Du label ville internet au projet villes internet Afrique : proposition d'un manuel d'adaptation du label aux collectivités africaines( Télécharger le fichier original )par Komi KOUNAKOU Université Toulouse Le Mirail - Master II en eAdministration et solidarité numérique 2008 |
1.3.3 -Étude comparative de l'évolution du label à travers les territoiresL'une des méthodes que nous avons utilisées pour mesurer l'impact du label sur le territoire français est une approche comparative basée sur les chiffres des adhésions et des participations des villes aux actions de l'association. Le but de cette étude est d'évaluer le degré de pénétration des actions de l'association dans les collectivités et de son incidence sur la fracture numérique des usages en France. Cette analyse s'appuie sur trois axes des données : d'abord sur le nombre des villes inscrites sur la plate forme du site d'une part, sur le nombre des villes participantes au label par année et par région d'autre part. ü Premier critère d'analyse : Le nombre des inscriptions. En effet, si l'on considère les inscriptions des villes sur la plate-forme de l'association, il est clair de constater que le nombre est croissant d'année en année. De 20 collectivités en 1998, le chiffre est passé à 1078 le 10 juin 2008. C'est significatif d'un point de vue global des résultats. Mais il faut noter que l'association a rassemblé plus de collectivités entre les années 2000 et 2006 qui correspondent aux périodes d'intenses mobilisations de l'équipe et des collectivités autour du concept « Internet citoyen ». Cet engouement serait aussi dû aux différentes dispositions et stratégies de diffusion mises en oeuvre par l'association pour appuyer les initiatives gouvernementales notamment le plan RESO 2007 du 15 janvier 2003 et du « projet pour la confiance dans l'économie numérique » 8 janvier 2004 dans les domaines de l'aménagement numériques des territoires. Par contre les deux dernières années sont caractérisées par une lente progression. On se pose alors la question de savoir s'il ne faudra pas trouver d'autres stratégies pour mobiliser ces collectivités à faire de ce dispositif un véritable outil de développement. Contrairement à ces chiffres évoqués plus haut, le nombre des participations au label est en-deçà de nos attentes. La première leçon qu'on pourra tirer de ce constat est que l'introduction de l'innovation dans toute société, émancipée soit elle, rencontre toujours la résistance des conservateurs de vieilles pratiques. Le constat est le même sur le tableau suivant : Figure 11 : Graphique d'évolution numérique de villes inscrites sur la plate-forme (Réalisation : Komi KOUNAKOU ( le 07/06/08) Tableau élaboré à partir de données brutes sur le site www.villes-internet.net) ü Deuxième critère d'analyse : le nombre de villes labellisées Le tableau 12 représente, lui, le nombre annuel de villes participantes au label entre 2000 et 2007. Nous avons pris en compte l'année 2000 comme le début réel de l'engagement de ces villes au processus de labellisation. En comparaison avec le tableau précédent, on constate que le nombre de villes labellisées est nettement inférieur aux inscriptions. La question qu'on se pose alors est de savoir les causes de cette réticence à participer au Label. Les causes, nous l'avons dit, seraient liées en partie au conflit qu'engendre l'innovation au sein des collectivités conservatrices et au manque d'information suffisante sur le terrain. Par conséquent, de 2005 à 2007, malgré les légères hausses de participation des villes, le résultat est encore insuffisant au regard du nombre de collectivités inscrites sur la plate forme. Cet état de fait traduit, en d'autres termes, les difficultés des membres de l'association à couvrir toutes les collectivités. Et ce fait est bien vérifié lors de notre temps de stage dans la mesure où c'est l'association est derrière la plupart de ces collectivités afin de les inciter à participer au label.
