectives. D'une manière ou d'une autre, ces nouvelles structures institutionnelles entraînent des procédures particulières de formation des prix et de salaires : prix rigides, salaires nominaux déterminées par des conventions collectives, prix du monopole, impliquant un relâchement de la contrainte monétaire avec le développement du crédit.

* 3 Cité par Goux (1998)

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery