La protection de l'écosysteme forestier congolais: cas de la réserve naturelle d'Itombwe( Télécharger le fichier original )par Moussa RUBUYE MUSAFIRI Universite Officielle de Bukavu - Licence en Droit 2008 |
Paragraphe 10ème : De la floreAprès l'Afrique du Sud, la RDC possède la flore la plus riche du continent, avec plus de onze mille espèces de plantes supérieures dont trois mille deux cents espèces endémiques (29%). De trente centres d'endémisme végétal identifiés en Afrique, douze sont situées partiellement ou entièrement en RDC ; huit coïncident avec des parcs nationaux. Cette diversité est liée à la grande diversité des conditions climatiques et des formations végétales, mais elle est inégalement répartie : les zones les plus riches sont celles qui bordent le Rift Albertin à l'Est, tandis que la Cuvette Centrale serait plus pauvre. Cette inégalité est probablement réelle et trouve son origine dans les grandes variations de l'extension des forêts et des savanes liées aux variations climatiques de deux derniers millions d'années. Elle est probablement exagérée du fait que la Cuvette Centrale a fait l'objet de très peu d'investigations et il est probable qu'un certain nombre d'espèces reste à y découvrir. Paragraphe 11ème : De la fauneLa faune congolaise est aussi abondante que variée. En effet, la faune congolaise comprend des espèces diverses adaptées chacune aux conditions climatiques et floristiques. Elle compte 450 espèces de mammifères (33 endémiques) ,1.094 espèces d'oiseaux (23 endémiques), 268 espèces de reptiles (33 endémiques) ,80 espèces d'amphibiens (53 endémiques) et 963 espèces de poissons d'eau douce. Ces trois derniers groupes sont toutefois moins bien connus et il est probable que beaucoup d'espèces restent à découvrir. Parmi les espèces endémiques, plusieurs, notamment l'Okapi, la civette aquatique, le paon congolais et l'eurylaime Grauer qui n'apparaissent nulle part ailleurs que dans cette région, sont seuls représentants de leur genre. La diversité en primates est la plus haute19(*) après celle du Brésil avec trente-sept espèces. En effet, les forêts congolaises sont par définition les forêts des grands singes : elles sont l'habitat de trois des quatre espèces de grands primates : le bonobo (endémique de la Cuvette Centrale), le chimpanzé, le gorille de l'ouest et le gorille de l'est. Le rhinocéros blanc est représenté par sa forme qui n'existe plus qu'en RDC (parc national de la Garamba), mais dont la survie est actuellement gravement menacée. La savane est le domaine des grands herbivores comme l'antilope et des carnassiers tels que le lion, le léopard, etc.... qui attiraient non seulement des touristes mais aussi les scientifiques de la planète. Tout cela constitue un atout indéniable pour l'essor de l'industrie et du tourisme. La faune des grands mammifères a subi, de manière générale, une réduction drastique au cours des dernières dizaines d'années, à tel point que plusieurs espèces sont éteintes virtuellement ou en voie d'extinction sur le territoire de la RDC. Malheureusement il n'existe que très peu de données objectives pour étayer ces constats, par ailleurs flagrants. Même l'ICCN est incapable d'avancer des chiffres. En réalité, la plupart des espèces souffrent à la fois d'une contraction de leur aire de distribution et d'une diminution notoire de leur population. En ratifiant la Convention sur la diversité biologique, la RDC s'est engagée à mettre en oeuvre tous les moyens pour protéger et utiliser de façon durable l'ensemble des ressources biologiques de son territoire20(*). * 19 A. ENERUNGA, Op.Cit., p 94 * 20 Voir les articles 6 ; 7c ; 8c ; 9a - b ; 10 ; 12b - c ; 14 a - b de la Convention sur la diversité biologique. |
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