Les déterminants de l'inflation en RDC( Télécharger le fichier original )par Béridabaye Ndilkodje Institut sous-régional de la statistique et d'économie aplliquée - Ingénieur d'application de la statistique 2007 |
CHAPITRE 1 : APPROCHE THÉORIQUE DE L'INFLATIONLa littérature sur le phénomène de l'inflation est assez abondante mais ce chapitre ne se limitera qu'à une brève présentation de l'historique de l'inflation et de ses causes théoriques traditionnelles. Aussi, il fait l'objet de la présentation de quelques outils de mesure de l'inflation. 2.1. Historique de l'inflation2(*)Le phénomène de hausse de prix est ancien et universel, mais il a été net durant le 20e siècle dans les pays industrialisés. Au 3e siècle, l'Empire romain occidental a connu une crise grave accompagnée d'une forte hausse des prix des produits alimentaires. Cette situation a occasionné la mise en place de la première politique désinflationniste par l'empereur Dioclétien en 301. Celui-ci, par l'édit du prix maximum, décida de punir de la peine de mort quiconque augmenterait abusivement les prix. Au début du 16e siècle, apparaît en Espagne une hausse des prix qui se propagera ensuite dans toute l'Europe. L'économiste de l'époque, Bodin, reliait cette hausse des prix à l'afflux des métaux précieux en provenance du Nouveau Monde. Il proposait là une des premières interprétations quantitativistes de la hausse des prix. La période de 17-18e siècles a été caractérisée par des fluctuations et des hausses des prix. L'épisode le plus remarquable est évidemment celui de la révolution française. L'inflation enregistrée pendant cette période en France a son origine dans l'émission des quantités excessives d'assignat, la monnaie de l'époque, pour faire face aux dépenses de la révolution. Au 20e siècle, on peut repérer deux périodes principales de hausse des prix, à la fois proches et différentes entre elles : une première période va de la fin du siècle précédent jusqu'à la crise de 1929, et une seconde correspond à ce qu'il est convenu d'appeler les Trente Glorieuses, les années 50, 60 et 70. En effet, la période 1895-1920 est celle de la nouvelle révolution industrielle s'appuyant sur de nouvelles sources d'énergie (l'électricité et le pétrole) ainsi que les nouvelles matières premières, en particulier l'aluminium. Il s'agit de la naissance de trois grandes branches industrielles qui vont marquer l'époque : l'industrie du matériel électrique, l'industrie chimique et l'industrie automobile. D'une façon générale, il y a jusqu'à la fin des années 20 un essor remarquable de la production industrielle reposant sur un développement de l'investissement lourd, sur une intégration rapide du progrès technique dans l'appareil de production et sur une hausse sensible des salaires nominaux. Cette augmentation de la production s'accompagne d'une hausse des prix, la corrélation entre les fluctuations de l'activité économique et les variations des prix apparaissant avec netteté. D'après Niveau, on peut distinguer, dans l'après-guerre deux périodes : l'une qui va du début des années 60, où l'inflation qui accompagne la croissance reste modérée, l'autre qui démarre peu avant les années 70 et se termine avec le deuxième choc pétrolier (1979), où l'inflation s'accélère alors que la croissance économique s'essouffle. La première période de croissance et d'inflation rampante (1950-1970) est essentiellement caractérisée par la permanence de l'expansion économique et l'apparition de plusieurs crises inflationnistes que les gouvernements de l'époque ont tenté de contrôler avec les moyens traditionnels que sont : le blocage des prix, le contrôle du crédit et la compression des dépenses publiques. En France par exemple, on a relevé des taux d'inflation de 12,5 %, 21,6 % et 10 % respectivement en 1950, 1951 et 1958. La deuxième période est celle de l'accélération de l'inflation dans les années 70. Depuis 1972, on constate une accélération de l'inflation dans la plupart des pays industriels occidentaux. La hausse des prix à la consommation est en moyenne de 4,2 % pour les neuf pays de la CEE et de 3,9 % pour les pays de l'OCDE au cours de la période 1962-1972. En 1973, la hausse des prix atteint 8,3 % pour les pays de la CEE et 7,9 % pour les pays de l'OCDE. En 1974, ces deux pourcentages s'élèvent respectueusement à 12,6 % et 13,3 % mais les taux d'inflation relatifs des USA et du Royaume-Uni se situent respectivement à 12, 2 % et 25 %. L'ouverture des frontières et la généralisation du flottement des monnaies vont, à partir de cette décennie, contribuer à une mondialisation et à une uniformisation des taux d'inflation parmi les grands pays industrialisés. Mais cette tendance inflationniste sera renversée dans la plupart de ces pays vers le milieu des années 1980. Des mesures budgétaires et des politiques monétaires audacieuses engagées au début de la décennie, combinées à la baisse brutale du prix du pétrole et des matières premières, ont permis de retrouver des taux annuels d'inflation de moins de 4 %. Les statistiques récentes mettent en exergue une nette différence en matière d'inflation entre les pays industrialisés et les pays en développement (PVD) ou en transition. D'après le FMI (Fonds Monétaire International), en 1992, alors que le taux moyen d'inflation se situait à 3,2 % dans les pays industrialisés, il s'élevait à 35,7 % pur les PVD et 681,2 % pour les pays en transition. En 1996, ces chiffres sont redescendus respectivement à 1,9 %, 13,3 % et 41,3 %. * 2Goux (1998) |
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