Figure 12 : Evolution du label de 2000 à 2007
(Réalisation : Komi KOUNAKOU ( le 07/06/08) Tableau élaboré à partir de données brutes sur le site www.villes-internet.net) ü Évolution des participations par région Si l'on considère la participation des villes dans une perspective régionale, les conclusions semblent très intéressantes dans le mesure où elles permettent d'avoir une idée claire du niveau d'équipement et d'appropriation des TIC par les collectivités locales d'une part et la volonté des politiques à accepter l'innovation. Car, le nombre cumulatif de participation d'une collectivité au label détermine l'engagement des pouvoirs politiques en matière d'innovation et du changement. En effet, le graphique ci-dessous est un résumé de neuf ans de labellisation en France. Ici s'agit de nombre cumulatif de participation par région au label depuis sa création. Il montre le niveau de participation des collectivités par région de la création de l'association. Le but de cette évaluation quantitative est de mettre en perspective l'engagement et l'engouement des différentes régions dans ce projet d'aménagement numérique des territoires en France. Les résultats décrivent la courbe des innovations des collectivités locales et partantes des régions qui sont des macros espaces territoriaux. Figure 13 : Graphique comparatif de participation (Réalisation Komi Kounakou.) De ces résultats il ressort une disparité d'aménagement numérique encore perceptible en France quoiqu'on dise. La preuve en est que certaines régions comme l'Ile de France, le Nord du pas de calais, le Rhône Alpes, le Bretagne, Aquitaine ou encore PACA16(*) sont largement en avance en matière du déploiement de l'Internet citoyen et des innovations même si les autres territoires participent au label à travers leurs initiatives. En comparaison, la moyenne de participation est relativement élevée dans les grandes agglomérations tandis qu'elle est très faible dans les petites agglomérations. Ceci explique que les politiques d'aménagement numériques sont plus déployées dans les grands centres urbains au détriment des centres majoritairement ruraux ou peu mis en valeur par les stratégies structurelles d'aménagement. Si nous prenons la région parisienne, le constat est frappant. Le nombre de villes ou collectivités participant au label est considérable. Mais les territoires mis en jaune sur le camembert sont des zones grises où les politiques sont peu motivées à entrer dans l'ère de l'innovation. C'est le cas de la Corse, des Départements d'Outre Mer où les résultats sont presque négligeables. Les causes seraient, selon nos appréciations, multiples et liées surtout à la sous information, au manque de programmes sectoriels et locaux de développement des infrastructures pour désenclaver les populations. La deuxième hypothèse résulterait de la place que les autorités locales accordent aux TIC et à l'économie numérique dans leurs localités. Cette analyse rejoint la réaction de certains élus contactés dans le cadre du Label 2008 qui, malheureusement, disent qu'ils n'y participent pas ou déclarent n'avoir pas connu cette association. Autant de blocages qui restreignent les actions de Villes Internet auprès des élus. Cette situation de disparité est une fracture numérique en dépit des programmes mis en place pour démocratiser les TIC. Nous reconnaissons les efforts sans cesse renouvelés par l'Association pour faire connaître le dispositif du label aux partenaires sociaux que sont les élus et les maires mais il est important qu'on trouve d'autres nouvelles stratégies d'information et de sensibilisation susceptibles d'atteindre les populations les non atteintes. Parmi les moyens possibles, nous préconisons la création des délégations provinciales ou régionales de suivi des collectivités. Cela demanderait énormément de moyens et de ressources humaines mais il s'avère important que l'association grandisse numériquement pour être à la hauteur de ses missions. Mais quel serait le rôle concret des ces représentations en régions ? Comme le fait l'équipe de Paris, les représentations auront des missions de sensibilisation et de formations des acteurs locaux sur les défis de l'association et du label de façon périodique avec les élus des zones grises. En effet, lors de notre stage, nous avons pu observer que le travail dépasse la taille de l'association en ce sens que l'équipe est toujours active et débordée. Dans la précédente partie nous avons insisté sur les attributions du label national. Dans un premier point, nous nous sommes intéressé au bilan et aux impacts du label en France et le second point s'est focalisé sur le label 2008 pour évoquer les nouveautés apportées à son ancienne ossature technique. Dans le volet qui suit nous allons essentiellement faire un développement détaillé sur les différentes tâches que nous avons faites durant le stage. Cette partie touche aux tâches pratiques qui nous ont été confiées, les missions et leur gestion. Étant donné que nous ne pouvons pas travailler dans une structure sans logistique, nous parlerons brièvement des différents outils de travail mis à notre disposition dans le cadre de notre stage et ensuite des missions elles mêmes. L'accent sera mis sur le projet Villes Internet Afrique. Ce projet nous a beaucoup préoccupé parce qu'il est en déploiement sur un nouveau territoire avec une nouvelle philosophie d'approche complètement différente de celle qui est mise en oeuvre en France et il revient de bien évaluer les conditions de faisabilité. * 16 Provence-Alpes Côte d'Azur |
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